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Le blog de hugo,

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Safia: « ils ont cherché à me frapper, mais je ne me laissais plus faire, je voulais vivre une vie de femme libre » 1/2,femmes,violences,

20 Octobre 2018, 07:30am

Publié par hugo

19 octobre 2018
DÉBATS
Safia: « ils ont cherché à me frapper, mais je ne me laissais plus faire, je voulais vivre une vie de femme libre » 1/2
 
Safia, la trentaine, a fui l’Algérie, les violences de son père et de ses frères. Son courage, sa force, sa ténacité lui ont permis de faire des études et de se retrouver en France, malgré d’innombrables obstacles que sa famille a dressé devant elle. A Paris, sa chance fut de croiser les responsables de la Maison des Femmes qui l’ont aidée à se reconstruire.
J’ai vécu une vie très difficile, dès mon enfance, à cause de mon entourage et de ma famille, en particulier de mon père. Je ne sais pas par où commencer exactement. Il y a toujours eu des problèmes, il y a toujours eu de la maltraitance. Mon père nous frappait, ma mère et moi ; quand j’essayais de me défendre, c’était encore pire. J’étais fille unique entre quatre frères, qui me frappaient aussi.
J’ai toujours entendu mon père et mes frères répéter qu’il n’y avait pas besoin d’une femme à la maison. Mon père ne m’achetait rien, pas de vêtements, même pas de pull pour l’hiver. C’était ma mère qui se débrouillait tant bien que mal pour que je puisse avoir le nécessaire. En revanche, mon père m’a toujours obligé à porter le voile, alors je l’ai porté.
Difficultés scolaires
Lorsque je suis entrée au lycée, mes problèmes familiaux ont été un vrai frein à ma scolarité : je n’arrivais pas à me concentrer en classe. De plus, je ne pouvais pas travailler à la maison, mon père refusait de m’acheter des livres de classe : je n’arrivais plus à suivre. En primaire et au collège, j’ai redoublé plusieurs fois à cause de ça. Mes professeur.es m’ont posé des questions. Quand ils ont pris connaissance de la situation, elles/ils m’ont dit que la seule solution, la seule fuite à mes problèmes familiaux, c’était le mariage. J’ai quitté l’école pendant mon année de terminale. Je n’ai pas eu le bac, et de toute façon mon père m’avait dit que si je l’avais, il m’interdirait d’aller à l’université.
Je suis restée un an chez moi, et c’est une amie qui m’a aidé à trouver une formation de technicienne informatique. Je l’ai obtenu en cachette de mon père. J’attendais que mon père parte le matin pour y aller, et je rentrais avant qu’il rentre. Quand il appelait ma mère pour dire qu’il rentrait plus tôt, elle envoyait quelqu’un me chercher en urgence. Je me cachais dans la cour pour faire mes devoirs, pour qu’il ne me voie pas.
Mon professeur de comptabilité, l’enseignant qui m’avait le plus encouragé, m’a cherché une formation de comptable en alternance, et orienté vers un cabinet d’expert comptable. Je suis restée cinq mois chez moi avant de prendre la décision de faire cette formation en dépit de l’interdiction de mon père, car je n’avais plus rien à perdre. Il me frappait déjà, ça ne pouvait pas être pire. Je touchais de l’argent de l’alternance, mais je devais en donner une partie à ma famille. Tous les matins, mon père allait jusqu’au cabinet où je travaillais et me menaçait. Les autres experts comptables qui connaissaient mon père le méprisaient.
Tentatives de mariage forcé
J’ai obtenu mon diplôme et cherché du travail. J’avais 29 ans.
J’ai commencé à travailler en 2010 pour une entreprise de promotion immobilière, mais je devais donner tout mon argent à mon père. La situation était toujours intenable chez moi, je n’arrivais pas à me concentrer, alors j’ai démissionné. J’ai eu plusieurs autres emplois, à chaque fois, c’était des problèmes parceque mon père ne voulait pas que je sorte et que je travaille.
Un jour, je suis partie à Alger pour des vacances, chez une cousine. Ma tante avait organisé un mariage avec un voisin, marié, père de quatre enfants, qui voulait une autre épouse. C’était la seconde fois que ma famille tentait de me marier à un inconnu. La première fois, c’était lorsque j’étais en troisième ; ils avaient essayé de me marier de force à un cousin de mon père, mais j’avais refusé. L’homme avec qui ils m’avaient fiancé n’était pas d’accord avec ce mariage non plus, il subissait la pression de son propre père. Quelques jours après la demande en mariage, il s’est suicidé.
Ma famille a essayé de me marier la deuxième fois à un cousin de ma mère. Cette fois encore, j’ai refusé. Je me suis révoltée, le ton est monté, et mon « fiancé » m’a frappé. Cela a été un déclic pour moi.  A partir de ce moment, je n’arrêtais plus de crier, de parler pour me défendre. Ma famille a fait venir un psychiatre, sans mon accord ; il a prescrit des médicaments sans me le dire, on me les donnait sans que je m’en rende compte. J’ai compris quand j’ai trouvé un jour dans un tiroir de la cuisine, la boite avec une ordonnance à mon nom. A partir de là, j’ai changé d’attitude, je me suis montrée gentille et j’ai demandé à partir chez un autre cousin, à Alger. Je suis resté deux jours chez lui, je lui ai tout raconté, il m’a écouté et prêté de l’argent pour rentrer chez moi.
Début de parcours psychiatrique
Lorsque je suis arrivée à la maison, j’ai voulu aller déposer plainte, mais mon frère m’a tabassé et j’ai perdu connaissance. J’ai été transférée à l’hôpital, les médecins m’ont diagnostiqué une dépression, et quand ils ont eu connaissance de ma situation familiale, ils m’ont dit que la seule solution, c’était le mariage.
A cette époque, mon frère se mariait et je devais aider à préparer la cérémonie. Mon bras avait été cassé par mon frère quand il m’avait tabassé, mais personne chez moi n’a voulu me donner de l’argent pour aller passer une radio, ils disaient que je simulais la douleur pour ne pas avoir à aider à la maison. C’est une amie qui m’a prêté l’argent pour le médecin, et quand je suis revenue chez moi, mon frère m’a accusée de l’avoir fait exprès. Il a menacé de me mettre dans un service psychiatrique, alors j’ai quitté la maison.
Je suis allée chez une voisine, qui m’a hébergée et à pris soin de moi pendant quatre mois. Mon père et mes frères ont plusieurs fois essayé de me ramener à la maison, ils ont cherché à me frapper, mais je ne me laissais plus faire, je voulais vivre une vie de femme libre. Je savais que si je repartais avec eux, seule la mort m’attendait. Un jour où mon frère est venu me chercher, j’ai craqué : je me suis mise à hurler, j’ai brisé un miroir, et en récupérant un morceau, j’ai menacé de m’ouvrir les veines s’il s’approchait encore de moi. Mon père a accouru, il a appelé la police, les pompiers sont venus en renfort. L’ambulance m’a emmenée, ils ont du me faire cinq piqûres pour me calmer.
Lorsque je me suis réveillée, j’étais chez mes parents, et mon frère m’a dit qu’ils allaient me mettre dans un asile psychiatrie. J’ai accepté, j’étais persuadée d’être folle. Les pompiers sont venus me chercher, tout le voisinage était sorti, tout le monde voulait voir ‘Safia la folle » se faire emmener…
 
Témoignage recueilli par Caroline Flepp 50-50 magazine
 
Le prénom a été modifié. « Safia » ne souhait pas être reconnue.


http://www.50-50magazine.fr/2018/10/19/safia-ils-ont-cherche-a-me-frapper-mais-je-ne-me-laissais-plus-faire-je-voulais-vivre-une-vie-de-femme-libre-1-2/

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La campagne de Solidarité Femmes alerte sur les violences conjugales,femmes,violences,violences conjuagales,

20 Octobre 2018, 07:27am

Publié par hugo

 17 octobre 2018
Société
La campagne de Solidarité Femmes alerte sur les violences conjugales
 
