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Le blog de hugo,

Gina Lollobrigida future-sénatrice, à 95 ans ?

28 Août 2022, 09:46am

Publié par hugo

 Gina Lollobrigida future-sénatrice, à 95 ans ?
"J’en avais juste marre d’entendre les politiciens se disputer sans jamais aller à l’essentiel", a déclaré Gina Lollobrigida, 95 ans, dans la presse italienne, pour expliquer sa candidature aux élections de septembre 2022. 
"J’en avais juste marre d’entendre les politiciens se disputer sans jamais aller à l’essentiel", a déclaré Gina Lollobrigida, 95 ans, dans la presse italienne, pour expliquer sa candidature aux élections de septembre 2022. 
©AP Photo/Walter Attenni, file
26 AOÛ 2022
 Mise à jour 26.08.2022 à 11:11 par 
Terriennes
 
avec Le Temps
Un ultime rôle dans sa longue carrière ? Gina Lollobrigida a créé la surprise cet été en annonçant sa candidature aux élections anticipées du 25 septembre prochain en Italie. L’actrice icônique italienne se présente sous la bannière de l'Alliance Italie Souveraine et Populaire, un parti eurosceptique proche du parti communiste.

A 95 ans, Gina Lollobrigida se verrait bien dans le rôle de sénatrice. Pas à l'écran mais sur les rangs de l'assemblée italienne. Après une occasion ratée en 1999 comme candidate au parlement européen, la diva italienne a décidé de se présenter au Sénat sur les listes de l’Alliance Italie Souveraine et Populaire, proche du parti communiste.
 
Je me battrai pour que le peuple décide, de la santé à la justice; l’Italie est mal en point, je veux faire quelque chose de bien et de positif.

Gina Lollobrigida, dans le Corriere della Sera
«J’en avais juste marre d’entendre les politiciens se disputer sans jamais aller à l’essentiel», déclare Gina Lollobrigida, dans une interview publiée par le quotidien italien Corriere della Sera. «Je me battrai pour que le peuple décide, de la santé à la justice; l’Italie est mal en point, je veux faire quelque chose de bien et de positif», ajoute-t-elle. Elle confie également qu'elle s'est inspirée de la trajectoire du Mahatma Ghandi.

C'est dans la province de Latina, au sud de Rome que l’actrice se présentera lors du scrutin du 25 septembre 2022.
 

Entre communisme et populisme, l’Alliance Italie Souveraine et Populaire s’oppose notamment à la politique sanitaire de Mario Draghi et à la vaccination obligatoire en Italie. Ce parti a également sévèrement condamné la réponse du gouvernement à l’invasion russe en l’Ukraine et est favorable à la sortie de l’Italie de l’OTAN ainsi que de l’Union européenne.
 

La droite, archi-favorite

Jeudi 21 juillet 2022, le président italien Sergio Mattarella a annoncé la dissolution du parlement, provoquant des élections anticipées fixées au 25 septembre.
L’archi-favori du scrutin à venir est la coalition dite «de centre droit», qui réunit Forza Italia, le parti de droite de Silvio Berlusconi, et l’extrême droite représentée par La Lega du tribun populiste antimigrants Matteo Salvini et Fratelli d’Italia, un parti post-fasciste présidé par Giorgia Meloni.
Plus de 70 films
Ce ne sera pas la première campagne politique de sa carrière : en 1999, à 73 ans, "Signora Lollobrigida" était candidate aux élections européennes et numéro deux sur la liste du magistrat anti-corruption Antonio di Pietro.

Dans la vie on peut perdre et on peut gagner.

Gina Lollobrigida, dans le Corriere della Sera.
Habituée aux immenses succès populaires au cinéma, cette fois, il n'est pas au rendez-vous. «C’était une expérience, commente l’actrice dans les colonnes du Corriere della Sera. Dans la vie on peut perdre et on peut gagner.»

Née le 4 juillet 1927 à Subiaco, Luigia Lollobrigida -son vrai nom- est issue d'une famille modeste d'ouvriers. Rêvant d'une carrière artistique, la jeune femme rejoint Rome où elle étudie les Beaux-Arts. Remarquée pour sa "plastique de rêve" dans un roman photo, elle participe à plusieurs concours de beauté et fait ses premiers pas de comédienne sur de petites scènes de théatres romains.

Elle deviendra l'une des actrices icôniques du cinéma italien des années 50. Gina Lollobrigida a aussi été tête d'affiche à Hollywood. Entre 1946 et 1997, elle joue dans près de 70 films - les plus connus d'entre eux étant Fanfan la Tulipe, Le Bossu de Notre-Dame, La Reine de Saba, Salomon, Vénus impériale, ou encore Hôtel Paradiso.


©DR
En 1961, elle reçoit le Golden Globe pour le film When September Comes.

Quelque peu délaissée par les réalisateurs et suite à son divorce avec son mari et imprésario, elle cesse de tourner en 1973 pour se consacrer à la sculpture mais surtout s'adonner à sa passion pour la photographie. Elle apparaîtra néammoins dans quelques épisodes dans des séries tv américaines.

Le photojournalisme, une activité moins connue de Gina Lollobrigida, loin des caméras hollywoodiennes. Ici, en 1972. 
Le photojournalisme, une activité moins connue de Gina Lollobrigida, loin des caméras hollywoodiennes. Ici, en 1972. 
©AP Photo/Massimo Sambucetti
Depuis 4 ans, l'actrice italienne détient son étoile sur l'illustre boulevard des célébrités à Hollywood. 
Depuis 4 ans, l'actrice italienne détient son étoile sur l'illustre boulevard des célébrités à Hollywood. 
©Hollywood Walk of Fame
Mais le monde du 7ème art ne l'oublie pas. Le 1er février 2018, une étoile à son nom est inaugurée, en sa présence, sur l'incontournable Hollywood Walk of Fame à Los Angeles. «Gina Lollobrigida est l'une des actrices les plus iconiques de ce monde. C'est une éblouissante légende italienne aux multiples facettes. Elle sera un ajout brillant à notre famille du Walk of Fame»,​ commente Ana Martinez, responsable des cérémonies du Walk of Fame sur le site BX, rapporté par Closer. 

«Je suis ivre d'amour !», lance alors la star face aux caméras, toute à la joie de sa consécration, reçue pour ses 90 ans. Cinq ans plus tard, pas question de retraite pour l'ancienne actrice qui aujourd'hui se sent ivre de politique...

Gina Lollobrigida lors du festival du film de Venise, en septembre 2012.
Gina Lollobrigida lors du festival du film de Venise, en septembre 2012.
©AP Photo/Domenico Stinellis
Article original à retrouver sur le site de notre partenaire Le Temps.

Lire aussi dans Terriennes :
►Giorgia Meloni, l'égérie de l'extrême droite italienne qui rêve d'être cheffe du gouvernement
Terriennes
 
avec Le Temps
 Mise à jour 26.08.2022 à 11:11
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/gina-lollobrigida-future-senatrice-95-ans-469056

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Chronique elle était une fois l’actue: Vive la Féminisme et vive les femmes !

28 Août 2022, 09:44am

Publié par hugo

 
Matrimoine
26 AOÛT 2022
Chroniques
Chronique elle était une fois l’actue: Vive la Féminisme et vive les femmes !

