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Le blog de hugo,

Les Mères montent au front pour un monde plus vert et plus égalitaire

21 Août 2020, 22:48pm

Publié par hugo

 
Les Mères montent au front pour un monde plus vert et plus égalitaire
Les Mères montent au front pour un monde plus vert et plus égalitaire
Les Mères montent au front pour un monde plus vert et plus égalitaire - © Vesnaandjic - Getty Images
 
 Publié le lundi 17 août 2020 - Mis à jour le mercredi 19 août 2020 à 09h04
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Elles sont mères, grands-mères, jeunes femmes. Elles n’en peuvent plus du système capitaliste, patriarcale et destructeur de l’environnement. "Ça suffit", clament-elles de Montréal à Bruxelles. Nous avons rencontré Caroline Lesire, initiatrice de la branche belge du mouvement Mères au front.

Pendant des mois, les jeunes de Youth for climate ont marché aux quatre coins du monde pour le climat, c’est maintenant au tour des mères de faire entendre leur voix. Créé à l’aube du confinement, le collectif Mères au front rêve d’un monde d’après plus juste, plus écologique, plus social. A sa base, des femmes, des mères, des grands-mères qui en ont marre et qui le font savoir.


La transition comme solution
C'est au Québec que tout a commencé sous l'impulsion de l’autrice et éco-sociologue Laure Waridel. Dans son ouvrage intitulé "La transition, c'est maintenant", elle interroge les mécanismes pour mettre l’économie au service du bien commun.

On monte au front. On est en colère, on le dit "ça suffit"

Caroline Lesire, elle, a lancé la branche belge du mouvement, elle explique : "J’ai rencontré Laure l’année dernière, lors de journées émergences qu’on avait organisé au Québec [NDLR : Caroline Lesire a fondé Emergences avec son compagnon]. Elle est venue donner une conférence en février de cette année à Bruxelles où je lui ai fait rencontrer d’autres femmes. En rentrant, elle a lancé Les Mères au front au Québec et on a embrayé le pas en Belgique en mars."

Naissance en temps de pandémie
"On a commencé à se réunir puis, il y a eu le confinement." Un contexte de crise sanitaire qui, rappelons-le, a été gérée par de nombreuses femmes !

►►► A écouter : La crise sanitaire vue par les femmes: "En tête à tête", une série de podcasts des Grenades

Ça a vraiment du sens d'allier les causes. Il faut déconstruire tout ce que le patriarcat a créé comme problèmes

Par ailleurs, cette période douloureuse a mis en évidences toutes les failles du système. Les dysfonctionnements sociaux et écologiques ont été visibilisés. Les femmes ont été plus vulnérabilisées que jamais : la précarité a explosé, les violences conjugales ont augmenté, la charge mentale est devenue ingérable…

Pour envisager un demain viable, les Mères au front font converger les luttes et se positionnent autour de questions environnementales et féministes. "Ça a vraiment du sens d'allier les causes. Il faut déconstruire tout ce que le patriarcat a créé comme problèmes."

►►► A lire : Inégalités et violences, la face cachée du confinement

L’inclusivité pour lutter
"Nous somme un collectif d’inspiration écoféministe créé par des mères mais on s’adresse à toutes les personnes qui se sentent concernées par la vie sur terre. Il n'est pas nécessaire d’avoir des enfants pour en faire partie. On compte aussi des hommes alliés parmi nous", éclaire Caroline Lesire. Pas d'injonctions à la maternité, ou d'essentialisme qui sous-entendraient que seules les femmes peuvent prendre soin.

Ce qui lie les membres néanmoins, c’est la colère face aux enjeux écologiques et sociaux. "On monte au front. On est en colère, on le dit "ça suffit".

►►► A lire : L'écoféminisme et la revalorisation du care pour changer le monde

Militantes mais respectueuses de chacun.e, ici, le soin des autres commence par le soin de soi. "On vient avec nos limites. La transition commence à l'intérieur. On a été dans d’autres collectifs, on a toutes connu des problèmes de pouvoir. On voulait trouver une manière d’être membre tout en proposant un engagement multimodal."
 

Prendre le temps de s’arrêter pour penser dans un monde qui nous empêche de réfléchir c’est déjà de la résistance
 

Par ailleurs, les Mères au front souhaitent s'allier aux mouvements de transition écologique et sociale qui existent, tout en faisant entendre la voix de personnes qui, parfois, ne se sentent pas légitimes. "Nous sommes une voix de plus. Comme l’ont démontré les chercheuses Erica Chenoweth et Maria J. Stephan, il suffit de mobiliser 3,5% d’une population pour que d’une résistance non violente naisse le changement."

