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Règles, bien-être et performance : des clubs de football renoncent au short blanc

30 Octobre 2022, 23:43pm

Publié par hugo

Règles, bien-être et performance : des clubs de football renoncent au short blanc
L'Anglaise Beth Mead tente d'arrêter le ballon pendant le quart de finale de l'Euro 2022 de football féminin entre l'Angleterre et l'Espagne au stade Falmer de Brighton, le 20 juillet 2022. Trois mois plus tard, le short blanc n'est plus de mise dans certains clubs de football féminin qui veulent aider leurs joueuses à se sentier à l'aise dans la pratique de leur sport en période de règles.
L'Anglaise Beth Mead tente d'arrêter le ballon pendant le quart de finale de l'Euro 2022 de football féminin entre l'Angleterre et l'Espagne au stade Falmer de Brighton, le 20 juillet 2022. Trois mois plus tard, le short blanc n'est plus de mise dans certains clubs de football féminin qui veulent aider leurs joueuses à se sentier à l'aise dans la pratique de leur sport en période de règles.
©AP Photo/Alessandra Tarantino
27 JUIL 2022
 Mise à jour 27.10.2022 à 10:46 par 
TerriennesLiliane Charrier
C'est la petite phrase d'une footballeuse sur le short blanc imposé, "pas pratique" pour les sportives de haut niveau, qui a brisé le silence pendant l'Euro-2022. Avoir ses règles, cela peut être gênant, fatigant, voire handicapant, pour près de 9 sportives sur 10, selon un rapport de l'Institut national du sport. Les clubs commencent à prendre des mesures.
A Manchester City, les shorts de l'équipe féminine ne seront plus blancs : "Du fait des remarques faites par des joueuses et du thème sous-jacent des femmes qui ne souhaitent pas porter de shorts blancs quand elles ont leurs règles, nous avons décidé de changer les tenues à la disposition de nos joueuses... A partir de la saison 2023-24, nous ne fournirons plus de shorts blancs à nos sportives", déclare le club et son équipementier.

Ils veulent ainsi "soutenir (les joueuses) et créer le meilleur environnement possible pour qu'elles se sentent à l'aise et puissent évoluer à leur meilleur niveau".


Avant Manchester City, West Bromwich Albion et Stoke, qui évoluent au troisième échelon du football féminin, avaient annoncé, après consultation de leurs joueuses, que leurs shorts seraient désormais bleu marine et rouge.

Le short blanc, c'est très joli, mais ce n'est pas pratique quand on est dans cette période du mois.

Beth Mead, footballeuse

Le sujet a été soulevé par l'attaquante de l'équipe d'Angleterre, Beth Mead, en plein Euro féminin 2022. Début juillet, elle expliquait que la question avait été abordée avec le fournisseur des tenues de la sélection nationale. Porter un short blanc, "c'est très joli, mais ce n'est pas pratique quand on est dans cette période du mois" : avec cette phrase, la championne déclanchait une prise de conscience inédite sur un sujet jusqu'à présent peu évoqué. 

Beth Mead avait aussitôt reçu le soutien d'autres sportives, comme la capitaine des Bleues Wendie Renard, qui réagissait à la demande des Lionesses de changer de couleur de short : "C'est vrai que c'est pas mal, parce que ce n'est pas évident de jouer avec un short blanc... On s'adapte, on est des joueuses de haut niveau et malheureusement, nous avons ça. Ça fait partie de notre vie. Mais c'est vrai que c'est une bonne chose, je félicite les Anglaises d'avoir pris l'initiative. Et s'ils peuvent faire de même pour nous, ce serait cool", déclarait-elle.


Règles et sport : mode d'emploi
Au-delà de la couleur du short, la question des règles chez les sportives de haut niveau n'est désormais plus taboue : entraîneurs et instances dirigeantes se sont emparé du sujet, tant pour des questions de performance que pour des considérations de bien-être mental et physique.

L'Insep (Institut national du Sport, de l'expertise et de la performance) a ainsi publié en avril un guide de 32 pages intitulé "Les cycles, les règles, la contraception et la performance". Écrit par Carole Maître, gynécologue à l'Insep et vice-présidente de la commission médicale du CNOSF (Comité national olympique et sportif français), il répond à onze questions, dont "Suis-je moins performante lors de certaines périodes du cycle?" ou "Qu'est-ce que je risque à ne pas avoir mes règles?"

