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Le blog de hugo,

Vers un centre de jour pour les femmes sans-abri et mal logées à Bruxelles ?

16 Janvier 2022, 15:30pm

Publié par hugo

Vers un centre de jour pour les femmes sans-abri et mal logées à Bruxelles ? 
Camille Wernaers pour Les Grenades
 Publié le jeudi 13 janvier 2022 à 15h50
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"Effrayant". C’est avec cet adjectif que Cindy résume ses quatre années dans la rue, sans logement.  "À l’école, on ne vous apprend pas ce que vous pouvez faire si vous vous retrouvez à la rue. Alors, j’y suis arrivée avec mon sac à dos sans savoir comment m’en sortir. Avant, j’avais eu une vie stable avec un travail, j’élevais mon fils. Ensuite, je suis devenue alcoolique et puis sans-abri avec mon compagnon de l’époque, qui s’est avéré être un homme violent et toxicomane. J’étais fragile psychologiquement. J’ai fini par me séparer de lui et heureusement, j’ai été prise en amitié par des anciens de la rue, des hommes qui y étaient depuis 10 ans. Cela m’a un peu protégée. Parce que c’est un milieu très masculin. Beaucoup de femmes tombent dans la drogue ou se mettent en couple face aux violences qu’elles subissent. Moi-même, je suis restée en couple presque en permanence durant ces quatre ans", relate-t-elle.

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Cindy a passé du temps dans des centres d’accueil mais elle a surtout dormi dehors dans des tentes. Selon elle, ces centres ne sont pas adaptés à un public féminin. "Que ce soit les centres de jour ou de nuit, j’ai l’impression que rien n’était fait pour les femmes. Nous étions prises dans la majorité masculine et les centres ne s’adaptent pas à la minorité. Je ne leur jette pas la pierre, ce n’est pas facile et ils ont peu de moyens financiers. Par exemple, dans un des centres ici à Charleroi, il y a 25 lits pour les hommes et trois pour les femmes à un autre étage. Pendant tout un temps, la douche à cet étage ne fonctionnait pas et on a dû parlementer avec l’éducateur pour essayer de prendre notre douche à l’étage des hommes. Ils ont refusé. Ils ont préféré nous empêcher de prendre une douche plutôt que de mettre un éducateur quelques minutes devant la douche des hommes pour nous protéger."

"Un autre centre de nuit accueille les femmes seules ou les femmes et hommes avec enfants. Il n’y a que 11 lits, il est donc vite saturé. Quand cela arrive, ils appellent le deuxième centre pour savoir s’il y a de place et nous redirige vers celui-là, qui se trouve de l’autre côté de Charleroi ! On doit traverser à pied toute la ville tard le soir, ce n’est vraiment pas idéal, ils pourraient trouver une autre solution", explique-t-elle. Elle déplore également le contenu des ateliers qui y sont organisés : "Une ou deux fois par an, il y a des ateliers bien-être, en résumé ce sont des ateliers maquillage et des étudiantes en coiffure viennent nous coiffer… moi, je dors sous tente, ou plutôt je ne dors pas car on dort très mal dans la rue, la dernière chose dont j’ai envie c’est de me faire maquiller ou coiffer. Les dons de vêtements que l’on recevait n’étaient pas adaptés non plus. On y trouvait des talons et des mini-jupes ! Comme si on allait porter ça… les gens ne se rendent pas vraiment compte."

Des tampons et des conseils
Cindy s’est souvent rendue dans les locaux d’Espace P à Charleroi, une asbl qui accompagne les travailleuses du sexe. "Même si je n’étais pas prostituée, j’y étais accueillie à bras ouverts. Elles me donnaient des tampons et aussi des conseils. On étaient solidaires. Ce sont les femmes les plus gentilles que j’ai rencontrées dans ma vie. Vous imaginez demander un tampon dans un centre : une salle où 25 hommes sont assis en train de boire un café ? On chuchote notre demande, presque comme si on cherchait de la drogue [Rires]. Cela ne devrait pas être un secret." En Belgique, l'association BruZelle distribue des protections menstruelles aux femmes précaires. En cinq ans, les bénévoles ont distribué 1.200.000 serviettes menstruelles gratuitement sur l’ensemble du pays.

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"Notre corps, c’est notre monnaie d’échange dans la rue parce que tout un tas d’hommes profitent de la précarité des femmes. Il m’est souvent arrivé de me faire aborder par des hommes qui me proposaient de me réchauffer dans leur voiture ou de venir prendre un bain chez eux. Ils avaient bien entendu une idée derrière la tête et, parfois, j’ai accepté de les accompagner. J’ai eu la chance de ne jamais subir de violences", témoigne-t-elle.

Ils ont préféré nous empêcher de prendre une douche plutôt que de mettre un éducateur quelques minutes devant la douche des hommes pour nous protéger

Cindy est finalement sortie de la rue en 2019 avec l’aide d’Housing First, une association qui vise l'insertion sociale des personnes sans-abri les plus fragiles (qui ont un long parcours de vie en rue et des problématiques de santé physique ou mentale et/ou d'assuétude), en leur trouvant d’abord un logement. Une équipe accompagne ensuite le ou la locataire. "Ils m’ont sauvé la vie", résume Cindy. "J’étais surendettée, ils m’ont aidée pour les démarches administratives. Mais ils viennent aussi juste boire un café avec moi ou ils apportent un gâteau le jour de ton anniversaire quand ils savent que tu restes seule." Aujourd’hui, Cindy continue à rester en contact étroit avec les personnes sans-abri, elle conseille aussi bénévolement les travailleurs et travailleuses du secteur en tant qu’experte du vécu et paire-aidante.

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Et cette expertise a été mobilisée dans le rapport que l’asbl L’Ilot publie ce 13 janvier avec le soutien d’Equal.Brussels. Alors que les températures sont glaciales dans notre pays - et qu’un homme sans-abri est décédé d’hypothermie le 11 janvier-, l’association a présenté ce jour les constats et recommandations d’une recherche-action sur la question du sans-abrisme au féminin au sein de la Commission social-santé de l’ARCCC au Parlement bruxellois.

"Nous avons rassemblé des associations du secteur sans abrisme (Diogènes, DoucheFlux et L’Ilot) et des associations féministes (Vie Féminine pour leurs connaissances sur la précarité au féminin et L’Université des Femmes qui avait déjà organisé deux colloques sur le sans-abrisme au féminin). Nous avons aussi invité des académiciennes qui travaillent sur ce sujet au sein de ce comité de pilotage. À côté de cela, nous avons rassemblé des expertes du vécu, dont Cindy, car on ne voulait pas uniquement d’un savoir académicien ou de terrain mais aussi un savoir d’expérience, venant de femmes qui ont vécu dans la rue", précise Ariane Dierickx, la directrice de L’Ilot. "Avoir impliqué les femmes concernées dès le début du processus, c’est quelque chose de très important. Elles ont créé des liens entre elles", observe Élodie Blogie, chargée de projets au sein de L’Ilot qui a rédigé le rapport.