Cette année, la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) a voulu communiquer sur ce qui permet de sortir des violences. L’association, a été labellisée Grande Cause Nationale 2018 qui a pour thème la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Au travers d’un film, elle présente le parcours emprunté par celles qui sortent des violences. La Fédération donne également des informations sur le profil des femmes accueillies et les actions qu’elle réalise.
Le film Choisir la vie – sortir des violences avec solidarité femmes, retrace l’histoire d’Alice, depuis son appel au secours jusqu’à son relogement. Son déroulement met en valeur les professionnel.le.s  intervenant tout au long du parcours de ces femmes : les écoutant.e.s du 3919, les assistant.e.s sociales, les psychologues, les juristes, les équipes du réseau national FNSF.
Une présentation des Mises En Sécurité
Les actions de Solidarité Femmes se font principalement par le biais d’une »Mise En Sécurité”. Il s’agit d’une mise à l’abri d’une femme victime de violences conjugales, dans un lieu sécurisé, avec la participation active de celle-ci, après qu’ait été évaluée avec elle la dangerosité de sa situation. Parmi les femmes qui en bénéficient, 90% sont là pour des violences conjugales, 19% sont victimes de violences intra-familiales et 9% de mariages forcés.
Les violences dont ces femmes sont victimes sont de six types : verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, économiques, et administratives.  Les femmes bénéficiaires d’une MES cumulent plusieurs types des violences.
Plus de 95% d’entre elles sont victimes de violences verbales, psychologiques et physiques, très graves. 67% sont victimes de violences économiques et 44% de violences sexuelles. Les violences administratives représentent près d’un tiers des violences déclarées. Parmi les femmes mises en sécurité, 79% ont été menacées de mort et plus d’une sur trois a été menacée avec une arme. Dans 16% des situations, l’agresseur a attenté à leur vie.

Les chiffres 2017
+ 52 % d’augmentation des appels pour violence sexuelle (hors couple)
46 449 appels pris en charge
4800 victimes hébergées et suivies dans des centres spécialisés
788 femmes en grand danger mises en sécurité
7745 femmes et enfants soutenu.es vers la sortie des violences lors d’accueils collectifs (groupes de parole, ateliers pour les enfants)
+ de 30000 femmes victimes de violences accompagnées hors hébergement.

Les chiffres de l’action de Solidarité Femmes
En 2017, 141 femmes en grand danger ont bénéficié d’une Mise En Sécurité suite à des violences, et 250 enfants en ont été co-bénéficiaires. Au total, 391 personnes ont ainsi pu bénéficier d’un éloignement géographique au vu de la dangerosité de la situation.
Plus de trois quart des femmes ont entre 20 et 40 ans, 20% entre 40 et 50 ans, 2% ont moins de 20 ans et seules 3% des femmes ont plus de 50 ans.
Il est à noter que plus de la moitié des femmes sont de nationalité étrangère.
Pour 33% des femmes victimes de violences, le 3919 a été trouvé sur Internet.
Les violences sexuelles au cœur des violences conjugales
En 2017, le viol conjugal demeure la première violence sexuelle au sein du couple. Près de 54% des femmes ont déclaré en avoir été victimes. Pour 20% d’entre elles, on relève des pratiques sexuelles imposées. Les violences sexuelles passent également par du harcèlement sexuel, dans 25% des cas. Certaines femmes sont contraintes à de la prostitution ou à des rapports avec un un.e partenaire sexuel.le imposé.e par l’agresseur.
 
Fédération Nationale Solidarité Femmes

http://www.50-50magazine.fr/2018/10/17/la-campagne-de-solidarite-femmes-alerte-sur-les-violences-conjugales/

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Réseaulument Égalité, un réseau unique en son genre !,articles femmes hommes,egalite,

20 Octobre 2018, 07:19am

Publié par hugo

 16 octobre 2018
Contributions
Réseaulument Égalité, un réseau unique en son genre !
 
En octobre 2008, les premiers membres du Réseaulument Égalité s’engageaient à agir concrètement en faveur de l’égalité entre filles et garçons, femmes et hommes sur le territoire du Gers. Qu’en est-il 10 ans après ? Que s’est-il passé pendant 10 ans ? Que pouvons-nous dire de la place et du rôle de ce Réseaulument Égalité dans la construction d’un territoire plus égalitaire ? Quel est l’impact de ce réseau original ?
L’égalité, une politique publique …
Soulignons tout de suite, aspect souvent méconnu du grand public, que ce réseau s’inscrit dans le cadre d’une politique publique, celle de l’égalité entre femmes et hommes dont la Secrétaire d’Etat est Madame Marlène Schiappa. Depuis sa création, ce réseau a bénéficié d’un portage politique fort de la part des Préfets qui se sont succédés dans le Gers. Aujourd’hui, Madame Catherine Seguin, Préfète du Gers, apporte un soutien sans faille à cette dynamique.
Nicole Pascolini, Déléguée aux Droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes, est en charge de la mise en oeuvre de cette politique publique sur le territoire du Gers. C’est elle qui est à l’origine et qui pilote ce réseau, osons le dire, unique en France. Nicole Pascolini s’est adjoint les compétences d’ID3, organisme spécialisé sur les questions d’égalité, pour l’animation et la coordination du réseau. Alain TACHÉ, psychologue et docteur en sociologie de l’intervention, assure ce travail de mise en lien.
Un peu d’histoire …
A partir de 2004, Nicole Pascolini réunit un collectif de professionnel.le.s afin de les sensibiliser aux enjeux de l’égalité pour un territoire tel que le Gers. Chemin faisant, ces professionnel.le.s décident se retrouver régulièrement afin d’échanger des points de vue sur leurs différentes situations, de partager des outils et déjà mettre en œuvre des actions …. Le réseau était déjà là sans avoir encore la consistance qu’on lui reconnaît aujourd’hui.
Au fil du temps, le Réseaulument Egalité a pris forme. Premier pas : le collectif a co-construit une Charte qui est depuis le cadre formel au sein duquel les membres aujourd’hui agissent. Pas suivant : Créer une identité commune en référence aux valeurs et méthodes qui trament la Charte, c’est la naissance du « Réseaulument Egalité dans le Gers ». Un intitulé qui sonne comme une devise pour notre territoire. Les membres sont résolus, c’est-à-dire déterminés, à agir en réseau afin de vivre de manière plus égalitaire sur le territoire. Avec ce quasi slogan, nous avons aussi créé un logo qui sonne également comme un pari : L’égalité, Chiche !!
Le 23 octobre 2008, les premiers signataires étaient invité.es en préfecture pour s’engager officiellement à agir pour davantage d’égalité dans le Gers. Patric Jean, cinéaste engagé, réalisateur notamment du documentaire « La domination masculine » et auteur de « Les hommes veulent-ils l’égalité ? » a accepté d’être le parrain du réseau. Il soutient toujours davantage notre mouvement.
Aujourd’hui, dix ans après, le réseau compte 109 signataires de structures des mondes culturels, éducatifs, économiques, politiques, sportifs, associatifs, … (Education nationale 25 %; Services Etat – 13%, Social-7%, Insertion-11%, Entreprises-20%, Associations professionnelles-3%, Sport & culture-15%, collectivités territoriales-6 %).
Pour être signataire, chaque structure volontaire s’engage à en respecter les points suivants :
Délibérer au niveau des instances de direction de l’intérêt de participer au réseau ;
Désigner un.e correspondant.e ;
Définir et Mettre en œuvre au moins une action dans l’année ;
Participer a minima aux réunions des correspondant.e.s du réseau (5 réunions dans l’année) ;
Rendre compte, une fois par an de la conduite de son action et en faire l’évaluation
Les résultats et impacts …
Difficile de faire un choix parmi les centaines d’actions mises en œuvre. Les actions menées sont régulièrement récompensées par des prix emblématiques.
Le réseau a été labellisée en 2017 dans le cadre de la campagne « Sexisme par notre genre ! » comme une pratique inspirante.
L’agenda scolaire de l’Egalité a été réalisé par 350 jeunes et distribué gratuitement à près de 10000 lycéen.ne.s du département, à la rentrée scolaire 2014. Cet agenda a été distribué, grâce à Gisèle Biémouret, députée du Gers, aux membres du cabinet de la Ministre aux droits des femmes de l’époque.
« Liberté, Egalité, ….Clichés ! » est une pièce de théâtre co-écrite par les jeunes et leur enseignante, Agnès Espaignet, de la section théâtre de Pardailhan. Elle a été jouée devant plus de 2000 jeunes dans le Gers et en Maine et Loire. Les jeunes du Garros, dirigé par Patric Jean, ont filmé certaines scènes, alors que les jeunes du collège de Marciac et du lycée de Condom ont réalisé la musique. Le tout est accessible sur internet ou sous la forme d’un DVD comme support pédagogique.
Ce DVD avec d’autres outils pédagogiques pour traiter des questions d’égalité ont été réunis dans des mallettes pédagogiques à destination des professionnel.le.s. On y trouve aussi le jeu de plateau « Hommes-Femmes, même Je » réalisé par des élèves du lycée agricole Beaulieu Lavacant.
Les jeunes des lycées Lavacant, du Garros, de Pardailhan, de Condom, de l’Isle Jourdain ont obtenu sur plusieurs années des prix « Buzzons contre le sexisme » pour leurs réalisations audio-visuelles.
Le Comité Départemental Interministériel Droits des Femmes et Egalité – CDI/DFE qui réunit les correspondant.e.s de l’Etat a été le premier du genre en France. Il se donne pour mot d’ordre, « l’Egalité, l’État exemplaire » et met en œuvre en interne aux différents services et en direction du public des actions en faveur de l’égalité.
Le Club de responsables RH dans l’ouest du département a obtenu en 2017 le prix de la responsabilité sociétale des PME pour ses actions en faveur de l’égalité professionnelle. L’action « Entreprendre l’Egalité » permet d’accompagner plus de 40 entreprises sur le département dans la mise en œuvre de l’égalité professionnelle. Tout récemment, un temps fort a été organisé avec le concours de la Mairie de Nogaro, membre du réseau, et regroupant autour de 50 structures sur des ateliers afin de concevoir des actions sur le territoire du « Phare Ouest » comme l’aime à dire Monsieur Christian Peyret, maire de Nogaro.
Chaque année, le Festival En Mars’Elles marque à la manière du Réseaulument Egalité, la journée internationale des droits des femmes célébrée le 8 mars. En Mars’Elles est l’occasion pour le réseau gersois de sensibiliser le grand public aux enjeux de l’égalité entre femmes et hommes pour un mieux vivre en société. C’est aussi l’occasion de souligner la persistance de situations inégalitaires avec la volonté de remédier à ces situations.
Aujourd’hui, le Gers est, sur la Région Occitanie, le département qui compte le plus de femmes dans les instances de direction des associations sportives. Au plan national, le Gers compte le plus de femmes dans le volontariat « Sapeurs-Pompiers » (20% de femmes dans le Gers pour 13% au plan national).
En ce qui concerne les accords et plans d’actions égalité dans le secteur de l’entreprenariat privé, le Gers est le premier département de la Région Occitanie (79% des entreprises Gersoises de plus de 50 salarié.e.s dans le secteur privé ont signé un accord et/ou un plan d’actions en faveur de l’égalité professionnelle). Le Gers compte le réseau le plus structuré en matière de correspondant.e.s égalité au sein de l’Education Nationale (diagnostics, formations régulières, nombres d’actions, …). Il a devancé, plusieurs années avant, la demande de la Secrétaire d’Etat de créer un réseau de correspondant.e.s égalité éducation nationale dans chaque département.
Aujourd’hui, le réseau inspire d’autres pratiques. Sur l’Occitanie, la Délégation Régionale à l’égalité soutient la diffusion de cette pratique originale. Un peu plus loin, le département des Alpes-Maritimes, suite à la rencontre avec Nicole Pascolini, développe une dynamique similaire de décloisonnement et de mise en synergie des acteurs. En Maine et Loire, les échanges ont favorisé l’appropriation de la pratique gersoise.
La métaphore de la déambulation et du chemin collent bien à ce réseau. Le réseau avance sur les questions d’égalité avec les gens tels qu’ils sont, là où ils en sont sur le chemin. Il produit des actions, marque le chemin tout en modestie, sans flagornerie, sans leçon à donner mais avec obstination et rigueur.
Fort d’une centaine de membres, le Réseaulument Égalité propose tout au long de la journée du 16 octobre 2018 différentes animations qui permettront au plus grand nombre de réfléchir à l’égalité entre filles et garçons, femmes et hommes.
Alors, venez faire quelques pas avec eux, avec nous …
 
