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Maghla, Shironamie, Baghera Jones : les streameuses toujours autant objectifiées et harcelées sur Twitch

27 Octobre 2022, 23:59pm

Publié par hugo

 Maghla, Shironamie, Baghera Jones : les streameuses toujours autant objectifiées et harcelées sur Twitch
Maghla, Baghera Jones, Shironamie ou encore Ava Mind ont faire connaître leur colère et leur impuissance face à ces vagues de menaces et de harcèlement |
26 oct. 2022 à 12:10 - mise à jour hier à 12:23

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4 min
Par Marine Stroili

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Ces dernières 48 heures, la parole s’est encore plus libérée sur les réseaux et notamment Twitter. Une fois de plus, les streameuses ont témoigné de leurs conditions de travail et du manque de sécurité qu’elles ressentent et vivent au quotidien. En effet : messages violents à caractère sexuel, menaces de violences, de doxing (divulguer l’adresse postale, le numéro de téléphone) voire de meurtre et des appels téléphoniques incessants.

Voilà le quotidien des streameuses d’aujourd’hui (et de ces dernières années, en vérité). On fait le point.

Un ras-le-bol qui dure depuis des années
Le cri du cœur qui a eu le plus de visibilité est celui de Maghla, streameuse française, qui n’en peut plus des spectateurs qui réalisent des clips d’elle lorsqu’elle ose porter un débardeur. Le titre du clip se nomme "décolleté seins luisant MIAM", autant dire que la couleur est annoncée. Ce genre de clips apparait quotidiennement sur les réseaux sociaux, visant le plus souvent les streameuses, pour assouvir des fantasmes clairement lubriques.


Concernant Maghla, la streameuse avait récemment témoigné et obtenu justice suite au harcèlement d’un individu sur les réseaux (et surtout Instagram). L’internaute, âgé de 27 ans, a été condamné à un an de prison et ne pourra pas exercer le métier de streameur pendant cinq ans. Si cette affaire a été classée, bon nombre d’autres internautes harceleurs et pervers reste toujours dans la nature.

Maghla a donc pour sa part rédigé un thread (une suite de tweets) qui explique pourquoi elle décide de porter des vêtements larges la plupart du temps. Elle montre également comment des internautes, sur divers réseaux (reddit, discord) créent des deepfakes d’elle en appliquant son visage sur celui d'actrices pornos. Et lorsqu'il ne s’agit pas de montages, ce sont ces mêmes internautes qui envoient des dickpics (des photos de leur pénis) directement en message privé aux streameuses.


Ces harcèlements s’observent encore plus quand ces streameuses communiquent sur le sujet du harcèlement. Elle évitent même la plupart du temps de trop en parler afin de ne pas recevoir des messages violents : "elle l’avait bien cherché", "tu n’as qu’à pas montrer tes seins", "c’est la rançon de la gloire".

Baghera, une autre streameuse, a également tweeté sur le sujet : "si on se tait, c’est pour éviter ces pluies d’insultes".


Qu’elles parlent ou non, le résultat est le même. Et ce que vivent ainsi Maghla et Baghera, c’est le quotidien de toutes les streameuses.

Et l’horreur va toujours plus loin
Les méthodes de ces harceleurs vont toujours plus loin : notamment se faire passer pour un livreur Amazon ou UberEats afin d'obtenir le numéro de téléphone et l’adresse postale des streameuses. C’est ce qui est arrivé à Shironamie.

Alors qu’elle était en plein stream, elle reçoit un premier appel téléphonique d’une personne se déclarant "dérangée mentalement" et qui serait prête à lui vouloir le pire. Cette personne était présente sur le live de la streameuse.

L’individu a oublié de masquer son numéro et a donc demandé à la streameuse de ne pas porter plainte, avant de se rétracter :

Si tu portes plainte, je viendrai chez toi et je te violerai.

Cette partie n’avait pas été enregistrée sur le live. Cependant, afin d’avoir des preuves tangibles à présenter aux autorités, la streameuse demande à l’individu de la rappeler. Ce qu’il fait et s’ensuit le clip ci-dessous.

Attention, les propos déclarés dans la vidéo sont violents : menaces de viol et de meurtre.


Face à cet appel téléphonique, la streameuse garde son sang-froid et prend le réflexe d’enregistrer les preuves via son stream. La streameuse Ava Mind a eu affaire au même individu et dans des circonstances identiques : elle était en stream, reçoit un appel de cette personne et décide de l’enregistrer également.


La route vers le commissariat afin de déposer plainte reste néanmoins longue : sur le net, les méfaits de harcèlements et de menaces ne sont, soit pas pris au sérieux, soit classés sans suite.

Il arrive également que les autorités n’aient pas reçu de formation en ce qui concerne le cyberharcèlement ou encore sur la façon d’appréhender un individu accusé de menaces, violences ou harcèlement.

Le cas de Maghla dont nous parlions précédemment est une exception dans le domaine. Car si sa plainte a abouti à une condamnation de son harceleur, les méandres de la justice et de son administration sont longs et fatigants pour les victimes qui doivent revivre leur trauma, voire parfois se retrouver face à leur agresseur au tribunal.

750€ d’amende, c’est tout ?
Face à ces violences subies quotidiennement, les streameuses ne lâcheront pas : elles continueront d’assurer leur lives, quand bien même des harceleurs sont présents sur leurs streams.

Pour rappel, en France, l’outrage sexiste ou sexuel est une infraction qui peut être puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 750 €. Selon le site du Service Public français, "l’outrage sexiste consiste à imposer à une personne un propos ou un comportement à connotation sexuelle ou sexiste, qui lui porte préjudice. L’acte doit porter atteinte à la dignité de la victime, en raison de son caractère dégradant ou humiliant, ou l’exposer à une situation intimidante hostile ou offensante."

On est clairement dedans. Et 750€ d’amende ne suffiront certainement pas à arrêter les cyberharceleurs.


https://www.rtbf.be/article/maghla-shironamie-baghera-jones-les-streameuses-toujours-autant-objectifiees-et-harcelees-sur-twitch-11093063

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Chloé Boels : donner leur place aux femmes dans le streaming

27 Octobre 2022, 23:44pm

Publié par hugo

Chloé Boels : donner leur place aux femmes dans le streaming

hier à 10:49

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5 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
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En Belgique, selon le top 100 des professions de Statbel, on ne compte que 13% d’ingénieures civiles, 19% de femmes managers TIC et seulement 11% de conceptrices de logiciels. Pour lutter contre ces écarts et déconstruire les stéréotypes genrés, Les Grenades réalisent chaque mois le portrait de femmes actives dans le monde des sciences, de la tech’ ou de l’ingénierie.

Aujourd’hui, rencontre avec Chloé Boels, qui à 25 ans, est la co-fondatrice de Stream’Her, une communauté d’entraide et de mise en avant des femmes dans le monde du streaming. Entre conseils techniques, visibilisation et lutte contre le harcèlement, elle œuvre au quotidien à créer un web plus safe et plus inclusif. Nous la retrouvons chez elle, dans son appartement bruxellois. Entre le drapeau LGBTQIA + cloué au mur et le (très) grand écran d’ordinateur installé sur son bureau, elle nous raconte son histoire.

Où sont les femmes sur Twitch ?
C’est à Charleroi que Chloé Boels passe son enfance. Très vite, elle devient une as des jeux vidéo. Si elle rêve secrètement d’en faire son métier, elle est alors loin d’imaginer qu’elle finira par vivre de sa passion… Après un bachelier en langues, elle réalise un master en entrepreneuriat et un autre spécialisé en traitement automatique du langage. "C’est le domaine informatique lié à la langue, on associe la linguistique et le machine learning", explique-t-elle.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Durant ses études menées en pleine pandémie, faute de pouvoir sortir, elle écume des contenus vidéo sur le net. "Comme j’en avais un peu marre de Youtube, j’ai commencé à m’intéresser à Twitch, la plateforme de référence pour le streaming. On y trouve de tout : du gaming, de l’art, de la musique, des talkshows…" En quelques clics, elle découvre que le site visibilise en très grande majorité des hommes. "J’ai analysé les tops des diffusions et là j’ai compris que les femmes en étaient quasi absentes. Aussi, on ne compte que 35% de femmes parmi les millions d’utilisateurs de Twitch."

