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Les pensions alimentaires impayées: un danger de précarité pour les mères,femmes,enfants,economie,

28 Mai 2020, 09:37am

Publié par hugo

Les pensions alimentaires impayées: un danger de précarité pour les mères
Les pensions alimentaires impayées: un danger de précarité pour les mères - © Getty Images
 
La situation financière des familles monoparentales, gérées à plus de 80% par des mamans solos, est plus précaire que les autres groupes selon le Conseil de L'Europe. Le divorce et la séparation constituent des moments où les femmes s'appauvrissent, car, dans notre société, il subsiste des inégalités économiques (les femmes sont moins bien rémunérées, elles sont majoritaires dans les emplois à mi-temps, etc.).
"Dans la majorité des cas, une séparation se traduit donc pour les femmes par une baisse du revenu et du niveau de vie plus importante que pour les hommes", constate Hafida Bachir, secrétaire politique de Vie Féminine, dans une chronique.
"Le rôle fondamental du SECAL"
C'est autour de ces questions que se concentre l'enjeu des pensions alimentaires impayées. Depuis 2003, le Service des créances alimentaires (SECAL) du SPF Finances octroie des avances aux bénéficiaires d'une pension alimentaire qui n'est pas payée. Le service se charge ensuite de récupérer les montants non payés auprès du parent qui doit fournir cette pension alimentaire suite à une décision de tribunal ou une autre décision à portée équivalente.
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe
Ce mardi 18 mai, la commission des Finances a approuvé un amendement du PS à un projet de loi qui supprime le plafond de revenus pour bénéficier d'une avance en cas de non paiement d'une pension alimentaire. Théoriquement donc, toutes les mères pourraient bientôt avoir droit à ces avances, peu importe leurs revenus. 
En avril 2019, ce plafond de revenus était passé de 1.800 à 2.200 euros net par mois et 7.500 nouvelles personnes allaient pouvoir prétendre à des avances du SECAL. C’était déjà une victoire pour de nombreuses femmes affectées par le non-paiement des pensions alimentaires mais aussi pour les associations de terrain, dont Vie Féminine, qui sont actives sur ces questions. En Belgique, plus de 90% des démarches entamées pour recouvrir des pensions alimentaires impayées sont entamées par des femmes.
Dans la majorité des cas, une séparation se traduit pour les femmes par une baisse du revenu et du niveau de vie plus importante que pour les hommes
"De nombreuses familles, essentiellement des femmes avec enfants, sont plongées dans la précarité et celle-ci tend à s'accentuer lorsque des créances alimentaires ne sont pas payées. La crise sanitaire que nous vivons aujourd'hui impacte d'autant plus durement ces familles monoparentales. Selon la Ligue des familles, plus de huit familles monoparentales sur dix ont de plus en plus de mal à boucler leurs fins de mois. Dès lors, le rôle du SECAL, fondamental en tout temps, est encore plus essentiel en cette période qui plonge de nombreuses familles monoparentales dans la précarité", a expliqué l'auteure de l'amendement, Sophie Thémont (PS), à l’agence de presse Belga. La proposition de loi doit encore être approuvée en séance plénière à la Chambre.
La pension alimentaire réduit la pauvreté des mères
La Plateforme des Créances Alimentaires a publié un communiqué de presse dans lequel elle exhorte la Chambre "à voter la proposition de loi au plus vite". "Outre le fait que ce système de plafond avait pour conséquence de stigmatiser les femmes puisqu’elles devaient apporter la preuve qu’elles se trouvaient dans le besoin, celui-ci était fixé de manière arbitraire sans tenir compte du seuil de pauvreté, des frais de logement, de la situation particulière des familles monoparentales, etc. […] À partir du moment où une décision judiciaire a été prise, la pension alimentaire est un droit pour tout enfant, quels que soient les revenus de la personne qui en a la charge principale. Il est temps que cette loi retrouve son objectif initial : être un service accessible à toutes et tous", écrit encore la Plateforme.
Il s’agit aussi d’une avancée importante pour Fatma Karali, l’une des fondatrices du collectif Des Mères Veilleuses : "Si cet amendement est effectif, cela va permettre de réduire les violences à l'égard des femmes car certains pères utilisent ce moyen pour continuer à exercer des violences à l'égard de leur ex-compagne. Or, la pension alimentaire permet de réduire la pauvreté des mères".
À partir du moment où une décision judiciaire a été prise, la pension alimentaire est un droit pour tout enfant, quels que soient les revenus de la personne qui en a la charge principale
Lila Jibran est une de ces mamans célibataires dont l’ex-conjoint ne paie pas la pension alimentaire. "Je suis active dans un groupe de femmes et quand on a appris la suppression possible de ce plafond de revenu, nous avions toutes les larmes aux yeux. Certaines étaient face à des situations horribles, par exemple devoir rester en mi-temps pour ne pas gagner trop et pouvoir continuer à bénéficier des avances", explique-t-elle. Ce collectif, le "groupe familles monoparentales solidaires", a milité pour que le plafond de revenus du SECAL disparaisse.
►►► A lire : Les "mères en colère" se battent pour toucher la pension alimentaire de leurs enfants
"S’ils ne déclarent rien, ils sont tranquilles"
Pour autant, sa joie est gâchée par un "goût amer". Selon elle, son ex-conjoint a organisé son insolvabilité, c’est-à-dire qu’il ne déclare aucun revenu, ni chômage, ni même de mutuelle. Comme le SECAL ne peut pas récupérer les montants auprès du parent qui devrait s’acquitter de la pension alimentaire, il ne fournit pas d’avances à cette maman. "Il faudra attendre que monsieur touche un héritage ou se déclare avant de pouvoir prétendre aux avances, autant dire jamais. Je pense que les pères se sont passés le mot, ils savent que s’ils ne déclarent rien, ils sont tranquilles. J’aurais pourtant bien besoin de ces avances parce que je suis en règlement collectif de dettes, je dois éponger les 60.000 euros des dettes du ménage, dont celles de mon ex-mari. On me demande d’être solidaire avec lui, mais lui ne me paie pas de pension alimentaire depuis 4 ans, il n’est donc pas solidaire avec moi, ni avec nos enfants. Un seul salaire ne permet pas de tout gérer quand on a une famille à charge. Mon travail ne me permet pas d’échapper à la précarité", souligne-t-elle.
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"L’insolvabilité des débiteurs de pensions alimentaires est considérée […] comme la première cause de la sous-utilisation du SECAL par les personnes qui seraient en situation de s’y adresser et du manque de résultats dans la politique de recouvrement des sommes impayées par les débiteurs. Il peut s’agir de débiteurs qui, pour ne pas devoir s’acquitter de leurs obligations, organisent leur insolvabilité. Une grande partie des débiteurs défaillants est plutôt constituée de personnes qui sont elles-mêmes dans des situations précaires : sans emploi et/ou bénéficiaires d’allocations sociales ou d’indemnités d’origines diverses. Un certain nombre d’entre elles sont d’ailleurs intégrées dans les procédures de règlement collectif de dettes", note la rapporteuse Carine Vassart dans le texte "Le SECAL, un outil de lutte contre la pauvreté des femmes ?".
Des violences économiques
Lila Jibran souhaite alerter sur les violences économiques qui accompagnent les violences conjugales. "Il y a une décision de justice qui l’oblige à payer cette pension alimentaire mais c’est à moi toute seule de devoir me rendre au commissariat pour porter plainte pour abandon de famille s’il ne s’acquitte pas de la pension alimentaire. J’en suis déjà à ma 7ème plainte. C’est à nous de prouver que les pères sont de mauvaise foi. En plus, cela nous met en danger, on réveille le chat qui dort en portant plainte contre eux. Certains de ces pères sont des hommes violents. On ne leur met pas assez la pression. Si moi je ne paie pas mon loyer, j’aurais la visite d’un huissier. Il y a un deux poids deux mesures. Je rappelle qu’on ne mendie pas d’argent, c’est notre droit !", s’insurge-t-elle.
Un seul salaire ne permet pas de tout gérer quand on a une famille à charge. Mon travail ne me permet pas d’échapper à la précarité
Selon cette maman, plusieurs choses pourraient être mises en place : "Il faudrait pouvoir gracier les mères des dettes du ménage. Je connais des mamans qui doivent choisir entre payer les factures d’hôpital ou acheter à manger. Je pense aussi à la création d’une caisse de solidarité pour les autres femmes dans mon cas. Peut-être aussi adosser le SECAL au Ministère de la Justice au lieu des Finances parce que pour l’instant, les pères ont un vrai sentiment d’impunité", résume-t-elle.
 
