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Afghanistan: dans les écoles clandestines, les filles défient les talibans

13 Août 2022, 04:43am

Publié par hugo

 Afghanistan: dans les écoles clandestines, les filles défient les talibans
Des jeunes filles étudient dans une école clandestine, en Afghanistan, le 25 juillet 2022
Des jeunes filles étudient dans une école clandestine, en Afghanistan, le 25 juillet 2022
afp.com - Daniel LEAL
10 AOÛ 2022
 Mise à jour 10.08.2022 à 17:32 
Par Jay DESMUKH avec Emma CLARK et Aysha SAFI
 AFP 
© 2022 AFP
Nafeesa a trouvé l'endroit idéal pour cacher ses manuels scolaires: dans la cuisine, où les hommes s'aventurent rarement, et à l'abri du regard désapprobateur de son frère taliban.

"Les garçons n'ont rien à faire dans la cuisine, alors j'y range mes livres", explique Nafeesa, 20 ans, qui fréquente une école clandestine dans un village rural de l'est de l'Afghanistan.

"Si mon frère l'apprenait, il me battrait", lance-t-elle.

Des centaines de milliers de filles et de jeunes femmes afghanes comme Nafeesa sont privées de toute possibilité de suivre une scolarité depuis le retour au pouvoir des talibans à Kaboul il y a un an.

Les fondamentalistes islamistes ont imposé de sévères restrictions aux filles et aux femmes afin de les soumettre à leur conception intégriste de l'islam.

Elles ont été largement exclues des emplois publics et ne sont pas autorisées à faire de longs trajets sans être accompagnées d'un proche parent masculin.

Elles doivent se couvrir entièrement en public, y compris le visage, idéalement avec la burqa, un voile intégral avec une grille en tissu au niveau des yeux, largement porté dans les régions les plus isolées et conservatrices du pays.

Avant même le retour au pouvoir des talibans, l'immense majorité des Afghanes étaient déjà voilées, ne serait-ce qu'avec un foulard lâche.

Pour les talibans, en règle générale, les femmes ne doivent quitter leur domicile qu'en cas d'absolue nécessité.

Mais la privation sans doute la plus brutale a été la fermeture en mars des écoles secondaires pour filles dans de nombreuses régions, juste après leur réouverture pourtant annoncée de longue date.

En dépit des risques et parce que la soif d'apprendre reste intacte, des écoles clandestines ont rapidement vu le jour à travers tout le pays, souvent dans les pièces de maisons privées ordinaires.

Des journalistes de l'AFP ont pu se rendre dans trois d'entre elles, à la rencontre des élèves et des enseignantes, dont les prénoms ont été modifiés pour préserver leur sécurité.

Voici leur histoire.

- "Nous voulons la liberté " -

A 20 ans, Nafeesa étudie encore les matières du secondaire, mais le système éducatif afghan a été bouleversé par des décennies de guerres dans le pays.

Seules sa mère et sa sœur aînée savent qu'elle suit des cours. Pas son frère, qui a combattu dans les montagnes pendant des années avec les talibans contre l'ancien gouvernement et les forces étrangères, et n'est rentré chez lui qu'après la victoire des islamistes en août dernier.

Le matin, il lui permet de fréquenter une madrassa pour étudier le coran, mais l'après-midi, à son insu, elle se faufile dans une salle de classe clandestine organisée par l'Association révolutionnaire des femmes d'Afghanistan (RAWA).

"Nous avons accepté ce risque, sinon nous resterions sans éducation", explique Nafeesa.

"Je veux être médecin (...) Nous voulons faire quelque chose pour nous-mêmes, nous voulons avoir la liberté, être utile à la société et construire notre avenir", clame la jeune femme.

Lorsque l'AFP s'est rendue à son cours, Nafeesa et neuf autres filles discutaient de la liberté d'expression avec leur enseignante, assises côte à côte sur un tapis et lisant à tour de rôle un manuel à haute voix.

Pour se rendre en classe, elles quittent souvent leur maison des heures plus tôt, empruntant des itinéraires différents pour éviter d'être remarquées, dans une région où les pachtounes sont l'ethnie majoritaire - comme au sein des talibans -, de tradition patriarcale conservatrice.

Si un combattant taliban leur demande où elles vont, les filles répondent qu'elles sont inscrites dans un atelier de couture, et elles cachent leurs manuels scolaires dans des sacs à provisions ou sous leurs abayas (ample robe noire).

Non seulement elles prennent des risques, mais elles font aussi parfois des sacrifices, comme la sœur de Nafeesa, qui a abandonné l'école pour déjouer les soupçons que son frère pourrait avoir.

- Pas justifié par l'islam -

Selon les érudits religieux, rien dans l'islam ne justifie l'interdiction de l'enseignement secondaire pour les filles.

Un an après leur arrivée au pouvoir, les talibans insistent toujours sur le fait que les cours seront autorisés à reprendre, sans toutefois donner de calendrier.

La question a divisé le mouvement. Selon plusieurs sources interrogées par l'AFP, une faction radicale qui conseille le chef suprême des talibans, Hibatullah Akhundzada, s'oppose à toute scolarisation des filles, ou au mieux, souhaite qu'elle soit limitée aux études religieuses et aux cours pratiques tels que la cuisine et la couture.

L'explication officielle de l'arrêt du secondaire, avancée depuis le début, est qu'il s'agit d'une simple question "technique", et que les filles reprendront le chemin des collèges et lycées dès qu'un programme établi sur les règles islamiques sera défini.

Aujourd'hui, les filles vont toujours à l'école primaire et, jusqu'ici, les étudiantes peuvent fréquenter l'université, même si les cours y sont non mixtes.

Mais sans diplôme d'études secondaires, les adolescentes ne pourront pas passer les examens d'entrée à l'université.

Les promotions actuelles d'étudiantes du supérieur pourraient être les dernières du pays dans un avenir proche.

- "Génération sacrifiée" -

Pour le chercheur Abdul Bari Madani, "l'éducation est un droit inaliénable dans l'islam, pour les hommes comme pour les femmes", dit-il à l'AFP.

"Si cette interdiction continue, l'Afghanistan retournera à l'époque médiévale (...) Une génération entière de filles sera sacrifiée", s'inquiète-t-il.

C'est cette peur de perdre une génération qui a poussé l'enseignante Tamkin à transformer sa maison de Kaboul en école.

La quadragénaire a failli elle-même être sacrifiée, quand elle a été forcée d'arrêter ses études lorsque les talibans ont exercé pour la première fois le pouvoir, de 1996 à 2001, et qu'ils avaient alors interdit la scolarisation de toutes les filles.

Il a fallu des années à Tamkin pour se former elle-même, en autodidacte, et devenir enseignante avant d'être privée de son travail au ministère de l'Éducation, quand les talibans sont revenus au pouvoir en août dernier et ont renvoyé à leur domicile les femmes exerçant un emploi public, à quelques exceptions près.

"Je ne voulais pas que ces filles soient comme moi", explique Tamkin à l'AFP, les larmes aux yeux. "Elles doivent avoir un meilleur avenir", plaide-t-elle.

Avec le soutien de son mari, elle a d'abord transformé un débarras en salle de classe.

Puis elle a vendu une vache familiale pour pouvoir acheter des livres scolaires, car la plupart de ses élèves viennent de familles pauvres et n'ont pas les moyens de s'en payer.

Aujourd'hui, elle enseigne l'anglais et les sciences à environ 25 élèves enthousiastes.

