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Le blog de hugo,

"Le monde a besoin de la France pour en finir avec le sida" : Amanda Dushime, 20 ans, porteuse du VIH

1 Août 2022, 02:09am

Publié par hugo

 "Le monde a besoin de la France pour en finir avec le sida" : Amanda Dushime, 20 ans, porteuse du VIH
L'activiste burundaise Amanda Dushime, née il y a 20 ans avec le VIH, adresse une lettre ouverte au président français, à deux mois de la Conférence du Fonds mondial sur le sida aux Etats-Unis, la précédente avait eu lieu en France à Lyon en octobre 2019.
L'activiste burundaise Amanda Dushime, née il y a 20 ans avec le VIH, adresse une lettre ouverte au président français, à deux mois de la Conférence du Fonds mondial sur le sida aux Etats-Unis, la précédente avait eu lieu en France à Lyon en octobre 2019.
©TheGlobalFund.org
29 JUIL 2022
 Mise à jour 29.07.2022 à 09:17 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
La 24e Conférence internationale sur le sida (AIDS 2022) se tient du 29 juillet au 2 août 2022 à Montréal. L'occasion pour la jeune activiste burundaise Amanda Dushime d'adresser une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Outre les discriminations et la stigmatisation auxquelles les malades font face, elle y décrit la difficulté croissante d’accéder au dépistage et aux traitements. Une lettre que nous publions ici en exclusivité pour Terriennes. 

Amanda Dushime est née avec le VIH, il y a vingt ans, au Burundi. Elle est paire éducatrice pour l’Association nationale de soutien aux séropositifs et malades du sida (ANSS) et ambassadrice du réseau Grandir ensemble.

"Si être adolescente, c’est compliqué, être adolescente et vivre avec le VIH, c’est encore plus difficile. Nous subissons de multiples stigmatisations et discriminations. Les autres ont peur de nous. Nous ne pouvons pas accéder à certains métiers, formations ou encore bourse d’études. Certains perdent leur travail. D’autres sont rejetés par leurs amis et familles", lançait la jeune femme lors de son intervention durant la conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, en octobre 2019, à Lyon. 

Ses mots mettaient alors en pleine lumière ce que rapportent les experts depuis des années : l'extrême vulnérabilité des jeunes filles et des femmes face au virus. En 2017, en Afrique orientale et australe, chez les 10-19 ans, 79 % des nouvelles infections concernaient des filles, comme le rapportait en 2019 La Croix.
 

"J’ai toujours été malade, mais je n’ai été dépistée qu’à l’âge de 11 ans. (...) Pendant toutes ces années, je n’ai jamais rien dit. Par peur de l’exclusion, du rejet, confiait Amanda à la tribune. Mon rôle est fort, je porte beaucoup de visages, des milliers de jeunes parlent à travers moi," ajoutait-elle du haut de ses 18 ans.


La lettre ouverte d'Amanda au Président français
Alors que se tient, fin juillet 2022 à Montréal, la 24e Conférence internationale sur le sida (AIDS 2022), et à deux mois de la prochaine conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, elle reprend sa plume pour écrire une lettre ouverte au président français, que nous publions ici dans son intégralité. 
 
Lettre ouverte d'Amanda Dushime au Président Macron

"Monsieur le Président, j’étais à vos côtés en 2019 à Lyon lorsque vous aviez exhorté les chefs d’Etats du monde entier à augmenter leur participation financière au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Aujourd’hui plus que jamais, à deux mois de la prochaine Conférence de reconstitution des ressources du Fonds, vous devez renouveler cet appel et donner l’impulsion nécessaire en augmentant la participation financière de la France.
 
En 2020, dans le monde, un enfant est décédé de causes liées au sida toutes les 5 minutes…
Il y a trois ans, votre implication avait permis de collecter plus de 14 milliards de dollars pour financer la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. C’était la première fois que le Fonds mondial récoltait autant d’argent. Cependant, malgré ce succès, le constat reste alarmant, terrifiant même, tant la pandémie de Covid-19 a exacerbé les obstacles et les inégalités qui entravent la lutte contre le VIH/sida à travers le monde, et en particulier en Afrique, où le nombre de dépistages au VIH a chuté et où les services de prévention ont enregistré une baisse importante de fréquentation. Dans ces conditions, les engagements pris en 2019 n’ont pas permis de réaliser des progrès décisifs dans la lutte contre le VIH/sida, en particulier contre le VIH pédiatrique, encore très négligé. En 2020, dans le monde, un enfant est décédé de causes liées au sida toutes les 5 minutes…

En tant que jeune vivant avec le VIH, paire éducatrice et ambassadrice du réseau Grandir Ensemble, je porte la voix de mes pairs pour vous alerter, Monsieur le Président, sur la nécessité impérative de redoubler d’efforts dans la lutte contre le VIH/sida.

Souvent oubliés, nous, enfants et adolescent.e.s vivant avec le VIH, devons faire face à un parcours semé d’embûches. Aux difficultés quotidiennes, telles que la prise quotidienne de médicaments, les hospitalisations répétées, les discriminations et la stigmatisation, s’ajoute la difficulté croissante d’accéder au dépistage, aux traitements et aux examens biologiques, pourtant indispensables.

Nous ne voulons plus de cela. Nous souhaitons devenir les adultes de demain.
 