Mes chères conMatriotes, Depuis des années un même sentiment voues étreint, voues oppresse, voues hante. Un sentiment étrange et pénétrant, de déposession. Etrange bien que rien ne voues soit plus familière. Pénétrant. C’est malheureusemente le mot.  Dépossession… En effet, les mascouillinistes pensent que voues êtes leur possession. Et en tant que femmes, voues n’avez malheureusemente pas le privilège d’en rester à sentiment. Voues marchez dans les rues de vos villes et vous n’y connaissez que trop les dangers patriarcaux…

Typhaine D 50-50 Magazine


https://www.50-50magazine.fr/2022/08/26/chronique-elle-etait-une-fois-lactue-vive-la-feminisme-et-vive-les-femmes-2/

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FRONT FÉMINISTE : LIBERTÉ ÉGALITÉ FÉMINISME

28 Août 2022, 09:41am

Publié par hugo

 25 AOÛT 2022
DÉBATS \ Tribunes
FRONT FÉMINISTE : LIBERTÉ ÉGALITÉ FÉMINISME

Le FRONT FÉMINISTE présente un manifeste cosigné par 60 associations et réseaux de 7 pays

LIBERTÉ ÉGALITÉ FÉMINISME

Le féminisme est un engagement pour la justice, l’égalité et la dignité. Universaliste, laïque et solidaire, il rassemble des femmes et des hommes qui, partout dans le monde, combattent le patriarcat, système de violences et d’oppressions fondé sur l’affirmation de la supériorité masculine.

Depuis des siècles, des féministes agissent collectivement

– pour l’égalité des femmes et des hommes, en droit et dans les faits

– pour la liberté des êtres humains et la fin des rapports de domination

– pour l’adelphité, c’est-à-dire un idéal associant fraternité et sororité.

NOUS, RESPONSABLES D’ASSOCIATIONS FÉMINISTES,

affirmons le droit des femmes au respect de leur corps sexué

et cosignons ce manifeste en dix principes.

En effet, nous constatons depuis le début du 21e siècle

– la banalisation croissante de l’exploitation sexuelle de femmes et de filles

– l’effacement du mot « femme » et du concept de sexe par des transactivistes qui agressent et menacent des féministes et des lesbiennes.

Nous dénonçons

– la marchandisation des femmes par la prostitution, la pornographie et la location d’utérus

– la culture du viol, inhérente au système patriarcal

– le contrôle du corps et de l’apparence des femmes

– l’effacement du sexe au profit du genre 

Nous affirmons dix principes

1. La prostitution est une exploitation sexuelle machiste.

Il n’y a pas de droit à la sexualité. Dans de nombreux pays, les clients-prostitueurs sont, selon la loi, coupables d’un délit.

Une personne n’est ni une chose ni une marchandise. Les réseaux mafieux et les proxénètes qui organisent la traite d’êtres humains et exploitent la vulnérabilité de femmes et de filles commettent des crimes. Le consentement à un acte sexuel venant d’une femme exploitée lui est extorqué par la contrainte ou l’emprise. L’argent n’efface pas la violence.

Les personnes en situation de handicap ne veulent pas acheter des actes sexuels, même masqués sous l’appellation d’« assistance sexuelle », mais vivre dans une société plus ouverte et accessible, ce qui favorisera leur vie sexuelle et affective.

2. La pornographie normalise des violences sexuelles infligées à des femmes et à des enfants. Elle met en scène et propage massivement des images de prostitution, relève de la culture du viol et conforte l’ordre machiste. 

3. La gestation pour autrui, qu’elle se revendique ouvertement commerciale ou prétendument « éthique », revient à louer l’utérus et la vie d’une femme, en programmant la cession d’un·e enfant comme d’un objet, pour satisfaire le désir de tiers commanditaires. Or un être humain ne peut faire l’objet d’un commerce : c’est un principe fondamental du droit. Un désir ne crée pas un droit. Il n’y a pas de droit à l’enfant.

4. Le viol a pour unique responsable le violeur. La honte doit peser, non sur la victime, mais sur le coupable. Chercher des excuses au violeur, c’est être complice.

5. Les violences du conjoint ne sont pas de l’amour. L’emprise masculine dans le couple hétérosexuel relève de la possessivité et de la domination. On ne bat pas par amour. On ne tue pas par amour.

6. Le respect du corps et de son intégrité est un droit. Les filles et les femmes subissent contrôles et critiques de leur corps, trop gros ou trop maigre, hypersexualisé ou contraint à être dissimulé. Les mutilations sexuelles sont des crimes que l’obéissance à une tradition ne peut justifier.

7. Le voile islamique est une oppression sexiste. En Iran, en Afghanistan ou en Arabie saoudite, des femmes qui refusent de le porter sont harcelées, emprisonnées, fouettées, tuées. En Occident, des femmes subissent des pressions de leur entourage pour le porter, d’autres le portent volontairement, ce qui n’en modifie pas le sens discriminatoire ; pour autant, cela ne justifie pas des violences envers des femmes voilées.

8. Le sexe relève de la nature, et le genre de la culture ; c’est l’association des deux qui constitue la personne. Le sexe est une réalité biologique, inscrite dans chacune de nos cellules, avec de multiples conséquences : production de gamètes, cycle menstruel féminin, etc. Le genre, ou sexe social, est une construction sociale et culturelle des rôles féminins et masculins qui promeut l’infériorisation du féminin et sa soumission au masculin.  

9. Les « personnes trans » ont droit au respect de leur choix. Elles-mêmes doivent respecter les droits et les choix des femmes.

10. La mixité femmes-hommes est notre modèle de société. Néanmoins, les femmes ont droit à des espaces non-mixtes dans certains cas : pour se protéger de la violence masculine (toilettes, vestiaires, prisons ou refuges) ou pour exprimer des souffrances (groupes de parole). La non-mixité peut aussi être un choix politique (groupes féministes) ou de désir (rencontres entre lesbiennes). Quant au sport, admettre des « femmes trans » dans des compétitions féminines est inéquitable pour les femmes.

Des femmes et des filles cumulent plusieurs oppressions,

de par leur origine ethnique, leur couleur de peau, leur âge, leur apparence,

leur lesbianisme, leur pauvreté, leur handicap, etc.

Toutes ont en commun d’être du sexe féminin.

Nous sommes solidaires avec elles.

Nous voulons un monde juste.

Liberté Égalité Féminisme 

Au 29 juillet 2022, le manifeste du FRONT FÉMINISTE est cosigné par 60 associations de 7 pays (Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, États-Unis, France et Italie)

B = Belgique ; CAN = Canada ; D = Allemagne ; E = Espagne ; USA = États-Unis ;

F = France ; I = Italie

Pour certains collectifs internationaux, il s’agit de la section française.

F L’Amazone, activistes féministes radicales

F Amicale du Nid

F Bagdam Espace lesbien, Toulouse

F Centre Évolutif Lilith

F CHANCEGAL

F Chiennes de garde

F 50-50 Magazine

F Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution

F Collectif Féminicides par Compagnons ou Ex

F Collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers

B Collectif Laïcité Yallah

F Collectif Libertaire Anti-Sexiste

F Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes

E Comisión para la Investigación de Malos Tratos a Mujeres

F Conseil national des femmes françaises

F CoRP Collectif pour le respect de la personne

I Corrente Rosa

F CQFD Lesbiennes féministes

F le CRI, association abolitionniste de la prostitution

F Deep Green Resistance

F Encore féministes !