À force de regarder des contenus lui vient l’envie de se lancer en tant que streameuse. "Le truc, c’est que ce n’est pas si simple de démarrer… J’avais plein de questions, je ne savais pas comment ça marchait et je ne savais pas où demander de l’aide." Face à ce double constat de manque de représentativité et de nécessité d’entraide, elle crée avec son amie Ilaria Giglio le projet Stream’Her. Leur but ? Monter une véritable communauté de streameuses et encourager les femmes sur la plateforme.

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Vague de harcèlement
Si Stream’Her connait un rapide succès, son décollage ne se réalise pas en douceur. Au tout début, c’est sur Twitter qu’elle lance son idée de communauté. Le tweet trouve écho chez de nombreuses femmes qui le partagent avec enthousiasme. "Et puis il a été partagé par de plus en plus de mecs de manière négative. Ça a pris une grande ampleur, il y a eu de plus en plus d’insultes et de remarques sexistes. J’ai supprimé le tweet après quelques jours parce que j’étais en examen et mon téléphone n’arrêtait pas de vibrer !"

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Depuis, le cyberharcèlement n’a jamais cessé. Outre la gestion de Stream’Her, Chloé Boels tient sa chaine sur Twitch ; dès lors, elle observe les menaces depuis ses deux casquettes. "Ça arrive tout le temps. Encore ce matin durant mon live, quelqu’un a débarqué en me disant ‘Qu’est-ce que tu fous là ? Retourne dans ta cuisine’, et puis d’autres propos violents aussi du genre ‘suce moi’, et ça dès 8h du mat’ ! Et lorsqu’on organise un live avec Stream’Her, à chaque fois, on sait qu’on doit être assez préparées parce que la haine peut se déchainer."

On ne compte que 35% de femmes parmi les millions d’utilisateurs de Twitch

Une haine qui se matérialise par des insultes et menaces sous forme de raids à travers les réseaux sociaux ou bien en direct durant les streams via le chat. "Je ne connais pas de streameuse qui ne se soit pas fait harceler, c’est triste parce que du coup, la peur empêche des femmes de se lancer…"

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Le collectif pour streamer en mode safe
Chloé Boels, Ilaria Giglio et les 1000 membres de Stream’Her réparties sur toute la francophonie s’organisent pour casser les codes sexistes sur Twitch. "Quand on commence dans le streaming, en général on apprend à la dure, par les erreurs, mais nous, nous sommes là pour éviter ces faux pas et faciliter les expériences. Par exemple, c’est important de mettre en place un système de modération. On peut aussi bannir certains termes du chat. Il y a plein de trucs techniques pour se protéger."

Outre les conseils et les témoignages, leur site se veut une vitrine du stream au féminin et propose le Stream’Her-Desk, un catalogue de diffuseuses à suivre. Sur les réseaux, Stream’Her visibilise également de manière hebdomadaire la "streameuse de la semaine".

Je ne connais pas de streameuse qui ne se soit pas fait harceler


© Tous droits réservés
De son côté, Chloé Boels reste fidèle à sa chaine, tous les matins, derrière son micro et sa webcam. "Je continue de jouer à des jeux vidéo en direct. J’aime bien les jeux très durs. Pour moi, c’est important de montrer qu’être une meuf et jouer à ces jeux n’a rien d’inconciliable. Concrètement, je joue, je commente, je discute avec les gens qui sont dans le chat. Mine de rien on crée une vraie relation."

Notre interlocutrice réalise aussi des streams en IRL (pour In Real Life, "dans la vraie vie"). "De temps en temps, je prends mon téléphone, je me filme et on se balade avec les viewers."

Former et sensibiliser
Aujourd’hui, deux ans après sa création, Stream’Her continue de se développer : en plus de la gestion de la communauté en ligne, Chloé Boels et Ilaria Giglio organisent des événements et donnent des formations en streaming et réseaux sociaux aux femmes entrepreneures, en collaboration avec la Ville de Bruxelles et GIRLEEK.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Si les choses bougent, n’édulcorons pas le tableau : nombre d’influenceurs au top restent problématiques. Pas fataliste, Chloé Boels garde espoir et opte pour la pédagogie : "Sur n’importe quel réseau social, en tant que personnes qui diffuse du contenu, nous portons une responsabilité. Des gens nous regardent et peuvent être influençables. Si le streamer ou la streameuse tient des propos sexistes, les gens vont penser que c’est okay. À chacun·e d’être conscient·e de son impact, de mettre ses limites et d‘éduquer son public."

Et puisque Twitch gagne de plus en plus d’utilisateurs et utilisatrices, longue vie à Stream’Her afin que cet espace de partage et de diffusion soit accessible à tous·tes !

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Sanae Saadaoui : "Nous avons besoin des femmes en informatique"

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


 https://www.rtbf.be/article/chloe-boels-donner-leur-place-aux-femmes-dans-le-streaming-11093333

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Le collectif "Atout Comedy Club" rend la scène stand-up bruxelloise plus inclusive

27 Octobre 2022, 23:41pm

Publié par hugo

 VIVRE ICI

Le collectif "Atout Comedy Club" rend la scène stand-up bruxelloise plus inclusive

25 oct. 2022 à 14:26 - mise à jour 25 oct. 2022 à 14:59

Temps de lecture
3 min
Par Marion Jaumotte

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ABruxelles, un collectif de stand-uppeuses a créé l' "Atout Comedy Club" dans le but de rendre la scène stand-up plus inclusive. En organisant des scènes publiques, des huis clos, des ateliers d’écriture et des tables rondes, le collectif tend à démontrer que les femmes et les minorités de genre méritent mieux que d’être l’atout “charme” de la soirée.

En 2021, Hortense Enselghem, Céline Scoyer, Lola d’Estienne, Moana Genevey et Marine Sergent lançaient l'"Atout Comedy Club" dans le but d’offrir plus de visibilité aux femmes et aux autres minorités dans le monde du stand-up. "Tout est parti d’un constat très simple" nous explique Lola d’Estienne.

Il y a deux ans, je me suis inscrite à un concours d’humoristes. Sur 60 participants, il y avait à peine 3 femmes.

Face à ce triste constat, la stand-uppeuse Lola d’Estienne décide d’en parler avec ses copines humoristes : "Au départ, c’était surtout une blague dans une conversation privée sur Facebook avec d’autres humoristes femmes, mais le manque de diversité et de représentation dans le milieu du stand-up est vite devenu une réelle discussion. Petit à petit, on a commencé à organiser des choses. Pendant le confinement par exemple, on a mis en place des ateliers d’écriture pour stand-uppeuses sur zoom. De grandes humoristes y ont participé telles que Fanny Ruwet et Lisa Delmoitiez. Ensuite, on s’est lancées dans une sorte de "phase test" l’année passée en organisant des scènes ouvertes pour voir s’il y avait un réel intérêt. Sans surprise, le résultat était positif ! Il existe une vraie demande pour les scènes dites "safe". Cette rentrée, on a décidé de se lancer pour de bon !"

Les discriminations dans le milieu du stand-up sont bien présentes. Si les femmes sont de plus en plus nombreuses à se lancer dans l’humour, elles ne sont pas encore assez présentes sur les différentes scènes de la capitale nous confie Lola d’Estienne : "Il suffit de regarder les producteurs d’humoristes et les organisateurs de scènes pour le moment. Tout est géré par des hommes. " En deux ans d’expérience, Lola d’Estienne a régulièrement dû faire face à des propos sexistes. "Je me souviens du jour où quelqu’un a sous-entendu que j’avais couché avec l’organisateur de la soirée pour avoir une scène. Une autre fois, on m’a dit que le créneau de la meuf mignonne qui fait des blagues de bites était déjà été pris, alors que le créneau du petit gars mignon qui fait des blagues de bites n’a pas fini de nous étonner."