Parmi les constats de cette recherche-action : la sous-estimation du nombre de femmes sans-abri. "Selon les dénombrements de Bruss’Help, il y aurait 21 % de femmes sans-abri. C’est déjà beaucoup mais le chiffre est très certainement plus élevé car il y a un sans-abrisme caché. Les femmes sans abri développent des stratégies d’évitements face aux violences de la rue, elles vont dormir une nuit dans une voiture, puis chez des proches, etc. Elles fréquentent moins les lieux d’hébergement traditionnels, on estime que 9 personnes sur 10 dans les centres d’accueil sont des hommes. Cela veut dire qu’elles font plutôt appel au réseau informel qu’au réseau formel, ce qui a des conséquences sur la détérioration de leur situation administrative et augmente le non-recours à leurs droits. Et puis, même dans la rue, elles se fondent dans la masse, elles marchent par exemple, elles ne restent pas à un seul endroit." Ce qui complique leur dénombrement. "Avec d’autres méthodes comme celle de la Fondation Roi Baudouin par exemple, on monte à 30 % de femmes sans-abri dans certaines villes. C’est déjà un premier signe que les chiffres pourraient être sous-estimés", souligne Ariane Diericx.

►►► A lire aussi : Femmes sans-abri: doublement invisibles

Le visage féminin de la précarité
La Fédération européenne d’associations nationales travaillant avec les sans-abri (FEANTSA) a élaboré la typologie ETHOS qui s’intéresse à l’exclusion liée au logement en tant que processus (et non pas un phénomène statique) qui concerne beaucoup de personnes à différents moments de leur vie et qui intègre également les personnes "en risque" de sans-abrisme. "Si on ajoutait ce type de population dans les chiffres du sans-abrisme, la proportion de femmes exploserait !", réagit la directrice de L’Ilot.

Car dans les problématiques de mal logement et de logement insalubre, on retrouve évidemment des personnes précaires. En Belgique, selon les chiffres de Statbel pour 2019, 70% des personnes en situation de pauvreté individuelle sont des femmes. " Il est important de parler de pauvreté individuelle parce qu’on prend souvent les chiffres du ménage, qui cachent la pauvreté féminine. On sait aussi que les familles monoparentales sont plus pauvres, dans 83% des cas, ces ménages sont en réalité composés d’une femme seule avec un ou plusieurs enfant(s). On sait que les personnes âgées sont précaires, il s’agit principalement de femmes avec des petites pensions. On constate donc que la pauvreté à un visage féminin, il n’est pas logique qu’au tout dernier échelon de l’exclusion, le sans-abrisme, les chiffres s’inversent et qu’il y ait plus d’hommes", continue-t-elle.

Nous nous sommes même rendu compte qu’il y avait une méconnaissance et une méfiance envers le féminisme, le secteur n’est pas à l’aise avec certaines terminologies par exemple. Du coup, il n’y a pas de curiosité et on ne va pas chercher l’expertise là où elle existe

Un autre constat de la recherche est le parcours de violences subi par ces femmes avant et pendant leur survie dans la rue. "Des études ont bien montré les situations de violences conjugales et familiales que vivent ces femmes (et ces enfants), qui sont accentuées par leur parcours dans la rue. Il y a une omniprésence des violences sexuelles. Pour les éviter, certaines "se masculinisent" ou ne se lavent plus. Elles vont aussi chercher la protection d’hommes, ce qui n’est pas gratuit, nous avons constaté ce lien clair entre mal logement, sans-abrisme et prostitution", souligne Ariane Dierickx. "Et certaines catégories de la population sont plus exposées que d’autres, je pense aux femmes migrantes ou aux femmes transgenres." Dans les centres d'accueil mixtes, les femmes qui ont vécu des situations familiales violentes ont parfois du mal à se retrouver avec d’autres hommes.

►►► A lire aussi : Femmes sans-abri, le cercle de la violence

Main dans la main
Face à ces violences et ces spécificités du sans-abrisme au féminin, les professionnel·les sont bien souvent démuni·es. Ainsi, le CPVS (Centre de prise en charge des violences sexuelles, intégré au centre pluridisciplinaire "320, Rue Haute") observe qu’une part non négligeable de son public est composée de personnes très précarisées, voire sans-abri. Ces profils arrivent généralement via d’autres associations, via les services de police, ou en ambulance.

Le centre l’admet : l’offre proposée n’est pas adaptée. "Notre modèle n’est pas adapté à la prise en charge de ces personnes : c’est un modèle très centré sur la personne, qui vise à l’accompagner pendant plusieurs mois. Les femmes sans abri, elles reviennent pour des nouveaux faits à chaque fois, mais elles n’acceptent pas le suivi. […] Elles ne rentrent pas dans les cases, c’est difficile de mettre en place un lien. Souvent la violence sexuelle, ce n’est pas leur demande, c’est presque le cadet de leurs soucis. […] On ressent beaucoup d’impuissance, parce qu’on n’a pas un dispositif qui tient compte de leurs besoins spécifiques. Leur demande, c’est d’avoir de la nourriture, ou de pouvoir dormir deux heures. Nous, on est là, avec le frottis, etc. […] Pour le moment, on bricole, mais je n’ai pas l’impression que ça fonctionne très bien ", témoigne le Centre dans le rapport. 

"Dans le secteur du sans-abrisme, il n’y a pas d’expertise féministe. En travaillant sur le sujet, nous nous sommes même rendu compte qu’il y avait une méconnaissance et une méfiance envers le féminisme, le secteur n’est pas à l’aise avec certaines terminologies par exemple. Du coup, il n’y a pas de curiosité et on ne va pas chercher l’expertise là où elle existe. C’est dommage car de nombreuses thématiques pourraient être portées main dans la main par le secteur du sans-abrisme et celui des droits des femmes, notamment au sujet des dominations croisées", explique Ariane Dierickx.

Souvent la violence sexuelle, ce n’est pas leur demande, c’est presque le cadet de leurs soucis. […] On ressent beaucoup d’impuissance, parce qu’on n’a pas un dispositif qui tient compte de leurs besoins spécifiques. Leur demande, c’est d’avoir de la nourriture, ou de pouvoir dormir deux heures

Le secteur du sans-abrisme, comme bien d’autres secteurs du soin, concentre un grand nombre de travailleuses qui subissent elles aussi des violences sexistes. "Comment gérer le sexisme des hommes ? Nous, on le subit déjà comme travailleuses. […] Ce sont parfois des choses ancrées depuis très longtemps. […] C’est aussi de la drague lourde, des attouchements, quelqu’un qui m’a embrassée dans le cou. Des réflexions sur les habits, des “tu me provoques parce que tu as mangé une carotte comme ça”. Parfois les regards. Nous, on n’ose pas s’habiller comme on veut par peur du regard des autres. Comme travailleuses, c’est d’autant plus difficile qu’il y a une volonté de créer du lien. […] Quand il y a eu beaucoup de de problèmes de sexisme, on a fait une campagne. On avait mis des images choc, ça a permis de discuter, on a sanctionné aussi. Pour le moment, on a un certain équilibre, mais c’est précaire", confie une travailleuse dans le rapport.

