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Gertrude Colmore : « Suffragette Sally »FEMMES,feminisme,politiques,histoire,

6 Octobre 2018, 08:45am

Publié par hugo

 3 octobre 2018
Culture
Gertrude Colmore : « Suffragette Sally »
 
Notre époque a la mémoire courte, elle vit dans la fugacité de l’instant et confie trop facilement son travail de mémoire à Google ou wikipédia ! Comme s’il était possible, pour construire le monde de demain,de faire l’économie non seulement de solides connaissances historiques mais également de leur mise en perspective dans l’espace géopolitique de notre époque. C’est d’autant plus important pour les femmes dont l’histoire n’a le plus souvent pas été écrite, ou alors par des hommes, en appendice de la « Grande Histoire », la leur, celle des pouvoirs et des batailles et intrigues qui conduisaient à leur conquête. Les éditions iXe ont eu la bonne idée d’éditer enfin en français Suffragette Sally, un roman publié en Angleterre en 1911 par Gertrude Colmore. 
Très populaire à l’époque, ce roman raconte de manière documentée les campagnes menées par les femmes au début du XXe siècle pour obtenir le droit de vote. Les suffragistes se démenaient depuis plus de cinquante ans dans le respect de la loi britannique afin de convaincre les membres du parlement de leur octroyer ce droit.  De pétitions en débats, elles avaient acquis de plus en plus de gens à leur cause, leurs manifestations étaient de plus en plus importantes, mais la loi ne venait pas, indéfiniment repoussée par un agenda politique « plus urgent »…  Les femmes étaient encore vues comme inférieures aux hommes et incapables de penser par elles-mêmes, il était donc impensable pour la plupart des hommes (et une partie des femmes) qu’elles puissent se mêler de politique !
Alors les suffragettes, militantes de la Women’s Social and Political Union, une organisation créée en 1903,  durciront leur résistance et feront entendre leurs voix haut et fort afin d’arracher ce droit qui leur était dénié. À cette époque on attendait encore des femmes une soumission à la parole et à la volonté des hommes et surtout au code de la bienséance qui leur imposait la modestie dans l’espace public. Pourtant elles commençaient à s’émanciper, à étudier et travailler hors de leur foyer. Parfois cheffes d’entreprise ou gestionnaires de domaine surtout après un veuvage, elles géraient leurs affaires et payaient des impôts sans avoir leur mot à dire sur leurs utilisations.
Nous qui sommes sans passé, les femmes,
Nous qui n’avons pas d’histoire,
Depuis la nuit des temps, les femmes,
Nous sommes le continent noir.
Suffragette Sally est certes un roman, mais tous les événements racontés par Sally ont eu lieu. L’autrice Gertrude Renton, mariée à Harold Baillie-Weaver, un humaniste qui soutiendra les causes embrassées par sa femme , prendra le pseudonyme de Gertrude Colmore pour publier ses écrits. Féministe et activiste de la cause animale, elle nous raconte l’Histoire et nous donne une leçon de stratégie politique à méditer pour les temps présents. Les hommes politiques et les parlementaires de 1911 ont nombre de points communs avec ceux d’aujourd’hui et nous aurions tort de ranger les douloureuses mésaventures des suffragettes sur les étagères poussiéreuses d’un lointain passé. Parce qu’elles demanderont inlassablement à être reçues par le premier ministre et se rendront semaine après semaine devant ses bureaux, les suffragettes seront arrêtées, souvent brutalement, par la police. Elles seront jetées en prison et soumises aux conditions de détention des femmes de droit commun, particulièrement dures à l’époque car réservées généralement aux femmes du peuple. Mais parmi les suffragistes et les suffragettes, il y avait des bourgeoises et des « ladies », plus habituées aux ors des salons et soins de leurs domestiques qu’aux culs de basse fosse dans lesquels elles seront isolées.
Seules dans notre malheur, les femmes,
L’une de l’autre ignorée,
Ils nous ont divisées, les femmes,
Et de nos sœurs séparées (1)
Pour obtenir le statut de détenues politiques, elles feront la grève de la faim ! Qu’à cela ne tienne, ces sans droits qu’étaient encore les femmes à l’époque seront gavées de force, pour leur bien !  Leurs souffrances seront moquées ou passées sous silence et il leur faudra encore quelques années avant d’obtenir gain de cause.
Ce roman à l’écriture claire et fluide se lit d’une traite tant l’introspection et les aventures des trois protagonistes qui se croisent nous tiennent en haleine. Sally est au départ une petite bonne qui résiste tant bien que mal aux assauts de son patron mais dans la poitrine de laquelle l’oiseau de la liberté cherche à prendre son envol. « Le bras de Monsieur lui enserra la taille et les poils raides et piquants de la moustache de Monsieur lui éraflèrent la joue. Elle ne voulait pas de ce bras autour d’elle et elle détestait cette moustache-là tout particulièrement, pourtant elle accepta l’étreinte presque sans résistance. Cela faisait en quelque sorte partie de son travail ; la plupart des hommes étaient ainsi ; en tous cas, d’après son expérience, la plupart des patrons ; et quand elle avait été engagée comme bonne à tout faire au 9,  Brunton Street, il avait été clair que dès que Mrs. Bilkes aurait le dos tourné, Mr, Bilkes l’embrasserait. (…) Mieux valait se taire ; et elle faisait, comme elle disait, « sacrément attention » à ce que les avances importunes n’aillent pas plus loin que ces étreintes furtives. »
Ces quelques lignes résonnent avec le quotidien de nombreuses femmes d’aujourd’hui qui doivent résister à un patron, un collègue ou un supérieur hiérarchique. Le harcèlement sexuel des femmes est un «privilège» auquel beaucoup d’hommes ont encore du mal à renoncer.
Sally se dévouera bientôt corps et âme à la cause sous la bannière des suffragettes et son point de vue de femme du peuple entrera en résonance avec celui d’Edith, une jeune bourgeoise campagnarde qui professe une haine tenace pour «la violence» des suffragettes, avant de comprendre petit à petit combien la presse en faisait des récits partiels et partiaux. «Des femmes, nombreuses, souffraient encore des violences de cette journée ; certaines, soignées chez elles, d’autres purgeant toujours leur peine derrière les barreaux. Mais cela n’existait pas pour l’esprit public, il n’en avait pas connaissance.» Sa compréhension de l’extension des formes de la lutte pour un droit qui lui tient à cœur s’accompagnera d’une profonde désillusion sur son milieu «bien comme il faut» et sur certains hommes de son entourage qui feront preuve de duplicité pour ne pas tenir leur promesse d’accorder le droit de vote aux femmes. «Le nom de Cyril Race se trouvait dans la dernière liste, avec ceux des opposants au projet les plus virulents, avec celui de ce ministre qu’il avait vu si souvent ces derniers temps et qui avait laissé entendre qu’il soutenait le texte. Tous deux avaient finalement décidé de rester dans le même bateau que le gouvernement et, comme on dit, de retourner leur veste.»
Une troisième voix s’ajoute aux deux premières, celle de Geraldine, Lady Henry Hill, dont le mari aristocrate siège à la chambre des Lords. Éminence grise des suffragettes, elle voudra bientôt partager avec elles tous les coups portés à leur combat, allant jusqu’à se faire passer pour une femme du peuple afin d’expérimenter les conditions de détention et de gavage infligées à ses compagnes de lutte et de pouvoir en témoigner haut et fort. En faisant cela elle mesurera combien elle mettait en jeu le soutien de son mari, mais elle avait conscience que sa parole avait infiniment plus de valeur pour la presse et le pouvoir en place que celle d’une femme du peuple qu’ils ne se donneraient pas la peine d’écouter, et encore moins de croire.
«Cependant il y avait encore pire que le gavage, pire que l’angoisse qui le précédait : les visages durs et le comportement brutal de ceux qui administraient le traitement. Il lui semblait y avoir une sorte de poison moral dans cette pratique; c’était un péché contre l’humanité, une infamie. Très vite, elle prit l’habitude de fermer les yeux dès qu’ils entraient dans sa cellule (…) Elle espérait ainsi éviter le ressentiment, empêcher l’aversion, mais en vain, malgré ses efforts, elle en arriva à haïr ces hommes et ces femmes, et à haïr encore plus les autorités qui étaient derrière eux, à haïr tous ceux qui, aveuglés par les préjugés, se détournent du malheur du monde en fermant les yeux et en se bouchant les oreilles.»
Ces trois voix démultiplient les points de vue sur la lutte des Britanniques pour le droit d’être des sujets politiques et de faire entendre leur voix dans les urnes et dans les débats publics. Nous mesurons l’étanchéité qui était organisée entre les classes sociales et qui tenait à la soumission des classes populaires au pouvoir et au prestige des classes aisées et possédantes, mais également à un certain mépris de ces dernières pour les premières. Les digues cèdent lorsque les femmes comprennent que ces divisions instaurées artificiellement entre elles sont un solide pilier de la domination masculine…
Reconnaissons-nous, les femmes,
Parlons-nous, regardons-nous,
Ensemble, on nous opprime, les femmes,
Ensemble, Révoltons-nous ! (1)
Ce très beau roman nous rappelle que parce qu’elles se sont unies au-delà des classes sociales qui semblaient établir entre elles des murs infranchissables, les Britanniques ont obtenu le droit de vote en 1918, mais il leur fallait avoir 30 ans contre 21 pour les hommes. Elles attendront encore 10 ans pour avoir le droit de voter à 21 ans. Elles ont conquis ce droit au prix de leurs souffrances, de leurs larmes, de leur santé et parfois de leur vie. Rappelons-nous chaque jour avec Simone de Beauvoir que «rien n’est jamais définitivement acquis. Il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez rester vigilantes.»
 