F Équipes d’Action Contre le Proxénétisme

F Fédération Nationale Solidarité Femmes (73 associations en France)

E Feministas al Congreso

F Femmes contre les intégrismes 

E Forum Femmes Journalistes Méditerranée

F Forum Femmes Méditerranée

F magazine Femmes ici et ailleurs

F Femmes libres, émission sur Radio libertaire

F Femmes Monde

F Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir

F Femmes solidaires

B Fondation Millenia 2025 Femmes et Innovation

D Frauen für Freiheit

F Genre & Cultures

D KOFRA

F Libres MarianneS

F Ligue des Femmes Iraniennes

F Ligue du droit international des femmes

D Mannheim gegen Sexkauf

F Les Marianne de la diversité

F Mémoire traumatique et Victimologie

D Migrantinnen für Säkularität und Selbstbestimmung

F Mouvement des femmes kurdes

B Observatoire féministe des violences faites aux femmes

CAN Pour les droits des femmes-Québec

USA The Phyllis Chesler Organization

F Planning Familial 94, association dép. de Maisons-Alfort, Val-de-Marne

F 44 Vilaines Filles, association lesbienne féministe

F Radical Girlsss

F Rebelles du genre

F Regards de femmes

F Remue Méninges Féministe, émission sur Radio libertaire

F Réseau des VigilantEs féministes universalistes et laïques 

F Réseau féministe « Ruptures » 

F Réussir l’égalité femmes-hommes

F La révolution sera féministe, émission de Radio Galère, Marseille

B Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes

F Women’s Declaration International – France

F collectif Ypomoni — Pour une approche éthique des questions de genre 

F Zéromacho — Des hommes contre la prostitution et pour l’égalité femmes-hommes

Lancé le 8 mars 2022 par les Chiennes de garde et Zéromacho, ce manifeste du FRONT FÉMINISTE est ouvert à la signature d’autres associations : front.feministe@gmail.com 

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Étiquettes :


https://www.50-50magazine.fr/2022/08/25/front-feministe-liberte-egalite-feminisme/

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Armelle Renaudin : « ce sont ces petites entreprises, créées par des femmes, qui ont besoin de l’appui d’Entrepreneurs du Monde »

28 Août 2022, 09:39am

Publié par hugo

 24 AOÛT 2022
Monde
Armelle Renaudin : « ce sont ces petites entreprises, créées par des femmes, qui ont besoin de l’appui d’Entrepreneurs du Monde »

Entrepreneurs du Monde est une ONG qui œuvre au profit des personnes les plus vulnérables. 90% de ses bénéficiaires sont des femmes ! En 25 ans, avec 114 000 micro-entreprises, l’ONG est aujourd’hui présente dans 12 pays sur les 4 continents en Haïti, en Afrique de l’Ouest, en Asie du sud-est et en France. Micro finance, agro entrepreneuriat, accès à l’énergie renouvelable, appui à la très petite entreprise (TPE) … au fil des ans, elle développe ses programmes avec le souci majeur de rester attentive à l’autonomisation, à l’égalité des droits et aux opportunités femmes/hommes. Armelle Renaudin est la co-fondatrice d’Entrepreneurs du Monde.

D’où est venue l’idée de créer Entrepreneurs du Monde ?

J’ai grandi dans une famille engagée ! Dès le lycée, je passais mon temps libre bénévolement auprès d’une association qui s’occupait d’enfants à Calcutta. De là est né ce sentiment, cette motivation, de me rendre utile mais c’était encore très vague : la politique, le soutien au développement … je décide d’entrer dans une école de commerce afin d’acquérir des connaissances larges. J’y rencontre Franck mon futur mari qui était dans la même réflexion !

Quelques années après, avec notre premier enfant sous le bras, nous nous installons en Haïti et nous travaillons dans une association qui fait de la micro-finance. Rigueur, méthodologie et innovation, j’y apprends les bases qui serviront de socle à la création d’Entrepreneurs du Monde.

Comment fonctionne Entrepreneurs du Monde ?

Dans notre philosophie, le mode opérationnel est simple : l’incubation ! Nous créons des équipes locales, nous faisons monter les équipes en compétences. Nous misons le plus souvent sur des profils très sociaux qui viennent des quartiers où nous intervenons. Nous passons du temps à les former, à les accompagner, à les autonomiser dans la réalisation de leur projet. Nous co-créons !

Et pourquoi autant de femmes à la tête de ces micro-entreprises ?

Si 9 entrepreneurs sur 10 sont des entrepreneuses, c’est pour deux raisons majeures : Entrepreneurs du Monde aide les plus vulnérables et les femmes sont sans conteste les plus vulnérables !

Les femmes sont plus vulnérables parce qu’elles vont moins longtemps à l’école. On mise toujours plus sur les garçons. On ne peut pas scolariser tous les enfants. L’ampleur de leur charge quotidienne les rend moins disponibles pour le partage de compétences, la formation. Enfin, elles sont aussi les premières victimes des changements climatiques car elles ont la charge des cultures vivrières et de la collecte eau/bois. Elles prennent de plein fouet les inondations, les sécheresses et les déboisements.

Cette économie informelle composée de très petites entreprises, a besoin d’accès au capital, à la formation. Ce sont ces petites entreprises, créées par des femmes, qui ont besoin de l’appui d’Entrepreneurs du Monde. On prête beaucoup moins à une femme, elles ont moins d’accès à la banque, moins accès au foncier que les hommes.

Alors Entrepreneurs du Monde les forme pour apprendre à se constituer une épargne individuelle, à gérer leur crédit, à créer et à animer un groupe. Avant d’avoir le premier crédit, elles doivent participer à six formations et épargner six fois ! Cette mise en route de l’épargne est le point de départ.

De plus dans bien des cas et grâce au contexte particulier d’Entrepreneurs du Monde, ces femmes peuvent créer des petites épiceries chez elles : elles cassent un mur pour que leur maison soit ouverte sur l’extérieur et elles peuvent, tout en réalisant leur activité de commerce, surveiller leurs enfants à la maison.

La dynamique d’Entrepreneurs du Monde c’est aussi se remettre en question et innover de façon permanente !

Oui, depuis quelques années, nous mettons également en place des outils de mesure de performance sociale et environnementale. Chacune des entrepreneuses selon sa maturité et ses besoins est formée et accompagnée par nos équipes. La richesse d’Entrepreneurs du Monde c’est que chaque entreprise sociale incubée définie elle-même sa mission, sa vision, sa théorie du changement et ses normes éthiques. Des indicateurs sont mis en place pour évaluer l’évolution socio-économique des bénéficiaires.

Aujourd’hui nous souhaitons à tous les niveaux, en interne au siège et sur le terrain, traiter la question du genre !

En 2021, au Togo, un nouvel audit social a été mis en place : l’évaluation intègre cette perspective de genre. Nous avons ainsi identifié les enjeux en matière d’égalité des droits et en opportunités pour les salarié.es.

Depuis quelques temps, Entrepreneurs du Monde a également développé sur le terrain la mise en place de travailleuses/travailleurs sociales/ sociaux et de référent·e genre qui peuvent soutenir les femmes au quotidien sur les violences au sein du couple, les relations mères :filles ou belles-mères/belles-filles, la contraception … Des formations spécifiques sont développées sur la scolarisation des petites filles, les mariages précoces … Les référent·es échangent avec les équipes locales sur les besoins identifiés et peuvent débattre des questions liées aux stéréotypes, aux violences sexistes et sexuelles ..

Ainsi dans chaque programme, pour Entrepreneurs du Monde, il s’agit bien, au-delà de l’indépendance économique, au-delà de la formation professionnelle et de l’entreprenariat, de créer de nouveaux leviers de progrès économique et social pour l’égalité entre les femmes et les hommes !

Propos recueillis par Virginie Petit 50-50 Magazine 

 print
Étiquettes : Monde Association


https://www.50-50magazine.fr/2022/08/24/armelle-renaudin-ce-sont-ces-petites-entreprises-creees-par-des-femmes-qui-ont-besoin-de-lappui-dentrepreneurs-du-monde/

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LES OUBLIÉES DES MANUELS D’HISTOIRE

28 Août 2022, 09:33am

Publié par hugo

 23 AOÛT 2022
France \ Société
LES OUBLIÉES DES MANUELS D’HISTOIRE

Focus sur ces femmes qui ont fait l’Histoire et qui pourtant n’apparaissent toujours pas dans les manuels scolaires. Elles sont mathématiciennes, compositrices, peintresses, astronomes, doctoresses, biologistes, cheffes d’entreprise, femmes politiques, résistantes, autrices…

Gertrude Bell, espionne, diplomate, archéologue, exploratrice et autrice
Surnommée la Reine du désert, la Britannique Gertrude Bell, joua un rôle, non négligeable, dans la fondation de l’lrak au même titre que Lawrence d’Arabie. Née en 1868, Gertrude Bell est issue d’une haute famille bourgeoise anglaise et se passionne pour la culture du Moyen-Orient. Première femme à décrocher un diplôme d’histoire moderne à l’université d’Oxford, elle voyage en Perse en 1892 où elle écrira un premier ouvrage sur ce pays. Elle apprend l’arabe, le farsi et le turc. Puis, elle s’installe dans l’Empire ottoman pour y faire des fouilles. En 1915, grâce à ses connaissances linguistiques, elle devient agente de liaison au Caire et collecte des renseignements pour le compte de la couronne britannique afin de mener la grande révolte arabe contre l’empire ottoman. Elle consigne ses impressions dans ses carnets de voyage, cartographie et photographie des sites comme Pétra. Elle part à la rencontre des chefs de guerre à Alep, Jérusalem, Beyrouth, Damas et se fait même emprisonner. Elle travaillera avec Lawrence d’Arabie avec lequel elle aura une grande connivence.

