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Le blog de hugo,

Peut-on mourir de chagrin ? | 28 minutes | ARTE

27 Mai 2020, 13:12pm

Publié par hugo

8,1 K vues
💔🤔 Peut-on mourir de chagrin comme Tristan et Iseut ?
David Castello-Lopes a enquêté sur le syndrome du cœur brisé : le takotsubo.
https://www.facebook.com/28minutes/videos/236850077474510/
Peut-on mourir de chagrin ? | 28 minutes | ARTE

💔🤔 Peut-on mourir de chagrin comme Tristan et Iseut ? David Castello-Lopes a enquêté sur le syndrome du cœur brisé : le takotsubo. REPLAY ➤ bit.ly/28samedi0703

Posted by 28 minutes on Friday, March 6, 2020

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Violences conjugales : des femmes russes piégées durant le confinement,femmes,violences,

24 Mai 2020, 23:44pm

Publié par hugo

 Violences faites aux femmes : féminicides, coups, viols et autres agressions sexuelles
Violences conjugales : des femmes russes piégées durant le confinement
 
Des femmes portant des masques pour se protéger contre les coronavirus regardent leurs smartphones dans le centre-ville de Saint-Pétersbourg, en Russie, le lundi 11 mai 2020.
AP Photo/Dmitri Lovetsky
24 mai 2020
Mise à jour 24.05.2020 à 13:46 par
TV5MONDE
avec AFP
En Russie, plusieurs associations s'alarment de la recrudescence des violences faites aux femmes au cours du confinement. Des acteurs de la société civiles demandent à l'Etat d'agir mais pour les autorités il n'y a aucune hausse des violences conjugales. Elles auraient même baissé en avril 2020.
Un jour de fin avril, le compagnon d'Ineta Akhtiamova est entré dans une colère noire : après l'avoir insultée, il l'a frappée et lui a dit de quitter leur petit appartement de Moscou, où le couple vivait en confinement depuis un mois. "Je suis partie, je ne pouvais plus supporter tout cela", raconte à l'AFP Ineta Akhtiamova, 50 ans, chanteuse de profession, au chômage à cause des fermetures temporaires dues à l'épidémie de coronavirus.
Depuis le début des mesures de confinement pour endiguer la pandémie, des associations ont signalé à travers le monde une augmentation des cas de violences domestiques. En Russie, le phénomène est accentué par l'inaction des autorités et des vides juridiques dans la protection des femmes contre ce fléau. Ineta Akhtiamova raconte qu'elle était en train de cuisiner quand son compagnon s'est emporté, et ce n'était pas pour la première fois. "C'est pas bien si je me tais. C'est pas bien si je parle. C'est pas bien si je fais de la soupe. C'est pas bien si je fais des pommes de terre", énumère Ineta Akhtiamova, pour décrire les relations avec son partenaire pendant le confinement.
Quand cet homme, avec qui elle vit depuis un an et demi, la battait, elle pouvait aller chez des amis. Mais par crainte du virus, ces derniers sont désormais réticents. Deux foyers pour femmes ont également refusé de l'accueillir à cause des mesures de confinement mises en place fin mars à Moscou. L'association "Kitej" l'a finalement aidée à trouver refuge dans un hôtel dans l'est de la capitale russe, et paye ses repas.
Peu de lois pour protéger les victimes
"La situation est pire ici car il n'y a pas de loi", résume Marina Pisklakova-Parker, une militante des droits des femmes russes. En 2017, le président Vladimir Poutine a signé une loi dépénalisant certaines formes de violences domestiques. Soutenu par l'Eglise russe, le texte a réduit l’arsenal judiciaire dont disposaient les victimes. Les peines pour les violences commises au sein du cercle familial sont passées de deux ans de prison à de simples amendes, sauf en cas de violences graves ou de récidive.
Selon les associations, ces carences juridiques, notamment l'absence d'injonctions d'éloignement, laissent les femmes russes sans défense. Ces dernières souffrent également du faible nombre de refuges et de l'indifférence de la police. Chaque année, près de 16,5 millions de femmes sont victimes de violences domestiques en Russie, selon des chiffres établis par des militantes avant l'épidémie. Entre février et fin avril, Marina Pisklakova-Parker indique que son association, ANNA, a reçu 30% d'appels en plus via son numéro d'urgence.
Le mois dernier, plusieurs militantes ont appelé le gouvernement à adopter des mesures d'urgence, notamment ouvrir des refuges et lancer une campagne de sensibilisation contre les violences conjugales. Mais leur appel est resté lettre morte. Ces acteurs de la société civile sont suceptibles de subir des pressions comme les défenseurs des droits des LGBT. Le ministère russe de l’Intérieur a affirmé en mai qu'il n'y avait aucune preuve d'une augmentation des violences domestiques pendant le confinement. A l'inverse, il a soutenu qu'elles avaient chuté de 9% en avril, par rapport à l'année dernière.
"des répliques et des vagues de violences familiales"
Aliona Sadikova, responsable de l'association Kitej, affirme avoir reçu plus de 400 demandes d'aide depuis le début du confinement. La plupart des victimes disent que la police ne les a pas aidées. Avant la pandémie, les femmes pouvaient partir, trouver un travail et mettre leurs enfants à l'école. Mais aujourd'hui, elles sont obligées d'adopter une autre stratégie, selon Aliona Sadikova : attendre et souffrir en silence. "Les perspectives économiques du pays ne sont pas claires donc beaucoup ont décidé d'attendre jusqu'à la fin", regrette-t-elle.
Marina Pisklakova-Parker craint que le pire reste encore à venir. "Ce que nous voyons n'est que le début", affirme-t-elle, soulignant que de nombreuses victimes ne peuvent appeler à l'aide car elles sont sous la surveillance étroite de leurs partenaires. Beaucoup de femmes et leurs conjoints violents risquent de perdre leur travail à cause de la crise économique provoquée par le coronavirus, ce qui va renforcer les tensions, craint la militante. "Quand le confinement se sera terminé, nous allons voir des répliques et des vagues de violences familiales", prédit-elle. "Il est donc très important de s'occuper au maximum du problème dès maintenant".
TV5MONDE
avec AFP
Mise à jour 24.05.2020 à 13:46
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/violences-conjugales-des-femmes-russes-piegees-durant-le-confinement-360400