Sur les réseaux sociaux aussi, les commentaires sont bien souvent beaucoup plus négatifs et malveillants sous les vidéos des femmes humoristes que celles des hommes. Pas plus tard que la semaine passée, Lola d’Estienne partageait sur son compte Instagram un extrait de l’un de ses sketchs joué au Tarmac Comedy Club. "Juste en dessous j’ai reçu un commentaire grossophobe vis-à-vis de mon physique. Je pense également à une autre humoriste belge : DENA. Elle est d’origine iranienne, lesbienne et en parle ouvertement dans son spectacle. Après son passage au festival d’humour de Montreux, elle a reçu énormément de commentaires sexistes, racistes, homophobes."

Florence Mendez, autre humoriste belge, dénonce régulièrement le sexisme et le harcèlement dont elle est victime sur les réseaux. Appel à la haine, menaces de viols, il faut avoir le cœur bien accroché pour oser se lancer dans ce métier. "En tant qu’humoriste femme ou personne issue d’une minorité, on sait forcément que ça fait partie du package, mais avec le collectif on aimerait offrir des scènes où ça n’arrive pas. On a aussi envie de pouvoir proposer un encadrement positif et "safe" pour celles et ceux qui aimeraient se lancer. Parfois, c’est la présentation faite par le Maître de cérémonie qui pose problème. Heureusement, on est en discussion avec les autres collectifs d’humour qui existent à Bruxelles et ils ont tous l’air assez réceptif à la question."

Un gala pour récolter des fonds

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Le 4 novembre prochain, l'"Atout Comedy Club" organise son gala de rentrée à l’Os à Moelle à Schaerbeek. Pour réserver vos places, c’est par ici. Tous les bénéfices récoltés par cette soirée seront reversés à l’organisation pour acheter du matériel son-image et financer des événements, workshops et formations.

Dès le mois prochain, le collectif "Atout Comedy Club" organisera deux soirées par mois : l’une en "Open Mic" qui est ouverte à tous les débutants et l’autre qui présentera des artistes plus confirmées.

Pour des informations complémentaires ou pour soutenir le collectif, rendez-vous sur Facebook ou Instagram.

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https://www.rtbf.be/article/le-collectif-atout-comedy-club-rend-la-scene-stand-up-bruxelloise-plus-inclusive-11091936

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Brassière, caleçon, culotte : la lingerie se libère à son tour des stéréotypes de genre

27 Octobre 2022, 23:32pm

Publié par hugo

 Brassière, caleçon, culotte : la lingerie se libère à son tour des stéréotypes de genre
Brassière, caleçon, culotte : la lingerie se libère à son tour des stéréotypes de genre.
19 août 2022 à 12:30

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3 min
Par RTBF avec AFP
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La mode non genrée, unisexe ou mixte ne fait plus exception. Les marques se succèdent aujourd'hui pour présenter des collections de prêt-à-porter destinées à tous.

Et si le secteur de la lingerie pouvait apparaître comme le dernier rempart empêchant de faire voler en éclats les stéréotypes de genre, il semble désormais prêt à embrasser une nouvelle ère où culottes, strings, caleçons et autres brassières sont l'affaire de tous les corps, sans distinction aucune.

Les pièces mixtes cohabitent avec l'ultra féminin
Si certains la voient comme une "lubie" ou un "phénomène", force est de constater que la mode non genrée s'impose progressivement dans les rayons des grandes enseignes de mode comme des plus grandes maisons de luxe, à l'instar de Gucci. La marque italienne en a fait une alliée de choix pour séduire la fameuse - et indomptable - Gen Z, proposant sur son e-shop une section entièrement consacrée à la mode non binaire, Gucci MX. Les géants du prêt-à-porter (fast fashion, mode éthique, luxe...) sont désormais nombreux à s'être lancés sur ce créneau qui bouscule des codes établis depuis… toujours.

Le secteur de la lingerie a mis plus de temps à s'émanciper des normes genrées mais elle entame désormais sa mue.

Il n'est pas question de troquer ses collections féminines, si ce n'est sexy, contre des lignes mixtes essentiellement axées sur le confort mais de les faire cohabiter. Après avoir fait voler en éclats certains diktats liés à la beauté, et plus particulièrement à la minceur avec un (plus) large éventail de tailles, voire l'introduction de la "taille unique", les marques de sous-vêtements ont progressivement introduit des pièces de lingerie non genrées dans leurs collections. Elles sont désormais nombreuses - bien que toujours pas la majorité - à proposer de l'underwear pour (absolument) toutes les expressions et identités de genre.

Les marques qui s'engagent
En France, la marque Undiz, qui cible avant tout la Gen Z, compte parmi les premières à avoir sauté le pas. Dès l'été 2021, la griffe a dévoilé la capsule "No Gender" composée de prêt-à-porter et de pièces plus intimes mixtes. Mais c'est Etam, avec la collection I/elle/s, qui semble s'être démarquée au printemps dernier. L'entreprise familiale centenaire s'est affranchie des codes traditionnels pour concevoir une collection aux coupes neutres mettant à mal toute notion de genre. Axée autour du confort et de la liberté de mouvement, mais pas que, la collection comprend pour la première fois des boylegs, bodys, slips et brassières mixtes.

Elle comble les attentes de celles et ceux qui ne souhaitent plus être enfermés dans des cases et fait évoluer les mentalités.

Certaines marques semblent avoir déjà un coup d'avance, si ce n'est plus, à l'image de Cantiq Los Angeles, ou Cantiq LA, qui décline ses bodys et sous-vêtements les plus sexys pour tout le monde. Jeux de transparence, dentelle, bralettes et autres shortys ne sont plus (uniquement) réservés à la gent féminine. Et cerise sur le gâteau, il ne s'agit pas d'une collection spécifique mais bel et bien d'une seule et même gamme destinée à l'ensemble de ses clients.


Même constat pour la marque Boy Smells, initialement connue pour ses bougies et ses parfums, qui a lancé la collection Unmentionables pensée pour toutes les morphologies et toutes les identités de genre. Conçue dans un tissu confortable, elle fait elle aussi la part belle aux coupes neutres pour s'adapter à tous les corps et se compose de bralettes, de culottes, de shortys et de caleçons.

Célébrer tous les corps, enfin !
Puisque la lingerie était jusqu'alors essentiellement une histoire de femmes (les collections étant bien plus diverses et variées pour la gent féminine), ce sont ces pièces dites féminines qui semblent aujourd'hui séduire ces messieurs. Mais pas seulement. Les caleçons et boxers, jusqu'alors réservés aux hommes, font également le bonheur de tous. Une chose parfaitement intégrée par la marque Lucky Skivvies, qui propose des boxers longs non genrés dans une large gamme de tailles et des motifs qui ne devraient laisser personne indifférent.

Des exemples qui prouvent que la lingerie non genrée est tout sauf une utopie et qu'elle tend à s'imposer comme un nouveau segment de choix dans les rayons de nombreuses marques et enseignes. Il ne s'agit pas de mettre un terme aux sous-vêtements dits "traditionnels" mais de faire en sorte que la lingerie n'exclue personne de ses rangs.


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https://www.rtbf.be/article/brassiere-calecon-culotte-la-lingerie-se-libere-a-son-tour-des-stereotypes-de-genre-11050546

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Les soutiens-gorge avec armature sont-ils vraiment mauvais pour la santé ?

27 Octobre 2022, 23:30pm

Publié par hugo

 Les soutiens-gorge avec armature sont-ils vraiment mauvais pour la santé ?