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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.

https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_les-pensions-alimentaires-impayees-un-danger-de-precarite-pour-les-meres?id=10509761

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VIOLENCES CONJUGALES EN MAI 2020

28 Mai 2020, 09:34am

Publié par hugo

FEMMES  BATTUES   EN  MAI 2020  , le  28  MAI   2020
FEMMES  BATTUES   EN  MAI 2020  , le  28  MAI   2020

FEMMES BATTUES EN MAI 2020 , le 28 MAI 2020

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Affaire Ronan Farrow: backlash de l'affaire Weinstein ? ,femmes,violences,

28 Mai 2020, 09:17am

Publié par hugo

 Affaire Ronan Farrow: backlash de l'affaire Weinstein ?
Affaire Ronan Farrow: backlash de l'affaire Weinstein ? - © Tous droits réservés
 
L’histoire fait du bruit outre-Atlantique : le New-York Times, par l’intermédiaire de la plume de l’éditorialiste Ben Smith, se paie l’un des visages les plus connus de l’affaire #MeToo, le journaliste Ronan Farrow.

Petit rappel : en 2017, le New-York Times et le New Yorker sortent, quasi simultanément, deux enquêtes autour du cas Weinstein. Le scandale éclate, le mouvement #MeToo nait et on connait la suite. Pour l’anecdote, les deux journaux se partageront le prix Pulitzer (LE plus grand prix pour le journalisme).
Le journaliste qui signe l’enquête du New-Yorker est Ronan Farrow, qui, profitant de la vague, va beaucoup se montrer sur les plateaux TV et écrire plusieurs livres dont  "Les faire taire" qui sortait fin 2019.
►►► A lire : Qui est Ronan Farrow, fils de Woody Allen et Mia Farrow, qui a remporté le Pulitzer ?
Les faire taire
Dans ce livre, il raconte les obstacles qui se sont mis sur son chemin pour l'empêcher de publier son enquête sur Weinstein. Il visibilise la complicité de certains médias américains pour étouffer les affaires concernant le producteur hollywoodien, des médias dont les chefs eux-mêmes ne sont pas toujours exempts de harcèlements sexuels. On y apprend également que Weinstein avait engagé une société de renseignement israélienne appelée Black Cube. Les espion.ne.s avaient pour objectif de trouver des informations pouvant discréditer les journalistes qui enquêtaient et leurs témoins.
L’actrice Rose McGowan, qui a lancé le hashtag MeToo en 2017 suite à la sortie des articles concernant l’affaire Weinstein, était particulièrement visée. Une espionne s’est rapprochée d’elle et s’est fait passée pour une amie afin des récolter des données pour Weinstein, utilisables contre l’actrice qui accuse le producteur hollywoodien d’agression sexuelle. Fin octobre 2019, après la parution du livre, l’actrice a porté plainte contre Weinstein pour avoir tenté de la faire taire.
Trop beau pour être vrai ?
Oui mais voilà, le 17 mai dernier, le tout nouvel éditorialiste du NY Times, Ben Smith, publie 3 pages lapidaires: "Is Ronan Farrow too Good to be True ?" : "Est-ce que Ronan Farrow est trop beau pour être vrai ?". Dans cet article, Ben Smith explique que les enquêtes de Ronan Farrow sont souvent mal recoupées, qu’il a déjà menti plusieurs fois, notamment sur le très médiatique dossier de Michael Cohen, l’avocat d’un certain… Donald Trump.
Et la machine s’emballe : tous les médias américains reprennent les infos, de nouvelles révélations arrivent et l’Amérique, toujours en pleine pandémie de Covid19, se morcelle un peu plus.
Jusqu’ici, la place était laissée aux victimes… Mais depuis quelques jours, ce sont les accusés qui font les choux gras de la presse.
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Backlash ?
D’un côté, il y a ceux qui voient dans cette déchéance de Ronan Farrow la preuve que tout n’est que supputations, montages et exagérations autour de Weinstein mais aussi et surtout autour du mouvement #MeToo, remettant en cause les témoignages des victimes…
Et de l’autre, les victimes, les associations, les journalistes qui signent des articles prouvant que la charge de Ben Smith dans le New-York Times est loin d’être exempte de toute erreur.
Pour l’instant, rien ne prouve que Ronan Farrow ait falsifié l’enquête menée dans le New-Yorker contre Weinstein. Rappelons que l’enquête du NY Times sortie en même temps rapportait les mêmes faits, qu’un procès a eu lieu et que l’ex-producteur Hollywoodien a bel et bien été reconnu coupable.
Si mensonge il y a, il est évident que Ronan Farrow devra répondre. Néanmoins, on constate un changement dans les médias américains. Jusqu’ici, la place était laissée aux victimes … Mais depuis quelques jours, ce sont les accusés qui font les choux gras de la presse.
Matt Lauer, par exemple, revient au centre de l’actualité. Cet ancien journaliste vedette de la NBC avait été l'un des hommes licenciés dans le sillage de #MeToo pour viol et harcèlement. Il était, à son grand désarroi, l’un des protagonistes du livre de Farrow "Les faire taire". Aujourd’hui, il est sur toutes les chaînes pour parler de son histoire.
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Cette affaire qui éclate en pleine crise du Covid19, alors que les droits des femmes sont en net recul dans le monde entier, risque de ne pas faire du bien ni à la libération de la parole des femmes ni au maintien des droits et des combats acquis, difficilement souvent, ces dernières années.
Simone De Beauvoir le disait : "N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."
Harvey Weinstein : il se positionne en victime de #MeToo  - Archive JT
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https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_affaire-ronan-farrow-backlash-de-l-affaire-weinstein?id=10508925

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Le baiser qui choqua l'Amérique à la télévision,racisme,

28 Mai 2020, 09:15am

Publié par hugo

 Le baiser qui choqua l'Amérique à la télévision
Le baiser qui choqua l'Amérique à la télévision - © Tous droits réservés
 
