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Arménie – Azerbaïdjan : l’autre guerre, où les femmes ne sont pas épargnées

14 Octobre 2022, 17:54pm

Publié par hugo

 Arménie – Azerbaïdjan : l’autre guerre, où les femmes ne sont pas épargnées

10 oct. 2022 à 11:59

Temps de lecture
3 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
Les Grenades
 
Attention, cet article contient des descriptions de scènes de violences.

Depuis septembre, au moins 286 personnes ont été tuées lors d’affrontements entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Il s’agit des pires combats entre ces deux voisins du Caucase depuis 2020.

Le contentieux porte sur le sort du Haut-Karabakh, aussi appelé Artsakh, une enclave peuplée d’Arménien·nes en Azerbaïdjan, mais aussi sur la délimitation des frontières entre les deux pays. Cet été déjà, des tensions avaient refait surface dans la région. Les forces azerbaïdjanaises avaient mené une opération nommée "Vengeance". L’Arménie avait alors accusé l’Azerbaïdjan de tenter de prendre le contrôle unilatéral d’une zone qui lie l’Arménie au Haut-Karabakh. Les deux pays se sont ensuite accusés mutuellement lors de bombardements. Un cessez-le-feu et plusieurs pourparlers de paix ont depuis été organisés.

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Des vidéos choquantes
Dans ce contexte de violence, des vidéos particulièrement choquantes ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant de potentiels crimes de guerre. Certaines de ces exactions semblent cibler les soldates ou les infirmières sur place. Il est question de viols, de décapitations, et de mutilations du visage.

Une vidéo en particulier a attiré l’attention. On y voit le corps nu et mutilé d’une soldate arménienne gisant parmi de nombreuses autres dépouilles en tenue militaire. Les traces laissées sur son corps indiquent de probables tortures, comme un doigt coupé et déposé dans sa bouche. De multiples blessures ainsi que des inscriptions sont visibles sur son torse (notamment "Yasma ", qui correspond au nom de forces spéciales azéries, selon le journal Libération).

"C’est impossible de regarder de telles atrocités, a déclaré le général Edward Asryan à des diplomates internationaux. Il n’y a pas de mots pour décrire ça, ils ont mutilé cette soldate, […] ils l’ont déshabillée. C’est une violation des normes humanitaires internationales."

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Toujours selon Libération, "la vidéo a été initialement partagée le 15 septembre sur l’application de messagerie chiffrée russe Telegram par un groupe pro-Azerbaïdjanais, qui se félicite de la mort et de la mise en scène macabre du corps. Des messages relayés par les administrateurs du canal assurent que la soldate était une sniper, qu’elle est morte au combat, et que le doigt dans sa bouche est 'celui avec lequel elle tirait'. Ils assurent que cette pratique serait une 'tradition' de l’armée azérie lorsqu’ils arrivent à éliminer un tireur d’élite."

Une autre vidéo partagée sur des canaux Telegram pro-azerbaïdjanais montre une femme dénudée, présentée sur les réseaux sociaux comme étant Irina Gasparyan, une infirmière militaire. D’autres images montrent sept soldats arméniens exécutés par des soldats azerbaïdjanais.

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"Une enquête impartiale"
En mars dernier, avant cette escalade de violence, le Parlement européen avait constaté dans une résolution "que l’effacement du patrimoine culturel arménien s’inscrit dans le cadre plus large d’une politique étatique d’arménophobie systématique, de révisionnisme historique et de haine à l’égard des Arméniens promue par les autorités azerbaïdjanaises, notamment à travers une déshumanisation, une glorification de la violence et des revendications territoriales à l’égard de la République d’Arménie, qui menacent la paix et la sécurité dans le Caucase du Sud".

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Face à ces allégations de crimes de guerre, Catherine Colonna, ministre des affaires étrangères françaises, a réclamé ce 4 octobre "une enquête impartiale" et appelle "au respect de l’intégrité territoriale de l’Arménie et à un retrait des positions occupées par l’Azerbaïdjan".

Ce 7 octobre, l’Union européenne a annoncé l’envoi d’une "mission civile" en Arménie, le long de la frontière avec l’Azerbaïdjan, pour "établir la confiance" entre les deux pays et contribuer à la délimitation des frontières.

Nagorny Karabakh : exode des habitants arméniens – archives JT 2020

Nagorny Karabakh : exode des habitants arméniens
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Espagne : des menaces de viol hurlées par des étudiants d’une résidence universitaire scandalisent le pays

14 Octobre 2022, 17:52pm

Publié par hugo

 MONDE EUROPE

Espagne : des menaces de viol hurlées par des étudiants d’une résidence universitaire scandalisent le pays

Espagne: Des menaces de viol hurlées depuis une résidence universitaire
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08 oct. 2022 à 17:50 - mise à jour 09 oct. 2022 à 15:19

Temps de lecture
2 min
Par Letty Bidivanu avec Pascal Bustamante
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Depuis plusieurs jours, les images d’une résidence universitaire madrilène scandalisent l’Espagne. Dans cette vidéo devenue virale, on peut entendre un homme lancer un torrent d’insultes machistes, associées à des menaces de viol, depuis la fenêtre de sa résidence à l’encontre des habitantes de la résidence féminine d’en face : "Putes, sortez de vos terriers comme des lapins, vous êtes des putes nympho, je vous promets que vous allez toutes (vous faire) baiser ".

On pourrait croire dans un premier temps à un accident isolé… Seulement, quelques secondes plus tard, les dizaines de stores du bâtiment Elias Ahuja s’ouvrent dans un mouvement parfaitement chorégraphié, dévoilant de nouvelles silhouettes qui se joignent simultanément à la première voix, en l’accompagnant de cris d’animaux.

Bien que certaines étudiantes déclarent "ne pas se sentir offensées", l’évènement continue de faire débat.

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En effet, la diffusion massive de la vidéo depuis sa publication dans la nuit de mercredi à jeudi a permis d’atteindre les sphères politiques espagnoles, et notamment le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez pour qui ce comportement est "inexplicable, injustifiable et absolument répugnant".

Le contenu de la vidéo a été unanimement rejeté par les politiques, sans doute à cause du contexte dans lequel ces images sont apparues : en pleine campagne électorale, dans laquelle le débat sur le machisme et le patriarcat présent dans la société espagnole est central.


https://www.rtbf.be/article/espagne-des-menaces-de-viol-hurlees-par-des-etudiants-dune-residence-universitaire-scandalisent-le-pays-11081798

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Laura Nsafou : "Mes livres jeunesse sont des réponses pour les enfants et les parents"

13 Octobre 2022, 10:05am

Publié par hugo

 Laura Nsafou : "Mes livres jeunesse sont des réponses pour les enfants et les parents"
L’autrice française Laura Nsafou présentant son livre "Comme un million de papillons noirs" le 10 novembre 2018 à la librairie Les Mots passants.
09 oct. 2022 à 12:16

Temps de lecture
7 min
Par Mélissa Diantete*, une chronique pour Les Grenades
Les Grenades
Culture & Musique
LITTERATURE
JEUNESSE
LIVRE
ENFANT
LAURA NSAFOU
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Citée dans le Vogue France en février 2022 comme l’une des cinq écrivaines françaises les plus prometteuses du moment, Laura Nsafou a marqué la rentrée littéraire avec la sortie du tome 2 de son livre Nos jours brûlés, un roman ado publié aux Editions Albin Michel.

