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Footballeuses afghanes : le combat de l'ancienne capitaine Khalida Popal continue ,femmes ,

28 Août 2021, 22:10pm

Publié par hugo

TERRIENNES
Sport au fémininFemmes, le poids des religions
Footballeuses afghanes : le combat de l'ancienne capitaine Khalida Popal continue
Khalida Popal, l'ancienne capitaine de l'équipe féminine de football d'Afghanistan, réfugiée à Copenhague, au Danemark, s'inquiète du sort de ses soeurs afghanes depuis la prise du pouvoir par les talibans. 
Khalida Popal, l'ancienne capitaine de l'équipe féminine de football d'Afghanistan, réfugiée à Copenhague, au Danemark, s'inquiète du sort de ses soeurs afghanes depuis la prise du pouvoir par les talibans. 
©AP Photos/Jan M. Olsen
25 AOÛ 2021
 Mise à jour 26.08.2021 à 11:20 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Soixante-quinze athlètes et footballeuses afghanes ont pu quitter Kaboul pour l'Australie, selon la FIFPRO. Une lueur d'espoir pour l'ancienne capitaine de football afghane Khalida Popal, mais "le travail continue", insiste la joueuse qui, depuis le Danemark, où elle vit en exil, multiplie les appels de soutien aux femmes afghanes. 
"Le monde a abandonné les femmes afghanes", s'insurgeait à la mi-août dans les médias internationaux Khalida Popal : "N'oubliez pas les femmes afghanes, elles n'ont rien fait de mal et il ne faut pas les oublier !" Celle qui fut l'une des fondatrices de l'équipe nationale féminine de football en Afghanistan multiplie les appels à l'aide pour ses compatriotes, exprimant particulièrement son inquiétude pour ses anciennes joueuses. 

[Des nuits blanches, toujours en alerte pour répondre aux questions. Gérer les médias, motiver les joueuses pour qu'elles continuent à résister, pour ne pas abandonner même sous les tirs, même battues. C'était dur. 75 joueurs et certains membres de leur famille sont hors d'Afghanistan. Un travail en équipe. Le travail continue.]

Un signe d'espoir est enfin venu éclairer le ciel obscurci par la crise afghane, ce 24 août 2021. L'évacuation de Kaboul de 75 footballeuses et athlètes afghanes, lors d'une opération organisée par les autorités australiennes, et saluée par les autorités internationales de football. 
 

C'est dans un communiqué publié sur son site internet que la Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels, la FIFPRO, a annoncé cette opération : "Ces jeunes femmes, en tant qu'athlètes et militantes, se sont trouvées en situation de danger et, au nom de leurs pairs du monde entier, nous remercions la communauté internationale de leur venir en aide", précise le communiqué. 

La Fifa et le syndicat des joueurs s'étaient mis d'accord quelques jours plus tôt pour aider à évacuer les footballeuses et footballeurs d'Afghanistan qui le souhaitent, comme le confirmait Fatma Samoura, secrétaire générale de la Fédération internationale de foot. "On est en train de travailler avec la Fifpro", précisait alors la dirigeante de la Fifa, précisant qu’il fallait déjà évaluer "le nombre de joueuses et joueurs concernés".
 
Le football féminin est une famille et nous devons nous assurer que tout le monde est en sécurité.

Khalida Popal
Sur le site de la Fifpro, Khalida Popal salue cette opération : "Ces derniers jours ont été extrêmement stressants, mais aujourd'hui, nous avons remporté une victoire importante. Les footballeuses ont été courageuses et fortes dans un moment de crise et nous espérons qu'elles auront une vie meilleure en dehors d'Afghanistan. Mais il reste encore beaucoup de travail à faire. Le football féminin est une famille et nous devons nous assurer que tout le monde est en sécurité."

Selon Le Figaro, ces footballeuses, mais aussi athlètes issues d'autres disciplines, ont dans un premier temps trouvé refuge en Australie, qui leur a délivré des visas. Jonas Baer-Hoffmann, le secrétaire général de la FIFPRO, s'est ainsi réjoui "de voir que ce groupe de footballeurs et d'athlètes a pu quitter l'Afghanistan, mais ses pensées vont à toutes celles et ceux qui restent bloqués dans le pays contre leur gré" .
 

[Le gouvernement #australien a évacué plus de 50 footballeuses et athlètes #féminines et leurs proches d'#Afghanistan à la suite d'un appel lancé par les instances mondiales #FIFA et Fifpro.]

Les femmes en première ligne de la charia
Mais le danger est toujours là et la mobilisation doit continuer, comme tient à le rappeler Khalida Popal. Sa famille, qui vit dans la ville de Herat, dans l'ouest du pays, rapporte une situation de danger permanent. "Les femmes de ma famille qui sont sorties dans la rue se sont vu dire de faire demi-tour et de rentrer chez elles, de ne pas aller à l'école, ou ont été battues", confie l'ancienne footballeuse depuis Copenhague. Selon elle, des hommes armés passent de maison en maison à la recherche d'ennemis du régime, malgré les promesses du groupe islamiste de pardonner ses adversaires et d'oeuvrer à la réconciliation nationale.

A (re)lire ► En Afghanistan, la détresse des femmes, premières cibles des talibans


Un outil de lutte pour les droits des femmes
Pour Khalida Popal, le football est un outil de lutte pour les droits des femmes. "J'étais l'une des personnes qui ont créé l'équipe dans le but de rester unies en tant que femmes d'Afghanistan, explique-t-elle. Nous voulions faire passer un message au monde et aux talibans : Nous ne sommes pas faibles, vous pourrez tuer nos soeurs, mais nous vous montrerons que nous sommes à leurs côtés."
 
Depuis le balbutiement des premières équipes il y a une quinzaine d'années, l'engagement sportif a grandi. Avant de disparaître du jour au lendemain avec la chute de Kaboul. "Je n'ai pas pu aller à l'école ni avoir d'activités sociales. Nous voulions en quelque sorte prendre notre revanche sur les talibans avec le foot, montrer que les talibans sont notre ennemi. C'était notre manifeste", confie la jeune femme. "Partant d'un petit groupe, nous sommes montées jusqu'à 3 à 4.000 filles et femmes licenciées dans la fédération à différents niveaux", souligne Khalida Popal. "Nous avions des arbitres, des coachs, des femmes coachs".


[C'est ce que notre génération a fait pour changer. C'est ce que nous avons changé. Prenez la balle au bond et changez le monde. Notre équipe a été construite dans ce but. C'est triste de voir que la génération des rêveurs est empêchée de rêver.]

"Mes joueuses sont des jeunes filles qui ont affirmé sur les réseaux sociaux que les talibans étaient l'ennemi. Elles voient maintenant cet ennemi armé arriver devant leurs portes et sous leurs fenêtres et elles ont peur de ce qui va leur arriver", raconte-t-elle. Une situation "déchirante", s'émeut-elle encore.
 
Ce qui est effrayant, c'est que personne ne veut les protéger, car les talibans font peur.

Khalida Popal
"Lorsque les joueuses m'appellent ou m'envoient des messages vocaux, elles me disent : 'Pourquoi nous ont-ils trahies ? Pourquoi les politiciens ont-ils abandonné les femmes d'Afghanistan ? Qu'avons-nous fait de mal ?', interroge la footballeuse. A l'heure actuelle, celles qui vivent dans le pays se déplacent d'un endroit à l'autre, confie-t-elle. Ce qui est effrayant, c'est que personne ne veut les protéger, car les talibans font peur en disant : 'Si vous ne nous donnez pas d'informations sur nos opposants, vous et votre famille serez tués'."
Des footballeuses afghanes lors d'un match de sélection pour l'équipe nationale à Kaboul, en décembre 2013. 
Des footballeuses afghanes lors d'un match de sélection pour l'équipe nationale à Kaboul, en décembre 2013. 
©AP Photo/Rahmat Gul
"Des paroles vides et creuses"
Lorsqu'elle était responsable des finances de la fédération afghane de football, Khalida Popal raconte avoir été confrontée au sexisme. Certains hommes refusaient d'accepter leurs chèques de salaire de sa part parce qu'elle était une femme. Mais selon elle, ce n'est rien comparé à la vie des femmes sous le régime taliban, qui ont contrôlé le pays de 1996 jusqu'à leur éviction qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
 
S'ils suivent la charia, cela ne donnera aucun droit aux femmes, quel qu'il soit.