Marie-Hélène Le Ny 50-50 Magazine

http://www.50-50magazine.fr/2018/10/03/gertrude-colmore-suffragette-sally/

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Du féminisme dans les oreilles,femmes,feminisme,

6 Octobre 2018, 08:40am

Publié par hugo

 2 octobre 2018
France
Du féminisme dans les oreilles
 
Les podcasts sont nos nouveaux amis en cette période de rentrée. Ils s’écoutent partout, dans le métro, en marchant, en cuisinant… Qu’en est-il de ceux concernant les femmes ? Ces petits fichiers audio murmurant à l’oreille de leurs auditrices/auditeurs se sont démocratisés et permettent aujourd’hui de libérer la parole d’une génération de femmes qui se sentent bien souvent exclues de sujets qui pourtant les concernent.
Dans le paysage des podcasts (1) féministes, il y a d’abord ceux qui proposent d’étirer le temps en offrant un espace de parole intime où les femmes peuvent revenir en profondeur sur leur parcours. Le plus connu est La Poudre, fondé par la journaliste Lauren Bastide, ex-rédactrice en cheffe du magazine ELLE et ancienne chroniqueuse au Grand Journal de Canal+. Il permet de donner la parole à une pluralité de femmes : actrices, autrices, activistes ou encore politiques (la liste est longue!) Son plus : une conversation dense, profonde, qui met en lumière les femmes qui marquent leur époque.
Dans la lignée des podcasts intimistes, Génération XX met en avant les femmes entrepreneuses. De nombreuses femmes, chaque jour, inventent, innovent, imaginent, que ce soit dans le milieu artistique, culinaire ou encore technologique. Sa jeune fondatrice, Siham Jibril, vous fera entendre la voix de l’une d’entre elles. Son plus : une conversation sincère montrant l’entrepreneuriat au féminin tel qu’il est avec ses réussites, mais aussi son lot de difficultés.
Égalité femmes/hommes, afro-féminisme…
Outre les podcasts qui prennent le temps de donner la parole en profondeur aux femmes, il y a aussi ceux qui décortiquent un sujet d’actualité sous un angle féministe. C’est le cas de Quoi de meuf. Son principe est simple : deux journalistes, Mélanie Wanga et Clémentine Gallot, qui écrivent sur le genre et la culture dans Libération et 20 Minutes, discutent. Elles parlent de tout, de politique, de patriarcat, de littérature, des règles, de chat ou encore de Rihanna. Le plus de leur podcast : sous le ton d’une conversation, les deux copines abordent des thématiques féministes sans tabou et de façon argumentée.
Un podcast à soi, diffusé chaque premier mercredi du mois sur Arte radio est aussi un rendez-vous à ne pas manquer. A la fois foisonnant et intime, il est nourri de témoignages, de lectures, de réflexions ; Charlotte Bienaimé, autrice et journaliste, s’y interroge via des sujets ayant trait au féminisme, à l’égalité femmes/hommes, au genre, à la classe ou encore aux mécanismes de domination. Par exemple, l’épisode n°7, « Les flamboyantes  » vous propose un aller-retour entre les Etats-Unis et la France. Entre les voix et les luttes du black féminisme, et celles de l’afro-féminisme français, il veut faire entendre et comprendre ce que vivent les femmes noires, et penser un féminisme décolonisé, décentré.  Dans cet épisode, les femmes interrogées racontent les expériences qu’elles vivent, qu’il s’agisse des normes de beauté, de travail, des violences sexistes, elles les politisent et réfléchissent à des moyens d’actions
Le pure player féminin et féministe ChEEk Magazine explore à travers plusieurs épisodes, une question de société qui touche au plus près la vie des femmes. Pour sa première saison, ChEEk avait confié son micro à Charlène Nouyoux et à la journaliste Élodie Font. Ensemble, elles ont réalisé « Il était une fois la PMA », cinq épisodes qui mettent en lumière le long et parfois douloureux combat que constitue la procréation médicalement assistée.
 
Pauline Mbock 50-50 Magazine


1 Les podcast sont disponibles gratuitement sur internet ou sur votre smartphone.


http://www.50-50magazine.fr/2018/10/02/du-feminisme-dans-les-oreilles/

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#MeToo : elles racontent ce que ce mouvement a changé dans leur quotidien,femmes,violences,

6 Octobre 2018, 08:35am

Publié par hugo


#MeToo : elles racontent ce que ce mouvement a changé dans leur quotidien
TÉMOIGNAGES - Plusieurs femmes témoignent de leur ressenti un an après #MeToo : des conversations à la machine à café, aux "blagues" qui perdurent sur les violences sexuelles, en passant par la prise de conscience de certains proches.
#MeToo et #BalanceTonPorc ont vu le jour sur les réseaux sociaux en octobre 2017
Crédit : Arièle Bonte pour RTL.fr
 
Arièle Bonte 
Journaliste
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publié le 04/10/2018 à 08:30
"Toute notre société est malade du sexisme, cela va demander beaucoup de travail" de la changer, a affirmé Marlène Schiappa au micro de RTL, ce lundi 1er octobre. Un an après l'apparition du mouvement #MeToo sur les réseaux sociaux, le constat est plus que mitigé concernant la lutte contre les violences faites aux femmes.
Un peu plus de la moitié des Français et des Françaises pensent que ce mouvement n'a rien changé tandis que 70% estiment que la lutte contre les violences faites aux femmes est encore trop insuffisante en France, révèle notre sondage réalisé par Harris Interactive.
Pourtant, quand on interroge des femmes sur ce mouvement ayant envahi les réseaux sociaux et les médias depuis l'année dernière, toutes celles avec lesquelles nous avons échangé font état d'un avant et d'un après octobre 2017. C'est leurs vies quotidiennes, de leurs soirées entre ami-es aux discussions à la machine à café, qui ont été affectées par #MeToo. Elles racontent.
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VIDÉO - Angèle sort "Balance ton quoi", l'hymne féministe de 2018
 
