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Afghanistan : privées d'aides internationales, les femmes souffrent du retrait des troupes américaines , femmes,

4 Août 2021, 00:18am

Publié par hugo

 Afghanistan : privées d'aides internationales, les femmes souffrent du retrait des troupes américaines
<p>Une Afghane mendie au milieu de la route Bagram-Kaboul, le 25 juin 2021. </p>
Une Afghane mendie au milieu de la route Bagram-Kaboul, le 25 juin 2021. 

©AP Photo/Rahmat Gul
30 JUIL 2021
 Mise à jour 31.07.2021 à 11:42 par 
TerriennesLiliane Charrier
Le retrait des troupes américaines d'Afghanistan devrait être chose faite le 31 août 2021. Alors que le spectre d'un retour des talibans plane sur le pays, les femmes, déjà, en subissent les conséquences. En première ligne face à la réduction des aides internationales, elles voient leurs droits, leur sécurité et leur situation sanitaire se dégrader.
Wati pense avoir 30 ans, même si elle n’en paraît pas 25. Mariée à 18 ans à un vieillard, elle est venue à la clinique pour sa cinquième grossesse en quatre ans, dont deux fausses couches. "J’ai peur de perdre encore mon bébé", explique avec tristesse cette jeune Afghane maigrichonne. Dans cette petite maternité d’un village pauvre du district de Dand, près de Kandahar, dans le Sud de l'Afghanistan, les femmes luttent pour leur survie. Avec le retrait des forces américaines, qui génère déjà davantage de combats et commence à priver le pays des fonds internationaux, la situation ne peut qu'empirer.

J’ai juste la permission de sortir pour aller chez le médecin.

Wati, jeune femme enceinte

Les femmes en burqa viennent consulter accompagnées d'un homme de la famille. Les messieurs, interdits d'entrée, patientent dans l'herbe. "J’ai juste la permission de sortir pour aller chez le médecin", reprend Wati, serrant ses documents rassemblés dans un sac plastique. Khorma, elle, découvre qu'elle est encore enceinte, après cinq enfants. Ses deux fausses couches, c'est parce que "j'ai travaillé trop dur à la maison", croit-elle. "Certaines familles ne prêtent aucune attention aux grossesses : les femmes accouchent chez elles, saignent beaucoup et arrivent en état de choc", s'insurge Husna, une sage-femme qui a choisi de travailler dans les campagnes quand elle a vu la détresse des femmes. "Si je ne viens pas, qui le fera ? justifie-t-elle. Ici les talibans n’attaquent pas les sages-femmes, donc j’ai moins peur".


L'impact "meurtrier" de la privation d'aides
Pour beaucoup d'Afghanes, les cliniques sont trop éloignées, les routes dangereuses, les transports trop chers... Conséquence, en 2017, l’Unicef enregistrait 7700 décès en couches - deux fois plus que le nombre de civils tués dans des attaques (3448), selon l'ONU - et les chiffres sont encore pires dans le Sud, aux mains des talibans ou disputé au prix de violents combats. Car les talibans ont déjà imposé de sévères restrictions aux droits des femmes et à la liberté d'expression dans les zones qu'ils contrôlent. Elles sont de nouveau contraintes de porter une burqa, et même des gants. Elles ne sont pas autorisées à aller travailler, sauf les enseignantes, et ne peuvent pas sortir sans non accompagnées. Il leur est aussi défendu d’écouter de la musique non religieuses et d’utiliser un smartphone.


C'est là, dans le Sud du pays, que les Afghnes risquent de pâtir le plus de la baisse des aides après le retrait des troupes internationales d'ici le 31 août, date-butoir annoncée par le président américain Joe Biden. La diminution déjà sensible de l'aide a un "impact meurtrier" sur les Afghanes, prévient Human Rights Watch dans un rapport récent. Mais avec le risque d'une guerre civile ou d'un retour des talibans au pouvoir, les donateurs refusent de s’engager sur le maintien d'un soutien "plus nécessaire que jamais".

(Re)lire l'article de TV5MONDE Info ► Guerre en Afghanistan : "Les talibans ont déjà gagné"

Je veux une contraception. Je suis trop pauvre pour m'occuper de tous mes enfants. Mon mari est d’accord.

Kela, enceinte de son sixième enfant

Pour surveiller la santé des villageoises, Najia, sage-femme, va de maison en maison. "Certaines familles empêchent les femmes de se rendre à la clinique. Parfois, les hommes ne me laissent même pas entrer", rapporte-t-elle. A Qasem Pul, Kela la reçoit dans sa cour, coiffée d'un voile blanc sale. Son petit garçon a posé la tête sur ses genoux, l’air souffrant. La patiente a compris il y a peu qu’elle était enceinte de cinq mois. C'est son sixième enfant. "Après, je veux une contraception. Je suis trop pauvre pour m'occuper de tous mes enfants. Mon mari est d’accord, affirme-t-elle, nous n'avons même pas assez d’argent pour du savon".

Femmes et nourrissons livrés à eux-mêmes
Selon une étude du KIT Institute, en 2018 - dix-sept ans après l'arrivée des forces de l'Otan dans le pays - 41% des Afghanes accouchaient chez elles et 60 % n’avaient aucun suivi post-natal. Dans les zones dangereuses et reculées, ces chiffres sont encore plus alarmants. Dans la province du Helmand (Sud), bastion taliban, moins d'un cinquième des femmes enceintes avaient accès à au moins une visite prénatale, selon l'institut.

Une maman nourrit son nouveau-né à l'hôpital Atatürk de Kaboul. Elle et son bébé ont survécu à l'attaque qui a fait une vingtaine de morts le 12 mai 2020 dans la maternité gérée par Médecins sans frontières, aujourd'hui fermée.
Une maman nourrit son nouveau-né à l'hôpital Atatürk de Kaboul. Elle et son bébé ont survécu à l'attaque qui a fait une vingtaine de morts le 12 mai 2020 dans la maternité gérée par Médecins sans frontières, aujourd'hui fermée.
©AP Photo/Rahmat Gul
Dans une clinique mobile de l'ONG Action Contre la Faim, installée dans une maison d'argile de Lashkar Gah, la capitale provinciale, Qandi Gul reçoit des femmes déplacées par les combats : "La plupart sont malades. Les familles ne prennent pas soin d'elles", déplore la sage-femme.

Mon bébé est mort car je n’ai pas trouvé de clinique ni de une sage-femme.

Farzana, 20 ans, mère de trois enfants

Les patientes attendent assises par terre avec leurs enfants malades : fausse couche sur le front, voisine morte en couches... leurs histoires sont sordides. "Mon bébé est mort car je n'ai pas trouvé de clinique ni de sage-femme. Beaucoup d’enfants mouraient", raconte Farzana, 20 ans, qui a fui les zones talibanes. Mariée à 10 ans, Shazia, 18 ans et trois enfants en zone talibane, devait marcher trois heures pour atteindre la clinique. "C'était très dangereux. Trois femmes sont mortes en route". 

A l'hôpital d'ACF pour nourrissons dénutris, des mères désespérées ont risqué leur vie pour arriver. Sur leurs lits, elles restent silencieuses avec leurs bébés décharnés. Rozia, arrivée des zones talibanes, regarde son fils Bilal, sept mois : né prématuré, il souffre d’un bec de lièvre, d’une pneumonie et de malnutrition aiguë. "J’avais très peur des combats" dit Rozia qui a traversé la ligne de front quand la santé de son fils a empiré. Nul ne sait s'il survivra. Elle a déjà perdu un enfant, né prématuré : l'hôpital l'a renvoyée après la naissance, faute de ressources pour la garder. Le bébé a survécu trois jours. 


Qui pour recueillir les victimes de violence ?
Les tables sont encore désertes, mais la cuisine est en surchauffe autour du grill et du tandoori, ce four creux dans lequel cuisent de grandes galettes de pain. Malgré leurs gestes empressés et l'atmosphère d'étuve, les filles respirent. Celles qui s'activent aux fourneaux de ce restaurant de Kaboul sont des rescapées, des survivantes, parfois, qui ne retourneront jamais chez elles.