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Des actions civiques et symboliques
Les membres ont choisi le jour de la fête des mères pour mener leur première action. Pour elles, pas question de chocolats ou de fleurs. "On a lancé une action civique mais on a dû s'adapter avec le confinement. On a demandé aux personnes d'inscrire les rêves de leurs enfants dans un cœur vert [NDLR : le cœur vert équarri est le symbole du mouvement]. C'est important de pouvoir rêver en famille."

Il suffit de mobiliser 3,5% d’une population pour que d’une résistance non violente naisse le changement

Comme la question du genre est au cœur de leur démarche, à l'occasion de la fête des pères, c'est la masculinité qui a été interrogée. "On a mené une action "dégenrante" en interrogeant les hommes pour qu’ils partagent un moment où ils s’étaient sentis eux-mêmes sans leur rôle d’homme ou de papa."

L’imaginaire pour ouvrir les horizons
Pour provoquer l’émergence d’un autre système, Caroline Lesire et les autres invitent à se connecter au rêve, à faire appel à l’imagination. C’est d’ailleurs ce que propose Rob Hopkins, l’un des précurseurs du mouvement de la transition. A travers ses ouvrages et ses conférences, il insiste sur la nécessité de raconter des histoires où le futur va bien pour mobiliser les gens, des histoires pour imaginer le futur que l’on veut.

"Prendre le temps de s’arrêter pour penser dans un monde qui nous empêche de réfléchir c’est déjà de la résistance", confie-t-elle.

La déconstruction du patriarcat plutôt que la destruction de l’écosystème, plus qu’un rêve, une réalité inévitable pour notre survie à tou.te.s.


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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_les-meres-montent-au-front-pour-un-monde-plus-vert-et-plus-egalitaire?id=10563606
 

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Harcèlement de rue: mais que fait la police? , femmes, feminisme, violences,

21 Août 2020, 22:44pm

Publié par hugo

de l‘aspect punitif, il faut se concentrer sur l’éducation et la prévention”. 

C’est également l’avis de Béa Ercolini : “Il faut une approche complète de lutte contre le continuum des violences faites aux femmes, il ne peut pas y avoir de sanctions sans prévention, pas de loi sans formation”.

Reconnaitre le statut de victime
“Je dois aussi dire que c’est une problématique qui me trotte dans la tête depuis un certain temps, on connait le problème du harcèlement de rue, un cadre législatif existe, mais il est difficile de le faire respecter. Pourtant, même s’il n’y a pas de réponse du monde judiciaire et si les faits ne sont pas poursuivis, j’ai constaté qu’il était important que les victimes se sentent prises au sérieux par le premier maillon de la justice : la police. Cela leur donne déjà un statut de victime, c’est-à-dire qu’une autorité reconnait que ce qui leur est arrivé n’est pas normal” analyse Frédéric Dauphin.

►►► A lire : Harcèlement de rue : un homme interpellé en flagrant délit sur la Grand-Place de Bruxelles

Les associations féministes se posent la question depuis le début de l’instauration de la loi : sera-t-elle applicable ?  “A ma connaissance, cette loi n’a mené qu’à une seule condamnation depuis sa création, pour un homme qui avait insulté une policière, ce qui facilitait quand même les choses”, souligne Irène Zeilinger, chargée de projet pour l’asbl Garance qui lutte contre les violences sexistes. “D’abord, la loi est écrite de manière neutre au niveau du genre, ce qui veut dire qu’elle ne tient pas compte des inégalités structurelles dans notre société. Elle semble dire qu’il y a aussi du sexisme envers les hommes, c‘est comme de dire qu’il y a du racisme anti-blanc, cela n’existe pas. Les hommes sont victimes de préjugés sexistes, ils peuvent par exemple souffrir de ne pas pouvoir exprimer certaines émotions. Cela n’est pas pareil que de vivre des discriminations de la part des structures qui t’entourent, ce n’est pas lié à une place subordonnée dans la société, c’est ça le sexisme !”

“On savait dès le départ, dans le texte même de la loi, que cela serait compliqué pour les femmes de porter plainte. Plus concrètement, il faut imaginer une femme faire la file deux heures au commissariat, tout ça pour se faire remballer. Il faudrait créer un moyen de porter plainte qui soit moins onéreux pour les femmes, un formulaire en ligne par exemple”, poursuit-elle.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Frédéric Dauphin est conscient de cette limite : “Oui, c’est vrai, si une femme vient dans un commissariat pour porter plainte, elle fera la file entre quelqu’un qui a été victime d’un vol et une autre personne qui vient pour l’immatriculation de son véhicule. Comment pourrions-nous aider les victimes de harcèlement à porter plainte ? Nous pensons par exemple leur permettre de prendre un rendez-vous avec un policier spécialisé, pas que dans le harcèlement de rue, mais un policier qui travaillerait sur leur cas un certain temps. Il est aussi possible d’envoyer un courrier ou un mail, car ce sont souvent des faits qui ne doivent pas être traités avec une grande urgence. Les femmes peuvent donc prendre leur temps pour écrire et décrire ce qui leur est arrivé, dans quelle rue, etc. Elles seront recontactées et auditionnées de manière “plus relax”. Cela fonctionne bien dans notre zone”.

