Le Chambon-sur-Lignon
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Le Chambon-sur-Lignon
Le Chambon-sur-Lignon, mairie
Le Chambon-sur-Lignon, mairie
Blason de Le Chambon-sur-Lignon
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne
Département Haute-Loire
Arrondissement Yssingeaux
Canton Tence
Intercommunalité Communauté de Communes du Haut-Lignon
Maire
Mandat Éliane Wauquiez-Motte
2008-2014
Code postal 43400
Code commune 43051
Démographie
Population
municipale 2 672 hab. (2010)
Densité 64 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 03′ 42″ Nord 4° 18′ 11″ Est45° 03′ 42″ N 4° 18′ 11″ E
Altitude Min. 874 m – Max. 1 139 m
Superficie 41,71 km2
Localisation
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Le Chambon-sur-Lignon
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Le Chambon-sur-Lignon
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Cercle de silence sur la place, juin 2010
Le Chambon-sur-Lignon est une commune française, située dans le département de la Haute-Loire en région Auvergne. Elle s'est d'abord appelée Le Chambon puis Le Chambon-de-Tence avant de prendre son nom actuel en 1923.
Sommaire [masquer]
1 Géographie
1.1 Communes limitrophes
2 Toponymie
3 Histoire
4 Tourisme
5 Administration
6 Démographie
7 Héraldique
8 Lieux et monuments
9 Personnalités liées à la commune
10 Sources
11 Jumelages
12 Voir aussi
12.1 Bibliographie
12.2 Liens externes
13 Notes et références
13.1 Notes
13.2 Références
Géographie[modifier | modifier le code]
Le Chambon-sur-Lignon est située dans les monts du Vivarais, à l'est du Velay, près de la limite administrative avec le département de l'Ardèche. Ce village marque le début des Cévennes.
Communes limitrophes[modifier | modifier le code]
Rose des vents Saint-Jeures Tence Rose des vents
Mazet-Saint-Voy N Devesset
O Le Chambon-sur-Lignon E
S
Les Vastres Mars (Ardèche) Saint-Agrève
Toponymie[modifier | modifier le code]
1893 : Le Chambon devient Le Chambon-de-Tence.
1923 : Le Chambon-de-Tence prend le nom du Chambon-sur-Lignon.
Histoire[modifier | modifier le code]
Ville huguenote depuis le xvie siècle dans le Massif central, la commune et sa région sont très tôt une station touristique et un centre d'accueil pour les enfants ou dans les années 1930 pour les réfugiés espagnols, via le collège Cévenol.
La commune et l'ensemble du plateau Vivarais-Lignon accueillent également des réfractaires au STO au début de la la Seconde Guerre mondiale et se rendent surtout célèbres par l'action de leurs habitants pour aider les Juifs fuyant les persécutions nazies et le régime de Philippe Pétain pendant cette guerre1.
À partir de 1940, le pasteur en titre de la paroisse André Trocmé et sa femme Magda, s'attachèrent à sauver des citoyens juifs, menacés par le régime du Maréchal Pétain d'être envoyés dans les camps de concentration. Tous deux poussèrent les villageois (essentiellement des protestants dont la mémoire de leur propre persécution est encore vive) à les accueillir dans leurs maisons et dans les fermes des alentours, ainsi que dans des institutions publiques. Un autre pasteur, Édouard Theis, directeur du collège Cévenol, accueille aussi bien des professeurs que des enfants juifs. À l'approche des patrouilles nazies, les personnes hébergées partaient se cacher dans la campagne en dehors du village. Après leur départ, les habitants allaient dans les bois en chantant une certaine chanson pour prévenir les Juifs que le danger était écarté2.