Mary Akrami fut la première Afghane à tendre la main aux femmes de son pays qui fuyaient les violences familiales ou conjugales et qui, pour le prix de leur rébellion, se retrouvaient à dormir dans la rue. Cette petite femme ronde de 45 ans, qui siégea toute jeune à la première conférence internationale sur l'Afghanistan, à Bonn, en 2001, au lendemain de l'intervention américaine, craint aujourd'hui de tout perdre avec le départ des Américains : "La communauté internationale nous a soutenues, encouragées, financées. On était en première ligne et maintenant, elle nous ignore".

Étudiante en exil au Pakistan, pour échapper au régime mortifère des talibans, elle lance avec ses amies, dès 1995, des écoles pour les Afghanes réfugiées et fondée sa première ONG.

<p>Conférence de Londres sur l'Afghanistan, Londres, le 28 janvier 2010.<br />
De gauche à droite : Mary Akrami, Arezo Qanih, Hillary Clinton, Wazhma Frogh et Selay Ghaffar.</p>
Conférence de Londres sur l'Afghanistan, Londres, le 28 janvier 2010.
De gauche à droite : Mary Akrami, Arezo Qanih, Hillary Clinton, Wazhma Frogh et Selay Ghaffar.

©U.S. Embassy London photo SJ Mayhew via Flickr
Des refuges pour les rescapées
A son retour en Afghanistan, avec le soutien d'organisations européennes, Mary Akrami ouvre, fin 2002, le premier refuge pour les femmes à Kaboul. "Nous voulions créer un lieu sûr. Une femme ou une fille qui s'enfuit, ou qui sort de prison, n'a nulle part où aller." Les talibans au pouvoir les jetaient en prison pour être sorties de chez elles sans mahram - un mentor masculin. "Une fois libérées, les familles les rejetaient". 

Je n'aurais jamais imaginé une telle collection de tortures et de violences.  

Mary Akrami, directrice de l'Afghan Women's Network

Aujourd'hui, directrice de l'Afghan Women's Network (Centre de développement des compétences des femmes en Afghanistan), Mary Akrami gère 27 refuges (shelters), des maisons ou appartements toujours secrets ou discrètement cachés aux regards, placés sous la tutelle du ministère des Femmes. Un archipel de sororité à travers le pays, comme autant de poches de répit pour les épouses, filles, mères, sœurs violentées. "Je n'aurais jamais imaginé une telle collection de tortures et de violences," dit-elle.

On les a amenés dans les refuges Ils en ont pleuré."

Mary Akrami, directrice de l'Afghan Women's Network

"Les hommes ne s'étaient-ils jamais demandé pourquoi les femmes s'enfuyaient de chez elles ?" lance Mary Akrami. Alors elle confronte les ministres de l'Intérieur, de la Justice, des Affaires religieuses et les juges de la Cour suprême aux réalités endurées par les femmes. "On les a amenés dans les refuges : ils en ont pleuré". En 2005, le président Hamid Karzai signe un décret validant l'existence de ces refuges. "Les autorités afghanes ont tenu leurs engagements. En auraient-elles fait autant sans la pression de la communauté internationale ?", interroge-t-elle.

Près de 20 000 femmes sont passées par les refuges de l'AWN depuis leur création. Elles y ont appris à lire et écrire ; certaines, arrivées bébé avec leur mère, y ont grandi. Elles travaillent, vont parfois à l'université et reviennent dormir le soir. 
Rompre les liens qui tuent
Pour celles qui ne sont jamais parties, faute d'alternative, Mary Akrami a ouvert un restaurant, un lieu "familial" où les femmes sauvées du naufrage et parfois de la mort peuvent exercer leurs talents culinaires. Hassanat, dont le prénom a dû être changé pour la protéger, a été donnée à la famille de son mari, bien plus jeune qu'elle, pour réparer une faute de son frère. Tabassée, tailladée au couteau, elle a pris la fuite après une tentative d'étranglement qui lui laisse toujours un filet de voix enrouée. Conduite par une inconnue dans un refuge de Mary Akrami, elle est devenue à 26 ans la reine des brochettes et rejette tout lien familial :"J'ai appris à lire et je peux faire des kebabs pour 100 personnes. Je peux être indépendante", crâne-t-elle, en sécurité dans ce restaurant qui n'accueille les hommes que s'ils sont escortés par des femmes - joli pied de nez au traditionnel mahram, le "gardien" ou "tuteur" masculin sans lequel une femme ne peut pas sortir dans les pays rigoristes.
La peur de tout perdre
Aujourd'hui, Mary Akrami qui a tout donné, son temps, son énergie et même sa vie personnelle à la cause des femmes afghanes, redoute de perdre jusqu'à son pays. Après plus de vingt ans de lutte, elle ne veut pas voir se sceller une paix bancale sur le dos des femmes et l'a dit, fin juin, devant le Conseil de sécurité des Nations unies qui l'avait invitée. Très en colère, elle rappelle que les Américains n'ont exigé aucune garantie de protection des femmes, ni même des civils, en signant leur accord de retrait avec les talibans. Ces insurgés qui contrôlent ou disputent à l'armée afghane plus de la moitié du territoire national, principalement des campagnes mais aussi des routes stratégiques, découpant l'Afghanistan en territoires isolés par la guerre. Ils ont assuré qu'ils respecteraient les droits accordés aux femmes "par la loi islamique", restant vagues sur le contenu.


Sous la loi des talibans, qu'adviendra-t-il des refuges que Mary a essaimés dans le pays. De ces femmes qu'elle a recueillies ? Déjà, certains ont été fermés dans des villes du Nord encerclées par les talibans. Plus de 180 jeunes gens instruits, journalistes, juges, militant.e.s des droits de l'homme, activistes ont été tué.e.s en un an, dans des assassinats ciblés attribués aux talibans, comme autant d'avertissements. "Pourquoi la communauté internationale ne dit-elle rien ? s'insurge Mary Akami. C'est difficile pour nous de décrocher un visa, mais les talibans et les vieux chefs de guerre, eux, vont et viennent comme ils veulent".
Travailler pour les droits des femmes
Ces dernières années, les femmes afghanes avaient pourtant bel et bien conquis quelques droits, celui de travailler, notamment. Mina Rezaé avait ainsi ouvert, à Kaboul, le "Café simple", un lieu d'échange pour les étudiants, les artistes et les intellectuels, mais également une manière de se battre pour ses droits et ceux de toutes les femmes. Pour elle aussi, la vie pourrait radicalement changer avec le retour des talibans. Voici un reportage sur Mina Rezaé, signé Mortaza Behboudi pour la rédaction de TV5MONDE :

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Lire aussi dans Terriennes :

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► En Afghanistan, l’ex-journaliste Mina Mangal assassinée, les droits des femmes visés
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► Afghanistan : le combat permanent pour les droits des femmes d'une patronne de café
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https://information.tv5monde.com/terriennes/afghanistan-privees-d-aides-internationales-les-femmes-souffrent-du-retrait-des-troupes

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Au Sénégal, la surfeuse Khadjou Sambe défie les vagues du sexisme , femmes, feminisme,

4 Août 2021, 00:15am

Publié par hugo

Au Sénégal, la surfeuse Khadjou Sambe défie les vagues du sexisme
Khadjou Sambe est la première surfeuse professionnelle du Sénégal et la seule Sénégalaise à participer à la <a href="https://www.worldsurfleague.com/events?month=august&year=2021"><em>World Surf League</em></a>. 
Khadjou Sambe est la première surfeuse professionnelle du Sénégal et la seule Sénégalaise à participer à la World Surf League. 
©Thomas Morel-Fort
29 JUIL 2021
 Mise à jour 29.07.2021 à 08:44 par 
TerriennesLouise Pluyaud
A 26 ans, la première surfeuse professionnelle du Sénégal, Khadijatou "Khadjou" Sambe compte bien en découdre avec les vagues. Cette pionnière du surf féminin en Afrique impose son style et sa détermination dans une société patriarcale où la femme est souvent reléguée au second plan. Son ambition : former avec le soutien de l’ONG Black Girls Surf les futures générations de surfeuses sénégalaises et ouvrir la voie aux jeunes filles noires pour plus de diversité dans ce sport de glisse. Rencontre.