On savait dès le départ, dans le texte même de la loi, que cela serait compliqué pour les femmes de porter plainte Plus concrètement, il faut imaginer une femme faire la file deux heures au commissariat, tout ça pour se faire remballer.

“Aussi pour le viol ou les violences conjugales”
Pour Irène Zeilinger, le problème est plus large. “Il n’y a pas que le harcèlement de rue qui est relativisé dans les commissariats. Pour pouvoir porter plainte pour des violences conjugales ou un viol, cela va aussi dépendre de devant quel policier on tombe. La formation dans l’enseignement initiale de la police n’est pas suffisante. Or, si on n’est pas formé sur ces questions, on a tendance à renverser la responsabilité sur la victime, ce qui n’incite pas les policiers à acter la plainte”. C'est ce qu'on appelle la culture du viol.

Une étude de 2018 de l’association Vie Féminine, intitulée “Violences : quand la Police laisse les femmes en danger”, identifie trois raisons pour le refus de prendre la plainte dans les cas de violences faites aux femmes: minimisation ou banalisation des violences, incapacité à reconnaitre les violences et responsabilisation de la victime.

►►► A lire : Porter plainte pour viol: un parcours du combattant compliqué par la police?

"Manque total d'empathie"
Teresa a témoigné de ce qu'elle a vécu à Saint-Gilles alors qu'elle accompagnait au commissariat une victime de violences et de harcèlement par son ex-petit ami : "Les policiers ont réagi avec un manque total d'empathie. [...] Une fois qu'ils ont commencé à prendre sa déposition, elle était encore dans un très mauvais état et pleurait. Ils n'avaient absolument aucune sympathie pour cela et lui ont dit de "se calmer" et ont menacé de la mettre dehors si elle ne se ressaisissait pas. [...] Elle leur a parlé de l'histoire de la violence, mais ils s'en fichaient. (le policier a dit, je cite : "On s'en fout".)"

"Elle a dit qu'elle ne se sentait pas en sécurité en rentrant à la maison, mais ils s'en fichaient. Elle a également été critiquée pour ne pas avoir appelé la police alors qu'elle était harcelée. C'est vraiment ridicule. Donc, si une femme ne signale pas un viol alors qu'elle est effectivement violée, c'est comme si rien ne s'était passé ? Nous avons clairement besoin de personnel bien formé dans les postes de police pour que les survivantes se sentent en sécurité. Lorsque les survivantes ont l'impression d'être les auteurs du viol, il y a clairement quelque chose qui ne va pas. Je suis absolument furieuse parce que c'est exactement la raison pour laquelle il y a tant de féminicides. Parce que la réaction des autorités ne vient qu'après que le pire soit arrivé".

Irène Zeilinger, de l'asbl Garance, réagit : “C’est particulier, dès que l’on parle des lois pour lutter contre les violences spécifiques faites aux femmes, comme la loi de 2014 par exemple, on a l’impression que les femmes vont en abuser, qu’elles mentent, etc. On ne pense pas ça de quelqu’un à qui on a volé la voiture, on ne se dit pas qu’au départ il l’a donné de manière consentie et que, maintenant, il ment… Pour moi, la loi reste importante, elle a un poids symbolique important, harceler une femme dans la rue est interdit dans la loi, c'est fort. Mais si une loi suffisait, on le saurait ! Lorsqu'on parle de former la police à recevoir les victimes, cela signifie que le harcèlement a déjà eu lieu. Comment faire pour que les hommes ne harcèlent pas, d'abord ? C'est une autre question pour la prévention.”

L’asbl Garance va également former les policiers de la zone de police Bruxelles/Ixelles. Plus de 300 policiers et policières recevront une journée de formation. “C’est beaucoup et nous avons réfléchi à ne pas prêcher que les personnes déjà convaincues. Nous ne voulons pas aussi uniquement les former à des questions pratiques, comme quel code utiliser pour que la plainte apparaisse au bon endroit. Nous voulons que les policiers se remettent en question, soient bousculés dans leur propre sexisme. Et nous savons que ce sexisme existe dans la police aussi, il y a notamment eu une enquête de la RTBF à ce sujet. Nous allons co-animer ces formations avec des policiers de chez eux”, explique la chargée de projet.

►►► A lire : Harcèlement des policières: "Qu'est-ce que les femmes foutent à la police ?"

Des lignes directrices sortiront de ces formations, liées aux mission de la police. “La police a une mission de prévention, il faut qu’elle puisse identifier les faits pour pouvoir intervenir quand les policiers sont témoins de faits de harcèlement. Un deuxième axe expliquera comment intervenir pour que cela ne soit pas désagréable pour la victime, notamment les choses à ne pas dire”, précise Irène Zeilinger.