Avoir ses règles ou ne pas les avoir ?
"Les règles peuvent être un problème si elles sont négligées, mais si c'est bien géré, ce n'est pas incompatible avec une carrière de sportive, affirmait la docteure Laure Jacolot dans un entretien à Ouest-France en mars 2018. En période de règles, l'état hormonal provoque une fatigue certaine. Les règles peuvent engendrer des douleurs plus ou moins importantes qui ont des répercussions sur le jeu. C'est pour ça que certaines sportives font en sorte, en période de compétition, de ne pas avoir leurs règles", avait-elle précisé. 

Pour Virginie Nicaise, enseignante-chercheuse au laboratoire VIS (Vulnérabilité et innovation dans le sport), à l'UFR STAPS de Lyon I, "tout ça dépend des individus, de comment elles réagissent" notamment à la douleur et aux règles abondantes. Certes, ajoute l'universitaire, on peut "anticiper avant une compétition" en enchaînant les plaquettes de pilules contraceptives, mais quid de celles qui n'en prennent pas, en raison de leur jeune âge ou de leur orientation sexuelle  ?


La triade ou le syndrome RED-S
Il existe un problème plus grave, qui concerne environ 5% des sportives de haut niveau : le syndrome RED-S (Relative Energy Deficiency in Sport), ancienne "triade de la sportive". Cette pathologie découle de troubles du comportement alimentaire, constatés "dans les sports d'endurance, mais également dans ceux à catégorie de poids, comme le judo, et esthétiques, comme la gymnastique", selon la docteure Jacolot, en charge du suivi médical des skippers du Pôle Finistère.

S'ensuit une aménorrhée, soit une absence de règles, qui peut provoquer une ostéoporose, engendrant "sept fois plus de risque d'avoir une fracture de fatigue", précise la médecin du sport. Plus grave: la diminution du "profil lipidique" entraîne aussi "un risque plus important de faire un infarctus".


De l'importance de la mixité de l'encadrement
Dans les sports collectifs, les règles ont par ailleurs une conséquence sur la vie de groupe : "Durant les deux mois où les filles sont H24 ensemble, on remarque une certaine régulation et on se retrouve souvent avec des blocs de filles qui ont leurs règles en même temps", note Emmanuel Fouchet, manager de l'équipe de France féminine de volley.

Cela reste plus facile de parler tampons, serviettes hygiéniques ou douleurs menstruelles avec une femme, d'où l'importance de la mixité dans les encadrements techniques.

Virginie Nicaise, chercheuse au laboratoire Vulnérabilité et innovation dans le sport

Et il arrive parfois que la nature joue des tours. "Une joueuse marchait sur l'eau dix jours avant l'Euro-2019 et deux semaines après, elle était au fond du seau, raconte encore le patron des volleyeuses françaises. On s'est demandé si on avait mal fait pendant la préparation puis on s'est rendu compte après qu'elle était enceinte".  La grossesse "avait déréglé complètement sa biologie interne, explique-t-il. Avec le dérèglement hormonal, elle a 'surperformé' puis est tombé dans le creux de la vague".

Pour Virginie Nicaise, il est vrai que "la parole des sportives s'est libérée, et l'écoute et la sensibilité des staffs, notamment masculins, se sont améliorées". Mais, insiste-t-elle, "ça reste plus facile pour une sportive de parler tampons, serviettes hygiéniques ou douleurs menstruelles avec une femme" qu'avec un homme, d'où "l'importance de la mixité dans les encadrements techniques".
 