Nous sommes à la croisée des chemins. Soit les pays du monde augmentent le financement, soit nous abandonnons tout espoir de mettre fin au sida en 2030.
Les succès qui ont jalonné l’histoire de la lutte contre le VIH/sida montrent que des résultats remarquables peuvent être obtenus lorsque nous refusons la fatalité et que nous nous mobilisons tou.te.s pour ne laisser personne de côté. Rappelez-vous de votre réponse à la lettre ouverte adressée aux enfants de sept ans dans le monde entier, leur promettant un monde libéré du sida, de la tuberculose et du paludisme en 2030. Cet objectif ambitieux, que vous disiez partager, nécessite des actes résolus que vous appeliez de vos vœux. Comme vous l’avez dit, "Nous n'avons, non seulement, pas le droit de reculer, nous avons surtout l'obligation, l'obligation d'éradiquer ces maladies". Or, l’éradication du sida ne pourra devenir réalité qu’à la seule condition que des ressources financières, matérielles et humaines suffisantes et adéquates lui soient consacrées.

Nous sommes à la croisée des chemins. Soit les pays du monde augmentent le financement, soit nous abandonnons tout espoir de mettre fin au sida en 2030. En augmentant la participation financière de la France au Fonds mondial, vous contribuerez à éradiquer le sida, comme vous vous y étiez engagé à mes côtés en 2019.

Monsieur le Président, la grande conférence mondiale sur le sida aura lieu dans quelques jours à Montréal. La Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial aura lieu dans deux mois à New York. Nous, les personnes vivant avec le VIH à travers le monde, comptons sur vous, pour être au rendez-vous."

[Lettre publiée ici via l'organisation The Global Found]

Amanda Dushime, aux côtés d'Emmanuel Macron, lors de la Conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, en octobre 2019 à Lyon (France). 
Amanda Dushime, aux côtés d'Emmanuel Macron, lors de la Conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, en octobre 2019 à Lyon (France). 
©The Global Fund org
La conférence du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui se déroule tous les trois ans, réunit des représentants des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des communautés touchées par les trois maladies infectieuses les plus dévastatrices. La France est un membre fondateur du Fonds mondial et son premier contributeur européen. Il y a trois ans, Lyon avait accueilli la précédente conférence du Fonds. Celui-ci avait alors obtenu des promesses de dons d’une somme sans précédent de 14 milliards de dollars US en vue du provisionnement de ses subventions pour la période 2021-2023.

C'est à cette occasion que le Président de la République française avait pu rencontrer, sur scène, Amanda Dushime. 
 
A lire aussi dans Terriennes : 

► Au Malawi, la Covid-19 menace la lutte contre le VIH et les inégalités de genre
► Ikambere, un lieu unique en France pour aider les femmes atteintes du VIH
► "En finir avec le SIDA d'ici 2030" : Vuyiseka Dubula, une militante en mode combat
► A Cuba, les mères ne transmettront plus le virus du sida à leur enfant
► SIDA : quelles perspectives pour le préservatif féminin en Afrique ?
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 29.07.2022 à 09:17
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/le-monde-besoin-de-la-france-pour-en-finir-avec-le-sida-amanda-dushime-20-ans-porteuse-du

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Restriction du droit à l'IVG aux Etats-Unis : médicaments sur la sellette,

1 Août 2022, 02:05am

Publié par hugo

 Restriction du droit à l'IVG aux Etats-Unis : médicaments sur la sellette
Le méthotrexate est un antimétabolite, c'est-à-dire qu'il empêche la division et la formation de cellules en prolifération rapide – les cellules cancéreuses, entre autres, mais aussi embryonnaires, d'où son effet abortif.
Le méthotrexate est un antimétabolite, c'est-à-dire qu'il empêche la division et la formation de cellules en prolifération rapide – les cellules cancéreuses, entre autres, mais aussi embryonnaires, d'où son effet abortif.
©WikimediaCommons
28 JUIL 2022
 Mise à jour 28.07.2022 à 10:41 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
Dans les Etats américains qui ont profité de l'annulation de l'arrêt Roe vs Wade pour interdire l'avortement sur leur sol, les autorités traquent les médicaments risquant de provoquer une interruption de grossesse. Premières à en pâtir : les patientes en âge de procréer qui ne prennent pas de contraception. Parallèlement, un laboratoire veut développer une pilule contraceptive sans ordonnance.
Quand Melissa, une infirmière vivant dans l'Alabama, un Etat du Sud des Etats-Unis, est allée chercher son traitement habituel contre la polyarthrite rhumatoïde, on lui a répondu que le médicament était "mis de côté" en attendant que le pharmacien confirme qu'elle n'allait pas l'utiliser pour déclencher un avortement. "Il m'a dit : 'Il faut que je vérifie si vous êtes sous contraception'... Mais qu'est-ce qu'il raconte ?" s'est-elle dit.

Je me suis sentie attaquée... J'ai deux filles, je ne veux pas voir cela.

Melissa, atteinte de polyarthrite rhumatoïde

Melissa, la quarantaine et qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, est finalement parvenue à récupérer son traitement en appelant son médecin : "Je suis passée le prendre quelques heures plus tard, mais je me suis sentie attaquée", raconte-t-elle, ajoutant avoir subi il y a six ans une hystérectomie – un retrait partiel ou total de l'utérus. Selon elle, son absence de contraception récente pourrait avoir poussé le pharmacien à penser qu'elle pouvait être enceinte.

Scandalisée, Melissa se dit scandalisée par l'iniquité de traitement qui a permis à l'un de ses meilleurs amis, un homme, de se procurer du méthotrexate sans aucun souci. "Nous allons dans la mauvaise direction et c'est terrifiant. J'ai deux filles, je ne veux pas voir cela pour leur futur," ajoute-t-elle.