Lorsqu'on parle de former la police à recevoir les victimes, cela signifie que le harcèlement a déjà eu lieu. Comment faire pour que les hommes ne harcèlent pas, d'abord ? C'est une autre question pour la prévention

Entrer dans les statistiques
Elle continue : “Ce qui est certain, c’est que dans la lutte contre le sexisme, on a choisi ce qui coûtait le moins cher : créer un article de loi supplémentaire dans le code pénal. Tout ce qui demande des moyens est délaissé, comme faire de la prévention ou des enquêtes. Quand je regarde aussi les structures qui existent pour recevoir les victimes de violences, il n’y en a pas qui s’intéressent au harcèlement de rue. C’est une question oubliée. Les victimes de harcèlement de rue arrivent, du coup, souvent chez nous, à Garance, car nous luttons contre toutes les formes de violences masculines. Tout ce qu’on peut leur dire, c’est de signaler les faits à l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, de porter plainte et que même si les faits ne sont pas poursuivis, au moins ils entrent dans les statistiques”.

On n’a pas LA solution pour l’instant et c’est vrai qu’on n’aura pas de résultat spectaculaire tout de suite

La question des statistiques est, en effet, centrale. Les derniers chiffres disponibles, demandés par Christie Morreale, ministre wallonne de l’Égalité des Chances (PS), datent du premier semestre 2018 : 26 plaintes ont été enregistrées. En 2017, sur toute l'année : 45 plaintes. Ces chiffres pourraient donner l’impression qu’il y a peu de harcèlement de rue dans notre pays.

“C’est sûr que si on ne regarde que les statistiques, on peut se demander pourquoi on prépare une telle formation dans la zone de police, pour quelques faits par an, mais nous savons que beaucoup de ces faits nous échappent et qu’il s’agit d’un phénomène de société. Il faut agir, on voit les femmes témoigner sur les réseaux sociaux, cela est réel. Et plus les femmes rapporteront ces faits à la police, plus nous pourrons identifier des lieux et des moments où le harcèlement se passe. Nous pourrons alors prévoir des missions d’observation et de prévention de la police dans ces zones. On ne parle pas de mission de contrôle, mais bien de prévention. On n’a pas LA solution pour l’instant et c’est vrai qu’on n’aura pas de résultat spectaculaire tout de suite.”, affirme Frédéric Dauphin.

“J’aimerais passer un dernier message aux victimes : il ne faut pas hésiter à passer la porte des commissariats, je ne peux pas vous garantir que vous serez bien reçues, mais je peux vous dire que c’est cela qui fera bouger les institutions publiques”.

Quelques conseils pour porter plainte
Une loi existe, vous avez le droit de porter plainte pour tout fait de harcèlement de rue (sifflements, insultes, remarques, gestes obscènes, etc). Le policier/la policière ne peut pas refuser de prendre la plainte, même si elle/il estime que le parquet ne poursuivra pas.
La charge de la preuve incombe à la victime selon la loi de 2014, cela veut dire qu’elle peut rassembler des preuves, par exemple demander les coordonnées des témoins de la scène si cela est faisable, ou identifier un.e témoin qui aurait filmé la scène. “Je ne conseille pas de filmer soi-même son agression car il faut préserver son intégrité physique”, explique Frédéric Dauphin. L’agresseur pourrait s’énerver.
Essayer d’être la plus précise possible par rapport aux lieux où les faits se sont passés et à l’heure, cela peut aider pour l’utilisation des caméras de surveillance. " On n’est pas en dictature donc on ne pourra entendre les éventuelles insultes. On pourra par contre peut-être voir une altercation ", selon Frédéric Dauphin.
A priori, vous pouvez porter plainte dans n’importe quel commissariat, et pas uniquement dans celui de la commune où vous avez été harcelée. “Mais le dossier sera ensuite transféré au bon commissariat. Comme il s’agit d’un phénomène de proximité, je conseille d’insister pour pouvoir porter plainte là où le harcèlement a eu lieu”, souligne Frédéric Dauphin.
Harcelées: plus que jamais - JT

 

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https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_harcelement-de-rue-mais-que-fait-la-police?id=10563489
 

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Nouvelles technologies: à la recherche des programmeuses de la sororité , femmes, feminisme,

21 Août 2020, 22:43pm

Publié par hugo

Episode 7 : Les femmes et la tech, le nouvel eldorado

L’informatique semble être une affaire d’homme, et c’est le moins qu’on puisse dire. Avec 18% de main d’œuvre féminine dans le secteur, la Belgique se place tout juste 1% au dessus de la moyenne Européenne. Pourtant, cela n'a pas toujours été le cas.