Le soutien-gorge avec armature est-il dangereux pour la santé ?
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24 oct. 2022 à 07:00 - mise à jour 25 oct. 2022 à 09:35

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3 min
Par Marie Bourguignon avec Maurizio Sadutto
Le Scan
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C'est une info qui circule depuis plusieurs années. Les soutiens-gorge avec armature seraient dangereux pour la santé des femmes et entraveraient le système lymphatique, bloqueraient les ligaments de Cooper ou, pire encore, provoqueraient le cancer du sein. Tout cela, on peut le lire sur Internet, notamment sur des sites de lingerie qui font une promesse publicitaire aux femmes : celle de produits 100 % sans danger pour la santé. Des soutiens-gorge sans armature, vendus parfois comme des petits bijoux de technologie. Alors, info ou intox ? Le Scan démêle le vrai du faux.

Le soutien-gorge de demain
Qu'est-ce que les marques de lingerie proposent au juste aujourd'hui ? Nous sommes allés en discuter avec Raphaëlle Dockier, gérante d'une boutique à Waremme. Elle nous fait un petit topo des tendances actuelles.

Raphaëlle Dockier, gérante d'une boutique de lingerie à Waremme.
"Les marques proposent énormément de choses grâce à l'évolution de la technologie qui a fait un fameux boum. Voilà des choses qui sont très plates parce qu'on évite les grosses coutures grâce au thermo-collage." dit-elle en montrant un modèle particulier. "Et il y a aussi sur ce même soutien-gorge, par exemple, un exemple de matière qui est moulée. Et donc ça permet évidemment de donner une enveloppe qui va parfaitement maintenir le sein sans armature, sans couture, sans empiècement, et cetera. Donc ça, c'est un confort extraordinaire. Le sans armature concerne tous les âges, tous les styles, toutes les poitrines, toutes les tailles. C'est vraiment général. Pour moi, le sans armature, c'est le soutien-gorge de demain."

Un modèle sans armature.
Un modèle sans armature. © RTBF
Est-ce vraiment une question de santé ?
Mais leur utilisation est-elle meilleure pour la santé que les soutiens-gorge avec armatures? Nous sommes allés poser la question au docteur Lifrange. Il est chef du service de sénologie au CHU de Liège. Et il est plutôt formel dans sa réponse : 

Docteur Eric Lifrange, chef du service de sénologie au CHU de Liège.
"Je n'ai jamais vu en 30 ans d'activité des patientes qui venaient avec des blessures induites par des armatures de soutiens-gorge ou des maladies ou des pathologies." affirme-t-il. "Armature ou pas armature, il n'y a aucun impact démontré en matière de risque, ou de majoration du risque de cancer du sein. L'important dans le port d'un soutien-gorge, c'est le choix de chaque femme, c'est d'être dans un soutien-gorge qui lui est confortable, dans lequel elle se sent bien et qui répond à l'usage pour lequel elle l'a acheté."

Le marketing de la peur
Le corps médical est donc très clair à ce propos. Quand un soutien-gorge est adapté, les armatures ne sont en rien mauvaises pour la santé. Mais alors, pourquoi les marques utilisent-elles cette carte pour vendre leurs produits ? Eh bien tout simplement parce que ça marche ! On appelle ça le marketing de la peur. Ingrid Poncin est professeur en marketing à l'UCLouvain et nous en explique le principe :

Ingrid Poncin est professeur en marketing à l'UCLouvain.
"L'utilisation de la peur, en persuasion, en publicitaire, ça existe depuis longtemps, notamment parce que la peur est une émotion forte. La peur fonctionne bien, si vous avez une solution qui est claire, qui est facile à mettre en œuvre et donc que les gens se disent "je peux me protéger de cette peur." Donc il faut vraiment un juste dosage du niveau de peur que l'on provoque."

Un sujet au centre de beaucoup d'attentions
Dans le cas des soutiens-gorge, il est important de ne pas oublier qu'on touche à une partie de l'anatomie des femmes, scrutée depuis toujours. L'aspect symbolique est donc aussi à prendre en compte. Le docteur Lifrange en est bien conscient : "Le sein, c'est un symbole de vie. C'est un symbole qui vous ramène à l'enfance, à la maternité, à la fécondité, à la sexualité et, de cette façon-là, l'industrie, les médias, des groupes de pression vont pouvoir jouer sur cet aspect symbolique du cancer du sein pour faire passer un message ou l'autre, qui n'est pas toujours très légitime. Et en matière de port, d'armature, de soutiens-gorge, je pense qu'on est un petit peu dans ce domaine-là."

En conclusion, avec sans armatures ou sans soutien-gorge du tout… c'est finalement et évidemment à chaque femme de choisir!


https://www.rtbf.be/article/les-soutiens-gorge-avec-armature-sont-ils-vraiment-mauvais-pour-la-sante-11090395

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Hélène Devynck : "Toutes les femmes qui accusent des hommes de pouvoir sont soupçonnées de vouloir prendre un peu de ce pouvoir"

27 Octobre 2022, 23:29pm

Publié par hugo

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Hélène Devynck : "Toutes les femmes qui accusent des hommes de pouvoir sont soupçonnées de vouloir prendre un peu de ce pouvoir"

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24 oct. 2022 à 17:27

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Par RTBF La Première
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"Nous avons toutes été agressées par le même homme et toujours de la même façon". C’est ce qu’écrit la journaliste Hélène Devynck dans 'Impunité' (Seuil). Et cet homme, c’est Patrick Poivre d’Arvor. Dans un livre qui ne peut laisser indifférent, Hélène Devynck raconte le combat et le courage de ces femmes victimes des viols et des agressions sexuelles qu’aurait commis PPDA.

"Comme moi, plusieurs dizaines de femmes ont cru que l’époque rendait caduque notre condamnation au silence et possible celle de notre agresseur, l’un des hommes les plus connus de France. Ça n’est pas ce qui s’est passé. On a été classées sans suite. Mais nos bulles de solitude ont éclaté. On s’est rencontrées, racontées, soutenues. On s’est fait la courte échelle pour surmonter les murs de découragement.

On a parlé plus haut, plus nombreuses.

H. D."

 

Hélène Devynck est journaliste et scénariste. Elle a travaillé pendant plus de 20 ans au sein du groupe TF1. De 1991 à 1993, elle a été l’assistante de Patrick Poivre d’Arvor. Impunité est son premier livre.

Hélène Devynck publie Impunité (Seuil), sur l'affaire PPDA - 
Hélène Devynck publie Impunité (Seuil), sur l'affaire PPDA - AFP or licensors
"Qu’est-ce que j’avais de trop faible ?"
Le livre dévoile les divers sentiments qu'a ressentis Hélène Devynck. Comme la jalousie de ne pas s'en être sortie sans être violée, contrairement à d'autres. "Qu'est-ce que j'avais de trop faible ?", se demande-t-elle. Ces questions sont taraudantes, elles reviennent, même si elle s'efforce de les mettre de côté.

Elles ne reviennent pas seulement parce que j'ai un psychisme enclin à la culpabilité. Elles reviennent parce que la société vous renvoie à ça. Quand on est victime d'un viol, comme moi, je pense que toujours, toujours, toujours,  on se dit qu'on y est pour quelque chose. Et ça, c'est très difficile de s'en débarrasser.

Comme d'autres, elle est aussi traversée par un sentiment de honte.

"Je dis que c'est comme une addiction. C'est-à-dire que je suis abstinente de la honte. Quand j'ai parlé au début, je pensais que je m'étais débarrassée de la honte. (...) Mais tout de suite, on m'a renvoyée à la honte. Immédiatement, il y a eu des tas de commentaires. Toutes les femmes qui accusent des hommes un peu célèbres (...), des hommes de pouvoir, sont soupçonnées de vouloir prendre un peu de ce pouvoir. L'idée qu'une femme parle parce que c'est la vérité n'est pas la première qui vient à l'esprit. On se demande toujours pourquoi elle fait ça."

"Avec le recul, j’ai eu raison de me taire"
Hélène Devynck a travaillé avec PPDA pendant 2 ans, de 1991 à 1993. C'est en 2021 qu'elle porte plainte pour viol et témoigne dans le journal Le Monde.