Sans contraception, femmes suspectes
Des cas similaires ont émergé depuis la décision historique de la Cour suprême, le 24 juin, supprimant le droit constitutionnel à l'avortement et, dans la foulée, la décision d'Etats conservateurs d'interdire ou de restreindre fortement l'accès à l'IVG.

Notre dossier ► DROIT DES FEMMES À L'AVORTEMENT AUX ETATS-UNIS : UNE AFFAIRE PUBLIQUE

En témoigne la déconvenue d'une étudiante de l'Ohio, sous méthotrexate depuis 2020 pour traiter son lupus érythémateux disséminé, une maladie auto-immune qui touche son rein, son foie et provoque des douleurs articulaires. Le pharmacien d'une grande chaîne lui a expliqué qu'ils "n'acceptaient plus les ordonnances de méthotrexate sauf" dans le cas d'un traitement médical approuvé contre le cancer du sein ou si "la patiente n'est visiblement pas fertile".

L'étudiante dit avoir ensuite essayé dans une pharmacie familiale, sans succès. Puis le cabinet de son médecin lui a envoyé une lettre pour annoncer qu'il ne prescrirait plus ce médicament en raison de la difficulté des patients à y accéder. Même si, au final, la première pharmacie a pu lui vendre du méthotrexate, l'expérience l'a laissée "contrariée et énervée", conclut-elle.

Effets secondaires
Au coeur du problème, le méthotrexate, un médicament aux propriétés anti-inflammatoires couramment utilisé contre des maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde. Or le méthotrexate est aussi un antimétabolite, c'est-à-dire qu'il empêche la synthèse de l'ADN d'une cellule en division. "Le méthotrexate agit en bloquant l'action de l'acide folique qui est indispensable à la division cellulaire. Ainsi empêche-t-il la division et la formation de nouvelles cellules, explique au Journal des Femmes Tiffanie Busson, pharmacienne à l'Institut Gustave Roussy de Villejuif. Le méthotrexate est donc efficace sur les tissus en prolifération tels que les cellules malignes, la moelle osseuse, les cellules fœtales et l'épithélium cutané."

Ainsi le méthotrexate est-il parfois utilisé comme moyen de pratiquer une IVG médicamenteuse – même si plus rarement que la combinaison mifépristone-misoprostol, approuvée par les autorités sanitaires américaines. Il est notamment le traitement privilégié de la grossesse extra-utérine : ces patientes représentent environ 2 % des 5 millions d'Américains qui prennent du méthotrexate.


Ainsi les nouvelles législations anti-avortement de certains Etats menacent-elles de poursuites médecins et pharmaciens fournissant du méthotrexate. S'ensuivent des problèmes d'accès pour ses utilisateurs réguliers, hors IVG, dont l'étendue est encore difficile à évaluer.

Les organisations de spécialistes des maladies concernées invitent les patients à leur signaler les refus de vente. Car "sans le méthotrexate, beaucoup de jeunes malades atteints d'arthrite juvénile idiopathique ne pourraient plus tenir un crayon ou taper sur un clavier d'ordinateur. D'autres risquent des dommages irréversibles de leurs organes et articulations," alerte le docteur Harry Thomas, gastro-entérologue au Texas, sur Twitter. "Maintenant, ils vont devoir se démener pour trouver une alternative que leur corps tolérera et que leur assurance couvrira, ajoute-t-il. Car le méthotrexate n'est pas seulement efficace. Il est aussi extrêmement bon marché."


Associations et distributeurs en alerte
Jennifer Crow, 48 ans, habitante du Tennessee, un Etat du Sud des Etats-Unis, raconte avoir reçu de la grande chaîne américaine de pharmacies CVS un appel automatique indiquant que son traitement était suspendu, avant qu'elle ne parvienne, in fine, à y accéder. De fait, CVS et le géant de la distribution Walmart confirment se plier aux nouvelles législations étatiques, à la suite de la décision de la très conservative Cour suprême. "Nous encourageons les soignants à inclure leur diagnostic dans les ordonnances afin que les patients aient un accès facile et rapide aux médicaments", ajoute CVS.

Alisa Vidulich, la directrice des politiques publiques à la Fondation pour l'arthrite, se dit confiante dans une résolution rapide de cette situation avec la mise en place de directives par le personnel de santé et les pharmacies. "Mais ce pourrait ne pas être le cas dans tous les Etats, et cela pourrait se transformer en problématique de long terme", reconnaît-elle.

Une pilule contraceptive sans ordonnance ?
Parallèlement à ces difficultés d'accès à certains médicaments, un laboratoire anticipe sur les risques de limitation d'accès à la contraception qui, aussi, pourraient se profiler : "Le droit à la contraception est déjà très contesté par certains universités, églises et associations religieuses qui, par exemple, ne veulent pas voir mentionner dans les contrats d’assurance santé la prise en charge des moyens de contraception fournies à leurs employées, expliquait la spécialiste des Etats-Unis Nicole Bacharan à Terriennes début mai 2022. Une série de précédents juridiques existe, mais la question n’est pas encore parvenue jusqu’à la Cour suprême. Le cas échéant, il est tout à fait possible que l'interdiction de la contraception soit considérée comme une liberté religieuse par la Cour suprême."

Ainsi laboratoire Perrigo propose-t-il la première pilule contraceptive en vente libre aux Etats-Unis : Opill, une pilule à prendre chaque jour à base d'un progestatif de synthèse, sans oestrogène, disponible sur ordonnance depuis 1973.

Cette procédure historique marque un tournant dans l'accès aux contraceptifs et pour l'équité en matière de procréation aux États-Unis.