Vendredi 22 novembre 1968. Des dizaines de millions d’Américain.es sont devant leur télévision pour regarder la série Star Trek, diffusée par NBC. Nous sommes au 10e épisode de la 3e saison intitulé "Platon's Stepchildren" (littéralement, "Les beaux enfants de Platon" et en version française, "Les descendants").
L’aventure spatiale se déroule quand soudain, à la 42e minute, une onde cosmique se propage dans toute l’Amérique : la lieutenant Uhura et le capitaine Kirk s’embrassent … sur la bouche. L’actrice noire (Nichelle Nichols) embrasse l’acteur blanc (William Shatner). La lieutenant Uhura balance son baiser comme une bombe. L’Amérique est sidérée. On avait vu des baisers entre acteurs blancs et asiatiques, dans "Les Mystères de l'Ouest", mais entre Blancs et Noirs? Jamais.
A Honolulu sur l’île d’Hawaï, un gosse de 7 ans est sidéré : il s’appelle Barak Obama
Cela ne fait que 10 ans que la clause de "miscégénation" interdisant de suggérer des relations amoureuses entre blancs et noirs, a été supprimée du Code de Production d’Hollywood. Elle est encore tacitement appliquée et peu de gens ont vu "Guess Who's Coming to Dinner ?", film de 1967 où l’on voit, dans le rétroviseur d’un taxi, un homme noir et sa fiancée blanche s’embrasser furtivement.
En 1968, les mariages mixtes sont encore formellement interdits dans des dizaines d’États. Cela ne fait qu’un an que la cour suprême a décrété ces interdictions anticonstitutionnelles (arrêt Loving v. Virginia). Alors ce baiser-là, arrivé par surprise dans un divertissement familial, secoue l’Amérique profonde. Derrière leur télé, les patrons de la National Broadcasting Company (NBC) écument de rage : ils avaient censuré cette scène du feuilleton, exigé qu’on en tourne une autre, soft, aseptisée. L’équipe de Star Trek les a grugés. En effet … ils l’ont fait !
L’influence de Martin Luther King
A Honolulu sur l’île d’Hawaï, un gosse de 7 ans est sidéré : il s’appelle Barak Obama; devenu président des USA, il avouera être tombé amoureux du lieutenant Uhura. A New-York, une jeune fille 13 ans, se lève dans le salon et appelle toute sa famille à regarder ce miracle. C’est la future actrice Whoopi Goldberg ; un jour, elle jouera dans la série. A Montgomery, sur la route de Selma (à moins que ce soit à Chicago), 4 enfants afro-américain.es, 4 orphelins regardent aussi Star Trek : Yolanda, Martin, Dextrer et Bernice. Leur père les encourageait à regarder le feuilleton. Leur père, assassiné 8 mois plus tôt, à Memphis-Tennessee, par un suprématiste blanc, leur père … Martin Luther King.
Ses enfants ne le savent pas mais c’est lui qui a rendu possible ce baiser intergalactique, ce défi à la ségrégation et au racisme, cette promesse à tou.tes, Noirs et Blancs, d’un droit inaliénable au bonheur (MLK, discours de Washington du 28 août 1963, I have a dream).
Parce que le baiser ne faillit jamais avoir lieu. Parce qu’en 1967 Nichelle Nichols, l’actrice qui interprète la lieutenant Uhura, voulait quitter Star Trek après la première saison. Elle faisait la couverture du magazine Ebony, était chanteuse dans le jazz band de Duke Ellington, actrice sur la Côte Ouest. Son interprétation dans la pièce de James Baldwin "Blues for Mister Charlie" lui valait la reconnaissance du public. Elle en avait marre de Star Trek. Mais lors d’une collecte de fonds pour l’organisation de défense des droits civiques NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), elle rencontre un "trekkie", un fan de la série : Martin Luther King.
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Le leader du combat pour les droits civiques, est tout sourire. Il dit à Nichols : "Vous êtes l’image de notre chemin, vous êtes, dans le futur, l’égale des Blancs. Vous êtes notre inspiration". Nichelle Nichols le remercie et lui dit qu’elle veut cependant quitter la série. King cesse de sourire et lui déclare: "Comprenez-moi. Pour la première fois, nous sommes vus comme nous devrions être vus. Vous n'avez pas un rôle de noire. Vous avez un rôle".
Émancipation féminine
Exact ! Dans le feuilleton qui se déroule en 2266, la lieutenant Uhura sert à bord du vaisseau Entreprise comme officier des communications. Elle n’est pas seulement magiquement belle, elle est hyper iconique : à bord, elle représente les États-Unis d’Afrique (panafricanisme). Elle représente l’émancipation féminine : elle est traductrice des langues des aliens, linguiste, cryptographe, philologue, polyglotte … essentielle à la mission spatiale.
C’est la première femme noire à interpréter un rôle clef dans une série télévisée. Quand les hommes blancs comme Kirk (ou vulcains comme Spock) tombent malades, atteints d’une sorte de covid-19 de l’espace, c’est elle, la femme noire, qui commande le vaisseau. Et elle roule même parfois une pelle sidérale à son supérieur médusé. Alors, une femme noire qui fait tout ça, en 1968, aux USA ?
Pour la première fois, nous sommes vus comme nous devrions être vus. Vous n'avez pas un rôle de noire. Vous avez un rôle
C’est vraiment de la science-fiction dans ce pays où Noirs et Blancs ne s'assoient pas au même endroit dans les bus, ne fréquentent pas les mêmes écoles, ne vivent pas dans les mêmes quartiers, ne peuvent pas se marier. Autant vous dire que le baiser en couleurs de Kirk et Uhura marquera les esprits, plus que, 8 mois plus tard, Armstrong sur la lune, tout flou sur son écran échographique.
Mais l’histoire est encore plus belle. Début des années 1960, l’actrice Nichelle Nichols avait été l’amante de Gene Roddenberry l’auteur de Star Trek. C’est elle qui lui inspira le personnage d’Uhura. Et c’est Gene qui imposa son ancien amour comme actrice dans la série. Il y a des gens qui savent encore s’aimer… après.
Mieux encore : par influence, preuve d’amour et conviction, Gene Roddenberry va créer un univers de science-fiction où les couleurs de peau, les origines, les croyances, le genre et la sexualité ne peuvent jamais justifier la moindre discrimination.
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La série sera une œuvre progressiste, féministe, antiraciste.  Et Uhura-Nichols en sera un des symboles les plus forts. Nichols a elle-même nommé son personnage. Uhura vient du mot swahili "uhuru" qui signifie liberté. Ce nom lui a été inspiré par le livre "Uhuru" de Robert Ruark qui décrit le soulèvement de Mau Mau kenyans contre la domination britannique. La lieutenant Uhura a aussi un prénom : "Nyota" qui signifie "étoile" en swahili. C’est donc "l’étoile de la liberté" qui embrasse la capitaine Kirk le 22 novembre 1968 devant toute l’Amérique.
La série va très loin. Dans l’épisode "What Are Little Girls Made Of" ("De quoi sont faites les petites filles ?"), diffusé en 1966, quand l'infirmière de bord reçoit une excellente nouvelle, la lieutenant Uhura la félicite avec un câlin et un baiser furtif… sur la bouche. Power of love tous azimuts.
Gene Roddenberry va créer un univers de science-fiction où les couleurs de peau, les origines, les croyances, le genre et la sexualité ne peuvent jamais justifier la moindre discrimination
Baiser volé
Le tournage du baiser entre Uhura et Kirk eut lieu en septembre 1968 au studio Desilu sur Gower Street à Hollywood, sous la direction de David Alexander. A lecture du script, la NBC s'opposa à la scène : pas de "baiser interracial" pour utiliser leur langage. Mais les acteurs William Shatner et Nichelle Nichols s'arrangèrent pour rater toutes les prises alternatives et ne réussirent qu’une seule scène : celle du baiser, si bien qu’au montage, pas d’autre choix que de le reprendre, ce baiser obstiné. Les angles de caméra permirent de voir que c’était bien un baiser sur les lèvres.
Un baiser qui fit affluer des milliers de lettres à la NBC : des dizaines de milliers de jeunes filles et de jeunes gens américain.es demandaient aux acteurs "ce que ça faisait" d’embrasser quelqu’un d’une autre "race". L’actrice a aussi reçu des courriers racistes et sexistes. A la page 197 de son autobiographie, intitulée "Beyond Uhura", Nichols cite une lettre d'un sudiste blanc : "Je suis totalement opposé au mélange des races. Cependant, avec une belle dame comme vous dans ses bras, comment combattre ?" Les auteurs, les acteurs et les actrices de Star Trek lui auraient simplement répondu : pourquoi combattre ?
Quand on s’embrasse, on voit des étoiles. C’est bien connu. Alors, en hommage au lieutenant "étoile de la liberté" et à son interprète Nichelle Nichols, la Nasa donna à l'astéroïde 68410 le nom d’astéroïde Nichols. En souvenir d’un certain 22 novembre 1968.
Jean-Paul Mahoux est historien et écrivain.
 