Khalida Popal
Face aux récentes promesses faites par les talibans, selon lesquelles ils s'engageaient à respecter les droit des femmes et leur permettraient de travailler et de s'instruire, bien que sous la charia (loi islamique), elle répond : "Des paroles vides et creuses. Ils annoncent que ce sera sous la charia, et bien nous avons vu ce que cela a donné dans le passé pour les femmes d'Afghanistan et d'autres pays, déplore-t-elle. S'ils suivent la charia, cela ne donnera aucun droit aux femmes, quel qu'il soit. Tous les rêves qu'elles ont s'évaporent."

Difficile pour l'ancienne footballeuse de voir l'histoire se répéter deux décennies plus tard. "J'étais enfant lorsque les talibans ont pris le pouvoir et on me disait de ne pas jouer dans la rue, de ne pas aller à l'école, qui a d'ailleurs fini par être brûlée, se souvient-elle. Lorsqu'ils ont commencé à battre mon père et à menacer ma famille, nous sommes partis et nous avons passé près de huit ans dans les camps de réfugiés au Pakistan." Pleine d'espoir, elle est ensuite rentrée dans son pays. Mais en tant que visage du football féminin, la jeune femme devient alors une cible visible de la haine de ceux qui s'accrochent aux croyances des talibans. On lui jette des ordures au visage dans la rue et reçoit des appels de menaces la nuit, comme elle le rapporte dans une interview en 2017 avec le Guardian. "Mais de fausses promesses ont été faites et une fois de plus, le pays est laissé seul et c'est un retour à la case départ." 
 
C'était très douloureux, car depuis toutes ces années, je me bats pour autonomiser les femmes et les filles, pour gagner le droit de porter le maillot. Je dis maintenant : 'Enlevez-les. Détruisez-les.'

Khalida Popal
À la lumière des récents événements, Khalida Popal a exhorté les footballeuses de son ancien pays à détruire toute preuve qu'elles ont déjà joué, afin de se protéger. Dans le  Washington Post, elle déclare : "C'était très douloureux, car depuis toutes ces années, je me bats pour autonomiser les femmes et les filles, pour gagner le droit de porter le maillot. Je dis maintenant : 'Enlevez-les. Détruisez-les.' "
Le combat continue pour toutes les autres joueuses
Chaque jour, elle recueille les témoignages de joueuses tétanisées, certaines poursuivies par les islamistes, d'autres battues par les talibans qui interdisent la pratique sportive aux femmes. "J'ai dû prendre les rênes avec mon équipe pour aider les joueuses à sortir d'Afghanistan. Elles pleuraient, cherchaient à être protégées", explique à l'AFP  la trentenaire aux cheveux de jais, qui se décrit comme une "survivante". Sur les sportives et militantes encore sur place, elle donne peu de détails. "Je leur ai parlé, pour qu'elles se regroupent, gardent espoir, n'abandonnent pas. C'était le plus dur", dit-elle. "Nous essayons de faire sortir plus de joueurs d'Afghanistan, nous allons faire tout notre possible pour exfiltrer nos joueuses", assure-t-elle, le regard épuisé mais ferme.

"En tant qu'êtres humains, unissez-vous avec moi, combattez et soyez la voix de chaque femme d'Afghanistan", implore-t-elle. "Chaque femme qui reste dans le pays se sent trahie et abandonnée". Les talibans "ont changé le drapeau d'Afghanistan, le drapeau (...) pour lequel nous étions fières de jouer", déplore la militante. "On nous a pris notre fierté".

 
L'ancienne entraîneure de l'équipe nationale féminine afghane, l'ancienne internationale américaine Kelly Lindsey, s'associe à l'appel de Khalida Popal, <em>"Elles sont une partie importante du combat pour l'égalité de toutes les femmes à travers le monde".</em>
L'ancienne entraîneure de l'équipe nationale féminine afghane, l'ancienne internationale américaine Kelly Lindsey, s'associe à l'appel de Khalida Popal, "Elles sont une partie importante du combat pour l'égalité de toutes les femmes à travers le monde".
©AP Photo/Rob Harris
Le monde du sport mobilisé

L'ancienne entraîneure de l'équipe nationale féminine afghane, l'ancienne internationale américaine Kelly Lindsey, s'est joint à l'appel de Khalida Popal en demandant à la communauté internationale d'aider ces femmes et ces filles : "La communauté sportive internationale leur a demandé de défendre leurs droits. Nous leur avons dit que c'était la chose à faire. Nous avons la responsabilité, en tant que sportifs, de nous assurer qu'elles sont en sécurité maintenant. Elles sont une part importante du combat pour l'égalité de toutes les femmes à travers le monde - si elles peuvent le faire en Afghanistan, elles peuvent le faire n'importe où. Les instances dirigeantes du sport – boxe, taekwondo, football, toutes – doivent prendre leurs responsabilités. Qui suis-je pour dire que mes filles sont plus importantes que cette femme journaliste ou cette militante ? Sortez-les toutes", lance-t-elle sur le site du Guardian.
 
A lire aussi dans Terriennes:


https://information.tv5monde.com/terriennes/footballeuses-afghanes-evacuees-une-victoire-importante-selon-l-ancienne-capitaine

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Avec Joséphine Baker, six femmes au Panthéon ,femmes, feminisme,

27 Août 2021, 10:46am

Publié par hugo

 Avec Joséphine Baker, six femmes au Panthéon
Portraits de Simone Veil et son mari Antoine Veil lors de leur entrée au Panthéon le 1er juillet 2018
Portraits de Simone Veil et son mari Antoine Veil lors de leur entrée au Panthéon le 1er juillet 2018
afp.com - Christophe Petit-Tesson
22 AOÛ 2021
 Mise à jour 23.08.2021 à 08:02 AFP 
© 2021 AFP
L'artiste franco-américaine Joséphine Baker deviendra le 30 novembre la sixième femme à entrer au Panthéon, après Sophie Berthelot, la physicienne Marie Curie, les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, ainsi que Simone Veil, figure de la vie politique.

Sophie Berthelot, première à y reposer, au côté de son mari, le scientifique Marcellin Berthelot qu'elle avait assisté dans ses recherches, avait été distinguée "en hommage à sa vertu conjugale".

- Sophie Berthelot -

Marcellin Berthelot (1827-1907) était chimiste, biologiste et homme politique. De nombreuses rues, places, écoles ou lycées portent le nom de celui qui déposa plus de 1.000 brevets scientifiques et fut ministre des Affaires étrangères et de l'Instruction publique.

Quand sa femme, Sophie (née Niaudet), qui l'assistait dans ses recherches, tomba malade, il dit à ses enfants (le couple en avait six) qu'il ne pourrait pas lui "survivre". Il décéda quelques instants après elle. Les causes de sa mort n'ont pas été clairement élucidées.

La famille a accepté de le "panthéoniser" à la condition que Sophie soit enterrée avec lui. Le ministre Aristide Briand dit, dans son éloge, en 1907: "Elle avait toutes les qualités rares qui permettent à une femme belle, gracieuse, douce, aimable et cultivée d'être associée aux préoccupations, aux rêves et aux travaux d'un homme de génie".

- Marie Curie -

Née à Varsovie en 1867, Marya Salomea Sklodowska vient à Paris étudier physique et mathématiques. Elle épouse le physicien Pierre Curie en 1895. Ils trouvent deux nouveaux atomes, radioactifs, baptisés polonium et radium, et obtiennent le Nobel de Physique en 1903, avec Henri Becquerel.

En 1906, Pierre Curie meurt, écrasé par un camion. Veuve, Marie Curie a une liaison avec le physicien Paul Langevin, qui lui aussi repose au Panthéon. Mais l'épouse trompée porte plainte contre elle et le scandale éclate en 1911, mettant fin à leur romance. Cette même année, elle reçoit le Nobel de Chimie. Seule femme au monde deux fois nobellisée, elle meurt en 1934.