 
Harcèlement, inégalités... des sujets récurrents
Depuis l'affaire Weinstein et #MeToo, Mélanie (ce prénom a été modifié) a sensiblement senti un changement positif auprès de son entourage, qu'il s'agisse de ses collègues (femmes comme hommes) et de ses amis garçons
 "J'ai l'impression que depuis #MeToo, tout ce qui touche au harcèlement, au congé parental, aux inégalités dans le travail sont devenus des sujets récurrents", explique-t-elle avant d'ajouter : "Avant ces sujets n'intéressaient personne dans mon entourage mais aujourd'hui, comme ils sont présents dans les médias, les gens vont plus prêter attention à ce que je dis ou vont plus s'interroger", poursuit la jeune femme de 27 ans qui, dans son cercle amical, composé à grande majorité de garçons, assure avoir des conversations qu'elle n'avait jamais eues auparavant.
"On a parlé des règles pendant toute une soirée alors que j'étais la seule fille et, une fois, un copain m'a envoyé un texto pour connaître mon avis sur une nouvelle marque de culottes menstruelles françaises", raconte Mélanie qui se demande si ce n'est pas elle qui s'autorise plus à parler de ces choses-là ou si ce sont ces proches qui se révèlent plus réceptifs à des sujets qui, au premier abord, semblent ne pas les concerner. "Je pense qu'il y a un peu des deux", estime la jeune femme.
Un élan de solidarité... seulement entre femmes ?
De son côté, Léa, 22 ans et membre d'un collectif féministe, affirme elle aussi que depuis #MeToo, elle se sent plus "apte" à parler de ces sujets, car elle sait "qu'ils résonnent encore plus" au regard de l'actualité.
"C'est surtout au cours de soirées, des moments où les langues se dénouent et qu'on partage un peu plus sur notre ressenti et notre intimité que j'ai vu la différence", raconte-t-elle. "Avec mes amies, on partage nos opinions, on se raconte des anecdotes, il y a comme un élan de sororité qui est né de ce partage et je trouve cela très beau. On s'écoute, on se soutient, on s'apprend des choses aussi."
Avec les garçons, à la différence de Mélanie, Léa se sent moins à l'aise lorsqu'une conversation "touche à la question du féminisme". Certes, les débats sont nombreux et dans un sens, l'étudiante en école de commerce trouve que c'est une bonne chose. "C'est une preuve que le sujet est d'ordre sociétal et comprend - concerne - tout le monde", estime-t-elle. "Mais au delà de ça, j'ai surtout l'impression de me répéter sans cesse, et de devoir me justifier". Car pour beaucoup de ces hommes, les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc ont été perçus comme de la délation.
Quand "Le Monde" publie une tribune contre le mouvement #MeToo, j'ai mal à ma sororité
Crédit : iStock / Getty Images Plus
 
Une évolution de façade
D'autres femmes n'ont pas la chance d'avoir des collègues aussi ouverts d'esprit que ceux de Mélanie. Anaïs (ce prénom a été modifié) par exemple, travaille dans l'audiovisuel. Chargée de production de contenus destinés à un public jeunesse, elle explique à RTL Girls, que pour elle, ce qui "ressort le plus du quotidien, ce sont les mecs qui font des blagues" - est-ce qu'on va porter plainte - et sont rassurés "tant que l'on ne vire pas extrême en prônant la non-mixité". Pour la chargée de production, les "belles paroles" ne sont qu'une "évolution de façade" tant "aucun changement réel" n'a été amorcé dans ses conditions de travail ou dans les productions qu'elle développe.
En cause ? Il est difficile dans ce type de milieu de se positionner sur ces problématiques sociétales. "La hiérarchie dans le dessin animé, ainsi que nos contrats courts d'intermittents du spectacle, font que l'on se plaint assez peu de peur de perdre un emploi, d'autant que c'est un milieu qui fonctionne beaucoup au bouche à oreille", explique Anaïs qui évolue dans un milieu qui se positionne pourtant plutôt "à gauche" et se dit "tolérant, pas sexiste, pas raciste, pas homophobe". Un point de vue que ne partage pas cette jeune femme âgée de 27 ans.
J'ai remarqué un changement de comportement de la part de mes collègues masculins
Sarah, 24 ans, cadre dans l'automobile Partager la citation 
 
Sarah (ce prénom a été modifié), 24 ans, est cadre dans l'automobile, un milieu très masculin. Elle fait elle aussi état d'une dégradation des relations avec ses collègues masculins. Arrivée dans son entreprise au début du mois d'octobre dernier, Sarah a tout de suite constaté du sexisme ordinaire officiant dans les conversations de son "entourage le plus proche". On rigole souvent de la conduite des femmes et on blague sur les blondes.
"Avec #Metoo et #BalanceTonPorc, on m'a demandé mon avis sur le sujet. J'ai expliqué qu'il s'agissait d'un mouvement libérateur de la parole des victimes, que cela les encourageait à témoigner et que cela sensibilisait les gens". Depuis cette confession, Sarah a remarqué un changement de comportement de la part de ses collègues masculins, "des hommes qui ont entre 24 et 36 ans", souligne-t-elle.
Une pancarte lors d'un rassemblement #MeToo à Paris, en novembre 2017
Crédit : Arièle Bonte pour RTL Girls
 
"Dès qu'ils me voyaient ou me parlaient, ils faisaient des références à #BalanceTonPorc, me faisait des compliments sur ma veste puis se moquaient en disant que j'allai balancer mon porc sur Twitter... Ils prenaient ce mouvement comme de la délation", raconte-t-elle. Un jour, au mois de décembre, Sarah est excédée et s'emporte contre ceux qui semblent la harceler. "Maintenant, ils ne m'adressent plus la parole, quand j'arrive dans un groupe pour boire un café, ils s'en vont. Au moins, aujourd'hui je m'épargne leurs réflexions sexistes".
La jeune femme de 24 ans s'est confiée à l'un de ses chefs de mission, un peu plus âgé. Il s'est rangé de son côté tout en ne prenant pas part officiellement à la conversation.
Le réveil balbutiant des entreprises et de leurs salariés
D'autres entreprises ont pris des mesures, à l'image de celle de Lucie, 22 ans. "Nous avons eu un séminaire de sensibilisation sur le harcèlement pour tous les chefs d'équipe et hauts placés". Après discussions avec certains d'entre-eux, Lucie rapporte à RTL Girls que "beaucoup ne comprenaient pas pourquoi c'était important et d'autres pensaient que cela ne servait à rien car 'c'est du bon sens de ne pas tripoter ses collègues femmes ou les rabaisser'".
Émilie (ce prénom a été modifié), 27 ans, travaille dans le secteur de la santé et rapporte une "prise de conscience encore balbutiante. Cet été, un cas de harcèlement sexuel a été rapporté au sein de son entreprise. "Il y a eu une enquête et la personne concernée a été démise de ses fonctions". Émilie estime que sans #MeToo, cette histoire n'aurait pas été pris en charge aussi rapidement et sérieusement.
Les hashtags #metoo et #balancetonporc écrits sur une main lors d'un rassemblement place de la République à Paris, en octobre 2017 (illustration)
Crédit : BERTRAND GUAY / AFP
 