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Sandra Zidani: "Le coronavirus est une invitation à regarder les invisibles" ,societe,femmes,

28 Mai 2020, 09:11am

Publié par hugo

Sandra Zidani: "Le coronavirus est une invitation à regarder les invisibles"
Sandra Zidani: "Le Covid est une invitation à regarder les invisibles" - © Tous droits réservés
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La crise sanitaire provoque une perte de repères. En Tête à tête est une série de podcasts, de grands entretiens avec des femmes politique, sociologue, philosophe, ou autrice pour essayer de comprendre le séisme que nous traversons.

Retrouvez ici le premier podcast de cette série avec Christiane Taubira, femme politique et écrivaine.
Pour retrouver tous les autres épisodes de la série
EPISODE 6: Sandra Zidani
Dans ce tête à tête, épisode 6 c’est la voix de Sandra Zidani humoriste et comédienne que vous entendrez. Zidani est diplomée en histoire de l’art, elle écume depuis deux décennies, les scènes de Belgique et de France, elle nous fait rire et réfléchir dans ses spectacles qui mélange humour, cynisme, belgitudes et chants ! Cette bruxelloise interroge la place de la culture en confinement, car l’urgence culturelle est à présent de mise pour la suite du déconfinement.
Entretien mené par Safia Kessas.
Où se passe votre confinement?
Je suis à Bruxelles. Je lis, je dessine, je peins, j’écris, j’envoie mes petites capsules humoristiques sur le net et cela m’aide à garder un contact avec le public. Je suis dans un confinement de luxe.
Vous avez l’impression de vivre ce confinement comme une parenthèse enchantée ?
Au départ, j’étais dans le déni comme la plupart des gens et les politiques l’étaient aussi. Or, je trouve que les politiques sont payés pour vérifier les alertes et une ministre de la santé qui évoque une "petite grippette", ce n’est pas normal parce que c’est son travail de vérifier qu’il ne s’agit pas de cela.
On aurait dû être en alerte en voyant les images arriver de Chine. De même, lorsque l’on voit des enfants qui meurent de faim, on devrait presque s’arrêter de vivre et se mobiliser pour aller les nourrir.
On a tellement tout décentralisé qu’en Belgique, on n’arrive même plus à faire des masques, tout vient de Chine. On s’est retrouvés face à nos limites et notre bêtise. Pour des raisons financières, on a tout exporté alors que le chômage en Europe reste toujours très important. J’espère que l’on va repenser le monde autrement en rendant les personnes plus utiles dans leur société. Ce virus a mis en lumière toutes les incohérences de notre société occidentale.
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Comment ce confinement a impacté votre humour ?
Je ne connais pas Sophie Wilmes, alors je l’appelle la grande Sophie, c’est la grande dame de notre gouvernement, en tous cas la première. Je ne veux pas lui faire un procès d’intention mais ce qu’elle raconte ne me plaît pas forcément. Par exemple, en ce qui concerne le masque, j’aurais aimé qu’on l’impose et non pas qu’on le conseille. J’espère que les scientifiques qui conseillent la première ministre ne sont pas ceux de la ministre de la santé. La manière dont cette crise est gérée m’inquiète beaucoup.
Une ministre de la santé qui évoque une "petite grippette", ce n’est pas normal parce que c’est son travail de vérifier qu’il ne s’agit pas de cela
Parlez-nous de vos capsules quotidiennes.
Ce qui n’était pas prévu nous oblige à nous réinventer. Pendant cette période de Covid, le monde s’est réinventé dans une situation unique et inédite.
Dans mes capsules, il y a la politologue flamande, Magda Vervloumeren, un personnage inspiré par Maggy De Block. Il y aussi quelques moments inédits comme par exemple la professeur de religion catholique qui parle de Jésus en confinement. Et, dans mes capsules, je m’adresse aussi à Zidanair, ma compagnie aérienne personnelle qui me permet de voyager de ville en ville avec le spectacle.
J’ai constaté que les gens attendaient ces petites capsules et ils me disent qu’ils ont hâte de revoir mes spectacles. Mes personnages reprennent des citations de personnes existantes mais il y a également ceux qui ressemblent à monsieur et madame tout le monde et qui nous racontent leurs angoisses intimes. Cependant, une capsule vidéo ne remplacera jamais une prestation scénique.
Vous pointez les incohérences des décisions prises en matière de déconfinement ?
On vient d’un pays hybride coincé entre une communauté flamande, une communauté française, un petit niveau germanophone. On n’est pas dans le hiérarchisé comme c’est le cas en France. On est dans un monde beaucoup plus imagé mais aussi consternant, notamment dans les mots choisis pour rassurer les gens, leur proposer de se distraire.
Essayez d’imaginer un confinement sans culture, sans les films, sans les livres, sans la musique....
Avez-vous le sentiment que le secteur culturel a été suffisamment entendu par le gouvernement ?
Le parti Ecolo a proposé une solution qui a été rejetée car le gouvernement n’a pas considéré que la question des artistes était une question urgente. Or, beaucoup de jeunes n’ont droit à rien, pas d’allocation de chômage, pas de statut. Il faudrait aussi adapter un statut d’artiste en fonction des réalités du pays car la Belgique, c’est l’équivalent d’un département français, pas davantage.
Depuis la proposition d’Ecolo rejetée puis une autre proposée par le PS également, tout à coup aujourd’hui, le MR trouve important de s’occuper du secteur culturel. Une enveloppe de 8 millions d’euros débloquée pour les artistes, c’est ridicule, que peut-on faire avec cela ? Et la ministre d’ajouter que c’est pour les artistes qui sont reconnus par la fédération. Or, beaucoup de compagnies ne le sont pas. Une réponse vraiment très maladroite comme si notre métier n’était pas un métier sérieux, comme si l’artiste n’était pas utile.
Essayez d’imaginer un confinement sans culture, sans les films, sans les livres, sans la musique....
Heureusement, grâce à l’initiative personnelle d’un artiste musicien, Nicolas Achten, on invite les artistes à s’inscrire auprès de la fédération qui correspond à leur discipline. Les artistes seront ainsi beaucoup plus forts quand la reconnaissance pourra arriver ou au moins proposer un chômage temporaire aux artistes qui n’ont droit à rien.
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Dans le milieu des artistes, la situation des femmes est-elle pire en ce moment ?
De manière générale, la femme dans la société a toujours un peu de mal à se faire entendre.
Mais sa place est de plus en plus importante dans la société en général et dans le monde culturel. Je ne pense pas que le Covid va plus les impacter maintenant parce que tout est à l’arrêt. Mais on reste dans une société misogyne, il faut changer cela. Il faudra reprendre le discours et frapper quelques grands coups : on est toujours là, on n’oublie rien, on ne lâche rien et on continue le combat.
Avez-vous des perspectives, des réflexions sur la manière dont vous pourriez rejouer avec le Covid qui nous entoure ?
Il est évident que le covid fera partie des scènes humoristiques. 
J’ai une création prévue la première quinzaine d’octobre. Cela ressemble fort à ce qui se passe maintenant mais j’ai apporté quelques changements parce que je ne pense pas que les gens auront envie d’entendre parler du covid tout le temps. On en parle à toutes les sauces, à la télé, au JT, avec les amis... On va avoir envie de parler d’autre chose.
Mais on reste dans une société misogyne, il faut changer cela. Il faudra reprendre le discours et frapper quelques grands coups : on est toujours là, on n’oublie rien, on ne lâche rien et on continue le combat
Mais ce Covid, c’est une invitation à changer, à regarder les invisibles, c’est-à-dire les personnes dans les hôpitaux, les livreurs, les balayeurs de rue, les personnes qui assurent le quotidien de notre société. Ce nous raconte le Covid, c’est que le seul indésirable sur la terre, c’est l’humain. Le Covid parle aussi de la question environnementale, il nous a montré à quel point la terre rapidement se reconstruit, se recompose en l’absence d’avions, de pollution...Les animaux apprécient le calme, la nature n’a jamais été aussi heureuse.
Avez-vous réfléchir à la manière dont le public pourrait assister à vos spectacles dans un contexte de sécurité sur le plan de la santé ?
Un public masqué, je ne l’envisage pas. Mais si on peut anticiper avec les testings, le traçage, on pourra peut-être trouver des solutions en comptant bien entendu sur la responsabilité de chacun. Il faudra en tous cas s’assurer que les personnes dans la salle de spectacle ne sont pas contaminées. Je pense que le gouvernement doit prendre des mesures drastiques pour que les gens puissent apprendre à avoir les gestes qu’il faut : se laver les mains régulièrement, avoir du gel avec soi. Si une personne est enrhumée, elle devra porter un masque pendant le spectacle, etc, etc... Il y a des gestes à réapprendre avant de rouvrir les salles de spectacle.
Avez-vous envie de partager un choix culturel pendant cette période de confinement ?
Le travail de Marguerite Duras ou Sophie Khan que j’ai eu du plaisir à redécouvrir. Mais il y a aussi "Par les liens forcés du mariage" de Fatiha Saidi qui raconte sa propre histoire, un très beau témoignage. J’ai aussi beaucoup aimé le dernier livre de Jean Ziegler, La honte de Lesbos.
Les Grenades en tête à tête avec Sandra Zidani
 