En 1995, ses cendres sont transférées au Panthéon avec celles de son mari, en présence du président polonais Lech Walesa. Une décision du président François Mitterrand prise sur la suggestion de Simone Veil et d'autres personnalités.

- Geneviève de Gaulle-Anthonioz -

Première femme décorée de la Grand-croix de la Légion d'honneur, Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) était la nièce du général de Gaulle. Étudiante en histoire, elle rejoint le célèbre Réseau de résistance du Musée de l'Homme, un des premiers créés à Paris. Dénoncée et arrêtée en 1943, elle est déportée en janvier 1944 à Ravensbrück où elle côtoie Germaine Tillion.

Revenue de l'enfer, elle travaille un temps au ministère de la Culture auprès d'André Malraux avec son mari Bernard Anthonioz. Mais, fin 1958, elle rencontre le père Joseph Wresinski, créateur du mouvement "Aide à toute détresse", qui deviendra ATD Quart-Monde. En 1964, elle prend la tête de l'association. En 1996, elle plaide devant les députés en faveur d'un projet de loi de cohésion sociale finalement adopté en 1998.

- Germaine Tillion -

Ethnologue, Germaine Tillion (1907-2008) a été une inlassable combattante des droits de l'homme. Élève du sociologue Marcel Mauss, elle part en 1934 enquêter dans les Aurès sur la population berbère. Mi-historienne, mi-reporter, elle y effectue quatre missions.

Pendant la guerre, elle participe à la création du Réseau du Musée de l'Homme. Elle aussi est déportée à Ravensbrück, en même temps que sa mère Émilie qui n'en reviendra pas. Titulaire de nombreuses décorations pour ses actes héroïques durant la Guerre, elle est la deuxième femme à devenir Grand-croix de la Légion d'Honneur.

A son retour des camps, elle travaille au CNRS et à l'École pratique des Hautes études, rédigeant plusieurs livres sur Ravensbrück, l'Algérie ou son métier.

Son cercueil et celui de Geneviève de Gaulle-Anthonioz ont été installés au Panthéon en 2015, sans leurs dépouilles, à la demande de leurs familles qui ont souhaité les garder dans les cimetières où elles sont inhumées.

- Simone Veil -

Simone Veil, rescapée d'Auschwitz, ministre de la Santé (1974-1978) et présidente du Parlement européen (1979-1982), était l'une des personnalités préférées de l'Hexagone.

Également académicienne, elle a été présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (2001-2007).

Sa notoriété et sa popularité doivent beaucoup à sa lutte pour faire adopter en 1975 la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), malgré l'opposition alors d'une grande partie de la droite.

Elle a été panthéonisée en 2018, un an après son décès. Son mari Antoine, décédé en 2013, repose à ses côtés.

AFP
© 2021 AFP
 Mise à jour 23.08.2021 à 08:02
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/avec-josephine-baker-six-femmes-au-pantheon-421485

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Célibataires par choix, elles sont heureuses de l'être et l'assument , femmes

27 Août 2021, 09:23am

Publié par hugo

 TERRIENNES
Féminismes
Célibataires par choix, elles sont heureuses de l'être et l'assument

©Phillipe De Ram via Flickr
21 AOÛ 2021
 Mise à jour 21.08.2021 à 15:52 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
Podcasts, réseaux sociaux, mariage avec soi-même : de plus en plus de femmes assument leur célibat haut et fort. Certaines vont jusqu'à prôner l'abstinence malgré une injonction au couple toujours très présente. Un peu partout dans le monde, les célibataires s'affirment et assument leurs choix de vie.

"J'ai perdu la foi," lance Estelle, quiquagénaire pétillante, qui sort d'une rupture douloureuse après une relation de vingt ans. "La foi en la possibilité du couple. Je n'y crois plus, et je suis convaincue qu'il est possible d'être heureuse sans un homme, ou une femme, à ses côtés." Estelle n'est pas la seule à revendiquer son choix, celui de vivre seule, sans plus être dans l'attente du couple.

Sur Twitter, une jeune quadra, adepte déclaré du célibat, annonce d'emblée la couleur :


Après des décennies à percevoir le fait de ne pas être en couple comme une honte, cette internaute, qui se définit comme hétérosexuelle, a décidé qu'elle ne voulait plus de relations amoureuses. Elle prône les bienfaits de l'abstinence : les relations sexuelles "sont une galère pour rien", estime-t-elle, constatant que les hommes changent de comportement et deviennent moins polis quand elle annonce son désir de rester célibataire. 

Le bonheur n'est plus (que) dans le couple
Le célibat est en augmentation en France depuis les années 1950, l'âge d'or du couple. En 2013-2014, une personne sur cinq âgée de 26 à 65 ans - 21%, très exactement - déclarait ne pas être en couple, selon une enquête de l'Ined et de l'Insee. 

Elle paraît bien loin, l'époque où l’on trouvait qu’une femme seule, c’est étrange, étonnant, incroyable... Comme si le bonheur d’une femme passait forcément par la présence d’une tierce personne - en l’occurrence d’un homme. Une époque où les femmes célibataires, souvent, subissaient la solitude. Mais une solitude aussi porteuse de liberté et de légèreté auxquelles, au fil du temps, elles pouvaient prendre goût. "On ne choisit pas d'être seule", disaient beaucoup d'entre elles dans ce reportage de 1975 :


Pour autant, même en 2021, "la vie à deux reste bel est bien la norme" et "le célibat est peu valorisé socialement", notent la sociologue Marie Bergström et la démographe Géraldine Vivier, toutes deux à l'Ined. "Il y a une attente à ne pas être seule. Cette attente vient de tout le monde : de la famille, des amis, des collègues de travail, du supérieur hiérarchique, même des enfants", résume Géraldine Vivier. "Quand j'étais célibataire, je recevais énormément d'injonctions de la part de mon entourage qui s'inquiétait pour moi", témoigne Sophie Barre, 43 ans, professeure d'anglais et membre du collectif féministe #NousToutes. "Les gens se disaient 'elle va rater sa vie', alors que je faisais plein de choses", ajoute-t-elle. 


Célibat = subversion ?
Dans Sorcières : La puissance invaincue des femmes, l'autrice féministe Mona Chollet développe que les femmes sont poussées "à considérer le couple et la famille comme les éléments essentiels de leur accomplissement personnel".  Dans ce contexte, la célibataire est une figure subversive, incarnant l'indépendance "sous sa forme la plus visible, la plus évidente", ajoute-t-elle.

(Re)lire notre article ► Savantes, indépendantes, nullipares, vieilles, les sorcières de Mona Chollet vous saluent bien

Le célibat, une décision politique ?
C'est en lisant cet essai que la journaliste indépendante Marie Albert a eu l'idée de réaliser Sologamie au sous-titre volontairement provocateur : "le podcast des célibataires qui n'ont besoin de personne". 


Marie Albert s'empare des réseaux sociaux pour afficher son célibat, voire son abstinence sexuelle. Sur Instagram, elle annonce avec fierté à ses plus de 3500 abonné.e.s qu'elle n'a pas eu de relations intimes avec un homme depuis un an. 

On a tout à perdre : peut-être subir des violences, gagner moins d'argent, faire des enfants, s'occuper de son mari, faire des tâches domestiques...

Marie Albert, aventurière, journaliste et autrice féministe

À 27 ans, Marie Albert se définit comme une "célibataire politique". En tant que femme, "on a tout à perdre" en se mettant en relation avec un homme, considère cette féministe de la mouvance radicale : "On va peut-être subir des violences, gagner moins d'argent car on aura moins de temps à consacrer (au travail). On va faire des enfants, s'occuper de son mari, faire des tâches domestiques...", égrène-t-elle.
 