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Covid-19 : Ada Hegerberg inquiète pour les acquis du football féminin,femmes,sport,

24 Mai 2020, 23:39pm

Publié par hugo

 Covid-19 : Ada Hegerberg inquiète pour les acquis du football féminin
 
La Norvégienne Ada Hegerberg, de l'Olympique Lyon, embrasse la Coupe après la finale de l'UEFA entre son club et le FC Barcelona à Budapest, Hongrie, le 18 mai 2019. Victoire de Lyon 4-1 sur Barcelone.
©Balazs Czagany/MTI via AP
23 mai 2020
Mise à jour 23.05.2020 à 20:39 par
Terriennes
avec nos partenaires suisses Le Temps (Laurent Favre)
Alors que s'annonce la reprise du calendrier sportif après la crise sanitaire de la Covid-19, Ada Hegerberg, Ballon d'or 2018, insiste sur l'importance pour le football féminin de maintenir la place qu'il avait réussi à gagner ces dernières années. Crédibilité, respect, niveau de jeu, égalité des rémunérations... Les défis restent d'actualité pour la porte-parole du foot féminin.
C’était avant. Le monde du football tournait encore rond et elle marchait avec des béquilles. Deux mois plus tard, la situation s’est inversée : les championnats tentent de repartir, leur économie à l’agonie, alors qu’Ada Hegerberg poste sur son compte Twitter des vidéos d’elle effectuant ses premiers joggings sur un tapis roulant. Au contraire des conséquences du Covid-19, qui frapperont davantage le football féminin que la discipline masculine, la rupture du ligament croisé du genou ne pratique pas l’inégalité de genre.
 
Elle avait pourtant le sourire, cette matinée de février, dans les locaux de Hublot à Nyon où nous l'avons rencontrée. La visite de la manufacture horlogère, pionnière dans le sponsoring du football, est devenue une sorte de consécration, validant l’entrée dans un club très sélectif. Avant elle, Manchester United, Mourinho, Pelé, Maradona ont associé leur nom à la marque. Comme Ronaldo, Kylian Mbappé ou Didier Deschamps, Ada Hegerberg a visité les ateliers, enfilé la blouse et chaussé la loupe des horlogers. L’essor du football féminin se mesure aussi à ce genre de choses.
J'aimerais parfois que l'on me pose des questions sur ma manière de tirer les coups francs...
Ada Hegerberg
Pour la blonde Norvégienne de 24 ans, venue en voisine de Lyon, tout a changé lorsque en décembre 2018, l’hebdomadaire France Football lui décerna le premier Ballon d'or féminin. Depuis, elle n’est plus seulement une des meilleures attaquantes du monde, mais aussi une figure de sa discipline et une porte-parole de la "cause". Un rôle qu’elle partage avec celle qui lui succéda cet hiver au palmarès du Ballon d'or, l’Américaine Megan Rapinoe. Mais là où la Californienne aux cheveux lavande apprécie de se retrouver sous les projecteurs et profite de chaque micro pour mener ses combats contre la fédération américaine de football, Donald Trump ou l’homophobie, la Norvégienne soupire : "J’aimerais parfois que l’on me pose des questions sur ma manière de tirer les coups francs ou mon usage de l’extérieur du pied…"
Pour celles d'après...
C’est plus un vœu pieux qu’un vrai regret. "Je sens bien que le regard que l’on porte sur moi a changé, observe-t-elle. Ne pas utiliser cette position privilégiée, ce serait du gâchis." Ne rien faire serait pourtant plus confortable. "Dès que tu mets ton nez dans le business ou que tu dis ce que tu penses, tu te fais critiquer, attaquer. Le plus simple est de ne rien dire. Je comprends celles qui se taisent… Moi, je le fais pour mon sport et pour celles d’après." Il y a quelque chose de très fort dans le football féminin, qui a pratiquement disparu chez les hommes à haut niveau : le sens de l’intérêt commun.
 