"Je pense que j'ai bien fait de me taire. Si j'avais parlé à l'époque, c'aurait été une mort sociale. J'aurais dû faire un trait sur ma carrière, c'est certain.(...)  A l'époque, le journalisme à la télévision... il n'y avait pas beaucoup de place. Patrick Poivre d'Arvor était ultradominant, surpuissant. Il n'y a aucun doute que le coût de m'entendre ou m'écouter, pour TF1 et pour l'ensemble de la télévision, aurait été beaucoup plus grand que celui de dire que j'étais folle, menteuse, demi-pute, etc. Ce que j'ai entendu encore 28 ans après. Donc, c'est vous dire. Oui, j'ai bien fait de me taire."

Qui est responsable de ce silence ?
C'est tout l'objet du livre, souligne Hélène Devynck. L'entreprise, d'abord. Parce que dans cette entreprise, il n'y avait aucun endroit sécurisé où on pouvait parler. Mais plus largement, c'est une responsabilité sociétale. 

"On a dit que #MeToo sortait les femmes du silence et tout d'un coup, il y aurait un déferlement de femmes qui parlent. Effectivement, il y a plus de femmes qui parlent, mais derrière, il ne se passe rien.

Nous, on était 23 à raconter les mêmes mots, les mêmes gestes, les mêmes circonstances, ce qu'on appelle un mode opératoire, mais derrière, la justice n'en a rien fait. TF1, qui sait maintenant, ne fait toujours rien. Le gouvernement français - on a fait appel à Emmanuel Macron et à certains ministres -, personne ne nous a répondu. Tout le monde fait comme si nous n'existions pas."

1% des viols donne lieu à une condamnation. Cela veut dire que 99% non. Cela veut dire que le viol est un crime impuni.

Le viol n'existe que grâce au silence qu'il impose. 

À lire aussi
France : 20 femmes témoignent de viols et agressions sexuelles contre Patrick Poivre d’Arvor sur le plateau de Mediapart

"J’étais ce rien"
Cette déshumanisation revient dans tous les témoignages. "C'est la douleur essentielle des viols. Ça vous chosifie. Vous n'êtes plus rien."

On demande beaucoup aux victimes : était-il conscient de ce qu'il faisait ? Que cherchait-il ?

"C'est une violence qu'on impose aux victimes. (...) M'interroger sur ce qu'il pensait au moment où il m'a violée, non seulement ce n'est pas mon problème, mais en plus, c'est cruel. C'est-à-dire que je vois quelque chose que je ne veux pas voir de moi. Je ne veux pas voir ce qu'il a vu de moi. Je ne veux pas être dans ces yeux-là."

D'ailleurs, ce livre n'est pas un livre sur lui. J'en parle assez peu. C'est un livre sur nous. Il s'agissait de retourner la caméra vers nous.

Beaucoup savaient et certains participaient à la tactique de PPDA, notamment ses secrétaires, explique Hélène Devynck. Cela mobilisait des moyens et du temps. C'était très ritualisé, c'est ce qu'on appelle un mode opératoire. Mais Patrick Poivre d'Arvor bénéficie de la présomption d'innocence. 

"Ce que je raconte dans le livre, c'est que Patrick Poivre d'Arvor a beaucoup de moyens et n'hésite pas à utiliser tout ce qu'il peut pour nous faire peur, pour nous décrédibiliser, et notamment la dénonciation calomnieuse. Donc, il a porté plainte contre 16 d'entre nous, dont moi, pour dénonciation calomnieuse. 

Il a fallu que la France soit condamnée par la Cour européenne des Droits de l'Homme pour que ces condamnations ne soient pas automatiques pour les femmes qui dénonçaient des agressions. Donc désormais, nous avons droit, nous aussi, à la présomption d'innocence."

Déconstruire les fables
"La série est la conséquence de l'indifférence. (...) On préfère croire au monstre pour se détourner d'une responsabilité collective", écrit Hélène Devynck.

"On est responsable par notre imaginaire. Notre imaginaire est forgé par des légendes, des mythes, des fables qui disent que les femmes sont des menteuses, des sournoises, qu'elle cherchent de l'argent. (...) Emmanuelle Seigner, la femme de Roman Polanski, est venue dire : mais elles voulaient toutes coucher avec lui."

Et ça, ça s'appelle la présomption irréfragable de consentement. C'est imaginer que toutes les femmes sont consentantes quand un homme a suffisamment de pouvoir. Et c'est un permis de violer. Et c'est une fable. Aucun homme ne séduit toutes les femmes, ça n'existe pas.

Par son livre, Hélène Devynck entend déconstruire les fables, "ces couches de papier peint de contes de fées", qui empêchent de voir la réalité. 

La prescription a bon dos, affirme-t-elle.

Nos témoignages ne sont pas prescrits. Et ils dressent le portrait d'un criminel. Mais ça n'a pas suffi. 

Ecoutez ci-dessus la suite de l'entretien, qui débute à 9'08''. 


https://www.rtbf.be/article/helene-devynck-toutes-les-femmes-qui-accusent-des-hommes-de-pouvoir-sont-soupconnees-de-vouloir-prendre-un-peu-de-ce-pouvoir-11091980

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Meurtre de Lola : Non, le silence des féministes de #NousToutes n’est en rien de l’indifférence

26 Octobre 2022, 22:52pm

Publié par hugo

Meurtre de Lola : Non, le silence des féministes de #NousToutes n’est en rien de l’indifférence
FAKE OFF Le collectif féministe #NousToutes est accusé de ne pas communiquer sur le meurtre de l’adolescente de 12 ans, mais ce n’est pas son expertise

Lina Fourneau
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Publié le 26/10/22 à 16h46 — Mis à jour le 26/10/22 à 18h23
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Une manifestation féministe organisée le 27 novembre 2021, à Lyon. 
Une manifestation féministe organisée le 27 novembre 2021, à Lyon. — KONRAD K./SIPA
Après le meurtre de Lola, adolescente de 12 ans, retrouvée dans une malle dans le 19e arrondissement de Paris, des manifestations se sont déroulées partout en France pour dénoncer le laxisme de l’Etat au sujet de la principale suspecte, suivie par une OQTF.
Principalement issues de la droite et de l’extrême droite, les accusations ont également visé les féministes, qui seraient trop silencieuses à ce sujet.
Le collectif #NousToutes a notamment été ciblé, sauf que ce celui-ci est uniquement spécialisé dans « les violences sexistes et sexuelles ».
Depuis la découverte du corps de la petite Lola, 12 ans, dans le 19e arrondissement de Paris, l’affaire secoue toutes les sphères de la société. Côté politique notamment, la droite et l’extrême droite ont accusé l’Etat pour son inaction au sujet de la présumée meurtrière visée par une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Outre l’Etat, les féministes sont aussi pointées du doigt pour leur silence. « Alerte disparition : des féministes concernant l’assassinat de Lola », ironise une Twittos.

Sur Facebook et Instagram, un post publié par le média Occidentis est devenu viral en fin de semaine dernière. Le média pointe du doigt en particulier #NousToutes. « Dans une conversation privée consultée par Occidentis, #NousToutes déclare ne pas vouloir communiquer sur l’affaire Lola car elle ne souhaite pas devenir la "rubrique faits divers d’un journal" sinon "nous publierions tous les jours". » Très vite, les réactions vont bon train sous la publication. « #NousToutes, cela dépend avec qui », accuse l’un. « #NousToutes (sauf celles agressées par des immigrés), il ne s’agirait pas de faire des amalgames », dénonce l’autre. Pour comprendre « ce silence », 20 Minutes est allé à la rencontre du collectif féministe.