Autrice, conférencière, blogueuse et figure française de l’afroféminisme, Laura Nsafou a déjà connu le succès avec ses romans jeunesse Comme un million de papillons noirs et Le chemin de Jada.

À travers ses récits et son travail, Laura Nsafou lutte pour une meilleure représentation de la littérature francophone noire et aborde des questions telles que le genre, le manque de visibilité des personnes dites minorisées, le racisme, le colorisme, les transmissions transgénérationnelles ou encore l’écologie.

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Son livre Comme un million de papillons noirs a été un véritable succès en 2018. Pourtant, à la sortie de ce premier livre, elle ne savait pas encore qu’elle allait faire de l’écriture son métier. Inspirée par des autrices comme Toni Morrison, Angela Davis, Simone Schwartz-Bart, Maya Angelou, Mariama Bâ ou encore Léonora Miano, Laura Nsafou s’est progressivement fait sa place en tant qu’autrice à suivre.

Les Grenades ont rencontré Laura Nsafou, étoile montante de la littérature francophone.

L’importance de la représentation

Comme un million de papillons noirs est l’histoire d’une petite fille, Adé, qui développe un désamour de ses cheveux à la suite de moqueries d’autres enfants. Sa mère va alors lui faire comprendre la beauté de ses cheveux. Pour cela, elle utilise la métaphore du papillon en lui montrant que ses cheveux sont beaux comme des papillons noirs. Entourée de sa maman, de ses tantes et sa grand-mère, Adé va progressivement apprendre à aimer ses cheveux et se trouver belle.

Le titre de l’ouvrage est emprunté à une formule de Toni Morrison dans son roman God help the child : "Her clothes were white, her hair like a million black butterflies asleep on her head" ("Ses vêtements étaient blancs, ses cheveux comme un million de papillons noirs endormis sur sa tête").

À travers ce court récit, Laura a souhaité aider les petites filles (et les femmes également) à se trouver belles avec leurs cheveux afros. Ce sujet est rarement abordé dans la littérature jeunesse et traité avec beaucoup de douceur et de poésie. Ce livre, c’est en quelque sorte celui qu’elle aurait aimé avoir quand elle était petite. Comme son personnage, Laura a été moquée pour ses cheveux quand elle était petite. Pour elle, il était donc "important de réinstaurer le fait qu’il y a de la beauté dans ce genre de coiffure parce que ce sont nos cheveux naturels", explique-t-elle.

Dès son plus jeune âge, Laura développe sa soif de l’imaginaire. Le fait de ne pas avoir de princesse ou de personnage auquel s’identifier étant petite provoque chez elle l’envie de construire ses propres histoires. "En tant qu’enfant ayant grandi dans les années 90, un des rares personnages noirs auquel je pouvais éventuellement m’identifier dans la littérature française était Remi dans Tom Tom et Nana", raconte-t-elle. Face à ce manque de représentation elle a voulu créer des héros et héroïnes qui lui ressemblaient et qui se rapprochaient de sa réalité.

Écrire. Pour qu’il ne soit plus possible de dire encore une fois : je ne savais pas

Dans la littérature francophone, la majorité des héros et héroïnes sont blancs. Lorsque des personnes noires sont représentées, elles le sont souvent sous le prisme du regard blanc, avec tous les biais cognitifs que cela peut engendrer. Les personnages que Laura invente, évoluent dans un quotidien européen et sont loin des clichés qu’on peut régulièrement voir lorsque des personnes dites minorisées sont représentées dans les productions culturelles (livres, cinéma, théâtre…). Les personnages de Laura sont construits sur la valorisation des différences et non sur des logiques de racisme ordinaire. Les enjeux de la diversité sont importants explique Laura. "Sans figures positives auxquelles s’attacher, l’enfant peut se sentir abandonné ou douter de sa propre personne (se sentir laid ou laide comme le personnage d’Adé par exemple). Mes livres jeunesse sont donc des réponses pour les enfants à la recherche de personnages auxquels s’identifier mais également des réponses pour les parents afrodescendants qui peinent à trouver des livres pour leurs enfants".

 

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Dans son roman graphique Amours Croisées, sorti au printemps 2022, un soin particulier a été apporté dans la représentation des nuances de carnations, des différentes origines, de la multiplicité des coiffures,…

"Étant moi-même issue d’un métissage caribéen et africain, je mets un point d’honneur à montrer cette diversité. Mon souhait est de présenter la complexité des différentes origines de la diaspora africaine en France", souligne-t-elle.


© Tous droits réservés
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Autrice, blogueuse et afrofeministe
Si aujourd’hui Laura Nsafou est connue pour ses œuvres littéraires, elle s’est d’abord fait connaître à travers son blog, mrsroots.fr, lancé en 2012. Sur ce blog, elle s’intéresse aux questions de représentations sociales, historiques et culturelles des femmes noires. "Écrire. Pour qu’il ne soit plus possible de dire encore une fois : je ne savais pas", voilà ce qui anime Laura Nsafou.

Sans figures positives auxquelles s’attacher, l’enfant peut se sentir abandonné ou douter de sa propre personne

Dans un féminisme majoritairement blanc, elle a souvent eu l’impression de n’avoir sa place nulle part et se sentait parfois peu concernée par les revendications de ces mouvements. Ses recherches la conduisent progressivement vers l’afroféminisme français, qui laissait de la place à son vécu de femme noire en France. Elle se considère comme afroféministe depuis plusieurs années. "C’est le cœur de mes engagements, que ce soit à travers les travaux que je publie, les livres que j’écris ou les contenus que je partage en ligne".

Sujet largement traité sur son blog, l’afroféminisme est un des fils conducteurs de son écriture. Elle explique notamment que "l’afroféminisme existe depuis que les femmes noires luttent pour leur dignité face à un système raciste, sexiste et capitaliste niant leur humanité et maintenant les oppressions dont elles sont victimes". Son blog lui permet de prendre la parole sur les discriminations et les violences faites aux femmes noires dans un contexte français.

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La diversité dans le monde de l’édition
Pendant longtemps, le web a été son terrain de jeu pour laisser parler son imagination. Si bien que Laura Nsafou se présentait souvent comme une "bloggeuse qui écrit des livres".

"Il y a un manque de diversité dans le monde de l’édition. Ce manque de diversité dans ceux qui écrivent, publient, illustrent ou créent la littérature a eu un impact sur des décennies de littérature", explique Laura Nsafou. Son souhait pour l’avenir est que son succès ne soit plus une exception. Aujourd’hui, trouver des auteurs et autrices minorisés reste encore compliqué dans l’offre littéraire francophone grand public.  "C’est un travail de faire comprendre au monde de l’édition qu’il y a d’autres talents".

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Assurer la diversité des auteurs et autrices dans le monde de l’édition est primordial car les histoires et les approches narratives ont un impact fort sur les mécanismes de domination culturelle, sociale, raciale, économique et politique. Ce point de vue fait écho avec le discours de Chimamanda Ngozie Adichie sur le danger de l’histoire unique.