"Ce sont des femmes, des travailleuses sociales engagées, qui doivent venir en "aide" à d’autres personnes victimes de ce système, elles doivent les accompagner. Mais les victimes peuvent devenir bourreaux. Et c’est difficile de dénoncer cela, il y a plutôt un refoulement des violences", indique Ariane Dierickx.

Un lieu d’accueil pour les femmes
Devant ces constats, L’Ilot fournit toute une série de recommandations, dont deux principales : former les professionel·les du secteur du sans-abrisme aux spécificités du sans-abrisme au féminin et créer un lieu d’accueil bas seuil pour les femmes. Il n’existe pas de tel lieu à Bruxelles. Ariane Dierickx en rêve déjà : "Ce serait un espace sécurisant pour les femmes sans-abri qui répondent à leurs besoins avec des équipes formées sur ces questions. On pourra les sortir de l’urgence mais aussi travailler, dans un deuxième temps, sur leur autonomisation en fonction de leurs demandes."

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De son côté, le ministre bruxellois de la Santé et des Affaires Sociales Alain Maron (Ecolo) explique aux Grenades s'intéresser de près au sans-abrisme au féminin. "À plusieurs reprises, j’ai déclaré qu’il me paraissait opportun de créer un lieu d’accueil de jour réservé aux femmes. Des moyens ont d’ailleurs été dégagés pour créer ce lieu dès 2022. En parallèle, nous avons renforcé et allons encore renforcer les dispositifs qui accueillent et accompagnent des femmes, qu’elles soient accompagnées ou non d’enfants", précise-t-il.

Plus concrètement, le ministre souligne qu’une maison d’accueil à destination de femmes victimes de violence sera inaugurée en 2022 ; qu’une maison d’accueil pour parents solo (majoritairement des femmes) a été ouverte en juillet 2021 et que la capacité d’accompagnement d’Housing First (notamment à destination des femmes) a été renforcée fortement depuis 2020 et le sera encore en 2022 et suivantes. Par ailleurs, dans les capacités d’accueil à l’hôtel, les femmes et familles ont été prises en compte et la capacité d’accueil d’urgence prévoit depuis 2020 un accueil pour les femmes (non-mixte).

Ajoutons que les femmes en situation de migration peuvent être hébergées en non-mixité par la Sister's House et qu'en décembre dernier s'est ouvert le premier centre d’accueil pour demandeurs et demandeuses d’asile LGBTQIA+ en Belgique.

"Notre travail à nous en 2022 sera de trouver ce lieu, qui doit répondre à un certain nombre de critères. On espère qu’il pourrait être mis à disposition par les autorités publiques pour que l’on n’ait pas à louer ou acheter de bâtiment. Et il faudra aussi trouver du financement structurel pour les équipes afin qu’elles puissent travailler sereinement… bref, on va continuer à retrousser nos manches !", sourit quant à elle Ariane Dierickx. 

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Prix Gisèle Halimi 2022 : dénoncer le sexisme par le verbe

13 Janvier 2022, 12:17pm

Publié par hugo

 Prix Gisèle Halimi 2022 : dénoncer le sexisme par le verbe
Photo de famille à l'issue du concours d'éloquence Gisèle Halimi 2022 organisé par la Fondation des Femmes au théatre de l'Odéon à Paris, le 10 janvier 2022. Au centre, les lauréates de cette 5ème édition, Maïmouna Haïdara, Carele Ngaleu Monkam et Roukiata Ouedraougo.
Photo de famille à l'issue du concours d'éloquence Gisèle Halimi 2022 organisé par la Fondation des Femmes au théatre de l'Odéon à Paris, le 10 janvier 2022. Au centre, les lauréates de cette 5ème édition, Maïmouna Haïdara, Carele Ngaleu Monkam et Roukiata Ouedraougo.
©François Lafite pour la Fondation des femmes
Photo de famille à l'issue du concours d'éloquence Gisèle Halimi 2022 organisé par la Fondation des Femmes au théatre de l'Odéon à Paris, le 10 janvier 2022. Au centre, les lauréates de cette 5ème édition, Maïmouna Haïdara, Carele Ngaleu Monkam et Roukiata Ouedraougo.Maïmouna Haïdara, avocate, est la lauréate du Prix Gisèle Halimi 2022, concours d'éloquence pour lutter contre le sexisme de la Fondation des Femmes, après avoir évoqué le thème de la #DoublePeine. 
10 JAN 2022
 Mise à jour 11.01.2022 à 10:25 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
La Fondation des Femmes organise depuis cinq ans le prix d'éloquence Gisèle Halimi, du nom de la grande avocate franco-tunisienne, figure de proue du combat pour le droit à l'avortement dans les années 70. Huit candidates avaient chacune huit minutes pour convaincre autour d'un thème. Maïmouna Haïdara, avocate, est la lauréate 2022 pour sa prestation autour de la #DoublePeine.
Des mots pour dénoncer les maux. Depuis 2017, la Fondation des Femmes organise le concours d’éloquence Gisèle Halimi. Une occasion de promouvoir les droits des femmes en valorisant les paroles qui portent, émeuvent, mobilisent et transforment la société.
 
Une mini-jupe après la nuit tombée, double peine, un peu trop d’alcool consommé, double peine, embrasser votre petit copain dans son lit, puis décider de ne pas aller plus loin, double peine.

Maïmouna Haïdara, avocate, prix Gisèle Halimi 2022
Le Prix Gisèle Halimi de cette édition 2022 a été attribué lundi 10 janvier à Maïmouna Haïdara qui avait pour sujet « #DoublePeine ». Le Prix Coup de Coeur revient à l'autrice et humoriste Roukiata Ouedraougo et son discours « #RegardeMoiBien ». Le Prix Spécial du Président du Jury à Carele Ngaleu Monkam qui s'est exprimée sur le sujet « #IWasCorsica ». Le jury était cette année composé des actrices Julie Gayet et Anna Mouglalis, la journaliste du Monde et autrice Annick Cojean, Valence Borgia et Julie Couturier, avocates, et de deux hommes, le metteur en scène Stéphane Braunschweig et celui qu'on ne présente plus, le Prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege. 
 

Au total, ce sont huit candidates venues de tous horizons qui se sont exprimées pour délivrer en huit minutes, en public et devant un jury prestigieux, un discours argumenté sur un thème donné. La soirée s'est tenue au théatre de l'Odéon à Paris et a été animée par l'ex-avocate devenue humoriste Caroline Vigneaux, avec en invitée surprise la chanteuse Juliette Armanet - à retrouver via les réseaux sociaux de la Fondation des Femmes, et bientôt en ligne sur sa chaine youtube.