Il faut rappeler que c’est une science très jeune - le premier ordinateur n’ayant été créé qu’après la Deuxième Guerre Mondiale - et que l’ancêtre de l’ordinateur n’est autre que la machine à écrire, celle utilisée par les secrétaires, un métier féminin car il demandait “minutie, patience et précision” - qui sont, c’est bien connu, des caractéristiques "féminines" (sic)…

A la naissance de l’informatique, il y avait un tas de femmes informaticiennes. Le premier ordinateur entièrement électronique créé en 1945 a, par exemple, été en partie programmé par des femmes.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Qu'est-ce qui a changé ?
Dans son livre “L’informatique a-t-elle un sexe”, la sociologue Isabelle Collet explique que jusqu’en 1980, le nombre de diplômées d’étude informatique n’a cessé d'augmenter de manière constante, allant jusqu’à 50% dans des grandes universités.

A partir de l’apparition des micro-ordinateurs, c’est à dire les ordinateurs comme on les connaît aujourd’hui, le nombre de femmes inscrites s’est stabilisé alors que le nombre d’homme a complètement explosé.

A son arrivée dans les années 70, le micro-ordinateur s’est très vite popularisé chez les adolescents et dans les clubs de technophiles. C’est à ce moment que l’imaginaire collectif a changé : quand on entend le terme "informaticien", on imagine l’homme geek ou nerd - vous savez - cet intello de service, l’informaticien boutonneux qui manque cruellement de capacités sociales.

L’informatique est perçue à la confluence des mathématiques et de la technique, des compétences  qui sont encore vues comme masculines

Après avoir passé leurs week-ends à programmer dans leur garage, capuche sur la tête, ces nerds-là ont commencé des études d’informatique et sont devenus des modèles types de l’informaticien, comme Bill Gates ou Steve Wozniak, un des cofondateurs d’Apple.

Des métiers techniques
L’informatique est perçue à la confluence des mathématiques et de la technique, des compétences  qui sont encore vues comme masculines.

Pour innover, il faut penser “out of the box” et pour ça il faut de la diversité dans les équipes de travail. Des équipes 100% masculines amènent à développer des technologies d’un point de vue masculin, souvent à destination des hommes

Le problème commence en réalité très tôt, dès l’école primaire où les enfants sont socialisés différemment. Les petits garçons jouent aux lego et construisent des avions pendant que les petites filles apprennent à devenir maman en jouant à la poupée. Pourtant, des études ont montrés que les choix et envies professionnelles commençaient déjà à se dessiner à ce moment-là.

►►► A lire : Confinement: les femmes sont plus touchées par la fracture numérique

Les représentations genrées des métiers influencent très fort les petites filles dans leur choix, qui se tourneront plus tard souvent vers des métiers dits “féminins”, de communication, du care - comme nous avons récemment vu avec la crise - ou dans le marketing...


Conséquences de la sous-représentation des femmes dans l’informatique
L’informatique - ou le secteur des technologies dans son ensemble - se définit par la capacité d’innover. Pour innover, il faut penser “out of the box” et pour ça il faut de la diversité dans les équipes de travail. Des équipes 100% masculines amènent à développer des technologies d’un point de vue masculin, souvent à destination des hommes.

►►► A lire : Quand les algorithmes reproduisent les stéréotypes sexistes

Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer quel internet nous aurions aujourd’hui si Facebook ou Twitter avait été développé par des femmes. Est-ce que les discours de haine, de sexisme et de racisme serait-il autant omniprésent ?

Je ne peux pas m'empêcher de rêver que, bientôt, la célèbre abréviation de brogrammer - cette abréviation de brother et de programmeur qui définit malheureusement si bien la sous-culture masculine du métier - deviendra sisgrammer, ou l’abréviation de sister et programmeuse, les programmeuses de la sororité.

Des programmeuses qui développeront des technologies pour toutes les femmes - des applications qui lutteront contre les violences faites aux femmes, qui nous protégerons des raids de haine sur Twitter, qui nous aideront à mieux connaître notre corps… des femmes programmeuses qui créeront, enfin, un internet plus inclusif.

Les femmes et la tech, le nouvel eldorado

 

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https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_nouvelles-technologies-a-la-recherche-des-programmeuses-de-la-sororite?id=10562394

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VIDEO. Féminicides : en 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex , femmes, violences,

20 Août 2020, 22:25pm

Publié par hugo

 VIDEO. Féminicides : en 2019, 146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex
173. C’est le nombre de décès liés aux violences conjugales recensés par la police et la gendarmerie en 2019. 84 % des victimes sont des femmes. Et 88 % des criminels sont des hommes.

 
Brut.
France Télévisions
Mis à jour le 19/08/2020 | 12:19
publié le 19/08/2020 | 12:19

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146 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex en 2019. Par rapport à 2018, c’est une hausse de 21 %. En tout, sur 173 homicides conjugaux recensées sur l’année, 84 % des victimes sont des femmes et 88 % des criminels sont des hommes.