Au-delà de l'accueil, les habitants de cette région ont fourni de faux papiers d'identité, des cartes de rationnement et aidé au passage de la frontière avec la Suisse3. Cependant, certains habitants payèrent ce courage de leur vie et furent arrêtés et déportés, comme le cousin du pasteur Trocmé, Daniel Trocmé, qui mourut au camp de Majdanek. Le documentaire Les Armes de l'esprit avance le chiffre mythique de 5 000 protestants qui auraient sauvé 5 000 Juifs ayant trouvé refuge à un moment ou à un autre dans la région du Chambon-sur-Lignon. Bien qu'il soit impossible de dénombrer précisément ces réfugiés alors dans la clandestinité, il s'agit plus certainement de près d'un millier de juifs, principalement des enfants, alors que la commune et l'ensemble du plateau Vivarais-Lignon comptent de 9 à 10 000 protestants et que des catholiques4 ont également contribué au sauvetage1.
En 1990, le gouvernement israélien reconnut toute la région et ses habitants comme « Justes parmi les nations » pour leur action humanitaire et leur bravoure face au danger. Un jardin et une stèle honorent la région du Chambon au mémorial de Yad Vashem. C'est la seule collectivité, avec le village néerlandais de Nieuwlande, à avoir reçu cet honneur5.
Parmi les nombreux enfants juifs accueillis et cachés au Chambon figure le futur mathématicien Alexandre Grothendieck. Albert Camus vint au Chambon en 1942-1943 pour soigner sa tuberculose, y écrivit Le Malentendu, et travailla à La Peste et à L'Homme révolté.
Le village a accueilli le président de la République Jacques Chirac le 8 juillet 2004, journée au cours de laquelle il prononce un discours hommage, où, dans une sorte sorte de réponse à son propre discours du Vel d'Hiv du 16 juillet 1995, il oppose à "ceux qui commirent l'irréparable" "le choix de la tolérance, de la solidarité et de la fraternité" fait par les "villageois et paysans du Plateau, habitants du Chambon et des localités voisines, guidés par des pasteurs et des enseignants admirables6."
Le 2 septembre 2007, Le Chambon a accueilli président de la Commission européenne José Manuel Durão Barroso, venu saluer l'équipe de rugby à XV du Portugal participant à la coupe du monde 2007 et qui avait été logée sur le plateau7.
Le collège Cévenol, fondé en 1938, est toujours un établissement secondaire international, pour la paix.
Le 3 juin 2013 est inauguré un lieu de mémoire commémorant l'accueil et le sauvetage des juifs par les habitants du village pendant la Seconde Guerre mondiale8.
Tourisme[modifier | modifier le code]
Juste après la guerre, le Chambon-sur-Lignon a connu un fort attrait touristique. Certains disent qu'il y avait plus d'une centaine de pensions et hôtels. De nombreuses infrastructures ont été construites sous le mandat de Raymond Vincent afin de continuer à développer le tourisme (un golf 18 trous, tennis, etc.). Le Chambon-sur-Lignon mise depuis quelques années sur les infrastructures sportives. De nombreuses équipes de sport professionnelles viennent chaque année en stage de préparation physique. En 2011, le village accueillit l'équipe de France de rugby (XV de France) pour un stage de préparation à la coupe du monde en Nouvelle-Zélande.>> L'office du tourisme du Haut-Lignon est l'un des plus anciens de France (100 ans en 2012).
Depuis le 3 juin 2013, on peut visiter le lieu de mémoire du Chambon-sur-Lignon, un musée qui regroupe les traces de la désobéissance civile collective des habitants du Plateau et de leur sauvetage des juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. Tout en mentionnant les noms des quelque 25 personnes proclamées "justes" par le mémorial de la Shoah Yad Vashem, en commençant par les animateurs de la communauté que furent les pasteurs Trocmé et Theis, le maire Guillon et l'instituteur Roger Darcissac, le mémorial explique le contexte et précise bien que c'est l'ensemble du plateau, au-delà même de la commune du Chambon, qui fut impliqué dans ces actes d'héroïsme discrets.
Administration[modifier | modifier le code]
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 1971 mars 2001 Raymond Vincent
mars 2001 mars 2008 Francis Valla DVD
mars 2008 en cours Éliane Wauquiez-Motte9 UMP
Démographie[modifier | modifier le code]
En 2010, la commune comptait 2 672 habitants. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du xxie siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque annéeNote 1,Note 2.