"Dans mon école, aucune mesure n'a été prise. Ni communiqué, ni tracte, ni atelier", affirme de son côté Léa, qui raconte également être la cible de "blagues" de la part de ses collègues masculins. "Elles me rendaient très mal à l'aise. Est-ce si difficile à comprendre que la limite de leur liberté s'arrête où celles du respect et du consentement commencent ?", s'indigne-t-elle.
La prise de conscience des petits amis et des pères
Dans sa vie hors du bureau, Lucie n'arrive pas à déterminer si #MeToo n'a rien changé ou empiré les choses. "Ça a changé dans le sens où quand je me fais siffler, et que je ne réponds pas, j’entends souvent 'encore une salope de féministe', ou 'avec tout ce qui se passe aujourd’hui vous devenez encore plus connes'", rapporte-t-elle avant de souligner un changement positif, en cœur de son couple.
"J'ai pris l'habitude de dire à mon petit ami quand je me faisais siffler ou harceler, pour qu’il comprenne que cela arrive plus souvent qu’il ne croit et il comprend mieux que le harcèlement existe", raconte Lucie. "Avant, il avait tendance à penser que beaucoup de témoignages étaient 'exagérés'. Maintenant, il a compris que si les filles se font embêter cela n'a rien à voir avec leur physique ou leurs habits", détaille la jeune femme.
Mon père a bientôt 63 ans, il me dit chaque jour qu'on en finit pas d'apprendre des choses
Aina, 20 ans Partager la citation 
 
Mathilde raconte que #MeToo a également eu un impact positif sur son couple. "On n'a pas posé les choses sur la table, mais on a discuté plusieurs fois de charge mentale, et depuis plusieurs mois les tâches sont beaucoup mieux réparties mais de manière naturelle", confie-t-elle.
D'autres femmes nous ont raconté que c'est avec leur père que #Metoo a eu un impact positif. Ces derniers ont mesuré l'importance des violences sexuelles, à travers les expériences d'autres femmes ou de leurs filles. "Mon père a bientôt 63 ans, il me dit chaque jour qu'on en finit pas d'apprendre des choses", raconte Aina, 20 ans. Preuve que le féminisme n'est pas une question de génération.
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https://www.rtl.fr/girls/identites/metoo-elles-racontent-ce-que-ce-mouvement-a-change-dans-leur-quotidien-7795019237

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#MeToo : en France, on "romantise" des "comportements de domination et de prédation" envers les femmes, déplore la Fondation des femmes,femmes,violences,

6 Octobre 2018, 08:30am

Publié par hugo

 Un an après #MeToo : "Davantage de fierté dans le camp féminin et un peu plus de délicatesse dans le camp masculin"
Angeline Massoni, directrice de production, témoigne sur franceinfo, des changements qu'elle perçoit dans son milieu professionnel, le cinéma, épicentre du scandale Weinstein il y a un an.  
Les messages #MeToo et #Balancetonporc lors d'un rassemblement à Paris le 29 octobre 2017. (BERTRAND GUAY / AFP)
Thierry Fiorile
Radio France
Mis à jour le 05/10/2018 | 12:05
publié le 05/10/2018 | 11:58
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LA NEWSLETTER ACTU
Nous la préparons pour vous chaque matin
 
il y a 18 heures
ENQUETE FRANCEINFO. Malgré #MeToo, "le parcours du combattant" des victimes de harcèlement sexuel au travail
Un an après l'affaire Harvey Weinstein, les chiffres du ministère de l'Intérieur montrent que les signalements à la police de violences sexuelles ont augmenté de 23,1%. De son côté, la Fondation des femmes publie un sondage révélant que pour 71% des plaignantes, le mouvement #MeToo a été un déclencheur. Au-delà des chiffres, une professionnelle du cinéma témoigne des changements qu'elle a remarqués.
Affaire Weinstein : un après, "le comportement masculin évolue" - un reportage de Thierry Fiorile

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"Il y a plus de fierté dans le camp féminin et un peu plus de délicatesse dans le camp masculin", souligne Angeline Massoni, directrice de production. Son quotidien se passe sur les plateaux de tournage et elle remarque que "les comportement masculins évoluent".
J’ai un vrai ressenti, léger, mais tout à fait perceptible, aussi bien vis-à-vis des femmes qui occupent des postes de pouvoir, que des femmes qui occupent des postes plus fragiles.
Angeline Massoni
à franceinfo
Au-delà du ressenti, des changements sont concrets. La semaine dernière, l'annonce d'une prime,  jusqu'à 15% d'aides publiques supplémentaires, pour les productions qui emploient davantage de femmes aux postes clés, est une première victoire. D'autres avancées ne se chiffrent pas, mais se vivent. "Mes décisions sont plus prises pour ce qu’elle sont, que pour des décisions que l’on pourraient taxer de décisions 'de gonzesse' ou que l’on pourrait contester parce qu’elles émanent d’une femme", ressent Angeline Massoni.
Quant à savoir pourquoi en France il y a si peu d’affaires post-Weinstein, "chez nous, on pardonne encore à certains hommes puissants", souligne la Fondation des femmes. 
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https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/affaire-harvey-weinstein/un-an-apres-metoo-plus-de-fierte-dans-le-camp-feminin-et-d-un-peu-plus-de-delicatesse-dans-le-camp-masculin_2971739.html

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"MeToo a mis fin au sentiment d'impunité en politique", selon Sandrine Rousseau,femmes,violences,

6 Octobre 2018, 08:30am

Publié par hugo

"MeToo a mis fin au sentiment d'impunité en politique", selon Sandrine Rousseau
INTERVIEW - La présidente de l'association Parler estime que le mouvement MeToo a envoyé un message clair au monde la politique. Prochaine étape : la nomination de femmes à des postes clés.
Sandrine Rousseau, présidente de l'association Parler
Crédit : JOEL SAGET / AFP
 
Marie-Pierre Haddad 
Journaliste RTL
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publié le 04/10/2018 à 10:15
"Toute notre société est malade du sexisme, ça va demander beaucoup de travail". C'est le constat glaçant fait par Marlène Schiappa, la secrétaire d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, sur l'antenne de RTL lundi 1er octobre. C'est d'ailleurs l'un des douloureux enseignements de la vague #MeToo : le harcèlement des femmes est quotidien et touche tous les milieux, tous les secteurs.
C'est le cas pour la politique. Sandrine Rousseau a brisé le silence en mars 2018 avec la publication de son livre Parler. L'ancienne secrétaire nationale adjointe EELV avait accusé Denis Baupin de harcèlement sexuel. Cette ancienne politique reconvertie aujourd'hui comme économiste a attentivement suivi la vague #MeToo sur les réseaux sociaux, les témoignages qui y ont été laissés.