Dans ce discours, l’autrice évoque l’importance d’avoir des histoires racontées par différentes personnes, sous différents points de vue et différents endroits. "Une histoire unique engendre des stéréotypes et le problème avec les stéréotypes, ce n’est pas qu’ils sont inexacts, c’est qu’ils sont incomplets. Ils font qu’une histoire devient la seule histoire, l’histoire tout court".

Il y a une nécessité à mettre en place des stratégies concrètes pour ne pas être une exception dans le monde littéraire francophone. Sur ce sujet, l’association Diversité and Kids fait la promotion de la diversité dans la littérature jeunesse, cinéma, télé, jeux/jouets.


Nos jours brûlés, un récit post apocalyptique

Écrit pendant le premier confinement, Nos jours brûlés retrace le parcours d’Elikia qui part à la recherche du Soleil qui a disparu et plonge la planète dans le noir absolu. D’abord diffusé sous forme de fiction sur Tumblr, cette histoire a été nourrie par le contexte de paralysie générale vécu en 2020. "Le fait d’être dans un contexte dans lequel nous perdions tous nos repères m’a énormément inspirée", explique l’autrice.

Nos jours brûlés, c’est aussi et surtout un long travail de recherches sur les mythologies africaines. Laura a souhaité mettre à l’honneur les mythes et croyances d’Afrique francophone, des Antilles ou encore des Caraïbes dans un univers à la fois stupéfiant et effrayant. Cette société plongée dans l’obscurité stimule nos imaginaires et nous permet de découvrir le continent africain différemment. Avec ce roman afrofuturiste, elle investit un genre où on ne l’attendait pas (la fiction) ce qui permet à l’autrice d’avoir une nouvelle porte d’entrée avec le lectorat francophone.

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Par ses multiples talents et casquettes, Laura Nsafou nous ouvre à différents genres littéraires et offre un travail qui marquera très certainement toute une génération de lecteurs et de lectrices. À seulement 30 ans, Laura est sans conteste une autrice à découvrir pour les messages qu’elle délivre et sa capacité à aborder des thématiques complexes sous un angle novateur.

Nos jours brûlés Tome 2 – Les Flammes ivoire de Laura Nsafou, Editions Albin Michel, 416 pages, 2022.

*Mélissa Diantete anime un compte Instagram qui promeut la diversité et la valorisation des femmes (@nzobadila). Vous pouvez y trouver ses partages lectures mettant en avant les autrices mais aussi les ouvrages portant sur les questions de représentation des personnes noires dans les sociétés occidentales.

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Lubna Azabal : "Le métier d’actrice, c’est 80% de chance et 20% de talent"

13 Octobre 2022, 09:58am

Publié par hugo

 Lubna Azabal : "Le métier d’actrice, c’est 80% de chance et 20% de talent"

08 oct. 2022 à 12:56

Temps de lecture
4 min
Par Elli Mastorou pour Les Grenades
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LUBNA AZABAL
ETAT ISLAMIQUE
CINEMA BELGE
ACTRICE
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Les rôles de femmes puissantes, peu importe le pays ou la langue, jalonnent sa filmographie. Lubna Azabal est ce mois-ci à l’affiche du film Rebel dans le rôle d’une femme en rébellion contre un système impuissant. Les Grenades l’ont rencontrée.

La Marche de Nabil Ben Yadir, Rock the Casbah de Laila Marrakchi, Incendies de Denis Villeneuve, Adam de Maryam Touzani… la carrière de Lubna Azabal est à son image : à la fois bruxelloise et internationale.

Née à Bruxelles de parents marocains, espagnole par ses grands-parents, la comédienne tourne en Anglais, en Arabe, en Français, et sa filmographie éclectique reflète la richesse des cultures qui la nourrissent. Ce mois-ci, elle est à l’affiche de Rebel, qui prend pour point de départ des vraies tragédies familiales, survenues autour de 2013 dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles, qui deviendra tristement célèbre après les attentats.

A travers ces histoires, le titre du film prend des sens multiples. Kamal Wasaki (Aboubakr Bensahi), jeune rappeur molenbeekois, décide de partir en Syrie aider les victimes du conflit. Sur place, il se fera embrigader par l’Etat Islamique et devient un ‘rebelle’malgré lui… Pendant ce temps à Bruxelles, Nassim, son petit frère (Amir El Arbi), se fait manipuler par des recruteurs… Convaincu que rejoindre les rangs de l’EI est la seule façon de revoir Kamal, le jeune garçon va se rebeller contre l’autorité scolaire et parentale…

Et pour sauver ses deux fils de l’endoctrinement, Leila (Lubna Azabal) va elle aussi se rebeller, contre l’impuissance des autorités. Présenté au Festival de Cannes en mai dernier, Rebel est réalisé par Adil El Arbi et Bilall Fallah, le duo réalisateurs belgo-marocains qui comme elle, brillent à l’international (avec des films comme Black, Bad Boys for Life, Mrs Marvel).

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"Un jour, on veut travailler avec vous, Lubna !"
"Je connais Adil et Bilall depuis très longtemps. Je les ai rencontrés gamins : c’était mon premier festival de Namur, ils cherchaient un lift pour rentrer à Bruxelles, alors je les ai embarqués dans ma voiture. Ils n’avaient encore rien réalisé, tout ce qu’ils savaient, c’est qu’ils voulaient faire des films. Je me rappellerai toujours, ils étaient assis à l’arrière, et ils me disaient : ‘Un jour, on veut travailler avec vous, Lubna !’", se souvient la comédienne en souriant. "Donc forcément, quand ils m’ont parlé du projet, c’était évident que j’embarquais. Mais j’avais précisé, il fallait que ce soit bien documenté. Parce que si c’est pour faire une énième daube sur l’Etat Islamique, je ne l’aurais pas fait non plus."

Jamais sa langue en poche, à l’instar des rôles qu’elle choisit, dans Rebel, Azabal incarne Leila ; une femme, musulmane, et mère, qui prend les choses en main pour sauver sa famille. "Mon personnage incarne tous les parents, désœuvrés et impuissants, qui se sont retrouvés dans cette situation. Pour les avoir rencontrés en amont, quand tu sais par quoi ils sont passés, c’est infernal. C’est comme si leurs enfants étaient pris dans une secte : l’enrôlement, ce sont les mêmes principes, seul le déguisement est différent. Et ces parents ont beau prévenir les autorités, dire 'faites gaffe, mon fils ou ma fille est en train de mal tourner', on te laisse seul. C’est l’éternel bla-bla : 'Tant qu’on n’est pas pris la main dans le sac, on ne peut rien faire'. Et quand l’enfant part, les mêmes institutions et personnes les pointent du doigt en disant, 'Vous les avez mal éduqués c’est de votre faute'. C’est ce qui m’a le plus choquée, et blessée. J’ai trouvé ça insupportable."


© KFD
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Histoires vraies
Mêmes méthodes sectaires, déguisement différent : Rebel aborde l’enfer de l’endoctrinement, et le fait de s’inspirer d’histoires vraies permet aux réalisateurs de nuancer les idées reçues – et l’islamophobie – que ces événements ont nourries dans certaines couches de nos sociétés.