"Un, deux. Trois, quatre. Un, deux. Trois, quatre." Sur la plage BCAO à Yoff, dans la région de Dakar, un groupe de jeunes filles au corps athlétique répète une série de mouvements physiques sur la voix saccadée de leur entraîneuse, Khadjou Sambe. Comme chaque après-midi, une fois l’école terminée, elles viennent troquer leurs habits d’écolières pour une combinaison nautique. "Elles sont toujours à l’heure, avec un sourire immense sur leur visage dès qu’elles savent qu’elles vont pouvoir surfer si les vagues le permettent", partage Khadjou, fondatrice en 2019 de la première école de surf pour filles du Sénégal. Une antenne de Black Girls Surf, un programme sportif créé par la surfeuse américaine Rhonda Harper, qui milite pour que les femmes noires soient mieux représentées dans le surf de compétition.


Grâce à Black Girls Surf, Khadjou a fait l’acquisition d’une cabane sur la plage afin d’y entreposer tout le matériel nautique. "Avec le temps, l’endroit est devenu le rendez-vous de tous les jeunes surfeurs. On y boit le thé à la menthe et le café Touba. L’ambiance est très familiale", décrit Souleiman Bâ, un peintre de 60 ans, qui a donné un coup de pinceau à l’école en égayant ses murs de fresques colorées.

"We are Black Girls Surf !"
L’entraînement touche à sa fin. Les surfeuses se regroupent en formant un cercle, rejointes par Khadjou. Toutes rassemblent leurs mains au milieu, avant de les élever vers le ciel, scandant à l’unisson leur cri du coeur : "We are Black Girls Surf !" Puis, le petit groupe se disperse. Retour à la cabane pour aller chercher les planches. "Les vagues sont un peu plates, mais on devrait réussir à faire quelques manoeuvres", anticipe Khady, 13 ans, les mains tatouées de henné et un hijab noir recouvrant ses cheveux.

Les bruits des calaos sont tout à coup interrompus par l’appel à la prière lancé par le muezzin de la mosquée. Sur la plage, des hommes aux muscles saillants font leur jogging, d’autres jouent au foot, tandis que des femmes en robes longues s’occupent de leurs enfants sous des parasols en paille. Le goût salé des embruns se mélange à l’odeur des sardines grillées que vendent des marchandes ambulantes. Les apprenties surfeuses, planche sous le bras, fendent alors la foule qui les regarde avec curiosité. A l’horizon, trois surfeurs chevauchent déjà les vagues. Khadjou siffle le début de la session. L’une après l’autre, les filles se jettent à l’eau.

Soukeye avec ses amies et élèves de l'école Black Girls Surf. Les filles découvrent leurs nouvelles planches, financées et envoyées depuis les Etats-Unis par Rhonda Harper.
Soukeye avec ses amies et élèves de l'école Black Girls Surf. Les filles découvrent leurs nouvelles planches, financées et envoyées depuis les Etats-Unis par Rhonda Harper.
©Thomas Morel-Fort
Libres dans l'eau
"Même quand la session se termine, les filles continuent de surfer. Elles ne sont jamais fatiguées", insiste leur entraîneuse et mentor. "Dans l’eau, je me sens libre. J’oublie tous mes problèmes", confie Soukeye, 14 ans. L’adolescente est plusieurs fois tombée de sa planche, "mais Khadjou m’a appris à ne pas abandonner et me relever à chaque fois". Pour s’imposer elle-même sur les vagues, il en aura fallu de la détermination à cette pionnière du surf féminin au Sénégal.

A force, j’ai commencé à me demander : "Où sont les filles ?" Il n’y avait aussi que des Blancs.

Khadjou Sambe
Khadjou Sambe a grandi dans un village de pêcheurs, Xataxely, dans la région de Dakar. Situé en bord de mer juste en face de l’île de Ngor, c’est un endroit prisé des touristes, pour la beauté de ses plages, et des surfeurs étrangers. "Plus jeune, je faisais du kayak ce qui me permettait de les observer de plus près. A force, j’ai commencé à me demander : 'Où sont les filles ?' Il n’y avait aussi que des Blancs."

Surfer, coûte que coûte
A l’âge de 13 ans, Khadjou Sambe demande à l’un de ses cousins de lui prêter une planche de surf avec un but en tête : "apprendre à surfer pour représenter son pays, représenter l’Afrique, le Sénégal, en tant que fille noire".

Ma mère me répétait que la place d’une fille n’est pas avec les garçons, mais à la cuisine.

Khadjou Sambe
Corsetée dans une société patriarcale et noyée sous le poids des traditions, Khadjou s’attire les foudres de son entourage. "Ma mère me répétait que la place d’une fille n’est pas avec les garçons, mais à la cuisine, raconte la sportive. Elle avait peur aussi qu’en les côtoyant, je tombe enceinte ou qu’il m’arrive quelque chose." Pendant deux ans, ses parents lui interdisent de pratiquer le surf. "Dès qu’ils partaient travailler, je sautais par la fenêtre et je courrais vers la plage me jeter à l’eau. Mais lorsque je me faisais attraper, je prenais des gifles." Sur terre comme sur mer, Khadjou a dû s’imposer. "Les surfeurs ne me prenaient pas au sérieux. Ils ne respectaient pas la priorité et taxaient mes vagues".

Khadjou avec sa mère, qui n'a jamais pratiqué de sport. Mais comme toutes les femmes du village de Xataxely, elle a appris à nager, puis est devenue plongeuse. <em>"Je peux tenir plusieurs minutes sous l'eau pour ramasser les coquillages que mon mari vend ensuite sur le marché"</em>, raconte-t-elle. Aujourd'hui, elle parle avec fierté de sa fille. <em>"Je craignais le qu'en-dira-t-on lorsque Khadjou a commencé à surfer. Ce n'était pas normal... Maintenant, je suis consciente de la voie qu'elle a ouverte à d'autres."</em> 
Khadjou avec sa mère, qui n'a jamais pratiqué de sport. Mais comme toutes les femmes du village de Xataxely, elle a appris à nager, puis est devenue plongeuse. "Je peux tenir plusieurs minutes sous l'eau pour ramasser les coquillages que mon mari vend ensuite sur le marché", raconte-t-elle. Aujourd'hui, elle parle avec fierté de sa fille. "Je craignais le qu'en-dira-t-on lorsque Khadjou a commencé à surfer. Ce n'était pas normal... Maintenant, je suis consciente de la voie qu'elle a ouverte à d'autres." 
©Thomas Morel-Fort
A force de persévérance et d’entraînement, la jeune surfeuse gagne le respect de la petite communauté de surfeurs sénégalais. D’autant plus depuis son voyage en Californie, aux Etats-Unis, où elle a pu améliorer son niveau et surfer les vagues mythiques de la côte Ouest grâce à son mentor, l’Américaine Rhonda Harper.

Une brève histoire du surf

Inconnu de beaucoup, la popularité du surf repose sur une histoire d’appropriation de la culture autochtone. Au 18e siècle, à Hawaï, les premières nations considérent ce sport comme partie intégrante de leur vie. Lorsque les colons débarquent à la fin du 19e siècle, ils interdisent le surf. Une manière pour eux d’effacer la culture autochtone hawaïenne et d’affirmer leur domination.