Alors que son salaire, estimé à 35 000 euros par mois, en ferait la joueuse la mieux payée du monde, Ada Hegerberg continue de se soucier du sort de ses consœurs qui, pour la plupart, vivotent avec une paie minime. "La question de l’égalité salariale est un combat pour toutes les femmes, pas seulement les sportives, assure-t-elle. Pour le cas du football, le problème est souvent mal compris : on ne parle pas de gagner des millions comme les hommes mais simplement d’avoir des conditions décentes pour exercer sa passion et parfois sa profession."
Moins dans la posture et le militantisme que Rapinoe, mais tout aussi déterminée dès lors qu’il s’agit d’aller jusqu’au bout, elle manqua la Coupe du monde 2019 en France – l’édition la plus médiatisée de l’histoire – par fidélité à un combat entamé aux côtés de son aînée, Andrine. Estimant que la fédération norvégienne de football (NFF) ne témoignait que de peu de considération pour son équipe féminine, les sœurs Hegerberg boycottent la sélection depuis 2017. L’égalité des primes prestement introduite par la NFF ne suffit pas à les faire changer d’avis.
"Ce n’est pas qu’une question d’argent, justifie Ada Hegerberg. On parle d’avoir simplement des ballons, un bout de terrain, un vestiaire, un entraîneur compétent. Moi, je n’en suis plus là, mais je pense à celles qui viendront après : si elles peuvent apprendre à faire une passe à 6 ans plutôt qu’à 20 ans, cela peut changer beaucoup de choses : le niveau général, la crédibilité, le respect."
A lire aussi dans Terriennes :
► "Le football, c’est pas pour les filles !" - la preuve que si par Mélissa Plaza
► Championne par féminisme : la snowboardeuse Anne-Flore Marxer, une militante tout schuss
► Amandine Henry : "le football a fait de moi une femme"
La constance semble être une vertu première pour elle, et l’une des clés du succès. Les mêmes mots reviennent tout le temps pour évoquer l’effet Coupe du monde ("Il y a souvent eu de l’engouement pour les grands tournois ; la question, c’est comment garder cet intérêt-là toute l’année"), la généralisation des équipes féminines dans les grands clubs européens ("Tant mieux si certains se sentent obligés, mais j’attends de voir. Pour réussir en sport, il faut investir et être patients") ou la domination sans partage des Lyonnaises, quatre fois consécutivement championnes d’Europe ("Durer, c’est ce qu’il y a de plus dur à faire. Il faut du caractère, une force collective).
Parce qu’elle interrompt ce qui a été entrepris, la crise née du coronavirus l’inquiète et l’oblige une fois de plus à se tenir sur ses gardes. "Il est primordial que le football féminin ne perde pas sa place, qu’il continue sa progression", a-t-elle dit récemment à l’AFP. Il peut compter sur elle pour y veiller.
Ada Hegerberg
1995 Naissance à Molde, en Norvège.
2011 Débuts en équipe de Norvège.
2014 Transfert à l’Olympique lyonnais.
2017 Boycott de l’équipe nationale pour protester contre le manque de considération de la fédération norvégienne à l’égard du football féminin.
2018 Lauréate du premier Ballon d'or féminin.
2019 Quatrième victoire en Ligue des championnes. Mariage avec le footballeur Thomas Rogne. Absence à la Coupe du monde en France.
Terriennes
avec nos partenaires suisses Le Temps (Laurent Favre)
Mise à jour 23.05.2020 à 20:39
Sur le même thème
Le virus contraint l'athlète iranienne star Maryam Toosi à s'entraîner sur son toit

https://information.tv5monde.com/terriennes/covid-19-ada-hegerberg-inquiete-pour-les-acquis-du-football-feminin-359910

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L'Eglise et le mariage des prêtres : l'inéluctable bouleversement ?,societe

24 Mai 2020, 23:10pm

Publié par hugo

 L'actualité de la condition des femmes dans le monde
Terriennes
Femmes
Femmes, le poids des religions
L'Eglise et le mariage des prêtres : l'inéluctable bouleversement ?
 
Prêtres défendant les valeurs familiales traditionnelles à Madrid, le 27 décembre 2009, tandis que le gouvernement socialiste légalisait le marriage homosexuel et facilitait le divorce.
©AP Photo/Daniel Ochoa de Olza
22 mai 2020
Mise à jour 22.05.2020 à 11:06 par
TerriennesLiliane Charrier
Une question, régulièrement, revient à l'ordre du jour de l'Eglise catholique romaine : les prêtres pourront-ils un jour se marier ? Une interrogation qui prend une nouvelle dimension à l'aune du confinement imposé par la crise sanitaire de la Covid-19 : Entretien avec Christine Pedotti, rédactrice en chef de la revue Témoignage chrétien.
Pendant le confinement, voués au célibat, certains prêtres avouent un sentiment d'abandon exacerbé par la solitude lorsqu'ils se sont retrouvés privés des contacts, réunions et visites qui font leur quotidien et sont l'essence de leur vie : "Nous autres prêtres, nous avons appris à piloter les paroisses. Nous avons une certaine maîtrise des choses… Et là, plus rien. Nous vivons au jour le jour," confie au quotidien La Vie le père Patrice Gaudin, curé à Bondy, en région parisienne.
A Douai, le père Jacques, à 54 ans, victime d'un AVC dont il n'a récupéré qu'à 50 %, se confiait à nos confrères d'actu.fr pendant le confinement : "J’attends patiemment, il n’y a rien d’autre à faire ; en lien avec l’Ehpad, dont je regrette la fermeture de la chapelle et l’isolement des confrères, en quarantaine, sans visite possible de l’extérieur ni entre eux ! C’est chacun chez soi, zéro contact, seuls le téléphone et la visio sont acceptés, on t’apporte le repas à distance !" Seul, il parlait à distance à ses parents, recevait aussi la visite de son infirmier et de son kinésithérapeute, mais le quotidien n'était pas facile pour lui, qui a encore besoin d'aide.
 