"Chez Daesh, il n’y a pas juste des Marocains ou Algériens d’origine, il y a plein de convertis, des Italiens, des Français… c’est la réalité. Ce sont des gens biberonnés à la téléréalité, qui n’ont jamais ouvert le Coran de leur vie, ne savent pas lire, écrire ou parler l’arabe… Et qu’est-ce qu’ils foutent là ? Ils ne le savent même pas. Les recruteurs leur donnent l’impression de ravoir une dignité. La dignité qu’ils ne trouvent pas dans le pays où ils ont grandi. Ce sont des gens paumés", explique l’actrice.

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De retour à Bruxelles pour la promo du film, Lubna Azabal repart déjà bientôt tourner hors de nos frontières. Elle sera en 2023 de retour sur nos écrans avec notamment Le bleu du caftan de Maryam Touzani, qui aborde le tabou de l’homosexualité au Maroc. La double culture, double avantage, comme on a pu lire dans des portraits qui lui ont été dédiés par le passé, peut être aussi un double inconvénient… ? "Ça fait partie de moi, c’est comme grandir avec un œil bleu et un œil vert : tu ne te dis pas que c’est une chance ou un drame, tu te dis juste que c’est là. Tu le portes et tu l’assumes. Après, ce métier, c’est 80% de chance et 20% de talent, finalement. C’est aussi être là au bon moment. Il y a plein de gens qui ont énormément de talent, et qui n’ont pas de chance. Donc, ça ne veut rien dire."

Rebel, de Adil El Arbi et Bilall Fallah. Avec Lubna Azabal, Aboubakr Bensahi, Amir El Arbi… En salles.

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Quand les hommes sort(ai)ent pour baiser

13 Octobre 2022, 09:34am

Publié par hugo

 Quand les hommes sort(ai)ent pour baiser

07 oct. 2022 à 18:23

Temps de lecture
6 min
Par Victor Lacôte*, une chronique pour Les Grenades
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SAUNA
ESPACE PUBLIC
HOMOSEXUALITE
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Cet article est le résumé d’un mémoire, ce travail de recherche universitaire est publié en partenariat avec le master Genre.

Les espaces de sexualité récréative entre hommes participent grandement, au fil de l’histoire, à la fabrication de la culture homosexuelle et des comportements de drague qui en résultent.

Le sauna gay a historiquement été bafoué et dénoncé, notamment à travers son assignation au VIH, mais aussi parce qu’il est encore aujourd’hui considéré au sein de l’opinion publique comme étant le théâtre d’une sexualité "sale", "violente" et "dangereuse". Les saunas gays, soit des espaces de sexualité récréative dits "humides", se superposent à la ville de manière invisible, tout en étant extrêmement étendus et multipliés.

Le stigmate anti-gay
Comme l’indique l’anthropologue et militante féministe américaine Gayle Rubin, d’après une étude sur les espaces de sexualité récréative dans les années 1960 à Chicago, les saunas gays sont des espaces quasi hétérotopiques, qu’il semble important de mettre en lumière aujourd’hui. Après avoir longtemps souffert du stigmate "anti-gay", ces espaces sont enfin considérés comme essentiels par la communauté, car ils permettent une forme d’"échappatoire" spatial et psychologique.

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En parallèle, et au sein du même contexte spatio-temporel, la psychologue Evelyn Hooker souligne également la place importante et centrale du "bar gay" parmi les institutions publiques de la vie sociale homosexuelle et observe ainsi la relation entre cette place et le stigmate anti-gay : "Parce que la plupart des homosexuels font tous les efforts pour cacher leur homosexualité au travail et auprès des hétérosexuels, les activités de la communauté correspondent largement aux temps de loisir et aux activités récréatives. Le plus important de ces lieux de rassemblement pour la communauté est le "bar gay" mais il existe aussi des bains de vapeur réservés presque exclusivement aux homosexuels, des rues, des parcs, des toilettes publiques, des plages, des salles de gym, des cafés ou des restaurants 'gays'".

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Les conséquences de la pandémie
La pandémie du Covid-19 a entraîné la fermeture brutale des espaces de sexualité récréative. Les hommes clients ont ainsi dû composer avec des nouveaux espaces de rencontre et de réunion dématérialisés, soit un nouveau monde virtuel et donc de nouvelles formes de communication, de drague et de séduction. Les corps des hommes, bien que rarement érotisés, deviennent de réels outils de séduction et de sexualisation.

En effet, le développement des applications de rencontre et de chat/webcam numériques, à la manière des espaces de sexualité récréative, pousse la communauté gay à mettre en scène son corps. De ce fait, il est quasi exclusivement nécessaire, lors de ces rencontres en ligne, d’établir un portfolio, une iconographie érotisée ou hypersexualisée de son corps afin de pouvoir espérer séduire et intéresser l’autre.

L’outil webcam par exemple, qu’il soit usé à des fins vénales ou dans un simple but de communication érotique avec un partenaire, est révélateur du nouveau rapport des HsH ("Hommes pratiquant des rapports sexuels avec des hommes", d’après Sidaction, il s’agit d’un "sigle désignant tous les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, sans tenir compte du fait qu’ils se reconnaissent comme hétérosexuels, bisexuels ou homosexuels") à leur corps, mais aussi à la drague.

Ce système de surveillance par l’espace permet encore aujourd’hui, suite à la pandémie, de contrôler davantage la communauté et ses prétendus travers.

Si la ritualisation de la drague au sein des sphères homosexuelles a tendance à s’ancrer progressivement dans les comportements, elle va être grandement altérée par la numérisation de nos relations, rendant nos rapports à l’autre biaisés et fragilisés. La webcam agit alors sur les hommes comme un outil dépersonnalisant, un espace où leurs corps érotisés deviennent accessibles, instantanément présents et où un nouveau rapport aux sens s’instaure, notamment à l’ère du Covid-19 où l’espace environnant physique est stoppé, les temporalités sont dilatées et les fantasmes décuplés.

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Surveillance
Pendant cette période de pandémie, les espaces de rencontres deviennent davantage informels et alternatifs. Par exemple, les lieux de cruising (qui signifie "drague") sont, en période de confinement, d’autant plus invisibles car davantage nocturnes. Alors que l’espace public en lui-même a muté en espace de l’infection, la nuit devient quant à elle un espace de subversion, du risque des corps, mais surtout un terrain de résistance.

Les HsH doivent en effet adapter leur rapport au territoire urbain afin de poursuivre leurs pratiques de drague physiquement, même lorsque celles-ci deviennent proscrites, contrôlées et surveillées. Cette politique du contrôle indirecte nous renvoie alors à celle effectuée en 1980 vis-à-vis de l’épidémie VIH, et notamment l’affaire Vincineau où les saunas étaient considérés comme des centres de transmission épidémiologique. Ce système de surveillance par l’espace permet encore aujourd’hui, suite à la pandémie, de contrôler davantage la communauté et ses prétendus travers.