Frédérique Welgryn, HRA Pharma

Heureux hasard ?
C'est une filiale française du groupe pharmaceutique, HRA Pharma, qui a déposé le dossier pour obtenir le feu vert de l'agence américaine du médicament (FDA). Son approbation permettrait d'acheter "la pilule" sans ordonnance pour la première fois depuis que les contraceptifs oraux sont disponibles, depuis les années 1960. Le lancement de la procédure, peu après la décision de la Cour suprême d'anuler, le 24 juin, l'arrêt qui garantissait le droit à l'avortement sur tout le territoire américain, est "une coïncidence", assure l'entreprise en soulignant que HRA travaillait sur le dossier depuis sept ans. 

Reste que, selon Frédérique Welgryn, directrice des opérations stratégiques et de l'innovation chez HRA Pharma : "Cette procédure historique marque un tournant dans l'accès aux contraceptifs et pour l'équité en matière de procréation aux États-Unis". Si le feu vert est accordé, cela "aidera encore plus de femmes et de personnes à accéder à la contraception sans faire face à des obstacles inutiles".

Les femmes sont capables d'utiliser des outils d'auto-dépistage pour déterminer leur éligibilité à l'utilisation de contraceptifs hormonaux.

Conseil des obstétriciens et gynécologues américains

Les pilules contraceptives sont déjà disponibles en vente libre dans de nombreux pays, dont le Brésil, le Mexique, le Portugal ou la Turquie. D'autres pays préfèrent exiger une visite chez un professionnel de santé, notamment pour éviter d'éventuelles contre-indications et discuter des risques pour la pression artérielle. 

Pilules contraceptives hormonales.
Pilules contraceptives hormonales.
©WikimediaCommons
Plusieurs grandes organisations médicales américaines, dont le Conseil des obstétriciens et gynécologues (ACOG), ont déjà exprimé leur soutien aux pilules en vente libre. "Les données confirment que les méthodes hormonales progestatives sont généralement sûres et ne présentent aucun risque ou un risque minime de thromboembolie veineuse", également connu sous le nom de caillots sanguins, affirme ainsi ACOG dans un message sur son site. "Plusieurs études ont démontré que les femmes sont capables d'utiliser des outils d'auto-dépistage pour déterminer leur éligibilité à l'utilisation de contraceptifs hormonaux", ajoute l'organisation. 

A lire aussi dans Terriennes : 

► La Cour suprême contre "Roe vs Wade" : un coup fatal au droit à l'avortement aux Etats-Unis
► Droit à l'IVG : les Américaines peuvent compter sur les féministes latino-américaines
► États-Unis : plusieurs élues arrêtées pendant une manifestation pro-avortement
► Droit à l'avortement aux États-Unis : le début d'une longue bataille judiciaire entre États conservateurs et progressistes
► Manifeste des 343 : hommage en BD à celles qui ont osé dire "j'ai avorté"
► Niger : les femmes désespérément en quête de contraception


https://information.tv5monde.com/terriennes/restriction-du-droit-l-ivg-aux-etats-unis-medicaments-sur-la-sellette-464421

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Chamaï Winograd: « sur la galerie, on est aujourd’hui à 90 % de présence féminine »

1 Août 2022, 02:04am

Publié par hugo

 29 JUILLET 2022
Culture \ Arts
Chamaï Winograd: « sur la galerie, on est aujourd’hui à 90 % de présence féminine »

TheCollectors.Art est une galerie d’art originale car numérique. Elle a pour objectif de proposer des œuvres d’art aux petites et moyennes entreprises afin de favoriser les échanges entre les salarié·es. La grande majorité des artistes sont des femmes. Chamaï Winograd qui vient d’un milieu d’artiste en est le fondateur.

Comment vous est venue l’idée de créer une galerie numérique ?

Il y a beaucoup d’artistes dans ma famille. Parmi elles/eux, il y a notamment l’un des fondateurs de l’Internationale lettriste Gil J Wolman qui m’a beaucoup inspiré. On peut découvrir son travail au Centre Pompidou, au Macba de Barcelone et dans d’autres centres d’art contemporain internationaux.
Moi, j’ai fait beaucoup de musique. Ma sœur travaille dans le cinéma mon frère aîné est photographe et mon plus jeune frère, est artiste plasticien. J’ai donc eu la chance de grandir dans un milieu où la pratique artistique était encouragée et valorisée. Mon environnement familial m’a aussi donné le goût de l’entreprenariat. J’ai fait des études de commerce, un domaine un peu plus terre à terre puis travaillé dans la Tech’ en France et à l’étranger : Amsterdam, Londres, Tel Aviv… Il y a ensuite eu un moment dans ma vie où je me suis posé des questions. Je me suis interrogé sur ce que je souhaitais faire et j’ai alors essayé de marier deux univers que je connaissais assez bien, le monde artistique et… le monde corporate. Un monde qui, il faut bien le dire, est malheureusement très souvent désenchanté.

Même dans les bureaux modernes et plutôt bien pensés en termes d’ergonomie, on a en effet vite l’impression d’évoluer dans un environnement aseptisé, déshumanisé. L’art a vraiment un grand rôle à jouer pour améliorer la qualité de vie au travail. Il permet aux salarié·es de s’approprier les espaces et d’y créer du lien entre elles/eux. Il s’agit de transformer lieu de travail en lieu de vie et d’échanges. L’art constitue selon moi un formidable vecteur pour y parvenir.

Ou en êtes-vous aujourd’hui ?