 
Gisèle Halimi, un modèle, une voix, une voie
Pour rendre hommage à celle qui avait accepté de donner son nom à ce concours, la présidente de Fondation des Femmes a tenu à lui lire une lettre posthume en direct sur France Inter. "Avant de décéder, vous nous l'aviez autorisé, et nous tâcherons d'être à la hauteur de cette confiance accordée. Voilà plus d'un an que vous êtes partie et vous nous manquez cruellement ici. Il y a tant de vos pas qui dans l'histoire des femmes résonnent de nos combats. (...) Vos plaidoiries ont amélioré nos vies. ", dit Anne-Cécile Mailfert. 
 
Il y a tant de vos pas qui dans l'histoire des femmes résonnent de nos combats.

Anne-Cécile Mailfert, présidente Fondation des Femmes
"J'aurais aimé écrire mon admiration pour votre entrée au Panthéon, mais pour vous pas de Panthéon. Après concertation, il en a été décidé autrement par votre famille et Emmanuel Macron. Pourtant, quelle autre combattante répondrait mieux à la devise 'Aux grandes femmes, la patrie reconnaissante", poursuit la militante. 
 

 
En parler, pour mieux agir
La Fondation des Femmes, abritée par la Fondation de France, est la structure de référence en France pour la liberté et les droits des femmes et contre les violences dont elles sont victimes. Grâce aux dons qu’elle reçoit, elle apporte un soutien financier, juridique et matériel aux initiatives associatives à fort impact, sur tout le territoire.
 

Des mythes et stéréotypes à déconstruire
La journaliste et réalisatrice Marine Perin, lauréate du Prix Gisèle Halimi de l'édition 2020, s'attaquait au mythe de la mère modèle et parfaite et évoquait même le burn out "maternel" d'une amie habituellement si calme qui explose et hurle le jour où elle casse bêtement un biberon. Autre sujet salué lors de cette précédente édition, les clichés véhiculés depuis la nuit des temps sur la représentation des corps des femmes, déconstruits par Océane Barrault, Prix du public 2020 pour son discours « Dé.corps interdits ».
 

Parmi les personnes récompensées, des femmes pour la plupart, mais le concours n'exclut pas les hommes à l'instar de Bolewa Sabourin, Prix Coup de coeur 2020 pour son discours « Je vois la vie en bleus » sur la masculinité.
 

 
A lire aussi dans Terriennes :
►Gisèle Halimi, un hommage national au lieu du Panthéon
►Décès de Gisèle Halimi, inlassable avocate des droits des femmes
►S comme sexisme avec Camille Froidevaux-Metterie
►Metoo politique : sexisme et violences sexuelles, les candidats à la présidentielle face au miroir
►Un concours photo pour casser les stéréotypes liés au genre, le pari de la Fondation des femmes de l'Euro-méditerranée
►Les filles jouent au foot, les garçons pleurent, pour le concours "Zéro cliché" du CLEMI
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 11.01.2022 à 10:25
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États-Unis : la poétesse afro-américaine Maya Angelou sur les pièces de 25 cents

13 Janvier 2022, 12:16pm

Publié par hugo

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L'actualité aux États-UnisAfroféminisme : par et pour les femmes noiresFéminismes
États-Unis : la poétesse afro-américaine Maya Angelou sur les pièces de 25 cents
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© Reuters
11 JAN 2022
 Mise à jour 11.01.2022 à 17:07 par 
TV5MONDE
 
AFP
L'effigie de la poétesse et activiste afro-américaine Maya Angelou (1928-2014) ornera une nouvelle génération de "quarters", les célèbres pièces de 25 cents américaines. Traditionnellement frappée du profil de George Washington, la pièce de monnaie rendra hommage à toute une série de femmes ayant marqué l'histoire des États-Unis.

Ces 25 cents seront produits en grand volume et destinés à être utilisées au quotidien. Les pièces frappées à Philadelphie et Denver, rendront hommage à des femmes emblématiques américaines comme l’annonce la Monnaie des États-Unis le 10 janvier :


Cette pièce est le premier exemplaire d'une série baptisée "Prominent American Women". Après Maya Angelou, suivront l'astronaute et physicienne Sally Ride, Wilma Mankiller, première femme amérindienne à avoir occupé la tête de la Nation Cherokee, la politicienne et militante d'origine hispanique Nina Otero-Warren, et la comédienne Anna May Wong, saluée comme la première star hollywoodienne d'origine asiatique.

C'est la première fois aux États-Unis qu'une pièce ou un billet de banque qui ne provient pas d'une série limitée de collection représente une femme afro-américaine. La décision a été approuvée par le Congrès fin 2020 après une proposition de loi déposée par l’élue démocrate de Californie Barbara Lee.

Maya Angelou lors de sa remise de la médaille du Congrès par Barack Obama le 15 février 2011.
Maya Angelou lors de sa remise de la médaille du Congrès par Barack Obama le 15 février 2011.
© AP Photo/Pablo Martinez Monsivais
Jusqu'ici, la pièce de 25 cents, la plus utilisée aux États-Unis, n'avait eu droit qu'à quelques rares versions alternatives depuis 1932, le temps de frapper une série de 50 pièces représentant chacun des États américains, au début des années 2000, et une autre les parcs et sites nationaux, de 2010 à 2021. En 2009, un quarter orné pour la première fois d’une inscription en espagnol célébrant Porto Rico avait été émis par la monnaie américaine.

Le 2 avril 2009 la Monnaie des États-Unis frappe une pièce de 25 cents en hommage à Porto Rico avec pour la première fois une inscription en langue espagnole.
Le 2 avril 2009 la Monnaie des États-Unis frappe une pièce de 25 cents en hommage à Porto Rico avec pour la première fois une inscription en langue espagnole.
© AP Photo/Andres Leighton
Durant la majeure partie des 90 ans d'histoire de cette pièce, elle présentait d'un côté un portrait du premier président des États-Unis George Washington, et, de l'autre, un aigle.

La nouvelle pièce conservera le portrait de George Washington d'un côté et accueillera celui de Maya Angelou, de l'autre.

"Les femmes phénoménales qui ont façonné l'histoire américaine sont ignorées depuis trop longtemps, en particulier les femmes de couleur", a tweeté le député Marc Veasey, élu démocrate à la chambre des Représentants. "Je suis fier d'avoir soutenu le texte de Barbara Lee pour leur rendre hommage."


"Les femmes noires ont historiquement fait le plus pour notre pays tout en recevant le moins de reconnaissance", a déclaré l'élue démocrate afro-américaine Ayanna Pressley en tweetant "Contente de voir l'héritage de Maya Angelou, une héroïne à moi, être honoré".


Connue pour ses mémoires et sa poésie, Maya Angelou est considérée comme l'un des auteurs les plus emblématiques de la condition des Afro-Américains aux États-Unis.

Elle connait la célébrité en 1969 avec son roman autobiographique Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, et qui est devenu depuis un classique de la littérature américaine.