Depuis cette libération de la parole des femmes, les cris de chèvres ou "ma poule" ont continué à se produire en séance à l'Assemblée nationale. Mais ce n'est pas sans avoir déclenché de vives critiques et des rappels à l'ordre.
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La fin du sentiment d'impunité
#MeToo a-t-il servi à quelque chose en politique ? "Oui", nous explique Sandrine Rousseau. On n'en sent pas encore les effets. Cela va prendre plusieurs mois, voire même plusieurs années. MeToo a permis de rompre avec le sentiment d'impunité qui régnait. Par rapport aux questions de lutte contre le sexisme, la politique était une zone de non-droit, la justice n'est jamais passée sur ces sujets".
Désormais, une toute nouvelle ère s'ouvre : "Aujourd'hui, un message net est envoyé : il n'est plus possible et plus admissible de harceler ou d'agresser sexuellement des femmes. Les choses vont changer", estime Sandrine Rousseau qui s'étonne néanmoins que la vague #MeToo n'ait pas été suivie, en France, d'une "revisite du passé".
Des femmes à des postes politiques importants
Mais que faut-il pour que le constat fait avec #MeToo se concrétise en action ? "Tout n'a pas encore changé. La politique reste un monde d'homme mais le discours n'a jamais été aussi clair, surtout de la part du gouvernement en place. La loi sur les violences sexistes et sexuelles a marqué les esprits. Il faut voir le verre à moitié plein", poursuit la présidente de l'association Parler.
Le "prochain changement" devrait concerner les nominations au sein du monde politique. Les femmes doivent pouvoir progresser dans la hiérarchie. Il faut affirmer le rôle des femmes et les mettre à des postes importants, politiquement elles deviendront extrêmement fortes".
Pour l'instant, aucune femme n'a jamais présidé l'hémicycle. Seulement des hommes ont été à la tête du palais Bourbon, comme l'explique Le Monde. Cette statistique s'applique aussi pour la présidence du Sénat, du Conseil constitutionnel, du Conseil d'État et du Conseil économique, social et environnemental.
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 https://www.rtl.fr/actu/politique/metoo-a-mis-fin-au-sentiment-d-impunite-en-politique-selon-sandrine-rousseau-7795019863

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ENQUETE FRANCEINFO. Malgré #MeToo, "le parcours du combattant" des victimes de harcèlement sexuel au travail,femmes,violences,

6 Octobre 2018, 08:20am

Publié par hugo


ENQUETE FRANCEINFO. Malgré #MeToo, "le parcours du combattant" des victimes de harcèlement sexuel au travail
Médecin du travail, direction des ressources humaines, inspection du travail… Si la parole est plus libérée, il reste compliqué pour les femmes victimes d'agressions ou de harcèlement sexuels en entreprise de trouver le bon interlocuteur et d'entamer des poursuites.
Un homme harcèle une collègue au bureau (image d'illustration).  (FRANK MAY / PICTURE ALLIANCE / AFP)
Mahaut Landaz
Violaine Jaussent
France Télévisions
Mis à jour le 05/10/2018 | 08:46
publié le 05/10/2018 | 07:43
"S'il n'y avait pas eu le mouvement #MeToo, je me serais sentie beaucoup plus seule. Je pense que j'aurais subi beaucoup plus longtemps." Rosa*, 33 ans, est infirmière dans un hôpital public. Après s'être confiée à son cadre, en juin, elle a porté plainte en août pour harcèlement sexuel contre un collègue, qui a "beaucoup plus d'ancienneté". Le fait que des dizaines de femmes aient dénoncé, sur les réseaux sociaux, en octobre 2017, le harcèlement sexuel qu'elles subissaient ou avaient subi, avec les hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc, l'a encouragée. Grâce à ces mouvements, elle savait "que ce qu'[elle] subissai[t] n'était pas normal".
Pour Rosa, les ennuis ont commencé début 2017, peu après sa prise de fonctions. Lors d'un déjeuner, un collègue questionne ses consœurs sur "le goût du sperme". Puis il demande en public à Rosa si elle se masturbe. "Je t'imagine en train de le faire dans un bain moussant avec un verre de vin", lui glisse-t-il. Elle est paralysée, personne ne réagit. Un jour, il l'embrasse au coin de la bouche. Rosa le repousse. "Plus je résistais, plus il insistait", raconte-t-elle. "Une fois, il me dit : 'Je t'ai vue arriver avec ta robe, j'ai regardé tes fesses. Je te suivais.' Je ne pouvais pas réagir parce que mes collègues rigolaient. Je suis allée pleurer dans les vestiaires."
"Le système est toujours le même"
"J'ai mis du temps à me dire que c'était du harcèlement sexuel", explique l'infirmière. Le déclic est venu en juin : après une énième remarque, elle est arrêtée par un médecin. A partir de là, "c'est comme si [elle] n'avai[t] jamais existé" pour ses collègues. "Parce que vous dénoncez un système, vous devenez une paria." Lorsqu'elle leur demande de témoigner en sa faveur auprès de la direction, plus personne ne la soutient. Un double choc pour Rosa : "Je m'attendais à être très soutenue, par rapport à l'ampleur de #MeToo."
Elle bénéficie toutefois de l'appui de son cadre, qui transmet à la direction des ressources humaines (DRH) une lettre où sont couchés les faits. La DRH convoque le collègue accusé de harcèlement, d'autres personnes du service, puis Rosa, qui vit mal l'entretien.
C'est un peu 'Le Procès' de Kafka. On vous accuse de quelque chose, vous ne savez pas quoi. On me reprochait tout ce qu'il avait fait, comme quand on demande à une femme violée comment elle était habillée.
Rosa, infirmière
à franceinfo
Mi-septembre, la décision de la DRH tombe : le collègue accusé doit changer de service. Et, à sa surprise, elle aussi. "On me conseille de partir. On me dit que ses propos n'étaient pas dirigés contre moi, déplore Rosa. Il faut enregistrer, sinon personne ne vous croit. Le système est toujours le même. Les gens considèrent ça comme normal."
Un bond d'appels et d'ouvertures de dossiers
"Il y a un effet #MeToo", confirme Françoise Brié, directrice générale du Numéro d'écoute national destiné aux femmes victimes de violences, le 3919. En 2018, elle a recensé 108 appels au cours du premier semestre, contre 39 l'année précédente sur la même période, uniquement pour le harcèlement sexuel en entreprise. Idem pour l'association Le Cap, qui lutte contre les violences au travail dans la région Paca. "Fin juin, on avait ouvert autant de dossiers que pour toute l'année 2017", indique Louisette Maret-Tiouchichine, la directrice.
A l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), le constat est similaire. Mais pour Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'association, plus que #MeToo, c'est surtout l'affaire Denis Baupin, en 2016, qui a eu un retentissement en France. Cette année-là, les ouvertures de dossiers à l'AVFT ont bondi de 99 à 169, pour atteindre 223 en 2017. Une situation inédite.
"Les femmes sont encouragées à dénoncer car elles ont une meilleure connaissance du tissu associatif depuis l'affaire Weinstein, explique Marilyn Baldeck. C'est formidable : on en parle plus et de mieux en mieux dans les médias. Mais c'est aussi problématique car il y a peu ou pas de personnes ressources pour ces femmes." La demande croît en effet "sans aucune augmentation des subventions de l'Etat", laissant selon elle "des femmes extrêmement isolées".
"C'est comme si tout le monde avait peur"
L'isolement, c'est l'une des difficultés qu'a rencontrées Elodie*. Dans la petite agence immobilière où elle a été embauchée fin 2014, pas de service de ressources humaines, ni de médecine du travail. Juste elle, deux experts, deux négociateurs, le directeur d'agence et son épouse. Le couple est dans le même bureau qu'Elodie. "Rapidement, il m'a envoyé des dizaines de SMS, des messages sur Facebook : 'Je pense beaucoup à la soirée d’hier', 'Je t’ai trouvé une belle nuisette'. Parfois avec des vidéos à caractère pornographique. Il m'appelait régulièrement le soir, m'offrait des cadeaux", relate Elodie, 32 ans à l'époque.
Pendant les déplacements professionnels, il réservait une seule chambre à l'hôtel. J'étais obligée d'en trouver une autre en catastrophe. Il trouvait sans arrêt des excuses pour être à mon contact.
Elodie
à franceinfo
Pendant près de neuf mois, elle s'est tue. "J’ai essayé d’en parler à son épouse mais les mots ne sont pas sortis. Je me disais : 'ça va passer.' C'était d'autant plus compliqué que c'était mon supérieur hiérarchique et qu'il était connu dans un petit milieu." Elodie se tourne finalement vers une association locale de victimes de harcèlement sexuel, mais n'obtient pas de réponse. Idem avec l'inspection du travail. "J'ai vu un inspecteur plusieurs fois, ça n'a rien changé. C'est comme si tout le monde avait peur", avance-t-elle. Après un dépôt de plainte, elle tombe en dépression et passe deux mois en hôpital psychiatrique à l'été 2015, période où elle est licenciée.
Trois ans plus tard et malgré la vague #MeToo,"les enquêtes de l'inspection du travail sont de plus en plus rares, car les dossiers de harcèlement sexuel ne sont pas prioritaires", déplore Marilyn Baldeck. Récemment, l'AVFT a dispensé une formation de sensibilisation à un groupe d'inspectrices du travail, qui s'étaient toutes inscrites sans l'aval de leur hiérarchie. Pourtant, la formation des inspecteurs du travail est l'une des actions du plan gouvernemental contre les violences sexistes et sexuelles, dévoilé le 9 mai dernier.
"Les médecins du travail sont souvent démunis"
La formation des conseillers prud'homaux, des délégués syndicaux, des élus du personnel et des professionnels de la médecine du travail doit aussi devenir obligatoire. Pour l'instant, ces derniers ne voient pas la différence. "La parole spontanée est très rare : les victimes n'en parlent pas au médecin du travail, regrette Jean-Michel Sterdyniak, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la santé au travail. Il est difficile pour un médecin d'aborder un sujet dont il n'a ni les clés ni la solution. Il n'y a pas de formation. Les médecins du travail sont souvent démunis." Dominique Huez, vice-président de l'association Santé et médecine du travail, esquisse d'autres solutions : "Il faut savoir poser crûment la question, notamment quand on constate chez un(e) patient(e) des troubles musculo-squelettiques chroniques trop douloureux, ou un repli sur soi dans l'activité professionnelle, qui sont anormaux."
Mais ceux qui s'y risquent ont peur des conséquences. Ainsi, l'exemple de Karine Djemil a pu refroidir certaines ardeurs. Cette médecin du travail avait établi un lien entre les pathologies de deux patientes (syndromes dépressifs sévères avec tentatives de suicide) et le harcèlement sexuel et moral qu’elles subissaient. Saisi par les entreprises des patientes, l'ordre des médecins a estimé que Karine Djemil avait outrepassé son rôle et l’a condamnée, le 4 mai, à six mois d’interdiction d’exercice de la médecine, dont trois ferme, comme le relatait Le Monde.
Même alertés, les médecins du travail ont donc peu de marge de manœuvre. "Ils ont été compréhensifs mais n'ont rien fait de spécial", témoigne Rosa. "Le médecin du travail m'a dit que, légalement, il ne pouvait rien faire, alors qu'il devrait être la pierre angulaire" de la lutte contre ce phénomène, renchérit Claire. Aujourd'hui consultante, cette quinquagénaire, ex-DRH d'une PME en Seine-et-Marne, s'était confiée à franceinfo quelques mois après avoir dénoncé sur Twitter le comportement de son patron.
 