A la fin du 20e siècle, les colons commercialisent le surf comme une activité touristique afin d’encourager les Américains blancs à s’installer à Hawaï et stimuler l’économie des îles. Des variantes du surf existaient également au Pérou et en Afrique de l’Ouest - l’un des premiers récits de surf connu se déroule au Ghana dans les années 1640. Mais depuis son essor en Amérique, le surf est décrit dans les magazines, les films, etc. comme un sport de blancs. Les stéréotypes autour de l’image du surfeur et la ségrégation ont éloigné les personnes de couleur des plages et de l’eau pendant des décennies. Une vérité qui reste d’actualité aujourd’hui.
Pour plus de diversité et d’inclusion dans le surf
Canaliser Khadjou, "c’est comme essayer de maîtriser une tornade en mettant une corde autour d’elle pour la faire tomber. C’est une surfeuse tellement dynamique !", insiste son entraineuse Rhonda Harper qui, en 2018, repère la jeune surfeuse sur les réseaux sociaux et lui propose de la rejoindre aux Etats-Unis. "Je suis arrivée sans un sou en poche et sans parler un mot d’anglais", se souvient la Sénégalaise qui découvre avec émerveillement les célèbres plages de Malibu et d’Huntington Beach.

Dans l’océan Pacifique, Khadjou surfe aux côtés d’Américaines qui l’encouragent, malgré quelques idées reçues sur les Africains. "L’une d’elle m’a demandé si j’avais l’électricité et si je vivais dans une cabane en bois…, se souvient Khadjou, amusée. De manière générale, la plupart n’imaginaient pas que les filles noires en Afrique, d’autant plus dans des pays musulmans comme le Sénégal, avaient le droit de surfer." Si elle ne ressent pas le sexisme, Khadjou se confronte toutefois au racisme "de la part de surfeurs appartenant plutôt à l’ancienne génération". "Comme si le surf était un sport exclusivement réservé aux Blancs", s’indigne Rhonda Harper.

Je ne me voyais pas vraiment reflétée à travers les mannequins blanches, blondes, aux yeux bleus, des pubs de surf.

Rhonda Harper, fondatrice de l'ONG Black Girls Surf
Rhonda Harper, la mentore
Originaire de Kansas City, Missouri, Rhonda Harper découvre le surf à l’adolescence lorsque sa famille déménage en Californie. Attirée par l’océan, elle dévore les films des années 1960 comme Muscle Beach Party. "Il n’y avait pas beaucoup de personnages noirs dans ces films, mais celui-ci avait une scène avec Stevie Wonder, déjà une figure influente pour la communauté afro-américaine. Rien que de le voir apparaître à l’écran au milieu de tous ces acteurs blancs en maillot de bain m’a donné l’impression que moi aussi je pourrais participer au monde du surf. Rhonda se hisse alors sur les flots, non sans difficultés. Aujourd’hui âgée de 56 ans, elle se souvient qu’à 18 ans, en revenant d’une session surf avec son petit ami blanc de l’époque, avoir découvert Go Home N-word ("Rentre chez toi, espèce de n...) écrit sur sa voiture. Des mots tracés avec de la wax, la cire utilisée par les surfeurs pour protéger leur planche.

Rhonda n’est pas du genre à reculer. "Mon surnom, c’était Rocky. Tout ce que j’ai fait, c’est me battre." En 1998, elle crée la marque de sport Inkwell, adaptée aux surfeurs noirs. "Je ne me voyais pas vraiment reflétée à travers les mannequins blanches, blondes, aux yeux bleus, des pubs de surf. Je ne trouvais pas non plus de maillots de bain adaptées à mes formes. Et je n’ai vu personne se présenter pour changer ça, alors j’ai assumé ce rôle moi-même." En recherchant des égéries, elle ne trouve aucune fille noire. Pour les encourager à pratiquer le surf et s’imposer dans les compétitions internationales, Rhonda lance en 2014 l’ONG Black Girls Surf.

Issue de la communauté des Lébous, Khadjou Sambe a grandi à Dakar. Et bien qu'ayant un accès direct sur l'Atlantique et les points de surf du pays, la jeune sportive n'avait jamais vu une seule femme noire surfer avant qu'elle-même ne s'élance sur les flots.
Issue de la communauté des Lébous, Khadjou Sambe a grandi à Dakar. Et bien qu'ayant un accès direct sur l'Atlantique et les points de surf du pays, la jeune sportive n'avait jamais vu une seule femme noire surfer avant qu'elle-même ne s'élance sur les flots.
©Thomas Morel-Fort
Khadjou, source d'inspiration à son tour
L’école Black Girls Surf de Dakar est la première que Rhonda Harper fonde, il y a trois ans, grâce à ses économies et des donateurs privés dont la World Surf League (WSL), la ligue mondiale de surf. Depuis, l’Américaine en a ouvert une dizaine d’autres : en Sierra Leone, au Nigéria, au Kenya, en Jamaïque… Une nouvelle vient d’ouvrir au Cap, en Afrique du Sud, où Rhonda et Khadjou se sont rendues en mai 2021 pour donner des cours à une soixantaine de jeunes filles des towhnships. "Elles résident à quelques kilomètres des côtes. Pourtant, aucune n’avait vu la mer…", déplore Rhonda. Confrontées à la pauvreté, la drogue, la violence, etc. "Ces filles doivent négocier leur corps pour aider leur famille. Elles n’ont pas le temps de s’amuser."

Parce qu’elle leur ressemble, Khadjou fait figure de "role model". Les filles peuvent s’identifier à elle, s’imaginer un autre avenir, et tracer leur voie.

Rhonda Harper
Durant plusieurs semaines, les deux surfeuses professionnelles leur ont donc appris à nager, et à voler sur l’eau, en équilibre sur une planche. Des compétitions ont également été organisées avec des petites sommes d’argent à la clé. "L’une des filles voulait absolument gagner", se souvient Rhonda, encore émue des paroles de son élève : "Parce que si je gagne 5 rands (0,29 euros), je pourrai acheter un morceau de pain pour ma mère. Elle n’a pas mangé depuis deux jours."

Au-delà de l’enjeu sportif, le surf participe au développement personnel. "Ces adolescentes pensent qu’elles n’ont aucune issue, regrette Rhonda. Parce qu’elle leur ressemble, Khadjou fait figure de 'role model'. Les filles peuvent s’identifier à elle, s’imaginer un autre avenir, et tracer leur voie." La pionnière du surf féminin au Sénégal compte d’ailleurs bien représenter son pays aux Jeux olympiques 2024. Même si la Fédération sénégalaise de surf soutient davantage les hommes, dont Cherif Fall, le numéro 1, en organisant principalement des compétitions masculines, les obstacles ne sont pas insurmontables.

Soukeye, 14 ans, pendant son entraînement de surf. Malgré des conditions météorologiques peu clémentes et des vagues plates, la jeune fille parvient à se mettre plusieurs fois debout sur sa planche. <em>"Il reste encore du travail mais sa motivation est déjà grande pour devenir la prochaine championne de surf du Sénégal"</em>, insiste Khadjou. 
Soukeye, 14 ans, pendant son entraînement de surf. Malgré des conditions météorologiques peu clémentes et des vagues plates, la jeune fille parvient à se mettre plusieurs fois debout sur sa planche. "Il reste encore du travail mais sa motivation est déjà grande pour devenir la prochaine championne de surf du Sénégal", insiste Khadjou. 
© Thomas Morel-Fort
Cet été, cinq Sénégalaises partent pour l’Afrique du Sud où Black Girls Surf a organisé une compétition panafricaine. "C’est la première fois que je vais voyager et prendre l’avion, s’enthousiasme Soukeye. Au début, mes parents ont voulu m’empêcher de surfer. La plupart de mes copines ont arrêté, on les a mariées. Certaines ont des enfants. Mais j’ai tenu tête et désormais mes parents m’encouragent. Ma mère est fière, elle voit toute la discipline que ce sport demande et les opportunités qu’il offre."

La vague du changement est bel et bien à flot.