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be
Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d'actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.

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VIOLENCES CONJUGALES ET FEMMES TUEES EN 2020 ( JANVIER MAI 2020 )

28 Mai 2020, 09:00am

Publié par hugo

STOP A  CES VIOLENCES !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )
VIOLENCES  CONJUGALES   ET  FEMMES   TUEES EN  2020 ( JANVIER MAI 2020 )

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#Vousnenousferezplustaire : sur les réseaux, des victimes d'agressions et de viols brisent l'omerta,femmes,violences,viol

27 Mai 2020, 22:46pm

Publié par hugo

 ences faites aux femmes : féminicides, coups, viols et autres agressions sexuelles
#Vousnenousferezplustaire : sur les réseaux, des victimes d'agressions et de viols brisent l'omerta
 
#Vousnenousferezplustaire, sur Instagram ou via TikTok, des réseaux sociaux prisés des ados, des victimes d'agressions sexuelles témoignent à visage découvert et désignent nommément leurs agresseurs.
©gaet_rosell/Instagram
 
27 mai 2020
Mise à jour 27.05.2020 à 10:45 par
TerriennesIsabelle Soler
Le hashtag est apparu comme un défi et une promesse : #Vousnenousferezplustaire. Des jeunes filles y racontent leur viol ou les violences sexuelles qu'elles ont subies et nomment leur agresseur. Sur Instagram et Tiktok, les invitations à témoigner ont suivi, suscitant une déferlante d'insultes sexistes et graveleuses. Les influenceuses témoignent.
 
La dénonciation des violences faites aux femmes vient de franchir un cap, et quel cap ! Dénoncer et nommer, et se faisant, se libérer de la culpabilité. Basta ya, l'omerta a vécu. Comment cela a t-il commencé ? Avec la Journée mondiale du denim le 29 mars contre la culture du viol. Le souhait des créateurs de cet évènement est clair. Le message sur leur site en témoigne : "Nous avons pour mission de mettre fin à la violence sexuelle et de perturber la culture du viol dans le monde. Notre impact dépend de notre action collective en tant que mouvement; cela va prendre des millions d'entre nous pour se rassembler pour soutenir les survivants, plaider pour le changement et transformer la culture. Nous ne pouvons pas le faire seuls." 
"Pas de viol en blue jean".
Ce qui semble un signe des temps en est, en fait, à sa 21ème édition. Le mouvement a démarré en Italie en 1999. La Cour de cassation de Potenza avait alors jugé qu'une étudiante victime d'un viol avait été consentante car vêtue d'un jean moulant, elle ne pouvait pas en être déshabillée sans avoir aidé son agresseur. "Pas de viol en blue jean" avait titré le quotidien Libération. Le verdict avait déclenché l'ire de la secrétaire d'Etat à la Justice italienne, Maretta Scoca et la «grève des jupes»  de plusieurs députées, et ce jusqu'au retrait de la sentence.
 
 
Pas de viol en blue jean
©Piqsels
Cette culture du viol, qui s'appuie sur le déni de la violence faite aux femmes et la préférence donnée à la parole des hommes, ne passe plus. La dénoncer est devenue une obligation, parfois vitale pour certaines victimes, qu'elles soient garçons ou filles car faut-il le rappeler, les hommes sont aussi concernés par les violences sexuelles.
Nommer son agresseur à visage découvert
La vraie nouveauté, encouragée aujourd'hui sur les réseaux sociaux, est de dénoncer les violeurs, nommément et à visage découvert. Sur Tiktok, c'est en musique sur un morceau du groupe Imagine Dragons, populaire chez les ados, et en présentant les vêtements portés le jour de l'agression, que la dénonciation est mise en scène, toujours à l'identique.
 
©Tiktok
TikTok se revendique sur son site comme "la destination incontournable pour les vidéos mobiles au format court. Nous avons pour mission de développer la créativité et d'apporter de la gaité." Raison pour laquelle sûrement, malgré l'émotion qui submerge certains témoins, le message se veut résolument porteur d'espoir. Toutes et tous veulent dire leur résilience après l'agression subie et encouragent d'autres victimes à faire de même pour faire enfin tomber la culture du viol. Un message particulièrement adressé à celles, qui se murant dans le silence et la culpabilité, protègeraient involontairement les violeurs.
Imposer par exemple une relation sexuelle à une personne endormie ou ivre, est-ce un viol ? Oui, sauf si cette personne a exprimé préalablement un consentement explicite ou tacide.
Anne Toumazoff, influenceuse
Les influenceuses féministes, nombreuses sur les réseaux Instagram ou Twitter, se sont emparées de cette thématique, et ont amplifié son impact avec les mots dièse #Vousnenousferezplustaire et #DidIsayyes.
Anna Toumazoff est l'une d'elles. A 25 ans, cette digital native, formée à Sciences-Po et féministe dès son plus jeune âge, s'est faite connaitre par un premier hashtag #Ubercestover, dénonçant les agressions dans les taxis de la compagnies. Elle a depuis créé de nombreux memes (ndlr : élément ou un phénomène repris et décliné en masse sur Internet) appelant à dénoncer la culture du viol. Suite à cet hashtag #Vousnenousferezplustaire, elle a vu affluer sur sa page les témoignages toujours plus nombreux de filles (moins souvent de garçons) violées ou sexuellement agressées. Elle s'en dit elle-même surprise et loue leur courage : "Il y a une inversion du rapport de force entre victimes et bourreaux. C'est une génération qui vit par l'image, les filles s'exposent en faisant cela. Il faut un courage monstrueux" .
Monstrueux, le mot n'est pas trop fort. Car en même temps que les témoignages affluent, apparaissait une contre-offensive, d'une violence" inouïe" selon Anna Toumazoff. Des hommes souvent, des femmes parfois, s'appuyant ce que l'influenceuse appelle la "zone grise": "Beaucoup d'hommes invoquent le consentement présumé de la personne dont ils abusent. C'est un argument qui revient notamment dans les viols conjugaux. Imposer par exemple une relation sexuelle à une personne endormie ou ivre, est-ce un viol ? Oui sauf si cette personne a exprimé préalablement dans le couple ou la relation un fantasme ou un consentement explicite ou tacite".
 