J’ai démarré TheCollectors.Art il y a un peu plus d’un an mais ce n’est encore que le tout début de l’aventure. Il y a une petite dizaine d’artistes avec lesquels je travaille aujourd’hui, essentiellement des femmes. Cela s’est fait naturellement. Je souhaitais que les femmes soient bien représentées sur la galerie. L’objectif était d’avoir au moins la parité. Dans les faits, jusqu’à aujourd’hui, il n’y a qu’un seul homme ! Ce n’est pas figé mais sur les neuf artistes en contrat avec la galerie actuellement, il y a huit femmes. J’ai commencé avec trois artistes que je connaissais depuis très longtemps puis j’ai découvert les suivant·es, grâce à des recherches et quelques recommandations de mon entourage. Quand je regarde une œuvre, je ne regarde pas si son autrice/auteur est une femme ou un homme. Cela me plaît? Je  contacte alors tout simplement la personne. Jusqu’à maintenant il s’agit très souvent de femmes.


Avec quels types d’entreprise travaillez vous ?

Je travaille avec des entreprises pour qui le bien-être de leurs salarié.es est essentiel. Il s’agit de petites et moyennes entreprises, des startups qui comptent moins de cinquante salarié·es. A terme, j’espère pouvoir travailler avec des entreprises plus grandes et toucher un maximum de salarié·es pour porter ces valeurs de bien-être et de bien vivre ensemble dans la sphère professionnelle.

Aujourd’hui, l’art en entreprise est malheureusement quasiment exclusivement associé à la défiscalisation. En réalité, c’est bien plus complexe qu’il n’y paraît et il y a beaucoup d’abus. Les salarié·es des entreprises concernées ne profitent généralement pas des œuvres. Ils/elles ne les voient pas.

Avec TheCollectors.Art, ce que je veux, c’est proposer des œuvres qui sont à la fois accessibles sur le plan financier mais également accessibles sur le plan des concepts. L’idée, c’est que les salarie·es se les approprient facilement et en discutent, créent ce fameux lien entre elles/eux.

Seules les entreprises achètent ou les salariées peuvent aussi acheter les œuvres d’art ?

La galerie s’adresse principalement aux entreprises. Mais si un·e salarié·e aime une œuvre, elle/il peut bien entendu l’acquérir sur le site. Les budgets sont très accessibles, en particulier pour de l’art contemporain, de 175 € à 330 €.

Il s’agit d’œuvres d’art digital, de photographies et de reproductions en édition limitée de 30 exemplaires, signées et numérotées par les artistes. Il y a donc cette notion de rareté bien qu’il ne s’agisse pas d’œuvres uniques. C’est un compromis qui permet de démocratiser l’art contemporain et l’accès aux œuvres en pratiquant des prix attractifs.

Les femmes sont-elles selon vous suffisamment représentées dans les galeries et les expositions ?

Il faut savoir qu’aujourd’hui, dans les écoles d’art, plus de 65 % des élèves sont des femmes. Mais quand on se penche sur le marché de l’Art , on s’aperçoit que les artistes représentés dans les galeries et les grandes expositions, sont essentiellement des hommes. C’est un rapport de 80 %, voire 90 %.

Les femmes se retrouvent ainsi au mieux à travailler dans les galeries pour présenter le travail des hommes. Sur des fonctions support donc, à servir la soupe en somme… Elles ne sont malheureusement pas là pour présenter leur propre travail. C’est aussi pour cette raison qu’avec TheCollectors.Art, j’ai voulu donner une vraie visibilité aux femmes artistes, dans les mêmes conditions que pour les hommes, au moins à 50/50.

De manière très concrète, sur la galerie, on est aujourd’hui à 90 % de présence féminine. Cette expérience, qui représente pour certain.es une première référence dans leur book, permettra à ces artistes, je l’espère, de décrocher des expositions et pourquoi pas de travailler avec des galeries physiques.

Propos recueillis par Caroline Flepp 50-50 Magazine

TheCollectors.Art

 print


https://www.50-50magazine.fr/2022/07/29/chamai-winograd-sur-la-galerie-on-est-aujourdhui-a-90-de-presence-feminine/

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Claire Floret : « Donnons des Elles au Vélo défend des valeurs de solidarité, de sororité et d’entraide »

1 Août 2022, 02:00am

Publié par hugo

 28 JUILLET 2022
Média \ Vidéos 50/50
Claire Floret : « Donnons des Elles au Vélo défend des valeurs de solidarité, de sororité et d’entraide »

Claire Floret est la présidente et la coordinatrice du projet Donnons des Elles Au Vélo. L’objectif de l’association est de démocratiser la pratique du cyclisme féminin via un défi consistant à réaliser plusieurs étapes du Tour de France masculin. Cette année, pendant trois semaines, neuf ambassadrices représentant différentes régions ont parcouru 3 470 km et 21 étapes, de Carcassonne à Dunkerque en passant par Troyes, Cahors ou Lausanne en Suisse. La huitième édition a été marquée par la (re)naissance d’un Tour de France féminin qui est parti le 24 juillet le jour où Donnons des Elles au Vélo a franchi la ligne d’arrivée.

https://www.50-50magazine.fr/2022/07/28/claire-floret-donnons-des-elles-au-velo-defend-des-valeurs-de-solidarite-de-sororite-et-dentraide/

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Le féminisme va-t-il ruiner nos vies ? Oui, et c'est tant mieux

1 Août 2022, 01:57am

Publié par hugo

 Le féminisme va-t-il ruiner nos vies ? Oui, et c'est tant mieux
Publié le Vendredi 29 Juillet 2022
60Partages
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.