Résealument Egalité


http://www.50-50magazine.fr/2018/10/16/reseaulument-egalite-un-reseau-unique-en-son-genre/

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Libérées : le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale,femmes,feminisme,

20 Octobre 2018, 07:00am

Publié par hugo

16 octobre 2018
Culture
Libérées : le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale
 
Parce qu’il n’y pas de petits combats féministes, ou peut-être parce que simplement tout se joue là, devant ce fameux panier de linge sale qu’une fois de plus vous allez finir par mettre à laver vous-même, Titiou Lecoq revient avec humour dans Libérées : le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale sur la répartition des tâches ménagères dans l’espace domestique et ses implications dans notre société. Des conséquences économiques aux répercussions écologiques, la journaliste nous démontre avec humour comment les chaussettes qui traînent contribuent au réchauffement climatique, dans ce que l’on pourrait appeler «la théorie de la chaussette.»
Non vous n’êtes pas une super woman, et tant mieux !
Aimez-vous ranger, trier, organiser votre intérieur pour qu’il ressemble à autre chose qu’un amoncellement de linge, de poussière et de vaisselle ? Ou bien, à défaut d’aimer cela, vous sentez-vous condamné.e.s à le faire parce que personne d’autre que vous n’y pensera sinon ? Si vous avez répondu oui à l’une de ces deux questions, c’est que vous êtes sans doute une femme.
Comme le rappelle l’auteure, les femmes consacrent encore 2 h quotidiennes de plus que les hommes au fonctionnement de la maisonnée. Une fatalité ? A cela, Titiou Lecoq nous répond avec humour que non « nous ne sommes pas habitées par une puissance occulte qui prend possession de nous » à chaque fois que nous faisons le ménage. Simplement, nous avons été éduquées ainsi, et l’on se défait difficilement d’années de conditionnement.
A cela s’ajoute que depuis quelques années fleurit sur la toile quantité de blogs et de youtubeuses qui nous expliquent comment fabriquer nous-mêmes tous les produits de toilette et d’entretien de la maison, comment réaliser des repas sains et équilibrés pour toute la famille, comment s’occuper de nos enfants en utilisant les méthodes éducatives et pédagogiques les plus en pointe, tout en jonglant avec une vie professionnelle bien remplie. Le tout, sur fond d’appartements témoin, impeccablement rangés et décorés avec soin. Ces « Ma sorcière bien aimée » modernes comme les appelle Titiou Lecoq contribuent à nous culpabiliser. Parce qu’évidemment, personne ne peut faire ça dans la réalité sans finir par faire un burn out total. La journaliste nous expose avec humour ses propres batailles quotidiennes à travers un cas d’étude assez universel : la fameuse chaussette qui traîne.
De la chaussette au désastre écologique
Si Titiou Lecoq revient dans ce livre sur l’organisation des tâches ménagères, c’est parce qu’elle y voit l’une des causes des inégalités femme-homme. Comment parvenir à se faire respecter au travail et dans la société si dans l’espace le plus intime, le cadre familial, entourée des gens que l’on aime, il est déjà difficile d’y parvenir.
L’arrivée des enfants et l’augmentation de la charge de travail que cela comporte enferment ensuite les femmes dans un cercle vicieux. Comme elles ont l’habitude de s’occuper de la maison, des courses, du rendez-vous chez le médecin du petit dernier, ce sont elles qui vont se mettre à temps partiel ou prendre des jours de congé pour s’occuper davantage de la maison. Selon les études, cela s’aggrave avec les maternités : à chaque nouvelle naissance nous explique la journaliste, le temps consacré aux enfants et à la maison augmente beaucoup plus pour les femmes que pour les hommes. Ce faisant, elles peuvent moins s’investir au travail que leur conjoint, vont progresser moins vite dans leur carrière, et justifier ainsi le fait que ce soit elles qui restent à la maison, puisqu’elles ont, de fait, un moins bon salaire. La boucle est bouclée ! Aux femmes, l’espace domestique, aux hommes le monde extérieur !
Cependant, Titiou Lecoq nous apporte également un éclairage nouveau sur cette question, en liant les questions du féminisme et de l’écologie. Pour pouvoir tout concilier, les femmes n’ont que des journées de 24 heures, et comme ces messieurs, en trente ans de combats féministes, ne passent pas beaucoup plus de temps à passer la serpillière, il a bien fallu trouver des solutions. Plutôt que de se partager le travail, nous nous sommes donc tournées vers des solutions pour gagner du temps. On passe aujourd’hui 35 minutes de moins en cuisine qu’en 1985. Certes, les plats surgelés ont libéré du temps aux femmes, et Titiou Lecoq, loin des blogueuses aux airs de parfaites ménagères, ne compte pas nous ramener aux fourneaux, en nous culpabilisant sur nos modes de consommation. Mais elle ouvre le débat. Comment gérer une alimentation responsable et écologique, produire moins de déchets, quand tout repose sur des femmes déjà tellement sollicitées. L’espace domestique est encore malheureusement celui des femmes, et les petits gestes écologiques du quotidien, cuisiner des produits frais et locaux, utiliser des couches lavables, éviter les lingettes sont encore des contraintes imposées… aux femmes ! Loin de s’opposer au combat écologique, la journaliste montre que celui-ci ne doit pas et ne peut pas reposer sur nos simples épaules. L’écologie doit être pensée comme un défi quotidien partagé et non comme une charge supplémentaire pour les femmes.
Un livre pour vous prouver, si vous n’étiez pas encore convaincu.e.s, que féminisme et écologie peuvent faire bon ménage à condition que les tâches soient réalisées à égalité.
 