Antelmo Pereira dit la prière à Tikuna, un village indigène isolé au Brésil, le 22 septembre 2019. A 61 ans, il se prépare à devenir diacre.  S'il peut faire le catéchisme et conduire les prières, il ne peut pas dire la messe catholique ni entendre la confession puisqu'il est marié et père de neuf enfants.
@AP Photo/Fernando Vergara
Premier pas vers la levée de l'obligation de célibat pour les prêtres, c'est une proposition audacieuse que les évêques du synode sur l’Amazonie faisaient au pape en 2019 : "Ordonner prêtres des hommes mariés idoines et reconnus par la communauté, qui ont un diaconat permanent fécond et reçoivent une formation adéquate au presbytérat, pouvant avoir une famille légalement constituée et stable".
Quelques semaines plus tard, le pape François tranchait : dans son plaidoyer, il ne reprenait aucune des propositions formulées par l'assemblée des évêques des neuf pays d'Amazonie. Ni  le débat sur les femmes diacres, ni l'autorisation de devenir prêtres pour des hommes pieux ayant une vie maritale stable. Le pape de 83 ans n'a - pour l'heure - pas modifié sa conviction profonde selon laquelle la prêtrise doit être un appel de Dieu, un "don" exclusif.
Et pourtant, les fidèles, nombreux à défendre le mariage des prêtres catholiques, ne manquent pas d'arguements concrets, comme l'explique Christine Pedotti, directrice de la rédaction de la revue Témoignage chrétien
 
Entretien avec Christine Pedotti
Christine Pedotti
Terriennes : Jésus était entouré de femmes, certains apôtres étaient mariés, les premiers prêtres l'étaient aussi... Que s’est-il passé ?
Christine Pedotti : S'il y a beaucoup de femmes autour de Jésus, c’est une anomalie au regard des mœurs de l’époque. Puis peu à peu, l’Eglise s’est hélas rendue aux normes de l’époque. Le Christ, lui, n’a jamais prôné la chasteté. Mais à travers les textes qui ont précédé l’interdiction du mariage des prêtres (qui remonte à mille ans "seulement ", ndlr), on décèle déjà une vision péjorative des femmes. Reste que la première raison du célibat des prêtres, c’est que les hommes mariés ont des enfants et qu’il ne faut pas que les biens de l’Eglise deviennent héréditaires et se dispersent.
Dans d'autres religions chrétiennes, pourtant, les représentants du culte peuvent se marier ?
Depuis Luther, les pasteurs ont toujours eu le droit de se marier. Luther lui-même fut le premier. Les protestants n’ont pas la même vision de leur pasteur. C’est un chef de communauté qui n’a pas la dimension sacrée du prêtre catholique.
Mais dans toutes les religions, même si ce n’est jamais dit explicitement, la conviction archaïque prévaut qu'il ne faut pas se compromettre avec le corps des femmes, qui souille. Les prêtres orthodoxes, qui sont mariés, doivent quitter la maison familiale le samedi soir et aller dormir dans un ermitage ou à la sacrisitie au vu et au su de tous pour prouver qu’ils ne consommeront pas les œuvres de chair. Et quand, dans le catholicisme, on a peu à peu décidé qu’il y aurait une messe chaque jour, il devenait de toute façon difficile d’avoir une épouse.
Le mariage des représentants religieux dans les différents cultes.
L’islam et le judaïsme autorise le mariage.
Imams et  rabbins peuvent non seulement se marier, mais ils en ont le devoir. Il en va de même pour les prêtres  hindous qui doivent être mariés pour pratiquer toutes les cérémonies. Le mariage des brahmanes (caste sacerdotale) est également autorisé, mais la grande majorité reste célibataire et entièrement vouée au culte.
Les moines bouddhistes font vœu de célibat et de chasteté.
Dans l’Église anglicane, les pasteurs ont le droit de se marier et ce, depuis le début du protestantisme. D’après "le sacerdoce universe", principe important de la Réforme protestante de Luther, tous les baptisés sont égaux. Les pasteurs sont des hommes comme les autres ; contrairement aux prêtres, leur fonction ne relève pas du sacré.
Dans la religion orthodoxe, un homme déjà marié peut être ordonné prêtre. Les popes peuvent également être mariés. Ils ne peuvent ni divorcer, ni se remarier. En revanche, seuls les popes célibataires peuvent devenir évêques.
Pourquoi les choses ont-elles tant de mal à bouger pas dans l'Eglise catholique ?
Le masculinisme du clergé catholique reste très fort. A cela s'ajoute une puissante dimension sacrée du prêtre, sous prétexte qu'"il serait plus difficile de se confesser à un homme marié, qui n'a pas la dimension sacrée." C'est cela qui permet au pape émérite Benoît XVI de déclarer que le rapport au sacré suppose qu’on ne touche pas les femmes.
Le pape François peut-il lever l'interdiction du célibat des prêtres ?
Il aurait pu actionner un levier qui lui ressemble : changer les choses dans un endroit qui nous semble très très exotique, en l'occurence l’Amazonie, où les conditions sont, de fait, très particulières, en affirmant qu'elles nécessitent des mesures particulières. Or ce monde, aussi éloigné semble-t-il, ressemble étrangement au nôtre : un monde dans lequel le célibat des prêtres est de moins en moins compréhensible, un monde où la place des femmes est très importante.
J’en veux pour preuve que les évêques allemands, récemment réunis en synode, ont inscrit l’hypothèse du mariage des prêtres dans leur programme. Je crois que les choses peuvent aller très vite. C’est pour cela, d’ailleurs, que les conservateurs ont réagi de façon si véhémente. Ils ne se seraient pas affolés ainsi pour une poignée d’Amazoniens fin 2019 s'ils n'avaient pas senti la menace d’un effet cliquet.
 