Des violences souvent signalées aux autorités
Dans 41 % des cas, ces femmes étaient déjà victimes de violences avant les faits. 63 % d’entre elles avaient d’ailleurs déjà signalé ces violences aux forces de l’ordre. Selon les données de la police et de la gendarmerie, on sait par ailleurs que 62 % des victimes et 65 % des criminels étaient sans emploi ou à la retraite.

76 % des meurtres ont lieu soit au domicile du couple, soit chez la victime, soit chez le criminel. 67 % des décès sont survenus au sein de couples mariés, pacsés, ou en concubinage.

82 % des auteurs sont français
Sur les 173 auteurs identifiés, 141 étaient de nationalité française et 32 de nationalité étrangère. 82 % des auteurs d’homicides conjugaux sont donc français. Enfin, on sait que 22 % des criminels avaient consommé de l’alcool au moment des faits.

En 2019, on recensait 268 tentatives d’homicide conjugal. C’est 73 de plus qu’en 2018, soit une augmentation de 21 %. Tous ces chiffres sont tirés de l’Étude nationale sur les morts violentes au sein du couple, publiée le 17 août 2020 par le ministère de l’Intérieur.

A LIRE AUSSI


https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/video-feminicides-en-2019-146-femmes-ont-ete-tuees-par-leur-conjoint-ou-ex_4079053.html

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Violences : les féminicides en hausse de 21% en 2019 , femmes, feminisme, violences,

20 Août 2020, 22:22pm

Publié par hugo

 Violences : les féminicides en hausse de 21% en 2019
146 femmes sont mortes en 2019 sous les coups de leur mari ou de leur ex-compagnon. Les chiffres sont en hausse de 21% par rapport à 2018.

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Mis à jour le 18/08/2020 | 16:33
publié le 18/08/2020 | 16:33

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C'est le pire bilan depuis sept ans. En 2019, une femme est décédée sous les coups de son conjoint tous les deux ou trois jours. 146 victimes, ce sont 25 victimes de plus que l'an dernier. "Il l'a battue à mort et l'a étranglé", confie avec émotion Agnès Monin. Sa sœur a été étranglée par son mari à l'âge de 44 ans. Selon elle, les voisins avaient pourtant alerté les gendarmes plus d'une trentaine de fois.

76% de ces homicides ont eu lieu au domicile du couple
"Il faut qu'on trouve des moyens pour aider ces femmes, que ça reste pas des paroles", s'indigne-t-elle. L'ex-conjoint de sa sœur vient d'être condamné à 22 ans de prison. Parmi les femmes décédées l'an dernier, près de la moitié avaient déjà été victimes de violences antérieures. 38 femmes l'avait même signalé aux forces de l'ordre, mais cela n'a pas empêché leur compagnon de les tuer. Selon l'étude publiée par le ministère de l'Intérieur, 76% de ces homicides ont eu lieu au domicile du couple, 36% par arme blanche et 24% par arme à feu.


https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/violences-les-feminicides-en-hausse-de-21-en-2019_4078339.html

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Khadija Sambe, première surfeuse professionnelle sénégalaise , femmes, sports

20 Août 2020, 22:16pm

Publié par hugo

 Khadija Sambe, première surfeuse professionnelle sénégalaise
Khadija "Khajdou" Sambe est la première Sénégalaise surfeuse professionnelle. Retour sur son parcours. 

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Mis à jour le 17/08/2020 | 18:31
publié le 17/08/2020 | 18:31

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Khadija Sambe a grandi entre un village de pêcheurs et N'Gor, une île de surfeurs près de Dakar. "Souvent je passais avec mon kayak à côté des surfeurs. Je voyais tous ces surfeurs et je me disais 'Mais où sont les filles qui surfent ?'", relate la sportive professionnelle.

A l'age de 13 ans elle se lance contre l'avis de ses parents et de sa communauté. Traditionnellement, les femmes sont à la maison et les sports sont réservés aux hommes. Alors elle se rend en cachette à la plage et surfe tous les jours, jusqu'à s'affirmer dans ce milieu masculin. "Quand tu es dans l'eau, tu oublies tous tes problèmes. Tu penses que tu es dans un autre monde, dans un endroit extraordinaire", explique-t-elle. 

Un objectif : les Jeux Olympiques
La jeune femme devient finalement entraîneuse dans un club de Dakar. C'est là qu'elle est repérée par la Californienne Rhonda Harper, la fondatrice de "Black girls surf", qui milite pour que les femmes noires soient mieux représentées dans le surf de compétition. "Pour les jeunes filles qui commencent à surferje leur conseille de ne pas écouter les personnes qui leur disent d'arrêter ou de rester à la maison. C'est quelque chose d'arriéré", suggère la jeune femme. 