Marion Tilly 50-50 magazine
 
Titou Lecoq : Libérées – le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale. Ed. Fayard 2018


http://www.50-50magazine.fr/2018/10/16/liberees-le-combat-feministe-se-gagne-devant-le-panier-de-linge-sale/

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"Sexe, race et colonies", reproduire au 21ème siècle les corps de femmes assujetties au temps des colonies,femmes,violences,

19 Octobre 2018, 07:57am

Publié par hugo

 Afro-féminisme : par et pour les femmes noires
Violences faites aux femmes : féminicides, coups, viols et autres agressions sexuelles
"Sexe, race et colonies", reproduire au 21ème siècle les corps de femmes assujetties au temps des colonies
 
"Un jour de bombe chez les Japonaises" (Carte postale)
Édition "La Découverte"
"Sexe, race et colonies" , à l'aide de centaines de clichés, montre et explique la prédation sexuelle mise en oeuvre par les colons dans les colonies du XVème siècle à nos jours.  Depuis sa mise en vente, ce livre déclenche un tollé parmi certains courants d'historiennes et anthropologues féministes. Peut-on montrer ces corps dénudés, chosifiés et sacrifiés sans précautions particulières ? Pascal Blanchard, historien et chercheur au CNRS est co-pilote du projet. Il répond.
13 oct 2018
Mise à jour 13.10.2018 à 09:05 par
Frantz Vaillant
dansAccueilTerriennesAfro-féminisme : par et pour les femmes noiresViolences faites aux femmes : féminicides, coups, viols et autres agressions sexuelles
Un choc.
La sortie de cet ouvrage de 546 pages suscite intérêt, débats... et malaise.
La représentation à la "Une " dans deux quotidiens "de référence", Le Monde et Libération, a provoqué l'ire de nombreuses féministes, en particulier de celles issues des populations colonisées, qui se définissent elles-mêmes comme féministes, racisées, décoloniales.
On y voit des colons avec à leurs côtés,  une très jeune femme noire humiliée et soumise. Le cliché est montré "brut", c'est à dire sans filtre ni flou pudique, comme il circulait à l'époque où il fut pris.
Un colon assis sur le pare-choc de sa voiture et aggripant un sein de deux jeune femmes. (L'image a été volontairment floutée)
Editions La découverte
 
"Sexe, race et colonies" (Editions de La Découverte ) n'épargne en effet aucune pudeur au gré du millier d'illustrations de l'ouvrage. De la gravure édifiante où la personne de couleur est systématiquement représentée dans le plus simple appareil jusqu'à la photo pornographique qui montre le sujet colonisé offert et soumis aux colons, on découvre au fil des pages, non plus des individus mais des corps-objets violés, suppliciés, soumis, cela sur les cinq continents et pendant cinq siècles.
La puissance des images
Fallait-il montrer ces photos aujourd'hui scandaleuses ? Question importante, tant la puissance des images supplante presque toujours celle des mots - thème retenu pour l'édition 2018 des "rendez-vous de l'histoire" de Blois...
Dans la préface de l'ouvrage, les auteurs répondent : "Certain.e.s spécialistes considèrent, en effet, qu’il faut analyser ces imaginaires sans montrer les images — toujours porteuses d’une puissance de destruction et d’aliénation — sur lesquelles ils s’adossent. De facto, nous pensons qu’il est impossible de déconstruire ce qui a éte si minutieusement et si massivement fabriqué, pendant près de six siècles, sans montrer « les objets du délit ». (...)  nous pensons que l’interdit mis en images, siècle après siècle, est révélateur de non-dits coloniaux, de schémas de pensées particulièrement puissants, comme de l’organisation sociale et politique des sexualités".
Les imaginaires sexuels coloniaux ont façonné les mentalités des sociétés occidentales
"Sexe, race et colonie"
Pour autant, disons-le, "Sexe, race et colonie" n'est pas un livre d'images, fussent-elles nauséeuses et même, souvent, insoutenables.
Réduire cet ouvrage à un objet-porno habillé d'un pseudo vernis savant serait faire injure à l'expertise  d'une centaine d'historiens qui ont participé à cette entreprise et qui aura nécessité pas moins de quatre années de recherches. "Sexe, race et colonie" déconstruit avec une précision quasi chirurgicale comment "les imaginaires sexuels coloniaux ont façonné les mentalités des sociétés occidentales".
L'écrivaine Leïla Slimani, qui signe la postface, écrit : " Sans cesse, nous nous demandons qui nous sommes. Nos sociétés occidentales sont obsédées par les questionnements identitaires, par la nostalgie d’un âge d’or. Mais nous devrions plutôt nous demander qui est l’« Autre » ? C’est la grande leçon de cet ouvrage"
 
A gauche, la "Une de Libération du 22 et 23 septembre 2018 et la page Afrique du journal Le Monde du 24.09.2018
Mais les premiers articles publiés et les photos les illustrant ont déclenché un tollé immédiat.
Ces images ne se contentent pas de représenter des crimes coloniaux : elles en sont l’outil et le prolongement.
Mélusine, blogueuse, militante féministe et antiraciste
Dans un texte collectif, intitulé "Les corps épuisés du spectacle colonial", qui rassemble un très large éventail de sensibilités féministes, les signataires  disent ressentir "une douleur viscérale" devant ces images.  "Choquer, appâter, reproduire la violence, c’est tout sauf de la pédagogie" écrivent-elles. Blessées,  elles dénoncent l'exposition médiatique de ces femmes "non-blanches humiliées, agressées, dont certaines sont encore des enfants sur les clichés". "Ces victimes sur les photographies publiées sont nôtres, elles sont de chez nous, de nos terres, de nos familles. Nous ne sommes pas éloigné.e.s, pas détaché.e.s de ces corps. Aujourd’hui encore, nous portons au quotidien le poids de ces hypersexualisations violentes, de ces hyper-accessibilités au corps colonisé. (.../...) Mais la diffusion de ces images n’est en aucun cas nécessaire à la production de la vérité. Et ces images n’auront aucun effet miracle chez les négationnistes. La certitude, c’est l’horreur reconvoquée de manière sensationnaliste, l’exhibition-reconduction de l’humiliation, la mise en lumière voyeuriste du crime, pensée sans les victimes."
Dans une autre tribune "Un ouvrage sans ambition scientifique, Mélusine, militante féministe et antiraciste, estime notamment que  "Ces images ne se contentent pas de représenter des crimes coloniaux : elles en sont l’outil et le prolongement." "Ces corps indigènes exposés comme des trophées de chasse, qui ont alimenté plusieurs siècles de fantasmes coloniaux, ne sont pas vraiment des corps de femmes. Ils en ont la forme, on peut les toucher, les violer et les battre, mais on peut également les vendre et les montrer sans pudeur, puisqu’après tout les animaux vont nus. On peut montrer des corps souffrants, des corps obscènes, parce que ce sont des corps racisés."
 