Cette nouvelle politique de surveillance engendre également une politique de dénonciation et une nouvelle fois une forme d’homosexualisation de la déviance, de la transgression du non-respect des législations en vigueur. En effet, de nombreux médias ont récemment relayé la subversion et la transgression du confinement par les hommes homosexuels, se rejoignant secrètement chez eux ou dans des espaces de cruising adaptés, motivés par l’usage des applications de rencontres plus que jamais sollicitées. Même s’il s’agit d’une forme de réalité, cette politique stigmatise une nouvelle fois la communauté, alors que ces transgressions se perçoivent également chez les hétérosexuel·les.

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Cette période de pandémie mondiale nous incite à rationaliser notre présence au sein de l’espace public, à la légitimer. Cette politique de transgression traduit alors une certaine adrénaline, une volonté des HsH de se superposer à l’espace public afin de pouvoir vivre leurs sexualités pleinement. Cette gestion du risque par les HsH explique ainsi l’importance du maintien dans la ville des espaces de sexualité récréative, agissant comme espaces de refuge et de communion.

Les espaces de sexualité récréative virtuels et physiques qui autrefois se superposaient et s’articulaient successivement, vont donc, en période de crise, davantage se diviser et se singulariser. Alors même que les saunas gays sont proscrits, les HsH vont développer un nouveau rapport au risque, notamment au sein des lieux de cruising, pendant que l’espace virtuel va devenir un terrain dorénavant plus "safe" et légal. Ces hommes, en quête de rencontres sans lendemain, vont ainsi investir différentes strates spatiales physiques ou virtuelles, venant se superposer à une ville hétéronormative où les pratiques de drague HsH se ritualisent et se singularisent dans l’ombre.

Il est aujourd’hui important de mener une ethnographie approfondie au sein de ces univers sexographiques, dans le but d’augmenter les données d’enquête sur des pratiques de drague occultées.

*Victor Lacôte est un architecte queer protéiforme qui établit sa recherche autour des questions de l’érotisme, du militantisme et du rapport à la spatialité. Aujourd’hui il partage son temps entre son engagement pour l’association Ex Aequo, la conception de jeux de société queer, ainsi que des résidences artistiques. Son mémoire "Quand les hommes sort (ai) ent pour baiser, de la ritualisation des comportements de drague HsH aux terrains de chasse dématérialisés à l’ère du Covid-19" a été récompensé du prix du mémoire LGBTQI + François Delor en 2021. Il a été sollicité pour présenter ses recherches à l’Ecole Nationale d’architecture de Bretagne et a la Faculté d’architecture La Cambre Horta.


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https://www.rtbf.be/article/quand-les-hommes-sortaient-pour-baiser-11081320

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Le Nobel de littérature 2022 récompense la Française Annie Ernaux

13 Octobre 2022, 09:24am

Publié par hugo

 Le Nobel de littérature 2022 récompense la Française Annie Ernaux

Le Nobel de littérature 2022 récompense la Française Annie Ernaux
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06 oct. 2022 à 13:07

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1 min
Par Belga, édité par Estelle De Houck
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Le prix Nobel de littérature 2022 a été décerné jeudi à la romancière française Annie Ernaux pour son œuvre et son traitement de "la mémoire", a annoncé l'Académie suédoise. L'écrivaine de 82 ans est récompensée pour "le courage et l'acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle", a expliqué le jury Nobel.  

Elle devient la 17e femme à décrocher le Nobel de littérature, et le 16e lauréat français depuis la fondation des célèbres récompenses en 1901.  

Une œuvre essentiellement autobiographique
Par le biais d'une œuvre essentiellement autobiographique, Annie Ernaux a produit une remarquable radiographie de l'intimité d'une femme qui a évolué au gré des bouleversements de la société française depuis l'après-guerre.

Cette professeure de littérature à l'université de Cergy-Pontoise a écrit une vingtaine de récits dans lesquels elle dissèque le poids de la domination de classes et la passion amoureuse, deux thèmes ayant marqué son itinéraire de femme déchirée par ses origines populaires.  

À lire aussi
Cannes 2022 – Annie Ernaux : je suis "une femme qui écrit, c’est tout"

Parmi ceux-ci figurent notamment "Des armoires vides" (1974), "la Place" (1982), "Les années" (2008) ou plus récemment "Mémoire de filles" (2018).  

"Dans son œuvre, elle explore constamment l'expérience d'une vie marquée par de grandes disparités en matière de genre, de langue et de classe", a souligné l'académicien Anders Olsson. Son style clinique, dénué de tout lyrisme fait l'objet de nombreuses thèses.  

"Un très grand honneur"
L'écrivaine a salué "un très grand honneur" mais aussi "une grande responsabilité" qui lui est donnée afin de témoigner pour la "justesse et la justice".

"Je considère que c'est un très grand honneur qu'on me fait et pour moi en même temps une grande responsabilité, une responsabilité qu'on me donne en me donnant le prix Nobel", a réagi la lauréate auprès de la télévision suédoise SVT. "C'est-à-dire de témoigner (...) d'une forme de justesse, de justice, par rapport au monde", a-t-elle ajouté.


En mai 2022, Annie Ernaux se confiait à Pascal Claude sur sa vie et sur son écriture dans l'émission Dans quel monde on vit sur La Première.


https://www.rtbf.be/article/le-nobel-de-litterature-2022-recompense-la-francaise-annie-ernaux-11080350

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Cinq ans après #MeToo : les paroles ont-elles été suivies par des actes ?

13 Octobre 2022, 09:21am

Publié par hugo

Cinq ans après #MeToo : les paroles ont-elles été suivies par des actes ?

#MeToo : 5 ans après
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05 oct. 2022 à 18:14

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5 min
Par Isabelle Huysen avec Martin Bilterijs et Marie Stas
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HARCELEMENT SEXUEL
Le 5 octobre 2017, les lecteurs du New York Times découvrent un article qui va déclencher un mouvement international, comme on en a rarement connu. Cet article s’intitule : "Pendant des dizaines d’années, Harvey Weinstein a payé des femmes qui l’accusaient de harcèlement sexuel pour qu’elles se taisent". Le tout puissant producteur hollywoodien tombe de son piédestal. Et ce n’est là que le début.

Cinq jours plus tard, un autre journal, le New Yorker, embraie : il a recueilli le témoignage d’actrices qui accablent Harvey Weinstein.

Nous sommes le 15 octobre quand l’actrice Alyssa Milano lance sur Twitter : "Si vous avez été harcelée ou agressée sexuellement, écrivez 'me too' en réponse à ce tweet." Dans les jours qui suivent, ce mot-clé va être repris des centaines de milliers de fois. On ne parle plus alors seulement d’Harvey Weinstein. On ne parle plus seulement du milieu artistique.


En dix jours seulement, c’est une vague de fond qui traverse le monde entier. Des femmes de tout âge, de toute condition sociale, sortent du silence. En Belgique aussi, on assiste à une libération de la parole des femmes.

Le monde artistique en première ligne
Lettre ouverte accusant l'artiste Jan Fabre d'harcèlement sexuel
Lettre ouverte accusant l'artiste Jan Fabre d'harcèlement sexuel © Tous droits réservés
En Belgique aussi, des femmes qui se sont tues pendant de longues années osent enfin parler de ce qu’elles ont vécu. Et c’est dans le monde artistique que la parole se libère en premier lieu.