Le prêtre marié, par René Magritte (1958)
Pourquoi les évêques américains sont-ils les plus véhéments sur cette question ?
Les évêques américains sont particulièrement conservateurs, suite aux nominations de Jean-Paul II, puis de Joseph Ratzinger, qui faisaient suite à une vague d’évêques pas du tout conservateurs dans les années 1970 et 1980. Les catholiques américains, eux, ne sont pas conservateurs, comme on l’a vu lors des mouvements de soutien aux religieuses condamnées par le Vatican pour leur progressisme. Les nominations d’évêques comptent parmi les moyens les plus importants du Vatican pour changer la donne. Celles du pape François sont, à cet égard, très éloquentes.
Qu’est-ce que le mariage des prêtres changera ?
Les prêtres mariés auront des femmes, des filles de 15 ans rebelles, des belles-filles, leurs enfants auront des maîtresses d'école…. Ils évolueront dans un système paritaire. Le changement, tout le monde le sait, sera considérable. Tout est différent quand on a une femme, des enfants, une vie au travail, des difficultés avec les collègues ou sa hiérarchie, le coût de la vie… Les prêtres célibataires sont "hors sol", à moins qu’ils ne s’entourent de couples et de leur famille, mais avec le temps qui passe, ils finissent toujours par rester seuls.
Recruter un prêtre sur le seul critère qu’il reste célibataire, c’est recruter un drôle de psychisme !
Christine Pedotti
Si les prêtres se marient, leur compréhension du monde en sera-t-elle changée ?
Beaucoup de prêtres de mes amis ont une existence de célibataire très difficile. La vraie solitude, sans enfants, n’avoir le souci que de soi-même dans des vies qui, aujourd’hui, sont très longues.... Ils perdent leur parents, la vie les éloignent de leurs frères et soeurs, puis de leurs neveux, nièces, au gré des nominations. La solitude est le principal fardeau du prêtre condamné au célibat. Il y a sûrement quelques saints qui savent sublimer cette solitude en une disponibilité plus grande. Mais rentrer à la maison et y trouver quelqu’un, une épaule sur laquelle s’appuyer, un secours si l'on tombe malade, c’est précieux.
Laissons-leur le choix ! Si certains ont la vocation du célibat, qu’ils restent célibataires. Mais recruter un prêtre sur le seul critère qu’il reste célibataire, c’est recruter un drôle de psychisme...
Avec le mariage, on aura une population plus ordinaire, moins de super héros. Beaucoup de garçons entrent au séminaire avec une vision sublime et sacrificielle d’eux-mêmes et de leur sacerdoce. Ils pensent échapper aux contingences de la vie ordinaire en "donnant tout au seigneur", devenir des sortes d’anges. Mais dans la vraie vie, ils se retrouvent tout seul à manger des raviolis en boîte dans leur presbytère.
La solitude du prêtre au fil du temps
Le témoignage de Bernard Chalmel, ancien prêtre
Quand j'étais jeune séminariste, dans ma demande d’ordination, j’ai expliqué, porté par l'enthousiasme, que je savais pouvoir aimer et être aimé, et que cela me suffisait à choisir ma vocation et à renoncer au mariage en toute conscience, et pas par dépit. Puis je me suis retrouvé projeté dans une vie réelle à laquelle je n’étais pas préparé.
Progressivement, la  solitude s’installe, même si l’on est entouré de ses frères et sœurs que l'on voit, tour à tour, fonder une famille. "Tu n’y connais rien aux enfants", s’entend-on dire. Quand je rentrais au presbytère, je souffrais de plus en plus de la solitude. Je souffrais de ne pas être en couple, mais surtout de ne pas être père. Beaucoup de prêtres le vivent mal, ils " tournent à vide", manquent d’affection, de partage, de soutien, de chaleur humaine.
Ils sont malheureux de ne pas pouvoir vivre au quotidien l’amour universel qu’ils prêchent. Ils se dessèchent, se rigidifient, deviennent insensibles, et certains finissent par compenser dans l’alcool ou par basculer dans des abus d’autorité. Moi j’ai commencé par des passades amoureuses, par manque cruel de chaleur humaine. Puis j’ai rencontré Marie-Laurence, qui est devenue ma femme.
A lire aussi ► A quand le mariage des prêtres ?  Entre mensonges et secrets, témoignages de femmes et filles de...
Y aurait-il moins de pédocriminalité dans l'Eglise si les prêtres pouvaient se marier  ?
La pédocriminalité n’est pas une sexualité de substitution, mais une sexualité liée à l’abus de confiance. La vraie question est : pourquoi semble-t-il y avoir davantage de pervers criminels parmi les prêtres catholiques que dans le reste de la population ? C’est un point critique que personne ne veut aborder.
Les prêtres homosexuels pourront-ils un jour se marier ?
Pas maintenant en tout cas ! Mais le mariage hétérosexuel des prêtres changera le recrutement et comme me disait déjà un patron de séminaire il y a une dizaine d’années : "Autoriser l’ordination des hommes mariés est une bonne façon de lutter contre la tendance homosexuel du clergé."
Qu’en pensent les principaux intéressés ?
Ceux qui ont fait le choix du célibat n'ont pas envie de le dénigrer. Quand on fait un choix aussi coûteux, on a envie de dire qu'il est bon et légitime. Mais je connais beaucoup de garçons qui ont quitté le séminaire en cours de route pour se marier. Et aussi de jeunes prêtres défroqués pour cette raison.
 