Lire aussi dans Terriennes : 

► Jouer au basket pour lutter contre le tabou des règles au Togo
► Rio 2016 - Quand la nageuse Fu Yuanhui brise le tabou des règles dans le sport
► Tchad : fabriquer ses serviettes hygiéniques pour pouvoir aller à l'école
► Précarité menstruelle : le défi d'une influenceuse sur Instagram, de la polémique à la bonne action
► Des tampons gratuits contre la précarité financière liée aux règles : l’Ecosse à l'avant-garde. Et ailleurs ?
► La première boutique spécialisée en menstruations ouvre ses portes en Suisse

TerriennesLiliane Charrier
 Mise à jour 27.10.2022 à 10:46
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/regles-bien-etre-et-performance-des-clubs-de-football-renoncent-au-short-blanc-465325

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Non au tourisme sexuel. Acheter du sexe n’est pas un sport !,femmes,sexes,foot,bresil,

24 Juin 2014, 22:16pm

Publié par hugo

PASSEZ À L’ACTION AUJOURD’HUI !
Non au tourisme sexuel. Acheter du sexe n’est pas un sport !
Campagne pour éradiquer le Tourisme Sexuel ainsi que l’Exploitation Sexuelle à l’égard de la Coupe du Monde Brésil 2014 Et les Jeux Olympiques 2016
Posté le 20 juin 2014


Non au tourisme sexuel. Acheter du sexe n'est pas un sport !
Le Brésil sera l’hôte de la coupe du monde du 12 Juin au 13 Juillet 2014 et les Jeux Olympiques d’été en 2016. Il est prévu qu’environ 600,000 touristes assisteront à la Coupe du Monde.


Tandis que la plupart des touristes apprécient la beauté du Brésil, ses plages et ses sites d’intérêt, de nombreuses personnes voyagent au Brésil pour exercer le tourisme sexuel ou bien, pendant qu’ils assistent à ce type de grands événements sportifs, pour exploiter les femmes et les enfants dans le commerce du sexe.


Le Brésil est un des pays d’Amérique Latine avec le taux le plus élevé du tourisme sexuel.


Pour dire non au tourisme sexuel à l’égard de la coupe du monde Brésil 2014 et les Jeux Olympiques 2016, rejoinez cette campagne de la Coalition contre la traite des femmes et des filles en Amérique latine et dans les Caraïbes (Coalición contra el Tráfico de Mujeres y Niñas en América Latina y el Caribe - CATWLAC).

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5 choses à savoir avant de regarder la Coupe du monde au Brésil,foot,

24 Juin 2014, 18:33pm

Publié par hugo

Accueil Informez-vous Les actus 5 choses à savoir avant de regarder la Coupe du monde au Brésil
5 choses à savoir avant de regarder la Coupe du monde au Brésil


5 choses à savoir avant de regarder la Coupe du monde au Brésil
[10/06/2014]


Dans quelques jours s’ouvre la Coupe du monde 2014. Cet événement populaire se déroule dans un des temples du ballon rond : le Brésil. Au nom du football, les violations des droits humains dans ce pays se sont multipliées.


La liberté d'expression et le droit de manifestation sont menacés
La présence d’un certain nombre de propositions de loi « antiterroristes » draconiennes, actuellement devant le Parlement, témoignent de l'intention des autorités d'écraser toute manifestation, même pacifique, dans le pays. Des menaces pèsent maintenant gravement au Brésil sur la liberté d’expression et de réunion.


Les militaires et les forces de police sont dans les favelas
Les forces militaires et les forces de police occupent les favelas de Rio De Janeiro. De nombreuses interrogations surviennent quant à un recours excessif à la force et au contrôle des communautés par l’armée.


Des populations ont été expulsées pour les chantiers de la Coupe du monde
Les autorités brésiliennes ont expulsé des populations à Rio de Janeiro avec un mépris total envers les droits humains. Ces expulsions ont été réalisées pour construire les infrastructures pour la Coupe du monde et pour les Jeux Olympiques de 2016.


La police a carte blanche pour arrêter les manifestants
L’année dernière la police a fait usage d’une force excessive, blessant de nombreux manifestants. Au lieu de former la police à réagir de façon adéquate face à des manifestations pacifiques, les autorités brésiliennes préfèrent criminaliser l’action des manifestants.La police a alors carte blanche pour arrêter les manifestants et les placer en détention.


La Coupe du monde 2014 aura des conséquences pour la liberté d’expression au Brésil
Ces derniers mois, de nouveaux textes de loi qui représentent une menace pour la liberté d’expression ont été déposés. Cela ne concerne pas uniquement la Coupe du Monde : tout ceci aura des conséquences à long terme pour toute manifestation pacifique dans le pays.