 
Anna Toumazoff dénonce à cette occasion la duplicité des réseaux sociaux qui, dit-elle, perpétuent à leur manière la culture du viol. Un exemple : sa série de tweets sur ce fléau, publiés sur son compte public, est supprimée par Twitter tandis que la vidéo tournée à Liège du viol d'une jeune fille mineure, un viol à visage découvert montré dans toute sa violence, reste en ligne à sa grande horreur. La colère d'Anna Toumazoff n'est pas retombée : "Mon féminisme ne tire pas vers la misandrie (sentiment anti mâle). Mais je ne peux pas le nier, la crispation des rapports entre hommes et femmes est actuellement très nette ".
 
L'éducation sexuelle devient l'apanage d'une génération autodidacte qui prend les rênes de sa sexualité et l'exprime à travers ses propres armes.
Soège Lecocq, rédactrice à l'agence NellyRodi
Rien de surprenant à cette crispation des rapports. Face au silence gêné ou complice qui entoure encore trop souvent les comportements violents ou sexistes, les jeunes femmes ont décidé de prendre leur sort en main. La justice reste, jugent-elles, trop souvent circonspecte face aux agressions. Et sur les réseaux sociaux, parler violence sexuelle suscite des réactions haineuses voire délirantes,  il n'y a qu'à lire les posts qui ont suivi les dénonciations pour s'en convaincre.
 
©Charlotte Abramow

Le changement de mentalité est une réalité. L'agence de tendances NellyRody ne s'y est pas trompée et se penche dans un article récent sur la prise en main par les ados de leur propre éducation sexuelle, et de ce qui est acceptable ou pas : "Boudée par les institutions publiques, l’éducation sexuelle devient l’apanage d’une génération autodidacte qui prend les rênes de sa sexualité et l’exprime à travers ses propres armes." Et de citer cette génération Z , née à partir de 1997, qui se prend sexuellement en main dans des "blogs créés par des adolescents pour des adolescents".
Une éducation sexuelle par ou pour les ados
On peut citer le superbe travail de la photographe belge Charlotte Abramow, 26 ans. Il y a 2 ans, sortait son clip bouleversant sur la diversité des femmes, réinterprétant avec beaucoup d'inventité, les "Passantes" de Georges Brassens. Cette année, elle fait mouche à nouveau avec son" Petit Manuel Sexeducation". Elle y propose aux jeunes, avec humour mais sans tabou ni zones d'ombres, d'explorer leur sexualité mais aussi leurs limites, refus ou consentement compris. Les ados en sont fans. Les médias grand public jusqu'à la grande distribution l'ont bien compris. Netflix propose depuis janvier la saison 2 de sa série à succès Sexeducation. Dans un grand magasin pour les jeunes boulevard Haussmann à Paris, le Petit Manuel Sexeducation était alors distribué gratuitement dans son espace Pop Up.
Relire notre article >
"Sex Education" : sexe, vérités, et ados, une série sans tabou et féministe
Plus que jamais, grâce aux réseaux sociaux qui renforcent les appartenances, les post-millenials inventent leur chemin. Comme si le divorce était consommé avec les générations précédentes qui n'ont rien vu venir de la nouvelle révolution sexuelle en cours. Il est loin le temps où les formes de sexualité se limitaient aux 3 grandes familles, hétéro, homo ou bi. Les frontières du genre ont volé en éclat et donné naissance à de nouveaux segments, intersexe, cisgenre, LGBT... L'approche normative de la sexualité ne correspond plus aux identités du 21ème siècle. Pas plus que la domination des agresseurs sur les agressé.es. La culture du viol ne passera plus par elles.
 
©Charlotte Abramow
Retrouvez également dans Terriennes :
>#MeToo, #BalanceTonPorc : révolution an 1
>Sandra Muller, celle par qui #BalanceTonPorc est arrivé
>Education sexuelle et contraception en Haïti : Nadine Louis Similien lutte pour l'autonomisation des filles
>Violée par son coach à l'adolescence, la cavalière Amélie Quéguiner dénonce "un cas affreusement banal"
>#MeToo du patinage français : Sarah Abitbol, violée par son entraîneur à 15 ans
>#MeToo : "Quand des actrices anonymes sont violées, ça n'intéresse pas les médias."
>Viol sous drogue ou GHB : la soumission chimique, un fléau peu reconnu
TerriennesIsabelle Soler
Mise à jour 27.05.2020 à 10:45
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https://information.tv5monde.com/terriennes/vousnenousferezplustaire-sur-les-reseaux-des-victimes-d-agressions-et-de-viols-brisent-l

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Municipales en France : Marie Cau, transgenre et maire,femmes,politiques

27 Mai 2020, 22:43pm

Publié par hugo

 Municipales en France : Marie Cau, transgenre et maire
 
Marie Cau est devenue samedi 23 mai 2020 maire de Tilloy-lez-Marchiennes, village de 500 habitants dans la région lilloise du nord de la France. A 55 ans, elle devient la première maire transgenre du pays.
©FB/Marie Cau
26 mai 2020
Mise à jour 26.05.2020 à 11:17 par
Terriennes
avec AFP
Sa liste était arrivée en tête lors du premier tour des municipales. Confinement oblige, il a fallu attendre deux mois pour que le conseil municipal de Tilloy-lez-Marchiennes, petit village du nord de la France, la choisisse comme maire. Agée de 55 ans, mère de trois enfants, Marie Cau, devient la première maire transgenre du pays et peut enfin fièrement arborer son écharpe tricolore.
 
 

"Félicitations, Madame le maire, on vous souhaite du courage!", lance un quinquagénaire enthousiaste, dans la rue principale de ce village de 550 habitants. "Du plaisir à travailler, pas du courage!", réplique en riant Marie Cau, écharpe tricolore ceinte, devant la petite mairie de briques.
Ils n'ont pas voté pour moi parce que je suis transgenre, ni contre, ils ont voté pour un programme et des valeurs.
Marie Cau
Aux élections municipales du 15 mars, sa liste "apolitique", baptisée "Décider ensemble", a remporté entre 63,5% et 73,1% des suffrages en fonction des candidats, avec un taux d'abstention de seulement 32% (plus de 55% au niveau national).
 