Maya Angelou, le 3 novembre 1971 pose avec son roman autobiographique, paru en 1969, "Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage". Elle va l'adapter au cinéma devenant ainsi la première femme afro-américain a diriger un film à Hollywood.
Maya Angelou, le 3 novembre 1971 pose avec son roman autobiographique, paru en 1969, "Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage". Elle va l'adapter au cinéma devenant ainsi la première femme afro-américain a diriger un film à Hollywood.
© AP


Amie de Malcolm X, active dans le mouvement de Martin Luther King, Marguerite Johnson, de son nom de naissance, a beaucoup écrit sur le Sud des États-Unis, dont elle était originaire.

En 2017, le gouvernement Obama avait annoncé que le président populiste Andrew Jackson serait remplacé, sur les billets de 20 dollars, par la figure abolitionniste noire Harriet Tubman.

Le projet avait été abandonné par Donald Trump durant son mandat, mais a été relancé après l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche.

La secrétaire au Trésor Janet Yellen a confirmé, en septembre, que le changement était bien programmé, sans pour autant donner de calendrier.

TV5MONDE
 
AFP
 Mise à jour 11.01.2022 à 17:07
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https://information.tv5monde.com/info/etats-unis-la-poetesse-afro-americaine-maya-angelou-sur-les-pieces-de-25-cents-439909

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"Précipitations" de Sophie Weverbergh : monologue d'une femme désobéissante

13 Janvier 2022, 10:29am

Publié par hugo

 "Précipitations" de Sophie Weverbergh : monologue d'une femme désobéissante
  
July Robert pour Les Grenades
 Publié le mardi 11 janvier 2022 à 11h58
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On peine à reprendre son souffle à l’issue de ces "Précipitations", premier roman de l’autrice belge Sophie Weverbergh. Son écriture, empreinte de belgitude, nous emmène dans les ritournelles et les chansons enfantines qui occupent la sphère intérieure de l'héroïne, Pétra.


Oppressant, son monologue laisse transparaître une femme, une mère, une belle-mère dont on ne peut s’empêcher de penser qu’elle s’est perdue quelque part en chemin. À tâtons, au fil de ses vaisselles, lessives et autres tâches ménagères dans lesquelles elle s’est retrouvée enfermée – ou s’est enfermée toute seule, à chacun·e de se faire son idée –, elle cherche à redevenir, à devenir quelqu’une.

Au travers d’un récit sombre comme une nuit d’orage mais teinté de touches d’humour qui constituent des éclaircies salutaires, on sent poindre une violente critique sociétale. Quel suivi psychologique pour les femmes souffrant de troubles périnataux ? Quelle place pour nos vieilles et nos vieux ? Comment savoir qui l’on est dans notre société contemporaine devenue machine sociale ?

Précipitations météorologiques tout autant que précipitation psychologique, ce récit-tempête est incroyablement dense. L’écriture chirurgicale de Sophie Weverbergh et les listes sans fin égrainées par Pétra nous font ressentir l’oppression qui l’étouffe, entre auto-accusation et dénonciation. Nous avons posé quelques questions à l’autrice, qui lève un coin du voile sur la personnalité de Pétra.

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Pétra est en proie à une maniaquerie incroyable qu’on pourrait aller jusqu’à assimiler à des "TOC". A la lecture, on ne peut s’empêcher d’y voir les injonctions faites à la femme au foyer.

Pétra est obsessionnelle, c’est vrai. Sa manière d’envisager la tenue du ménage relève d’une forme de maniaquerie, en effet. Mais si elle est maniaque (ou si elle s’évertue à le devenir), Pétra est surtout impuissante. Les corvées les plus simples, les tâches les plus éculées lui paraissent insurmontables… Elle aimerait être une bonne ménagère, à l’image de sa mère, elle voudrait satisfaire son conjoint et rivaliser avec les femmes qui l'entourent – et dont elle jalouse des qualités qu'elle ne s'attribue pas telles que la beauté, la puissance, l’autonomie... – mais ça ne fonctionne pas. Ce rôle de ménagère, comme tant d’autres, lui échappe. Les injonctions que vous évoquez (et qui sont une réalité pour n’importe quelle personne en charge de foyer) passent à travers Pétra qui ne parvient pas à s’en saisir et s’en parer. Ces injonctions, Pétra rêverait de les mettre bout à bout et de s’y conformer pour s’en construire un cadre et pour y exister, mais elle n’y parvient pas. Comme une enfant joue mais demeure incapable de respecter les règles de son propre jeu, cette femme reçoit règles et consignes mais ne se trouve pas les moyens de s’y conformer. Il faut y voir une incompétence ou une certaine maladresse mais aussi, et c’est sans doute plus discret, un refus. Quoi qu’il en soit – et s’échinant à se convaincre du contraire – Pétra est désobéissante, elle n’en fait qu’à sa tête.


Elle s’est perdue, ne trouve plus de temps pour elle (ses livres qui prennent la poussière, sa clarinette au rebut) pourtant, on sent qu’elle a l’impression de ne jamais en faire assez…

Pétra renonce à la musique et à l’écriture pour se consacrer au ménage et aux enfants, mais ne cherche pas pour autant à être perçue comme une victime. Elle vit ce renoncement comme un choix et ne reproche rien à personne. Il y a une forme d’abnégation et de curiosité dans son dévouement – elle est complètement dépassée, mais elle a envie de voir jusqu’où ça peut aller, à quoi ce "sacrifice" consenti peut mener. Plusieurs fois d’ailleurs, Pétra tient à se remémorer le moment où d’elle-même elle choisit de s’installer dans la maison du clown – elle sent ce qui l’attend sous ce toit ; et elle y va. Pétra est flambeuse, elle ne craint ni de miser ni de perdre. Et c’est effectivement ce qui se passe : très vite, Pétra, qui pensait se trouver en s’attribuant un rôle de mère-belle-mère-ménagère, se perd. Ou plutôt, elle se dissout – c’est l’histoire d’une érosion, d’une dissolution. La matière de Pétra ne résiste pas comme il faudrait aux rinçures et à l’usure des eaux amères et ménagères. Pour autant, tout n’est pas perdu. Aussi dissolue soit-elle, Pétra est entourée – c’est dur mais ça reste une histoire d’amour.


Pétra s’auto-dénigre continuellement, allant jusqu’à dire d’elle-même "J’étais un ersatz de femme", mais on comprend que c’est en raison de ce que notre société impose comme "modèle féminin"

Elle s’auto-dénigre – mais la plupart du temps avec humour. Pétra ne manque pas d’autodérision, heureusement. Bien entendu, elle souffre (et à tort, mais c’est une autre histoire) de ne pas coller davantage aux canons de beauté et aux fameux "modèles imposés ". La pression que subit Pétra est d’autant plus importante qu’en elle plusieurs idéaux féminins s'affrontent : le sien, celui de sa mère et des autres mères, celui des grands-mères même. Pétra ne sait plus par où s’accorder la légitimité nécessaire pour s’accepter et exister. Elle est trop grosse, elle est trop vieille – toujours trop ceci ou pas assez cela – elle est mal fagotée, elle ne travaille pas, elle ne conduit pas, elle ne lit pas, elle n’écrit pas. C’est pour palier tous ces manquements qu’elle chante. Parce que Pétra sait au moins ça : elle a une jolie voix.