Dans 12 villes du Brésil, les autorités fédérales et des États sont en train d'adopter des mesures spéciales concernant la sécurité publique et le maintien de l'ordre pendant les événements. D'après les prévisions, des milliers de personnes devraient exercer leur droit de manifester pacifiquement et descendre dans la rue.


Allez plus loin
Lire notre rapport : "Brésil. « Ils utilisent une stratégie de la peur » Le Brésil doit protéger le droit de manifester"
Index AI : AMR 19/005/2014
Date de publication : 5 juin 2014


expulsions forcées, liberté d’expression, Brésil
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Sexe, foot et exploitation : les dessous du Mondial, loin d'être chics,femmes,sexes,

24 Juin 2014, 16:59pm

Publié par hugo

Sexe, foot et exploitation : les dessous du Mondial, loin d'être chics
Publié le 20-06-2014 à 18h34 - Modifié le 21-06-2014 à 10h15
32 réactions | 18489 lu
Temps de lecture Temps de lecture : 5 minutes
Avatar de Carine Delahaie et Sabine Salmon
Par Carine Delahaie et Sabine Salmon
Présidente de Femmes solidaires et rédactrice en cheffe de Clara-magazine
LE PLUS. Chaque Coupe du monde favorise-t-elle le tourisme sexuel ? Fortaleza, la ville qui accueille le Mondial cette année, est en tout cas considérée comme la capitale brésilienne de la prostitution. Carine Delahaie, rédactrice en cheffe de "Clara-magazine" et Sabine Salmon, présidente de l'association Femmes solidaires, dénoncent cette exploitation organisée.
Édité par Rozenn Le Carboulec
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Deux personnes prostituées à Belo Horizonte, au Brésil, le 25/04/13 (A.VANDERLEI/AFP)

Depuis le Mondial de foot de 2006, l’association Femmes solidaires, mouvement féministe d’éducation populaire mobilisé pour l’éradication des violences sexistes envers les femmes, s’engage à chaque événement sportif international au côté de la Coalition contre le trafic des femmes (CATW). Ensemble, nous dénonçons la prostitution institutionnalisée et organisée lors des grands rendez-vous sportifs.

À chaque Mondial, nous dénonçons la prostitution organisée

Les pays accueillant le Mondial ne sont pas choisis au hasard.

En 2006, à l’occasion du Mondial, Femmes solidaires demandait à Zinédine Zidane, héros de 1998, de prendre position contre la prostitution de masse dans des "bordels" aux abords des stades allemands. À l’époque, 40.000 femmes des pays d’Europe centrale et de l’Est auraient été "déportées" vers l’Allemagne pour être prostituées. L’Allemagne, ce pays qui a légalisé et réglementé la prostitution en 2001, constate une augmentation de 70% du trafic d’êtres humains. [1]

Notre lettre était restée sans réponse.

En 2010, nous demandions au coach de l’équipe de France, Raymond Domenech, de ne pas sélectionner dans ses effectifs deux joueurs s’étant rendus coupables de relations sexuelles tarifées avec une jeune femme, mineure au moment des faits. Un des deux joueurs a été retenu dans la sélection finale en partance pour l’Afrique du Sud, un pays également réglementariste, où cette fois les jeunes filles ont été livrées depuis l’Europe centrale et l’Afrique de l’Ouest plusieurs mois à l’avance.

L’un de ces deux joueurs est de nouveau sélectionné en 2014. On peut se demander quel sens a pour ces stars du ballon rond et les instances de la FFF de contourner la loi française en toute impunité. Notre interpellation était restée sans réponse ni du sélectionneur, ni de la fédération.

Prendre position contre l'exploitation sexuelle

En 2014, nous dénonçons une fois de plus la prostitution organisée dans le pays hôte de la Coupe du monde : le Brésil.

En 2002, le ministère du Travail et de l’Emploi du Brésil a inclus la prostitution dans la liste des métiers autorisés pour les personnes ayant plus de 18 ans. Il devient ainsi un pays d’origine, de transit et de destination pour les femmes, les hommes et les enfants victimes de la traite sexuelle.