"Par rapport à lui, je ne suis qu’un microbe"
Près d'un an plus tard, Claire estime avoir été licenciée parce que son chef n'a pas supporté qu'en tant que DRH, elle prenne la parole sur ce sujet dans l'entreprise. Un licenciement qu'elle a contesté et dont elle attend le procès aux prud'hommes. "Pour un patron de PME, le DRH doit l'aider à éviter les prud'hommes. Les DRH qui voudraient prendre en charge le harcèlement sexuel risquent leur place", explique-t-elle.
"Les directions des entreprises ne savent pas comment parler du harcèlement sexuel sans se tirer une balle dans le pied", confirme Marie Delmont. Dirigeante associée d'un cabinet de ressources humaines, elle a animé, depuis #MeToo et #BalanceTonPorc, une dizaine de formations sur le sexisme et le harcèlement sexuel dans des entreprises du CAC40. L'engouement est fort : le gouvernement souhaite que les entreprises de plus de 250 salariés instituent un référent RH contre les violences sexistes et sexuelles. Les lignes bougent aussi dans la fonction publique depuis une circulaire publiée le 9 mars.
Mais dans les PME et les TPE, les victimes peuvent être encore plus isolées, comme l'illustre le témoignage de Vanessa*. Cette employée d'une petite entreprise de restauration haut de gamme affirme avoir été agressée sexuellement par son chef de cuisine, fin 2016.
Il s'est mis derrière moi, ses mains autour de ma taille. Je suis restée tétanisée. J'ai maintenu ses mains pour qu'il ne les mette pas sur ma poitrine, mais il m'a attrapée à nouveau et a mis ses mains autour de mon cou.
Vanessa, ex-employée dans la restauration
à franceinfo
Quand son patron l'a appris, il "s'est acharné" sur elle, raconte Vanessa, encore bouleversée. Et lorsqu'elle a voulu changer de poste, le DRH l'a convoquée. "J'ai compris par la suite que mon CDI était transformé en CDD."
Vanessa s'est retrouvée sans emploi, et démunie. "J'avais peur car mon grand patron a des sous, est adjoint au maire et juge aux prud'hommes. Par rapport à lui, je ne suis qu’un microbe." Elle a réussi à remonter la pente en se dirigeant vers un psychologue et l'association Le Cap, qui envisage de faire valoir ses droits aux prud'hommes. Deux ans plus tard, la situation a-t-elle évolué dans les PME-TPE ? Difficile à dire, mais pour ces entreprises, la prévention du harcèlement sexuel est seulement recommandée dans un guide et non obligatoire.
Un sujet davantage pris au sérieux
Dans la plupart des dossiers, l'affaire finit aux prud'hommes. "Quand les femmes révèlent des violences sexuelles au travail, elles tombent malades ou perdent leur emploi. Alors, devant les prud'hommes, on évoque le harcèlement sexuel pour contester le licenciement", résume Frédérique Pollet-Rouyer. Cette avocate, spécialisée dans la défense des salariés, dénonce un schéma récurrent. "C'est le parcours du combattant. Et les délais aux prud'hommes sont très longs, souvent un an et demi." En cause, l'engorgement de la justice et la longueur de la procédure de départage, lorsque les représentants des salariés et ceux du patronat ne sont pas d'accord.
Quant au procès pénal, il est rare pour les affaires de harcèlement sexuel au travail. "Il faut apporter des preuves et, dans la majorité des cas, c'est très compliqué car il n'y a pas de traces physiques, ni d'éléments matériels, même avec des SMS", explique l'avocate. "C'est terrible, mais il y a des dossiers que je ne prends pas faute de preuves", concède Christophe Noël, avocat spécialisé en droit du travail et droit social.
Si les victimes cherchent une condamnation, j'explique qu'il y a beaucoup de chances que ce soit voué à l'échec.
Frédérique Pollet-Rouyer, avocate
à franceinfo
Malgré ce constat pessimiste, les deux avocats notent des changements timides depuis #MeToo. "Le sujet est pris au sérieux. Il n'y a plus de boutades ou de saillies", observe Frédérique Pollet-Rouyer. "Il y a une meilleure qualité d'écoute aux prud'hommes, même si les conseillers ne maîtrisent pas le sujet", complète Christophe Noël, qui croit à la formation pour faire évoluer la situation.
Du côté des femmes, on ne se décourage pas. "Fin 2017, mon dossier n’avançait pas. J'aurais pu laisser ce combat derrière moi. Mais j'ai cherché un autre avocat. Avec le mouvement #MeToo, je me suis dit qu'il fallait que j'aille au bout", confie Elodie. Récemment, elle a été convoquée en audience devant un conseil de prud'hommes. Elle attend le jugement début 2019.
* Les prénoms ont été changés
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Ce papa milite pour plus de tables à langer dans les toilettes publiques,papa,pere,societe,

5 Octobre 2018, 08:30am

Publié par hugo

Ce papa milite pour plus de tables à langer dans les toilettes publiques
 
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Ce papa américain milite pour plus de tables à langer dans les toilettes publiques
 
Par Julie Legendart
Publié le Mercredi 03 Octobre 2018

Avec le hashtag #SquatForChange, l'Américain Donte Palmer encourage tous les papas à militer pour avoir la possibilité de changer leur bébé dans les toilettes publiques réservées aux hommes.