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CHOQUE  PAR LES FEMMES  QU  ILS VEULENT DES HOMMES PLUS GRAND  QU ELLES , societe

3 Août 2021, 16:32pm

Publié par hugo

CHOQUE  PAR LES FEMMES  QU  ILS VEULENT DES HOMMES PLUS GRAND  QU ELLES 

CHOQUE  PAR LES FEMMES  QU  ILS VEULENT DS HOMMES PLUS GRAND  QU ELLES CAR  on  peut  etre  petit par l ataille et  grand  par l esprit , 
celui qui meprise  le peuple celui qui prend l autre  pour un 0000     est petit  par l esprit , celiui  qui dirige  son pays par la violence 

SOPHIE   SCHOLL   ETAIT  GRAND  PAR LESPRIT CAR   se battre  pour la liberte et contre le  faschisme  !!
UN AUTRE  QUI A ETE  GRAND PAR L  ESPRIT C ETS  CARL  VON STAFFENBERG ,  il a mis une bombe  contre hitler , voir aussi  sa biographie voir  d ou vient  sa  famille etc  
FRANCOIS  MITTERRAND   par  son intelligence  et son  esprit  est  grand , sa  culture , son esprit  sa  facon   de  repondre  etc  
DE  GAULLE   EST  GRAND  PAR LESPRIT  , 
MELENCHON  EST  GRAND   AUSSI  PAR LESPRIT , 

GANDhI  EST  GRAND  PAR LESRIT  , 160 CM 
CES  FEMMES  QUI CHERCHENT  DES  HOMMES PLUS GRAND  QU ELLE sont  en manque de  confiance  en elle  ???  
JE  TROUVE  CES FEMMES  QUI CHERCHENT  DES  HOMMES PLUS GRAND QU ELLES JE  TROUVE CELA 0000  DE LEUR PART 
QUAND  ONA  UNE  HAUTE  IDEE DE L ETAT  ET DE SON PEUPLE  ET QUE ON A  UN RESPECT DE  SON PEUPLE ON  EST   HAUT  PAR L ESPRIT ; 

je laisse  aux gens de  réfléchir  sur leur réflexions sur  ce genre de  truc ,

je  vois bcp de  fiche de femmes  célibataire qui demande  des truc  exagères , des hommes  comme ci ou comme ca  ,  cela ne m étonne pas que  certaines  sont seule a  demander  a  chercher des truc impossible  , 

UNE  FOIS  a  st  malo j ai discuter avec uen femmes  qui etait ne  talon  qui ma dit  que pour  elel je n etait pas  assez  grand pour elle , je  rappele que elle etait en talon

JE NE  SUIS  NI  COYOYEN  ROMAIN NI CITOYEN  GREC MAIS  CITOYEN DU  MONDE  
CITATION DE  SOCRATE  
 

J AI  TROUVE UNE  TAILLE POUR  GANDHI  QUI EST DE  160  CM  

 

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Le ministre de l'Intérieur annonce de nouvelles mesures pour lutter contre les violences conjugales , femmes, feminisme,

3 Août 2021, 10:16am

Publié par hugo

 Le ministre de l'Intérieur annonce de nouvelles mesures pour lutter contre les violences conjugales
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Gérald Darmanin annonce de nouvelles mesures pour tenter d'endiguer les violences intraconjugales, alors que 102 femmes ont perdu la vie en 2020 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint.

Rassemblement à Bordeaux en mai 2021 devant le domicile de Chahinez, brûlée vive par son ex-conjoint.
Rassemblement à Bordeaux en mai 2021 devant le domicile de Chahinez, brûlée vive par son ex-conjoint.• Crédits : Thomas Coignac - Radio France
102 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint l'année dernière. Chiffre révélé par un rapport portant "sur les morts violentes au sein du couple" et publié aujourd'hui par le Ministère de l'Intérieur. Si ce bilan est le plus bas enregistré depuis de nombreuses années, le nombre de signalements de violences intrafamiliales est lui en nette augmentation : plus de 400 000 l’an dernier, soit 45 par heure. Interviewé par le Parisien, Gérald Darmanin fixe donc un nouvel objectif aux policiers et gendarmes : que le traitement des plaintes pour violences conjugales soit prioritaire partout en France. Le ministre annonce également une série de nouvelles mesures, notamment le traitement prioritaire des plaintes pour violences conjugales, un officier spécialisé dans ces violences dans chaque commissariat et chaque brigade de gendarmerie ou encore la fin des mains courantes. 

Les autres titres du journal
Plusieurs rave party organisées ce weekend à travers le pays, après un appel lancé sur les réseaux sociaux. En hommage à Steve Maia Caniço, du  nom de ce jeune homme décédé il y a un an à Nantes, tombé dans la Loire lors d'une intervention des forces de l'ordre en marge de fête de la musique. 3000 personnes se sont ainsi rassemblées en Isère, un millier de teuffeurs ont dansé jusqu'à dimanche après-midi en Normandie tandis qu'en Bretagne pas moins de 8 fêtes clandestines ont été recensées. Baptisées "Nuits des Meutes", ces soirées visent aussi à dénoncer "la répression policière et juridique permanente" dont ces fêtes clandestines font l'objet selon les organisateurs qui revendiquent la liberté de faire la fête sans contrainte.

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Réécouter "Nuit des Meutes" : le reportage à Château-Guibert, en Vendée, de Timour Ozturk.
1 MIN
"Nuit des Meutes" : le reportage à Château-Guibert, en Vendée, de Timour Ozturk.
Deux des principaux vaccins contre le Covid-19, le Moderna et Pfizer/BioNTech vont désormais couter plus cher aux Européens. Les laboratoires ont en effet augmenté leurs prix dans le cadre d'un accord récent passé avec l’Union Européenne. C’est une information du Financial Times qui a pu consulter ce contrat normalement confidentiel et parle d’une hausse d’un quart pour Pfizer et d’environ 10% pour Moderna.

A Tokyo, l’athlète biélorusse Krystsina Tsimanouskaia bénéficie désormais de la protection des autorités japonaises. Après avoir critiqué la semaine dernière les entraineurs de la fédération biélorusse, elle a été forcée de suspendre sa participation aux Jeux Olympiques et escortée dimanche à l'aéroport pour être renvoyée vers son pays.  Le Comité olympique est alors intervenu pour lui venir en aide, quatre pays européens lui ont offert protection et assistance. 


https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-8-h/journal-de-8h-du-lundi-02-aout-2021

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Survivre au sexisme ordinaire ,femmes, feminisme,

3 Août 2021, 07:28am

Publié par hugo

 Survivre au sexisme ordinaire
Collectif (Auteur) Analyses et techniques de 18 féministes pour le mettre K.-O. Paru le 3 mars 2021 Etude (Poche) 5 1 avis  1 coup de cœur des libraires
Survivre au sexisme ordinaire
Résumé
Détails produits
Dans la rue, au travail, en famille... les femmes font fréquemment l'objet de remarques sexistes. Difficile parfois de comprendre d'où vient le malaise, encore plus de savoir le faire sentir à son interlocuteur ou d'avoir la repartie adéquate !Dix-huit personnalités féministes, venues d'horizons divers, s'emparent de ces "petites phrases" et proposent leur analyse ou leurs conseils pour se défendre, répliquer et lutter ainsi avec impertinence contre le sexisme ordinaire.Sommaire- C'est un truc de fille, par Eve Cambreleng-... Voir la suite

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A mettre entre toutes les mains féminines
A partir de phrases que toutes les femmes entendent régulièrement ( On n'est pas femme avant d'être...