Le collier d'or. Dessin "humoristique" publié sous forme de carte-postale au siècle dernier.
Éditions La Découverte
Droit à l'image, au respect et à la dignité
On pourrait croire que ces indignations relèvent d'une réaction épidermique irréfléchie.
Il n'en est rien.
Elle pose aussi et surtout un problème de fond.
Dans Les corps épuisés du spectacle colonial, le nom du texte collectif,  les signataires se gardent bien de répondre sur la nécessité, ou non, de reproduire de telles photos.
Un soldat américain avec une femme asiatique
Editions La Découverte
 
Elles s'interrogent : "Ne serait-ce pas d’abord aux personnes figurant sur les photos de répondre? Les femmes, les enfants humilié.e.s, exhibé.e.s sur ces photos, ou leurs ayants droit, ont-ils donné leur autorisation ? Est-ce quelqu’un connaît même leurs noms ? Nous refusons catégoriquement l’idée que ces personnes auraient du fait de la barbarie historique coloniale perdu leur droit à l’image, leur droit au respect et à la dignité."
Et de dénoncer également la jaquette du livre, avec le mot "Sexe" écrit en lettres de "néon", telle l'enseigne d'une maison de passe, et de s'offusquer du prix de l'ouvrage (65 euros) et, partant,  le lectorat ainsi visé : " Dans quels salons bourgeois vont de nouveau prendre place ces images odieuses ? ".
Circonstance étonnante, sinon aggravante,  une chronique du journaliste  Daniel Schneidermann, animateur du site et de l'émission "Arrêt sur images",  nous apprenait,  dans la foulée,  que Pascal Blanchard, historien, chercheur au CNRS et co-pilote de cet ambitieux projet historique et littéraire, refusait de débattre en plateau avec Maboula Soumahoro, chercheuse franco-ivoirienne,  maître de conférences à l'Université François-Rabelais de Tours et afro-féministe, signataire de ladite tribune. Pourquoi ce refus ? L'historien estimait "qu'il n'y a pas d'espace pour le débat".
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes :
> Viols, voiles, corps de femmes dans la Guerre d'Algérie
> Le ventre des femmes de La Réunion, une autre terre de colonisation pour la France
> Portraits de femmes algériennes durant la guerre d'Algérie : « Elles m’ont foudroyé du regard »
Je considère que la meilleure manière de décoloniser les imaginaires, c'est de montrer les images.
Pascal Blanchard, historien
Tout cela faisait beaucoup.
Nous avons joint Pascal Blanchard au téléphone. L'historien et anthropologue, qui dirige également depuis 1999 une agence en communication et muséographie historique « Les Bâtisseurs de mémoire », assume sa démarche.
Pascal Blanchard : "Peut on montrer aujourd'hui, dit-il, notamment quand on est blanc et avec une équipe de 97 chercheurs,  des images que l'on veut déconstruire ? C'est un débat de fond et qui mérite d'être posé. Je ne sais pas si j'ai raison. Certains pensent que oui, d'autres que non, d'autres ont un débat pour un interdit total, d'autres voudraient brûler ce livre, d'autres considèrent qu'il est essentiel pour arriver à déconstruire.  Moi, je considère que la meilleure manière de décoloniser les imaginaires, c'est de montrer les images. D'ailleurs, pourquoi aujourd'hui, les gens découvrent ce sujet ? C'est parce qu'ils voient les images. Jusqu'à maintenant, tout cela était théorique. Je n'ai pas la prétention de penser que c'est moi qui ai raison. Nous nous sommes posé beaucoup de questions. Cela fait 27 ans que je travaille sur ces questions. J'ai fait soixante ouvrages. Celui-là, on savait qu'il serait compliqué, qu'il nous interpellait sur des questions fondamentales. Faut-il montrer ces images pour les décoloniser ? C'est exactement comme , il y a 25 ans, quand on a fait "Images et colonies" (Exposition aux Invalides en octobre 1993 ndlr). Pendant des mois, j'ai été poursuivi par des fascistes et des ultra-nationalistes parce que j'osais déconstruire la colonisation en montrant les images coloniales. Comment toucher à quelque chose qui est de l'ordre de l'intime ?"
Pascal Blanchard
(capture écran)
Terriennes : Mais quid de la descendance et de la dignité de ces personnes représentées ?
Pascal Blanchard : Je l'entends et le  comprends tout à fait. C'est exactement la même chose quand les premières images ont été montrées sur l'esclavage, ou dans les années 1970 quand on a montré des images sur la Shoah et l'extermination dans les camps nazis. Heureusement que ce débat existe ! Nous ne sommes pas sur des images neutres. Ceux qui pensaient qu'elles n'ont plus de pouvoir de violence, d'atteinte à l'intime, ce serait ne rien comprendre à ces images ! J'ai face à moi 99% de mes lecteurs qui découvrent aujourd'hui un sujet dont ils ignoraient TOUT. Ils ne comprenaient pas ce qu'était cette violence sexuelle aux colonies. Le fait de montrer les images les fait basculer dans un espace de compréhension et de visualisation. Oui, c'est perturbant et violent et c'est ce que l'on explique dans le livre. Mais il y a aujourd'hui un discours qui considère que seuls ceux qui sont concernés par ces images peuvent les aborder...
Mais par exemple, nous, à TV5Monde, nous allons peut-être recevoir des  réactions émues émanant de personnes qui, lisant ce livre, vont  dire " C'était ma grand-mère ! " "C'était mon grand-père !". Au nom de quoi le photographe n'est pas cité, pourquoi n'a-t-on pas demandé aux ayant-droit de ces personnes l'autorisation de publier...
Pascal Blanchard :  Attendez, dans le livre, TOUTES  les légendes sont faites avec qui est sur les images et toutes les légendes sont faites quand c'est possible de le savoir sur le nom des photographes. Les cotes sont marquées à chaque fois que l'on connait le nom du photographe, que l'on connaît l'origine et la personne, cela a été précisé. Mais parfois,  au 17ème siècle, désolé, on n'a pas retrouvé le nom de la personne.
Nous avons choisi de montrer les images de ce qu'a produit la domination coloniale sur les corps. Ces images sont perturbantes. Elles montrent ce que personne ne veut voir. Donc, c'est quelque chose qui touche à l'émotionnel, à l'intime, surout quand vous parlez de sexualité, de domination et de racisme..
Pascal Blanchard
Mais je vous parle des photographies qui appaissent à partir de la page 149 et des photos, nombreuses, après l'Expo universelle de 1900. Peut-on comprendre l'émotion et celles et ceux qui vous disent que certaines auraient pu être floutées ?
Pascal Blanchard : Mais je la comprends, l'émotion ! Je n'ai pas été chercher des photos particulières  dans une boite à chaussure et qui n'ont jamais été diffusées. Je parle de cartes-postales éditées à mille, trente mille, cinquante mille, 100 000  exemplaires. Ce sont des objets qui ont été diffusés. Mais est-ce qu'aujourd'hui un historien doit flouter les photos du passé ? Je pense que non parce que les photos,  elles "fonctionnaient" dans un affect à l'époque qui faisait que c'étaient des cartes postales. C'étaient des photos qui étaient vendues sans aucune censure. Mais je n'ai pas la réponse absolue. Je ne sais pas si demain le travail des chercheurs doit être de flouter, comme d'ailleurs celui des journalistes qui se posent la question morale sur certaines images contemporaines de drame, à quel moment y a-t-il des choses qu'il faut montrer ou pas montrer ? Nous avons travaillé sur 70000 images. Il y en a 1200 reproduites. Il y en a donc 68800 qui n'ont pas été reproduites. A partir du moment où l'on cherche à démontrer qu'il y a quelque chose d'inacceptable, on arrive toujours à démontrer ce qu'on veut démontrer. Nous,  avec les 97 chercheurs, nous avons choisi de montrer les images de ce qu'a produit la domination coloniale sur les corps. Ces images sont perturbantes. Elles montrent ce que personne ne veut voir. Donc, c'est quelque chose qui touche à l'émotionnel, à l'intime, surtout quand vous parlez de sexualité, de domination et de racisme.. Je ne sais pas si j'ai eu fondamentalement  raison, ce que je vois c'est qu'en terme de perception, l'impact que produit ce livre, ouvre une réflexion que je trouve essentielle parce que jusqu'à maintenant, c'était un non-dit. On n'abordait pas ces questions. Vous aviez prévu, vous,  de faire un sujet ce mois-ci sur la domination sexuelle aux colonies ?
Et la couverture de l'ouvrage, avec ce mot "Sexe" au néon, façon Sex-shop... Est-ce une maladresse ?
Je n'ai pas la réponse là-dessus. Vous avez peut-être raison. J'ai choisi de mettre ce qui était la vision de l'Occident et la vision de l'Occident, à l'époque, c'était de penser que les colonies étaient un immense bordel dans lequel les blancs avaient tout pouvoir. Mais vous avez le droit de ne pas accepter cette couverture, de ne pas accepter son décodage, de ne pas comprendre le message que l'on a voulu faire passer ou que ce message créé par cet artiste ne soit pas perceptible. Ce néon est lié à une oeuvre d'art d'une artiste africaine et qui se trouve dans le dernier chapitre.
Intouchable Gauguin
Votre livre est aussi présenté comme une opération commerciale à 65 euros...
Pascal Blanchard : Avec 1200 images, vous imaginez bien qu'aucune collection n' a fait gratuité des fonds, même par rapport à la démarche scientifique qu'il y avait. C'est toujours très compliqué de monter des projets avec des livres de cette qualité-là en terme de recherches d'images. C'est un travail de titan. Il y a des budgets de droits-image. Je vous passe tous ceux qui ont refusé que leurs images soient reproduites. Nous avons eu une centaine de refus. Si vous n'avez pas "Tintin au Congo", c'est parce les éditions ont refusé que les images soient publiées. Sur Gauguin, cela a été très compliqué. Gauguin est une valeur intouchable dans l'histoire de l'Art. Personne ne peut dire que Gauguin était un pédophile. Vous touchez là à quelque chose qui est aussi de l'ordre de la manière dont on regarde ces images, la manière dont on peut les placer, ou non,  dans tel ou tel univers picturale et analytique. Placer ces images dans un livre comme celui-là, c'est aussi les dénoncer. Les musées japonais, pour la plupart, ont été extrêmement réticents à nous autoriser à reproduire les oeuvres qu'ils avaient. Ils ont pleinement conscience qu'ils ont des oeuvres qui sont aujourd'hui à problème...
Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos jours
de Pascal BLANCHARD, Nicolas BANCEL, Gilles BOËTSCH, ChristelleTARAUD et Dominic THOMAS
éd. La Découverte, 544p, Paris 2018, 65€.