Rattachée au Foreign Office en 1919, l’espionne au service de Sa Majesté, préparera le terrain pour la prise de Bagdad par l’armée britannique. En 1921, elle est chargée de dessiner les contours de l’Irak actuel et impose le roi Fayçal 1er dont elle est proche lequel lui décernera le titre de Reine sans couronne d’Irak. L’archéologue créera le musée national d’Irak et luttera pour la préservation du patrimoine perse.

Fascinés par ce personnage atypique qui ne se déplaçait jamais sans ses robes, son service en porcelaine et même sa baignoire, les journaux de l’époque diront d’elle : « Major Miss Bell est un véritable ministre des Affaires extérieures, prend soin personnellement de tout ce qui concerne les relations avec les tribus indigènes dans le royaume de l’Irak. Elle traite avec les chefs musulmans qui viennent en mission, des pays voisins, et qui préfèrent parler à Miss Bell qu’au roi Fayçal lui-même« .

Gertrude Bell devient la première femme à obtenir le poste diplomatique de Secrétaire orientale. Malade, elle meurt d’une overdose médicamenteuse à l’âge de 57 ans. Elle sera enterrée dans le cimetière anglais à Bagdad avec les honneurs militaires. On connait à Miss Bell quelques amants. Célibataire et sans enfant, elle lègue sa fortune à la British School of Archeology et laissera de nombreux témoignages à travers une abondantes correspondances et de nombreux récits de voyage.

Lida Durkidova, co-autrice des albums du Père Castor et d’une pédagogie innovante
L’idée d’un apprentissage adapté à l’âge des enfants émerge après la première guerre mondiale en France. Cependant les livres restent onéreux et réservés à une classe aisée. Ce sont les albums du Père Castor lancés en 1931 par Flammarion qui démocratiseront le goût de la lecture pour les petit·es. Les textes écrits par l’autrice Lida Durkidova et son mari connaitront ainsi un succès retentissant jusqu’à nos jours.

Lida Durkidova est née en Tchécoslovaquie en 1899. A 15 ans et tout en poursuivant ses études dans l’enseignement, la jeune fille partage son temps comme infirmière avec son père médecin auprès d’enfants démuni.es. Plus tard, elle accompagne de jeunes aveugles à la montagne, expérience qu’elle consignera dans l’ouvrage, Les enfants aux yeux éteints. Puis, elle devient la collaboratrice de l’éducateur tchèque, Frantisek Bakule, novateur en matière pédagogique pour enfants handicapé.es ou victimes de la grande guerre. Elle s’occupe également de jeunes délinquant.es et monte une chorale qui se produit au Danemark, aux USA et en France où elle rencontre, Paul Faucher, lequel est passionné par les thèses de Frantisek Bakule.

Dès 1931, Paul Faucher s’intéresse à la littérature enfantine et lance la collection Education, chez Flammarion destinée à un large public. Puis il élabore ses premiers albums en collaboration avec Lida Dukidova, sa future femme. Sous le nom de Père Castor (symbole d’un programme constructif), le couple publie une centaine d’albums sous les pseudonymes de Lida et Paul François dont les titres les plus connus restent Michka l’ourson, Poule rousse, Marlaguette ou Roule galette. Lida Durkidova propose des illustrateurs Russes ou Tchèques afin de donner une touche exotique aux histoires. Les ventes s’envolent.

En 1946, le Centre de recherche biblio-pédagogique de l’Atelier du Père Castor suivi de l’Ecole du Père Castor ouvrent leurs portes. En 1954, leur école compte une cinquantaine d’enfants. C’est une pédagogie innovante qui est proposée avec des ateliers de construction, et des matières comme la musique, de l’art ou du sport afin de donner le goût de l’apprentissage aux enfants mais aussi pour qu’elles/ils apprennent à vivre avec leurs différences. Lida Durkidova décède en 1955. En 1961, une demande de contrat avec l’Education nationale est refusée. Son mari, Paul Faucher, meurt en 1967.

De nos jours, les aventures du Père Castor, traduites dans le monde entier, sont toujours autant appréciées par les petit·es et les grand·es avec 95 millions de titres vendus depuis 1931. Cette collection est inscrite au patrimoine culturel de l’Unesco depuis 2018 dans le registre Mémoires du monde.

Henrietta Swan Leavitt, astronome, découvrit la distance entre la terre et les autres galaxies, recherches qui permirent de comprendre l’expansion de l’univers
Henrietta Swan Leavitt est née aux USA en 1868 dans une famille d’origine anglaise, d’un père pasteur et d’une mère au foyer. Elle a découvert la relation entre la luminosité des étoiles variables et leur période de variation, travaux qui seront repris par Edwin Hubble dans sa théorie de l’expansion de l’univers.

Henrietta Swan Leavitt étudie Society for the College Instruction for Women puis poursuit un cursus incluant l’étude du grec classique, les Beaux-arts, la philosophie, les mathématiques et l’astronomie. Elle voyage en Europe et aux Amériques, et postule à l’Observatoire de l’université de Harvard comme calculatrice, les postes plus intéressants étant fermés aux femmes. Ces calculatrices effectuaient des calculs manuellement, repéraient les étoiles ou interprétaient des photographies du ciel. Ce travail de subalterne sous-payé n’était réalisé essentiellement que par des femmes diplômées, intelligentes et motivées. Les scientifiques s’attribuaient la paternité du résultat de leurs travaux de recherche. L’Observatoire de l’université de Harvard était connu pour ses Harvard computers ou Harem de Pickering, du nom de leur directeur qui s’entourait de femmes brillantes et passionnées qu’il exploitait dans les règles de l’art du patriarcat.

Ainsi, elle examina des centaines de plaques photographiques dans le but de mesurer et de cataloguer la luminosité des étoiles. Elle était payée 0,30 dollar de l’heure. Elle classa des milliers d’étoiles dans le nuage de Magellan et publia ses recherches en 1908 qu’elle compléta en 1912. Sa découverte de la relation entre la luminosité de certaines étoiles variables et le rythme de leurs pulsations, permit de mesurer la distance entre la Terre et les autres galaxies. Elle améliora également des mesures photographiques. En 1921, elle est nommée au département de photométrie stellaire malgré sa surdité et ses problèmes de santé. Elle appartenait à plusieurs associations dont l’Union américaine d’astronomie et l’Association américaine pour l’avancement des Sciences.

Grâce aux travaux d’Henrietta Swan Leavitt qu’Edwin Hubble reprit, il prouva l’expansion de l’univers. Edwin Hubble déclara que l’astronome Henrietta Leavitt méritait le prix Nobel pour ses recherches lesquelles n’avaient pas été suffisamment reconnues et qui avaient bouleversé la vision de l’univers. En 1924, l’Académie royale des Sciences de Suède envisage de lui attribuer le Nobel de physique mais l’astronome était décédée 3 ans auparavant d’un cancer à l’âge de 53 ans.