"Certaines féministes estiment que le couple hétérosexuel n'est pas sauvable en tant que tel", décrypte Christophe Giraud, professeur de sociologie à l'université de Paris. Pour les féministes radicales, "les femmes en couple se font tout le temps avoir", résume-t-il. Ce positionnement n'est pas partagé par toutes. Le collectif féministe #NousToutes, par exemple, ne préconise pas aux femmes de ne plus être en couple avec des hommes, souligne Sophie Barre. "On ne dit pas : il y a des violences contre les femmes, donc il faut que les femmes soient célibataires. Ce n'est absolument pas notre discours". 

Sologamie et automariage : quand les célibataires s'affirment
L'Italienne Laura Mesi ne se considère pas féministe. Pour autant, quand elle a passé le cap de la quarantaine en 2017, toujours célibataire, elle a voulu crier sur tous les toits qu'elle n'était pas malheureuse. Elle a organisé une cérémonie de "sologamie", un "automariage" : un acte militant qui consiste à se marier non pas avec un partenaire consentant, mais avec sa propre personne. On est jamais mieux servie que par soi-même... Cette coach de fitness a déboursé plus de 15 000 euros pour l'occasion et convié 70 invités dans un restaurant près de chez elle, aux alentours de Milan. Un mariage qui n'a toutefois pas de valeur légale. Aux yeux de l'État, la jeune femme reste célibataire. 

A l'automne 2017, Laura Mesi devenait la première femme à se marier à elle-même en Italie - un homme avait déjà fait de même quelques années auparavant.
A l'automne 2017, Laura Mesi devenait la première femme à se marier à elle-même en Italie - un homme avait déjà fait de même quelques années auparavant.
©FB
L'automariage reste un acte marginal, mais la multiplication de ces cérémonies depuis les années 2010 - particulièrement dans le monde anglo-saxon - révèle la volonté de refuser la honte associée au célibat. Aux quatre coins du globe, des coachs proposent des stages de préparation au "mariage solo", ainsi que l’organisation de la cérémonie - une agence japonaise propose un pack "mariage solo" de deux jours pour 3000 euros. Narcissisme poussé à l'extrême ou rite d'acceptation de l'état de célibataire ? "Mon bonheur dépend de moi-même. Je ne vais pas attendre qu'un homme me l'offre", affirme Laura Mesi en visioconférence depuis son salon - où trône bien en vue sa photo d'automariage en robe blanche.

A lire aussi dans Terriennes : 

► "Les Sorcières de la République", exquises vengeresses de Chloé Delaume
► La PMA procréation médicalement assistée pour toutes, nouvelle pomme de discorde en France
► Scandale des foyers pour mères célibataires : "les excuses ne suffisent pas", selon le Premier ministre irlandais
► PMA pour toutes : la France dit oui
► Au Ghana, des camps pour “sorcières“
► La nuit des Béguines, une histoire de femmes puissantes et émancipées au Moyen Âge, racontée dans un livre
► Les sorcières roumaines se rebellent
► "La Servante écarlate", la série qui dérange l'Amérique de Donald Trump

TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 21.08.2021 à 15:52
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/celibataires-par-choix-elles-sont-heureuses-de-l-etre-et-l-assument-418056

MOI PERSONNELMENT J EN AI MARRE !!!!

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Mabel Bianco : « Nous avons besoin d’actions concrètes, pas de mots supplémentaires »

27 Août 2021, 09:19am

Publié par hugo

 
Média
Matrimoine
26 AOÛT 2021
Monde
Mabel Bianco : « Nous avons besoin d’actions concrètes, pas de mots supplémentaires »

Mabel Bianco est présidente et fondatrice de la Fundacion para Estudio e Investigacion de la Mujer, une ONG qui travaille pour l’égalité des sexes et les droits des femmes depuis 1989 en Argentine. Elle est également fondatrice et coprésidente de l’ONG CSW LAC, une branche régionale du Comité des ONG sur la condition de la femme (CSW NY). En tant que membre du Groupe consultatif de la société civile et du Groupe central pour le Forum Génération Égalité (FGE), elle compte faire entendre les voix des femmes d’Amérique Latine.

« Le Forum est une nouvelle façon de de rendre visible la question de l’égalité femmes/hommes sur la scène internationale », commence d’emblée Mabel Bianco. « C’est une forme différente de coopération internationale (NDR : la société civile, le secteur privé et les gouvernements doivent collaborer) et cet événement permettra, je l’espère, de faire avancer l’action féministe et de faire progresser la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing », poursuit-elle.

Aujourd’hui, les droits des femmes sont menacés dans de nombreux pays. Les textes adoptés à Pékin ne seraient d’ailleurs sans doute pas signés tels quels aujourd’hui, selon de nombreuses féministes. Pour Mabel Bianco, le FGE est donc « un moyen de faire avancer et d’accélérer les progrès ». Surtout en Argentine, où les droits des femmes sont régulièrement bafoués. « Nous n’avons pas encore accès à l’avortement sécurisé. Les femmes ont très peu accès aux nouvelles technologies. Et si nous n’accélérons pas les formations et l’acquisition des compétences dans ce domaine, nous ne serons pas en mesure d’intégrer toutes les femmes dans les travaux futurs, très souvent digitaux. La qualité de l’éducation est très mauvaise pour la plupart des enfants pauvres, et les services de santé publics gratuits sont eux aussi désormais de mauvaise qualité », rappelle-t-elle.

Mabel Bianco, comme de nombreuses féministes, attendent beaucoup du FGE. Mais pourquoi ce Forum serait-il si différent des événements internationaux organisés jusqu’à présent ? D’abord, dans son fonctionnement, en faisant collaborer des personnes et entités qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. Ensuite, les organisations féministes espèrent « que le FGE permettra de mettre en place une discussion ouverte entre toutes les parties prenantes, en dehors du cadre trop formel de l’ONU. Lors des événements onusiens, qui sont principalement des événements intergouvernementaux, la société civile n’a pas la possibilité de voter et le dialogue est souvent difficile. Le FGE permettra également de mener des discussions plus rapides et plus approfondies sur les moyens à adopter pour mettre en place la plateforme de Pékin ».

Le temps des actions concrètes 

Les attentes sont claires et ambitieuses pour faire de ce Forum une réussite, 25 ans après l’événement de Pékin. Il y a 25 ans, l’événement historique avait permis de mettre sur la table de nombreux problèmes et avait pointé du doigt les avancées nécessaires en matière d’égalité femmes/hommes. 25 ans plus tard l’heure n’est plus aux constats – que les féministes connaissent trop bien – mais aux actions concrètes.

« En 25 ans il y a eu des avancées », explique Mabel Bianco, « mais il reste encore beaucoup à faire. Notamment pour l’autonomisation économique des femmes. La pauvreté a augmenté et touche de plus en plus de femmes et de jeunes filles, c’est une problématique très difficile à résoudre. Les inégalités sont également plus nombreuses, surtout en termes économiques. L’écart entre les pauvres et les riches dans le monde est plus important et c’est une tendance qui continue d’augmenter, rendant encore plus inégaux d’autres aspects comme la qualité de l’éducation et les services de santé. Les femmes sont plus touchées et gagnent moins d’argent que les hommes. Les femmes sont les plus concernées par le travail non rémunéré – dans l’économie du care notamment – ce qui limite leurs possibilités de mieux s’insérer sur le marché du travail ».

Pour Mabel Bianco le FGE est une réponse adaptée pour faire face à ces nombreux défis. Car cet événement permettra de « développer des idées concrètes ». Bien sûr cela sous-entend que les Etats adoptent ensuite les programmes et pistes de réflexion développés lors du FGE. « Le Forum ne remplace pas les actions des gouvernements mais il les encourage à faire avancer et à faire progresser l’égalité des sexes », détaille-t-elle, tout en prévenant « nous avons besoin d’actions concrètes, pas de mots supplémentaires. »

Chloé Cohen 50-50 Magazine

Article déjà publié le 30 décembre 2020

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Étiquettes : Monde Pékin+25


https://www.50-50magazine.fr/2021/08/26/47495/

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Amicale du Nid : Rapport du groupe de travail sur la prostitution des mineur·es , femmes,

27 Août 2021, 09:17am

Publié par hugo

 
Matrimoine
25 AOÛT 2021
DÉBATS \ Contributions
Amicale du Nid : Rapport du groupe de travail sur la prostitution des mineur·es

L’Amicale du Nid salue le travail remarquable mené par le groupe de travail présidé par Catherine Champrenault, Procureure Générale près la Cour d’Appel de Paris durant 8 mois, et son rapport remis le 13 juillet à Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles.