Frantz Vaillant
Mise à jour 13.10.2018 à 09:05
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https://information.tv5monde.com/terriennes/sexe-race-et-colonies-reproduire-au-21eme-siecle-les-corps-de-femmes-assujetties-au-temps

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Pilosité féminine: pourquoi tant de haine?,femmes,societe

19 Octobre 2018, 07:27am

Publié par hugo

 •société
Le Cheek Point
Pilosité féminine: pourquoi tant de haine?
Publié le 18 octobre 2018 à 12:25
On a lu pour vous cet article de Slate qui explique comment la haine de la pilosité féminine s’est construite, et on vous le conseille.
 
 
Instagram / @leandramcohen
“Pour faire simple, les poilues nous montrent que la distinction entre hommes et femmes n’est pas si nette que ça. Or cette distinction est historiquement fondamentale pour nos sociétés. ‘Cette apparition du masculin dans le féminin […] souligne la menace que représente un corps féminin qui n’est pas un “autre” absolu’, continue Karín Lesnik-Oberstein.
C’est d’ailleurs ce que sous-entendait la marque de rasoir Veet dans un spot publicitaire sexiste fortement critiqué en 2014. On y voyait un homme censé jouer une femme non rasée. ‘Don’t risk dudeness’, mettait en garde la marque. Ne prenez pas le risque de passer pour un mec. Le message est clair. […]
L’intensification de la traque aux poils pourrait s’expliquer entre autres par une volonté de contraindre socialement les femmes à un moment où elles gagnent en libertés. ‘Selon cette analyse, l’épilation serait un moyen de contrôle social genré, exercé en proportion de l’émancipation économique et politique des femmes’, résume ainsi Rebecca Herzig.”
Dans l’article au titre volontairement provocateur Pourquoi déteste-t-on les femmes poilues, publié sur Slate ce jeudi 18 octobre, la journaliste Cécile Schilis-Gallego tente d’expliquer la haine qui entoure la pilosité féminine. Dans le papier très complet, elle expose différentes théories féministes qui expliquent ce rejet, à l’image de celle de Naomi Wolf qui soutient que “les femmes sont maintenues dans l’état d’insécurité sexuelle, de haine de soi et de constant échec qu’accompagne inévitablement l’aspiration permanente à devenir belle. Le tout afin de dépenser toujours plus en produits cosmétiques.”
À lire le plus rapidement possible sur le site de Slate.

http://cheekmagazine.fr/societe/slate-poils-femmes/

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Zainab Fasiki, la dessinatrice féministe qui combat les tabous dans le monde arabe,femmes,societe,bd,

19 Octobre 2018, 07:19am

Publié par hugo


Zainab Fasiki, la dessinatrice féministe qui combat les tabous dans le monde arabe
Publié le 18 octobre 2018 à 0:33
A 24 ans, avec les projets Hshouma et Feyrouz Versus The World, la Marocaine Zainab Fasiki est déterminée à briser les tabous qui entourent le corps de femmes. 
 
 
© Rabab el mouadden
Depuis l’été dernier, Zainab Fasiki enchaîne les projets. Entre Hshouma, une bande dessinée et un site internet dédiés à combattre les tabous liés au corps féminin dans le monde arabe, et la sortie de Feyrouz Versus The World, saga émancipatrice d’une jeune femme de la région MENA, la jeune illustratrice n’a pas fini d’affûter son crayon pour bousculer la société marocaine. Derrière son carré plongeant et sa frange épaisse, Zainab Fasiki cache un visage à la fois angélique et franc, à l’image d’un caractère déjà bien trempé pour son âge. A 24 ans, la jeune Marocaine n’a pas la langue dans sa poche quand il s’agit de parler de la condition féminine dans son pays. Des penchants féministes acquis très tôt dans une famille où elle grandit comme fille unique au milieu d’une fratrie de cinq garçons.
 
 
La BD comme arme de survie
Zainab Fasiki naît à Fès, dans le nord-est du Maroc, d’une mère femme au foyer et d’un père champion de lutte, reconverti dans l’artisanat du cuir. Bien que cette dernière soit une enfant plutôt sage et réservée, elle réalise rapidement les inégalités de traitement dont elle fait l’objet avec ses frères aînés. “Plus jeune, je ne pensais pas nécessairement à voyager, je voulais simplement être libre de sortir à des festivals avec mes amis en journée. Sauf que lorsque je demandais à mes parents, on me répondait toujours non, sous prétexte que la ville était trop dangereuse, pendant que mes frères jouissaient de beaucoup plus de liberté et de pouvoir.”
Aux injustices rencontrées dans le cadre familial, se suppléeront celles de la sphère sociale, dans la rue et à l’école. Pour échapper à cette brutalité de la société, Zainab se réfugie alors dans le dessin et commence à partager des illustrations qui la représentent toute nue sur son compte Instagram, la première étape salutaire d’une libération par le crayon. “Dessiner a toujours été ma passion mais à l’adolescence, ce besoin est devenu plus fort face à la violence que je vivais quotidiennement: le harcèlement de rue, mais aussi mon expérience scolaire en ingénierie mécanique où je me sentais sous-estimée en tant que fille. C’est grâce au dessin que j’ai pu me libérer et ne pas déprimer.”
 