Dès novembre 2017, une première affaire éclate. Elle concerne un producteur de la VRT, Bart De Pauw. Il est soupçonné d’avoir harcelé sexuellement plusieurs femmes, leur envoyant, notamment des dizaines de textos à caractère sexuel et intrusif. La télévision flamande met fin à son contrat. Des plaintes sont déposées. L’homme sera condamné au pénal à six mois de prison avec sursis pour harcèlement.

En novembre 2018, le directeur du théâtre des Tanneurs est écarté, lui aussi suite à des accusations de harcèlement.

Mais l’affaire la plus retentissante concerne l’artiste plasticien Jan Fabre. Les accusations à son encontre sortent en 2018. On parle de violence, d’harcèlement et d’harcèlement sexuel au travail. Certains faits sont prescrits. En avril de cette année, il est condamné à 18 mois de prison avec sursis.

Il y a sans doute encore beaucoup d'affaires qui sont tues. Mais sans #MeToo, ces différents scandales impliquant des personnalités ne seraient sans doute jamais sortis de l'ombre.

" Sans Metoo, je n'aurais pas gagné ce procès "
Wivine Wittouck, victime d'harcèlement au travail
Wivine Wittouck, victime d'harcèlement au travail RTBF
Quand Wivine Wittouck commence à être harcelée par un de ses collègues sur son lieu de travail, la vague #MeToo n’a pas encore déferlé. A l’époque, elle ne se rend pas compte qu’elle est harcelée. "C'était toujours insidieux", nous confie-t-elle. Et elle encaisse. Quand elle essaie d'en parler, elle ne rencontre que peu d'écoute : "j'avais appelé le chef mais il m'avait dit qu'on devait régler ça entre nous". Jusqu’au jour où, en 2011, son corps craque. Commence pour elle une période très dure de sa vie. Avec beaucoup de remises en question, beaucoup d'incompréhension autour d'elle : "les gens se sont dit que ce n'était pas possible". Le procès a eu lieu en 2020. Et pour la première fois, un jugement a été rendu en faveur de la victime sans preuve directe. Son harceleur a été condamné à lui verser 18000 euros de dommage moral.

"Je suis certaine que #MeToo m’a aidée, ça a mis en lumière des comportements", nous explique-t-elle. "Sans ce mouvement, je crois que mon procès aurait été différent. La prise de conscience du milieu du travail aurait été totalement différente. Et je n’aurais jamais gagné ce procès." Elle ajoute même cette phrase, terrible : "Je ne sais pas si je serais encore en vie aujourd’hui". 

Si ce mouvement l'a beaucoup aidée, elle pense qu'il faudrait que les directions et les ressources humaines des entreprises soient davantage à l'écoute des victimes.

 

Un constat effarant
L'affiche de la CSC
L'affiche de la CSC RTBF
En mai 2022, la CNE a mené une enquête sur les comportements inappropriés et les violences faites aux femmes sur leur lieu de travail. À la question : "Avez-vous déjà subi un comportement inapproprié sur votre lieu de travail ?", 34% répondent régulièrement, 66% exceptionnellement. Aucune femme n’a répondu par la négative ! Il s'agit majoritairement de sujets de conversation déplacés à caractère sexuel, de remarques gênantes sur le physique. Mais cela peut aller jusqu'aux menaces sexuelles et au viol.

"Ca veut dire que le lieu de travail n’est pas encore un espace sûr", estime Gaëlle Demez, responsable femmes à la CSC. "Cinq ans après #MeToo qui a donné un coup de pied dans la fourmilière, ce n’est pas normal que cela soit encore comme ça" Et d’ajouter : "dans un cas sur deux, l’employeur est au courant. Mais il n’agit que dans un cas sur cinq !"

Et certaines travailleuses sont davantage visées que d’autres. Dans une autre enquête, datant elle de juin 2017, la CSC s’était inquiétée des violences sexuelles envers les nettoyeuses et les aides familiales au travail. Là aussi, la conclusion était effarante : une nettoyeuse sur trois était victime de violences sexuelles au travail. Selon cette enquête, "il s’agit souvent de violences verbales liées au sexe, mais des attouchements non désirés ne sont malheureusement pas une exception". Pour Gaëlle Demez, "il est clair que les femmes les plus précarisées, celles qui travaillent à mi-temps, qui ont de petits salaires, sont les plus sujettes à ce type de violences. On sait qu’elles n’ont pas le choix, qu’elles doivent avoir leur boulot, contrairement à une cadre qui a un super carnet d’adresses, qui va pouvoir aller chez l’avocat en cas de problème."

La parole s’est libérée, oui. #MeToo a permis d’enclencher un mouvement qui ne reviendra pas en arrière. Mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir. "Quand on active la procédure harcèlement, en général, c’est la victime qui est délocalisée", estime Gaëlle Demez.

On est passé à côté de #MeToo !
La pyramide du harcèlement
La pyramide du harcèlement RTBF
Cette phrase, c’est Isabella Lenarduzzi qui nous l’a dite. Cette entrepreneuse sociale est à la tête de JUMP, fondation pour l’égalité entre les hommes et les femmes au travail. Sur son bureau, trône une pyramide. Tout en bas, c’est tout ce qui ressort du sexisme ordinaire : "Ce sont de petites blagues, des remarques qu’on ne ferait pas à un homme et qui disqualifient les femmes au travail. Les violences sexistes, ça commence là. Et à partir du moment où on ne s’en occupe pas, on va arriver rapidement au harcèlement sexuel, comme commencer à faire du chantage, à mettre la personne sous pression. Et puis on arrive à l’agression sexuelle."

Pour elle, il faut donc avant tout agir au niveau de ce sexisme ordinaire. Mais elle estime qu’en Belgique, il y a un déni des entreprises sur les cultures sexistes : "À partir du moment où on est dans le déni de ces comportements sexistes, automatiquement ils sont renforcés."

Isabella Lenarduzzi fait des formations en entreprises : "On est appelé en Belgique uniquement dans des cas extrêmement graves. On ne nous appelle pas au niveau de la prévention car le cadre juridique n’existe pas et ça, c’est dramatique". Selon elle, les outils juridiques n’ont pas évolué depuis le début des années 2000 : "On n’a rien sur la culture sexiste, ce n’est pas dans la loi bien-être, ce n’est pas dans la majorité des chartes sur le bien-être au travail." Et c’est pour cela qu’elle estime que nous sommes passés à côté de #MeToo.

Elle plaide pour que cette notion entre dans le règlement du travail de chaque entreprise, pour que soient clairement établies quelles sanctions pour quel type d'actes. Selon elle, si #MeToo a eu un effet sur les entreprises, c'est uniquement grâce à des femmes et des hommes pour qui ces faits d'harcèlement sexuel sont devenus intolérables.


https://www.rtbf.be/article/cinq-ans-apres-metoo-les-paroles-ont-elles-ete-suivies-par-des-actes-11079581

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Surmeh, Iranienne au cœur de la révolte : "Nous n’avons pas besoin que d’autres femmes se coupent les cheveux"

12 Octobre 2022, 21:31pm

Publié par hugo

 Surmeh, Iranienne au cœur de la révolte : "Nous n’avons pas besoin que d’autres femmes se coupent les cheveux"
Par Catherine Durand Publié le 11/10/2022 à 18:39
révolte Iran
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Voilà quatre semaines, depuis la mort de la jeune iranienne Mahsa Amini, que les femmes du pays se dressent contre les injonctions religieuses gouvernementales qui les oppressent. Parmi ces courageuses, Surmeh manifeste au péril de sa vie. Elle partage son histoire et son quotidien à "Marie Claire".
Elle s'appelle Surmeh*, elle a 33 ans, et vit à Shiraz avec son mari et leur bébé. Elle dit, "je suis une fille de la 'génération brûlée'". Celle qui n’a connu que l’oppression des Mollahs [chefs religieux islamiques, ndlr].