Récemment, un jour de pluie à Kaboul, les filles sont arrivées dans sa classe pour un cours de biologie.

"Je veux juste apprendre. Peu importe à quoi ressemble le lieu d'étude", déclare Narwan, assise avec des camarades de tous âges, et qui devrait théoriquement être dans un lycée en terminale.

Derrière elle, une affiche accrochée au mur incite les élèves à être bienveillantes : "La langue n'a pas d'os, mais elle est si forte qu'elle peut briser le cœur, alors faites attention à vos paroles".

C'est la bienveillance de ses voisins qui a permis à Tamkin de pouvoir dissimuler le véritable objet de l'école.

"Les talibans ont demandé à plusieurs reprises +Qu'y a-t-il ici ?+ J'ai dit aux voisins de dire que c'était une madrassa", une école religieuse, explique la professeure.

Maliha, élève de 17 ans, croit fermement à l'idée qu'un jour les talibans ne seront plus au pouvoir. "Alors, nous ferons bon usage de nos connaissances", espère-t-elle.

- "Pas peur des talibans" -

À la périphérie de Kaboul, dans un labyrinthe de maisons en terre, Laila dirige une autre classe clandestine.

En voyant le visage de sa fille après l'annulation brutale en mars de la réouverture annoncée des écoles secondaires, elle a su qu'elle devait faire quelque chose.

"Si ma fille pleurait, alors les filles des autres parents devaient aussi pleurer", se souvient l'enseignante de 38 ans.

Une dizaine de filles se retrouvent deux jours par semaine chez Laila, qui possède une cour et un jardin où elle cultive des légumes.

Dans la salle de classe, une large fenêtre donne sur le jardin. Ses élèves, dont les livres et cahiers sont placés dans des pochettes en plastique bleu, sont assises sur un tapis, enjouées et studieuses.

Au début du cours, c'est la correction des devoirs faits à la maison.

"Nous n'avons pas peur des talibans", assure Kawsar, 18 ans. "S'ils disent quoi que ce soit, nous nous battrons mais nous continuerons à étudier", poursuit la jeune fille.

Les études ne sont pas le seul objectif de certaines filles et femmes afghanes, souvent mariées dans des relations abusives ou restrictives, et qui souhaitent gagner un peu de liberté.

Zahra, qui fréquente l'école clandestine du village rural dans l'est de l'Afghanistan, s'est mariée à 14 ans et vit maintenant avec des beaux-parents qui s'opposent à l'idée qu'elle suive des cours.

Elle prend des somnifères pour lutter contre son anxiété et craint de voir la famille de son mari l'obliger à rester à la maison.

"Je leur dis que je vais au bazar local, et je viens ici", à l'école, explique Zahra, pour qui c'est aussi la seule façon de se faire des amies.

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Par Jay DESMUKH avec Emma CLARK et Aysha SAFI
AFP
© 2022 AFP
 Mise à jour 10.08.2022 à 17:32
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/afghanistan-dans-les-ecoles-clandestines-les-filles-defient-les-talibans-467380

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Premier league : formation obligatoire sur le consentement sexuel pour les joueurs de football

13 Août 2022, 04:24am

Publié par hugo

 INFO
L'actualité au Royaume-Uni#MeToo #BalanceTonPorc contre les violences sexuelles, partout les femmes passent à l'offensive
Premier league : formation obligatoire sur le consentement sexuel pour les joueurs de football
Erling Haaland de Manchester City dirige le ballon de la tête pendant le match de football de la Premier League anglaise entre West Ham United et Manchester City au London Stadium à Londres, Angleterre, dimanche 7 août 2022.
Erling Haaland de Manchester City dirige le ballon de la tête pendant le match de football de la Premier League anglaise entre West Ham United et Manchester City au London Stadium à Londres, Angleterre, dimanche 7 août 2022.
© Dave Thompson/ AP
10 AOÛ 2022
 Mise à jour 11.08.2022 à 10:06 par 
Benjamin Beraud
Le championnat anglais de football, la Premier League, va obliger chaque joueur à suivre une formation au consentement sexuel. L’initiative inspire également la France.
Les accusations  de viol et d’agression sexuelle dans le football s'enchaînent. Ce mercredi 10 août, encore, s'ouvrait le procès du joueur français anciennement de Manchester City, Benjamin Mendy. Il est accusé par huit femmes de viol. Son procès s'ouvre deux jours après celui du Gallois et ancienne star de Manchester United, Ryan Giggs, 48 ans, accusé de violences conjugales.          

À (re)lire : Accusé de viols, Benjamin Mendy au tribunal pour plus de trois mois de procès

Face à ce constat, le championnat anglais de football de Premier League vient d’annoncer l’ouverture de sessions de formations obligatoires au consentement sexuel aux joueurs de Premier League, rapporte le quotidien britannique The Telegraph. 

Cette décision fait suite à la demande portée par la coalition d'individus et d'organisations basée au Royaume-uni, End Violence Against Women (EVAW) (En finir avec les violences faites aux femmes, en français).

Lettre ouverte de plusieurs associations britanniques
Avec les mouvements féministes et antiracistes, The Three Hijabis et Level Up, EVAW avait écrit une lettre ouverte aux PDG de la Premier League et de la Football Association en février dernier.

La transformation de la culture du football aura un impact systémique sur la société dans son ensemble.
Exrtrait de la lettre ouverte de End Violence Against Women (EVAW) à la Premier League

"Il est temps pour le football de se battre contre sa culture de la violence sexiste", titrait la lettre. Dans celle-ci, les organisations féministe demandaient aux responsables de la compétiton de prendre des mesures concrètes contre le fléau. 

Plusieurs arrestations et inculpation de joueurs de football de premier plan et la signature d'un violeur connu avaient poussé les associations à passer à l’action, rapporte le site de EVAW."Ce problème ne concerne pas seulement les joueurs individuels. Il concerne aussi l'industrie qui les soutient, les clubs pour lesquels ils jouent, les ligues dans lesquelles ils concourent et les académies qui les forment”, peut-on lire dans la lettre ouverte.

Les associations pointent du doigt l’influence du comportement des joueurs sur le terrain et en dehors. "La transformation de la culture du football aura un impact sistémique sur la société dans son ensemble."

À (re)voir : C comme consentement sexuel avec Catherine Le Magueresse

Une initiative inspirante pour la France
En France, l’association Femme et libre évoque la possibilité de faire la même chose avec la version française de la compétition, la Ligue 1. C’est ce que partage Yael Mellul, présidente de l’association Femme et libre pour RMC Sport.
 
"Former les sportifs à la question a déjà été fait aux Etats-Unis. Ce n’est pas du tout systématique mais il faut le globaliser", rappelle-t-elle. "On a beaucoup entendu parler de jeunes femmes victimes de viols par leurs entraîneurs."

L'iniative traduit d'une avancée pour le football. Mais dans le même temps, l'organisation du mondial de football 2022 au Qatar fait débat. Le pays est loin d'être un exemple en terme de droits humains. 

À (re)lire : Le boycott de Philipp Lahm du Qatar va-t-il réveiller le monde du football sur la question des droits humains ?
Benjamin Beraud
 Mise à jour 11.08.2022 à 10:06
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/info/premier-league-formation-obligatoire-sur-le-consentement-sexuel-pour-les-joueurs-de-football

cela est  evident  que pour  coucher  avec uen femme il faut  que la femme soit  d accords pour  faire l amour  pour  coucher  pour  B.......  si les mecs  ne sont pas   capable de comprendre  cela c est choquant , surprenant ,

MOI  je ne me reconnait  pas  dans  ce  genre de porc !!!! 