L’Amicale du Nid était partie prenante de ce groupe de travail, en y apportant son expertise, notamment issue de ses actions professionnalisées de prévention auprès des jeunes, de sensibilisation, de formation, d’« aller-vers » dans l’espace public et numérique, d’accueil, d’accompagnement, d’hébergement, d’insertion socio-professionnelle. En outre, l’Amicale du Nid dispose de missions mineures, à Paris, dans les Hauts-de-Seine, à Lyon, Marseille, Montpellier et en Seine-Saint-Denis, et conduit une action de prévention auprès des mineur·es sur internet « Je n’suis pas à vendre ». Enfin, l’Amicale du Nid est la première association d’accompagnement de personnes en parcours de sortie de prostitutions depuis sa création par la loi de 2016 et constate que 26% d’entre elles étaient déjà en situation de prostitution mineur·es (7% à moins de 14 ans, 19% entre 15 et 18 ans).

L’Amicale du Nid, très impliquée dans l’Hérault, avec une mission de prévention et d’accompagnement des mineur·es en danger ou situation de prostitution, avec son service « LE FIL », s’est constituée partie civile lors d’un procès à Béziers contre l’exploitation de deux jeunes filles âgées de 16 ans.

Les deux prévenus, hommes, faut-il le préciser, âgés de 45 et 32 ans, ont été condamnés début juillet pour les faits de recours à la prostitution de mineures :

Le premier à la peine de 12 mois d’emprisonnement avec sursis et 3000€ d’amende.
Le deuxième à la peine de 12 mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire pendant 2 ans (obligation de soins, de travail, interdiction d’entrer en contact avec les victimes et obligation d’indemniser) et 1000€ d’amende.
La première mineure : 7000€ de dommages et intérêts et 1500€ pour chaque parent.
La deuxième mineure : 7000€ de dommages et intérêts.
L’Amicale du Nid a été reçue dans sa constitution de partie civile (1€ symbolique de dommages et intérêts et 500€ pour les frais d’avocat).
L’Amicale du Nid souhaite s’appuyer sur cette peine, hélas inférieure aux requêtes du Parquet, pour rappeler l’interdit de l’achat d’actes sexuels, aggravé lorsqu’il s’agit de mineur·es.

La prostitution est une atteinte grave à la dignité des personnes et aux droits humains les plus élémentaires et les violences qui en sont constitutives ont de terribles conséquences sur la vie et la santé physique, psychique et sexuelle des personnes. Les acheteurs d’actes sexuels, communément appelés « clients », sont les vrais auteurs de la prostitution, que la victime soit mineure ou majeure. Sans eux, il n’y aurait plus de prostitution, plus de proxénètes, plus de trafiquants d’êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle. Comme toute violence sexuelle, la prostitution doit être combattue et c’est pourquoi la loi française interdit l’achat d’actes sexuels et protège les victimes.

L’Amicale du Nid rejoint le groupe de travail dans ses recommandations et notamment pour l’inscription dans la loi de mesures éducatives envers les mineur·es capté·es par la prostitution.

L’Amicale du Nid attend par ailleurs du législateur que tout achat d’acte sexuel à l’encontre d’un·e mineur·e de moins de 18 ans soit qualifié de viol, et pas seulement pour les moins de 15 ans comme l’instaure la loi du 21 avril 2021.

Les mineur·es capté·es par la prostitution doivent pleinement bénéficier d’une protection spécifique du fait de leur âge. L’ensemble des enfants doit avoir une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, et une information sur les dangers de la prostitution. Toutefois, il convient de garder à l’esprit que le système prostitutionnel est le même pour les adultes et les jeunes, qu’il est toujours fait de violences alliant Sexisme, Racisme, Pauvreté, Domination et que de nombreuses personnes adultes en situation de prostitution l’étaient déjà adolescentes.

C’est pourquoi il importe d’insister sur l’intérêt d’une sensibilisation de l’ensemble de la population française pour qu’elle sache la réalité de la prostitution qui est bien éloignée de la vision glamour et très banalisée qu’en ont aujourd’hui la plupart des gens et des media. Cette sensibilisation a aussi pour objectif de faire connaître la loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées.

C’est pourquoi nous réclamons à nouveau que cette sensibilisation soit complétée par la pleine application des mesures énoncées dans la loi, notamment la poursuite des acheteurs d’actes sexuels. Selon le rapport inter inspections générales de décembre 2019 relatif à l’évaluation de la loi :

Seulement 1185 contraventions délivrées aux acheteurs d’actes sexuels en 2018.
Baisse des poursuites engagées concernant les délits de recours à la prostitution des mineur·es ou personnes vulnérables, passant de 67 en 2016 à 34 en 2018, alors que la prostitution des mineur·es atteint un niveau préoccupant, pour reprendre les termes du rapport.
Comment des enfants peuvent-ils comprendre les dangers de la prostitution et les interdits posés par la loi si les adultes ne sont pas inquiétés quand ils achètent des actes sexuels ?

Même si le chiffrage de la prostitution des mineur·es est difficile, il est une réalité qui doit conduire à une politique publique coordonnée, avec des moyens à la hauteur des enjeux : le secteur associatif évalue le nombre de mineur(e)s prostitué(e)s dans une fourchette entre 7 000 et 10 000, mais cela reste très approximatif et peut être en deçà de la réalité.

L’Amicale du Nid rejoint le groupe de travail qui conclut que pour faire avancer les choses réellement, il importe d’agir sur tous les paramètres :

La définition d’un cadre de gouvernance national et territorial, à l’échelle du département ;
Le déploiement d’une politique de prévention primaire ambitieuse en direction des enfants, des adolescent·es et de leurs familles ;
L’amélioration du repérage des situations d’exploitation sexuelle des mineur·es ;
L’amélioration du traitement judiciaire et de l’accompagnement éducatif des mineur·es ;
La mise en œuvre d’une politique de formation interdisciplinaire et à l’attention de tous les professionnel·les ;
Le renforcement de la protection des mineur·es sur internet et les réseaux sociaux.
Dès lors, la stratégie la plus efficace paraît être la conduite de ces différents chantiers dans le cadre d’un plan national de lutte contre la prostitution des mineur·es, ce qui permettra d’assurer une action dans la durée, en cohérence, avec la mobilisation de l’ensemble des acteurs, professionnels et associatifs. L’Amicale du Nid répondra présente pour participer à l’élaboration de ce plan qui devra s’accompagner de moyens à la hauteur des enjeux.

Amicale du Nid

https://www.50-50magazine.fr/2021/08/25/amicale-du-nid-rapport-du-groupe-de-travail-sur-la-prostitution-des-mineur%c2%b7es/

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Laureen Genthon : “l’engagement phare du mandat c’est la création d’une Maison des Femmes à Nanterre”, femmes,

27 Août 2021, 09:14am

Publié par hugo

24 AOÛT 2021
Île de France \ Politique
Laureen Genthon : “l’engagement phare du mandat c’est la création d’une Maison des Femmes à Nanterre”

Laureen Genthon fut responsable de la commission féminisme de l’Union des Etudiants Communistes (UEC). Aujourd’hui, elle est conseillère départementale des Hauts de Seine et adjointe au maire de Nanterre, déléguée aux droits des femmes, une toute nouvelle délégation. Elle a pour ambition la mise en place d’un lieu d’accompagnement des femmes et des enfants victimes de violences, d’un centre de ressources sur les droits des femmes, la formation des agent·es de la ville sur les violences… Le projet qui lui tient particulièrement à cœur est la création d’une Maison des Femmes. 