Les rapports sur les enfants victimes de cette violence montrent que leur nombre est particulièrement élevé dans la partie Nord-Ouest du pays, à Fortaleza, un des lieux de la Coupe du monde. Les touristes qui ont recours à la prostitution infantile arrivent fréquemment d’Europe et des États-Unis, mais la demande de prostitution locale prévaut. Beaucoup des personnes transgenres brésiliennes sont aussi fortement exploitées dans le commerce sexuel. [2]

Les 32 pays qui participent à la Coupe du monde 2014 au Brésil, dont la France et le Brésil, ont pourtant ratifié les conventions et/ou les protocoles internationaux [3] contre la traite des êtres humains. Nous demandons à ces pays de prendre officiellement position contre l’exploitation sexuelle des êtres humains et de mettre en conformité les termes des textes ratifiés et leurs lois nationales. Cette requête demeurera-t-elle une fois de plus sans réponse ?

La planète foot délivre un message mondial

Pourquoi dénoncer particulièrement la prostitution lorsqu’elle est concomitante aux événements sportifs et particulièrement au Mondial de foot ?

Le sport a valeur d’identification pour la jeunesse. Les sportifs sont les héros des temps modernes. Plusieurs années de suite, Zinédine Zidane a été la personnalité préférée des Français tout comme Yannick Noah. Tous deux combattent le racisme et encouragent les valeurs d’égalité et la diversité culturelle.

Inversement, la lutte contre le sexisme et les violences qui en résultent ne sont presque jamais mis en exergue par les sportifs. L’homophobie et la prostitution ne sont pas considérées comme des fléaux sur les bancs de touche et les troisièmes mi-temps.

Ainsi, la dénonciation de la prostitution par des instances (FIFA, FFF, Comité international olympique…) serait une nouveauté planétaire si elle avait lieu cet été. Un message clair serait envoyé à tous les jeunes garçons : acheter le corps des femmes n’est pas acceptable. Au lieu de cela, le monde du ballon rond, en banalisant la prostitution, encourage le trafic transnational de femmes et d’enfants.

La prostitution prospère sur des chimères

La prostitution n’est pas une fatalité. Elle s’inscrit dans le continuum des violences qui prospèrent sur la transmission millénaire de stéréotypes sexistes.

Par exemple, la prostitution loin de faire baisser le nombre de viols les encourage en proposant un modèle de rapports sociaux basés sur la domination de genre : la grande majorité des personnes prostituées sont des femmes (80%) et la quasi-totalité des clients (98%) sont des hommes. [1]

Pour combattre efficacement la prostitution, il faut tordre le coup à ces stéréotypes. La demande peut être réduite par la pédagogie. Le mythe de la prostitution indispensable est une chimère.




Les besoins sexuels des hommes ne sont pas plus importants que ceux des femmes. Aujourd’hui nous le savons, cette affirmation basée sur une imprégnation culturelle plaçant les hommes en mâles dominants et les femmes en femelles dominées est erronée et ne se base sur aucun fait scientifique établi. Dans le règne animal, cette théorie a été retenue plus par anthropomorphisme que par une observation et une analyse objective des rapports mâle/femelle dans une même espèce. [4]

Dans les pays réglementaristes comme le Brésil, il est encore plus difficile aux personnes prostituées de porter plainte pour violences quand leurs clients sont aussi des policiers qui ont recours à la prostitution en toute légalité. L’impunité devient totale et la loi se range du côté des proxénètes et des clients.

De ce point de vue, un article publié par l’hebdomadaire "Spiegel", au printemps 2013, annonçait que l’Allemagne, avec ses 3500 maisons closes dans lesquelles les filles "faisaient" jusqu’à 40 clients par jour, devenait le "plus grand bordel" d’Europe. Un débouché économique formidable pour les trafiquants heureux quand on sait que dans ce pays la prostitution génère 14,5 milliards d’euros par an.

Acheter du sexe n’est pas un sport

Beaucoup de réglementaristes, dont les Verts allemands et français, tentent de promouvoir une vision artisanale de la prostitution qui ne prend pas en compte la majorité des femmes trafiquées à grande échelle qui atterrissent sur les trottoirs des grandes villes. Dans ce contexte légal, au Brésil la prostitution risque d’atteindre une fois de plus des taux record pendant la Coupe du monde 2014.