 
Briser les tabous liés au corps féminin
Son compte rencontre un vif succès et regroupe aujourd’hui plus de 15000 followers, lui apportant en 2015 sa première collaboration avec Skefkef, un fanzine marocain satirique et décalé. Cette participation permet à la jeune femme de faire connaître son travail au public, à travers L’Essentiel de l’éducation sexuelle, une série de vignettes pour dédramatiser l’éducation sexuelle. “Je pense qu’il est important de combler le vide éducatif de la société en ce qui concerne l’éducation sexuelle. Le corps a été tellement sacralisé qu’ il est haram (NDLR: “interdit”) d’en parler, le sexe quant à lui est considéré comme une perversité, alors qu’il n’y a rien de plus naturel et qu’en lui réside toute l’origine du monde.”
Un premier pas dans sa carrière qui marque aussi les débuts d’un nouveau projet multimédia: Hshouma. Signifiant “honte” en dialecte marocain, ce mot désigne l’ensemble des sujets tabous que l’on ne doit pas aborder en société ou en famille. Cette initiative conçue lors d’une résidence artistique en Espagne en juin dernier, s’étend au delà des frontières de la bande dessinée, avec la création d’un site web collaboratif en darija (l’arabe marocain), et l’organisation d’une série de tables rondes autour de sujets sensibles comme les violences faites aux femmes, l’homosexualité ou encore les rapports sexuels hors mariage. Elle prévoit aussi la création d’un lexique sur le sexe féminin: “les sujets tabous comme le sexe féminin n’ont parfois même pas de noms, ou alors des mots très péjoratifs. Je pense qu’il est important de surmonter cette violence entre les genres à travers la création d’un nouveau vocabulaire.”
 
 
Bédéiste de l’empowerment
Des mots qui ont un fort rôle à jouer pour briser les diktats imposés par la tradition. Cet empowerment, Zainab Fasiki l’encourage à travers Women Power, une association qu’elle a créée dans le but de soutenir des jeunes artistes marocaines, par la mise en place d’ateliers de coaching mensuels. “Le but est de rassembler ces filles qui ont besoin d’un réseau professionnel pour avancer, mais aussi de les motiver à persister. J’ai failli tout arrêter à cause de la pression familiale et sociétale, donc je veux pouvoir aider des femmes qui traversent la même chose.”
Un combat qui doit se gagner avant tout par le savoir, ce qu’elle illustre dans Fairouz Versus The World, l’histoire d’une jeune fille de la région MENA qui rêve de voyager et s’émanciper, présentée au Festival international de la Bande dessinée d’Alger. “Cette histoire, c’est un peu la mienne. Fairouz rêve d’être une globetrotteuse, le cauchemar de toute famille conservatrice religieuse. Je me suis retrouvée dans ce cas, car j’ai dû voyager pour mon travail et faire mon passeport, ce que craignaient mes parents. Mais grâce à mon travail et mon talent, j’ai gagné leur confiance et ils ont compris que ce que je faisais avait du sens et ne faisait pas de moi une mauvaise fille. J’encourage les femmes à s’éduquer et se libérer par leurs compétences, même si cela ne suffit pas et que les gouvernements ont évidemment un rôle à jouer.”
Malgré les menaces qu’elle reçoit fréquemment sur les réseaux sociaux, Zainab Fasiki n’est pas près d’abandonner. “Il est important d’avoir des femmes courageuses et féministes dans le monde arabe car malheureusement, la société est toujours unie pour combattre les femmes libres, mais jamais pour les sauver, je pense notamment au viol. ” Elle s’engage même dans le cadre d’un partenariat avec les Nations unies au Maroc, UNHCR Maroc, pour qui elle dessine les témoignages bouleversants de jeunes filles Africaines victimes d’excision ou de viol collectif. Améliorer le futur des femmes dans le monde, en montrant ce qu’on cherche à étouffer, telle est la mission de cette bédéiste qui reste optimiste malgré tout: “Si je n’avais pas espoir dans l’avenir de l’humanité, j’aurais déjà arrêté. Mais je sais que ce travail est nécessaire et je veux continuer avec le tome 2 de Hshouma, même si je sais que je vais encore me faire maltraiter.” Une vraie guerrière, en somme.
Lou Mamalet

http://cheekmagazine.fr/culture/zainab-fasiki-dessinatrice-feministe-monde-arabe/

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Une ode au viol dans une école d'ingénieurs à Caen suscite la consternation,femmes,viols,

17 Octobre 2018, 07:27am

Publié par hugo

 Une ode au viol dans une école d'ingénieurs à Caen suscite la consternation
 
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Salle de classe
 
Par Marguerite Nebelsztein
Publié le Mardi 16 Octobre 2018

Le texte d'une chanson distribué à des élèves d'une école d'ingénieur·es de Caen en septembre a ressurgi sur Instagram. Les paroles qui appellent au viol et à la pédophilie ont été vivement dénoncées.

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La tradition a bon dos, tout comme l'humour, quand il s'agit d'affirmer le pouvoir d'une classe sur une autre. En l'occurrence ici, il s'agit d'étudiants en école d'ingénieur·es à Caen.
Le 12 octobre a resurgi sur le compte Instagram "T'as joui ?", créé par la journaliste Dora Moutot, le texte d'une chanson dite "paillarde" distribué à des élèves de l'ENSICAEN début septembre. La légende de la publication de "T'as joui?" précise que ce sont des étudiantes brésiliennes en échange dans l'école qui ont alerté la direction de l'existence de cet "hymne" odieux.
 
Dans ces paroles qui nagent en pleine culture du viol, on peut par exemple lire : "Passe ta main sur mon frein. Si tu résistes je te fist. [...] La sodomie, ça rend jolie. Bois d'l'alcool pour j'te viole. J'te défonce pendant qu'tu pionces. C'est l'matin t'as plus d'vagin. Ouvre ta bouche pour la s'conde couche."
Certaines paroles sont à caractère pédophile : "À trois ans, ça dit pas nan. A quatre ans c'est consentant. Quand c'est vieux ça croûte un peu. Baisse ta culotte, c'est moi qui pilote."
 
La journaliste Dora Moutot s'interroge : "Combien reste-t-il encore de textes et chansons de ce type qui circulent dans les écoles d'ingénieurs, de médecine, de commerce en France ?".
 
Éclaboussée par le scandale, l'ENSICAEN a publié le 13 octobre une réponse sur son compte Twitter pour tenter d'éteindre la polémique. L'école "réaffirme sa position contre tout propos à caractère sexiste ou dégradant". La direction de l'établissement affirme avoir été mise au courant de la diffusion de ces paroles "pouvant porter atteinte à la dignité des personnes" le 6 septembre par des étudiant·es étranger·ères, qui ont ont été reçues le soir même par la direction.
A la suite de cette entretien, une "convocation officielle a été adressée aux responsables du Bureau des élèves, à l'initiative du bréviaire".
Ces derniers ont été entendu le 10 septembre et des mesures ont été prises par la Direction comme "l'interdiction formelle de diffuser des textes pouvant porter atteinte à la dignité et au respect des personnes sous peine de sanctions disciplinaires" et l'envoi d'excuses à l'ensemble des étudiant·es et des enseignant·es.
 
Dans un communiqué sur Facebook, le Bureau des élèves de l'école a tenu à répondre : "La distribution de ce carnet se produit chaque année depuis de nombreuses promotions. Cette année, des élèves se sont plaint du caractère choquant et de l'image dégradante de la femme véhiculée par ces chants. À raison."
Le BDE poursuit ses excuses : "Ces événements ont été pour nous l'occasion d'une prise de conscience. Non, ces paroles ne sont pas anodines, elles font l'apologie du viol et tombent sous le coup de la loi. [...] Nous voulons vous assurer une chose importante : ces chants sont le reliquat indésirable d'une tradition arriérée, en aucun cas le reflet de la vie étudiante et de l'ambiance à l'ENSICAEN."
 