Je chante comme j’ai toujours chanté – persuadée que si je suis une rongeuse-songeuse dans cette vie, j’ai dû être un oiseau dans une vie antérieure, un rouge-gorge Philomèle, petite bête au plumage gris-souris et au cœur palpitant et robuste, enthousiaste, heureuse de lancer ses trilles dans la pluie


Elle ne semble vivre qu’une fois dans le récit, au moment où elle se sent désirée par le clown. C’est la seule fois où on la sent sourire…

C’est un moment fondateur dans son histoire, oui – un de ces moments où Pétra se sent capable de mener la danse. Je pense cependant qu’elle sourit assez souvent, même si c’est un rire ou un sourire grinçant, pas assez gratuit pour être régénérateur. Au moment de grimer les enfants, par exemple, alors qu’elle les assied sur la table pour les transformer en parfaits petits pantins, Pétra s’amuse et rit comme une petite fille. C’est d’ailleurs quelque chose qui la définit ; cette propension qu’elle a de passer du rire aux larmes, du rire au drame.

C’est ça ma vie, Marie. D’une minute à l’autre, je passe du statut de mère à ramasser à la petite cuillère à celui de femme résolue et décisionnaire. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai subi ces revirements d’humeur – blanc noir noir blanc noir noir noir – cet éternel come-back to black. J’ai souvent eu l’impression d’avancer dans la vie comme sur un damier, pauvre pion sautillant-boitillant d’une case claire à une case sombre

Des personnes âgées traitées comme des enfants, leur institution présentée comme un mouroir, la dénonciation de l’âgisme traverse le récit. Une problématique importante pour vous ?

J’ai connu beaucoup de vieilles dames (moins d’hommes) – dans et hors du cercle familial. J’ai donc fréquenté des maisons de retraite, oui… Toutes très différentes les unes des autres. Je suis allée rendre des visites dans des maisons bourgeoises hébergeant au plus une dizaine de résident·es indéniablement privilégié·es. J’ai connu des maisons, on les appelle communément des homes, celles-là, proposant plus de chambres à quatre lits qu’individuelles. Je suis allée aussi dans des résidences accueillant des personnes affectées de troubles cognitifs sévères. Et ce qui m’a le plus marquée dans ces endroits, tous standings confondus, c’est la dépossession et l’errance. Dépossédé·es d’elleux-mêmes (parfois infantilisé·es, oui), les vieux et les vieilles font indéfiniment la même promenade circulaire… Plus encore que d’âgisme, c’est de vieillesse que j’ai voulu parler. A noter que dans Précipitations, les vieilles ne sont pas seules à tourner en rond : Pétra s’inscrit elle aussi dans une déambulation concentrique – spiralée – qui la ramène sans cesse au même point, à elle-même.

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On sent poindre le poids que représente pour elle le fait d’être mère … un regret ?

Le fardeau de la maternité est parfois si lourd à charrier que la plupart des mères se demandent un jour ou l’autre pour quelles raisons elles s’en sont chargées… En ce qui me concerne, ce questionnement-là n’est pas tissé de regrets. Mais je comprends sincèrement qu’il puisse l’être. Dans tous les cas, il faut être lucide : la maternité est une charge. Qu’on l’assume ou pas, c’est un poids. Observant Ida, la petite vieille arquée, ployée à toucher terre, Pétra se demande d’ailleurs ce qu’elle a pu porter sa vie durant, combien d’enfants sur le dos pour ployer à ce point.

Précipitations, Sophie Weverbergh, Verticales - Gallimard.

Podcast Les Mères à vif - Le regret d'être mère

July Robert est traductrice et autrice.

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En Égypte, le suicide de Basant Khaled suscite la colère sur les réseaux sociaux

13 Janvier 2022, 10:28am

Publié par hugo

 En Égypte, le suicide de Basant Khaled suscite la colère sur les réseaux sociaux
 
En Égypte, le suicide de Basant Khaled suscite la colère sur les réseaux sociaux
En Égypte, le suicide de Basant Khaled suscite la colère sur les réseaux sociaux
"Précipitations" de Sophie Weverbergh : monologue d'une femme désobéissante
"Précipitations" de Sophie Weverbergh : monologue d'une femme désobéissante
   
Camille Wernaers pour Les Grenades
 Publié le dimanche 09 janvier 2022 à 11h28
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Le 23 décembre dernier, Basant Khaled, une lycéenne de 17 ans, s'est suicidée en avalant un comprimé de poison. Elle était victime de cyberharcèlement sexuel et sexiste de la part de deux hommes qui exigeaient d'avoir une relation avec elle.

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Parce qu'elle refusait, ils ont créé un montage photo deepfake, plaçant son visage sur celui d'une autre femme dénudée et l'ont fait largement circuler sur internet. Selon la BBC, les images ont notamment été vues par ses camarades de classe. 

Une lettre manuscrite laissée par Basant Khaled à sa mère avant de se suicider a été partagée par les médias égyptiens. "Maman, j'espère que tu me crois, je ne suis pas cette fille, ce sont des images photoshopées, je ne mérite pas ce qui se passe. Je n'en peux plus. Je suffoque, je suis fatiguée", y confie-t-elle.

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Plusieurs arrestations
Depuis le 4 janvier, le hashtag حق_بسنت_خالد_لازم_يرجع# (en français, "Le droit de Basant Khaled doit être rétabli") est devenu viral en Égypte. Face à cette mobilisation des internautes et aux articles dans la presse, deux hommes ont finalement été arrêtés le 6 janvier. La police aurait également arrêté l'un des enseignants de la lycéenne, accusé d'avoir harcelé la jeune fille devant ses camarades en la présentant comme "la tendance numéro un" sur internet.

"Les cyberviolences sexistes tuent. Le suicide de Basant Khaled est un féminicide", écrit le collectif Stop Fisha sur son compte Instagram. Cette association féministe française lutte contre le cybersexisme et les cyberviolences sexistes et sexuelles, elle s'est créée durant le confinement alors que le harcèlement sexiste augmentait en ligne.

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En France d'ailleurs, pays précurseur sur ce sujet, un suicide forcée est reconnu comme une circonstance aggravante d'un harcèlement moral et passible de dix ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende.

Le suicide de Basant Khaled est un féminicide

En Belgique
En Belgique, la collective féministe et antiraciste Chayn, qui utilise les technologies pour lutter contre les (cyber)violences faites aux femmes, a récemment publié différentes boites à outils. Elles permettent de poser les premiers gestes face aux violences et harcèlement sexiste, notamment contre le revenge porn, c'est-à-dire la diffusion dans un but de vengeance de contenus sexuellement explicites sans le consentement de la personne qui y apparaît.

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Depuis 2020, la loi belge sanctionne la "diffusion non consensuelle d'images à caractère sexuel", avec une circonstance aggravante quand il y a diffusion de telles images pour une intention méchante ou un intérêt économique. L'auteur risque une peine d'emprisonnement de six mois à cinq ans et une peine d'amende de 200 à 15.000 euros.