Malgré la répression, leurs amis arrêtés, Surmeh et son mari continuent de manifester. Cette révolte qui entre dans sa quatrième semaine après la mort de Mahsa Amini est, pour la première fois, menée par les femmes sous les encouragements de beaucoup d’hommes. Cela leur donne l’espoir que leur enfant connaitra la liberté et le bonheur.

Internet a été coupé pour mieux réprimer, mais le mari de Surmeh, ingénieur en informatique, a su trouver une parade pour qu’elle puisse témoigner, "pour que les lectrices de Marie Claire sachent et viennent en aide aux Iraniennes, de façon concrète." Voici son récit.

"Le pouvoir des mollahs pèse à 100% sur notre vie personnelle"
"Chaque matin, au réveil, on allume la télévision pour savoir combien de personnes ont été arrêtées et tuées. Tout le monde autour de moi vit dans la terreur quotidienne de perdre des proches. C’est ici, à Shiraz, que j’ai étudié à l’université, que j'ai décroché un emploi, que je me suis mariée, et que je suis devenue mère.

Vidéo du jour :

Chaque jour de ma vie m’est douloureux, je suis confrontée aux discriminations entre les hommes et les femmes, à l’obligation de porter le hijab, et à la pression économique. Le pouvoir des mollahs pèse à 100% sur notre vie personnelle. Ils interfèrent sur tout : du port du voile au choix de notre mariage. Nous n’avons pas le droit, par exemple, de d’organiser des fêtes où les hommes côtoient des femmes. Si nous voulons passer outre cette interdiction, nous devons payer très cher pour qu’ils n’interviennent pas au milieu de la fête pour nous arrêter. Et il y a des interdictions qui mettent notre vie en danger.

J’ai perdu mon premier enfant alors que j’étais enceinte. J’ai été admise aux urgences à l’hôpital. Alors que j’étais au plus mal, les autorités ont refusé que je sois emmenée au bloc opératoire car mon mari, en déplacement professionnel, n’était pas à mes côtés. Il devait être présent pour confirmer que l’enfant dans mon ventre était bien le sien. Cela a été terrible, j’aurais pu mourir comme des femmes enceintes meurent faute d’être soignées quand elles n’ont pas la preuve officielle de leur mariage.

Lire aussi :
Voilà pourquoi on devrait arrêter d'utiliser le terme "fausse couche"
La maternité de la paix à Jérusalem, où Palestiniens et Juifs se croisent pour donner la vie
Une révolte de femmes soutenue par les hommes
C’est la deuxième fois en Iran que les gens descendent dans la rue exigeant que les mollahs quittent le pays, mais cette fois, ce sont les Iraniennes qui ont impulsé la révolte, et nous sommes de plus en plus fortes.

Mais nous avons besoin de vous. Nous n’avons pas besoin que d’autres femmes se coupent les cheveux en notre soutien, nous avons besoin d’actions sérieuses et concrètes. En face, ils ont des armes, nous, nous les affrontons les mains vides dans la rue où ils nous assassinent chaque jour. Nous vous demandons de porter notre voix, de nous aider à expulser ce gouvernement corrompu et répressif. Nous vous demandons d’exiger de votre gouvernement qu’il instaure des sanctions à l’Iran.

Depuis plus de 40 ans, ce gouvernement nous opprime pendant que leurs propres enfants vivent aux États-Unis et au Canada dans les meilleures conditions possibles, sans port obligatoire du hijab. Ils affichent sans honte leur bonheur sur les réseaux sociaux alors que nous, nous sommes empêchés de quitter ce pays dont ils volent toutes les ressources. Mes frères et mes soeurs ont tous émigré au Canada. Mon mari et moi avons fait une demande d’immigration il y a 6 ans.

Quand je regarde les photos de notre album de famille, de la vie de mes parents sous le règne de Mohamed Reza Shah, je me dis que j’aimerais connaitre cette liberté et en même temps, je trouve étrange que l’Iran d’il y a 40 ans fasse rêver notre jeunesse.

Il y a tout de même des signes d’espoir : les femmes ont toujours été en position d’infériorité, elles ont toujours suivi les hommes, aujourd’hui, c’est le contraire qui se passe. Vous voyez les images de ces femmes courageuses qui brûlent leur voile sous les applaudissement et les encouragements des hommes. Et je suis convaincue que 90% des Iraniennes soutiennent cette révolution, on voit des femmes voilées parmi les manifestants. Ma mère, une musulmane qui porte le voile, soutient cette révolution.

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Révolte en Iran menée par les femmes : "Pour manifester, il faut se dire 'Je n'ai plus rien à perdre'"
Se battre pour une vie "sans peur"
En réponse, à la télévision nationale, ils disent que les femmes qui manifestent sont des prostituées, que nous voulons nous exhiber devant les hommes pour coucher. Mais ce sont les hommes au pouvoir qui le font, des photos et des vidéos de leurs frasques circulent depuis longtemps. Nous, nous voulons juste une vie normale, une vie sans connaître la peur.

Pas un jour ne passe sans qu’un ou une d’entre nous soit arrêté ou tué.

Je suis optimiste parce que ces manifestations sont très différentes de celles que nous avons connues dans le passé. Pas un jour ne passe sans qu’un ou une d’entre nous soit arrêté ou tué mais nous continuons sans faiblir. Nous sommes prêts à perdre la vie pour que la prochaine génération puisse vivre libre. Je veux que mon bébé grandisse dans la liberté et le bonheur.

Je demande à vos lectrices de nous aider autant qu’elles le peuvent. Si nous perdons cette bataille, nous avons la certitude qu’ils tueront tous les détenus, puis ce sera notre tour, notre liberté nous sera de nouveau arrachée."

*Son prénom a été changé


https://www.marieclaire.fr/surmeh-iranienne-au-coeur-de-la-revolte-nous-n-avons-pas-besoin-que-d-autres-femmes-se-coupent-les-cheveux,1435191.asp

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La génération Z s’identifie plus comme LGBTQ+ que les précédentes, ça veut dire quoi ?

12 Octobre 2022, 21:27pm

Publié par hugo

 SOCIÉTÉ ET POLITIQUE
La génération Z s’identifie plus comme LGBTQ+ que les précédentes, ça veut dire quoi ?
LGBT
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Écrit par Joséphine de Rubercy
|
Le 12.10.2022 à 11h36
Modifié le 12.10.2022 à 14h00
Selon une récente étude britannique, de plus en plus de gens s’identifient aujourd’hui comme lesbiennes, gays, trans ou bisexuelles. Et il s'agit en majorité des jeunes de la génération Z. Mais y a-t-il vraiment davantage de personnes queer, ou la nouvelle génération a-t-elle simplement moins de mal à l'assumer ?