Évolution de la population [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 730 1 557 1 976 1 740 2 400 2 270 2 319 2 280 2 329
Évolution de la population [modifier], suite (1)
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 231 2 211 2 048 2 155 2 170 2 195 2 333 2 327 2 490
Évolution de la population [modifier], suite (2)
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
2 670 2 693 2 642 2 391 2 593 2 543 2 721 3 202 3 163
Évolution de la population [modifier], suite (3)
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2010
3 096 2 846 2 811 2 791 2 854 2 642 2 661 2 662 2 672
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 199910 puis Insee à partir de 200011)
Histogramme de l'évolution démographique
Héraldique[modifier | modifier le code]
blason
La commune du Chambon-sur-Lignon porte :
De gueules à un cerf contourné d'or, ramé d'azur, accompagné en pointe de deux palmes d'argent les tiges passées en sautoir, au chef cousu d'azur chargé de trois croissants aussi d'argent
-
-
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Le Temple protestant : en 1604, les protestants du Chambon édifièrent un premier temple au lieu-dit "Le Creux", en bas du village. Ce temple fut incendié et détruit en 1679, sur ordre de l'intendant Daguesseau. En 1810, après la publication des Articles organiques de 1802, les fidèles demandent l'édification d'un nouveau lieu de culte. Le temple est alors inauguré en 1821.
Collège-lycée Cévenol international (collège Cévenol) fondé par André Trocmé et Édouard Theis en 1938.
Lieu de mémoire inauguré en juin 2013 pour rappeler l'attitude des habitants du Chambon et des alentours dans l'accueil et le sauvetage des juifs pendant l'Occupation.
Cette commune est desservie par le chemin de fer touristique du Velay.
L'église
L'église
Gare touristique Le Chambon - Mazet
Le Cholet au hameau du Genest
Pont du Cholet au hameau du Genest
Borne limite de départements : Saint-Agrève (Ardèche) et Le Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire)
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
Louis Comte (1857-1926), pasteur, initiateur de L'Œuvre des Enfants à la Montagne.
Charles Guillon (1883-1965), pasteur, Juste, maire du Chambon (1933-1959), président du conseil général de la Haute-Loire (1945-1948), secrétaire mondial à Genève des UCJG.
André Trocmé (1905-1971), pasteur et Juste français.
Édouard Theis (1899-1984), pasteur et Juste français.
Virginia Hall (1906-1982), agent secret américain, organisatrice des parachutages au Chambon pendant la Seconde Guerre mondiale.
Albert Camus (1913-1960), écrivain et philosophe français.
Paul Ricœur (1913-2005), philosophe français, enseigna trois ans au collège Cévenol du Chambon après 1945.
Alexandre Grothendieck (né en 1928), mathématicien français ayant reçu la médaille Fields.
Laurent Wauquiez (né en 1975), homme politique français, fils de l'actuel maire12.
Sources[modifier | modifier le code]
Lionel Chetwynd Héros de l'ombre
Pierre Sauvage, Les Armes de l'esprit, 1989, long-métrage documentaire (90 min.)
Philip Hallie (en), Lest Innocent Blood Be Shed: The Story of Le Chambon and How Goodness Happened There (« Le sang des innocents : Le Chambon-sur-Lignon village sauveur »), 1979
Carol Matas, Greater Than Angels (« Plus grand que des anges »), collection jeunesse, 1998
Gérard Bollon, Les Villages sur la montagne, terres d'accueil et de refuge éd. Dolmazon, Le Chambon-sur-Lignon, 2004
Jumelages[modifier | modifier le code]
Drapeau de la Suisse Fislisbach (Suisse)
Drapeau d’Israël Meitar (Israël) depuis le 9 novembre 2006
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Lignon du Velay
Communes de la Haute-Loire
La Colline aux mille enfants, téléfilm de 1994 se passant au Chambon-sur-Lignon durant la Seconde Guerre mondiale.