Le féminisme va-t-il ruiner nos vies ? Oui, et c'est tant mieux
Dans son essai à coeur ouvert, Fanny Vedreine nous explique comment le féminisme va ruiner nos vies. Et ce, pour le meilleur. A lire vite et à mettre entre toutes les mains.
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Son éveil féministe, Fanny Vedreine l'a eu il y a 8 ans, lors de la mort de son père. C'est avec sa disparition qu'elle s'est rendu compte de la domination masculine exercée dans sa famille et plus largement, au sein de la société. Elle a alors entamé une longue déconstruction de tous les piliers de sa vie, sorte d'atterrissage à face par bien des aspects violent dans une réalité brutale.

Dans son premier essai intitulé Comment le féminisme va ruiner ta vie (pour mieux le reconstruire, promis) (ed. Mango Society), l'autrice installée à Nice raconte, au fil de 10 chapitres qui abordent chacun un domaine précis, comment ce cheminement a, justement, détruit sa vie. Puis l'a reconstruite pour lui permettre d'atteindre une liberté jouissive qui la définit aujourd'hui.

Un texte intime, dont l'écriture a été "la chose la plus difficile qu'elle ait fait de [sa] vie", estime Fanny Vedreine lors de notre échange par téléphone. On en a profité pour évoquer plusieurs thématiques fortes. Et notamment, la place importante qu'elle donne aux émotions dans ses pages, à la source de beaucoup de problématiques actuelles et ancestrales. Entretien.

Fanny Vedreine, autrice
2 PHOTOSLANCER LE DIAPORAMA
Fanny Vedreine, autrice
Terrafemina : Peut-on militer sans émotion ?
Fanny Vedreine : Je pense que c'est impossible, les émotions font de nous des êtres humains. Les personnes qui vont à l'encontre de leurs émotions (sans aucun jugement car la société nous brise par rapport à ça) finissent toujours par péter les plombs. Comment veux-tu être militant·e pour une cause, ce qui implique avoir de l'empathie, si toi même tu n'es pas capable de dire quand ça va pas, quand t'es révoltée ? La révolte vient d'une émotion. Oser affirmer sa colère contre quelque chose est essentiel pour militer.

Tout ça est très lié aux injonctions du patriarcat. Il y a un vrai bashing autour de l'émotion en général, celle des femmes notamment mais aussi des hommes. Comment ont fait nos grands mères, nos arrières grands mères nos ancêtres pour avoir le droit de vote ? Grâce à la révolte collective. Si elles n'étaient pas sorties dans la rue en criant, en étant en colère on n'aurait peut-être pas encore le droit de vote en tant que femmes.

Penses-tu qu'on puisse être complètement déconstruit ?
F. V. : Non, on ne le sera jamais vraiment. Dans la mesure où les réflexes du patriarcat peuvent se nicher absolument partout, toute notre vie nous avons des choses à apprendre et à réaliser. Toute notre vie, quand on a envie d'être engagé sur le chemin de la déconstruction en tout cas, on va décortiquer des choses de notre passé, de notre famille, de nos proches, de la parentalité, de notre couple. Et cette espèce de violence plus ou moins forte, celle de se confronter à ses propres biais, arrive quotidiennement. C'est le chemin d'une vie.

Tu parles aussi d'égoïsme et de la façon dont les femmes sont tournées vers les autres. Pourquoi prendre soin de soi est-il essentiel pour mener un combat collectif ?
F. V. : C'est encore en lien avec l'émotionnalité. Comment veux-tu t'occuper des autres si toi-même tu te négliges ? C'est apprendre à dire non, aussi. Et à ne pas culpabiliser de dire non. C'est ça le problème avec l'éducation des filles : les filles n'ont pas le droit de dire non. On attend d'elles qu'elles soient gentilles et si elles s'imposent, qu'elles disent non parce qu'elles n'ont simplement pas envie, qu'elles s'écoutent, on leur reproche implicitement de sortir de la normalité patriarcale. Cela va jusqu'à la sexualité, avec le consentement. On a le droit de dire non et c'est quelque chose qu'il faut marteler.

Tu parles de se remettre au centre de sa propre vie, et au centre de la conversation. Est-ce que ça aussi, c'est le départ d'un cheminement féministe ?
F. V. : Avant la mort de mon père, je pensais que c'était lui, ou mes frères, ou les hommes avec qui je couchais, qui devaient gérer des pans de ma vie. Je me mettais complètement au second plan. Après son décès, je me suis retrouvée toute seule à devoir prendre mes propres décisions. Je ne sais pas comment serait ma vie s'il était encore en vie. Son départ, bien que très douloureux, m'a permis une réelle libération. J'ai pris en pleine face la réalité sur la soumission totale aux hommes. Et j'y ai réagi. Soit tu regardes ta vie passer, soit tu décides d'en être l'actrice principale. Dans les deux cas il y a de la souffrance, mais dans le mien, je suis libre et je me suis tellement fait entendre depuis 8 ans que plus personne n'a le droit de me dicter ce que je dois faire.

Tu dédicaces uniquement ce livre à des garçons, pourquoi ?
F. V. : Ce sont mes neveux, je n'ai que des neveux, mais c'est aussi un symbole. Un moyen de leur dire d'essayer de comprendre ce qui se passe lorsqu'ils seront plus grands, et de ne pas faire les mêmes erreurs que leurs pères. De ne pas reproduire de schémas problématiques au cours de leur vie.