Cela signifie que la société évolue, mais dans quel sens ? L’association britannique LGBTQ+ Stonewall a publié un nouveau rapport, au début du mois d’octobre, se basant sur les données d’Ipsos UK et dévoilant la proportion grandissante des personnes ne s’identifiant pas comme cisgenre et hétérosexuelles en Grande-Bretagne. Il révèle effectivement que de plus en plus de gens font leur coming-out chaque année (un événement qui était d’ailleurs célébré ce mardi 11 octobre avec la journée internationale du coming-out, mais revenons à nos moutons).

Comme l’a repéré Madmoizelle, cette étude dévoile plus précisément que 5 % de la population britannique s’identifie comme bisexuelle, 1 % comme lesbienne, 3 % comme gay, 7 % comme étant attirée par plus d’un genre, 2 % comme asexuelle et 1 % comme trans dont non-binaire. Au total, ce serait environ 10 % de la population qui se dirait non-hétérosexuelle et non-cisgenre. Mais ce chiffre augmente lorsque l’on regarde uniquement la nouvelle génération. Effectivement, selon The Telegraph, un peu plus d’un quart des jeunes issus de la génération Z (né·es après 1995) disent appartenir à la communauté LGBTQI+, contre 71 % s’identifiant comme hétérosexuel·les. À côté de ça, chez les baby-boomers (né.e.s entre 1943 et 1960), ce sont plus de neuf personnes sur dix qui déclarent être hétérosexuelles. Même constat pour la génération X (né·es entre 1960 et 1980), chez qui 87 % des gens s’identifient comme tel.

Les jeunes sont-iels vraiment plus LGBTQI+ que leurs aîné·es ?
On note donc d’importantes disparités entre générations (enfin, notamment entre les plus jeunes et leurs parents et grands-parents). Mais à quoi sont-elles dues ? S’il n’est pas impossible que de plus en plus de monde appartient réellement à la communauté LGBTQ+, il est plus probable qu’il soit en fait simplement plus facile de s’exprimer et de s’identifier comme tel aujourd’hui.

Longtemps jugées, réprimées, voire incriminées, les personnes gays, lesbiennes, trans ou bisexuelles ont vu leurs droits et leur représentation grandir dans de nombreux pays ces dix dernières années. Ou, du moins, en apparence. Car si la visibilité des personnes queers a augmenté, le nombre de signalements pour violences et agressions LGBTphobes a lui aussi explosé (on note une hausse de 21 % entre 2021 et 2022 en Grande-Bretagne et de 28 % entre 2020 et 2021 en France, selon Vice World News). On est donc encore (très) loin de vivre dans un joli monde arc-en-ciel…

À lire aussi ⋙ À Lyon, la première maison de retraite LGBT+ ouvrira ses portes fin 2024
⋙ "La haine est réelle" : les signalements pour crimes haineux anti-LGBT explosent outre-Manche


https://www.neonmag.fr/la-generation-z-sidentifie-plus-comme-lgbtq-que-les-precedentes-ca-veut-dire-quoi-559522.html

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Une association milite pour la création d’un émoji "règles" : pourquoi ça pourrait participer à la fin du tabou ?

12 Octobre 2022, 21:18pm

Publié par hugo

 Une association milite pour la création d’un émoji "règles" : pourquoi ça pourrait participer à la fin du tabou ?
règles
 Suivre ce sujet
Écrit par Joséphine de Rubercy
|
Le 12.10.2022 à 12h53
Modifié le 12.10.2022 à 14h18
Une association lance une pétition pour demander la création d’un émoji représentant les règles de manière plus explicite. De quoi, selon l’organisme, faire évoluer les mentalités et "briser enfin le tabou" des menstruations.

Un simple petit émoji pourrait-il faire avancer les choses ? C’est en tout cas ce que pense l’association française Règles élémentaires, qui lutte contre la précarité menstruelle et pour une meilleure visibilité des menstruations. À l’occasion de la journée internationale des droits des filles, mardi 11 octobre, l’organisation a en effet lancé une pétition pour demander la création d’un émoji représentant plus clairement les règles (eh oui, car à part un émoji goutte de sang et beaucoup d’imagination, nos smartphones, tablettes et autres ordinateurs ne nous proposent aujourd’hui que peu d’options), baptisé "Periodemoji".

Selon Le HuffPost, cet émoji, pour laquelle Règles élémentaires désire déposer un dossier auprès d’Unicode, l'organisme international chargé de valider les bibliothèques d’émojis de nos appareils, représenterait donc une culotte tachée de sang. Elle a été dessinée avec l'agence de communication YZ. "On a tous les animaux de la Terre en émoji, mais on n’en a pas un seul qui parle vraiment de règles, qui sont pourtant le quotidien de 16 millions de personnes en France", a indiqué à l'antenne de France Inter Maud Leblon, la directrice de l’association.

Non, parce qu'on l'aime beaucoup notre goutte de sang 🩸, mais en 2022 il est grand temps d'avoir un VRAI emoji explicite consacré aux règles. pic.twitter.com/s307U1ztDM

— Règles Élémentaires (@RElementaires) October 11, 2022
"Une culotte tachée de sang traduit véritablement la réalité. Cet émoji, beaucoup plus direct, peut contribuer à la déstigmatisation et la déculpabilisation quand on se retrouve avec des taches de sang sur nos vêtements à cause des règles", a insisté la jeune femme dans les colonnes de Libération.

"Représenter les choses, c'est les faire exister"
Dans sa pétition, l’association Règles élémentaires assure que "représenter les choses, c'est les faire exister". "On ne peut pas se contenter d’une goutte de sang quand une fille sur trois a déjà été discriminée à cause de ses règles, quand 2 millions de femmes en France n’ont pas de quoi s’acheter de protections, quand 20 % des femmes souffrent de maladies liées aux règles", souligne-t-elle.

Si un tel émoji a déjà été proposé à Unicode par une association britannique, en 2017, il avait alors été rejeté, car jugé "trop choquant", ont rappelé nos confrères de BFMTV. Mais Règles élémentaires espère bien que son émoji, "qui brise enfin le tabou des règles", soit cette fois acceptée. Il est "nécessaire de mettre en avant de façon explicite un phénomène naturel" et depuis "#MeToo est passé par là", a conclu Maud Lebon.

La pétition pourrait obtenir "plusieurs centaines de milliers de signatures ", selon la présidente de l’organisation. Mais pour ça, "nous avons besoin d’un soutien populaire à l’écho international", a-t-elle ajouté. Vous savez ce qu’il vous reste à faire… Go sur periodemoji.org !

À lire aussi ⋙ Huit pères sur dix estiment que les menstruations sont une "histoire de femmes", selon une étude
⋙ "On ne va quand même pas parler de règles ici" : La campagne qui dézingue le tabou des menstruations
⋙ Insomnie : les femmes perdent l’équivalent de cinq mois de sommeil à cause de leurs règles selon une étude


https://www.neonmag.fr/une-association-milite-pour-la-creation-dun-emoji-regles-pourquoi-ca-pourrait-participer-a-la-fin-du-tabou-559523.html

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