LE  CORPS  DES  FFEMMES  APPARTIENT  AUX FEMMES  , et celui de la femme  a  elle , pas  a lui !!! 

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Droit à l'IVG : les Américaines peuvent compter sur les féministes latino-américaines

13 Août 2022, 04:14am

Publié par hugo

Droit à l'IVG : les Américaines peuvent compter sur les féministes latino-américaines
Manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires (juin 2022).
Manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires (juin 2022).
©Campagne nationale pour le droit à l'avortement légal, gratuit et sûr
Manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires (juin 2022).Manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires en Argentine (juin 2022).
08 AOÛ 2022
 Mise à jour 09.08.2022 à 10:46 par 
TerriennesFlorencia Valdés Andino
Dès que la Cour suprême des Etats-Unis a révoqué l'arrêt garantissant l’accès à l’avortement au niveau fédéral, certains Etats du sud du pays, comme le Texas, ont immédiatement interdit l’interruption volontaire de grossesse. Au sud de la frontière, des collectifs féministes s’activent et réfléchissent pour épauler les Américaines. Car ce recul d’un demi-siècle résonne dans tout le continent.
Ce "vendredi noir", le 24 juin 2022, les foulards verts étaient présents en masse. Le jour où la Cour suprême des Etats-Unis a révoqué l'arrêt Roe Vs Wade, ces foulards –symbole de la lutte pour le droit à l’avortement sûr et légal en Argentine – ont séché des larmes de rage. Les Argentines assez fortunées pour voyager se sont rendues devant le capitole à Washington pour dire aux Américaines qu’elles ne sont pas seules. Dans leurs valises, leur manuel de combat et des décennies d’apprentissage légal et militant.

Notre dossier ► DROIT DES FEMMES À L'AVORTEMENT AUX ETATS-UNIS : UNE AFFAIRE PUBLIQUE

Argentines victorieuses et solidaires
Egalement drapées dans leur foulard vert, celles qui n’ont pas pris l’avion se sont données rendez-vous devant l’ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires, quelques jours avant la décision de la Cour suprême. "Avortement légal au niveau mondial" ou encore "Legal and free abortion on demand", pouvait-on lire sur leurs pancartes.  Leticia Corral, une des figures de la campagne pour l’avortement dans le pays, a déclaré pendant la manifestation : "Nous ne mettons jamais nos foulards au placard. Car ce qui se passe aux Etats-Unis montre bien que la lutte est permanente".


Si les Argentines sont si mobilisées c’est parce qu’elles ont remporté le 30 décembre 2020 une bataille épique : le Congrès a voté en faveur de la légalisation de l’avortement gratuit et médicalement assisté jusqu’à la quatorzième semaine de gestation.

Au pays du pape François, et dans une région où la législation est particulièrement défavorable à cet acte médical, les Argentines sont devenues l’exemple à suivre. "Sans droit à l’avortement, ni l’égalité ni la liberté ni la démocratie n’existent", affirment les porte-parole de la Campagne nationale pour le droit à l’avortement légal, sûr et gratuit, l'un des principaux mouvements de défense de ce droit.

Se mobiliser pour les Américaines, c'est se mobiliser pour nous toutes.

Mercedes Trimarchi, députée et militante argentine

Pour la militante Mercedes Trimarchi, se mobiliser pour le droit des Américaines c’est "se mobiliser pour nous toutes, car l’abolition de leurs droits est un avertissement de taille pour ‘la marée verte’ (le mouvement en faveur du droit légal à l’interruption de grossesse). Car même si une loi existe aujourd’hui, nous ne sommes pas à l’abri d’un recul quelconque et l’accès aux soins n’est pas encore tout à fait garanti".

Aux Etats-Unis, de nombreuses féministes regardent les méthodes latino-américaines avec attention et renforcent les liens avec la région. "C’est indispensable pour tenir tête aux réseaux évangéliques et catholiques, dits pro-vie, présents du Nord au Sud du continent américain. Des mouvemente puissants et riches qui entendent avoir un rôle politique déterminant comme c’est déjà le cas au Guatemala", rappelle la sociologue Delphine Lacombe spécialiste des politiques de genre en Amérique Centrale où la législation est très punitive. Au Salvador, par exemple, une fausse couche peut mener en prison.

Manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires en Argentine (juin 2022).
Manifestation devant l'ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires en Argentine (juin 2022).
©Campagne nationale pour le droit à l'avortement légal gratuit et sûr.
Situation "dystopique"
En Colombie, Catalina Martinez, directrice régionale du Centre pour les droits reproductifs, insiste également sur la force de ces réseaux et met en garde : "Ce qui se passe aux Etats-Unis nous appelle à la vigilance. Non seulement c’est préoccupant, mais c’est aussi une situation dystopique". Le Congrès colombien a tout récemment dépénalisé l’avortement, tout comme le Mexique, pays fédéral, où celui-ci a été dépénalisé dans huit états au cours des dernières années. Et depuis septembre 2021, la Cour suprême de justice du pays juge inconstitutionnel le fait de criminaliser l’avortement. Ce qui pose les bases légales pour que chaque état puisse légiférer dans la matière. Rappelons que dépénalisation n’est pas légalisation.

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"Nous assistons à un phénomène très intéressant depuis deux ans en Amérique latine, note Catalina Martinez. La prochaine grande étape va se jouer au Chili où un vote en référendum début septembre devrait valider ou rejeter la nouvelle Constitution où le droit à l’avortement est inscrit. Une première mondiale. Tous ces acquis sont le résultat d’un très long combat mené sur trois fronts : le front légal, le front idéologique et la rue."

Les vagues successives de féministes ont œuvré aux changements de mentalités en mettant l’accent sur les droits humains et l’accès libre à la santé. C’est particulièrement vrai depuis les années 2000. "C’est aussi un mouvement ouvert où il suffit de porter le foulard vert pour montrer son appartenance. Et c’est cette visibilité qui est si essentielle. Car si nous ne sommes pas dans la rue nous ne pouvons pas remporter la bataille de l’opinion publique", ajoute Catalina Martinez.


["Nous regrettons l’annulation de Roe VS Wade. Nous sommes avec vous" Causa Justa est le mouvement colombien pour le droit à l’avortement]

Le foulard vert de <em>Causa justa Colombia</em>, la cause juste, la campagne pour le droit à l'avortement en Colombie.
Le foulard vert de Causa justa Colombia, la cause juste, la campagne pour le droit à l'avortement en Colombie.
©Causa Justa
C’est justement ce terrain que le militantisme a négligé aux Etats-Unis, regrette Veronica Sanchez, qui milite pour les droits reproductifs dans l’Etat du Guanajuato dans le centre du Mexique : "Ces manifestations et ces marées de femmes sont la seule partie visible de l’énorme travail fait en amont. C’est un moment privilégié pour ‘dépénaliser socialement’ l’avortement. C’est-à-dire, faire un travail de pédagogie pour convaincre le plus grand nombre de la nécessité de légiférer en faveur des droits des femmes."’Dépénaliser socialement l’avortement’, c’est aussi faire en sorte d’inclure le débat dans l’agenda politique. C’est avec ces apprentissages que nous espérons accompagner nos sœurs aux Etats-Unis, en les aidant à consolider leur argumentaire pour que tout le continent puisse avoir un mouvement robuste prêt à défendre les récents acquis", espère Catalina Martinez.