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CARACTÉRISTIQUES
Editeur
Librio
Date de parution
03/03/2021
Collection
Librio
Format
12cm x 20cm
Poids
0,0980kg
EAN
978-2290229903
Toutes les caractéristiques
Résumé
Conseils Fnac
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Caractéristiques
Survivre au sexisme ordinaire
Survivre au sexisme ordinaire

RÉSUMÉ
Dans la rue, au travail, en famille... les femmes font fréquemment l'objet de remarques sexistes. Difficile parfois de comprendre d'où vient le malaise, encore plus de savoir le faire sentir à son interlocuteur ou d'avoir la repartie adéquate !Dix-huit personnalités féministes, venues d'horizons divers, s'emparent de ces "petites phrases" et proposent leur analyse ou leurs conseils pour se défendre, répliquer et lutter ainsi avec impertinence contre le sexisme ordinaire.Sommaire- C'est un truc de fille, par Eve Cambreleng- Hé, mademoiselle !, par Alizée Vincent- T'as des poils, c'est sale !, par Klaire fait Grr- T'as tes règles ou quoi ?, par Élise Thiébaut- Fais pas ta prude !, par Lauren Malka- Laissez-moi vous aider à porter vos affaires, par Marie Kirschen- Attends, je vais t'expliquer..., par Pauline Harmange- Mal-baisée !, par Ovidie- Tu dois être une panthère au lit !, par Kiyémis- Vous, c'est sûr, vous avez l'instinct maternel, par Amandine Dhée- On n'est pas vraiment femme avant d'être mère, par Fiona Schmidt- Tu connais la différence entre une femme et..., par Camille et Justine- Hystérique !, par Mathilde Larrère- On ne peut plus prendre l'ascenseur avec une femme, par Valérie Rey-Robert- Féminazies !, par Paul B. Preciado- Mais qu'est-ce qu'elles veulent, à la fin ?, par Marie Sauvion- Entre elles, les femmes sont toutes des garces, par Rebecca Amsellem- On sait qui porte la culotte, par Élodie Shanta.


https://livre.fnac.com/a15251183/Collectif-Survivre-au-sexisme-ordinaire#int=S:Suggestion|FA:LIV|1|15251183|BL3|L1

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En finir avec les violences sexistes et sexuelles - Manuel d'action , femmes,

3 Août 2021, 07:23am

Publié par hugo

 En finir avec les violences sexistes et sexuelles - Manuel d'action
Caroline de Haas (Auteur) Paru le 4 mars 2021 Essai (broché) 4,5 10 avis 
En finir avec les violences sexistes et sexuelles - Manuel d'action
Résumé
Détails produits
En France, 250 femmes sont violées chaque jour. 32 % ont été victimes de harcèlement sexuel au travail. 1,2 million sont la cible d'injures sexistes chaque année. 6,7 millions de personnes ont subi l'inceste.
Ces violences que subissent les femmes et les enfants en France et dans le monde ne sont pas une fatalité. Ce livre est un manuel d'action. Il donne à chacune et à chacun des outils pour que les violences sexistes et sexuelles s'arrêtent. Pour de bon. Tout simplement. Est-ce une utopie ? Non.
Chacune et chacun d... Voir la suite

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Caractéristiques
En finir avec les violences sexistes et sexuelles - Manuel d'action
En finir avec les violences sexistes et sexuelles - Manuel...

RÉSUMÉ
En France, 250 femmes sont violées chaque jour. 32 % ont été victimes de harcèlement sexuel au travail. 1,2 million sont la cible d'injures sexistes chaque année. 6,7 millions de personnes ont subi l'inceste.
Ces violences que subissent les femmes et les enfants en France et dans le monde ne sont pas une fatalité. Ce livre est un manuel d'action. Il donne à chacune et à chacun des outils pour que les violences sexistes et sexuelles s'arrêtent. Pour de bon. Tout simplement. Est-ce une utopie ? Non.
Chacune et chacun d'entre nous a un immense pouvoir : celui de parler, de convaincre et d'intervenir pour faire cesser les violences. Et si nous sommes des milliers, voire des centaines de milliers à agir, nous pouvons les faire reculer.
Ce superpouvoir, pour être activé, nécessite de connaître la réalité des violences (les chiffres, les définitions...), de comprendre les mécanismes et de disposer de techniques et d'outils pour agir dans nos familles, notre entourage, au travail, dans la rue.
Identifier, comprendre, agir : trois étapes pour changer le monde.
Avec pédagogie et humour, Caroline de Haas propose des outils clés en main, accessibles à toutes et tous.


https://livre.fnac.com/a15602802/Caroline-de-Haas-En-finir-avec-les-violences-sexistes-et-sexuelles-Manuel-d-action

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Avec “Féminisme washing”, Léa Lejeune dénonce la récupération du combat féministe par les marques, femmes, feminisme,

3 Août 2021, 07:20am

Publié par hugo

 
5 MIN

Avec “Féminisme washing”, Léa Lejeune dénonce la récupération du combat féministe par les marques
par Margot Cherrid

Publié le 4 mars 2021 à 0h00
Mis à jour le 18 mars 2021 à 19h19


Capture d'écran

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Dans son premier essai, Léa Lejeune analyse les ressorts et objectifs du féminisme washing. La journaliste dévoile la réalité cachée derrière les publicités séduisantes, les discours antisexistes de certaines entreprises et la vente d’objets associés à la lutte pour l’égalité femmes-hommes. Interview.

Un t-shirt à slogan émancipateur, un objet de déco à l’effigie d’une femme puissante ou même des baskets repérées dans un spot publicitaire qui démonte les stéréotypes de genre: qui n’a jamais eu envie de casser sa tirelire pour afficher fièrement son féminisme? Il y a quelques années, c’est pour une sculpture représentant Frida Kahlo que Léa Lejeune craque. Rapidement, la journaliste économique et présidente de l’association Prenons la Une tombe de haut. Elle comprend que la Fridamania a fait subir un “relooking esthétique, raciste et validiste” à l’artiste mexicaine. Sa peau est blanchie et sa pilosité atténuée pour rendre son physique plus bankable. Pour le féminisme, on repassera. “À ce moment-là je me suis dit ok, si moi aussi je me fais avoir, ça veut dire que les entreprises rivalisent d’imagination pour nous convaincre d’acheter ces objets, se souvient la trentenaire. Je voyais que depuis des années, les idées féministes se diffusaient dans la société et je constatais une certaine réappropriation par le marketing, par les marques. Je me suis dit qu’il était temps d’aller chercher l’information à la source.”

Dans Féminisme washing (Éd. Seuil), en librairies le 4 mars, Léa Lejeune enquête donc sur cet “ensemble de pratiques marketing, de stratégies de communication et des ressources humaines qui vise à faire croire qu’une entreprise est féministe pour gagner des clientes ou attirer des candidates à des postes alors que l’entreprise en question n’agit pas réellement pour l’égalité”. L’autrice souhaite toucher un public double. D’abord, “les militantes féministes, les jeunes femmes, les consommatrices, pour les aiguiller dans leur manière de consommer et les aider à repérer les entreprises qui développent des discours fallacieux pour les pousser à l’achat” puis “les décideurs, les personnes en charge des ressources humaines et du marketing” qui se vantent de favoriser l’égalité femmes-hommes. Nous avons posé quelques questions à celle dont le travail vous fera repenser vos habitudes de consommation.

 

D’après toi, le féminisme fait vendre aujourd’hui? 

Je pense que le féminisme marketing fait vendre parce que les valeurs et les combats qui sont portés par le mouvement sont simplifiés à l’extrême et cachés derrière des valeurs d’empowerment, de girl power, de féminisme pop avec une tonalité colorée qui fait beaucoup moins peur. Il est difficile de trouver des chiffres qui prouvent réellement qu’utiliser un marketing féministe a un impact sur les ventes. Les entreprises sont très discrètes là-dessus. Par contre, ce qu’on sait, c’est que certaines marques comme Dove produisent des publicités féministes depuis 2004 et ont choisi de continuer dans cette voie. On se dit qu’une entreprise comme celle-ci aurait changé de stratégie il y a longtemps si ce discours ne lui rapportait pas d’argent. Toutes les marques de protections hygiéniques surfent aussi sur le féminisme en montrant des femmes fortes qui font du sport par exemple. C’est un indice qui nous permet de supposer qu’une approche féministe permet de vendre plus. 

Chez Cheek, on a notamment salué en 2018 la représentation de sang rouge pour la première fois dans une publicité pour serviettes hygiéniques. On n’aurait pas dû?

C’est tout le principe du féminisme washing: c’est à double facette. D’une part, ces représentations sont une bonne chose car elles proposent des images moins stéréotypées des femmes et leur permettent de se reconnaître dans la publicité, ce qui n’était pas le cas avant. Et d’un autre côté, je pense qu’on s’est toutes fait avoir, dans le sens où l’on finit par oublier que l’objectif de tout ça est avant tout de nous faire consommer plus et de permettre aux entreprises de se renforcer par rapport à la concurrence.