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Le cycle menstruel est bien rallongé après un vaccin contre le Covid mais de manière non significative

13 Janvier 2022, 10:23am

Publié par hugo

Le cycle menstruel est bien rallongé après un vaccin contre le Covid mais de manière non significative
  
AFP
 Publié le vendredi 07 janvier 2022 à 06h43
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Juste après avoir reçu un vaccin contre le Covid-19, le cycle menstruel des femmes, soit la période séparant le premier jour de deux règles, est rallongé de moins d’une journée en moyenne, un effet non grave et qui apparaît comme temporaire, selon une nouvelle étude parue jeudi.

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La durée des règles elles-mêmes n’est pas affectée par la vaccination, selon ces travaux menés aux Etats-Unis sur près de 4000 femmes.

Cette étude doit notamment permettre de rassurer celles ayant constaté des changements dans leur cycle après une injection de vaccin. Elle permettra aussi de pouvoir opposer des données claires et solides - les premières sur la question - aux peurs et fausses affirmations ayant circulé sur les réseaux sociaux.

Les résultats "sont très rassurants", a déclaré à l’AFP Alison Edelman, auteure principale de l’étude et professeure d’obstétrique et de gynécologie à l’Oregon Health & Science University.

Pas de règles plus longues
"Nous ne trouvons pas de changement cliniquement significatif dans la durée du cycle menstruel associé à la vaccination contre le Covid-19", pose également l’étude, financée par les Instituts nationaux de santé (NIH) et publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology.

Tout changement de durée inférieur à huit jours est classé comme normal par la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique, rappelle-t-elle.

Si un cycle s’étend généralement sur environ 28 jours, cette durée varie en effet d’une femme à l’autre, mais aussi chez une femme au cours de sa vie. La durée peut par exemple changer lors de périodes de stress.

Pour leurs travaux, les scientifiques ont analysé les données remplies par des femmes de 18 à 45 ans, et n’utilisant pas de contraception, sur une application servant à surveiller ses cycles (par exemple pour connaître ses périodes de fécondité), validée par l’Agence américaine des médicaments.

Ils ont étudié la durée des cycles de quelque 2400 personnes vaccinées -- en majorité avec Pfizer (55%), mais aussi avec Moderna (35%) et Johnson & Johnson (7%).

1500 personnes non vaccinées ont également été incluses dans l’étude comme point de comparaison.

Six cycles consécutifs ont été étudiés pour toutes les participantes, mais pour le premier groupe, une injection de vaccin était reçue durant le quatrième cycle.

Systèmes interconnectés
Résultats : entre les trois premiers cycles et le quatrième, une augmentation de durée a bien été constatée dans le groupe vacciné, mais de moins d’une journée (0,64 jour).

Pour le cycle au cours duquel était reçue la deuxième dose (le cinquième pour la majorité des participantes), l’augmentation était un peu plus prononcée, mais toujours de moins d’une journée en moyenne (0,79).

A quoi est dû ce changement ?
"Nous savons que les systèmes immunitaire et reproductif sont interconnectés", explique Alison Edelman.

Or les vaccins créent une réponse immunitaire forte. Cette réponse affecte l’axe hypothalamique hypophyso-ovarien, que la spécialiste décrit comme "l’autoroute de la communication entre le cerveau, les ovaires et l’utérus".

Cet axe aide à réguler le cycle menstruel, ce pourquoi la chercheuse lui donne aussi le surnom d'"horloge corporelle".

Avec la vaccination, "vous libérez des protéines appelées cytokines, dont nous savons par d’autres maladies qu’elles peuvent dérégler cette horloge corporelle", explique-t-elle.

Le changement semble par ailleurs plus prononcé lorsque la vaccination est réalisée "tôt dans la phase folliculaire" (débutant au premier jour des règles et allant jusqu’au moment de l’ovulation).

En effet, en isolant les personnes ayant reçu les deux injections de Pfizer ou de Moderna lors de leur quatrième cycle - et non sur deux cycles différents -, l’augmentation de la durée du cycle était cette fois de deux jours.

"Les individus ayant reçu deux doses de vaccin contre le Covid-19 au sein d’un même cycle semblent expérimenter une variation plus longue dans la durée de leur cycle, mais temporaire", détaillent les auteurs de l’étude.

Chez ces personnes, au sixième cycle, la durée était de nouveau peu ou prou semblable à celle des trois premiers (le changement n’étant plus que de 0,17 jour).

Les scientifiques espèrent avoir rassemblé très prochainement davantage de données sur les cycles suivants pour confirmer ce retour à la normale. Ils collectent également des données au niveau mondial, afin de pouvoir différencier les effets de plusieurs vaccins.

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4 EMME FEMMES TUEES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

9 Janvier 2022, 17:19pm

Publié par hugo

4 EMME FEMMES  TUEES  DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE  2022
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Clémentine Autain accuse un député de harcèlement à l'Assemblée nationale

9 Janvier 2022, 16:26pm

Publié par hugo

 Clémentine Autain accuse un député de harcèlement à l'Assemblée nationale
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Publié le Jeudi 06 Janvier 2022
A l'Assemblée nationale, la député La France Insoumise Clémentine Autain a dénoncé, sans préciser son nom, l'attitude d'un député qui "multiplie harcèlement et menaces à l'encontre de son ex-femme". Une prise de parole remarquée.
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Ce 4 janvier, Clémentine Autain a libéré la parole. A l'Assemblée nationale, la députée La France Insoumise a déclaré avec fracas : "Notre hémicycle compte un député qui multiplie harcèlement et menaces à l'encontre de son ex-femme". Des propos relayés par l'Obs et prononcés lors d'un débat dédié à une loi contre les violences familiales.

Sur son compte Twitter, Clémentine Autain a précisé : "Pour ceux qui ne l'auraient pas reconnu, il s'agit de Benoît Simian". Député girondin du groupe Libertés et Territoire, ex-membre du Parti socialiste et de La République En Marche, Benoît Simian est l'ancien maire de Ludon-Médoc.

Une accusation forte.

Une interdiction d'approcher du domicile conjugal

"L'ex-femme de ce député est titulaire d'un téléphone grand-danger, bénéficie d'une ordonnance de protection. Le bureau de l'Assemblée a refusé de lever l'immunité parlementaire du député", a encore dénoncé Clémentine Autain au sein de l'hémicycle. Une déclaration relayée sur son compte Twitter et ornée du hashtag #MeToo.

Comme le relate La Dépêche, le député Benoît Simian est accusé de harcèlement par son ancienne épouse. Une interdiction d'approcher du domicile conjugal a même été prononcée à son encontre en août 2020. "Il sera jugé pour ces faits le 24 mars 2022", détaille le quotidien, ajoutant que plusieurs signalements sur le comportement "problématique" de l'élu auraient déjà été adressés ces dernières années aux autorités, "sans que cela n'amène de réactions".

