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Le blog de hugo,

Avec Les Aliennes, les femmes prennent la parole,femmes,feminisme,

13 Février 2020, 09:49am

Publié par hugo

 Culture
Avec Les Aliennes, les femmes prennent la parole
 
Depuis le début du festival de Cannes combien de femmes ont obtenu la Palme d’Or ? Une seule, Jane Campion, qui l’a reçu en 1993 pour La leçon de piano. En 2019, combien de femmes étaient présentes au Hellfest (festival de musique metal) ? 21… sur 730 musicien.nes. Les exemples illustrant à quel point les femmes sont absentes du paysage culturel, en France comme ailleurs, ne manquent pas. C’est face à cet agaçant constat que l’association Les Aliennes s’est créée en 2016. « Nous pensons que la manière dont les femmes sont représentées par les productions artistiques et culturelles a énormément d’influence sur la façon dont les femmes sont traitées par la société » explique Tatyana Razafindrakoto, présidente de l’association. Les Aliennes ont ainsi eu l’idée d’inverser la tendance en utilisant la culture comme un outil pour faire passer un message d’égalité entre les genres. Depuis 2016, l’association a organisé plusieurs festivals, des ateliers collaboratifs pour questionner le sexisme, des ateliers de lectures féministes, etc.
Le 28 janvier dernier, les Aliennes organisaient leur première scène ouverte 100 % féministe et féminine à Paris. L’espace d’une soirée, la petite salle de spectacle de la Péniche Antipode a accueilli poétesses, rappeuses, saxophonistes, chansonnières, performeuses... « Nous avons simplement ouvert les inscriptions en disant : “Venez, venez dire ce que vous avez à dire, venez chanter ce que vous avez à chanter”. Nous voulions ouvrir un espace de création, de parole et de liberté pour les femmes » raconte Tatyana Razafindrakoto. En acceptant les candidatures sans autre critère que celui du respect de sa charte, l’association a réussi son pari : une programmation foisonnante, hétéroclite, libre.
Dans l’ambiance confidentielle du bateau, le public était au rendez-vous, prêt à partager ce moment intime avec celles ayant eu le courage de monter sur scène. Des femmes de tous les âges, aux origines ethniques et identités sexuelles diverses, se sont succédé pour mettre en musique des slogans féministes anti-Trump, déclamer un poème inédit franco-espagnol racontant l’amour entre femmes, égrainer les insultes sexistes pour mieux les dépasser ou encore interpréter un morceau électro-pop évoquant les violences conjugales… Parmi ces femmes, il y avait Joyce Rivière, autrice trans, venue parler de sa lutte : celle de la reconnaissance de son identité de genre.
La polémique qui a déchiré les mouvements féministes ces dernières semaines vous aura peut-être échappé. Rappelons-la brièvement. Le 31 Janvier dernier, Marguerite Stern, militante féministe à l’origine du mouvement des collages contre les féminicides, a lancé un pavé dans la marre en déclarant dans un long thread Twitter que les femmes étaient des personnes avec des vulves, que le transactivisme (1) prenait trop de place dans le féminisme et qu’il n’avait – d’ailleurs – rien à y faire. Cette initiative a eu le mérite d’ouvrir un débat sur les intersections entre ces deux mouvements militants. Mais, soyons claires, elle a surtout eu pour résultat de déclencher une déferlante de propos haineux et violents à l’égard des personnes trans, comme à l’égard des personnes s’étant positionnées contre le transactivisme.
La position des Aliennes sur le sujet, puisqu’il semblerait qu’il faille désormais se positionner, est explicite. « Nous n’arrivons pas du tout à comprendre que l’on puisse, en tant que personne ou en tant que militant.e, vouloir décider de qui a le droit de porter le nom de “femme”. Pour nous c’est très clair : nous ne sommes pas là pour questionner ou juger l’identité de genre de qui que ce soit ! » déclare la présidente de l’association. D’où la présence de Joyce Rivière, plus que bienvenue, sur la scène de la Péniche Antipode. L’autrice y a lu l’un de ses textes.
 Les Constellations
« J’aimerais te parler de futur
J’aimerais nous parler de futurs
J’aimerais nous voir dans une autre dimension
Loin des regards et des projections
sur nos corps
de l’autorité médicale
j’aimerais te parler de lendemains qui chantent
à tue tête Dalida, Beyonce, Sade, Peaches, Lizzo, Tami T, Kompromat, Anhoni
j’aimerais qu’on cueille des cerises ensemble
et que tu me voies enfin comme celle que j’ai toujours été » (2)
Joyce Rivière
L’émotion s’empare du public. Quelques personnes voient des larmes perler au bout de leurs cils. C’est pour certain.es la première fois qu’elles/ils entendent une femme trans raconter ce qu’elle traverse dans sa quête de reconnaissance en tant que femme. Pour celles et ceux qui sont né.es conformes au genre qui leur a été assigné à la naissance, il peut être difficile, voire impossible, de concevoir la transidentité. Est-ce une raison pour la rejeter ? Peut-être faudrait-il mieux commencer par écouter les personnes qui la vivent et essayer de comprendre, ou du moins accepter, ce qu’elles ressentent.
Les Aliennes, à travers leurs actions, donnent une chance à toutes les femmes de s’exprimer librement, d’être écoutées et d’exister sur la scène culturelle. Une asso à suivre !
Bénédicte Gilles 50 – 50 Magazine
Photo de Une: Nicole Saxo sur la scène de la Péniche Antipode
1 Le transactivisme est un militantisme qui lutte pour la reconnaissance de l’identité Trans et la fin des discriminations.
2 Pour lire la suite, et les autres textes de Joyce Rivière, rendez-vous sur son blog.
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Étiquettes : Association Culture Genre Sexisme


https://www.50-50magazine.fr/2020/02/12/avec-les-aliennes-les-femmes-prennent-la-parole/

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Les Internettes, une asso qui aide les femmes à percer sur Youtube,femmes,feminisme,

13 Février 2020, 09:47am

Publié par hugo

11 février 2020
France \ Société
Les Internettes, une asso qui aide les femmes à percer sur Youtube
 