A lire aussi dans Terriennes :
►A quand le mariage des prêtres ? Entre mensonges et secrets, témoignages de femmes et filles de...
► Pour confiner sereinement, les conseils des moniales
► Nancy Huston, Mary McAleese, femmes en colère contre l'église catholique face aux abus sexuels
► "Religieuses abusées, l'autre scandale de l'Église" : une enquête choc qui rompt l'omerta
► Une "Bible des femmes" propose une relecture de textes périmés et misogynes
► Féminisme et religion, même combat ?
Voir aussi le dossier ►L'EGLISE CATHOLIQUE DANS LE MONDE, L'INFLUENCE DU PAPE
TerriennesLiliane Charrier
Mise à jour 22.05.2020 à 11:06
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/l-eglise-et-le-mariage-des-pretres-l-ineluctable-bouleversement-346583

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Le groupe McDonald's poursuivi devant l'OCDE pour "harcèlement sexuel systématique",femmes,violences

24 Mai 2020, 19:04pm

Publié par hugo

Le groupe McDonald's poursuivi devant l'OCDE pour "harcèlement sexuel systématique"
Le géant du fast-food est accusé d'avoir "une culture pourrie" au sein de ses restaurants. La plainte évoque "des attouchements, des baisers forcés et d'autres formes de contacts physiques non désirés".
L'entrée d'un restaurant McDonald's à Strasbourg (Bas-Rhin), le 13 septembre 2019. (FREDERICK FLORIN / AFP)
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il y a 46 minutes
"Ségur de la santé" : les cinq chantiers qui attendent le gouvernement pour apporter des réponses à l'hôpital
Une coalition internationale de syndicats a annoncé, lundi 18 mai, avoir porté plainte devant l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) contre McDonald's. Le groupe de restauration rapide est accusé d'avoir échoué à lutter contre un "harcèlement sexuel systématique" dans plusieurs pays du monde. La plainte a été transmise à un centre néerlandais de l'OCDE, chargé de sa supervision, selon un communiqué.
Sont également visées deux banques d'investissements, la néerlandaise APG Asset Management et la norvégienne Norges Bank. Ces deux groupes possèdent des parts dans le capital du géant mondial de la restauration à hauteur d'1,7 milliard de dollars, selon les syndicats. La coalition a choisi les Pays-Bas car le pays est le "centre nerveux" de McDonald's en Europe et le siège de la banque APG.
Selon cette coalition, il s'agit de la première plainte pour "harcèlement sexuel généralisé dans une société multinationale" dans le cadre des principes directeurs de l'OCDE. Ces principes prévoient notamment que les multinationales et leurs actionnaires respectent les droits du travail tels que la protection des salariés contre les violences sexuelles.
Des témoignages de salariés dans sept pays
Les syndicats ont rassemblé des témoignages, avec des allégations allant de "commentaires vulgaires aux agressions physiques" à l'encontre de salariés en Australie, au Brésil, au Chili, en Colombie, en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. "La violence et le harcèlement basés sur le genre font partie de la culture de McDonald's", estiment-ils, évoquant "des attouchements, des baisers forcés et d'autres formes de contacts physiques non désirés [qui] sont une forme d'agression sexuelle violant l'intégrité physique des victimes".
"Les salariés de McDonald's ont sonné l'alarme depuis des années sur le harcèlement sexuel et la violence basée sur le genre, mais l'entreprise ayant une culture pourrie depuis le sommet a échoué à prendre des mesures", affirme Sue Longley, secrétaire générale de l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation. Selon la plainte, le groupe affirme ne pas être responsable des conditions de travail des employés car 90% de ses restaurants sont franchisés.
A lire aussi

https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/le-groupe-mcdonald-s-poursuivi-devant-l-ocde-pour-harcelement-sexuel-systematique_3971109.html

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Soignant.es Journée internationale des infirmières : applaudir ne suffit pas, organisons la colère,femmes,

24 Mai 2020, 08:32am

Publié par hugo

 Journée internationale des infirmières : applaudir ne suffit pas, organisons la colère

Le 12 mai, nous fêtions la journée internationale de l’infirmière, en hommage à Florence Nightingale, première femme qui a posé les bases de la professionnalisation de l’infirmerie. Aujourd’hui plus que jamais, soutenons leurs revendications et organisons la colère.
Homa de la Bahía
jeudi 14 mai
 1
 