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"Pourquoi ? Cela semble illogique quand on y pense. C'est comme si les pères n'avaient pas le droit de changer leur enfant dans les toilettes publiques". Voici le coup de gueule de Donte Palmer, un père américain de 3 enfants originaire de St Augustine en Floride, scandalisé de voir que la plupart des toilettes réservées aux hommes ne sont pas équipées de tables à langer.
Il y a deux semaines, Donte Palmer était au restaurant avec sa famille. Quand il s'est rendu compte que son bébé avait besoin d'être changé, il a pris les choses en main : "J'ai fait ce que tous les parents font : je l'ai emmené aux toilettes ", a expliqué le papa au site BuzzFeed. Problème : pas de table à langer dans les toilettes.
 
Comment un père contournerait-il ce problème s'il y était confronté ? Le post Instagram de Donte Palmer, très vite devenu viral, prouve que la tâche n'est pas aisée. Sur le cliché, on voit le papa littéralement plié en quatre dans une cabine de toilettes, essayant tant bien que mal de changer la couche de son bébé. La photo a été prise par son fils aîné, Isaiah.
 

"Pourquoi partageons-nous des responsabilités égales mais la société nous voit différemment ?"
Cette image a fait réagir et mis le doigt sur un problème de taille, puisque à l'évidence, cet homme n'est pas le seul concerné. Sur Twitter et Instagram, les pères expliquent qu'il vivent comme une injustice le fait qu'il n'y ait pas de tables pour changer les bébés dans les toilettes pour hommes.
"Pourquoi partageons-nous des responsabilités égales mais la société nous voit différemment ?", commente un internaute.
"En tant que pères, nous devons être traités de manière équitable. Nous sommes plus que des protecteurs et des fournisseurs", écrit un internaute.
Donte Palmer encourage désormais tous les pères à utiliser le hashtag #SquatForChange pour sensibiliser sur la question. Sur son compte Instagram, il partage des photos d'autres pères ayant vécu des situations similaires à la sienne.
  
A New York, le maire Bill de Blasio s'est déjà saisi de ce sujet à bras le corps. Depuis la promulgation d'un texte en janvier 2018, les toilettes publiques pour hommes de la ville ont été dotées de tables à langer.
Buzz Kids & co bebe Etats-Unis paternité News essentielles Instagram papa parité

http://www.terrafemina.com/article/un-papa-americain-lance-un-hashtag-pour-plus-de-tables-a-langer-dans-les-toilettes-publiques_a345596/1

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Son mari la frappait, elle l'a tué : cette Iranienne vient d'être exécutée,femmes,violences,violences conjugales,

5 Octobre 2018, 08:20am

Publié par hugo


Son mari la frappait, elle l'a tué : cette Iranienne vient d'être exécutée
 
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Zeinab Sekaanvand
 
Par Marguerite Nebelsztein
Publié le Jeudi 04 Octobre 2018
Zeinab Sekaanvand, une Iranienne de 24 ans, a été executée après avoir été jugée coupable lors d'une procès expeditif du meurtre de son mari. Mineure au moment des faits, elle avait dénoncé ses violences à plusieurs reprises.

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Ce mardi 2 octobre en Iran, Zeinab Sekaanvand a été exécutée dans la prison centrale d'Urumieh après avoir été jugée coupable de meurtre sur son mari alors qu'elle n'avait que 17 ans.
L'organisation Amnesty International explique qu'elle a subi un test de grossesse le 29 septembre qui s'est révélé négatif, puis a été extraite de sa cellule le 1er octobre. Sa famille a été prévenue afin qu'elle puisse effectuer une dernière visite avant son exécution prévue le 2.
 
Issue d'une famille très religieuse, Zeinab Sekaanvand s'était mariée à l'âge de 15 ans pour pouvoir fuir sa famille avec une homme de quatre ans plus âgé qu'elle, Hossein Sarmadi.
Quelque temps après leur mariage, son époux est devenu violent. La jeune femme avait demandé de l'aide à plusieurs reprises. Elle racontera plus tard au procès qu'elle avait été plusieurs fois porter plainte à la police sans qu'aucune suite ne leur soient donnée. Elle avait également demandé le divorce à son mari qui lui avait été refusé.
 
Zeinab Sekaanvand avait été arrêtée en février 2012 par la police, dans la province de l'Azerbaïdjan occidental, dans le nord du pays. Elle y avait "avoué" le meurtre par coups de couteau de son mari. Détenue 20 jours, elle accusera plus tard les policiers de l'avoir battue sur tout le corps pour la faire avouer.
"Une démonstration écoeurante du mépris des autorités iraniennes"
Plus tard, dans la dernière phase de son procès où elle a enfin pu avoir un avocat pour la défendre, Zeinab s'est rétractée en accusant son beau-frère de l'avoir violée et d'avoir tué son mari. Il lui aurait promis de lui pardonner si elle était condamnée. En effet, sous la loi iranienne, et suivant le principe de la loi islamique "d'oeil pour oeil", le frère de la victime avait le droit de ne pas demander la condamnation de Zeinab Sekaavand. Aucune enquête ne sera effectuée pour vérifier la parole de la jeune femme. Sa condamnation à mort a été prononcée en octobre 2014.
Le référant Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International, Philip Luther, ne décolère pas : "L'exécution de Zeinab Sekaanvand est une démonstration écoeurante du mépris des autorités iraniennes pour les principes de la justice pour mineurs et du droit international relatif aux droits humains. Zeinab n'avait que 17 ans au moment de son arrestation. Son exécution est profondément injuste et montre le mépris des autorités iraniennes pour le droit des enfants à la vie. Le fait que sa condamnation à mort ait fait suite à un procès manifestement inéquitable rend son exécution encore plus scandaleuse."
Amnesty International se dit "horrifiée par le recours continu des autorités iraniennes à la peine de mort contre des personnes qui étaient âgées de moins de 18 ans au moment du crime, ce qui constitue une violation du droit international des droits humains."
L'exécution de Zeinab Sekaanvand est la cinquième exécution de mineur·e en Iran depuis le début de l'année selon Amnesty International.
Monde Iran justice Société News essentielles Violences conjugales droits des femmes

http://www.terrafemina.com/article/violences-conjugales-une-iranienne-executee-pour-avoir-tue-son-mari-violent_a345628/1

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Valérie, 49 ans, en couple pendant 15 ans avec une perverse narcissique : "J'avais l'impression que mon cerveau était piloté",femmes,violences,

5 Octobre 2018, 08:12am

Publié par hugo

 Valérie, 49 ans, en couple pendant 15 ans avec une perverse narcissique : "J'avais l'impression que mon cerveau était piloté"
 18h01, le 04 octobre 2018, modifié à 18h27, le 04 octobre 2018
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Au micro d'Olivier Delacroix sur Europe 1, Valérie a évoqué cette relation dont elle a fini par sortir. "Je n'existais plus, je n'existais que pour elle", confie-t-elle.
VOS EXPÉRIENCES DE VIE
Valérie, 49 ans, est restée pendant 15 ans avec sa compagne. Il y a un an, elle a réussi à se sortir de cette relation qu'elle considérait comme toxique. "J'ai vécu vraiment pour l'autre pendant 15 ans", explique-t-elle à Olivier Delacroix sur Europe 1.
"C'était des critiques perpétuelles, des remises en question, des suggestions, des injonctions... C'était en permanence, pour tout, pour rien : 'Tu ne sais pas faire la vaisselle', 'tu ne sais pas vider le lave-vaisselle', 'tu ne sais pas balayer', 'tu ne sais pas plier le linge', 'tu ne sais rien faire.'
"J'avais l'impression qu'elle pouvait me faire respirer quand elle voulait"
J'avais l'impression que mon cerveau était piloté, qu'elle avait la télécommande et qu'elle pouvait me faire respirer quand elle voulait, perdre l'appétit quand elle voulait, provoquer des insomnies. Je somatisais beaucoup. Je ne savais pas que j'étais sous emprise. J'avais l'impression que j'étais la mauvaise personne et qu'il fallait que je fasse toujours mieux que ce qu'on me demandait.