Aujourd’hui, une Loi en astronomie porte le nom de Leavitt ainsi qu’un cratère lunaire et l’astéroïde n°5383.

Jenny Saville, l’artiste féminine vivante la plus côtée
Jenny Saville est née en 1970 en Angleterre. Elle étudie l’art puis décroche une bourse d’étude pour partir aux USA. Elle s’inspire de Picasso, de Lucien Freud et de Bacon. Elle appartient au mouvement YBA (Young British Artists) qui joue la carte de la provocation en reproduisant la violence étalée dans les tabloïds anglais ainsi qu’une sexualité crue.

En 1992, elle est repérée pour ses nus monumentaux dérangeants par le collectionneur et galeriste d’art contemporain, Charles Saatchi. Ses œuvres de femmes obèses sont une approche revendicative et féministe. La peintresse d’art figuratif s’est aussi beaucoup intéressée à la chirurgie esthétique qu’elle dénonce et qui la fascine à la fois. Elle monumentalise le modèle non seulement par les proportions picturales mais aussi par le traitement des masses dont ces corps excessifs et assumés sont le prétexte. Ses modèles sont souvent présentés en contre-plongée les jambes repliées, cassant ainsi les codes du nu académique. L’artiste subvertit les normes de la représentation du corps féminin à travers l’abject et le grotesque.

Jenny Saville aime aussi jouer sur l’identité en peignant des trans, le mal être, des expressions de solitude et de tristesse. La chair omniprésente, représente une vitrine et un cauchemar pour le voyeur ou la voyeuse. Sa toile la plus chère a été vendue en 2018 pour 10 Millions € ce qui lui octroie le privilège d’être l’artiste féminine vivante la plus cotée. Les œuvres de Jeff Koons sont vendues sept fois plus chères !!!

Laurence Dionigi 50-50 Magazine

Article déjà publié le 7 janvier 2022.

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La GPA éthique, ça n’existe pas !

28 Août 2022, 09:32am

Publié par hugo

22 AOÛT 2022
DÉBATS \ Tribunes
La GPA éthique, ça n’existe pas !

La GPA éthique ça n’existe pas, car réduire les femmes à leur utérus, ce n’est pas éthique. Exploiter le corps d’autres femmes plus pauvres, s’il y a un rapport d’argent, ce n’est pas éthique. Exploiter le corps des femmes en faisant appel à leur esprit de sacrifice ; ce que veut toujours cette société, que nous soyons sacrificielles gratuitement en permanence, charge mentale, salaires inégaux, devoir de sexe, exploitation domestique, tous ce qui nous enferme dans un rapport d’inégalités et empêche notre totale émancipation et autonomie… Là sans rapport d’argent, ce n’est pas éthique…

La GPA éthique n’existe pas, car il n’y aura jamais de rapport d’égalité dans ces relations entre la « productrice » d’enfants et les bénéficiaires. Et ce ne sont jamais des femmes riches ou très aisées qui porteront les enfants, pour des pauvres, et les plus modestes. Des ventres à louer. Les femmes, presque toujours pauvres, sont exploitées, et les enfants traités comme des marchandises. Et l’on a pu le constater avec la guerre en Ukraine. Avec des usines de mères porteuses, qui ne touchent que (40%) moins de la moitié de la somme versée (40 000 à 60 000€).

Pour attirer une demande grandissante, un laboratoire a même proposé des soldes lors du «BlackFriday». La GA est devenue un business. Un vaste marché, très prospère. Il y a des reportages, et les chaînes d’informations faisant parler ces « pauvres parents » qui attendent  « leur » enfant bloqué en Ukraine (le comble de l’indécence) , alors que ce sont juste des exploiteurs de femmes précaires réduites à louer leurs utérus pour vivre ! Non à la marchandisation du corps ! Pourquoi ne pas faciliter l’adoption, plutôt que de vouloir avoir recours à la GPA, qui répétons le, n’est pas éthique.

Comme l’a déjà montré le Comité consultatif national d’éthique, la GPA est un ensemble de violences faites aux femmes, et de plus constitue une vente d’enfant, conformément à la définition internationale de la vente d’enfant. Pourquoi vouloir être parent à tout prix ? Ne sommes nous pas assez nombreux sur Terre ? D’un point de vue écologique et environnemental.

Florence Jacquet, Survivante de la prostitution, Abolitionniste, Féministe

Photo de Une © Florence Jacquet


https://www.50-50magazine.fr/2022/08/22/la-gpa-ethique-ca-nexiste-pas/

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Adoptions forcées au Royaume-Uni : "une condamnation à perpétuité" pour les mères

26 Août 2022, 14:04pm

Publié par hugo

 Adoptions forcées au Royaume-Uni : "une condamnation à perpétuité" pour les mères
<p>Au Parlement de Canberra, Christine Harms, 60 ans, montre une photo de son fils Kenneth, handicapé, qui lui a été enlevé à la naissance, alors qu'elle n'avait que 15 ans. En mars 2013, la PM australienne, Julia Gillard, était la première au monde à présenter ses excuses aux milliers de mères célibataires forcées par les politiques gouvernementales à donner leurs bébés en adoption. Le gouvernement britannique, lui, ne l'a pas encore fait...</p>
Au Parlement de Canberra, Christine Harms, 60 ans, montre une photo de son fils Kenneth, handicapé, qui lui a été enlevé à la naissance, alors qu'elle n'avait que 15 ans. En mars 2013, la PM australienne, Julia Gillard, était la première au monde à présenter ses excuses aux milliers de mères célibataires forcées par les politiques gouvernementales à donner leurs bébés en adoption. Le gouvernement britannique, lui, ne l'a pas encore fait...

©AP Photo/Rod McGuirk
25 AOÛ 2022
 Mise à jour 25.08.2022 à 09:30 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
Entre 1949 et 1976, des dizaines de milliers d'enfants au Royaume-Uni ont été retirés à leurs mères, célibataires, souvent pauvres et victimes de violences, pour être adoptés par d'autres familles. Le gouvernement britannique est aujourd'hui appelé à demander pardon aux enfants. Et aux mères ?
"Ça me broie. C'est une condamnation à perpétuité", assène Becca. Deux de ses jeunes enfants ont été adoptés contre son gré alors qu'elle fuyait une relation violente. Un cas loin d'être isolé au Royaume-Uni, secoué par le scandale des adoption forcées.

Mi-juillet 2022, un rapport parlementaire exhortait le gouvernement britannique à présenter des excuses officielles au sujet des adoptions contraintes d'enfants de mères célibataires entre 1949 et 1976 en Angleterre et au Pays de Galles. Plus de 185 000 enfants de mères non mariées ont été adoptés durant cette période, estime le rapport. Aujourd'hui, ils partagent leur souffrance et leurs expériences sur le compte @orphan_uk et sous les mots-dièse #ForcedAdoption, AdoptionUK ou #adopteevoices :

Le traumatisme des mères
Selon des associations, le phénomène se poursuit. "Le scandale des adoptions forcées est loin d'être fini", estime Anne Neale, de l'association Action for Women. Parents comme associations regrettent que la loi britannique se concentre seulement sur le bien-être de l'enfant, oubliant les traumatismes et la violence subis par les mères qui se voient retirer la garde de leurs bébés.

Violence et arrachement : la double peine
Sarah, originaire d'Ecosse, a perdu définitivement la garde de sa fille en s'extirpant d'une relation abusive. "J'ai fait trois tentatives de suicide, je ne voulais simplement plus être de ce monde", raconte-t-elle. De son enfant, il ne lui reste plus que des photos. "Je suis déprimée. Je suis en deuil. C'est ce besoin de la serrer dans mes bras, d'être une mère, et tu ne peux pas. C'est le pire sentiment du monde. C'est comme si j'étais punie pour avoir été maltraitée." Pour Anna Neale, le risque que leurs enfants puissent leur être définitivement retirés et adoptés empêche certaines mères de demander de l'aide.