Créée en 2016, l’association Les Internettes part d’un constat : Youtube, et le Web en général, mettent en avant le travail des hommes au détriment de celui des femmes. L’association, qui compte aujourd’hui 19 bénévoles, lutte contre l’invisibilisation des femmes vidéastes en encourageant et valorisant leurs travaux. Échange avec la photographe Sherine Deraz, vice-présidente de l’association.
Pourquoi les femmes sont-elles moins visibles que les hommes sur la plateforme Youtube ?
Il y a plusieurs facteurs.
Certaines femmes sont très visibles : ce sont celles qui proposent des vidéos de type beauté ou de lifestyle (art de vivre). Les femmes sont cantonnées à ces sujets là. Dès qu’elles essayent d’en sortir, pour parler par exemple de sciences ou de culture, leur parole est remise en question. Sur Youtube, les femmes sont plus critiquées que les hommes et elles sont victimes de nombreux commentaires sur leur physique…
Un autre aspect du problème est celui de la démonétisation des vidéos des femmes qui parlent du corps, des règles… C’est-à-dire qu’elles ne touchent pas d’argent de la part de Youtube pour ces vidéos-ci. Youtube retire les publicités de ces vidéos, parce qu’elles traitent de sujets qui ne plaisent pas aux annonceurs. C’est ce qui a conduit Les Internettes à lancer la campagne #MonCorpsSurYoutube, qui nous a ensuite permis d’entamer un dialogue direct avec Youtube, pour changer les choses !
Néanmoins, Youtube n’est pas le « grand méchant » de l’histoire… C’est la société qui estime ce que les femmes doivent faire ou ne pas faire. C’est elle qui rend les choses si difficiles pour celles qui veulent faire autrement.
En quoi les algorithmes contribuent à l’invisibilisation des femmes sur Youtube ?
Les algorithmes sont des systèmes qui, une fois configurés, tournent « tout seuls ». Ils sont configurés suivant nos modes de consommation, suivant ce qui se passe sur Internet, etc.
Normalement, lorsque l’on regarde un certain type de contenu sur Internet, les algorithmes identifient que ce type de contenu nous plaît. Ils vont ensuite nous recommander du contenu similaire. C’est ce qu’on appelle une bulle algorithmique. Nous nous retrouvons donc enfermé.es dans un cercle dont nous ne sortons pas…
Et pourtant, les cofondatrices des Internettes ont constaté que la plateforme ne leur recommandait que des chaînes d’hommes… Elles se sont donc dit qu’il y avait un problème: pourquoi ces recommandations, alors qu’elles n’étaient abonnées qu’à des chaînes de femmes et que l’algorithme était supposé proposer des vidéos similaires à celles qu’elles consultaient déjà ?
Parce que l’algorithme de Youtube prenait aussi en compte le nombre de vues. Or, les plus grosses chaînes, celles qui avaient le plus de vues, étaient des chaînes d’hommes. Donc les hommes, qui avaient plus de vues, étaient mis en avant, ce qui leur apportait encore plus de vues… au détriment des créatrices !
Ce système de recommandations basé sur les vues était la première manifestation du sexisme. Aujourd’hui, les algorithmes ont été modifiés et ce problème est en partie résolu, ce qui a pour conséquence de générer des bulles algorithmiques… Désormais, la principale difficulté est de sortir des bulles algorithmiques qui nous enferment dans un même type de contenu. 
N’est-ce pas paradoxal que Youtube adopte les pratiques des annonceurs tout en développant des programmes de promotion des femmes tels que « Elles font Youtube » ?
Les algorithmes, qui ont été créés pour la classification des vidéos, sont identiques d’un pays à l’autre. Il n’y pas d’adaptation nationale. Donc ce sont les mêmes algorithmes qui gèrent Youtube aux Etats-Unis, où le peuple est très puritain, et en France, où personne n’est par exemple choqué par la présence de femmes topless à la plage.
Derrière Youtube France et Youtube US, il y a des personnes différentes, des façons de penser différentes. Le fait qu’en France nous ayons obtenu le programme « Elles font Youtube », qui vise à surmonter les problèmes de visibilité des femmes générés par les algorithmes, est déjà une belle avancée !
   L’équipe des Internettes, presque au complet
En parlant d’avancées, quelles évolutions avez vous pu constater depuis la création des Internettes ?
Depuis 2016, il y a de plus en plus de femmes dans la catégorie « tendance » de Youtube. (1) Ces créatrices arrivent à se faire remarquer, à avoir un public conséquent. On sent que les mentalités ont changé. Il y a encore du travail, bien sûr, mais nous sommes dans un élan positif.
Il y a aussi le problème des insultes à caractère sexiste, qui déferlent dès qu’une femme produit du contenu sur Internet et qui sont très dissuasives… Est ce qu’il y a eu des avancées sur ce point ?
Non, pas vraiment. Nous savons que c’est un problème qui existe, difficile à gérer pour les créatrices. Mais, cette année, notre volonté est de nous concentrer sur le positif, de pousser les femmes à dépasser les insultes. Les femmes se mettent beaucoup de freins, parce qu’elles ont peur, parce qu’elles ne se sentent pas légitimes… Alors qu’en réalité, on voit bien que si elles décident de s’en foutre, qu’elles y vont, qu’elles font leurs trucs : leurs vidéos marchent et tout peut très bien se passer ! Depuis quelques temps, de nombreuses créatrices commencent à vraiment émerger. Avec Les Internettes, nous essayons donc de garder un esprit positif, pour motiver et d’encourager les femmes.
Que faites-vous concrètement pour motiver les femmes vidéastes à investir le Web ?
Notre cœur de mission est d’encourager, réunir et valoriser les créatrices de vidéos sur le Web. Nous organisons divers événements pour les aider à mener à bien leurs projets !
Nous organisons des masterclass avec des vidéastes chevronné.es qui viennent donner leurs conseils, parler de leurs expériences professionnelles et personnelles. Nous avons notamment reçu Marion Seclin, Ina Mihalache, la créatrice de Solange te Parle et Benjamin Nevert de la chaîne Vous êtes vraiment sympa.
Nous organisons également des ateliers pratiques où d’autres vidéastes sont invité.es à aborder des questions plus techniques. Le prochain atelier parlera ainsi de la gestion des réseaux sociaux. Ce n’est pas évident de créer et d’entretenir une communauté sur les réseaux sociaux.
Nous faisons aussi des apéros ouverts à toutes et tous. C’est très sympa et motivant de se retrouver dans un tel cadre. Nous manquons encore de gens pour en organiser en Régions, donc pour l’instant les apéros sont principalement sur Paris.
Depuis la création des Internettes, nous avons instauré le concours des Pouces d’Or. C’est un concours annuel qui met en valeur 10 créatrices et les récompense de prix leur permettant d’acheter du matériel. Trois de ces créatrices sont nommées « grandes gagnantes » et reçoivent en prime un mentorat de la part de professionnel.les. En 2019, les trois grandes gagnantes étaient Esther Reporter, Sous la Toile et Pepperpot. Nous venons d’achever une campagne de dons qui nous a rapporté 4000€. Nous allons donc pouvoir augmenter le montant des prix en 2020 !
En 2020, nous allons également lancer un nouveau format événements : des conférences réunissant des professionnel.les de différents milieux, invité.es à échanger sur un sujet précis, à la croisée de leurs problématiques. Nous sommes une association et nous n’avons pas de locaux, donc nous sommes en train de chercher un lieu pour organiser ces conférences. Et puis, nous avons plein d’autres projets, dont je n’ai pas encore le droit de parler… Affaire à suivre !
Qu’est-ce qui vous motive à poursuivre votre engagement associatif ?
Nous sommes une association de 19 bénévoles… Ensemble, nous cumulons 200h de travail journalier et nous avons toute.s des projets personnels à côté ! Tous les jours nous recevons des messages de femmes qui nous remercient, qui nous racontent qu’elles ont la force de continuer à faire des vidéos grâce à nous. Le temps s’arrête à chaque message, malgré tout le travail que nous avons encore à faire. Ces retours sont une véritable source de joie. En dehors de ces messages, nous n’avons pas de réelles preuves de l’aide que nous apportons. Nous n’avons pas des yeux partout. Par exemple, nous ne pouvons pas savoir à quel point les créatrices qui participent à nos masterclass ont pu progresser. Ces messages sont notre moteur.
Propos recueillis par Bénédicte Gilles 50 – 50 Magazine
1 L’onglet “tendances” de Youtube est supposé mettre en avant les vidéos qui fonctionnent le mieux sur la plateforme.
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Étiquettes : Economie Egalité pro Emploi

https://www.50-50magazine.fr/2020/02/11/les-internettes-une-asso-qui-aide-les-femmes-a-percer-sur-youtube/?fbclid=IwAR1N23daETVml1qfkTIfPNssQ4lFsjO0bjhihxeOMyZUYHyiQzEF0vOG6ko

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Avec Ada Tech School, elle propose des cours de code féministes et inclusifs,femmes,feminisme,societe,genre,

13 Février 2020, 09:06am

Publié par hugo

 Avec Ada Tech School, elle propose des cours de code féministes et inclusifs
Publié le 12 février 2020 à 2:00
Située au cœur de Paris dans le quartier du Marais, l’Ada Tech School forme des hommes et des femmes à coder et à déconstruire les stéréotypes de genre du monde de la tech. Rencontre avec sa fondatrice et directrice Chloé Hermary.
 