Crédits illustration : Mar Ned
Aujourd’hui, ces travailleuses ainsi que les autres soignants sont envoyées au front sans arme et applaudis quotidiennement pour leur travail. Un secteur précarisé depuis plusieurs décennies par les attaques néolibérales au système de santé et qui aujourd’hui est à l’avant-garde de la dénonciation de la gestion catastrophique par les gouvernements de la crise sanitaire.
Précarité et féminisation des “premières lignes” à l’hôpital
Depuis le début de la pandémie, qui continue à bouleverser de nombreux pays de la planète, les infirmières sont en première ligne de la “guerre contre le coronavirus”. Leur travail, indispensable, et leur lutte pour de meilleures conditions de travail ont été plus visibles que jamais. Ces derniers mois, elles sont devenues la voix qui dénonce les politiques criminelles du gouvernement qui ont détruit l’hôpital public et qui font, qu’aujourd’hui, les hôpitaux débordent face au virus. Des hôpitaux qui tournent jour et nuit grâce aux médecins, aux infirmières, aux aides-soignantes mais aussi au personnel du nettoyage, aux cuisiniers, etc., et en dépit des plans d’austérité et des coupures budgétaires successifs des depuis les années 1990.
Lorsque Macron a déclaré maintes fois “nous sommes en guerre” il n’a pas signalé qu’une des différences de cette guerre avec les guerres conventionnelles, comme le signale la féministe Andrea D’Atri, c’est le fait que les femmes, qui prennent majoritairement en charge le travail reproductif dans leurs foyers, représentent la majorité de ce qu’on appelle la “première ligne” : les soignants, le personnel dans les EHPAD, les agents de nettoyage. En effet, la pandémie a mis en évidence que cette “première ligne”, c’est-à-dire, tous ces secteurs qui contribuent à la reproduction sociale et au maintien de la vie, est composée majoritairement de femmes. Selon l’OMS, les femmes représentent près de 74% des travailleurs de l’ensemble du secteur de la santé dans le monde. En France, ce chiffre est aussi aux alentours des 70%, mais parmi les infirmières et sages-femmes, il s’élève à 88 % et à 90,4 % chez les aides soignantes.
Comme nous l’avons montré d’autres fois, la précarité a un visage féminin et ceci s’illustre aussi dans le secteur de la santé, de plus en plus précaire à cause des attaques néolibérales des dernières décennies. Pour donner un exemple, en France, 64 000 lits d’hospitalisation ont été supprimés entre 2003 et 2016, et le budget de 2020 de la Sécurité Sociale prévoit une réduction des dépenses de 800 millions d’euros. “La charge de travail augmente alors que les effectifs ne cessent de diminuer, s’ajoute à cela le défi actuel du coronavirus”, affirme un hospitalier du CHU de Pellegrin. En effet, les longues journées de travail, les bas salaires, les burn-out et le manque de moyens sont le quotidien des hôpitaux depuis plusieurs années, ce à quoi s’ajoute la surcharge de travail actuelle à cause de la pandémie et les conditions de sécurité sanitaire et hygiénique nulles ou insuffisantes dans les hôpitaux. Comme le signalait une infirmière argentine face aux caméras d’un journal télévisé, le personnel soignant est, depuis près de trois mois, envoyé au front “sans armes”. Ce qui peut s’illustrer par les blouses qui se déchirent sitôt sorties de leur emballage comme on peut le voir dans une vidéo prise par des infirmières de Marseille.
Mais la rage, transformée en dénonciation et en révolte du personnel soignant, est latente partout dans le monde. Au Royaume-Uni, en France, au Pérou, en Argentine, aux États-Unis, etc., les soignantes dénoncent l’irrationalité de ce système fait primer les profits sur les vies et à la santé de la majorité de la population. Avec le mot d’ordre “Nos vies sont aussi essentielles”, les infirmières des États-Unis, pays le plus touché par la pandémie, dénonçaient la gestion catastrophique de Trump et le fait que la majorité des contaminés par le virus soient des immigrés, des afro-américains ou des latinos (60% à New York, foyer du virus), qui n’ont pas les moyens d’accéder au système de santé. À New York, les soignants de l’Hôpital Mont Sinaï, s’organisent dans un “Groupe de travail des travailleurs en première ligne contre le Covid-19”. Partout dans le monde, de nombreux soignants dénoncent la casse du service public et exigent plus de moyens. En France la situation est similaire. Par exemple, les soignants de SUD Santé Sociaux en Charente-Maritime ont adressée une lettre à leur direction où ils dénoncent la politique criminelle du gouvernement et son application par leur direction et déclarent “qu’ils ne seront pas complices de leur politique”
Mais ce n’est pas la première fois que ce secteur se mobilise. De nombreux soignants ont été partie prenante du mouvement des Gilets jaunes qui a fait trembler Macron et qui était majoritairement composé de travailleuses et travailleurs précaires se battant pour une vie digne. Mais ces travailleurs ont aussi été les protagonistes des grèves et des mobilisations dans leurs hôpitaux et autres lieux de travail. “Cela fait plusieurs années que le personnel hospitalier alerte sur les conditions de travail et les conditions d’accès aux soins des patients. Avec le #balancetonhosto en 2018, on a pu lire ainsi plusieurs témoignages de médecins, d’infirmiers ou d’infirmières et d’aide-soignant.e.s sur le délabrement des hôpitaux, le manque de matériel et l’incapacité de tous et toutes à faire leur travail correctement.”. De plus, ces mobilisations ont étés réprimées par le même gouvernement qui aujourd’hui les qualifie de “héros en blouses blanches” et qui a contrôlé à coup de matraque le confinement… et leurs mobilisations antérieures.
La question centrale de l’unité entre travailleurs, de l’usine à l’hôpital
Cette pandémie a mis en évidence le caractère indispensable des travailleuses et travailleurs de la reproduction sociale (personnel soignant, personnel du nettoyage, cuisinières, etc.), mais aussi unes des contradictions les plus flagrantes du système capitaliste : “la manière brutale et effrontée dont le système capitaliste subordonne la reproduction sociale à l’incessante et massive production de marchandises.”. En effet, ces travailleurs, dans la majorité des femmes, ont toujours été les “oubliées” des États, et paradoxalement, aujourd’hui, elles sont “essentielles” face à cette crise.
La pandémie a montré que pour que ces soignantes “essentielles” puissent exercer leur travail, il doit y avoir des travailleurs et travailleuses derrière qui fabriquent du matériel sanitaire et le transportent, des travailleuses qui nettoient, d’autres qui cuisinent, etc. Une infirmière en Île-de-France dépend du travail des ouvrières textile de Chine qui produisent les masques et les blouses nécessaires à son travail. Cette dépendance s’élargit aussi à tous les travailleurs de la logistique et du transport qui permettent que le matériel sanitaire arrive depuis les ports chinois aux mains des soignantes franciliennes. Pour qu’une infirmière du CHU de Bordeaux travaille, les blanchisseries sont indispensables. “Nous travaillons pour subvenir aux besoins des patients et des soignants”, témoignait une travailleuse de la blanchisserie du CHU de Bordeaux qui dénonce l’absence de moyens de protection sanitaire et hygiénique pour les travailleurs qui traitent les linges sales des patients et qui même nettoient les sur-blouses des soignants à usage unique. De plus, les “invisibles” du système de santé sont tout aussi essentielles que les infirmières. À Barcelone par exemple, les soignantes d’un hôpital leur ont rendu hommage :
 