Le gamin va à l'école avec des tenues sales, n'a pas de petit-déjeuner... C'est lié à la pauvreté. Mais on prend ça pour de la négligence.

Anna Neale, Action for Women
Présumées coupables
La loi britannique se focalise sur le bien-être de l'enfant, le juge devant être convaincu de l'existence d'un risque de préjudice futur pour approuver le retrait d'un enfant, plutôt que de se voir présenter des preuves d'abus ou de négligence.

Couverture de <em>Taken </em>("Pris") <br />
L'histoire vraie du combat et de la victoire d'une mère contre les services sociaux au Royaume-Uni, par Sue O'Callaghan (en anglais uniquement).
Couverture de Taken ("Pris") 
L'histoire vraie du combat et de la victoire d'une mère contre les services sociaux au Royaume-Uni, par Sue O'Callaghan (en anglais uniquement).
Les mères, elles, dénoncent une politique de "la boule de cristal". "Dans le droit de la famille, tu es coupable tant que tu ne prouves pas que tu es innocent", estime Sue Callaghan, qui a écrit un livre, Taken ("Pris"), où elle raconte son combat pour garder son enfant. "C'est orwellien", estime Maggie Melon. Les mères "ont perdu leur enfant pour toujours", sans "tombe" pour se recueillir, explique cette assistante sociale.

Si elle a "énormément de sympathie pour les mères qui doivent faire face à de nombreux problèmes, notre législation repose sur ce qui est dans le meilleur intérêt de l'enfant", affirme Julie Selwyn, professeure spécialisée dans l'éducation et les adoptions à l'université d'Oxford. "C'est le dilemme."
Traumatismes
Beckie, qui vit près de Birmingham dans le centre de l'Angleterre, a déjà vu deux de ses enfants lui être retirés pour être adoptés et se bat pour que ce ne soit pas le cas de deux de ses autres enfants qui ont été placés. Elle raconte avoir fui le Royaume-Uni pour se rendre en Allemagne, où elle est tombée enceinte de son cinquième enfant, mais les services sociaux britanniques ont contacté les autorités allemandes et sa fille lui a été retirée. "Je rêve d'eux", raconte cette femme qui a passé une grande partie de sa jeunesse dans le système d'aide à l'enfance.

Nous sommes des bombes à retardement.

Kellie, mère de trois enfants qui lui ont été retirés
Kellie, qui vit près de Portsmouth, a vu trois de ses enfants être retirés, mais elle a pu garder ses deux derniers. Elle raconte avoir eu envie de mettre fin à ses jours. "Nous sommes tous des bombes à retardement", affirme-t-elle. 

Anna Neale appelle à aider davantage les mères en difficulté. "Le gamin va à l'école avec des tenues sales, n'a pas de petit-déjeuner... C'est lié à la pauvreté. Mais on prend ça pour de la négligence", explique-t-elle.  Certains assistants sociaux et militants s'interrogent aussi sur ce qui peut se passer quand des enfants adoptés vont apprendre, une fois adultes, que leurs parents biologiques souhaitaient les garder.
Que dit la loi ?
A l'origine, en Angleterre, au pays de Galles et en Ecosse, l'adoption se concentrait sur les besoins des adultes plutôt que sur ceux des enfants. Il faut attendre 1976 pour que les procédures d'adoption intègrent le système de protection de l'enfance, permettant aux tribunaux d'autoriser des adoptions sans l'accord parental.

La parentalité a seulement un sens quand elle contribue au bien-être de l'enfant.


John Kerr, magistrat
En 1989, le Children Act dispose que le bien-être de l'enfant doit être la préoccupation centrale pour décider ou non d'une adoption. "Il n'est pas question de droit parental," déclarait à l'époque la juge Brenda Hale. "La parentalité a seulement un sens quand elle contribue au bien-être de l'enfant", soulignait le magistrat John Kerr dans un jugement en 2009. 

Ainsi des parents peuvent-ils se voir retirer leur enfant sur décision du tribunal chargé des questions familiales, dès lors que ce dernier estime que l'enfant "subit, ou est susceptible de subir, un préjudice important" en raison des actes des parents. Le préjudice est défini comme "les mauvais traitements ou l'atteinte à la santé ou au développement, y compris, par exemple, l'atteinte résultant du fait de voir ou d'entendre les mauvais traitements infligés à autrui".
Des règles "trop subjectives"
Les militants estiment que ces règles, trop subjectives, et cette méthode de la "boule de cristal" peut conduire à retirer des enfants à des mères au motif qu'elles ont des problèmes de santé mentale ou sont victimes de violences domestiques. Car un enfant peut être adopté soit avec l'accord de ses parents biologiques ou sur décision du tribunal. Or si un parent est contre la décision d'adoption formulée par le tribunal, il incombe à la justice d'estimer si l'on peut s'abstenir du consentement parental.

Un documentaire paru en 2019 montre les témoignages de famille qui ont ainsi perdu leur enfant :


Une fois que l'enfant fait l'objet d'une ordonnance de placement, la responsabilité parentale est confiée à l'autorité locale. L'enfant sera alors placé chez des candidats à l'adoption en attendant une ordonnance d'adoption définitive. Quand un enfant est confié aux autorités locales, les parents biologiques sont autorisés à avoir des contacts avec lui. Mais une fois l'enfant adopté, tout contact prend fin. Des cas de maltraitance par les familles d'adoption ont fait l'objet d'un documentaire sorti en 2019 :

Ailleurs en Europe
Les pays européens autorisent tous l'adoption sans consentement parental, mais peu – voire aucun – n'exerce ce pouvoir autant que ne le font les tribunaux britanniques, selon un rapport de l'Union européenne. Selon ses données, les adoptions, avec ou sans le consentement des parents, étaient au nombre de 5 050 en 2013 en Angleterre et au Pays de Galles, contre 3 293 en Allemagne et 730 en France. Par ailleurs ces quatre dernières années, en moyenne 1 500 enfants placés au Royaume-Uni ont été adoptés chaque année contre le gré des parents biologiques, selon des chiffres du gouvernement.

Le système d'adoption anglais est à l'origine de tensions avec certains autres pays européens, en particulier la Lettonie, la Slovaquie et la Bulgarie. Le Parlement letton s'est formellement plaint auprès de la Chambre des communes que des enfants originaires du pays soient adoptés par des familles britanniques sans consentement parental.

Dans l'une des affaires d'adoption, l'ambassade de Bulgarie a suggéré plusieurs alternatives pour la prise en charge d'un enfant bulgare, plutôt que son adoption en Angleterre. En 2012, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant l'ambassade à Bratislava pour protester contre l'adoption d'enfants au Royaume-Uni.

Lire aussi dans Terriennes : 

► “Maman, je ne suis pas morte” : histoire d'une enfant volée et adoptée
► Scandale des foyers pour mères célibataires : "les excuses ne suffisent pas", selon le Premier ministre irlandais
► Canada : découverte d'un charnier d'enfants autochtones dans un pensionnat catholique
► Deuil périnatal : lever le tabou sur l'indicible souffrance
► Dans le monde, une grossesse sur deux n'est pas choisie, selon les Nations unies
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 25.08.2022 à 09:30
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https://information.tv5monde.com/terriennes/adoptions-forcees-au-royaume-uni-une-condamnation-perpetuite-pour-les-meres-464647

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Premiers JO féminins à Paris en 1922 : la percée des femmes dans le sport

26 Août 2022, 13:26pm

Publié par hugo

 Premiers JO féminins à Paris en 1922 : la percée des femmes dans le sport
Jean Shiley, capitaine de l'équipe féminine d'athlétisme des États-Unis, bat le record olympique et mondial le 7 août 1932 au stade olympique de Los Angeles, aux États-Unis, aux JO d'été.
Jean Shiley, capitaine de l'équipe féminine d'athlétisme des États-Unis, bat le record olympique et mondial le 7 août 1932 au stade olympique de Los Angeles, aux États-Unis, aux JO d'été.
©AP
Jean Shiley, capitaine de l'équipe féminine d'athlétisme des États-Unis, bat le record olympique et mondial le 7 août 1932 au stade olympique de Los Angeles, aux États-Unis, aux JO d'été.
20 AOÛ 2022
 Mise à jour 20.08.2022 à 11:02 par 
Terriennes
 
avec AFP
C'était il y a cent ans : le 20 août 1922 s'ouvraient à Paris les premiers Jeux olympiques féminins, un coup d'éclat qui a permis aux femmes de pénétrer le monde si masculin des compétitions sportives. Face à Pierre de Coubertin, qui ne voulait pas "d'olympiade femelle", Alice Milliat, pionnière française du sport féminin, a tenu tête.
 