Quel est le symbole derrière les lunettes ?
F. V. : Ce sont les lunettes du féminisme. Les lunettes c'est quelque chose que tu enlèves souvent. Ca représente l'ambivalence dans laquelle tu évolues quand tu es féministe, et que tu es face à des personnes qui ne partagent pas tes convictions. C'est aussi voir la vie autrement, te déconstruire et capter tous les schémas problématiques. Quand tu enlèves ces lunettes-là, c'est aussi une façon de refuser de voir la réalité. C'est confortable de ne rien voir. Mais on avance mieux en voyant clair.

Quel message as-tu pour celles et ceux qui entament ce combat aujourd'hui ?
F. V. : Je vais reparler du principe de prendre soin de soi. L'idée est certes de ne pas baisser les bras, mais pas non plus de se miner. Il faut continuer à lutter, à se révolter, à aller voter. Si on baisse les bras, il n'y a plus personne. On est dans un moment où il faut parallèlement prendre soin de soi encore plus. Eduquer ses enfants, s'éduquer soi-même, nourrir son esprit un maximum. Ne pas culpabiliser de ses failles et encore une fois : être à l'écoute de ses émotions.

Comment le féminisme va ruiner ta vie (pour mieux la reconstruire, promis), de Fanny Vedreine. Ed. Mango Society


https://www.terrafemina.com/article/livre-comment-le-feminisme-va-ruiner-ta-vie-l-essai-a-coeur-ouvert-de-fanny-vedreine_a365275/1

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"J'ai 30 ans et je suis vierge : voilà comment je vis la pression sociale"

1 Août 2022, 01:49am

Publié par hugo

"J'ai 30 ans et je suis vierge : voilà comment je vis la pression sociale"
Publié le Mercredi 27 Juillet 2022
38Partages
Pauline Machado
Par Pauline Machado Journaliste
Pauline s’empare aussi bien de sujets lifestyle, sexo et société, qu’elle remanie et décrypte avec un angle féministe, y injectant le savoir d’expert·e·s et le témoignage de voix concernées. Elle écrit depuis bientôt trois ans pour Terrafemina.

"J'ai 30 ans et je suis vierge : voilà comment je vis la pression sociale"
Thaïs et Maeva ont deux points communs : elles sont trentenaires et vierges. Dans une société où les conversations autour du plaisir féminin se libèrent petit à petit, elles nous racontent ne pas encore y trouver l'écoute et le respect qu'elles désirent. Témoignages.
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A 24 ans, 11 % des hommes et 16 % des femmes sont encore vierges. A 25 ans, 7 % des hommes et 13 % des femmes, rapportent plusieurs sondages. Certaines attendent - par choix ou non - jusqu'à 30 ans et plus. Thaïs, 31 ans et Maeva, 30 ans, sont de celles-ci. Pour des raisons divergentes, elles n'ont jamais eu de rapports sexuels. Elles nous racontent aujourd'hui pourquoi, et surtout décrivent ce qu'implique cette réalité dans une société où la sexualité est omniprésente.

Maeva, 30 ans : "Ce n'est pas un choix, plutôt un concours de circonstances"
"Avant que je ne penche sur le sujet, je préfère préciser : il n'y a rien de religieux dans ma démarche. C'est un truc qu'on me demande souvent. Tout le temps en fait. Je ne sais pas si les gens ont trop vu de documentaires sur les communautés chrétiennes américaines, mais plusieurs personnes ont déjà scruté ma main pour voir si je portais une bague de chasteté. Non. Si j'avais pu décider toute seule, j'aurais fait l'amour il y a longtemps. Il n'y a rien qui se rapproche de près ou de loin d'une volonté de préserver ma pureté pour le mariage. Ce n'est pas un choix, plutôt un concours de circonstances.

Il faut dire que je n'ai pas fait beaucoup de rencontres. J'ai suivi de longues études de lettres pendant lesquelles j'étais assez solitaire, pas vraiment le genre à sortir tous les jeudis soirs avec mon groupe de TD. Je me suis concentrée sur le travail parce que ça me passionnait, et j'aimais rentrer chez moi seule en fin de journée pour lire et me préparer des bons petits plats. Cinq ans sont passés comme ça, et puis pendant cinq autres, je n'ai pas ressenti l'envie de relations, encore moins physiques. Ça nous amène à mes 28 ans.

Depuis ces deux dernières années en revanche, j'ai les sens en ébullition. Je ne saurais pas vraiment définir le déclic, peut-être le fait de déménager à la campagne et de me reconnecter à la nature, mais c'est comme si j'avais le besoin de découvrir mon corps par la sexualité avec les autres. Sauf que je ne sais pas du tout comment faire pour faire des rencontres, ni comment m'y prendre de façon purement pratique. Je ressens une énorme pression qui ne dit pas son nom par rapport à l'expérience qu'une femme de 30 ans devrait absolument avoir en matière de sexualité. Expérience que je culpabilise de ne pas avoir, et parce que je culpabilise, je crains les premiers rapports. C'est un cercle vicieux.

Je ne remercie pas la société d'ailleurs. A force d'idéaliser la première fois, de la mettre sur un piédestal comme un rite de passage qui déterminera notre vie sexuelle - celle des femmes - pour le restant de nos jours ou presque, on nous condamne à redouter le moment. Il faut absolument que ça se passe avec un garçon (les relations non-hétéros sont quasi exclues de ce discours soit dit en passant) qui compte, après un certain temps à le fréquenter, d'une certaine façon... Comment fait-on quand ça ne se passe plus au lycée et qu'on ne veut pas forcément revoir la personne ensuite ?