Catalina Martinez (deuxième de gauche à droite) lors de la campagne pour la dépénalisation de l'avortement en Colombie.<br />
 
Catalina Martinez (deuxième de gauche à droite) lors de la campagne pour la dépénalisation de l'avortement en Colombie.
 
©Catalina Martinez
Droit humain et enjeu de santé publique
Pendant ces manifestations, un message clair est martelé : l’accès à l’avortement sûr et légal est un droit humain et une affaire de santé publique. Et c’est là où ce débat peut rejoindre celui sur l’accès à la santé publique aux Etats-Unis. Un accès aux soins que garantissent de nombreuses associations, collectifs féministes et des cliniques au Mexique. Bien avant la révocation de Roe VS Wade elles voyaient défiler des centaines de femmes qui traversaient la frontière pour avoir la possibilité d’avorter de manière sûre et légale.

Misoprostol au West Alabama Women's Center, le 15 mars 2022 à Tuscaloosa, dans l'Alabama. Le misoprostol est le principal médicament utilisé pour l'avortement médicamenteux aux Etats-Unis.
Misoprostol au West Alabama Women's Center, le 15 mars 2022 à Tuscaloosa, dans l'Alabama. Le misoprostol est le principal médicament utilisé pour l'avortement médicamenteux aux Etats-Unis.
©AP Photo/Allen G. Breed
Des cliniques payantes reçoivent des femmes venues de toutes les latitudes et peuvent envoyer discrètement dans le reste du territoire mexicain – où l'avortement est dépénalisé – du Misoprostol, une pilule abortive efficace et beaucoup moins onéreuse au Mexique qu’aux Etats-Unis.

Ce médicament accessible provoque la dilatation du col. Les contractions qui s’ensuivent provoquent des saignements abondants, puis un avortement spontané. Pour ces établissements, il est pourtant "impossible de faire des envois au-delà des frontières, les lois concernant les médicaments sont très strictes. Mais nous pouvons donner de l’information, rassurer et guider les femmes qui ont besoin d’avorter et qui ne peuvent pas voyager".

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La pilule abortive au-delà des frontières
C’est là où entrent en jeu des associations comme Misoprostol yo decido. "Il suffit de nous contacter sur Facebook ou sur WhatsApp, comme tu l’as fait, et nous fournissons toute l’information nécessaire, le médicament, la dose et les soins pour interrompre une grossesse de façon sûre selon la durée de gestation", explique Ixchel, une bénévole. Cette association expédie des médicaments dans tout le territoire mexicain et fait des envois très discrets également aux Etats-Unis. Ce n’est pas un service tout à fait gratuit, mais les bénévoles, comme Ixchel, assurent un suivi à distance personnalisé : "Les femmes qui nous contactent sont plus effrayées par les conséquences légales que par le processus".

 Conseils en cas d'effets secondaires après la prise de la pilule abortive<br />
 
 Conseils en cas d'effets secondaires après la prise de la pilule abortive
 
©Misoprostol Yo decido
Si ce suivi n’est pas suffisant, l’organisation les oriente les vers d’autres associations pouvant aider en cas de besoin de se déplacer. C’est le cas du réseau Necesito abortar ("J’ai besoin d’avorter") qui compte également un centre d’avortement dans la banlieue de la ville de Monterrey, dans le Nord du Mexique tout près de la frontière avec le Texas. Si une complication survient, "il ne faut pas hésiter à se rendre chez le médecin. Aucun praticien n’a le droit de refuser une prise en charge. Pas besoin de dire la vérité, il suffit de dire que les règles sont beaucoup plus douloureuses que la normale ce mois-ci ou que vous êtes enceintes et que vous avez peur de faire une fausse couche", insiste Ixchel.

"Depuis janvier, notre soutien aux femmes habitant aux Etats-Unis s’est intensifié. Elles étaient notamment au Texas, mais depuis la fin de Roe VS Wade, on reçoit des messages venant de tout le territoire. Nous essayons de les aider du mieux possible, car ce n’est pas anodin de franchir une frontière pour venir chercher au Mexique des pilules abortives, explique Verónica Cruz, de l’ONG mexicaine Las libres. Elles nous disent qu’elles sont désespérées car ce médicament est beaucoup trop cher chez-elles", ajoute la militante.

Accompagnement féministe pour IVG sûre
08 Coordonnées pour obtenir un accompagnement féministe auprès de Las Bloodys<em>.</em>
08 Coordonnées pour obtenir un accompagnement féministe auprès de Las Bloodys.
©las Bloodys
Avant le 24 juin 2022, c’est depuis le Texas, où le droit à l’avortement était déjà très restreint, que le plus grand nombre de femmes faisait appel à ces "bonnes fées". Ironie de l’histoire, il y a quelques années encore, ce sont les Mexicaines qui en avaient les moyens qui se rendaient dans cet état du sud des Etats-Unis pour interrompre volontairement une grossesse.

Le travail de ces associations est précieux, car les femmes sont prises en charge et reçoivent des médicaments de qualité. Les Brésiliennes, elles, connaissent très bien le danger de recourir à des substances adultérées. Sous la présidence de Jair Bolsonaro, les droits reproductifs ont été fortement restreints et un marché noir de la pilule abortive a vu le jour, écrit Courrier International. Les plus pauvres placent leur santé entre les mains des dealers.

Et ce sont les plus pauvres, des latinas et des femmes noires, qui pâtissent déjà de la nouvelle donne aux Etats-Unis. Mais, toujours au Mexique, des ONG comme Las Bloodys, à Tijuana à moins d’une heure de la ville de San Diego en Californie, vient gratuitement en aide à toutes celles qui ont besoin "d’un accompagnement féministe pour un avortement sûr".

C'est notre choix campagne de dépénalisation à Tijuana.
C'est notre choix campagne de dépénalisation à Tijuana.
©Las Bloodys
A lire aussi dans Terriennes :

► Une loi pour légaliser l'avortement en Sierra Leone : une victoire historique pour les femmes
► Au Salvador, une fausse couche peut mener en prison
► Droits des femmes : "nous aiderons les Ukrainiennes qui voudront avorter"
► Le Chili, premier pays à inscrire le droit à l'avortement dans sa Constitution ?
► États-Unis : le droit à l’avortement pourrait-il un jour disparaître ?

TerriennesFlorencia Valdés Andino
 Mise à jour 09.08.2022 à 10:46
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/droit-l-ivg-les-americaines-peuvent-compter-sur-les-feministes-latino-americaines-465782

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Les femmes sont-elles plus susceptibles de donner leurs organes que les hommes ?

9 Août 2022, 13:40pm

Publié par hugo

Les femmes sont-elles plus susceptibles de donner leurs organes que les hommes ?
Des instruments chirurgicaux sont utilisés lors d'une chirurgie de transplantation rénale, au Medstar Georgetown University Hospital à Washington DC, le 28 juin 2016.
Des instruments chirurgicaux sont utilisés lors d'une chirurgie de transplantation rénale, au Medstar Georgetown University Hospital à Washington DC, le 28 juin 2016.
Molly Riley/AP
04 AOÛ 2022
 Mise à jour 05.08.2022 à 17:04 par 
Margot Hutton
De nombreuses études scientifiques montrent que les femmes vont plus souvent donner leur rein à un proche que les hommes. Cette différence est-elle vraie partout ? Quelles en sont les raisons ? Explications.
Le chiffre n’est pas le même selon les pays, mais la conclusion reste globalement similaire. À quelques exceptions près, les femmes donnent plus leurs organes que les hommes. « Aux États-Unis, 60% des donneurs vivants (rein, partie de foie) sont des femmes », analyse en 2021 le Journal of the American Heart Association. La même année, une étude publiée dans la Nephrology Dialysis Transplantation répertorie les disparités spécifiques au sexe selon les pays pour les dons de reins issus de vivants. Les femmes représentent 69% des donneurs en Chine, 65% en Suisse, 66% en Inde, etc. 