 
DR
Féminisme, empathie et singularité, voilà les trois valeurs que porte Ada Tech School, l’école de code féministe et inclusive qu’a fondée Chloé Hermary, directrice des lieux. À 25 ans seulement, cette entrepreneure “au parcours classique” possède une vision claire et précise de ce que devrait être l’apprentissage aujourd’hui: un endroit pensé pour que les femmes réussissent autant que les hommes et qui travaille à déconstruire les stéréotypes de genre autour d’un métier trop caricaturé: celui du développement Web. Cette vision de l’apprentissage, Chloé Hermary la doit à son parcours aussi bien scolaire que professionnel. Admise en prépa au lycée parisien Stanislas, “de tradition masculine”, Chloé Hermary raconte ce qui l’a poussée à se mettre “dans une situation d’échec”: le harcèlement, la culture de la compétition ou le machisme ont eu raison de cette “très bonne élève” qui a perdu toute confiance en elle au point de se classer en dernière position de sa promo. “Tout est tellement orienté vers cet esprit de compétition et on est tellement sous pression qu’on ne profite pas de l’apprentissage qui nous est offert”, regrette-t-elle.
Malgré ce sentiment, Chloé Hermary sera cependant admise à HEC, célèbre école de commerce où se forme l’élite de demain. “Une belle revanche” selon ses mots. Mais là aussi, l’entrepreneure comprend que la culture de l’école “très rugby-foot” n’est pas pensée pour les femmes. Sur le campus, le climat est “assez lourd” et correspond bien à ce que décrit la récente enquête publiée par Mediapart sur le sujet du harcèlement, du sexisme et de l’homophobie des écoles de commerce.
“Quand on est une femme, il n’y a pas de ‘quand on veut, on peut’ qui tienne vraiment.”
Pour ses premiers pas dans la vie professionnelle en 2017, Chloé Hermary décroche un stage dans la finance, au sein d’un fonds d’investissement où elle est la première femme avec laquelle ses collègues masculins vont travailler. Sans surprise, c’est le festival du sexisme. “Dans cette boîte, on célèbre la signature d’un contrat dans un strip-club et on me dit qu’on m’emmène en réunion pour faire joli”. Là encore, l’étudiante perd toute confiance en elle. Le jour de son pot de départ, son supérieur hiérarchique lui explique même par A+B qu’elle ne réussira jamais professionnellement si elle continue à être qui elle est; il lui assure que pour réussir, une femme doit bâtir sa carrière autour de la dureté, bref, d’une certaine forme de virilité. “À ce moment-là, mon engagement pour les femmes n’était pas conscientisé, raconte Chloé Hermary, mais je réalise que toute ma vie, on m’a fait croire que je pouvais tout faire alors que c’était faux. Quand on est une femme, il n’y a pas de ‘quand on veut, on peut’ qui tienne vraiment”. C’est un stage à New York, dans une start-up de joaillerie éthique, qui va lui permettre de changer la donne. “J’y ai découvert l’entrepreneuriat, appris à gérer une entreprise et à toucher à des choses d’un côté très tangibles et de l’autre très stratégiques. On n’apprend jamais mieux que lorsqu’on est confronté·e au réel”.
“Le système éducatif dramatise énormément l’échec.”
De retour à HEC pour sa dernière année, Chloé Hermary suit le parcours entrepreneur où les horaires sont aménagés pour que les étudiant·e·s puissent utiliser la majorité de leur temps à la création d’une entreprise. Le thème de l’éducation s’impose d’emblée car Chloé, comme ses proches, fait partie d’une génération ayant un “sentiment de désorientation” alors même qu’ils et elles font partie des privilégié·e·s. “En sortant diplômé·e·s, on a cette crise existentielle qui nous fait dire: est-ce que l’école remplit son rôle?’”. En octobre 2018, Chloé Hermary lance alors son entreprise de formation parascolaire dédiée à un public de lycéen·ne·s pour les aider et leur apprendre à s’orienter. Pour développer son projet, elle rencontre une centaine de jeunes et développe une réflexion autour du système éducatif actuel. Selon elle, “il place les jeunes dans un état passif, il occulte complètement l’apprentissage de la conscience de soi et il dramatise énormément l’échec”. Les piliers de l’Ada Tech School, dont le nom est un clin d’oeil à Ada Lovelace, pionnière de l’informatique, sont bâtis.
Mais finalement, Chloé Hermary bifurque encore et abandonne son projet de formation, “pas suffisant pour s’attaquer au problème”. A la place, elle imagine un lieu féministe et inclusif pour apprendre le code, une matière “qui s’est imposée très rapidement”, car elle symbolise à elle seule la philosophie de la directrice: apprendre par le faire. D’autant plus que ces métiers d’avenir manquent cruellement de femmes et que les entreprises du secteur sont en demande, afin de pouvoir diversifier leurs équipes. L’école, dont le cursus se déroule sur deux ans, a accueilli sa première promotion, composée de 6 femmes et 5 garçons en octobre dernier, et une deuxième vient d’arriver le 3 février. La révolution du code a commencé.
Arièle Bonte

https://cheekmagazine.fr/geek/chloe-hermary-ada-tech-school-cours-code/

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Sept ans après la mort de sa fille, Nora Fraisse continue son combat contre le harcèlement scolaire,violences,societe,

13 Février 2020, 09:04am

Publié par hugo

 •société
En partenariat avec la région Île-de-France
Sept ans après la mort de sa fille, Nora Fraisse continue son combat contre le harcèlement scolaire
Publié le 11 février 2020 à 2:00
Pour la deuxième année, la Région Île-de-France a voulu célébrer ces Franciliennes qui s’engagent et font bouger les lignes. Les trophées ellesdeFrance les ont récompensées pour leur courage, ou pour leurs actions menées dans le domaine de l’innovation, de la création, de la solidarité. Nous avons rencontré ces femmes extraordinaires: cette semaine, on dresse le portrait de Nora Fraisse, prix du courage et du dépassement de soi, fondatrice de l’association de lutte contre le harcèlement scolaire Marion la main tendue. 
 