C'est un vrai sujet qui devrait être davantage présent dans une ère post-#MeToo où le voile sur la sexualité féminine se dissipe peu à peu. En tout cas, moi, ça m'aiderait beaucoup d'être guidée dans ce sens."

Deux femmes nous racontent comment elles vivent la pression sociale qui accompagne la virginité passée 30 ans.
Deux femmes nous racontent comment elles vivent la pression sociale qui accompagne la virginité passée 30 ans.
Thaïs, 31 ans : "J'ai décidé d'attendre le bon moment, et (presque) personne ne le sait"
"J'ai eu 30 ans en août dernier. Pour célébrer ça et la fin de 18 mois de Covid, j'ai fait une grosse fête avec mes ami·es. On était une vingtaine dans un bar du 11e arrondissement. Vers minuit, un de mes copains m'a traînée vers lui pour me présenter son collègue. Il s'appelait Thibault, il était grand et plutôt pas mal. On a passé un moment ensemble, puis on a fini par s'embrasser. Il m'a proposé de rentrer chez lui, j'ai décliné, il est parti. Mon ami est tout de suite venu me retrouver pour me demander ce qui se passait, pourquoi je n'avais pas voulu 'profiter pour une fois' ? J'ai feint l'envie de rester avec tout le monde, il m'a crue en levant les yeux au ciel. 'Ton cas me désespère', a-t-il répondu en souriant.

La vérité, c'est que je n'ai jamais eu de rapports sexuels. Je n'ai jamais fait l'amour, jamais touché de pénis, jamais joui avec quelqu'un d'autre. Je me masturbe, mais personne ne m'a jamais caressée, moi. Simplement parce qu'à 16 ans, j'ai décidé que je ne passerais pas le cap avant d'avoir rencontré la bonne personne, j'ai décidé d'attendre le bon moment. A l'époque, je sortais avec un camarade de classe qui n'arrêtait pas d'insister pour qu'on couche ensemble à coup de grandes déclarations romantiques. Quand j'ai refusé, il s'est rabattu sur une autre. Ça m'a bloquée, je me suis dit que mes premiers ébats seraient avec quelqu'un qui le 'mérite'. Force est de constater que 15 ans plus tard, je ne l'ai pas encore rencontré.

Si je vis très bien avec mon choix, je ne vais pas mentir : ce n'est pas le plus évident à assumer en société. D'ailleurs, rares sont les personnes qui sont au courant. Deux, pour être exact. Ma meilleure amie, Mathilde, et ma soeur, Iris. La première ne m'a jamais posé de questions déplacées, elle a juste accueillie l'information comme une autre, et je l'en remercie. La deuxième en revanche, a été un peu plus curieuse au fil des années. 'Mais t'as jamais envie ?' ou encore 'tu crois pas que quand tu tomberas sur la personne avec qui tu veux le faire, tu auras peur de ne pas être assez expérimentée ?' Les réponses dans l'ordre : bien sûr que si, et bien sûr que si.

Evidemment que j'ai des fantasmes. D'ailleurs, mon corps est assez alerte sur ce plan-là pour que je me réveille en pleine nuit en nages, à penser à un inconnu croisé dans la rue deux semaines plus tôt. Ce qui me pose problème, c'est plutôt le regard qu'on porte quasi systématiquement sur le concept de 'virginité tardive'. Une sorte de gros cliché qui ferait des personnes concernées des êtres forcément coincés, prudes, ou carrément décalés par rapport à leur époque. Et ce stéréotype est encouragé par la culture populaire, qui dépeint un portrait peu reluisant de celles et ceux qui, comme moi, veulent réserver leur première fois à quelqu'un de spécial.

En 2022, les tabous tombent autour de la sexualité et plus particulièrement, du plaisir féminin. Tant mieux. Mais j'ai l'impression que les discussions ont tendance à oublier de libérer la parole et l'écoute autour de mon cas. Ça reste honteux. Et la preuve, je n'en parle pas justement pour éviter qu'on me voie autrement. Tout le monde part du principe que, vu mon âge, j'ai déjà fait l'amour. Ce n'est même pas une question d'ailleurs. Et ça me va, pour l'instant.

Seulement parfois, je trouve ça triste de ne pas pouvoir être honnête avec mes proches sur un sujet qui me tient autant à coeur. L'autre jour, le mec d'une copine a voulu se moquer d'une fille qu'il n'aime pas trop. Son réflexe ? 'Je suis sûre qu'elle a jamais couché celle-là'. Comme si c'était péjoratif, et okay de stigmatiser et de rabaisser par ce biais. Autant dire que je ne suis pas prête de me confier. Pour ce qui est d'avoir un rapport, là encore, j'attends. Mais une chose est sûre : à aucun moment je ne laisserai la pression sociale me pousser à aller plus vite que mon désir."


https://www.terrafemina.com/article/sexualite-vierges-a-30-ans-elles-racontent-la-pression-sociale_a365224/1

j aimerai  savoir  ce que c est  le bon moment et  en indirect  la  bonne personne ???moi je  trouve   que c est dommage   que  certaines personnes jouent les difficiles et  cherchent le  mec qui ressemblent a  ;;;;;; ou qui est comme ci  comme ca 

MOI JE  TROUVE  QUE  CES PERSONNES  LA DEVRAIENT D ABORD  ESSAYER D E CONNAITRE LA  PERSONNE  DE CONNAITRE COMMENT EST CETTE PERSONNE , en tous cas  moi je ne  joue  pas les  difficiles ,  juste une filles gentilles , ouvertes  d esprit ,  qui a  l esprit  de mon blog !!!  

 

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