La loi brésilienne définie la traite comme un délit, elle sanctionne les auteurs du trafic d’êtres humains à destination de l’exploitation sexuelle dont le tourisme sexuel infantile. Inversement, elle n’inquiète pas les clients de personnes prostituées (fussent-elles mineur-es). En 2006, une étude de l’université de Brasilia montrait qu’environ un quart des destinations touristiques du Brésil sont actives en matière de tourisme sexuel. Environ 500.000 filles et garçons sont déclarés "vendus" chaque année dans le tourisme sexuel et le Brésil devient un des pays au taux le plus élevé de jeunes prostitué-es dans le monde entier.

Il est temps de regarder en face les dessous du sport à l’échelle internationale. L’amour du foot ne doit pas occulter le traitement inhumain de femmes, de fillettes et de jeunes garçons qui se cache derrière le Mondial. Nous attendons un signe fort des dirigeants sportifs, en publiant, en postant, en tweetant :

Acheter du sexe n’est pas un sport.


----------------------------------------------------------------
[1] Mission d’information de l’Assemblée nationale de 2011 menée par Daniel Bousquet et Guy Geoffroy.
[2] Sources : enquêtes menées par la CATW, Coalition against trafficking in women.
[3] Convention de 1948, Convention pour l’élimination de toutes violences faites aux femmes de 1979 et le Protocole de Palerme de 2000.
[4] Voir entre autres les travaux de Clémentine Vidal, chercheuse à l’Université de Saint-Etienne concernant les oiseaux ou de Donna Haraway, féministe biologiste.



Sur le web: Mondial 2014: les femmes aussi apprécient le football - 24/06


Mondial 2014: les femmes aussi...Mondial 2014: les femmes aussi apprécient le football - 24/06en cours
Mondial 2014: La "Coupe des...Mondial 2014: La "Coupe des peuples" rêvée d'une favela
Devant les matches de la coupe du...Devant les matches de la coupe du monde de football, faut-il déguster le vin officiel du Mondial ?
Mondial 2014: au Brésil, la Coupe...Mondial 2014: au Brésil, la Coupe du Monde passe avant tout - 12/06
7 jours BFM: Coupe du monde au...7 jours BFM: Coupe du monde au Brésil: les révoltés du Mondial – 07/06
Etats-Unis: des milliers de femmes...Etats-Unis: des milliers de femmes victimes du trafic sexuel
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C'est le foot qui n'aime pas les femmes (et non l'inverse),femmes,sport,foot,

19 Juin 2014, 19:08pm

Publié par hugo

> SPORT
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pays par pays
Sur le web
The Daily Telegraph
- L'article original (en anglais)
Dossiers
Le stade de Maracana, à Rio de Janeiro, derrière le Christ Rédempteur, symbole de la ville - AFP/Yasuyoshi Chiba
Planète foot
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Les Anglais plus blasés que jamais
MONDIAL 2014
C'est le foot qui n'aime pas les femmes (et non l'inverse)


Il ne faut pas se tromper, fustige cette chroniqueuse britannique, elle-même passionnée de ballon rond : ce n'est pas que les femmes n'aiment pas le foot, c'est ce milieu qui regorge de commentateurs et spectateurs tous plus sexistes les uns que les autres.
THE DAILY TELEGRAPH | BRYONY GORDON
19 JUIN 2014| 0

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Un supportrice anglaise lors d'un match de football entre l'équipe féminine d'Angleterre et celle du Brésil, pendant les JO de Londres, le 31 juillet 2012 - AFP/Khaled Desouki Un supportrice anglaise lors d'un match de football entre l'équipe féminine d'Angleterre et celle du Brésil, pendant les JO de Londres, le 31 juillet 2012 - AFP/Khaled Desouki
Le chauffeur du taxi que j'ai pris jeudi dernier était tout excité par le début de la Coupe du monde et remarqua que ce n'était pas mon cas. Il faut dire qu'il était 7 heures du matin et il n'y a jamais rien qui m'excite à cette heure-ci. “J'imagine que vous allez vous taper un mois à jouer 'les veuves de la Coupe du monde', déclara-t-il. Il va falloir que vous trouviez quoi faire pendant que votre mari est collé à la télé.”