Propos recueillis par Caroline Flepp 50-50 Magazine

Vidéo Rafaël Flepp 50-50 Magazine

Article déjà publié le 25 mai 2021


https://www.50-50magazine.fr/2021/08/24/laureen-genthon-lengagement-phare-du-mandat-cest-la-creation-dune-maison-des-femmes-a-nanterre-2/

https://www.youtube.com/watch?v=Ndr5EDfs-Js

https://www.youtube.com/watch?v=Ndr5EDfs-Js

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AWARE, la base de données pour (re)découvrir les femmes artistes et leurs histoires , femmes,

26 Août 2021, 00:16am

Publié par hugo

 AWARE, la base de données pour (re)découvrir les femmes artistes et leurs histoires
 
 
"Blanc autour", une bande dessinée inspirante pour la rentrée
AWARE, la base de données pour (re)découvrir les femmes artistes et leurs histoires
AWARE, la base de données pour (re)découvrir les femmes artistes et leurs histoires
 
Une chronique de Sandra Zidani
 Publié le mercredi 25 août 2021 à 13h42
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Il n’est pas rare, lors d’une interview, que l’on me demande, pourquoi, selon moi, il y a de plus en plus d’humoristes femmes. Et je réponds à cela que les femmes commencent - enfin - à être mieux représentées dans de nombreux domaines. Je reste néanmoins toujours très surprise de constater l’étonnement que procure la présence féminine au sein de notre société.


C’est que les femmes ne sont toujours pas reconnues dans leurs métiers et activités et en particulier dans leur inventivité.

De facto, dans le domaine des arts plastiques les femmes sont sous-représentées et trop souvent absentes des cimaises.

Durant cette année 2021, et ce malgré une situation fort contrariée, les expositions dédiées aux femmes artistes se sont multipliées. A mon tour d’être surprise. Car en dehors des grands noms de femmes artistes célèbres comme Sarah Moon, Cindy Sherman, Louise Bourgeois ou encore Kara Walker, il y avait de nombreuses expositions consacrées à des artistes femmes dont le travail n’avait pratiquement, voire jamais, été montré.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Parmi elles citons, l’extraordinaire exposition consacrée à Magaret Harrison, au BPS (Musée d’Art de la Province du Hainaut - de février à mai), "Elles font l’abstraction" au Centre Pompidou (de juin à août 2021 et et au Guggenheim Bilbao d'octobre 2021 à janvier 2022 ), "Peintres femmes, 1780-1830. Naissance d’un combat" au Musée du Luxembourg, "The Power of My hands. Afrique(s) : artistes femmes" au MAM  Musée d’Art Moderne de Paris - de mai à août 2021). Si ces expositions ont pu voir le jour, c’est qu’elles sont le résultat d’un travail conséquent, souvent réalisé par des femmes afin de réhabiliter définitivement ces artistes et corriger une histoire de l’art qui réduit le rôle des artistes femmes à une parenthèse.

Une histoire tronquée
Une histoire de l’art tronquée, fausse car remplie de trop de male gaze, de regard masculin. C’est pourquoi je voudrais vous parler de "AWARE".

Je rassure chacun, je ne compte pas disserter sur l’expression favorite de notre compatriote Jean-Claude Van Damme mais plutôt d’une association essentielle fondée en 2014 à Paris, par Camille Morineau, conservatrice du patrimoine, et dont les buts sont la mise en lumière et la réhabilitation des artistes femmes peu ou pas représentées dans l’histoire de l’art, les ouvrages d’art, collections et musées. L’aventure commence en 2009 avec "elles@centrepompidou", un accrochage thématique de mai 2009 à février 2011, essentiellement dédié aux artistes femmes et dont Camille Morineau fut l’initiatrice.

Cet événement créé un précédent et sera déterminant dans l’intérêt croisant que le grand public va porter désormais à l’histoire des femmes artistes.

►►► A lire aussi : Réforme du statut d’artiste : quid des femmes artistes ?

Des femmes dans l'ombre
En effet, "elles@centrepompidou" a eu la particularité de souligner qu’il existe bien des artistes femmes et (pas que) des artistes hommes, permettant ainsi de rappeler la minorisation constante des femmes dans le monde de l’art contemporain.

Avant cette exposition de 2009, Camille Morineau avait souhaité tant bien que mal de mettre en place des expositions "féministes" mais ce fut sans succès. Elle s’est alors rendu compte de l’immense zone d’ombre autour des "artistes femmes". La plupart n’avaient pratiquement bénéficié que de peu de publications, voire même aucune et certaines œuvres n’étaient jamais sorties des réserves des musées.

Après le succès de "elle@centrepompidou", Camille Morineau quitte Beaubourg pour créer AWARE, l’achronyme de Archives of Women Artists, Research and Exhibitions. AWARE est visible sur la toile sous forme d’un site.

Sa base de données réunies méthodiquement à partir d’archives, constitue un dispositif remarquable qui permet de lutter contre le processus d’invisibilisation des femmes dans le monde de l’art. AWARE propose aujourd’hui pas moins de 700 artistes femmes des 19ème et 20ème siècles sur un site bilingue, remarquablement documenté et illustré.

C’est un outil exceptionnel et qui sera aussi utile au grand public que aux spécialistes de la question. Universel, il devient un support de communication riches de rencontres, d’échanges avec tous ceux et celles unis par ce même combat.

La dimension pédagogique n’est pas en reste et on trouvera par exemple "Petites histoires de grandes artistes", des animations (entre 3 et 4 minutes chacune) produite par AWARE et s’accompagnant chacune d’un dossier pédagogique. Ces vidéos sont visibles également sur le site de la BNF et dans le cadre de son exposition documentaire "Be Aware. A history of women artists" du 14 juillet au 19 septembre 2021.

Réhabilitation
Depuis 2017, AWARE propose également deux prix : l’un pour une artiste émergeante et un prix d’honneur pour une artiste reconnue. L’école des Beaux-Arts en France est devenue mixte en 1897 mais les femmes n’étaient pas autorisées aux ateliers et aux concours et elles devaient payer les cours alors qu’ils étaient gratuits pour les hommes. Aujourd’hui, évidement ces inégalités ont disparues, et +/ 60 % des diplômés des écoles d’art sont des femmes, mais peu d’entre elles accèdent aux prestigieux prix du monde de l’art. C’est dans cette perspective que les prix AWARE ont été mis en place.

Si l'on fait bouger les lignes dans les musées, on les fait bouger dans les mentalités aussi   

Fabienne Dumont, historienne de l’art

Le travail de réhabilitation, de reconnaissance du travail de l’artiste femme, est un long chemin qui ne fait que commencer. Si ces expositions sont très encourageantes, le labeur est encore long, car en arts plastiques, la présence des femmes ne représente qu’un très faible pourcentage et sur le marché de l’art les inégalités persistent elles aussi. Le rôle des médias est en ce sens déterminant pour établir une parité. Car une artiste dont l’œuvre n’a pas été montrée ou publiée va tomber dans l’oubli.

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Une étude publiée en mars 2019 dans PLOS ONE (revue en ligne) montre que les hommes représentent 87% des artistes dans les grands musées des Etats-Unis. Le Louvre ne compte qu’une trentaine de peinture de femmes artistes dans les collections. Parmi les 500 artistes les mieux côtés au monde, on trouve seulement 19 créatrices. Le 16 juin 2016  Christie’s France organise à Paris une première vente aux enchères entièrement dédiée aux femmes artistes et créé ainsi un événement historique dans le monde de l’art. Dans cette perspective, aucune exposition, action, écrit, publication ne seront inutiles.

Chaque action sollicite notre conscience car si nous voulons un monde plus juste et équilibré, le combat est quotidien et vital.

Je terminerai par les mots de Louise Bourgeois :

L’expression du soi est sacrée et fatale. C’est une nécessité 

Sandra Zidani est humoriste et historienne de l’art.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

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Action contre les féminicides, la lesbophobie et la biphobie : "Nous ne sommes pas des marchandises !", femmes ,

26 Août 2021, 00:11am

Publié par hugo

 Action contre les féminicides, la lesbophobie et la biphobie : "Nous ne sommes pas des marchandises !"
 
Action contre les féminicides, la lesbophobie et la biphobie : "Nous ne sommes pas des marchandises !"
Action contre les féminicides, la lesbophobie et la biphobie : "Nous ne sommes pas des marchandises !"
 