 
Nora Fraisse, DR
Gare à celles et ceux qui tenteront d’enfermer Nora Fraisse dans une case. Cette hyperactive n’a jamais suivi “un parcours linéaire” et ce n’est pas à 47 ans qu’elle va commencer. Si aujourd’hui tout le monde connaît son nom, c’est qu’elle est devenue, par la force des choses, le symbole de la lutte contre le harcèlement scolaire. “Ce n’est pas moi qui ai décidé, c’est la vie qui l’a fait”, affirme-t-elle.
Le 13 février 2013, sa fille aînée, Marion, a mis fin à ses jours après avoir été victime d’humiliations, de violences psychologiques et de rumeurs à l’école. Si Nora Fraisse ne souhaite pas aujourd’hui revenir sur ce drame, elle en a fait ces dernières années un moteur pour faire bouger les choses en matière de harcèlement scolaire et tenter de sauver d’autres vies. Lorsqu’on lui demande comment lui est venue cette volonté et cette force de se battre, elle répond que c’est sans doute “lié à [s]on éducation, [s]on parcours de vie”. Née en région parisienne, à Massy dans l’Essonne, d’un père massicotier et d’une mère assistante maternelle, la cadette de cette fratrie de trois enfants a toujours “adoré” l’école. Elle a toujours cru dans le système scolaire et y voit même “la clé de la réussite”, persuadée que “l’école peut changer votre vie. C’est là que tout se joue”. Dès son plus jeune âge, cette curieuse insatiable se projette dans une multitude de carrières: “Je voulais être médecin mais j’avais peur du sang, après je voulais devenir journaliste, puis encore après je voulais voyager donc j’avais pris option russe…” Finalement, après son baccalauréat, Nora Fraisse intègre une fac de droit, y reste deux ans, avant de se tourner vers des études de gestion marketing. C’est chez Publicis qu’elle trouve son premier job avant de dévier, quelques années plus tard, vers le domaine des assurances et enfin de se reconvertir dans l’immobilier -un job qu’elle a actuellement mis en stand-by.
 
“Je m’intéresse à ce qu’il reste à faire”
Celle qui se définit comme “une combattante” a “toujours détesté l’injustice, l’impunité” et c’est sans doute à la source de cette rage silencieuse qu’elle puise son énergie pour aller régulièrement d’école en école faire de la prévention contre le harcèlement auprès des élèves et des enseignant·e·s. Avant le suicide de sa fille, Nora Fraisse n’avait jamais entendu parler de harcèlement scolaire: “Je ne savais même pas que ça existait”, souffle-t-elle. Pour éviter à d’autres ce qu’elle a enduré, la quadra a fondé en 2014, avec son mari David, l’association Marion la main tendue: “À l’époque, je n’ai trouvé aucune structure pour m’aider, je me suis dit que ça m’avait manqué et c’est comme ça que l’idée est née. Si je peux aider ne serait-ce que deux ou trois personnes, c’est déjà ça. Si Marion avait eu accès à ce genre de choses, sa situation aurait pu être détectée”, assure Nora Fraisse. La même année, cette militante obtient la mise en service d’un numéro court d’aide aux victimes, le 3020, ainsi qu’une journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école suite à des pétitions lancées sur la plateforme Change.org: “Il faut qu’on ait des symboles dans ce pays et ça passe par ce genre de choses”, estime-t-elle.
Rien n’arrête Nora Fraisse. Pas même l’idée de s’attaquer à l’État. Avec son mari, elle a entamé un combat judiciaire pour faire reconnaître le harcèlement subi par sa fille Marion dans son collège et elle a obtenu gain de cause en 2017: le tribunal administratif de Versailles a reconnu la responsabilité de l’État et l’a condamné pour défaut d’organisation du service public de l’enseignement. Mais Nora Fraisse n’a aucunement l’intention de se reposer sur ses victoires: “Je ne regarde pas le chemin parcouru, je ne m’intéresse pas à ce qui a été fait, je m’intéresse à ce qu’il reste à faire.” C’est comme ça que cette personnalité bulldozer se concentre déjà sur un nouveau projet, la création d’une “maison de Marion” d’ici le premier semestre 2020 pour répondre aux demandes d’accompagnement des familles en matière de harcèlement scolaire. Avec 5 pôles (recherches, formation, famille, juridique et administratif), ce lieu aura pour mission de quantifier le phénomène, de proposer des ateliers d’estime de soi, de lutter contre les discriminations, mais aussi de s’occuper des enfants en décrochage et de former les équipes éducatives. “Je voudrais offrir tout ce que je n’ai pas eu”, lâche Nora Fraisse. Celle qui “n’a pas le temps” se souhaite pour l’avenir une école “avec moins de harcèlement” et croit dur comme fer en un sentiment, à savoir la solidarité: “On ne fait rien seul·e. Il faut être accompagné·e”.
Julia Tissier

https://cheekmagazine.fr/societe/elles-de-france-nora-fraisse-harcelement-scolaire/

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Île-de-France : un entraîneur de football récidiviste incarcéré pour viol sur des joueurs mineurs,viol,

13 Février 2020, 08:56am

Publié par hugo

 Île-de-France : un entraîneur de football récidiviste incarcéré pour viol sur des joueurs mineurs
Par Thilda Riou Mis à jour le 12/02/2020 à 11:42
 

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Ahmed G., éducateur d’Ile-de-France et recruteur pour le FC Nantes, est incarcéré pour viols et agressions sur des joueurs mineurs. Alors qu'il avait d'abord été incarcéré en 2016, avant de sortir de prison, il a été de nouveau placé en détention le 9 février 2019, précise "Le Parisien".
Les faits remontent à 2012, alors qu'un joueur de 16 ans de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) avait alerté un éducateur en rapportant des faits "étranges et graves" concernant Ahmed G., éducateur d’Ile-de-France et recruteur pour le FC Nantes et l'AJ Auxerre.
D'abord mis en examen en février 2016 "pour corruption de mineur de 15 ans, propositions sexuelles faites à un mineur de 15 ans, agression sexuelle et viol sur mineur de 15 ans ou encore viol commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction", Ahmed G. avait été incarcéré, avant de sortir de prison, rapportent M6 et Le Parisien ce 11 février.
Mais alors que l'ex-entraîneur n'a pas respecté son contrôle judiciaire, il a de nouveau été placé en détention le 9 février 2019.
Un jeune joueur donne l'alerte
C'est en mai 2012 qu'un jeune joueur de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) avait donné l'alerte, lors d'un tournoi de football à Leers (Nord). Le jeune homme de 16 ans avait relaté à l'un de ses entraîneurs des faits "étranges et graves" à propos d'Ahmed G.
"Il est venu me voir en me disant qu'il avait quelque chose d'important à me dire sur Ahmed," se rappelle un entraîneur, d'après Le Parisien. "Il avait découvert des textos 'très spéciaux' envoyés à d'autres joueurs, partis faire des essais à Guingamp (Côtes-d'Armor). Il était écrit : 'Vous me manquez, j'ai envie de vous faire l'amour…'"
Il avait découvert des textos 'très spéciaux' envoyés à d'autres joueurs.
Amhed G., licencié du club depuis cinq ans, avait nié les faits, alors qu'il avait été dénoncé par les dirigeants au parquet des mineurs de Meaux.
La vidéo du jour :
Récidives dans d'autres départements
Exclu du club de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne), Ahmed G. a pourtant poursuivi ses crimes dans des départements voisins : le Val-de-Marne, le Perreux puis Villiers-sur-Marne, précise Le Parisien. "Ça m'a dégoûté du milieu", confie au quotidien l'éducateur qui l'avait signalé.
"En cherchant un peu, on s'est rendu compte que c'était un grand manipulateur et surtout un vrai prédateur", reconnaît le président de Bussy-Saint-Georges, Laurent Sabotier.
On s'est rendu compte que c'était un grand manipulateur et surtout un vrai prédateur.
Alors que l'ex-entraîneur est de nouveau en détention, un ancien agent opérant dans l'Ouest de la France se dit soulagé : "Savoir que cette ordure est enfin derrière les verrous, ça rassure", déclare-t-il au quotidien.
Le nombre de jeunes agressés par Ahmed G. est méconnu, mais une source judiciaire évoquerait "une pluralité de victimes".
Lire aussi :
Saïd Chabane, président du SCO d'Angers, mis en examen pour agressions sexuelles aggravées
Face aux violences sexuelles dans le sport, 54 athlètes signent une tribune pour briser "le mur du silence"

https://www.marieclaire.fr/ile-de-france-un-entraineur-de-football-recidiviste-incarcere-pour-viol-sur-des-joueurs-mineurs,1338878.asp