Ensemble, Khadija Sambe et Rhonda Harper ont fondé une école de surf pour les filles de Dakar, et recrutent aujourd'hui d'autres femmes africaines pour se présenter aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021. 


https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/culture-africaine/khadija-sambe-premiere-surfeuse-professionnelle-senegalaise_4077579.html

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Une femme en été. Caroline de Haas : potes et jeux de société , femmes, feminisme,

20 Août 2020, 22:15pm

Publié par hugo

 Une femme en été. Caroline de Haas : potes et jeux de société
 La militante féministe se ressource en famille, sans négliger ses amis


 

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franceinfo
Nathalie Bourrus
Radio France
Mis à jour le 16/08/2020 | 12:25
publié le 16/08/2020 | 12:24

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Caroline de Haas, militante féministe, fondatrice de Egae, qui forme des entreprises et des institutions à l’égalité et à l’anti sexisme.Caroline de Haas, militante féministe, fondatrice de Egae, qui forme des entreprises et des institutions à l’égalité et à l’anti sexisme. (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)
Nom : de Haas

Prénom : Caroline

Age : 39 ans

Profession : militante féministe, fondatrice de Egae, qui forme des entreprises et des institutions à l’égalité et à l’anti sexisme  

C’est l’été de Caroline. Et il se résume en deux mots : jeux de société et potes. Comprenez : Caroline de Haas a dit à son mec : "Pour les vacances, cette année, pas question de se retrouver tous les quatre!". Elle est comme ça, Caroline. Elle dit les choses et elle est connue pour exceller dans la démonstration des inégalités entre femmes et hommes. Elle sait ce qu’elle veut et ce qui est bon pour tous.

N’est-elle pas la fondatrice de "NousToutes" ? N’est-ce pas cette fille aux cheveux courts à la garçonne, qui a mis des milliers de femmes et d’hommes dans la rue, l’année dernière, pour crier NON aux sexisme, aux harcèlement et au viol ? Si, c’est bien elle. Donc, cet été, Caroline de Haas  a un peu envie de se marrer, avec ses potes. "On est dans le Tarn, dans le Cantal, et en Bourgogne". Et la mer dans tout ça ? «"Ah non, j’aime pas la mer, c’est salé la mer, ça gratte". Caroline de Haas, la militante, a un humour un peu rentré mais hilarant. "Non. Nous, on joue". Au ballon ? Dans une piscine ? "Ah non. A des jeux de société ». Mais, c’est pour les hivers à Paris ça, non ? "Ben non, pourquoi ? On remplit des sacs Franprix, ils sont pleins à craquer. Ils sont beaucoup plus gros que nos valises de fringues".

J’en crois pas mes oreilles. Moi qui ai horreur des jeux de société… Et vous jouez a quoi ? au Monopoly ? "Mais pas du tout. On a Code Name, Dixit, Bang, c’est rigolo Bang… on a Ta Bouche, on a Seven Wonder". Mais de quoi cette militante invétérée me parle ? "Ah oui, et on lit et on fait la sieste aussi, beaucoup de siestes". Caroline de Haas , la twitteuse de malade, va donc décrocher (son portable ne sera pas très loin, à mon avis). "L’année dernière, on n'est pas sortis de toute la première semaine de vacances, on n'a rien vu. Mais attention, on vérifie que les copains sont pareils que nous, hein". Ou comment organiser sa glande majestueuse, aussi bien qu’elle a monté 25 sessions de formations par internet, en plein confinement. Un boulot énorme. "On a formé 20 000 personnes en tout", dit elle. "Et surtout des gens qui n’avaient jamais fait cela auparavant". Bravo Caroline de Haas !

Je la laisse en paix, avec Dixit Bang, Code Name et ses potes. Reprendre son souffle, avant une rentrée sur les chapeaux de roue. Car les victimes de viol, de harcèlement ou d’inégalités, ne peuvent se passer d’une femme comme elle.  

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Compagnie jolie môme: L'hymne des femmes. , femmes, feminisme,

20 Août 2020, 14:32pm

Publié par hugo

Compagnie jolie môme: L'hymne des femmes.

Compagnie jolie môme. Album: paroles de mutins. site de la compagnie http://www.cie-joliemome.org/ représentations depuis 2004 au théâtre La Belle Etoile: 14...

 

 

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Les chiffres des violences conjugales , femmes, feminisme,

20 Août 2020, 14:30pm

Publié par hugo

Les chiffres des violences conjugales

 

L'implacable réalité des violences conjugales, la voici.

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"Il faut mettre ça sur les murs pour que les femmes soient entendues" : un an après le début du mouvement, les opérations de collage contre les féminicides continuent, femmes, feminisme, violences,

20 Août 2020, 14:28pm

Publié par hugo

 "Il faut mettre ça sur les murs pour que les femmes soient entendues" : un an après le début du mouvement, les opérations de collage contre les féminicides continuent
Il y a un an était créé le mouvement Collage Féminicides et leurs slogans à l'encre noire sur les murs dénonçant les violences faites aux femmes. D'une quinzaine de colleuses au départ, ces féministes disent aujourd'hui être entre 1 500 et 3 000 rien qu'à Paris. 