FAKE OFF
Mardi 18 octobre, Georges Jordito - directeur du média le Livre Noir - publie cette dite conversation tenue avec le collectif #NousToutes sur son compte Twitter. « Pourquoi vous ne parlez pas de la petite Lola qui a été massacrée ce week-end ? », questionne la personne. « Pas assez d’infos pour savoir si c’est un féminicide pour le moment », répond le collectif, avant d’ajouter plus tard dans la conversation : « Vous devez mal nous connaître. » Dans les commentaires, le collectif sera largement accusé de « choisir ses victimes ».

UNE FAKE NEWS A VERIFIER ? PASSEZ PAR WHATSAPP
Pour répondre à ces accusations, il faut revenir sur le rôle du collectif #NousToutes qui, selon sa charte, a pour objectif « d’en finir avec les violences sexistes et sexuelles ». Son combat est « uniquement centré » sur cette cause. Depuis janvier dernier, le collectif féministe publie notamment son propre décompte des féminicides. « Pour cela, nous avons travaillé avec d’autres organisations pour pouvoir se mettre d’accord sur les définitions et comment comptabiliser ces cas », explique une membre du collectif.

L’objectif ? Avoir la définition la plus inclusive des différents cas de féminicides. En France – exception rare dans le monde –, les féminicides ne considéraient que les meurtres d’un compagnon ou d’un ex-compagnon. En prenant exemple sur les autres pays, la définition a été élargie à « un meurtre par une femme parce qu’elle est femme », et a également intégré les personnes trans.

« Un meurtre affreux et évidemment condamnable »
Au sein du collectif #NousToutes, ce processus d’organisation a permis de se mettre d’accord sur la terminologie des féminicides. Désormais, une équipe d’une vingtaine de militantes est même dédiée à répertorier les cas pouvant être considérés comme tels, et ce par rapport aux définitions élaborées. Qu’en est-il pour le meurtre de la petite Lola ? « Pour l’instant, l’équipe qui travaille dessus ne l’a pas considéré comme un féminicide, ce qui n’enlève en rien du fait que ça soit un meurtre affreux et évidemment condamnable », insiste notre interlocutrice.

En effet, les éléments de l’enquête pour le moment ne permettent pas de décrire le meurtre comme un féminicide, car selon la définition dictée plus tôt, Lola n’a pas été tuée car elle était une fille. Le geste de Dahbia B. reste inexpliqué aujourd’hui et des expertises psychiatriques doivent encore être établies. De son côté, le collectif assure que si d’autres éléments permettant de qualifier un féminicide survenaient dans l’enquête, les membres n’hésiteraient pas à le communiquer.


Ne pas rentrer dans la récupération
Au sein du collectif #NousToutes, les membres regrettent la récupération politique faite sur le meurtre de Lola. « Quand on observe qui s’est saisi de l’affaire, nous voyons que l’extrême droite essaye de faire avancer son propre agenda politique », déplore la membre du collectif qui dénonce son instrumentalisation. « Nous ne sommes pas dupes, nous voyons bien que ça ne crée pas les mêmes réactions quand il s’agit d’autres violences faites aux enfants, comme les incestes », questionne la membre.

Selon cette dernière, les accusations à l’encontre de #NousToutes « ne sont pas de bonne foi » et contribuent à alimenter le « backlash féministe » en fabriquant des polémiques. Et la membre du collectif de conclure : « La famille en deuil a exprimé très clairement la volonté de ne pas instrumentaliser politiquement, c’est important de le respecter. »


https://www.20minutes.fr/societe/4007111-20221026-meurtre-lola-non-silence-feministes-toutes-rien-indifference

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Une association bruxelloise publie un livre pour enfants censuré en Russie et Hongrie

25 Octobre 2022, 01:01am

Publié par hugo

 Une association bruxelloise publie un livre pour enfants censuré en Russie et Hongrie

19 oct. 2022 à 13:58 - mise à jour il y a 9 heures

Temps de lecture
3 min
Par Marion Jaumotte

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L’association bruxelloise Forbidden Colours vient de publier en français-néerlandais "Juste une famille", un livre pour enfants censuré en Hongrie et en Russie. Ce livre rassemble deux histoires qui ont comme personnages principaux des enfants issus de familles homoparentales.

Ces histoires ont été écrites en Espagne en 2018 par l’auteur Lawrence Schimel et l’illustratrice Elina Braslina. Elles racontent le quotidien somme toute banal d’un jeune garçon qui se réveille avant ses deux mamans et qui partage son petit-déjeuner avec son chat. Dans l’autre, il s’agit d’un petit chien espiègle qui empêche une petite fille et ses deux papas de s’endormir.

Quelques années plus tard, l’association hongroise pour les familles arc-en-ciel décide de publier une édition rassemblant les deux histoires sous le titre "Quelle famille !". L’idée était de pouvoir offrir des exemples de familles homoparentales dans la littérature jeunesse dans un pays où les droits des personnes LGBTQIA+ sont régulièrement bafoués. Au bout de quelques semaines, la librairie responsable de la vente du livre a été condamnée à une amende. "Le libraire aurait enfreint les règles en omettant d’avertir correctement ses clients sur le fait que le livre présentait du contenu qui s’écarte de la norme." explique Vincent Reillon, chargé de communication de l’association Forbidden Colours. "Les librairies qui vendaient le livre ont ensuite été tenues d’apposer une étiquette sur le livre indiquant qu’il présente des modèles de comportement qui diffèrent des rôles de genre traditionnels."

Le fait que les enfants du livre aient deux mamans ou deux papas n'est pas le sujet principal de l'histoire.

Un mois plus tard, l’histoire se répète en Russie. Le 16 août 2021, la Fondation russe LGBTQIA+ Sphere publie une version du même livre en Russie. "En raison de la loi sur la 'propagande anti-LGBT auprès des mineurs' adoptée en 2013, Sphere a été obligée d’ajouter une mention '18 +' sur la couverture de ce livre pour enfants, mettant en lumière l’absurdité de cette loi." Le livre n’est finalement pas commercialisé et uniquement distribué à certaines organisations LGBTQIA+ régionales. Quelques mois plus tard, en octobre 2021, le bureau de Sphere est fouillé par les autorités. Celles-ci découvrent des exemplaires du livre et décident de liquider l’association.

"Depuis plus d'une décennie, la communauté LGBTQIA+ est soumise à de fortes pressions dans les deux pays. Les régimes de Hongrie et de Russie font de la communauté un bouc émissaire dans leur lutte contre la démocratie et les droits de l'homme." Ces deux histoires sont devenues un symbole de la lutte contre les lois anti-LGBTQIA+ et contre les gouvernements qui tentent d’effacer et de censurer les livres pour enfants mettant en scène des familles homoparentales. C’est pourquoi Forbidden Colours a décidé de republier ces deux histoires en Belgique et en version bilingue.


Juste une famille
Qui est Forbidden Colours ?
Forbidden Colours est une ASBL bruxelloise liée à un fonds géré par la Fondation Roi Baudoin, la principale fondation belge d’utilité publique, dont la mission est de contribuer à une société meilleure. "Avec Forbidden Colours, nous récoltons des fonds pour soutenir des initiatives dont l’objectif est d’aider des membres de la communauté LGBTQIA+ à vivre pleinement leur vie, en liberté, dans la dignité et le respect de la personne partout en Europe. Dernièrement nous avons par exemple proposé de l’aide aux réfugiés Ukrainiens issus de la communauté LGBTQIA+ en leur offrant de l’accueil en Pologne, Hongrie et Roumanie. Nous avons aussi soutenu la PRIDE de Budapest en Hongrie où il existe une loi qui interdit la promotion d’événements LGBTQIA+ dans l’espace public…" nous explique Vincent Reillon, chargé de communication de Forbidden Colours.


Juste une famille
Des bénéfices reversés à la communauté LGBTQIA+
Si vous souhaitez commander le livre, vous le trouverez sur la boutique en ligne de Forbidden Colours au prix de 15€. En librairie, vous le trouverez à Bruxelles chez Passaporta (Rue Antoine Dansaert 46) ou chez Tulitu (Rue de Flandres 55).