Une réalité globale
Les statistiques d’Eurotransplant, une organisation internationale responsable de la coordination des transplantations d’organes dans huit pays européens (la Belgique, l'Autriche, la Croatie, l'Allemagne, la Hongrie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Slovénie), va dans le même sens. En 2021, pour 1069 dons de reins, 204 venaient de la mère du patient transplanté, contre 123 du père. Globalement, il existe un biais genré dans le don d’organes entre vifs. 

(Re)lire : Greffe de coeur de porc : "Une solution pour faire accéder un plus grand nombre à la transplantation"
L’étude du Nephrology Dialysis Transplantation note toutefois une exception : l’Iran. Là-bas, les femmes représentent 22% des donneurs de rein vifs. Comment l’expliquer ? « C’est le seul pays qui organise étatiquement un marché des organes », explique Marie-Xavière Catto, maîtresse de conférences en droit public à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et spécialiste des questions de bioéthique. Autrement dit, « on peut vendre tout à fait officiellement son organe aux services hospitaliers. » Cependant, la juriste ne trouve pas d’explication plausible à cette donnée.

Les femmes encouragées à donner par la société
Comment expliquer cette différence selon le sexe du donneur ? En citant une étude publiée en 2018 dans le Journal of Evaluation in Clinical Practice, Marie-Xavière Catto estime que « l’impact sociétal du don » peut expliquer cette différence. « Les auteurs de l'étude l’expliquent à la fois par un sentiment d’altruisme ou une sensibilité plus importante », détaille la juriste. « Une plus grande empathie, un meilleur sens des responsabilités ou l’impulsivité avec une plus grande réponse empathique, » sont des raisons pouvant expliquer la plus forte proportion de donneuses d’organes, note l’étude du Journal of Evaluation in Clinical Practice. 

Ce sont les femmes qui jouent le rôle de celle qui amène le plus chez le médecin, qui s'occupent davantage des problématiques de santé de la famille.
Arnaud Zegierman, directeur adjoint de l'institut Viva Voice

« Les femmes se disent plus concernées, elles transmettent d'avantage leur position sur le don d'organe, analyse le directeur associé de l'institut Viva Voice Arnaud Zegierman. À travers nos différentes études, on se rend compte qu'il y a quand même un côté un peu traditionnel qui perdure dans la famille en France, décrit-il. Ce sont les femmes qui jouent le rôle de celle qui amène le plus chez le médecin, qui s'occupent davantage des problématiques de santé de la famille. » 

(Re)lire : La charge mentale ne prend pas de vacances
Autre explication possible : des facteurs socio-économiques. Dans un article du Times of India, les docteurs expliquent que « les hommes ont peur qu’un don d’organe affecte leur santé et de ce fait, leur capacité à gagner leur vie. La peur de la douleur et la volonté d’avoir une vie normale sont d’autres raisons. Cependant, en France, il n’y a pas d’enjeux économiques et on fait quand même le même constat », note Marie-Xavière Catto. Son avis est partagé par Arnaud Zegierman : « les freins au don ne relèvent pas du tout de ça. »

Ce n’est pas parce qu’on veut donner un rein qu’on peut le donner.
Agence de biomédecine

« Cependant, il y a une nuance à apporter », avertit l'Agence de biomédecine, l'organisme public spécialisé sur les questions de prélèvement et greffe en France. « La personne qui donne son organe va être celle qui est sélectionnée médicalement, précise-t-elle. Ce n’est pas forcément la personne qui se propose en premier. Ainsi, ce n’est pas toujours la personne qui s’était proposée d’emblée qui va être prélevée, note l'agence. Ce n’est pas parce qu’on veut donner un rein qu’on peut le donner », conclut-elle. 

(Re)voir : Congé de paternité : "On a glorifié l’instinct maternel mais l’instinct paternel existe aussi"
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Au-delà des organes 
Par ailleurs, il n’y a pas que les dons d'organes vivants qui soient soumis à ce biais genré. L’Agence de biomédecine explique que « quel que soit le type de don médical, les femmes donnent plus de manière générale. » L’agence de biomédecine pratique également le don de moelle osseuse et de gamètes. « Pour la moelle osseuse, on est obligés de centrer notre communication sur les hommes pour avoir des hommes qui donnent », affirme-t-elle. Les dons de moelle osseuse sont utilisés pour traiter certains cancers ou soigner les maladies du sang.

Mais pourquoi les greffons masculins de moelle osseuse sont-ils indispensable ? « Les femmes s’immunisent avec les grossesses, explique l'Agence de biomédecine De ce fait, leur moelle osseuse devient moins facilement compatible avec un malade avec le temps. C’est pour cela qu’il est indispensable d’avoir des dons masculins. »

Il y a entre deux et trois fois plus de femmes qui donnent leurs gamètes que les hommes, alors que le geste est plus invasif pour elles.
Marie-Xavière Catto, juriste spécialiste en bioéthique

Le même phénomène est constaté pour le don de gamètes. Pour les hommes, il s'agit d'un don de sperme, pour lequel le sperme est recueilli en laboratoire après masturbation. Pour les femmes, il s'agit d'obtenir des ovocytes, situés au sein des ovaires. Pour se faire, il faut passer par des injections d'hormones pendant une dizaine de jours, des prises de sang, puis un recueil des ovocytes par ponction folliculaire. « Il y a entre deux et trois fois plus de femmes qui donnent leurs gamètes que les hommes, alors que le geste est plus invasif pour elles, analyse la juriste Marie-Xavière Catto, qui a travaillé sur la question. C'est un don qui est extrêmement peu connu », note Arnaud Zegierman. Il explique qu'au-delà du nombre de dons, le problème de la diversité des dons se pose aussi. « Par exemple, une famille asiatique va avoir besoin de gamètes du même phénotype, c'est-à-dire d'un patrimoine génétique similaire. » Il reste toutefois optimiste car « jusqu'à présent, la question ne se posait pas car on était au tout début de la réflexion et de la communication sur le sujet. »

Plus on est renseigné, plus on est favorable au don, et les femmes sont plus renseignées.
Arnaud Zegierman, directeur adjoint de l'institut Viva Voice

(Re)lire : « Maternité, la face cachée du sexisme », un manifeste pour l’égalité parentale au Québec
Pour le sociologue Arnaud Zegierman, « plus on est informés sur cette thématique, plus on va être d'accord pour donner. » Il estime que c'est ce facteur qui segmente le plus la population. « Les dons d'organes vivants sont extrêmement peu connus, » analyse-t-il.  « Mon intuition, c'est que plus on est renseigné, plus on est favorable au don, et les femmes sont plus renseignées », décrit le directeur adjoint de l'institut Viva Voice. Mieux communiquer sur ces problématiques permettrait selon lui de résoudre ces disparités. Mais attention cela ne signifierait pas que la population globale soit plus favorable, « mais qu'elle agisse en connaissance de cause. »

Margot Hutton
 Mise à jour 05.08.2022 à 17:04
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https://information.tv5monde.com/info/les-femmes-sont-elles-plus-susceptibles-de-donner-leurs-organes-que-les-hommes-466778