Je lui aurais bien mis un carton rouge à ce moment-là. J'aurais pu grimper sur le siège passager et lui tacler des deux pieds une partie délicate de son anatomie, mais, comme je l'ai dit, il était 7 heures du matin. Je me contentai de pousser un “Peuh!” sarcastique et de faire semblant de recevoir soudain un message urgent sur mon téléphone, un rendez-vous avec la manucure peut-être ou un message d'une amie à propos d'un nouveau rouge à lèvres.


Canettes de bière


Plus tard, j'ai souhaité lui avoir dit ceci : ce n'est pas mon mari qui a fait la queue devant le Camp Nou quand nous étions en vacances à Barcelone pour avoir des billets pour un match de la Ligue des champions contre l'Inter de Milan. Non, c'est moi. Je ne lui ai pas dit non plus que mon mari se moque éperdument du football ni que mon enthousiasme adolescent pour ce sport a été au fil des années piétiné par des hommes comme lui, qui pensent que, si on montre une photo d'une équipe de football à une femme, son petit cerveau délicat va se mettre à surchauffer puis se dérégler complètement.


Je ne lui ai pas dit que la règle du hors-jeu était facile à comprendre et qu'une chose qu'on peut expliquer avec une salière et une poivrière n'a rien de sorcier. Inutile : je suis une femme, donc je suis forcément une veuve de la Coupe du monde, destinée à remplir les vides entre maintenant et le 13 juillet, jour de la finale, en faisant la vaisselle et en veillant à ce que toutes les canettes de bière soient jetées dans la poubelle à recycler. J'aurais aimé lui avoir dit ceci : les femmes ne détestent pas le football, mais le football, lui, déteste bien les femmes.


Minishorts


Il y a dix ans seulement, Sepp Blatter, le président de la FIFA, avait suggéré que les footballeuses portent des minishorts pour attirer les téléspectateurs. Manchester United n'a toujours pas pris la peine de constituer une équipe féminine. Sir Alex Ferguson [l'ex-entraîneur du club] a déclaré en plaisantant, lors d'un entretien en mars 2013, que la directrice de la communication du club avait réussi à “sortir de la cuisine” – et c'était justement la Journée internationale de la femme. Si Amy Fearn est devenue la première femme à arbitrer une rencontre de la Coupe d'Angleterre en novembre dernier, cela n'est pas allé sans mal. Il suffit d'écouter les commentaires de l'entraîneur de Luton Town en 2006, alors qu'on lui demandait ce qu'il pensait du fait qu'elle officie lors d'un match : “Elle ne devrait pas être là. Je sais que ça fait sexiste, mais je suis sexiste. C'est pas du football de jardin, les bonnes femmes n'ont rien à y faire.”


Voilà ce qu'on entend, de Luton Town au Paris Saint-Germain, dont Laurent Blanc, l'entraîneur, a récemment demandé à Johanna Frändén, du quotidien suédois Aftonbladet, si elle comprenait bien les règles du jeu. La journaliste a déclaré que ces propos étaient “loin d'être les plus monstrueux ou choquants” qu'elle ait entendus et qu'ils reflétaient “un secteur où les interviews sont menées par des hommes avec des hommes depuis la nuit des temps – et où les femmes sont toujours des éléments exotiques au sein de la grande famille masculine du football”.


Poupées Barbie


Si on est convaincu que la Coupe du monde est une fête du football qui s'adresse à tout le monde, il n'est tout simplement pas correct d'ignorer la moitié de la population. “On n'espère pas grand chose”, avait déclaré Gary Lineker avant le match de samedi contre l'Italie, en oubliant de préciser que, six heures auparavant, les Anglaises avaient battu les Biélorusses par 3 à 0 et conservé ainsi leur record de 100% de victoires dans les qualifications pour la Coupe du monde.


Bien entendu il n'est pas juste de dire que les femmes ne sont pas représentées dans le football. Elles sont représentées – par les WAGS [femmes et copines des joueurs] et par ces présentatrices de Sky Sports qui ressemblent à des poupées Barbie. Ces femmes ne connaissent peut-être pas grand-chose au football, mais vous pouvez parier qu'elles n'ont pas été choisies pour leur capacité d'analyse du taux de passes décisives d'Andrea Pirlo dans les trente derniers mètres.