Camille Wernaers
 Publié le mardi 24 août 2021 à 21h29
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Le numéro gratuit pour les victimes de violences conjugales est le 0800 30 030.

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Des drapeaux multicolores, arc-en-ciel et féministes. Des personnes enlacées, pour se donner du soutien. Une action contre les féminicides, la lesbophobie et la biphobie a rassemblé plus d’une centaine de personnes ce mardi 24 août sur la Place de la Monnaie, à Bruxelles, 10 jours après le double féminicide, potentiellement lesbophobe, de Nathalie Maillet, directrice du circuit de Spa-Francorchamps, et Ann Lawrence Durviaux, professeure à l’université de Liège. Franz Dubois, le mari de Nathalie Maillet, les a tuées le 14 août. Ils étaient séparés.

Et si cette affaire a été fortement médiatisée, ce n’est pas systématiquement le cas pour les autres féminicides. Les noms de toutes les victimes connues cette année ont donc été cités lors de l’action, dont ceux de Mounia (36 ans), Jana (18 ans), et Anita (89 ans). Des femmes qui habitaient partout en Belgique, avec des âges très divers, des situations de vie très différentes.

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Ce sont 16 noms qui ont été cités. Au moins 16 femmes ont été victimes de féminicides en 2021, c’est-à-dire tuées par des hommes, souvent les plus proches d’elles, parce qu’elles sont des femmes et parce qu’elles se libéraient de leur contrôle, d’une manière ou d’une autre, selon le décompte du blog Stop Féminicide. Et puis, il y a celles dont on ne connaît pas le nom car il n’y a pas de recensement officiel de ces actes en Belgique. Un recensement officiel est prévu dans le plan national contre les violences faites aux femmes.

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© Belga
"Des mesures fortes contre les féminicides"
L’action a été organisée par des associations féministes et des associations LGBTQIA+. "On ne tue pas par jalousie, on ne tue pas par amour : on tue parce qu’on se sent légitime de tuer", ont collectivement rappelé ces associations. "Le récent double féminicide est un fait grave qui a soulevé de nombreuses questions, notamment dans l’utilisation des termes ‘crime passionnel’ et ‘drame familial’ par les médias, ce qui édulcore les faits, mais aussi parce que la dimension lesbophobe ou biphobe de cet acte n’est presque jamais évoquée. Il faut placer ces violences dans leur dimension sociétale", explique aux Grenades Ghyslaine El Moutaani, co-présidente de la Rainbowhouse, l’une des associations organisatrices.

"Par cette action, nous voulons rendre hommage à ces femmes. Au-delà du symbole, nous demandons des mesures fortes contre les féminicides et les violences faites aux femmes et aux minorités en Belgique. Certains chiffres parlent d’eux-mêmes : près 40.000 plaintes pour violences dans le couple ont été déposées en 2020 dans notre pays, avec un suivi relatif du parquet. Il y a aussi beaucoup à faire pour les femmes qui se situent à l’intersection de plusieurs oppressions : sexistes, lesbophobes, biphobes, transphobes. Elles sont dans l’ombre et elles forment un public très fragilisé. On peut s’inspirer de ce qu’il se fait à l’étranger", continue-t-elle. A ce titre, l’Espagne est fréquemment citée en exemple pour ses mesures préventives et sa loi de 2004, après le féminicide d’Ana Orantes en 1997.

►►► A lire aussi : Double féminicide à Gouvy : "C’est un homme qui a tué deux femmes parce qu’elles se désiraient"

"Des violences intolérables"
Sur les marches de la Monnaie, les prises de parole se succèdent dont celle de Roxanne Chinikar de l’asbl Garance : "Nous ne sommes pas des marchandises. Les féminicides sont aussi le résultat d’une société qui romantise la jalousie. Si l’on touche à l’une d’entre nous, on touche à nous toutes. C’est important de se réunir pour se soutenir collectivement mais aussi pour s’organiser", a-t-elle souligné avant de déplorer le manque de moyens avec lequel les associations de terrain doivent travailler. Malika Roelants du collectief 8 maars a quant à elle replacé les féminicides dans un contexte plus large : "50.000 femmes sont tuées chaque année dans le monde, selon les chiffres de l’ONU", a-t-elle déploré.

►►► A lire aussi : féminicides en Belgique en 2021 : "Il faut sortir du déni"

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Dans le public, Cécile, une Liégeoise, explique : "Je voulais venir leur rendre hommage, c’est très important pour moi d’être là aujourd’hui. Ces violences sont intolérables. Je pense beaucoup aux familles et aux ami·es de ces femmes". Après une minute de silence, puis de bruit, et les performances d’artistes, l’action a pris fin avec cet espoir : ne plus jamais avoir à se réunir pour rendre hommage à une autre victime de féminicide.

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Féminicides : moment de recueillement et de dénonciation

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"Blanc autour", une bande dessinée inspirante pour la rentrée

25 Août 2021, 23:47pm

Publié par hugo

"Blanc autour", une bande dessinée inspirante pour la rentrée
 
"Blanc autour", une bande dessinée inspirante pour la rentrée
"Blanc autour", une bande dessinée inspirante pour la rentrée
  
Une chronique de Mélissa Diantete
 Publié le mardi 24 août 2021 à 07h51
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L’heure de la rentrée des classes approche et on voudrait commencer l’année scolaire en rappelant que l’éducation pour tous et toutes est le fruit de longues batailles acharnées. Si aujourd’hui l’accès à l’enseignement pour tous et toutes semble être une évidence en Belgique, il y a lieu de rappeler que pendant des siècles, le savoir était une histoire d’hommes, d’élites et rien d’autre.

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Interdits pendant des siècles aux femmes, les lieux de savoir étaient tout simplement des boys clubs mettant en avant la toute-puissance masculine. Les femmes “instruites” et “savantes” étaient alors mises de côté ou, dans le pire des cas, pourchassées, traitées de sorcières ou encore brûlées. Il faudra attendre le 19e siècle pour progressivement ouvrir l’accès à l’éducation à tous et toutes. Et aujourd’hui, ce n’est pas encore complètement acquis, notamment à cause des préjugés qui jouent encore en défaveur des femmes.


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Une révolution féminine
Blanc Autour, le roman graphique proposé par Wilfrid Lupano et Stéphane Fert, s’inspire de faits réels pour aborder la question de l’accès à l’éducation pour tout le monde. En 1832, aux États-Unis, une double bataille s’opère : l’accès à l’éducation pour les jeunes filles noires et les prémices de la lutte sociale pour l’égalité des chances sans distinction de race.

À Canterbury, petite ville de l’État du Connecticut, les noirs sont dits “libres” mais n’ont aucun droit citoyen. Des noirs, il n’y en a d’ailleurs pas beaucoup à Canterbury mais c’est déjà trop selon la population blanche de cette ville.

Sarah, une jeune fille noire et habitante de Canterbury, s’interroge sur un phénomène scientifique pour le moins banal : pourquoi le bois se casse-t-il lorsqu’il rentre dans l’eau ? Sarah a envie de comprendre, d’apprendre et de s’instruire. Au fond, derrière cette question, la jeune fille se demande “Pourquoi n’ai-je pas moi aussi le droit de savoir et d’aller à l’école comme les enfants blancs ?”

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Autour de Sarah, cette soif de savoir est perçue comme une folie. ” À quoi bon” lui dit-on. “Ecoute ! Regarde ! Sens ! Le monde entier te dit non”. Animée par la soif d’apprendre et ne voyant pas sa situation comme une fatalité, la jeune fille va alors demander l’inimaginable : suivre les cours dans une classe d’école. Elle se tourne donc vers Prudence Crandall, institutrice à la tête d’une école pour filles blanches. Et c’est le début des ennuis…

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© Tous droits réservés
Dans une Amérique du Nord ségrégationniste, quelques années avant l’abolition de l’esclavage, à une époque où l’on ose à peine imaginer que l’instruction des femmes soit utile, l’arrivée d’une fille noire dans cette école dérange. Face à une communauté blanche hostile et qui lui tourne le dos, l’institutrice ne renoncera pas à l’idée de se battre pour faire valoir ses engagements en matière d’éducation.