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En exil, la journaliste et militante féministe iranienne Masih Alinejad toujours menacée

9 Août 2022, 03:05am

Publié par hugo

En exil, la journaliste et militante féministe iranienne Masih Alinejad toujours menacée
Photo non datée de Masih Alinejad.
Photo non datée de Masih Alinejad.
©Masih Alinejad via AP
03 AOÛ 2022
 Mise à jour 03.08.2022 à 11:31 par 
Terriennes
 
avec AFP
Exilée depuis près de dix ans aux Etats-Unis, Masih Alinejad mène un combat sans relâche contre le port obligatoire du hijab pour les femmes en Iran, notamment via les réseaux sociaux. Un combat qui, mené à distance, gêne encore. Visée par une tentative d'enlèvement en 2018, la journaliste et militante vient d'échapper à un attentat. 
Un homme armé d'une kalachnikov a été arrêté à New York devant le domicile de Masih Alinejad. La journaliste et militante irano-américaine féministe, hostile à Téhéran, avait déjà été la cible d'un projet d'enlèvement en 2018. Peu avant, Terriennes l'avait rencontrée, alors qu'elle vivait déjà en exil à New York.

Notre article ► Masih Alinejad, celle qui pousse les Iraniennes à sortir les cheveux au vent

Point de mire 
Les 27 et 28 juillet 2022, Khalid Mehdiyev a été surpris autour du domicile de Masih Alinejad, à Brooklyn, l'un des cinq secteurs de la ville de New York. L'homme a finalement été interpellé par le FBI, qui a découvert dans sa voiture un fusil AK-47 et une soixantaine de munitions, selon la police fédérale.

Mon crime est de donner une voix aux sans-voix.

Masih Alinejad, journaliste et militante féministe 

Dans ces documents judiciaires, rendus publics quelques jours plus tard, Masih Alinejad n'est pas citée, mais l'intéressée a confirmé sur twitter, images de vidéo-surveillance à l'appui, que l'homme arrêté par la police new-yorkaise "avait tenté de rentrer chez (elle) à New York avec une arme à feu chargée pour (la) tuer".


"L'année dernière, le FBI a empêché la République islamique (d'Iran) de me kidnapper. Mon crime est de donner une voix aux sans-voix. Le gouvernement des Etats-Unis doit être dur avec le terrorisme", écrit la militante féministe sur les réseaux sociaux. En juillet 2021, la justice américaine avait inculpé quatre "agents du renseignement iranien", accusés d'avoir préparé l'enlèvement de Masih Alinejad en 2018. Ils avaient tenté de forcer des proches iraniens de la journaliste à l'attirer dans un pays tiers, pour l'arrêter, l'emmener en Iran et l'emprisonner.

"Allez au diable !"
L'été dernier, en signe de soutien, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'était entretenu avec cette activiste irano-américaine, réputée notamment pour ses positions contre le port du hijab des femmes en Iran, et ses déclarations et écrits ouvertement hostiles au régime de Téhéran.

Sur l'antenne de CNN, Masih Alinejad réagit avec colère à ce nouvel attentat déjoué : "Ils me suivent, j'ai un message pour eux. Je sais qu'ils écoutent, je veux leur dire : 'Allez au diable !' je n'ai pas peur de vous. Je n'ai qu'une vie. Vous voulez le pouvoir. Je veux ma dignité, ma liberté, comme des millions d'Iraniens. Je n'ai pas peur. Vous pouvez me tuer, mais vous ne pourrez pas tuer les idées." Elle appelle ensuite à la rupture de toutes relations entre l'Iran et les Etats-Unis, à commencer par le renvoi des diplomates.


Une intrusion "intolérable"
Sur twitter, Masih Alinejad se dit choquée "de se réveiller le matin et de voir son visage en couverture de journaux liés à un complot terroriste à New York, pour la DEUXIÈME fois..., écrit-elle. Les Américains ne sont pas en sécurité chez eux si notre gouvernement ne prend pas de mesures sérieuses face aux régimes terroristes tels que la République islamique d'Iran", insiste-t-elle.


A New York, l'association américaine United Against Nuclear Iran s'est félicitée de l'arrestation de Khalid Mehdiyev et a prévenu par la voix de son président, l'ancien ambassadeur Mark Wallace, que les "Américains ne tolèreront jamais que des éléments d'une puissance hostile menacent de perpétrer des attentats sur le sol des Etats-Unis".

L'Iran et les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 à la suite de la Révolution islamique, l'année précédente. Dans les années 2010, le timide réchauffement entre les deux pays, à la faveur de l'accord international sur le programme nucléaire iranien, conclu en juillet 2015, avait été sapé par le retrait américain de ce texte en 2018, sous la présidence de Donald Trump, et par la reprise par Téhéran de l'enrichissement d'uranium.

Des négociations pour raviver cet accord ont été relancées en avril 2021 mais sont au point mort depuis mars dernier. Pour autant, le 1er août 2022, la diplomatie iranienne s'est dite "optimiste" quant à une reprise de ces discussions suite à un projet de compromis présenté par l'Union européenne et qu'a salué, le même jour à l'ONU, Antony Blinken.

Lire aussi dans Terriennes : 

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► Exilée au Canada, Shaparak Shajarizadeh continue à lutter pour les droits des Iraniennes
► Nasrin Sotoudeh reçoit le Prix Right Livelihood, prix Nobel de la paix alternatif
► Iran : celles qui tombent le voile
► Iran : des hommes en hijab pour soutenir les femmes
► Masih Alinejad, celle qui pousse les Iraniennes à sortir les cheveux au vent
► Féminicides ou "crimes d'honneur", quand la loi donne le permis de tuer en Iran
► Kimia Alizadeh, première médaillée olympique d’Iran, symbole d’une génération de sportives désabusées

Terriennes
 
avec AFP
 Mise à jour 03.08.2022 à 11:31
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https://information.tv5monde.com/terriennes/en-exil-la-journaliste-et-militante-feministe-iranienne-masih-alinejad-toujours-menacee

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Machiste, sexiste, dégradante : la « fête des hommes » crée la polémique en Italie Publié le 08 août 2022 à 11h30 Une pétition a été lancée pour demander aux organisateurs d’annuler l’épreuve des « mangeuses de bananes ». Une pétition a été lancée pour demander aux organisateurs d’annuler l’épreuve des « mangeuses de bananes ». - © Festa degli Uomini - Monteprato / Facebook SAUVEGARDER Une pétit

8 Août 2022, 11:35am

Publié par hugo

 Machiste, sexiste, dégradante : la « fête des hommes » crée la polémique en Italie
Publié le 08 août 2022 à 11h30
Une pétition a été lancée pour demander aux organisateurs d’annuler l’épreuve des « mangeuses de bananes ». 
Une pétition a été lancée pour demander aux organisateurs d’annuler l’épreuve des « mangeuses de bananes ». - © Festa degli Uomini - Monteprato / Facebook

SAUVEGARDER
Une pétition a été lancée pour demander aux organisateurs d’annuler l’épreuve des « mangeuses de bananes ». 

Dans une vidéo datant de 2018, on voit des femmes agenouillées, les yeux bandés, mimant des actes sexuels sur une banane tenue par des hommes, sur une scène. Si les images datent de 2018, ce genre de scène existe encore en 2022. 