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Cardinal Giovanni Battista Re : "Le viol est moins grave que l’avortement",femmes,violences,viol

13 Février 2020, 08:49am

Publié par hugo

 Cardinal Giovanni Battista Re : "Le viol est moins grave que l’avortement"
Par Caroline Rochet Mis à jour le 12/02/2020 à 10:25
 
Le 18 janvier 2020, le cardinal Giovanni Battista Re a été nommé doyen du Collège cardinalice dont le rôle est d'élire le pape. En 2015, alors qu'il était préfet de la congrégation pour les évêques au Vatican, certains de ses propos nous avaient choqués. Nous lui avions écrit une lettre ouverte.
Edit du 12 février 2020 : Le cardinal Giovanni Battista Re a été nommé doyen du Collège cardinalice, dont le rôle est notamment d'élire le pape en cas de siège vacant, le 18 janvier 2020. En 2015, alors qu'il était préfet de la congrégation pour les évêques au Vatican, certains de ses propos nous avaient choqués. Nous lui avions alors adressé ce message.
"Dans un communiqué de presse de février 2015, le Vatican a formulé le vœu de "faire de l’Église un endroit sûr pour les enfants". Le Pape François y écrit que "les familles doivent savoir que l'Eglise fait tous les efforts possibles pour protéger les mineurs".
Dans la mesure où le cardinal Giovanni Battista Re figure toujours au Collège des Cardinaux, et qu’il pourrait participer au synode d’octobre 2015 à Rome, une réflexion de l’Eglise sur la mission de la famille dans le monde contemporain, il nous a semblé important de revenir sur un fait qui nous avait profondément choquées en 2009.
"À vous, qui avez osé affirmer que le viol d’une petite fille de 9 ans, est "moins grave que l’avortement", nous vous adressons cette lettre au nom de la liberté des femmes et du respect de l’enfance.
Nous vous écrivons aujourd’hui parce que vos propos sont scandaleux, insupportables, intolérables.
Rappelons les faits. En 2009, au Brésil, une petite fille de 9 ans est régulièrement violée par son beau-père. Elle tombe enceinte. De jumeaux. La loi brésilienne autorisant l’IVG en cas de viol ou de grave danger de santé (ce qui était doublement le cas pour cette enfant), elle se fait avorter à l’hôpital grâce à l’aide de sa mère, qui ignorait tout des faits et fuit le domicile conjugal pour sauver ses enfants. C’est alors que l’archevêque de Recife juge bon d’excommunier cette petite fille, sa mère, et tout le corps médical ayant pratiqué l’IVG. Face à la polémique, le Vatican le soutient, en la personne du cardinal Giovanni Battista Re.
La vidéo du jour :
Le beau-père, lui, le violeur, le criminel, n’a pas été excommunié. Et non. Parce que, comme vous l’avez dit, "le viol est moins grave que l’avortement". Écœurement. Stupéfaction. Nous rappelons que cet homme abusait de l’enfant depuis ses 6 ans, ainsi que de sa sœur aînée de 14 ans, de surcroît handicapée. Cet homme, selon vous, mérite de rester dans votre Église, mais pas cette petite fille abusée, meurtrie, torturée, ni ceux qui ont voulu l’aider. Mais messieurs, quel genre d’Église est votre Église…?
C’est cette même Église, bien sûr, qui condamne encore et toujours l’avortement, obstinément fermée à cette idée même au 21ème siècle. À Marie Claire, nous défendons au contraire ce droit car nous sommes féministes, et qu’être féministe,  c’est lutter pour l’avortement libre et gratuit. Permettez nous à ce sujet de citer “l’Appel des 343”, texte historique français (1971) : “Les femmes sont celles de qui la condition est unique dans l’histoire : les êtres humains qui, dans les sociétés modernes, n’ont pas la libre disposition de leur corps. Jusqu’à présent, seuls les esclaves ont connu cette condition.” Cette petite fille était une esclave. Permettez-nous également de vous confier un scoop : le fait que l’avortement soit légal ou non dans un pays ne change que très peu le nombre d’IVG qui y est pratiqué. Car une femme qui a décidé d’avorter en trouvera toujours le moyen, quitte à mettre sa vie en péril.
Toutes les 9 minutes, dans le monde, une femme meurt d’un avortement clandestin. Aurait-on du ajouter au calvaire de cette petite fille violée le danger mortel d’un avortement illégal ? Expliquez-nous un peu, messieurs, expliquez-nous un peu quelle est cette Église, quel est ce Dieu qui garde en son estime un homme capable de violer un enfant, mais rejette l’enfant violée ? Expliquez-nous comment et pourquoi nous devrions croire que ce Dieu est “amour” ? Votre argument, je cite, est que "Il faut toujours protéger la vie”, et que "les jumeaux conçus étaient des personnes innocentes qui ne pouvaient être éliminées".
Mais c’est cette petite fille, la vie, c’est cette petite fille, l’innocente ! Avez-vous eu 9 ans, cardinal ? Avez-vous, à défaut, déjà vu un(e) enfant de 9 ans ? Pouvez-vous imaginer ce qu’est réellement le viol d’un être si petit ? Vous représentez-vous concrètement le calvaire qu’a subi cette petite, la peur, la honte, la torture, la pénétration d’un sexe adulte, la douleur, la souffrance infinie, et ce dans l’univers clos de son foyer ? Probablement non, puisque, déjà en 2002, vous défendiez les cardinaux américains un peu trop cléments envers les pratiques pédophiles de l'Église catholique... Et que vous avez même signé "la demande du Vatican aux évêques américains de revenir sur la décision d'appliquer désormais une tolérance zéro contre les religieux coupables d'abus sexuels."
Si c’est de cette Église là que ces personnes ont été excommuniées, nous considérons alors que c’est un honneur pour elles que de ne plus faire partie de cette communauté, car elle va à l’encontre de toutes les valeurs humanistes qui devraient régir la société. Nous espérons que comme l’écrit le pape François dans son dernier communiqué, l’Église prendra désormais réellement en considération les victimes d’abus sexuels et ne fermera plus les yeux."
Article du 05 mars 2015, mis à jour le 12 février 2020.
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 https://www.marieclaire.fr/,cardinal-giovanni-battista-re-le-viol-est-moins-grave-que-l-avortement,734632.asp