Sur les autres projets Wikimedia :
Le Chambon-sur-Lignon, sur Wikimedia Commons
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Abbé V. Manevy, Le Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire - Regards sur son Histoire, illustrations de Janik Rozo, préface de l'abbé A. Fayard, Éditions du Chevalier, Saint-Étienne, 1945; réédition 1980.
C. Maillebouis, La Montagne protestante, préface de P. Cabanel, Éditions Olivétan, Lyon, 2005.
Bollon Gérard, Le Chambon du Prieuré au xviie siècle, éd. Cheyne, 1985.
Bollon Gérard, Le Chambon d'hier et d'aujourd'hui, éd Dolmazon, 1999.
Bollon Gérard, Les Villages sur la Montagne : terre d'accueil et de résistances, éd. Dolmazon, 2004.
Léon Poliakov, L'Auberge des musiciens, de Léon Poliakov (repris dans ses Mémoires).
Henry Patrick Gérard, La Montagne des Justes : Le Chambon-sur-Lignon, 1940-1944, Éditions Privat, 2010
Liens externes[modifier | modifier le code]
Site officiel
Le documentaire Les Armes de l'esprit
Le Chambon-sur-Lignon sur le site de l'Institut géographique national
Le Chambon-sur-Lignon sur le site de l'Insee
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
↑ Au début du xxie siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
↑ Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, et afin de permettre une comparaison correcte entre des recensements espacés d’une période de cinq ans, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant aux années 2006, 2011, 2016, etc., ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références[modifier | modifier le code]
↑ a et b Patrick Cabanel, Philippe Joutard, Jacques Semelin, Annette Wieviorka, La montagne refuge - Accueil et sauvetage des juifs autour du Chambon-sur-Lignon, Albin Michel, 2013 (ISBN 978-2-226-24547-2), p. 393
↑ =Patrick Cabanel et Laurent Gervereau, La Deuxième Guerre mondiale, des terres de refuge aux musées, Actes du colloque de Chambon-sur-Lignon, Le Chambon-sur-Lignon, 2003, p. 213-216
↑ Pour une description de la vie au Chambon-sur-Lignon durant la Deuxième Guerre mondiale : L'Auberge des musiciens, de Léon Poliakov (voir Bibliographie).
↑ Un exemple de sauvetage par des congrégations religieuses catholiques est celui de la commune de Chavagnes-en-Paillers.
↑ « (...) communes du Chambon-sur-Lignon et du plateau Vivarais-Lignon à qui a été décernée, cas unique, une Médaille des Justes collective » (Introduction au dictionnaire des Justes de France, reproduite sur le site des juifs d'Alsace et de Lorraine) ; « La commission de Yad Vashem a cru devoir déroger à la loi qui n’autorise de décerner le titre de Juste qu’à des personnes nommément désignées, et l’a attribué dans ce cas unique à l’ensemble de la population (la seule autre dérogation concerne la commune néerlandaise de Nieuwlande) » (d'après le Dictionnaire des Justes de France cité ici) ; « Le village de Nieuwlande partage aujourd'hui avec les communes françaises de l'ancien consistoire protestant de la Montagne, autour du Chambon-sur-Lignon, le privilège d'avoir été honoré en tant que personne morale du titre de Juste » (Jacques Sémelin, Claire Andrieu, Sarah Gensburger, La Résistance aux génocides: de la pluralité des actes de sauvetage, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 2008, page 457)
↑ http://www.jacqueschirac-asso.fr/fr/wp-content/uploads/2010/04/Chambon-sur-Lignon.pdf
↑ (en) RWC 2007 - Portugal get home advantage in France
↑ Nouveau lieu de mémoire en juin, sur lefigaro.fr, 30 avril 2013
↑ Site de la préfecture-Liste des maires, consultée le 7 mai 2010
↑ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
↑ Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010
↑ Mon parcours sur le Site de L. Wauquiez, consulté le 9 mai 2010.
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