"Toute la liste a été élue", se réjouit-elle, le regard bleu et assuré et "pas du tout surprise du résultat". Lassés par 20 ans d'immobilisme et "un village un peu endormi, où le lien social avait disparu, les habitants voulaient du changement", analyse-t-elle. "Ils n'ont pas voté pour moi parce que je suis transgenre, ni contre, ils ont voté pour un programme et des valeurs".
Ingénieure, titulaire d'un diplôme de technicien agricole et d'un BTS horticole, Marie Cau se décrit avant tout comme une cheffe d'entreprise "à la fibre agricole et environnementale".
Et dans cette commune rurale, les habitants "ont été sensibles à la volonté de préserver au maximum l'environnement, développer l'agriculture durable, la solidarité, l'économie locale à travers les circuits courts, les emplois de proximité...", détaille-t-elle.
Jamais élue auparavant, l'édile "démarre avec une feuille blanche, un budget quasi-nul, une école pas encore rouverte et beaucoup d'autres défis liés au coronavirus. Mais avec une dream team" d'une "grande mixité d'âge, d'origine, et de genre".
Recréer du lien, peu importe le genre
Son genre à elle, "ça n'est pas l'important ! Elle vit ici depuis 20 ans, on voit comment elle travaille. S'ils réussissent à recréer du lien, de l'animation, c'est tant mieux pour Tilloy !", commente Hervé Fontanel, un habitant. "Ca crée du renouveau et on parlera plus du village !", renchérit sa voisine Marie-Josée Godefroy.
Cette situation devrait être dans la normalité, puisque les gens votent pour une équipe et un projet.
Marie Cau
Depuis le début de sa transition il y a 15 ans, Marie Cau n'a vécu ici "ni discrimination, ni brimades": "c'est rare, les gens sont bienveillants, malgré quelques maladresses", confie-t-elle. Si elle doit encore accomplir les démarches administratives pour modifier son état civil, elle utilise déjà couramment son troisième prénom de naissance "et les gens le respectent".
Dans Le Parisien, elle explique qu'elle n'a pas eu à changer de prénom car Marie est son troisième prénom de naissance, "Je l'utilise couramment depuis deux ans comme le Code civil m'y autorise". Depuis 2016, les personnes transgenres n'ont plus à se justifier par des documents médicaux mais doivent toujours passer devant un tribunal pour obtenir un changement d'état civil.
De nature discrète, "pas militante", "elle n'a pas eu de tabou, a parlé d'elle aux habitants qui posaient des questions" pour clore le sujet et "se concentrer sur l'action municipale", explique sa compagne et conseillère municipale Nathalie Leconte, "surprise de l'énorme médiatisation de l'élection".
"Cette situation devrait être dans la normalité, puisque les gens votent pour une équipe et un projet", juge Marie Cau, attendant impatiemment "le jour où ce sera devenu un non-évènement". Elle reconnaît toutefois que son élection peut contribuer à "banaliser les choses", montrer "que les personnes transgenre peuvent avoir une vie sociale et politique normale".
La secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa a tenu à saluer et féliciter l'élection de Marie Cau sur son compte twitter, tout comme plusieurs associations. Pour la co-présidente de SOS Homophobie Véronique Godet, cette "première va marquer l'histoire des personnes trans et de la politique française".
"On note aujourd'hui que beaucoup de personnes trans sont dans un processus d'émancipation, commencent à occuper des espaces publics dans lesquels elles étaient autrefois niées, avec la volonté de rendre progressivement invisible le genre, pour qu'on voit ce qu'elles apportent au collectif", s'enthousiasme de son côté Giovana Rincon. La présidente d'Acceptess-T espère "voir ce type de progrès se démultiplier, jusqu'à ce qu'on élise un maire trans dans une grande ville comme Paris".
Sur les réseaux sociaux, nombreux.ses ont voulu aussi féliciter l'arrivée de la nouvelle mairesse. "Bonjour Madame, je ne vous connais pas mais votre élection me laisse à croire que peut-être en France la tolérance, le vivre ensemble et le respect ne sont pas des territoires perdus. J'ai une petite fille à qui j'explique tous les jours que les êtres humains sont tous différents et que cette différence fait leur richesse, pas un motif d'exclusion ou de haine. Merci pour l'espoir et l'exemple et félicitations !", commente un.e internaute sur sa page Facebook.
Pas sûr que Marie Cau souhaite qu'on la cantonne à un rôle de porte-drapeau. Son rêve à elle c'est plutôt, comme elle le dit elle-même, "de bâtir un village exemplaire, démontrer que de simples citoyens peuvent faire ici des choses qu'un gouvernement tout en haut n'arrive pas à faire".
Outre l'écologie et lien social, Marie Cau a montré tout au long du confinement son engagement de proximité pour combattre la pandémie en relayant les appels à fabriquer des masques, ainsi que pour la lutte contre les violences conjugales.
A retrouver dans Terriennes :
>A quand un #MeToo des femmes transgenres ?
>#MeTooTrans : la parole se libère pour lutter contre la transphobie
>Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie : Tessa Ganserer, 1ère députée transgenre d'Allemagne
>Pakistan : Marvia Malik, première présentatrice TV transgenre
Terriennes
avec AFP
Mise à jour 26.05.2020 à 11:17

 https://information.tv5monde.com/terriennes/municipales-en-france-marie-cau-transgenre-et-maire-360505

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Haïti : le président de la Fédération de football suspendu provisoirement par la Fifa,femmes,viol

27 Mai 2020, 22:41pm

Publié par hugo

 Haïti : le président de la Fédération de football suspendu provisoirement par la Fifa
 
Yves Jean-Bart, président de la Fédération haïtienne de football arrive au tribunal pour une audience concernant les accusations d'abus sexuelles sur mineures à Croix-des-Bouquets, Haïti, jeudi 21 mai 2020.
(Photo AP / Dieu Nalio Chery)
26 mai 2020
Mise à jour 26.05.2020 à 13:56 par
TV5MONDE
avec AFP
Yves Jean-Bart, le président de la Fédération haïtienne de football, est accusé de viols sur des joueuses mineures. La Fifa annonce sa suspension à titre provisoire.
 
 

"La chambre d'investigation de la commission d'éthique indépendante a provisoirement interdit à M. Yves Jean-Bart, président de la Fédération haïtienne de football (FHF), d'exercer toute activité liée au football au niveau national et international, pour une période de 90 jours" indique l'organisation internationale dans un communiqué publié sur son site Internet.
M. Bart fait l'objet d'une enquête de la part de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire haïtienne.
Selon des jeunes filles citées dans un article publié fin avril dans le journal The Guardian, Yves-Jean Bart aurait violé de nombreuses joueuses mineures ces dernières années.
Témoignant de pressions subies pour garder le silence, des victimes présumées ont affirmé au journal, sous couvert d'anonymat, qu'au moins deux joueuses mineures auraient avorté suite à des viols commis par le président de la fédération dans le centre national d'entraînement.
 
"Nous pensons que c'est une bonne décision prise par la Fifa car nous nous sommes rendus compte que Yves Jean-Bart et son cartel peuvent faire de l'ombre à n'importe quelle enquête judiciaire", a réagi Marie-Rosy Auguste Ducena du Réseau national des droits humains .
Déplorant l'omerta qui plane sur le secteur sportif, l'activiste haïtienne rappelle que "cela fait longtemps que des rumeurs de marchandage sexuel contre avantages au niveau du football circulent dans le pays".
Yves Jean-Bart, 73 ans, dirige la FHF depuis deux décennies. Sans candidat lui faisant face, sa réélection en février à un sixième mandat a été une formalité.
Niant en bloc les accusations portées contre lui, il a porté plainte à Paris contre Romain Molina, journaliste français co-auteur de l'enquête du Guardian.
M. Jean-Bart n'a pas souhaité s'exprimer.
Lire aussi : Violences conjugales, #MeToo dans le football aussi, l'omerta brisée
Abus sexuels dans le sport : les athlètes en colère "donnent de la voix" dans une tribune​
#MeToo du patinage français, Sarah Abitbol, violée par son entraîneur à 15 ans
TV5MONDE
avec AFP
Mise à jour 26.05.2020 à 13:56
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https://information.tv5monde.com/info/haiti-le-president-de-la-federation-de-football-suspendu-provisoirement-par-la-fifa-360623

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Suisse : après le Covid-19, à Lausanne, des élus demandent l'ouverture d'une maison close,femmes,sexes,