Cité par Tendance Ouest, le directeur de l'école, Jean-François Hamet, explique l'absence de sanctions qui ont suivi la découverte des paroles : "Nous ne sommes pas sûrs que ça aurait eu un véritable effet, nous préférons opérer un changement de mentalité".
Sur Twitter, la porte-parole d'Osez le féminisme, Raphaëlle Remy Leleu, a déclaré : "Plutôt que de rappeler la 'gravité des sanctions encourues', est-ce que les établissements vont enfin se décider à punir ces apologies du viol, et à poursuivre au pénal ?!"
Ce n'est pas la première fois qu'une école est mise en cause pour son sexisme ambiant cette année. Des étudiants de l'EM Lyon, une école de gestion, avaient été pointés du doigt pour avoir ouvert une page Facebook notant le physique des étudiantes, accompagné de propos à caractère injurieux et dévoilant leur coordonnées personnelles en incitant au harcèlement.
Société france école commerce Viol harcèlement News essentielles sexisme

http://www.terrafemina.com/article/ecole-d-ingenieurs-une-ode-au-viol-a-caen-suscite-la-consternation_a345884/1

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A l’ère de #Metoo et #Balancetonporc, Brigitte Lahaie dénonce un féminisme "contre,articles femmes hommes,societe,seduction,

17 Octobre 2018, 07:19am

Publié par hugo

 A l’ère de #Metoo et #Balancetonporc, Brigitte Lahaie dénonce un féminisme "contre les hommes"
par Leslie Muya
le 16 octobre 2018
A- A+
Pour Brigitte Lahaie, il existe actuellement un « vrai problème de rapport homme-femme ». C’est lors d’une interview accordée au Point que l’animatrice radio s’est exprimée sur le sujet après les mouvements #Metoo et #balancetonporc.
Elle est connue pour son franc-parler. L'ancienne actrice pornographique et animatrice chez Sud Radio depuis son renvoi de RMC suite à ses propos polémiques ("on peut jouir, même lors d'un viol"), vient de nouveau de faire parler d'elle. Un an après l’affaire Weinstein, celle qui a signé la tribune sur la liberté d’importuner aux côtés de Catherine Deneuve se réjouit que la société prenne conscience qu’il y a une réelle violence faite aux femmes et que la parole se libère. Mais Brigitte Lahaie ajoute dans l’interview publiée sur le Point : "Il ne faut pas que cela donne l'impression aux femmes qu'au moindre truc qui ne leur convient pas, elles peuvent aller porter plainte".
En effet, l’animatrice radio n’accepte pas ce féminisme qui est, d'après elle, "contre les hommes". Elle estime que "C’est très compliqué aujourd’hui pour les hommes de prendre la parole. Dès qu’ils le font, ils passent pour des salauds ou des machos" . L'animatrice explique également que des hommes lui avouent ne plus oser "offrir un café à des collègues femmes. Il y a une forme d'autocensure. Les hommes ne savent plus trop comment séduire les femmes. Et draguer, n'en parlons même pas ! (…) les femmes ne s'y retrouvent pas non plus. Il y a un vrai problème de rapports hommes-femmes. "
Selon elle, il faut responsabiliser les femmes
La femme de 63 ans continue de descendre le féminisme actuel en disant que les femmes, elles, sont réduites à la condition de victimes depuis la naissance des mouvements #Metoo et #Balancetonporc et que les hommes, eux, sont réduits à une pulsion sexuelle :
"Si un homme a les yeux qui se penchent sur mon décolleté, je ne trouverai pas que c'est une insulte. Les hommes fonctionnent comme cela. Si cela me gêne, je n'ai qu'à ne pas mettre de décolleté. Responsabilisons et les hommes et les femmes ! Ce qui me gêne beaucoup dans ce mouvement #MeToo, c'est qu'on ne responsabilise pas les femmes, qui sont réduites à des victimes d'hommes qui ne savent pas se maîtriser. Il faut apprendre aux femmes à se défendre."
Ainsi pour remédier à cela, elle préconise "une éducation affective dès la maternelle" afin d'expliquer aux plus petits la notion de consentement. Voilà sa solution.
Brigitte Lahaie, qui se dit "féministe depuis toujours", est revenue sur ses propos violents de janvier dernier. Nous étions en plein mouvement Metoo quand elle avait alors déclaré sur BFM TV que l’"on peut jouir lors d’un viol". Elle ne regrette pas cette phrase : "C'est une vérité qu'on n'a pas envie d'entendre. Dit par moi, c'est d'autant plus mal interprété. Si un médecin l'avait dite, cela n'aurait pas fait polémique. Non, je ne regrette rien".
 
A lire aussi : Après ses propos polémiques sur #MeToo, Catherine Deneuve se justifie à nouveau sur ses dires
Voir aussi : Rassemblement #MeToo place de la République
 

 
© Mélanie Bonvard - Aufeminin
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https://www.aufeminin.com/news-societe/a-l-ere-de-metoo-et-balancetonporc-brigitte-lahaie-denonce-un-feminisme-contre-les-hommes-s2925957.html

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"Tu n'es qu'une pute", "tu n'es plus ma fille" : des femmes racontent leur difficile coming-out,femmes,violences,racisme,

17 Octobre 2018, 07:09am

Publié par hugo

 Société
"Tu n'es qu'une pute", "tu n'es plus ma fille" : des femmes racontent leur difficile coming-out
par Anais Moine
le 10 octobre 2018
1 403 partages
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À l’occasion de la Journée internationale du coming-out qui se tient ce jeudi 11 octobre, nous avons décidé de révéler les voix de jeunes femmes qui, suite à la divulgation de leur homosexualité, ont contacté SOS HOMOPHOBIE, désemparées face aux réactions de leurs proches. Leurs témoignages sont l’occasion de réaliser à quel point, en 2018, le fait d’avoir une sexualité différente de la « norme » pose encore problème.
Si assumer sa différence est une chose difficile pour les hommes, victimes d’homophobie, cela l’est également pour les femmes, qui souffrent de lesbophobie, un terme encore peu connu tant le sujet est tabou. Les femmes, lesbiennes, sont en effet discriminées, victimes de préjugés, de violences… notamment à cause du fait qu’une femme reste aujourd’hui associée à la maternité. Une femme qui aime les femmes est alors considérée par certains comme "inutile", voire "démoniaque", ce qui relève, en plus la misogynie, de la peur de l’inconnu, peur également de voir ces femmes "nuire" au modèle familial patriarcal instauré par des siècles de domination masculine.
"Tu vas rester vierge toute ta vie"
Certaines réflexions lesbophobes reflètent l’incompréhension, le mur, auquel doivent faire face ces femmes. La "nouvelle génération", loin d’être plus ouverte d’esprit que celle de nos ainés, réagit d’ailleurs parfois de façon brutale au coming-out, "Tu vas rester vierge toute ta vie" ont par exemple dit les amies d’une lycéenne originaire de région parisienne après que cette dernière leur ait confié son homosexualité. Cette réflexion, qui peut sembler anodine, révèle pourtant le fait que dans l’esprit de beaucoup, la virginité ne peut se perdre que lors d’un rapport avec un homme, niant par la même l’existence d’une sexualité homosexuelle.
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"Ma fille est morte à mes yeux"
En Auvergne, une jeune fille de 17 ans a également été confrontée aux remarques acerbes de sa propre famille, "tu es une honte", "tu n'es plus ma fille", "la religion catholique interdit ça" lui ont ainsi répondu ses parents après son coming-out. Son frère quant-à-lui se contentera de lui dire qu’elle n’est "qu’une pute". Des propos plus que violents qui ont mené la jeune fille, comme beaucoup de personnes traversant cette expérience des plus traumatisantes, à arrêter de s’alimenter et à sombrer peu à peu dans la dépression.
Dans le Centre, une mère a décidé de renier sa fille après avoir découvert des lettres que celle-ci échangeait avec sa petite-amie, "tu comptais me le dire quand que t’es gouine ?" lui a-t-elle ainsi lancé avant d’ajouter, "ma fille est morte à mes yeux".
Jeunes, moins jeunes, femmes, hommes, homosexuel.les mais également bisexuel.les, des milliers de personnes craignent encore aujourd’hui de faire leur coming-out de peur de la réaction de leurs proches. D’autres n’ont pas le choix, certains décidant de faire leur outing à leur place comme ce fut le cas l’an dernier lors d’un prime de l’émission Touche pas à mon poste où l’animateur Cyril Hanouna n’a rien trouvé de mieux que de se faire passer pour un homosexuel sur un site de rencontres avant de piéger un homme devant la France entière, l’obligeant ainsi à révéler son homosexualité aux yeux de tous.
SOS homophobie assure un service d'écoute ANONYME de parole, de soutien, de conseil et d’information. Pour recevoir de l’aide, contactez le 01.48.06.42.41
L’association Le Refuge propose également une ligne d’urgence joignable 24h sur 24, 7 jours sur 7 pour les jeunes majeurs victimes d’homophobie ou de transphobie (06.31.59.69.50) et un hébergement temporaire ainsi qu’un accompagnement social, médical, psychologique et juridique.
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Voir aussi : Lesbiennes, bisexuelles : ces stars qui assument

https://www.aufeminin.com/news-societe/temoignage-coming-out-s2920866.html

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