Tous les bénéfices engendrés par la vente de ces deux histoires permettront à Forbidden Colours de continuer à soutenir les organisations LGBTQIA+ en Europe centrale et orientale. "Le but est bien évidemment d’offrir des représentations positives de familles homoparentales dans la littérature jeunesse en publiant ces histoires qui ont été censurées dans certains pays, mais c’est aussi l’occasion de récolter des fonds pour continuer notre engagement et nos actions avec Forbidden Colours".


https://www.rtbf.be/article/une-association-bruxelloise-publie-un-livre-pour-enfants-censure-en-russie-et-hongrie-11087806

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Zainab Fasiki, la bédéiste marocaine féministe qui libère la parole

25 Octobre 2022, 00:55am

Publié par hugo

 Zainab Fasiki, la bédéiste marocaine féministe qui libère la parole

il y a 11 heures

Temps de lecture
5 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
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SEXISME
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
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Un trait aussi génial que nécessaire, un regard aussi engagé qu’avisé ; l’artiste Zainab Fasiki déconstruit les tabous liés à la sexualité et ouvre au dialogue. Les Grenades vous encouragent à foncer à l’Espace Magh à partir du 25 octobre pour découvrir les illustrations issues de son ouvrage Hshouma.

C’est à quelques jours de son vernissage que nous retrouvons Zainab Fasiki à Bruxelles. Cette artiste de 28 ans, devenue une icône féministe sur les réseaux sociaux, parcourt le monde pour présenter au public son livre Hshouma. Un titre qui va droit au but, en référence à l’expression qui signifie "la honte" en dialecte marocain.

Plus précisément, ce mot recouvre l’ensemble des sujets considérés comme impudiques, qui dès qu’ils sont abordés, sont réduits au silence à coup de "chut, c’est hshouma". Notre interlocutrice, elle, a décidé d’en finir avec les non-dits et revient pour Les Grenades sur la genèse de son projet.

"C’est le dessin qui m’a sauvée"
"J’ai grandi dans l’ancienne médina de Fès, dans une famille musulmane. J’ai cinq frères, je suis la dernière, la seule fille", introduit-elle. Très jeune déjà, elle observe des injustices en raison de son genre : que ce soit le harcèlement de rue ou les différences de traitement au sein de sa famille. Elle évolue dans un climat de pudeur et de surprotection, tandis que ses frères accèdent à de plus grandes libertés. Au fil des années, Zainab Fasiki qui a soif de découvertes sent brûler en elle, une tension, un sentiment de frustration.

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Après les secondaires, elle se lance dans des études à l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique : nouvelle claque. Outre le fait de devoir supporter la masculinité toxique qui règne dans l’auditoire, le monde de l’industrie se révèle d’une grande violence. "J’étais une bosseuse, mes notes excellaient en physique et en math, pourtant durant mes stages sur le terrain, on me rappelait sans cesse que je n’étais pas à ma place en raison de mon genre."

Un jour, c’est la goutte d’eau. Entre le harcèlement sur son lieu de stage, les violences sexuelles dans l’espace public et le manque de liberté imposé par ses parents, elle craque. "J’ai fini par avoir des idées suicidaires. Je suis tombée en dépression." Acculée, elle libère ses émotions grâce à ses crayons et sa tablette graphique. "C’est le dessin qui m’a vraiment sauvée, qui a sauvé mon âme triste."

Représenter le corps des femmes
À l’aube de sa vingtaine, Zainab Fasiki multiplie les illustrations. Sous ses traits : son corps de femme en version nue et géante. Une libération des représentations qu’elle qualifie de thérapeutique. Elle décide alors de publier ses dessins sur les réseaux sociaux. Les réactions fusent, autour d’elle se construit une véritable communauté. "Très vite, j’ai dû faire face aux insultes et en même temps, j’étais contactée par des magazines."

À Casablanca, elle rejoint le collectif marocain de bande dessinée Skefkef. "C’est devenu mon école d’art, c’est avec ce collectif que j’ai appris le scénario, le découpage." À travers ses séries de dessins, elle dénonce notamment le harcèlement et les violences sexistes dans l’espace public. À l’été 2017, une jeune femme en situation de handicap est victime d’une agression sexuelle dans un bus. Bouleversée, Zainab Fasiki publie un dessin légendé : "Les bus sont faits pour transporter les gens, pas pour violer les filles." Son post est relayé par nombre de médias internationaux.

On me rappelait sans cesse que je n’étais pas à ma place en raison de mon genre

Son travail gagne en visibilité. "J’ai compris que dans toutes mes illustrations se répétait cette notion de hshouma, de honte. En fait, rien que d’exister en tant que femme qui parle de liberté, c’est hshouma. La pudeur, c’est un choix, il ne faut pas l’imposer. Si une femme veut être ingénieure, voyager, se dessiner nue ou rester au foyer pour ses enfants, ça doit être son choix !" Et c’est ainsi que petit à petit elle développe ce qui deviendra son projet, pour combattre les tabous liés au corps féminin et à la sexualité.

Un discours anti-désir qui impacte la santé mentale
"En 2018, j’ai rencontré les éditions Massot qui ont bien accueilli l’idée de publier un guide d’éducation sexuelle laïque et queer. Mon objectif était d’aider les autres jeunes, parce que lorsque tu grandis dans un environnement où l’on te répète que l’homosexualité c’est mal ou qu’il est interdit de faire l’amour avant le mariage, tu finis par te dire que peut-être c’est toi le problème… Mais non, tout est normal ! Je ne veux pas que les nouvelles générations expérimentent ce que j’ai vécu, ce discours anti-désir a des impacts sur la santé mentale", explique-t-elle.

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Les questions de genre, d’éducation sexuelle ou de violences faites aux femmes sont autant de sujets abordés dans son livre Hshouma publié en 2019. Les planches de l’artiste célèbrent les corps et leur beauté, et se révèlent un pied de nez aux sociétés patriarcales, aussi bien au Maroc qu’en Europe. En effet, si Zainab Fasiki est née et habite toujours au Maroc, son message résonne avec tout autant d’importance de ce côté-ci de la Méditerranée.

"Quand on est dans un pays musulman, on vit cette souffrance de contrôle, mais dans un pays comme la Belgique la souffrance s’opère aussi. L’adolescent·e qui grandit dans une famille musulmane ici passe toutes ses journées à l’école à entendre des discours qui se veulent libres, qui parlent de sexe, mais le soir il ou elle rentre et passe sa soirée avec des personnes qui tiennent un autre discours et ça, ça crée une double souffrance." À savoir, à Bruxelles, dans cette même volonté de dépasser les tabous au sein de la communauté arabo-musulmane, la sexologue Zina Hamzaoui a publié l’ouvrage chut, hchouma !.

Rien que d’exister en tant que femme qui parle de liberté, c’est hshouma

Artiste et activiste
Zainab Fasiki a à cœur d’encourager les réflexions : outre la présentation de son livre, elle parcourt le monde pour participer à des expositions, des rencontres, des ateliers. "Tout ça fait partie du mouvement que je voulais créer pour libérer la parole. C’est important pour moi de discuter avec les jeunes pour qu’ils et elles comprennent qu’on peut être une Marocaine et parler du droit à l’avortement ou du droit de faire l’amour hors mariage, tandis que ces comportements restent interdits aux yeux de la loi."

L’autrice indique du reste que de plus en plus de collectifs, d’associations luttent au Maroc pour faire évoluer les lois. Récemment d’ailleurs, les féministes marocaines ont marqué l’actualité en manifestant le 28 septembre à Rabat pour réclamer la révision des lois criminalisant l’avortement à la suite de la mort d’une adolescente victime d’une IVG clandestine.

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Nul doute que Zainab Fasiki, suivie par près de 100 000 personnes sur Instagram, contribue au changement de mentalité dans son pays. "Je craignais que mon livre ne soit censuré au Maroc, mais non il a été très bien accueilli. J’ai signé dans toutes les grandes librairies du Nord jusqu’au Sud. Bien sûr, il y a eu tout un mouvement qui voulait m’anéantir ; en plus des injures et des menaces de morts, des articles de presse m’ont accusée de choses que je n’ai jamais faites, de plagiat, mais ça n’a pas marché, le public m’a soutenue."