La Fifa avait choisi le mannequin brésilien Fernanda Lima pour procéder au tirage au sort des groupes de la Coupe du monde et on a annoncé hier que ce serait le supermodèle Gisele Bündchen qui remettrait le trophée au vainqueur. Aucune mention de la Brésilienne Marta Vieira da Silva qui est connue pour être la meilleure footballeuse au monde. Eh oui, voilà comment le “beau jeu” voit le beau sexe : comme un bel ornement qu'on regarde avec concupiscence mais qu'il ne faut surtout pas prendre au sérieux. Il n'est pas étonnant que nous soyons si nombreuses à finir par lui donner un carton rouge.





CDMretourDossier.jpg
THE DAILY TELEGRAPH | BRYONY GORDON
19 JUIN 2014| 0

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Supporters handicapés agressés, le PSG menacé d'exclusion ?,handicape,foot,sport,

9 Juin 2014, 01:51am

Publié par hugo

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Supporters handicapés agressés, le PSG menacé d'exclusion ?
Supporters handicapés agressés, le PSG menacé d'exclusion ?


Résumé : Insultes et jets de projectiles sur des supporters anglais handicapés lors d'un match PSG/Chelsea le 2 avril 2014. Le ministre anglais s'indigne et demande l'exclusion du club parisien. Verdict de l'UEFA le 17 juillet prochain.

Par Handicap.fr / E. Dal'Secco le 03-06-2014
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L'affaire a fait grand bruit dans les medias sportifs. Il y est pourtant question de handicap. Ou plutôt de comportement à l'égard du public handicapé. Cela se passe dans les tribunes du PSG, au Parc des Princes, le 2 avril 2014, à l'occasion d'un match aller de la Ligue des champions. A l'affiche : PSG/ Chelsea.


Jets d'objets en tous genres
Un emplacement est réservé aux spectateurs en fauteuil roulant, en limite du terrain. Juste en contrebas de la tribune des supporters du PSG, réputés « animés » ! Cette fois-ci, (une fois encore ?), l'esprit sportif est resté dans les vestiaires. Cinq supporters londoniens handicapés et leurs accompagnateurs affirment avoir été pris pour cible. Jets de bouteilles en plastique, de pièces, de crachats et de chewing-gums, insultes en tous genres… Accompagnée de son mari, Lisa Hayden, se plaint d'avoir vécu un véritable « enfer ».


Le ministre anglais exprime son dégoût
Un acharnement qui n'est pas du goût de l'UEFA (Union européenne des associations de football) ; elle s'est saisie de cette affaire qui pourrait bien valoir quelques soucis au Paris Saint-Germain. De son côté, Mike Penning, ministre anglais en charge des personnes handicapées, a exprimé son dégoût et demandé l'exclusion du PSG de la prochaine édition de la Ligue des champions, exigeant que le club accorde une vraie place dans ses tribunes à tous les supporters en situation de handicap. Ironie du sort, ces emplacements « à risque » sont également reprochés à plusieurs clubs anglais et alimentent plus globalement le débat sur l'accessibilité des stades.


Verdict le 17 juillet
Dans une interview accordée à France Info, Alain Rochon, président de l'APF, s'indigne lui aussi et attend de Ségolène Neuville, ministre française déléguée aux personnes handicapées, qu'elle prenne position ! Une réponse sera donnée le 17 juillet 2014, date à laquelle l'instance européenne du football doit se prononcer… Le double champion de France en titre tomberait alors sous le coup de l'article 14 des règlements disciplinaires de l'UEFA, qui proscrit « le racisme, la discrimination ou tout autre type de propagande ». Le PSG risque une fermeture partielle du Parc des Princes pour le premier match à domicile de sa prochaine campagne en Ligue des champions, rappelle la BBC.


Symbole futuriste et comportements archaïques
A quelques jours de l'ouverture du mondial de football au Brésil, qui promet d'accorder une place symbolique au handicap puisque le coup d'envoi sera donné par une personne handicapée équipée d'un exosquelette (lire article en lien ci-dessous), on se dit qu'en dépit d'innovations technologiques futuristes, dans les stades de foot, certains en sont encore à l'âge de pierre…


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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"


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