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De Sexe Féminin // Court métrage,femmes,feminisme,

13 Février 2020, 08:46am

Publié par hugo

 De Sexe Féminin // Court métrage
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"De Sexe Féminin" propose, à travers le symbolisme, une lecture de la condition de la femme dans notre société moderne. Entre dénonciation des clichés sociaux autour du genre féminin, et la recherche de la libération, la réalisatrice nous amène vers un féminisme pacifique.
Réalisation : Eloïse Coquard
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https://www.youtube.com/watch?v=8j_Q4tpcU1A&feature=share&fbclid=IwAR31SMJjwXakkZnZ-ByjIxxmUT36ZtTDPyZ7a4UkWKuESdAGd6t5IE8az3I

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Éloge de la rupture pour la Saint-Valentin,articles femmes hommes,amours,

13 Février 2020, 08:42am

Publié par hugo

 Éloge de la rupture pour la Saint-Valentin
 
 

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Le harcèlement moral tue : l'emprise et le suicide forcé reconnus en France
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Éloge de la rupture pour la Saint-Valentin
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Verviers célèbre le 200ème anniversaire de la naissance d'Henry Vieuxtemps
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Les Grenades
 Publié le mercredi 12 février 2020 à 13h51
Une chronique de Sophie Mincke
Ah… la Saint-Valentin. Journée annuelle appartenant aux amoureux. Temps merveilleux de ceux et celles qui ne conjuguent plus que par nous, qui s’aiment un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Douces heures que celles du 14 février, moment tendresse où l’on célèbre l’autre, son autre, sa moitié, son presque tout.
Si les enthousiastes se presseront au-devant d’étalages tout de roses garnis, à l’affut d’une attention délicate ou d’un présent extravagant chargé d’en mettre plein la vue de l’être aimé, d’autres à l’inverse verront leurs poils se hérisser et s’offusqueront contre ce qu’ils considèreront être une manœuvre capitaliste à peine dissimulée.
Aujourd’hui, profitons de ce jour qui leur est dédié pour parler des couples et, plus particulièrement, de leur fin. Non pour jeter l’opprobre gratuitement, encore moins pour tuer l’ambiance " cœur cœur " qui flotte dans l’air cette semaine mais tout simplement parce qu’il est temps de réhabiliter la rupture. Comme la mort donne un sens à la vie, oserions-nous forcer le trait en postulant que la rupture donne une mesure à l’amour ?
La mal aimée
Pas de journée annuelle pour la célébrer, la rupture est manifestement considérée comme intrinsèquement négative chez beaucoup d’entre nous. Longtemps repoussée, on y cède à bout de force, presqu’à regret, alors même qu’elle peut être viscéralement salvatrice. Trop souvent envisagée comme un dernier recours, on s’y abandonne, on capitule tandis que la notion d’échec grésille à nos oreilles et s’agrippe à nos cœurs.
Pourtant parfois, rompre avec l’autre, c’est se réconcilier avec soi.
Une fois installé dans une relation, il est assez impressionnant de constater la résistance inouïe mise en œuvre pour persévérer, maintenir à la surface, parfois même à bout de bras, un amour qui sombre. Pour éviter la fin, on multiplie les compromis avec soi, on se nie. On s’oublie, non pas pour l’autre personne mais pour la relation en soi. Même lorsqu’elle s’alourdit, devient malsaine et toxique, une résistance s’installe tel un impératif : contrebalancer le déséquilibre. Dans nos sociétés, il faut sauver le couple, qu’importe ce que cela nous coûte.
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À contre cœur, à contre corps
Au diable les dualités qui divisent l’âme et la chair. En amour, le corps sait toujours, et bien souvent, il est le premier à nous alerter. Les troubles du sommeil et de l’alimentation, le stress, la prise ou perte de poids, les problèmes de peau ne sont que trop de moyens qu’il utilise pour dire à notre esprit ce que lui a déjà compris.
Posons-nous et profitons de ce 14 février pour écouter cet allié trop souvent ignoré. Le corps, ce back-up incroyable qui ose nous dire ce que le cerveau enfouit inconsciemment. Lorsque l’on persévère dans une relation pour de mauvaises raisons, il ne peut que se créer un décalage intérieur. Une petite faille où s’engouffreront frustration et rancœur. Une petite faille qu’il est aisé d’ignorer pendant des mois entiers, parfois des années. Tout comme on ignore facilement les signaux du corps, jusqu’à ce qu’ils deviennent gigantesques et qu’ils explosent sous nos yeux. Lorsqu’on a pris 15 kilos sans les voir, quand on ne dort plus avant des heures alors qu’il suffisait de bailler deux fois, quand on répète son excéma, ses mycoses, son acné ; quand notre libido se fige, quand on perd patience, qu’on oublie de rire ou que tout est lourd.
Nos corps sont des amis intimes qui nous crient tout bas ce qui ne va pas
Libéré(e), délivré(e) ! (pardon)
Concevoir la rupture comme étant un échec en dit long sur notre vision du couple. Être bien en étant seul avec soi-même représente manifestement un problème au regard des normes sociales et sociétales actuelles. La peur de la solitude, du regard des autres, celle de l’échec, entre fréquemment en ligne de compte lorsque la relation bat de l’aile. Elles alourdissent le jugement, parasitent la réflexion et empêchent une prise de décision libre, sereine. Elles excluent d’envisager la rupture comme solution et la considèrent comme un malheur à esquiver absolument.
Il est plus que temps d’envoyer valser le modèle "disneyen" qui, depuis l’enfance, nous biberonne au rêve du prince charmant, à grands coups de "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants". Si on en profite ici pour saluer l’utilisation du passé simple, tristement peu exploité dans nos vies, il faut par contre lâcher ce mythe totalement dépassé et cause de grandes souffrances.
Derrière lui, il ne se cache pas autre chose que les ficelles de la domination masculine qui place les femmes, dès leur plus jeune âge, dans des rôles n’ayant pour autre but que de servir la matrice patriarcale.
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Un premier réflexe –vital– pour en finir avec ces contes de fées, de princesses et de grenouilles, c’est de déconstruire la notion du délai parfait : l’éternité. L’éternité, c’est ce délai merveilleux de l’amour, celui qui le valide, lui donne une importance, une vérité. "Le véritable amour dure toujours" nous dit-on depuis qu’on a commencé à jouer à touche pipi dans les toilettes pendant les heures de récréation. C’est faux, c’est vrai. Ça dépend. La tâche est ardue, l’amour est multiple, il a une temporalité propre, extensible, impalpable qui échappe à la logique des prévisions et de la raison. C’est précisément ça qu’il faut dire aux petites filles et aux petits garçons ainsi qu’aux adultes d’aujourd’hui.
Les plus beaux amours peuvent finir sans que ça soit grave, ni dévalorisant
Rompre, c’est avoir aimé. C’est avoir vécu, pour un temps, une émotion avec un(e) autre. La rupture marque tout simplement un acquis d’expérience, une petite boussole intérieure, un cap qu’il faut suivre car il nous mène à nous-même. Si, dans un couple, on apprend sur l’autre et le nous, dans une séparation, il y a énormément de choses à découvrir sur soi, sur ses fêlures et sur ses forces. On sous-estime et, par conséquent, on sous-exploite cette puissance intérieure : notre capacité de résilience. Mettre fin à une relation amicale, familiale ou amoureuse qui ne nous comble pas ou plus, avec laquelle il n’y a plus d’équilibre et qui nous ronge, ce n’est jamais prendre le risque de se détruire, de faire un choix qui nous empêchera de nous relever. Au contraire.
La rupture peut être ce point paroxystique où l’on est à la fois au plus faible et fort de nous-même
Je doute donc je t’aime
Douter, de ce doute pur et presque cartésien, ne déforcera pas nos sentiments, il les questionnera, les malaxera pour jauger nos relations, nos amours et nos amitiés. Si elles sont saines et fortes, nous les rechoisirons toujours, si elles sont toxiques ou périmées, on pourra y être attentifs, les surveiller comme on surveille une mauvaise plaie.
Douter et observer nos liens avec les autres humains laisse de la place à notre cœur pour aimer sans se blesser. Pour aimer avec justesse, soi et l’autre, soi et les autres. Et si choisir de rompre, c’est une décision parfois douloureuse, les peurs ne peuvent jamais s’interposer.
Renoncer à quelqu’un qu’on a aimé, décider de s’éloigner de quelque chose qu’on a chéri, ce n’est pas une démarche guillerette que l’on choisit d’emprunter le cœur léger. Mais ce cœur, ce cœur lourd, plein de chagrin, il va se remettre. Parce qu’il se remet de tout, qu’il se "régénère comme la queue des lézards" comme dirait Clara Luciani dans sa chanson Sainte-Victoire.
Elle le dit à son amour perdu et ses mots feront inévitablement échos aux nôtres : "Tu m’as permis de comprendre que j’étais invincible, victorieuse quel que soit l’issue. Je suis armée jusqu’aux dents. Sous mon sein ? Une grenade".
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à grenades@rtbf.be