Quand les joggeurs du dimanche foulent les abords du stade Pershing, dans le bois de Vincennes, près de Paris, ils n'imaginent pas qu'il y a tout juste cent ans se jouait là une journée importante de l'histoire du sport pour les femmes. 

<a href="https://surlatouche.fr/histoire-du-stade-pershing/">Football féminin à Pershing en 1923</a>. 
Football féminin à Pershing en 1923. 
©BNF
À l'époque, si certaines sont tolérées dans quelques épreuves olympiques, comme le tir à l'arc, l'escrime ou le tennis, c'est-à-dire les sports pratiqués par l'aristocratie, elles ne sont pas vraiment les bienvenues dans le monde de l'olympisme.

Entre des médecins qui estiment que le sport est trop violent pour celles qui doivent enfanter ou que des cuisses découvertes troubleraient les hommes, les femmes sont priées de laisser ces messieurs courir, sauter et transpirer entre eux. À l'exception du football féminin qui a existé en Europe dans les années 1920 avant de disparaître, sauf en Grande-Bretagne.

Lire aussi ► Euro 2022 : longtemps interdit, le football féminin anglais prend sa revanche

Milliat - Coubertin : le bras de fer
Au sortir de la Première Guerre mondiale, Alice Milliat, dont l'action en faveur du sport féminin a été révélée il y a quelques années, engage "un bras de fer" avec le Comité international olympique (CIO), explique Florys Castan-Vicente, maîtresse de conférence en histoire à l'université de Lyon I. Après avoir essuyé "deux refus" de Coubertin pour "ouvrir les Jeux aux femmes", elle décide, alors à la tête de la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), de rassembler à Paris des femmes pour une compétition olympique. 


Athlétisme au féminin
"Le principal cheval de bataille a été d'ouvrir les épreuves d'athlétisme aux femmes", explique Florys Castan-Vicente. Et ces premières épreuves ont lieu au Stade Pershing, "un coup de pression" d'Alice Milliat, elle même rameuse. Les premiers JO féminins sont nés, avec la participation de 13 athlètes de Grande-Bretagne, 22 Françaises, 10 Tchécoslovaques, 7 Suisses et 13 Américaines. Ils réunissent, selon les articles de l'époque, entre 5 et 20 000 spectateurs. Et le Royaume-Uni termine en tête. 
 
Il y a eu beaucoup de réactions misogynes dans la presse internationale, notamment française.

Florys Castan-Vicente, maîtresse de conférence en histoire à l'université de Lyon I

"Il y a eu beaucoup de réactions misogynes dans la presse internationale, notamment française. La presse britannique que j'ai consultée était beaucoup plus enthousiaste alors que la presse française était souvent moqueuse", relève la chercheuse.  À peine terminés, ces JO féminins perdent le droit de s'appeler "olympique" car le CIO pique une colère et dépose le mot "olympique" pour en être propriétaire, continuant le bras de fer avec la FSFI. 


Athlétisme au féminin
Désormais appelées "Jeux mondiaux", trois éditions se succèderont : à Göteborg en 1926, à Prague en 1930 et à Londres en 1934. "Alice Milliat a créé une dynamique, les JO ne vont pas pouvoir repartir à zéro", explique Florys Castan-Vicente. Et c'est vrai, les épreuves d'athlétisme féminin arrivent aux JO d'Amsterdam en 1928. 

Betty Robinson, vainqueure du 100 mètres aux  JO de 1928 s'entraîne à New York (©AP)<br />
 
Betty Robinson, vainqueure du 100 mètres aux  JO de 1928 s'entraîne à New York (©AP)
 
Le bilan sera toutefois mitigé car l'épreuve du 800 mètres sera "utilisée pour tenter de décrédibiliser l'athlétisme féminin" : la presse de l'époque "raconte que les finalistes avaient fait des crises de nerfs et eu des convulsions", relate l'historienne, ce qui a entraîné ensuite la suppression des courses de plus de 100 mètres. 

En réalité, cette course n'avait rien eu de bien différent d'une course masculine. "Des historiennes sont allées récupérer les images: il y avait une coureuse un peu fatiguée, personne ne s'est écroulé, le record du monde a été battu de 4 secondes par une Allemande, une est tombée après la ligne d'arrivée", raconte-t-elle.

Pionnières à l'honneur
Pour commémorer ces JO méconnus, qui ont eu lieu deux ans avant les JO de Paris en 1924, auxquels participaient 35 femmes, la mairie de Paris présente une exposition de photos préparée par l'historienne Florence Carpentier, aussi consultable en ligne. Parmi ces pionnières, Sophie Eliott-Lynn, capitaine de l’équipe anglaise et vice-présidente de la fédération britannique de sports féminins, qui deviendra une célèbre aviatrice. 

Sophie Eliott-Lynn, alias Lady Heath, en 1930.
Sophie Eliott-Lynn, alias Lady Heath, en 1930.
Alice Milliat reste, elle, "le symbole d'une revendication d'égalité dans la pratique". Elle souhaitait simplement que les femmes "puissent faire des compétitions internationales et voir leurs records homologués", conclut Florys Castan-Vicente.

<a href="https://www.fondationalicemilliat.com/alice-milliat" target="_blank">Alice Milliat</a>, née le 5 mai 1884 à Nantes et décédée le 19 mai 1957 à Paris, est la première dirigeante du sport féminin mondial. Sportive, elle pratique l'aviron à haut niveau.
Alice Milliat, née le 5 mai 1884 à Nantes et décédée le 19 mai 1957 à Paris, est la première dirigeante du sport féminin mondial. Sportive, elle pratique l'aviron à haut niveau.
©Fondation Alice Milliat
Lire aussi dans Terriennes : 

► Alice Milliat, ambassadrice du sport féminin, a désormais sa statue à côté de Pierre de Coubertin
► JO2024 : Alice Milliat, première sportive à donner son nom à une salle olympique
► Sexisme dans le sport : "Il faut que des hommes laissent leur place", dit Béatrice Barbusse
► Sport féminin : médias et internautes appelés à se mobiliser
► Sport au féminin : dirigeantes sportives, si peu nombreuses sur le podium
► Sport au féminin : Lisa Nasri et Marie Lerpscher font tomber les barrières
► #Sportfeminintoujours : quand les championnes crèveront l'écran
 

Terriennes
 
avec AFP
 Mise à jour 20.08.2022 à 11:02
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https://information.tv5monde.com/terriennes/premiers-jo-feminins-paris-en-1922-la-percee-des-femmes-dans-le-sport-468347

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Un homme pour promouvoir la gratuité des protections périodiques en Ecosse : le comble du mansplaining ?