Le concours des « mangeuses de bananes » est l’une des épreuves phares de la « fête des hommes », qui se déroule tous les 2 août depuis 1977, dans le petit village transalpin de Monte Prato di Nemis, dans la région de Frioul-Vénétie Julienne, en Italie. Seules des femmes participent à cette épreuve, jugée exclusivement par un jury masculin. 

Lire aussi >> « C’est bien, tu n’as pas trop grossi cette fois-ci » : les pires remarques de nos belles-mères

UNE PÉTITION POUR « DIRE NON AU CONCOURS DE MANGEUSES DE BANANE 2022 » 
Une « célébration de la virilité » qui commence – enfin – à faire réagir car pour la première fois cette année, une pétition a été lancée pour « dire non au concours de mangeuses de banane 2022 ». Elle a recueilli 1 300 signatures, d’après « Fanpage », relayé par « Courrier International ». Le texte s’interroge sur le bienfondé de cette célébration : « Pourquoi est-ce que ce qui est une fête pour l'homme, ou une fête pour l'homme, se traduit par une forme d'oppression, de dénigrement, d'objectivation et de sexualisation pour la femme et de la femme ? »

Les organisateurs de la fête évoquent une « polémique stérile », en assurant que si les hommes veulent participer au concours de « mangeuses de bananes », « on ne leur dirait pas non ». Cette tradition remonte à l’après Première guerre mondiale, période à laquelle le village de Monte Prato aurait failli disparaître à cause du manque d’hommes, précise « Courrier international ». 


https://www.elle.fr/Societe/News/Machiste-sexiste-degradante-la-fete-des-hommes-cree-la-polemique-en-Italie-4043437

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Compiègne : quatre individus interpellés, soupçonnés d'avoir prostitué et séquestré une adolescente

8 Août 2022, 11:21am

Publié par hugo

Compiègne : quatre individus interpellés, soupçonnés d'avoir prostitué et séquestré une adolescente
Publié le 08 août 2022 à 9h51
La jeune femme de 15 ans a réussi à prévenir la police samedi après avoir fugué.  
La jeune femme de 15 ans a réussi à prévenir la police samedi après avoir fugué. - © Gwengoat / iStock

SAUVEGARDER
La jeune femme de 15 ans a réussi à prévenir la police samedi après avoir fugué.  

Trois hommes et une femme étaient en garde à vue dimanche à Compiègne, soupçonnés de « proxénétisme aggravé », a-t-on appris auprès du parquet. La victime, une adolescente de 15 ans, séquestrée et prostituée de force selon elle, a réussi à contacter la police. 

Lire aussi >> Prostitution des mineurs : « Je me suis autodétruite »

La victime, « âgée de 15 ans depuis juillet 2022, a appelé un ami, lequel aurait appelé le 17 pour dénoncer des faits de prostitution et de séquestration », a expliqué la procureure Marie-Céline Lawrysz à l'AFP, confirmant une information du « Parisien ».

PARIS, AMIENS ET COMPIÈGNE 
Originaire des environs de Reims, l'adolescente « placée en foyer par un juge des enfants de Châlons-en-Champagne depuis environ deux ans » aurait « fugué depuis le mois de mai », selon la procureure.

« Elle dit qu'elle s'est prostituée d'abord sur Paris, puis aurait voulu échapper à ses proxénètes parisiens, et aurait été prise en charge par un homme qui l'aurait emmenée sur Amiens, où elle se serait prostituée également, avant d'arriver à Compiègne », a précisé Mme Lawrysz.

« Elle se serait prostituée depuis à peu près trois semaines à Compiègne. Elle dit qu'au départ elle se prostituait de son plein gré, puis la situation s'est envenimée, et elle aurait été séquestrée », a-t-elle poursuivi, précisant que les faits « restaient à éclaircir ».

LES AUTEURS PRÉSUMÉS CONNUS POUR DES FAITS DE VIOLENCES 
Les trois hommes mis en cause sont originaires de l'Essonne, de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, et connus, pour au moins deux d'entre eux, pour des faits de violences, trafic de stupéfiants ou vol.

La quatrième est originaire de Compiègne, et soupçonnée d'avoir « hébergé la victime dans un appartement compiégnois ». La victime « déclare qu'elle se rendait chez les clients » pour les passes, a-t-elle précisé.

L'implication de chacun « reste à déterminer », a-t-elle dit. Mais dans les faits de proxénétisme sur mineurs, « on est souvent face à des jeunes filles qui sont dans une situation psychologique difficile ou de précarité financière. Seules, à la rue, elles doivent être hébergées à droite à gauche et vont se prostituer rapidement pour gagner de l'argent ».

Les mis en cause peuvent avoir agi « par opportunité pure », en « profitant de sa faiblesse ». Interpellés samedi vers 15h30, ils pourraient rester en garde à vue 96 heures. L'adolescente a aussi « dénoncé plusieurs autres personnes ».


https://www.elle.fr/Societe/News/Compiegne-quatre-individus-interpelles-soupconnes-d-avoir-prostitue-et-sequestre-une-adolescente-4043417#xtor=CS6-915

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Kansas : les électeurs votent une loi pour protéger le droit à l’avortement

4 Août 2022, 03:52am

Publié par hugo

 Marie Claire Société Actu société
Kansas : les électeurs votent une loi pour protéger le droit à l’avortement
Par Garance Fragne Publié le 03/08/2022 à 11:12
IVG
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Mardi 2 août 2022, l’État américain pourtant conservateur du Midwest a voté en faveur du droit à l’avortement. Les habitants du Kansas ont rejeté un amendement qui visait à supprimer le texte garantissant la procédure dans leur Constitution.
C'est une région pourtant conservatrice du Midwest. Dans l’État américain du Kansas, mardi 2 août 2022, les habitants se sont prononcés en faveur du droit à l’avortement et le maintiennent ainsi dans leur Constitution. Ce scrutin important était le premier à être organisé depuis l’arrêt de la Cour suprême revenant sur le droit fédéral à l’IVG le 24 juin 2022.

Selon Associated Press, le "non" l'a emporté avec 61% des voix contre 39%. Ce résultat, qui s'oppose au vote annulant l'arrêt Roe v. Wade, signifie que l’avortement reste autorisé jusqu’à 22 semaines de grossesse dans le Kansas et qu'une autorisation parentale est toujours obligatoire pour les mineures, a rapporté l'AFP.

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Un scrutin historique et encourageant pour les Américaines
Avant même la publication des résultats, Marsha Barrett, agente électorale locale, décrivait une élection "folle". Elle s'était enthousiasmée devant la participation en flèche, digne d'un scrutin présidentiel. À la fermeture des bureaux de vote, selon les chiffres relayés par l'AFP, la participation était d’au moins 50 %. 

Interrogée par l'agence de presse française, Ashley All, militante et porte-parole de la campagne des partisans du droit à l’avortement, a déclaré avec soulagement : "Les habitants du Kansas ont compris que cet amendement imposerait un contrôle gouvernemental sur les décisions médicales privées." 

Vidéo du jour :

Parmi les électrices, il y avait aussi Morgan Spoor, âgée de 19 ans. C’est la première fois qu’elle votait, et la jeune femme a assuré vouloir promouvoir "le droit de choisir". "Je veux vraiment faire entendre ma voix, surtout en tant que femme. Je ne pense pas que quiconque puisse dire ce qu’une femme peut faire avec son corps", a-t-elle déclaré à l’AFP.

Ce résultat est d'autant plus remarquable parce que le gouvernement du Kansas est conservateur, les habitants n’ayant pas voté pour un démocrate à la Maison Blanche depuis 1964, rappelle l'AFP. Déçue par l'issue du scrutin, l'organisation anti-avortement s'est exprimée dans le journal local The Wichita Eagle, imputant cette défaite à "une attaque de désinformation de la part d'organisations de gauche radicale".