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_eloge-de-la-rupture-pour-la-saint-valentin?id=10430915

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Le harcèlement moral tue : l'emprise et le suicide forcé reconnus en France,violences,

13 Février 2020, 08:22am

Publié par hugo

 
Le harcèlement moral tue : l'emprise et le suicide forcé reconnus en France
 
 

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Éloge de la rupture pour la Saint-Valentin
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C’est une énorme et salutaire avancée dans la lutte contre les violences faites aux femmes : les députés français viennent de reconnaître que l’emprise relève de la même cruauté que la violence physique au sein du couple. Par ailleurs, l’incrimination du suicide forcé comme circonstance aggravante du harcèlement moral sera passible de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende : une première, dans l’Union européenne.
 
"Mais pourquoi n’a-t-elle pas quitté son conjoint maltraitant ?!". Comme une accusation de lâcheté, une raillerie soulignant la bêtise, une incompréhension lourde de jugements, cette question infernale pèse sur toutes les femmes malmenées, violentées, violées, harcelées, insultées qui restent tétanisées au sein de leur couple, incapables de quitter leur conjoint.
Désormais, en adoptant en première lecture un texte de loi, les députés français apportent à cette question une réponse légale : celle de l’emprise qui se voit enfin reconnue.
Plus une femme restera avec son compagnon maltraitant, plus il lui sera compliqué, voire impossible de partir" (Yael Mellul, pénaliste)
"Les psychiatres s’accordent pour expliquer que l’emprise est une sorte de lavage de cerveau, fait de brimades, d’insultes, de dénigrement au quotidien", explique l’ancienne avocate pénaliste Yael Mellul, présidente de l’association "Femme et libre" qui a coécrit la proposition de loi à l’issue du Grenelle sur les violences conjugales qui s’est tenu, en France, en 2019. "L’emprise est un conditionnement qui détruit les capacités psychiques des victimes de violences psychologiques : c’est comme si le cerveau de la femme était colonisé. La victime perd la capacité de raisonner correctement et de trouver une solution adéquate à sa situation. Plus une femme restera avec un compagnon maltraitant, plus il lui sera compliqué , voire impossible de partir", conclut celle qui a été sacrée femme de l’année 2010, par le magazine Marie-Claire, après avoir introduit dans la loi française, le délit de harcèlement moral dans le couple, via l'article 222-32-1 du code pénal.
Un " terrorisme intime "
Non, les femmes ne sont ni masochistes par essence, ni lâches, ni stupides, ni volontairement passives. L’emprise est un type de syndrome de stress post traumatique, tout comme le SFB – le Syndrome des Femmes Battues – déjà reconnu dans le droit canadien, depuis 1990.
Il est possible de détruire quelqu’un juste avec des mots, des regards, des sous-entendus. Cela se nomme violence perverse ou harcèlement moral (Marie-France Hirigoyen, psychiatre)
La psychiatre et victimologue, Marie-France Hirigoyen - qui travaille depuis quarante ans sur les violences psychologiques et qui a participé au groupe de travail de Yael Mellul – ,insiste (notamment dans ses livres) sur le fait que l’emprise est le socle des violences psychologiques et physiques. L’objectif de l’emprise est de soumettre l’autre, de le piéger, de l’affaiblir. C’est toujours une question de pouvoir et de domination. Les agressions physiques n’arrivent pas comme ça, soudainement. Bien avant, il y a eu escalade. Et, pour ceux qui se trouvent en dehors du foyer, ce crescendo toxique est invisible et donc incompréhensible. 
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe
Le sociologue Michael P. Johnson, chercheur au Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF), situé à l’Université Laval et à l’Université de Montréal, parle, lui de "terrorisme intime". Ce terrorisme s’inscrit dans une dynamique cyclique où l’agresseur a recours à toute une panoplie de stratégies, alternant violence et et non violence, dans le but de désarçonner, de contrôler et de terroriser sa compagne, qui – chosifiée- n’y voit plus clair et se met à douter de ses propres capacités mentales. Cette stratégie inclut des agressions psychologiques, physiques et sexuelles ainsi que l’intimidation et les menaces. Les travaux de Johnson lui ont permis de conclure que les auteurs de cette violence sont majoritairement des hommes. Cela s’expliquerait par le fait que cette violence prend racine dans le patriarcat.
Le terrorisme intime s’inscrit dans une dynamique cyclique où l’agresseur a recours à toute une panoplie de stratégies, alternant violence et et non violence dans le but de désarçonner, de contrôler et de terroriser sa compagne (Michael P. Johnson, sociologue)
"Le harcèlement moral tue. Il fallait que la justice le reconnaisse enfin !"
Ni langue de bois, ni mots feutrés pour la très déterminée spécialiste en droit de la famille, Yael Mellul, dynamisée par les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc , qui rappelle que, d’après le rapport du comité d’expert.e.s indépendant.e.s Psytel, ce ne serait pas 121 femmes qui seraient mortes en France en 2018 à cause de violence conjugales mais presque le triple : 338. Un chiffre effroyable qui prend en compte les 217 femmes qui se sont suicidées, pour échapper aux violences subies.  "Et encore, ce chiffre nous semble anecdotique", souligne la pénaliste.
Pour l’expert psychiatre près la cour d’appel de Montpellier, Jean-Claude Pénochet : "Le chaos engendre le chaos. La violence engendre la violence". De fait, parfois, les femmes maltraitées s’engagent elles-même dans un processus de violence dont l’issue ultime est le meurtre de leur tortionnaire ou leur propre suicide.
La proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale prévoit que l’incrimination du suicide forcé comme circonstance aggravante du harcèlement moral sera passible de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende, ce qui fait de la France un pays précurseur en Europe dans la lutte contre les violences conjugales. Le texte sera examiné par le Sénat, en mars.
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Quand la violence mène au suicide forcé
Selon l’enquête "Violences et rapports de genre : contextes et conséquences des violences subies par les femmes et les hommes", réalisée en France métropolitaine en 2015, 100 % des femmes subissant des violences physiques ou sexuelles subissent aussi des violences psychologiques. Une réalité qui devait être reconnue par la justice.
Bertrand est fou. (…) Hier, j'ai failli y laisser une dent. Mon coude est complètement tuméfié et, malheureusement, un cartilage s'est même cassé. (…) S’il n’est pas trop tard, je déménagerai dans un autre pays et je disparaîtrai simplement car je dois disparaître, Krisztina Rády, ex-femme de Bertrand Cantat
Yael Mellul est notamment connue pour avoir déposé deux plaintes contre Bertrand Cantat dans le cadre du suicide de l’ex-femme du chanteur, Krisztina Rády, qui illustre parfaitement pour l’ex avocate la notion de "suicide forcé". En 2009, la mère des enfants de l’ex chanteur de Noir Désir avait laissé un long message sur le répondeur de ses parents : "Bertrand est fou. (…) Hier, j'ai failli y laisser une dent. Mon coude est complètement tuméfié et, malheureusement, un cartilage s'est même cassé. (…) S’il n’est pas trop tard, je déménagerai dans un autre pays et je disparaîtrai simplement car je dois disparaître". Krisztina Rády s’est pendue en 2010.
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à grenades@rtbf.be