►►► A lire aussi : 5 essais féministes à lire cet été

Un double combat
Cette bande dessinée nous invite à découvrir les prémices d’un long combat semé d’embûches où règnent violence, haine et mépris envers les personnes noires. Inspirée d’une histoire vraie, Blanc Autour retrace le parcours de Prudence Crandall et ses jeunes élèves. Elles s’appellent Sarah, Eliza, Jeruska, Dorothy ou encore Maggie, sont afro-américaines et ont en commun l’envie de s’émanciper par l’éducation. Très jeunes, elles comprennent rapidement qu’acquérir les bases d’une bonne instruction leur donnera les clés d’un avenir meilleur. Face à une société totalement réfractaire au changement, les héroïnes de cette BD vont faire preuve d’une volonté de fer qui est assez admirable. Elles s’unissent et se battent contre une société qui repose sur l’idée que les noirs et les femmes sont des êtres inférieurs.

Pourquoi n’ai-je pas moi aussi le droit de savoir et d’aller à l’école comme les enfants blancs ?

En abordant la question de la condition des femmes dans la société, l’œuvre va au-delà de la question du racisme et met également en lumière les inégalités faites envers les femmes. C’est ainsi qu’est par exemple qu’est déconstruit le personnage de la sorcière, cette femme forcément âgée aux cheveux grisonnant et qui bien évidemment dérange.

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Cet album rappelle (doit-on vraiment le rappeler ?) le rôle important de l’éducation dans l’ascension sociale. Présentées comme de véritables héroïnes et pionnières d’un mouvement de lutte pour l’égalité des chances, les protagonistes de cette BD donnent à réfléchir. Près de 200 ans après les faits relatés par les auteurs, les questions raciales et d’inégalités hommes-femmes sont encore d’actualité.

Si aujourd’hui en Belgique tout enfant a accès à l’école et à l’éducation, le système scolaire reste un lieu où se reproduisent insidieusement les inégalités sociales. Certes, il n’y a pas d’obstacles physiques qui s’élèvent devant les femmes ou les personnes non blanches mais le parcours reste plus difficile pour s’élever au même niveau que les personnes privilégiées par le système.

Une pépite
Avec Blanc Autour, Wilfrid Lupano et Stéphane Fert offrent un livre à la fois fort, émouvant et bien écrit. Pour aider le lecteur à comprendre le contexte de cette histoire, les auteurs ont accompagné la BD de quelques pages retraçant l’histoire des personnages dont ils se sont inspirés. Ils ont aussi puisé leur inspiration dans les ouvrages de grands noms de l’afro-féminisme et du féminisme tels que Toni Morrison, bell hooks ou encore Mona Chollet.

Présenté comme une forme d’intersection entre plusieurs luttes, ce roman graphique transmet des émotions diverses comme la peur, la colère, la haine mais aussi des valeurs fortes telles que la tolérance, la quête de liberté et la détermination. D’une certaine manière, Lupano et Fert invitent les lecteurs et lectrices à “ne pas rester à leur place” (pour reprendre le titre du livre Rokhaya Diallo). Ils nous invitent à nous mettre en marche vers le changement car le chemin est encore long. Là où on fait croire aux personnages de cette BD qu’elles n’ont pas leur place dans la société, qu’elles n’ont pas le droit de rêver à un meilleur avenir, les auteurs offrent un véritable plaidoyer pour la liberté, l’ouverture, le vivre ensemble et les droits humains. Ils rendent aussi un bel hommage aux figures méconnues qui ont façonné les prémices des mouvements des droits civiques.

►►► A lire aussi : Rokhaya Diallo et Blachette déconstruisent le mansplaining avec humour

De ce livre, on appréciera tout autant la beauté du scénario, la force des images et l’excellent coup de crayon de Stéphane Fert. Avec une couverture mettant en scène des femmes en marche vers le destin, cette bande dessinée ne peut qu’inspirer l’admiration.

Une recommandation pour la rentrée 2021 ? Oui sans hésitation !

Mélissa Diantete anime un compte Instagram qui promeut la diversité et la valorisation des femmes (@nzobadila). Vous pouvez y trouver ses partages lectures mettant en avant les autrices mais aussi les ouvrages portant sur les questions de représentation des personnes noires dans les sociétés occidentales.

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"Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants"... vraiment ? ,

23 Août 2021, 16:58pm

Publié par hugo

"Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants"... vraiment ?
   
Une chronique de Camille Wernaers
 Publié à 08h17
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Cette chronique a été écrite pour le huitième épisode des Grenades série d’été, saison 2, diffusée tous les dimanches de 17h à 18h sur La Première.

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Aaaah, le fameux prince charmant, l’homme à marier, le Saint graal que toutes les femmes sont supposées rechercher. Et trouver ! Car gare aux célibataires, ces femmes autonomes qui vivent sans homme, elles sont forcément suspectes (comme dans le stéréotype de la "femme à chats") et subiront de nombreuses pressions pour rentrer dans le rang. Et ce malgré les études qui prouvent que les femmes célibataires vivent leur meilleure vie.

Autant d’études qui incitent à interroger le voile romantique qui entoure l’institution du mariage pour aller voir ce qu’il y a vraiment en-dessous. Et rien que la question du partage des tâches ménagères est déjà compliqué. Ce partage est toujours inégal, notamment au sein des couples mariés. Si on regarde les couples hétérosexuels, le journal Le Soir titrait même en 2018 sur le fait que les hommes belges en faisait de moins en moins à la maison. En 2020, on estimait que 81 % des femmes belges effectuaient quotidiennement des tâches domestiques, contre 33 % des hommes belges. Ça se passe de commentaire. 

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Le mois dernier, c’est un commentaire sur le mariage qui a enflammé une partie de Twitter. Il vient de la militante pakistanaise pour les droits des femmes et lauréate du prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai, qui a déclaré dans le magazine anglais Vogue : “Je ne comprends toujours pas pourquoi les gens doivent se marier. Si vous voulez avoir une personne dans votre vie, pourquoi devez-vous signer des papiers de mariage, pourquoi ne peut-il pas s’agir simplement d’un partenariat ?” Grave erreur, ne répétez surtout pas cette cascade chez vous. Parce qu’elle a été accusée de vouloir propager des idées négatives sur le mariage et ça, ce n’est vraiment pas bien !

Elle était une fois
Laissez-moi vous racontez une autre histoire ! Elle était une fois… Typhaine D., une autrice et comédienne française et féministe, nous parlions à une conférence et elle a eu cette phrase, elle a dit “mon nom de famille est une simple initiale, un D., parce que je refuse de porter le nom de mes maitres”. Et par là, elle faisait référence au fait que le nom de famille des femmes est en fait le nom des hommes autour d’elles, les grands-pères paternels, puis les pères, et elles prennent le nom de leur mari, qui sera transmis à leurs éventuels enfants. En France, le collectif PorteMonNom milite pour que le double nom de famille soit automatique à la naissance. En Belgique, le double nom de famille est autorisé depuis 2014. Surprise ! Il serait très peu utilisé dans les faits...

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Cette invisibilisation n'est pas la seule violence que vivent les femmes dans l‘intimité de leur foyer. Le mariage et l‘amour romantique devraient aussi être questionnés face aux chiffres de la violence conjugale, des violences sexuelles, physiques, économiques, psychologiques. De multiples violences se passent derrière des rideaux et des portes bien fermées. C’est pour cette raison que les féministes utilisent ce slogan, resté célèbre depuis les années 1970 : le privé est politique. Aujourd’hui encore, des femmes violentées témoignent que lorsqu’elles ont cherché de l’aide, on leur a répondu : “Mais c’est votre mari...”

Souvent, les contes de fées se terminent par cette phrase, stéréotypée : “Ils vécurent heureux et firent beaucoup d’enfants”. Certaines autrices ont inversé les mots et découvert un tout autre sens à cette phrase : “Ils vécurent enfants et firent beaucoup d‘heureux”.  

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