>> De 15h à 16h, partagez vos expériences de vie avec Olivier Delacroix sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici
Je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Je n'arrivais pas à mettre de mots sur ce qui m'arrivait. J'étais persuadée que c'était de ma faute de toute façon. Par hasard, si tant est que le hasard existe, j'ai regardé sur Internet une conférence d'Anne-Laure Buffet, une psychothérapeute, conférencière et écrivain, sur comprendre l'emprise. J'ai regardé cette conférence et elle était en train de raconter mon histoire pendant deux heures. Je me suis dit : 'Elle me connait, c'est pas possible. Elle est en train de parler de moi.' J'ai dû entendre cette conférence 50 fois et à chaque fois je me disais : 'C'est bien ça.' Donc j'ai décidé de consulter. Je suis allée voir un psychologue dans ma ville. Je lui ai dit que je vivais avec quelqu'un qui n'était jamais satisfait et que peut-être qu'il y avait des raisons pour qu'elle ne le soit pas.
"Je n'existais plus, je n'existais que pour elle"
[Ma compagne ne se rendait pas compte que quelque chose n'allait pas dans son comportement.] C'était toujours les autres, toujours moi : 'Il faudrait que tu changes, ce n'est plus possible.' Elle profitait de ma faille. Sans faille, je ne pense pas qu'il y ait d'emprise. J'étais vraiment très, très amoureuse. J'étais persuadée qu'à un moment donné, elle pouvait être lucide et se rendre compte du mal qu'elle faisait. Je n'arrivais pas à comprendre que l'on puisse faire le mal pour le mal.
Aujourd'hui, je me sens beaucoup, beaucoup mieux. J'ai vécu vraiment pour l'autre pendant 15 ans. Je n'existais plus, je n'existais que pour elle. Ce sont des gens qui, en plus, sont chronophages, qui réussissent à vous faire penser que ce qu'il fait lui ou ce qu'elle fait elle, c'est beaucoup plus important que ce que vous faites vous."
Témoignages :
Jérôme, 46 ans, "père solo" d'Arsène, 7 ans : "On ne peut pas avoir les deux casquettes"
Paula, 43 ans, policière victime d'un burn-out : "Dans la hiérarchie, il n'y en a pas un seul qui essaye de vous sauver"
Nadège, 29 ans, devenue vegan grâce à son chat : "Si ce n'est pas compliqué pour moi, ce n'est compliqué pour personne"

Par Grégoire Duhourcau

http://www.europe1.fr/societe/valerie-49-ans-en-couple-pendant-15-ans-avec-une-perverse-narcissique-javais-limpression-que-mon-cerveau-etait-pilote-3771275

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Nouvelle plainte pour agression sexuelle d'une ex-collaboratrice contre Christophe Arend,violences,femmes,

5 Octobre 2018, 07:55am

Publié par hugo

 Nouvelle plainte pour agression sexuelle d'une ex-collaboratrice contre Christophe Arend
 16h55, le 04 octobre 2018, modifié à 17h23, le 04 octobre 2018
AA
L'ancienne collaboratrice, âgée de 30 ans, avait déposé une première plainte en octobre 2017 contre le député de la Moselle.@ AFP
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L'ex-collaboratrice du député LREM de Moselle avait déjà déposé plainte pour harcèlement et agression sexuelle en 2017, mais elle avait été classée sans suite. 
Une ex-collaboratrice du député LREM Christophe Arend, qui doit être jugée vendredi à Sarreguemines, en Moselle, pour dénonciation calomnieuse après une plainte pour harcèlement et agression sexuelle classée sans suite, a déposé une nouvelle plainte contre le député, ont annoncé jeudi ses avocats.
L'ancienne assistante "a déposé plainte avec constitution de partie civile à raison de faits de harcèlement sexuel et d'agression sexuelle contre Christophe Arend afin qu'un juge d'instruction indépendant puisse instruire sur les faits qu'elle dénonce", écrivent dans un communiqué ses avocats, Patrick Klugman et Ivan Terel.
Une plainte déposée le 28 septembre. La plainte a été déposée le 28 septembre auprès du doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Sarreguemines, a précisé Me Terel. "Cette énième manœuvre ne fait que confirmer l'une des nombreuses facettes de la personnalité (de l'ex-assistante) que les témoins ont déjà mises en lumière, au premier rang desquelles règne l'art de la manipulation", a réagi l'avocat de Christophe Arend, Bertrand Cohen-Sabban.
Des "incohérences" relevées dans la première plainte. L'ancienne collaboratrice, âgée de 30 ans, avait déposé une première plainte en octobre 2017 contre le député de la Moselle. Elle l'accusait d'avoir multiplié "les remarques sexistes", mais aussi de l'avoir agressée sexuellement et d'avoir "tout fait pour (la) faire craquer". Cinq semaines plus tard, après l'audition de "nombreux témoins" et une "enquête approfondie", la plainte avait été classée sans suite par le parquet de Sarreguemines. Les investigations avaient révélé de "nombreuses incohérences et contradictions dans les déclarations de la plaignante" et l'existence "de nombreux messages à connotation sexuelle (envoyés) à Christophe Arend", avait souligné le procureur Jean-Luc Jaeg.
De "retentissantes déclarations partiales à la presse". Dans le communiqué, les conseils de l'ancienne collaboratrice relèvent "l'inhabituelle précipitation" du parquet à abandonner les poursuites contre le député. Ils regrettent aussi les "retentissantes déclarations partiales et partielles faites à la presse" du procureur à l'encontre de leur cliente, "dans une situation de particulière vulnérabilité". Le député LREM avait décidé de poursuivre son ancienne assistante pour "dénonciation calomnieuse".
L'audience, prévue vendredi devant le tribunal correctionnel de Sarreguemines, pourrait être renvoyée. "Compte tenu du dépôt de cette plainte et de l'information judiciaire qui va s'ouvrir, (l'ancienne collaboratrice) sollicitera qu'un sursis à statuer soit ordonné conformément à l'article 226-11 du Code pénal", précisent Mes Klugman et Terel. "Après avoir pris l'honneur de mon client en otage médiatique au mois d'octobre 2017, (elle) récidive en octobre 2018 au moyen de ce qui n'est rien d'autre qu'une prise d'otage judiciaire", a regretté Me Cohen-Sabban.
Sur le même sujet :
Christophe Arend accusé d’harcèlement : "elle a osé mentir, c’est scandaleux"
Harcèlement : la plainte visant le député LREM Christophe Arend classée sans suite

http://www.europe1.fr/societe/nouvelle-plainte-pour-agression-sexuelle-dune-ex-collaboratrice-contre-christophe-arend-3771263

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