Tu expliques dans ton essai que les publicités dites “féministes” créent de nouvelles insécurités. Lesquelles?

Les marques ont procédé à un glissement. Concernant les produits de beauté et de cosmétique par exemple, les entreprises organisaient auparavant leur stratégie publicitaire autour de l’idée qu’une femme devait être belle et tirée à quatre épingles. Aujourd’hui, les femmes n’achètent pas simplement des produits cosmétiques pour correspondre à des idéaux de beauté, mais pour correspondre à des idéaux de femme forte, indépendante, qui gagne sa vie, qui a du caractère. Les publicités ont fini par nous faire croire qu’en achetant un produit, on achetait tout ce package-là, qui comprend la confiance en soi. 

C’est une manière de dépolitiser la lutte féministe?

Ça devient individuel, ça retourne le problème vers soi. On se dit “On doit faire ceci ou cela pour correspondre aux idéaux de la société, pour avoir davantage confiance en soi”. Sauf que le féminisme, c’est avant tout un combat collectif pour l’égalité des droits. Si les femmes n’ont pas confiance en elles, ce n’est pas parce qu’elles ne détiennent pas tel ou tel produit. C’est toute la manière dont le patriarcat est construit qui renforce, notamment, notre syndrome de l’imposteur.

Dans ton essai, au-delà de la publicité, tu t’attaques directement au fonctionnement des entreprises qui prétendent défendre une certaine égalité femmes-hommes. Tu as un exemple particulièrement parlant du féminisme washing des entreprises?

Je choisirais l’utilisation du féminisme par McDonald’s. Le 8 mars 2018, dans la petite ville de Lynwood, en Californie, un McDonald’s a choisi de renverser le M de “McDonald’s” pour en faire un W pour “women”. L’info a été reprise un peu partout et la directrice mondiale de la diversité de McDo a publié un communiqué affirmant que la chaîne de restauration cherchait à célébrer les femmes partout dans le monde. En fait, tout ça, c’est des belles paroles. McDonald’s a été pointé du doigt par une coalition internationale de syndicats pour son manque de réaction face au harcèlement sexuel, aux commentaires vulgaires ou agressions physiques dans ses restaurants. Mon enquête ainsi que celle de Mediapart confirment les cas de harcèlement sexuel et révèlent des cas d’agressions sexuelles dans les McDo français. La maison mère de McDonald’s réagit assez peu et se dédouane de ses responsabilités, étant donné que la chaîne fonctionne avec un système de restaurants franchisés. Les écarts de salaire entre hommes et femmes sont également importants. Ça montre bien que l’on est dans la façade et pas encore dans une volonté générale de lutte contre les discriminations sexistes et salariales dans l’entreprise.

Comment envisages-tu le futur? Réconcilier féminisme et capitalisme, c’est possible selon toi? 

Je pense qu’il est impossible de réconcilier féminisme et libéralisme. Il faut absolument un capitalisme régulé, qui met l’humain au centre, pour réconcilier l’entreprise avec les droits des femmes. À l’heure actuelle, ça part dans tous les sens. Il y a des choses positives et des choses négatives. Mais par une prise de conscience des marques soutenue par un activisme militant sur les réseaux sociaux et en dehors, je pense qu’on peut espérer que les entreprises se mettent à bouger et faire en sorte que les marques qui utilisent le féminisme comme valeur cherchent à entrer en adéquation avec les idées qu’elles mettent en avant dans leur communication. 

Propos recueillis par Margot Cherrid 


 https://www.lesinrocks.com/cheek/lea-lejeune-feminisme-washing-1211-04-03-2021/

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Féminisme Washing , femmes, feminisme, livres feministes

3 Août 2021, 07:16am

Publié par hugo

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VISUEL HD
Féminisme Washing
Quand les entreprises récupèrent la cause des femmes
Léa Lejeune
Qu’y a-t-il de commun entre un T-shirt Dior à message féministe et une Barbie à l’effigie de Frida Kahlo ? Entre une pub pour du gel douche Dove ou des serviettes hygiéniques Always ? Entre deux multinationales qui affirment donner leur chance aux femmes dans leurs communiqués …alors qu’elles sont poursuivies aux prud’hommes pour discriminations sexistes ? Tous pratiquent le « féminisme washing », ou son pendant publicitaire le « femvertising », et repeignent les marques aux couleurs du féminisme, sans questionner leurs engagements réels pour les femmes.

Grâce à une enquête journalistique fouillée qui confronte les usages militants aux productions et ressources humaines des entreprises, Léa Lejeune démontre comment elles cherchent à séduire – parfois à berner – la nouvelle génération féministe. Elle s’appuie sur des exemples concrets et sur la vulgarisation de travaux de recherche en économie. Et conclut son livre en donnant des pistes pour les femmes engagées qui souhaitent s’affranchir des discours mercantiles. Et des pistes pour les entreprises qui veulent corriger leurs mauvaises habitudes ?

Léa Lejeune, 34 ans, est journaliste économique à Challenges. Elle préside l’association Prenons la une pour une meilleure représentation des femmes dans les médias.


https://www.seuil.com/ouvrage/feminisme-washing-lea-lejeune/9782021467208

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Travail : 10 conseils pour se protéger en cas de contentieux , articles femmes hommes, emplois, droits

2 Août 2021, 03:00am

Publié par hugo

 Travail : 10 conseils pour se protéger en cas de contentieuxPublié le 5 mars 2021 à 17h47Travail : 10 conseils pour se protéger en cas de contentieux  
Travail : 10 conseils pour se protéger en cas de contentieux © Maskot / Getty Images
SAUVEGARDÉ  
Élise Fabing, avocate en droit du travail qui aide les salariés sur les comptes @BalanceTonAgency et @BalanceTaStartup, a listé quelques conseils pour faire face à des situations de violences dans le monde professionnel.  

1. Gardez des traces écrites

Que vous soyez épanouie ou non au sein de votre société, Élise Fabing conseille toujours de « susciter l’écrit ». Cela vous permettra, en cas de contentieux, de posséder des éléments susceptibles d’être produits dans le cadre d’une négociation ou d’un contentieux. « Prenez l’habitude de formaliser vos discussions orales par écrit notamment lorsqu’il s’agit : de discuter d’une évaluation annuelle ; de poser vos vacances ; de pointer du doigt un problème au sein de la société ou d’exprimer votre ressenti par rapport à votre charge de travail par exemple », explique l’avocate.

Lire aussi >> Élise Fabing, l’avocate féministe qui aide les salariés sur Instagram

2. Transférez des éléments clés sur votre boîte mail personnelle

Prenez aussi l’habitude de transférer sur votre boîte mail personnelle certains documents clés vous concernant, tels que vos évaluations annuelles, tout document relatif à l’attribution de prime ou d’augmentation, ou d’éventuelles alertes que vous auriez faites à votre employeur. Ces éléments pourront toujours vous servir et vous permettre en cas de licenciement de conserver des preuves de certains échanges. « Trop souvent, j’accompagne des salariés qui n’ont pas pris cette habitude. Ils se retrouvent du jour au lendemain sans accès à leur boîte mail professionnelle, car il est possible que vous soyez dispensé d’activité ou mis à pied dans le cadre d’une procédure de licenciement que vous n’auriez pas anticipée », déplore l’avocate.

3. Prenez connaissance de vos droits

Trop peu de salariés sont au courant de leurs droits, ce qui peut avoir des conséquences dommageables sur leur carrière. Le Code du travail n’est certes pas très digeste, mais il est possible de se renseigner par d’autres biais et d’élargir son savoir facilement. Vous pouvez obtenir des réponses à vos questions en lisant votre contrat de travail, votre convention collective ou encore le règlement intérieur applicable au sein de votre société. Certains sites internet sont parfois utiles et accessibles facilement comme le site du service public, ou le site code.travail.gouv.fr qui reprennent clairement un bon nombre d’éléments clés en matière de droit du travail.