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Aujourd’hui, elle se dit en paix et forte face à celles et ceux qui voudraient la silencier. "Je me bats contre un énorme monstre, la hshouma, mais quand je vois que nous sommes nombreux et nombreuses à partager ce combat, je garde la motivation", conclut-elle.

Infos pratiques
L’exposition Hshouma de Zainab Fasiki, à l’Espace Magh du 25 octobre au 19 novembre. Le 25 octobre à 20h, une rencontre est organisée avec l’autrice.

Le livre : Hshouma, Corps et sexualité au Maroc, Massot Editions, 2019.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/zainab-fasiki-la-bedeiste-marocaine-feministe-qui-libere-la-parole-11091906

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"L’évaporée" de Fanny Chiarello et Wendy Delorme : une rupture amoureuse et des renaissances

25 Octobre 2022, 00:49am

Publié par hugo

 "L’évaporée" de Fanny Chiarello et Wendy Delorme : une rupture amoureuse et des renaissances

23 oct. 2022 à 11:32

Temps de lecture
4 min
Par Fanny De Weeze*, une chronique pour Les Grenades
Les Grenades
Littérature
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LIVRE
RUPTURE
AUTRICE
AMOUR
WENDY DELORME
FANNY CHIARELLO
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Écrire à "quatre mains" est un exercice particulier. Au-delà de la performance de s’harmoniser sur le récit, il y a un travail à fournir sur la forme pour que les deux styles se coordonnent parfaitement. Et Fanny Chiarello et Wendy Delorme l’ont fait avec leur roman L’évaporée édité aux Editions Cambourakis en août 2022.

 

La genèse de l’histoire
L’idée est partie de Fanny Chiarello. Dans la postface, elle décrit ce qui lui est arrivé après une rupture amoureuse : "Je n’écris plus, ça ne m’était jamais arrivé. J’ai besoin d’aide, je n’y arriverai pas seule cette fois. Ainsi, l’ermite que je suis se demande avec qui écrire et la réponse vient tout naturellement, spontanément, comme si elle attendait depuis trois ans d’être formulée. De retour chez moi, j’envoie un mail à Wendy." Wendy Delorme répond avec enthousiasme. La machine est lancée et les deux autrices se mettent à écrire l’une et l’autre.

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Pour ce projet, Fanny Chiarello voulait écrire sur sa propre histoire : une femme en quitte une autre sans un mot d’explication. Wendy Delorme propose alors d’écrire sur celle qui part et Fanny écrira sur celle qui est quittée. Pendant six mois, par échanges de courriels, elles construisent deux personnages qui se sont aimés, elles écrivent sur leurs vies, leurs passés et leurs futurs. Wendy Delorme explique le plan : "Après une rupture amoureuse, s’ensuivent deux narrations. Deux façons de vivre une même histoire, et de vivre sa fin."

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L’évaporée et celle qui reste
L’évaporée s’appelle Ève et un matin, elle disparaît de la vie de Jenny. Différentes mais complémentaires, elles entretenaient une relation dans laquelle chacune se sentait importante. Ève, la Parisienne, acceptait de passer du temps à la campagne, dans la maison de Jenny et inversement, Jenny acceptait de quitter parfois son calme pour se rendre dans la capitale.

Quand Ève quitte Jenny, c’est l’incompréhension totale. D’autant plus que L’évaporée ne donne plus aucune nouvelle. Comment accepter cette rupture quand aucun élément tangible ne vient expliquer ce geste ? Quand la veille, l’une dit à l’autre "Quels merveilleux moments j’ai passés auprès de toi, aujourd’hui encore : je veux ça tous les jours de la vie". Toutes deux, chacune à leur tour, vont raconter ce qu’elles vivent à des centaines de kilomètres l’une de l’autre.

Jenny tente coûte que coûte de reprendre vie en se concentrant sur son potager. La terre, l’air pur, cela la calme et la fait de nouveau sentir vivante. Elle arrive aussi à reprendre ses promenades quotidiennes qui lui offrent l’occasion de nouer des liens avec ses voisines. Enfin, n’oubliant pas son métier d’écrivaine, elle écrit sur son histoire d’amour.

De son côté, Ève rentre chez elle et se remémore son passé et ses choix. Tout ce qu’elle a tu à Jenny, toute une période de sa vie qu’elle a laissée dans une boîte et qu’il est temps d’ouvrir.

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"Toute une moitié du monde" d’Alice Zeniter, ou le besoin de représentations féminines

Deux personnages, quatre mains

Ce livre à quatre mains est empreint d’une douceur qui doit son origine aux plumes singulières de Fanny Chiarello et de Wendy Delorme. Si séparément, elles ont des styles différents, ensemble elles s’accordent pour offrir une histoire de rupture et de renaissance avec angles de vue intéressants.

Il est courant de lire dans les romans l’une ou l’autre version. On a, au choix, le point de vue de la personne quittée ou celui de la personne qui quitte. Ici, les deux personnages sont racontés et l’histoire se délie devant nous. Les secrets sont révélés et notre imaginaire se construit sur ce que Jenny et Ève veulent bien nous livrer sur leur vie respective.

Après une rupture amoureuse, s’ensuivent deux narrations. Deux façons de vivre une même histoire, et de vivre sa fin

Ecrire sur l’amour... et sur l’écriture
Le thème de la rupture amoureuse est plus que récurrent dans la littérature. Celui de femmes qui s’aiment l’est malheureusement trop peu. Que ce soit écrit par deux autrices lesbiennes l’est encore plus. Sans jouer essentiellement sur ce tableau, elles ont mis en avant deux femmes dans lesquelles tout un chacun peut se reconnaitre. Si on a aimé, si on a quitté, si on a été quitté, il est facile de se retrouver dans ce texte car, au-delà de la rupture des deux femmes, se dessinent entre ces pages d’autres genres de pertes, tout aussi universelles.

À travers les deux personnages principaux se joue la question de la limite de la création littéraire. Sans en révéler l’intrigue, il y est question d’écriture et de consentement pour devenir un sujet de roman. Quoi écrire, comment écrire et sur qui écrire… ces questions sont celles de Jenny et d’Ève mais aussi de Fanny Chiarello et de Wendy Delorme qui évoque la création avec ces mots "j’ai compris que vraiment tout est possible en littérature, tant que ce n’est pas gratuit, tant qu’il y a du sens".

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Chapitre après chapitre, une voix après l’autre, Jenny et Ève se dévoilent. Le passé hanté de l’une vient contrebalancer le présent plus lumineux de l’autre et chacune à leur tour, elles arrivent à avancer, à leur rythme, à se demander comment vivre l’une sans l’autre.

Si Fanny et Wendy ont inséré des éléments de leur histoire personnelle dans cette fiction, elles sont arrivées à mener d’un bout à l’autre un récit doux mais également légèrement âpre en y apposant leur originalité et réussissant à concilier leurs voix et leurs écritures. Les deux autrices n’ont pas simplement écrit un livre sur une rupture, elles ont écrit sur ce que l’amour donne et reprend.

L’évaporée, 184 pages, Cambourakis, 2022.

Pour aller plus loin dans les œuvres de chacune des deux autrices, prenez le temps de découvrir Viendra le temps du feu de Wendy Delorme aux éditions Cambourakis et La vie effaçant toutes choses de Fanny Chiarello aux éditions de l’Olivier.

*Fanny De Weeze est une lectrice passionnée qui tient un blog littéraire (Mes Pages Versicolores) depuis 2016 sur lequel elle chronique des romans, des essais et des bandes dessinées.

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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/levaporee-de-fanny-chiarello-et-wendy-delorme-une-rupture-amoureuse-et-des-renaissances-11091237

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