27 Mai 2020, 22:37pm

Publié par hugo

 Terriennes
Combattre la prostitution
Covid-19 : femmes en première ligne
Suisse : après le Covid-19, à Lausanne, des élus demandent l'ouverture d'une maison close
 
Prostitution Lausanne
©RTS
25 mai 2020
Mise à jour 25.05.2020 à 11:44 par
TerriennesIsabelle Soler
Les travailleurs et travailleuses du sexe n'ont pas échappé à l'impact du Covid-19. En Suisse, toutes les activités de prostitution, où elle est légale, ont été interdites depuis la mi-mars à l'échelon national. Pas de clients, plus de précarité. Pour mieux encadrer le métier, des conseillers communaux de gauche de Lausanne relancent l'idée d'ouvrir une maison close.
L'information est relayée par le site 24H.ch.  Préoccupés par la situation des travailleuses du sexe, des conseillers de gauche interpellent la municipalité de Lausanne sur sa politique en matière de prostitution. Leur situation difficile, aggravée par la crise du coronavirus,  n'est pas tout à fait nouvelle. En février 2019, l'association Fleur de Pavé, qui les représente à Lausanne, déplorait une perte de contact après la réduction de la zone de racolage. Voilà deux ans, en effet, que Lausanne a réduit sa zone dédiée à la prostitution de rue dans le quartier de Sévelin, ancien quartier de friches industrielles en plein mutation.
La cohabitation entre une nouvelle catégorie de résidents et les prostitué.es est devenue litigieuse. Le 15 avril 2018, la zone de racolage autorisée est passée de 1700 mètres linéaires à 700, afin d’éloigner les travailleuses et travailleurs du sexe des espaces résidentiels. Fleur de Pavé faisait alors état de ses craintes sur une possible perte de clientèle et une plus grande insécurité. A cette époque, un élu de gauche Alain Hubler (Ensemble à Gauche) annonçait que son groupe ne lâcherait pas la Ville sur la prostitution de rue. Depuis, l'imprévisible épidémie de Covid n'a fait qu'aggraver la situation et les élus reviennent à la charge.
Une cagnotte a été organisée par Fleur de Pavé, et Lausanne Région y a contribué
Pierre-Antoine Hildbrand, conseiller municipal lausannois
Dès le 16 mars 2020, pour éviter la propagation du coronavirus, la prostitution est bannie du quartier. Sans revenu, les prostituées sont dans une situation économique très difficile et la crainte des élus est de voir ces travailleuses du sexe verser dans la clandestinité, avec les risques induits : maltraitance, maladies....
En Suisse, la prostitution est légale, considérée comme une forme d'activité économique indépendante, et les gains sont soumis à l'impôt. Le cas d'une pandémie a même été prévu : dans cette éventualité, les personnes qui disposent d'un permis d'établissement ont théoriquement droit aux indemnités de l'assurance perte de gain (APG).
Une activité légale, mais précaire
Qu'en est-il réellement de l'aide apportée pendant la crise du Covid-19 ? Interrogée par 24H.CH, la mairie a répondu : "La Ville a maintenu entièrement son soutien à l'association Fleur de Pavé, soit 281 000 francs par an. L'aide apportée aux indépendants peut être complétée par un revenu d'insertion temporaire." Un dispositif qui concerne tous les citoyen.nes suisses. Problème : tous les travailleurs et travailleuses du sexe ne sont pas des nationaux, comme ne l'ignore pas la municipalité. "Une grande majorité de ces personnes ont une autorisation de travail de 90 jours. Les ressortissants de l’espace Schengen n'ont, dans ce cas, pas droit aux allocations pour perte de gain. Une cagnotte a été organisée par Fleur de Pavé, et Lausanne Région y a contribué".
Xavier Company, conseiller Verts
©Les Verts Lausanne
Réponse qui ne satisfait pas Xavier Company, coprésident des Verts lausannois : "Une grande partie des prostitué.es n’aura pas le droit à une aide de l’État, notamment celles et ceux qui ne sont pas en situation régulière".
Et l'élu d'interpeller la municipalité via le site des Verts : "Quelles mesures la municipalité prend-elle ou entend-elle prendre pour assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs du sexe et diminuer leur précarité, notamment en termes de protection sur le terrain, de mise à disposition d’abris, de suivi médical, de nouvelles formations professionnelles, de régularisation du séjour, etc. ? "
 
Les maisons closes ne résoudront pas la traite d’êtres humains, mais elles seront bénéfiques sur les plans sécuritaire et sanitaire
Céline Misiego du Parti ouvrier et populaire, le POP
 
Céline Misiego élue POP
©Parti Ouvrier Populaire Vaudois
Après la restriction de la zone de prostitution autorisée, une partie du Conseil communal avait obtenu qu’un état des lieux soit fait "dans un délai de deux ans". Aujourd'hui, des conseillers communaux de gauche, trois Verts et deux Ensemble à Gauche rappellent cette promesse et proposent notamment l'ouverture d'une maison close, façon pour eux de répondre à la double urgence sanitaire et sociale. "C’est non seulement une solution adaptée mais c’est surtout la seule, selon Céline Misiego, députée  POP au Grand Conseil vaudois.  Il faut mettre à disposition des locaux et en organiser la gestion, par un service de la ville ou une coopérative, puisque les associations ont déjà dit qu’elles ne voulaient pas endosserce rôle-là. Une telle structure ne résoudra pas la traite d’êtres humains, qui implique d’autres moyens, mais elle sera bénéfique sur les plans sécuritaire et sanitaire."
 
Recommandations Covid-19
©Fleur de pavé
Interdiction de la prostitution = misère
Entre le 13 mars dans le canton de Vaud, auquel appartient Lausanne, et le 16 mars à Genève, toutes les activités de prostitution ont été interdites à l'échelon national. Ce qui a donné licence aux clients indélicats ou maltraitants de pratiquer toutes sortes d'abus en toute impunité. "50% sont gentils et très généreux, et il y a les autres, témoigne anonymement une prostituée excercant dans l'illégalité.  Au début, ils paient, puis ils reprennent l’argent. Si on proteste, ils disent : 'Tu veux te plaindre à la police ? Vas-y, tu prendras une amende.'"
 
Association Demi-Mondaine
©Association Demi-Mondaine
 
Une nouvelle association des professionnels du sexe, Demi-Mondaine, relaie sur son site l'inquiétude des femmes : "Les travailleur(ses) sont en train de parler de revenir en arrière sur des méthodes déjà vite oubliées : la rue. Dos au mur, sans aucune clarté, sans nourriture, elles expliquent que la rue sera à nouveau leur terrain de jeu dans le but premier de survivre s’il n’y a aucun assouplissement du conseil fédéral dans un futur proche."
L' objectif de l'association est clairement énoncé sur leur page FaceBook : "Nous demandons à l'Office fédéral de la santé publique et aux autorités compétentes de ne pas prolonger l'interdiction des activités de prostitution au-delà du 7 juin 2020." Demi-Mondaine tente de mettre au point une charte sanitaire de bonne conduite pour obtenir une réouverture "le plus rapidement et la plus hygiénique possible" des lieux d'excercice de la prostitution.
Quant à la création d'une maison close demandée par les conseillers communaux sus-cités, la réponse du responsable de l’Économie et de la Sécurité de Lausanne, Pierre-Antoine Hildbrand, reste très circonspecte : "Il est clair qu’un tel projet, s’il était lancé, devrait principalement être porté par une coopérative de travailleurs et de travailleuses du sexe, ou une association. La municipalité n’a pas vocation à se transformer en tenancier de maison close." Ou comment renvoyer la patate chaude aux envoyeuses (et envoyeurs)...
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TerriennesIsabelle Soler
Mise à jour 25.05.2020 à 11:44
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