26 Août 2022, 13:10pm

Publié par hugo

Un homme pour promouvoir la gratuité des protections périodiques en Ecosse : le comble du mansplaining ?
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19 AOÛ 2022
 Mise à jour 19.08.2022 à 14:07 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
L'Ecosse fait oeuvre de pionnière avec sa loi sur la gratuité des protections périodiques, entrée en vigueur le 15 août 2022. Mais dans une tentative d'inclusivité et de "déstigmatisation", c'est un homme qui, dans le nord du pays, est nommé responsable de la "dignité des règles". Le tollé qui s'ensuit révèle aussi la polarisation de la société sur les questions de genre.
"Flippant"
"Une blague ?"
"Une anomalie"
"Lui aussi a ses règles ?"
"Qui a envie de voir un homme parler règles avec sa fille ?..."
"24% seulement des filles au Royaume-Uni sont à l'aise pour parler de leurs règles avec des garçons ; 29% avec leur père."

La nomination d'un homme pour promouvoir la gratuité des tampons et serviettes périodiques en Ecosse a été accueillie par une salve de critiques sur les réseaux sociaux.


Depuis le 15 août, les produits d'hygiène féminine doivent être mis à disposition de toutes les femmes par les collectivités locales et les établissements scolaires d'Ecosse. "Fournir un accès à des protections hygiéniques gratuites est fondamental en termes d'égalité et de dignité, selon la ministre à la Justice sociale Shona Robison. D'autant que les gens sont amenés à faire des choix difficiles en raison de la crise du coût de la vie", déclare-t-elle, alors que l'inflation approche les 10% au Royaume-Uni et que la flambée des factures d'énergie touche durement les plus modestes.

Depuis 2018, le gouvernement écossais distribuait déjà des tampons et des serviettes périodiques gratuitement dans les écoles et universités. Adoptée en novembre 2020, la loi sur la gratuité totale des protections menstruelles est présentée par les autorités écossaises comme une première au monde, suivie par la Nouvelle-Zélande ou la Corée du Sud. En France, des protections hygiéniques sont proposées gratuitement aux étudiantes.

Lire aussi dans Terriennes :
► Précarité menstruelle en France : des protections gratuites pour les étudiantes
► Des tampons gratuits contre la précarité financière liée aux règles : l’Ecosse à l'avant-garde. Et ailleurs ?

Une fausse bonne idée
Un progrès exemplaire en matière d'égalité, donc. Mais là où le bât blesse, c'est que, à Dundee, au nord d'Edimbourg, c'est un homme qui a été choisi pour faire la promotion de cette loi. Le tout premier "officier de la dignité des règles" de la région s'appelle Jason Grant, ancien gestionnaire de compte chez Imperial Tobacco, l’un des cinq grands groupes de tabac internationaux et le principal fabricant au Royaume-Uni, avant de devenir entraîneur personnel, d'où la musculation qu'il arbore fièrement.

Il est désormais chargé de promouvoir la nouvelle loi dans les écoles, collèges et universités, et de s'assurer de son bon financement pendant un mandat de deux ans. Il doit aussi encourager à des discussions sur les règles et la ménopause. Le descriptif du poste à pourvoir, publié en ligne, mentionnait un salaire compris entre 33 153 et 36 126 £ par an (autour de 40 000 euros selon le cours de la livre) pour un contrat à durée déterminée jusqu'en 2024.

On veut une société égalitaire, mais s'il y a un domaine qui devrait être géré par une femme, c'est bien celui-là.

Susan Dalgety, chroniqueuse de presse et militante des droits des femmes

"C'est complètement ridicule, s'offusque Martina Navratilova sur Twitter. Est-ce que nous avons jamais essayé d'expliquer aux hommes comment se raser ou s'occuper de leur prostate ? C'est absurde !" 


"Je ne comprends pas comment quelqu'un a pu penser que c'était une bonne idée de nommer un mec", tweete Susan Dalgety, chroniqueuse de presse et militante des droits des femmes. "Rien de tel pour réduire à néant tous les bénéfices de la gratuité que de nommer un homme pour "mecspliquer" les règles – et aussi la ménopause qui, semble-t-il, figure aussi dans sa description de poste. Avec la meilleure volonté du monde, Jason ne peut pas imaginer ce que c'est que de saigner une fois par mois pendant trente ans.... On veut créer une société égalitaire, mais s'il y a un domaine qui devrait être géré par une femme," déclare-t-elle à la chaîne écossaise STV, c'est bien celui-là."

Le genre en question
Le comité chargé de la "dignité des règles" défend un choix qui "s'appuie sur un travail mené dans la région depuis des années par un groupe de personnes passionnées, de tous sexes, âges et origines. En changeant la culture, en encourageant le débat et en remédiant à la stigmatisation des règles, nous voulons favoriser ce travail dans toute la région." Jason Grant, lui, se fait l'écho de ces motivations : être un homme l'aidera "à faire tomber les barrières, à réduire la stigmatisation et à encourager des discussions plus ouvertes. Bien qu'elles affectent directement les femmes, les règles sont le problème de tous", a-t-il twitté après sa nomination.

Il déclanche un nouveau tollé lorsqu'il ajoute : "Il s'agit de sensibiliser les gens à la disponibilité des produits de règles pour toute personne, quel que soit son sexe, quand elle en a besoin". La journaliste et militante féministe  Susan Dalgety lui répond du tac au tac sur Twitter : "Jason, j'en une bonne pour toi : seules les femmes ont leurs règles. D'autres questions ? Syndrome prémenstuel ? Endométriose ?"


Un autre internaute rétorque : "Jason Grant... ne parle pas des femmes et des filles, mais la langue étrange de l'idéologie du genre."

A la question : "Est-ce qu'il a ses règles ?" lancée sur twitter par Martina Navratilova, une internaute répond : "J'ai des amis qui sont des hommes trans. Certains ont leurs règles. Nous ne savons pas tout ici – nous ne savons pas qui d'autre a postulé pour le poste, ou qui a pu refuser une offre d'emploi. Voyons comment il s'en sort dans son travail et jugeons-le sur cette base." Ce à quoi l'ancienne championne de tennis tranche net : "Ce n'est pas un homme trans qui a le poste. Soyons réalistes... C'est un homme qui est responsable d'affaires de "femmes". Pas un trans, un homme."

Parallèlement, les tweets humorisiques aussi fusent sous le mot-dièse #JustAskJason :

Une affaire de dames
Le mouvement contre la précarité menstruelle en Ecosse était porté, entre autres, par un groupe de lycéennes qui s'était baptisé Lady Business. Les jeunes filles avaient rempli de produits hygiéniques les distributeur des toilettes dans leur école du centre de l'Ecosse, avant de lancer une campagne dans d'autres établissements et d'organiser un rassemblement devant le Parlement écossais.

Le Parlement écossais à Édimbourg, en Écosse, le 16 mars 2014.
Le Parlement écossais à Édimbourg, en Écosse, le 16 mars 2014.
©AP Photo/Jill Lawless, File
L'application pour téléphone mobile PickMyPeriod permet de trouver les points de distribution les plus proches. Plus de la moitié des adolescentes (52%) ont manqué l'école en raison de leurs règles selon une enquête de mai 2019 menée auprès d'un millier d'adolescentes au Royaume-Uni.

Lire aussi dans Terriennes :

► Précarité menstruelle en France : des protections gratuites pour les étudiantes
► Des tampons gratuits contre la précarité financière liée aux règles : l’Ecosse à l'avant-garde. Et ailleurs ?
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► "M'Explique Pas La Vie, Mec !" : une BD pour reprendre le pouvoir face au "mansplaining"
► La Nouvelle-Zélande va distribuer des protections périodiques gratuites dans les écoles​
► Tchad : fabriquer ses serviettes hygiéniques pour pouvoir aller à l'école
► Précarité menstruelle : le défi d'une influenceuse sur Instagram, de la polémique à la bonne action
► Remboursement des protections hygiéniques : en France, une mutuelle étudiante brise le tabou des règles
► Le tampon hygiénique : l'ennemi intime dévoilé

TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 19.08.2022 à 14:07
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73 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

21 Août 2022, 01:20am

Publié par hugo

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