Il est également possible d’adresser vos questions directement à l’inspection du travail ou encore de s’inscrire auprès de votre mairie pour bénéficier d’une consultation gratuite avec un avocat. De nombreux avocats proposent également des premiers rendez-vous gratuits, ce qui peut vous permettre d’obtenir des réponses à vos questions. « Comme je le dis souvent, le savoir c’est le pouvoir ! », résume Élise Fabing.

« PRENEZ L’HABITUDE DE FORMALISER VOS DISCUSSIONS ORALES PAR ÉCRIT »

4. Alertez

En cas de difficulté rencontrée sur votre lieu de travail, il faut alerter et attirer l’attention sur votre situation. Vous pouvez alerter votre supérieur par écrit par exemple, ou doubler une conversation orale d’un écrit. Si vous souhaitez privilégier la discrétion, vous pouvez également saisir par écrit un délégué du personnel, l’inspection du travail ou encore la médecine du travail. Ces tiers pourront vous être d’une grande aide pour vous conseiller et vous accompagner. Il ne faut pas rester seule dans une situation de détresse, n’hésitez pas à vous entourer de professionnels.

5. Sollicitez la reconnaissance d’une maladie d’origine professionnelle

Il peut arriver que votre travail ait des conséquences dramatiques sur votre santé, notamment en cas de burn out ou de syndrome dépressif réactionnel. Dans ce cas, il est possible d’envisager, en accord avec votre médecin et s’il estime que c’est médicalement justifié, une démarche auprès de la sécurité sociale afin de voir reconnaître votre maladie comme d’origine professionnelle.

Ce processus est long car il nécessite une enquête, mais il peut être utile : d’une part, il permet au salarié d’être mieux indemnisé dans le cadre de son arrêt de travail et d’autre part, il permet d’ajouter une corde à son arc en cas de contentieux avec son employeur. En cas d’arrêt maladie d’origine professionnelle, le licenciement n’est possible qu’en cas de faute grave ou de motif étranger à votre maladie. Si le juge considérait que les motifs de votre licenciement n’étaient pas justifiés, cela pourrait entraîner la nullité de votre licenciement, avec un régime indemnitaire qui vous serait plus favorable.

IL NE FAUT PAS RESTER SEULE DANS UNE SITUATION DE DÉTRESSE, N’HÉSITEZ PAS À VOUS ENTOURER DE PROFESSIONNELS

6. En cas d’entretien préalable, faites-vous accompagner

L’entretien préalable au licenciement est un évènement extrêmement stressant pour les salariés. « Cette étape est néanmoins très importante, raison pour laquelle je conseille à tous mes clients de s’y rendre », confie l’avocate. Afin d’aborder ce moment compliqué avec plus de sérénité, le salarié ne doit pas hésiter à s’y rendre accompagné par un salarié de l’entreprise s’il y a un CSE ou par un conseiller du salarié. Être accompagné a l’avantage, d’une part, de rassurer le salarié et, d’autre part, d’effectuer un entretien devant un témoin qui consignera vos réponses par écrit et agira comme un modérateur. Le compte-rendu de l’entretien préalable sera un élément important en cas de contentieux.

7. Demandez une précision de motifs en cas de licenciement

Bien souvent, les lettres de licenciements peuvent apparaître imprécises : les faits ne sont pas datés ou demeurent flous. Le salarié est en droit de demander des précisions dans les quinze jours suivant la réception de la lettre de licenciement. « Très souvent, je conseille aux salariés d’effectuer une telle demande. C’est important de connaître les raisons précises de son licenciement, notamment si vous l’estimez injustifié », précise-t-elle.

8. Abandonnez votre syndrome de la bonne élève

Ce syndrome est parfaitement destructeur puisqu’il consiste à toujours faire plus pour satisfaire les autres au risque de se fragiliser soi-même. « Je me retrouve souvent face à des salariés qui, par crainte de dire non ou de ne pas contenter autrui, accepte de travailler dans des conditions dommageables pour leur santé », regrette Élise Fabing. L’accumulation de fatigue, de stress et d’altruisme met bien souvent en danger ces salariés, qui se retrouvent du jour au lendemain, très malades et contraints de s’arrêter. Il faut donc apprendre à détecter les signaux et se prémunir d’un tel syndrome afin de vivre plus sereinement sa vie professionnelle.

« JE ME RETROUVE SOUVENT FACE À DES SALARIÉS QUI, PAR CRAINTE DE DIRE NON OU DE NE PAS CONTENTER AUTRUI, ACCEPTE DE TRAVAILLER DANS DES CONDITIONS DOMMAGEABLES POUR LEUR SANTÉ »

9. Faites une pause si nécessaire

« Les salariés arrivent souvent dans mon cabinet complètement perdus, exténués, à bout de forces. Dans ces cas-là, et afin d’éviter de prendre des décisions trop hâtives, je leur propose d’aller consulter leur médecin », explique l’avocate. « En cas de symptômes liés à un stress aigu, votre médecin pourra prendre la décision de vous placer en arrêt maladie. Cela a l’avantage de faire redescendre la pression, de se soigner et de prendre du recul. » Il ne faut donc pas hésiter à se diriger vers un professionnel de la santé lorsque l’on se sent à bout de forces. Quelques jours d’arrêt peuvent suffire à aider le salarié à se stabiliser et à entrevoir une solution.

Lire aussi >> C'est mon histoire : « Mon burn-out m'a libérée »

10. Ayez des activités pour vous en dehors du travail

Le travail est un monde passionnant mais aussi extrêmement énergivore et stressant. Ne vous oubliez pas et pensez à développer des activités rien que pour vous, en dehors de votre travail. Pour rappel, l’amplitude horaire maximale prévue par le Code du travail est de 13 heures et le repos journalier minimum est de 11 heures. « Prenez soin de vous, c’est absolument nécessaire », conclut Élise Fabing.


https://www.elle.fr/Elle-Active/Actualites/Travail-10-conseils-pour-se-proteger-en-cas-de-contentieux-3916616#bmid-4146724

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HARCÈLEMENT : LE CALVAIRE DES FEMMES DANS LES MULTINATIONALES

2 Août 2021, 02:56am

Publié par hugo

 #Harcèlement #Entreprises #Femmes
HARCÈLEMENT : LE CALVAIRE DES FEMMES DANS LES MULTINATIONALES
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"Selon l’Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail, les conséquences de ces violences sont multiples : insomnies, modifications du poids, migraines, nausées, fatigue, problèmes sexuels, tentatives de suicide. Sans compter tout l’impact que ces violences peuvent avoir sur la vie professionnelle et privée. En France, 1 femme sur 3 a été harcelée ou agressée sexuellement sur son lieu de travail. 70% des victimes n’en parlent pas, et vivent avec, par peur de “casser l’ambiance”, des répercussions pour elles et leur carrière, de ne pas être crues."

Pour aller plus loin : 

Le rapport Vigilance 0 de Action Aid : https://soutenir.actionaid.fr/static/...

Documentaire Infrarouge "Harcèlement sexuel au travail, l’affaire de tous” (2017) :  https://www.youtube.com/watch?v=pevPV... 

Enquête sur le harcèlement sexuel au travail réalisée par l’Ifop (en 2014) pour le compte du défenseur des droits : https://www.defenseurdesdroits.fr/sit...

https://www.nouvelobs.com/societe/202...

Comment se protéger ? https://www.elle.fr/Elle-Active/Actua...

Pour agir 

Interpeller par mail les multinationales avec Action Aod : https://soutenir.actionaid.fr/vigilan...

Soutenir l’AVFT (Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail ) : https://www.avft.org/simpliquer/

S’engager avec le collectif Nous Toutes : https://www.noustoutes.org/sengager/

Plan de relance féministe Oxfam : https://www.oxfamfrance.org/inegalite...

Journaliste : Paloma Moritz
Montage : Léna Marie Sainte
Images : Arthur Frainet
Graphisme : Adrien Colrat
Réseaux Sociaux : Maxime Hector
Production : Thomas Bornot
Direction des programmes : Mathias Enthoven

Le site : https://www.blast-info.fr/
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https://www.youtube.com/watch?v=BB4zTAmMik0

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