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L'espoir de contrer la Cour suprême
Ce vote historique du Kansas est perçu comme un test politique au niveau national. Désormais d'autres États vont pouvoir contrer la décision des juges de la Cou suprême sur l'avortement et proposer à leurs électeurs de choisir par eux-mêmes.

D'autres scrutins vont être organisés dans d'autres États comme la Californie et le Kentucky, qui voteront en novembre 2022. Une date qui coïncide avec les élections de mi-mandat au Congrès, sur lesquelles les démocrates et pro-IVG misent pour faire basculer des États qui sont s'opposent à ce droit.

Pour rappel, de nombreux États conservateurs ont déjà interdit ou imposé des interdictions quasi totale de l'IVG, comme le Texas, le Missouri, le Dakota du Sud ou encore l'Oklahoma. Selon l'Institut Guttmacher, spécialisé dans la recherche statistique sur les droits reproductifs aux USA et dans le monde, la moitié des États-Unis pourraient interdire l'avortement sur leur territoire.

Dans le même temps, mardi 2 août égalemen, le gouvernement démocrate du président américain Joe Biden s'agite pour minimiser les dégâts causés par la révocation du droit à l'IVG dans le pays. Ce dernier a porté plainte contre l'Idaho et sa loi qui bannit tous les avortements, sauf en cas de danger de mort de la patiente enceinte.

Le ministre de la justice Merrick Garland, chargé d'évaluer les lois adoptées à la suite de la décision de la Cour suprême, a estimé que le texte est trop restrictif, écrit l'AFP. La loi fédérale américaine prévoit en effet que cette décision de l'Idaho, qui permet de poursuivre les médecins pratiquant l'IVG, pourraient empêcher la prise en charge urgente des femmes enceintes dont la vie est menacée par leur grossesse.

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"Stealthing" : le Canada considère le retrait non consenti d'un préservatif comme une agression sexuelle

4 Août 2022, 03:41am

Publié par hugo

 "Stealthing" : le Canada considère le retrait non consenti d'un préservatif comme une agression sexuelle
Par Garance Fragne Publié le 02/08/2022 à 12:03
Cour suprême Canada
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Vendredi 29 juillet 2022, la Cour suprême canadienne a tranché : l’absence ou le retrait du préservatif sans le consentement de l’autre partenaire durant une relation sexuelle est désormais un crime sexuel dans le pays.
"Dans aucune autre juridiction au monde, il est aussi clair que lorsqu'une personne a accepté d'avoir des relations sexuelles avec un préservatif et l'a retiré sans son consentement, cela constitue une agression sexuelle ou un viol", a déclaré Lise Gotell, professeure d'études sur les femmes et le genre à l'université de l'Alberta et spécialiste du consentement sexuel et du droit canadien au New-York Times. 

Cet acte de malveillance, nommée aussi stealthing est de plus en plus évoqué dans les médias et milieux féministes mais reste très impuni par la loi. Mais vendredi 29 juillet 2022, dans une décision historique de 187 pages, rapportée par la plus haute instance juridique du Canada, il a été décidé qu’une personne qui retire ou refuse de porter un préservatif pendant une relation sexuelle pourra être reconnue coupable d’agression sexuelle. 

Une première jeune femme reconnue victime d'agression sexuelle
Cette décision fait suite à une affaire survenue en Colombie-Britanique, datée de novembre 2021. Une jeune femme avait porté plainte contre un homme pour agression sexuelle après que ce dernier ait fait semblant de mettre un préservatif. Plus précisément, lors de leur première relation sexuelle, l’homme aurait mis un préservatif mais durant le deuxième, il se serait simplement penché sur sa table chevet, lui faisant croire qu’il en mettait un. 

"Sous le choc et paniquée", la jeune femme n s’est aperçue du subterfuge qu’à la fin du rapport. Quand elle lui en parlé, son partenaire lui aurait rétorqué qu’elle pourrait "simplement se faire avorter" si elle tombait enceinte et que "les gens pouvaient maintenant vivre avec des infections comme le VIH, la chlamydia et la gonorrhée".

Vidéo du jour :

Plutôt que de s'excuser, l'homme lui aurait proposé de "se faire sauter" par un groupe d’amis et lui aurait envoyé une vidéo pornographique intitulée "Oh, mon Dieu, papa est venu en moi".

En première instance, le juge a rejeté l’accusation d’agression sexuelle, défendant le consentement lors du premier rapport. Mais la cour d’appel de la Colombie-Britannique a ordonné un nouveau procès et la Cour suprême locale s’est déclarée en faveur de la victime. Phil Cote, avocat de la défense à Surrey, en Colombie-Britannique, a conclu : "S'il y a une morale à en tirer pour tout le monde, mais particulièrement pour les hommes, c'est qu'il faut s'assurer qu'il y a un consentement actif et engagé. Et si vous n'êtes pas sûr, vous devriez demander."

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Californie : le retrait non consenti du préservatif pendant un rapport sexuel reconnu comme une agression sexuelle
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Un Français condamné en 2017
Sheilah L.Martin, juge à la Cour suprême canadienne, a estimé que lorsque le port du préservatif est une condition au rapport sexuel, qu'il fait partie de l’activité sexuelle.

En 2017, rappelle Le Monde, l’avocate Alexandra Brodsky écrivait dans un article publié par le Columbia Journal of Gender and Law, que cette méthode est "une grave violation de la dignité et de l’autonomie".

En janvier de la même année, note le journal national, un français à qui il était reproché cette pratique avait été condamné par un tribunal de Lausanne (Suisse) pour viol à douze mois de prison avec sursis. La peine a été confirmée en appel, mais requalifiée "d'acte d’ordre sexuel commis sur une personne incapable de discernement ou de résistance".

Lire aussi :


https://www.marieclaire.fr/stealthing-le-canada-considere-le-retrait-non-consenti-d-un-preservatif-comme-une-agression-sexuelle,1431652.asp

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Ecoutez-nous bien ! - Le manifeste de la Fondation des Femmes

4 Août 2022, 02:39am

Publié par hugo

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Un manifeste de la Fondation des femmes à l'aube de la première élection présidentielle française post #MeToo. Pourquoi, en matière d'égalité... Lire la suite
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Résumé
Un manifeste de la Fondation des femmes à l'aube de la première élection présidentielle française post #MeToo. Pourquoi, en matière d'égalité femmes-hommes, les progrès sont-ils si lents, en France comme dans le monde ? Pourquoi les violences sexistes et sexuelles sont-elles encore majoritairement impunies, en dépit des innombrables témoignages dans le sillon du mouvement #MeToo ? La thèse des autrices de ce manifeste est que toute notre société tourne encore trop autour des préoccupations et des points de vue masculins.
Les droits des femmes ont progressé, mais le patriarcat continue de régir les institutions, les mentalités, notre culture commune, laissant les problématiques des femmes et des minorités à la marge. Il est temps, alors, de considérer vraiment les femmes, d'entendre le cri planétaire qui a déchiré le silence millénaire qui accompagne les violences masculines. " Ecoutez-nous bien ", disent-elles, car elles veulent une République entière, inclusive.
Liberté, Egalité, Sororité !


https://www.decitre.fr/livres/ecoutez-nous-bien-le-manifeste-de-la-fondation-des-femmes-9782363833341.html

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