L'an dernier, l'Assemblée nationale avait déjà refusé de lever son immunité parlementaire. Une situation qui indigne Clémentine Autain et l'a poussée à se lancer dans ce discours.
https://www.terrafemina.com/article/clementine-autain-elle-accuse-un-depute-de-harcelement-a-l-assemblee-nationale-video_a361722/1

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"Quand va s'arrêter ce massacre ?" : Muriel Robin dénonce l'inaction face aux féminicides

9 Janvier 2022, 16:17pm

Publié par hugo

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Par Clément Arbrun
Publié le Jeudi 06 Janvier 2022
Alors qu'elle est à l'affiche d'une nouvelle série sur TF1 "Mon ange", la comédienne engagée Muriel Robin a dénoncé l'inaction du gouvernement face aux féminicides. Des déclarations fortes et pleines d'émotions.
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Muriel Robin est à l'affiche de Mon Ange, une nouvelle fiction policière qui débute ce jeudi 6 janvier sur TF1. Et lors de la promo de cette série, l'actrice a voulu une nouvelle fois donner de la voix pour dénoncer les violences faites aux femmes.

"Quand va s'arrêter ce massacre ? Cela rend fou ! Je ne peux pas vivre avec ça ! Je pleure en lisant le journal". Comédienne engagée, de sa performance dans le téléfilm Jacqueline Sauvage : C'était lui ou moi à son rôle dans Doutes, fiction poignante évoquant ouvertement le mouvement #MeToo, Muriel Robin s'est exprimée sur le traitement des féminicides en France.

Dans le cadre d'une interview pour Franceinfo, elle a témoigné de son indignation, alors que l'on dénombre déjà trois féminicides depuis le premier janvier 2022. "Je ne suis pas contente", a-t-elle affirmé à propos de la prise en compte des féminicides par le gouvernement. "Je travaille beaucoup avec Anne-Cécile Mailfert, la présidente de la Fondation des femmes. Oui, il y a de la bonne volonté. S'ils ont pris conscience de ça, c'est grâce aux associations, grâce à Jacqueline Sauvage malheureusement qui nous a quittée", a-t-elle poursuivi.

L'artiste s'est notamment exprimée sur le sort des enfants dont la mère a été assassinée. "Il y a des femmes assassinées et des enfants qui sont séparés, qui nettoient le sang de leur mère qui a été assassinée. Après on les sépare. On les met dans des foyers différents. Quand va s'arrêter ce massacre ?".

"On va essayer de faire un truc fort"
Auprès de Franceinfo, Muriel Robin a également fustigé le manque d'hébergements pour les femmes victimes de violences. Ainsi que le budget insuffisant dédié à ces enjeux. Et ce, malgré les interpellations régulières des associations féministes. "Il y a de la bonne volonté, mais cela avance à 2 km/h. Ces femmes meurent. Ce n'est pas possible. C'est insupportable. Ce sont nos soeurs, nos amies, nos collègues. C'est nous !", a-t-elle dénoncé.

"C'est quoi la fraternité ? Qu'est-ce qu'il faut faire ? Je fais une grève de la faim ? Qu'est-ce qu'il faut faire ? J'ai appelé Anne-Cécile Mailfert. On va essayer de faire un truc fort. Qu'est-ce qu'on peut faire ? Je ne vais pas aller ouvrir les tiroirs-caisses. Je ne vais pas mettre une cagoule et trouver un milliard dans un tiroir-caisse de l'État. Cela rend fou ! Je ne peux pas vivre avec ça !", déplore encore Muriel Robin au média d'informations.

Une référence au budget qu'exigent les associations féministes afin de lutter contre les violences faites aux femmes et aux féminicides : un milliard d'euros. Un budget qu'a déployé le gouvernement espagnol.

BUZZ NEWS ESSENTIELLES PEOPLE FÉMINICIDE FEMINISME SOCIÉTÉ


https://www.terrafemina.com/article/muriel-robin-quand-va-s-arreter-ce-massacre-je-pleure-en-lisant-le-journal_a361719/1

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Le sexisme s'incruste même sur les instructions de lavage des vêtements

9 Janvier 2022, 15:58pm

Publié par hugo

 Le sexisme s'incruste même sur les instructions de lavage des vêtements
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Le sexisme s'incruste même sur les instructions de lavage des vêtements
Le sexisme s'incruste même sur les instructions de lavage des vêtements
Pauline Machado 
Par Pauline Machado
Publié le Jeudi 06 Janvier 2022
Sur TikTok, une jeune femme expose les consignes inscrites sur les étiquettes de lavage de vêtements de prêt-à-porter. Et surtout, le sexisme dégoulinant qui sert de ressort comique.
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"Si le lavage devient tout à fait nécessaire, confiez cette tâche à votre maman ou à votre copine, puis allez faire du skate", "Instructions de lavage : donnez ce pull à votre femme, c'est son boulot", "Le linge sale maintient les femmes occupées".

Ces commentaires hallucinants, c'est Millie Lusson, internaute sur TikTok, qui les recense dans une vidéo publiée fin 2021 et vue plus de 900 000 fois. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, elle ne les a pas dénichés sur des forums réacs, mais sur les étiquettes de vêtements de grandes marques de prêt-à-porter.

Respectivement Rip N Dip, label de streetwear américain populaire, Salvo, ou Enjoi, qui vend des fringues de skate. Dernière perle : la marque italienne Block Eleven qui lance simplement : "Donnez-le à votre meuf". Révoltant et malheureusement, bien réel.


"Inacceptable et misogyne"
Outrée par ce qu'elle a découvert, la jeune femme a, à juste titre, vivement critiqué ces messages réducteurs. En commentaire en revanche, nombreux sont ceux qui les défendent, avançant que "les étiquettes étaient censées être prises pour des plaisanteries" ou encore que plusieurs "remontent à il y a plus de six ans".

Des arguments que Millie Lusson démontent en rappelant d'une part que "certaines datent de 2018" et de l'autre que, à cette époque comme il y a 6 ans, ce genre de propos réducteurs et insultants était tout autant "inacceptable et misogyne".

D'ailleurs, elle appelle celles et ceux qui tombent sur sa vidéo à regarder plus en détail leurs vêtements, et ajoute qu'il y a des chances pour que ces dernier·e·s "possèdent certains dont les étiquettes comportent de tels mots".

Une indignation légitime qui n'est pas sans rappeler le texte d'Ellen Wallwork, chroniqueuse du Huffington Post qui, en 2018, avait dénoncé les blagues misogynes de la marque de vêtements de ski Planks Clothes, rappelle Courrier International. Et de déplorer : "Nous pensions qu'il était révolu, le temps des plaisanteries sexistes à propos du linge qui est le boulot de maman et des hommes incapables d'utiliser une machine à laver, mais apparemment certains n'ont pas évolué."

2022 sera-t-elle l'année où le marketing saura enfin s'affranchir d'une narration oppressante pour bouger - on l'espère - avec la société ? On peut toujours croiser les doigts.

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