Les membres du collectif disent être de plus en plus pris à partie lors des opérations collage.Les membres du collectif disent être de plus en plus pris à partie lors des opérations collage. (MARGAUX STIVE / RADIOFRANCE)
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Margaux Stive
franceinfo
Radio France
Mis à jour le 10/08/2020 | 10:21
publié le 10/08/2020 | 07:13

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il y a 1 heure
Le port du masque est désormais obligatoire pour les policiers nationaux

Il y a un an commençaient à fleurir sur les murs des villes de l'Hexagone des slogans inscrits à l'encre noire, avec tous un même objectif : dénoncer les violences faites aux femmes. Quelques semaines avant le début du Grenelle lancé par le gouvernement sur cette question, les militantes parisiennes n'étaient qu'une quinzaine à arpenter les rues pour procéder à des opérations de collage. Elles disent être aujourd'hui entre 1 500 et 3 000, rassemblées dans le collectif Collages Féminicides, qui fête son premier anniversaire en août 2020. 

Des victimes directes de violences conjugales 
Parmi ces membres, Chloé, Camille et Oror se retrouvent mardi 4 août au soir pour un nouveau collage. "C’est une feuille par lettre que l'on va faire ensuite glisser sur le mur pour les coller", explique Chloé. Les trois activistes ont la vingtaine, un an de collage à leur actif et un certain recul sur la croissance du mouvement.

Dans les rangs du collectif, on trouve une majorité de jeunes femmes, entre 20 et 30 ans, beaucoup aussi de proches ou de victimes directes de violences sexuelles ou conjugales. "Ma mère était victime de violences conjugales, explique Chloé, donc j’ai grandi dans les violences conjugales, dans une violence assez extrême toute mon enfance et mon adolescence", poursuit la jeune femme. "Initialement je le faisais pour elle. Je me disais 'ma mère a vécu dans ces violences toute sa vie, elle n'est plus en mesure psychologiquement de se faire entendre'."

Là, j’ai un moyen de dire à la face du monde ce qui m’est arrivé à moi et à d’autres personnes, donc je vais le faire.
Chloé, une activiste de Collages Féminicides
à franceinfo

Et cette fois, l'histoire qui sera dénoncée par le collage, c'est celle de Razia, assassinée par son ex-mari après avoir déposé plainte à sept reprises et changé trois fois de ville.

"Ce qui me dérange c’est la pollution visuelle"
Au moment de dresser les lettres sur le mur, les trois activistes sont interrompues par un automobiliste. "Écoute, moi, je suis d’accord avec ce que tu écris, ce qui me dérange c’est la pollution visuelle", s'agace-t-il. Une remarque qui provoque la colère de Chloé : "Tu sais ce qu’il y a derrière ? L'histoire d’une femme morte ! J’en ai rien à foutre que ça salisse les murs."

Alors que le ton monte, une passante qui assiste à la scène s'interpose. "Vous les laissez faire ce qu’elles veulent. Vous partez, vous n'avez rien à faire ici", s'énerve-t-elle. "Soyez plus pollués par des pubs qui vous vendent de la merde plutôt que par des messages qui disent que des femmes sont assassinées. Parce que pour le moment rien n'a été fait pour les femmes, pour les défendre ! Il faut mettre ça sur les murs pour que les femmes soient entendues." 

Une différence de statut depuis un an
L'altercation s'éternise plusieurs minutes, l'homme menace d'appeler la police. Ce genre de confrontation arrive d'ailleurs de plus en plus souvent depuis la fin du Grenelle contre les violences faites aux femmes d'après Chloé. "Au début il y avait une espèce de tolérance parce que notre mouvement était émergent et qu’il était d’actualité, donc on nous laissait un petit peu tranquille." La jeune femme ajoute : "J’ai l’impression que plus nos rangs grossissent et plus les gens se disent qu’on ne s’arrête pas, qu’on va continuer, qu’on prend de plus en plus d’espace dans la rue." 

Il y a une espèce de bascule entre la façon dont on nous considérait au début et comment on nous considère aujourd’hui.
Chloé
à franceinfo

Cette fois, aucune patrouille de police ne se présente mais les colleuses et les colleurs sont pourtant régulièrement verbalisés, avec une amende de 68 euros pour dégradations ou parfois un rappel à la loi. Des situations qui restent, selon les militantes, assez marginales. 


Un an déjà de collages contre les féminicides. Margaux Stive a rencontré ces femmes qui "crient" sur les murs.

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https://www.francetvinfo.fr/societe/feminicides/il-faut-mettre-ca-sur-les-murs-pour-que-les-femmes-soient-entendues-un-an-apres-le-debut-du-mouvement-les-operations-de-collage-contre-les-feminicides-continuent_4068255.html

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