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_le-harcelement-moral-tue-l-emprise-et-le-suicide-force-reconnus-en-france?id=10426401

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Stationnement : le Défenseur des droits demande le respect de la gratuité pour les personnes handicapées,handicap

12 Février 2020, 13:39pm

Publié par hugo

Accueil > Droits > Stationnement : le Défenseur des droits demande le respect de la gratuité pour les personnes handicapées
 
À Paris, près de 15% des FPS contestés le sont par des personnes handicapées, titulaires d'une carte mobilité inclusion ou de la carte européenne de stationnement.
Stationnement : le Défenseur des droits demande le respect de la gratuité pour les personnes handicapées
Franck Seuret il y a 4 semaines Droits 4 Commentaires
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L’an II de l’AAH à vie
De nombreux conducteurs et passagers handicapés se voient infliger des sanctions financières, des FPS, pour ne pas avoir payé leur stationnement. Ils ont pourtant droit à la gratuité en raison de leur handicap. Le Défenseur des droits recommande, entre autres, qu’ils n’aient plus à prouver qu’ils avaient bien apposé leur carte sur leur pare-brise.
Les personnes à mobilité réduite sont « les laissés pour compte de la décentralisation du stationnement payant ». Le Défenseur des droits en fait l’amer constat dans le rapport qu’il vient de publier. Un réquisitoire argumenté contre « la défaillance du forfait post-stationnement » (FPS).
La réforme du stationnement payant est entrée en vigueur le 1er janvier 2018. Depuis cette date, un automobiliste qui ne paie pas son stationnement se voit infliger, en cas de contrôle, un FPS. Chaque commune est libre d’en fixer le montant et de sous-traiter le contrôle à des prestataires privés.
L’automobiliste qui souhaite contester un FPS est tenu d’engager un recours administratif préalable obligatoire (Rapo). Il droit l’adresser à la collectivité ou à la société assurant la surveillance du stationnement.
CMI ou CES : gratuité du stationnement
Si 564 communes ou intercommunalités ont mis en œuvre la réforme du stationnement, peu ont pris en compte la question des automobilistes handicapés.
Voilà pour le cadre. Mais dans la pratique, les choses sont loin d’être simples, comme Faire-face.fr l’avait expliqué. Surtout pour les titulaires de la carte européenne de stationnement (CES) ou de la carte mobilité inclusion (CMI) qui ont droit à la gratuité du stationnement en raison de leur handicap.
Depuis l’entrée en vigueur de la réforme, à Paris, sur les 111 800 FPS contestés, 17 400 portent ainsi sur des FPS dressés à l’encontre de conducteurs ou de passagers handicapés.
Risque de carte frauduleuse selon les collectivités
En cause, entre autres, le manque de formation des agents. Mais le Défenseur des droits a également pu constater que « de nombreuses collectivités ont pris le parti d’établir systématiquement et sans discernement un FPS, même en présence d’une CES ou de la CMI, à charge pour le titulaire d’en contester ultérieurement le bien-fondé ». Pourquoi ? Par suspicion généralisée, le nombre de cartes frauduleuses semblant avoir augmenté depuis l’entrée en vigueur de la réforme.
Obligé de payer le FPS pour pouvoir le contester
Les contestataires d’un FPS, pourtant bien en situation de handicap, n’obtiennent pas systématiquement gain de cause.
Le problème, c’est que pour contester un FPS, il faut d’abord le payer. « Cette obligation rentre en contradiction avec le droit à la gratuité du stationnement conféré à ces personnes par la loi », souligne le Défenseur des droits.
Et les contestataires n’obtiennent pas systématiquement gain de cause. Loin de là. Nombre d’entre eux ont vu leur Rapo rejeté au motif qu’ils ne rapporteraient pas la preuve de l’apposition de la carte de stationnement sur le pare-brise, lors du contrôle.
 
Une jurisprudence pourtant favorable aux personnes handicapées
Or, cette preuve n’est pas nécessaire. C’est le sens de la décision rendue, le 27 novembre 2018, par la Commission du contentieux du stationnement payant (CCSP) : « Le défaut d’apposition contre le pare-brise du véhicule d’une carte ouvrant droit à l’exonération de la redevance de stationnement aux personnes handicapées ne prive pas l’utilisateur du véhicule de la possibilité d’établir ultérieurement qu’il bénéficie de cette exonération. »
Des recommandations de bon sens
Le Défenseur des droits recommande donc l’annulation systématique du FPS lorsque le réclamant démontre qu’il est bien titulaire d’une CMI ou d’une CES. « Les collectivités et leurs prestataires privés chargés d’examiner les Rapo devraient cesser d’exiger la preuve de l’apposition de la carte de stationnement sur le pare-brise », ajoute-t-il.
Il recommande aussi que les personnes handicapées soient exonérées du paiement préalable du FPS ou du FPS majoré pour le contester. Puisse-t-il se faire entendre…
Des arguments contre les fichiers
Certaines collectivités ont créé des fichiers de titulaires d’une carte de stationnement. Objectif : assurer aux personnes handicapées inscrites l’effectivité de la gratuité. Pour le Défenseur des droits, cette pratique est discutable.
Il est en effet impossible aux personnes en situation de handicap de se déclarer dans chaque commune où elles envisagent de stationner. De plus, ces mesures portent atteinte à la liberté d’aller et venir. Enfin, elles sont contraires aux dispositions législatives octroyant la gratuité du stationnement sous la seule et unique condition d’être titulaire d’une carte de stationnement pour personnes handicapées.

https://www.faire-face.fr/2020/01/15/stationnement-defenseur-des-droits-gratuite-handicap/

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