Mais comme le montre Andrea d’Atri dans son article « Féminisme et Coronavirus : Que faire maintenant ? », la crise sanitaire internationale « a montré que le secteur de la santé […] n’a pas à lui seul, la force d’imposer ses demandes élémentaires, du fait du rôle qui lui est assigné dans ce système ». Confronté à la lourde responsabilité de sauver des vies, les difficultés à se mobiliser sont instrumentalisés par les capitalistes pour précariser toujours plus leur travail. C’est pourquoi, pour pouvoir faire face à la crise sanitaire, l’unité des travailleurs de la production et de la reproduction est indispensable. C’est ce que les infirmières italiennes ont montré le 25 mars lors de la grève générale des secteurs non-essentiels pour exiger leur fermeture. 400 infirmières ont lancé un communiqué où elles demandaient aux travailleurs des secteurs non-essentiels de faire grève pour elles. Dans la même ligne, Tre Kwon exigeait à New York, la nationalisation de l’industrie sous contrôle ouvrier pour pouvoir produire du matériel sanitaire nécessaire face à la pandémie, pour qu’elle puisse faire son travail. Pour elle « c’est la seule manière rationnelle de faire face à cette crise ».
L’unité des travailleurs de la reproduction sociale et des travailleurs de la production est indispensable pour pouvoir mettre en place un programme rationnel pour faire face à la crise sanitaire, mais cette unité est tout aussi indispensable pour mettre fin à tout un système économique et social irrationnel. C’est une arme essentielle pour faire face au capitalisme. Comme le montrent les infirmières italiennes, il va falloir que les soignantes unissent leurs forces avec les camarades d’autres secteurs pour pouvoir vaincre et mettre à bas les gouvernements au service des capitalistes et leur système qui a montré que peu importent les vies de millions de personnes tant que les profits des capitalistes sont garantis. Cette union doit s’accompagner d’une lutte dure contre les bureaucraties syndicales qui garantissent l’atomisation et la division de la classe ouvrière et qui aujourd’hui sont en train de demander à leurs bases d’accepter les licenciements, des conditions de travail plus précaires et des plans d’austérité face à la crise économique pour éviter une “situation pire”.
Applaudir ne suffira pas, organisons la colère
Les applaudissements, bien mérités, et l’héroïsation des soignantes dans les médias et par le gouvernement, porte le risque de “romantiser” et de normaliser la situation de précarité dans laquelle se trouvent ces travailleuses. Ces applaudissements, si ils sont le symptôme positif d’une reconnaissance à une échelle de masse, ne suffiront malheureusement à faire changer la réalité.
Ces femmes soignantes, infirmières, ne doivent pas uniquement être en première ligne de la pandémie mais aussi en première ligne de la lutte politique, en première ligne de la lutte de classe qui ne va pas tarder à s’accentuer. Elles doivent être en première ligne, en alliance avec d’autres secteurs de la classe ouvrière, avec un programme indépendant. Un programme qui combatte les attaques contre le droit du travail sous couvert d’état d’urgence sanitaire, qui exige une revalorisation des salaires avec réduction du temps de travail, et non pas une prime ridicule de 1 500€ que Macron veut leur donner alors qu’il a garanti 300 milliards pour les prêts bancaires des entreprises. Un programme qui exige aussi la création de commissions de sécurité et d’hygiène gérées par les travailleurs dans tous les hôpitaux et lieux de travail mais également la nationalisation sans rachat de la santé privée sous contrôle des soignants et de toute l’industrie pharmaceutique pour garantir la distribution gratuite de tout ce qui est nécessaire à la prévention et la détection précoce de l’infection. Des kits de sécurité sanitaire et hygiénique (gel et masques) gratuits et des tests pour le personnel soignant et la population pour dépister gratuitement et massivement, surtout en vue d’une deuxième vague de l’épidémie à cause de la reprise des écoles, du retour au travail de nombreux de travailleurs et de la surcharge des transports publics. Parce que notre santé ne peut pas rester dans les mains des gouvernements criminels au service du patronat.
Les soignantes du monde entier ont gagné la reconnaissance, bien méritée, de la population. Aujourd’hui elles ont plus que jamais la capacité de faire appel aux travailleurs d’autres secteurs pour qu’ils participent à la résolution de la crise sanitaire. Mais cette capacité ne doit pas servir uniquement à la résolution de la crise sanitaire, elle doit être mise au service de la lutte acharnée contre ce système qui a prouvé encore une fois son irrationalité et sa barbarie. Une lutte acharnée pour résister aux attaques contre les travailleurs à venir, pour l’amélioration des conditions de travail et pour qu’en fin de compte, les capitalistes payent la crise qu’ils ont eux même engendrée. Plus que jamais, soutenons les revendications et l’organisation des soignantes, dans la rue, dans les hôpitaux et dans leurs lieux de travail. Pas uniquement un jour dans l’année, pas seulement quelques minutes à la fenêtre, mais au quotidien dans la lutte pour construire un monde nouveau, dans les mains de ceux qui le font tourner.
Mots-clés Covid-19   /    Crise sanitaire   /    Hôpitaux   /    Casse de l’hôpital   /    Santé   /    secteur santé   /    Du Pain et des Roses

https://www.revolutionpermanente.fr/Journee-internationale-des-infirmieres-applaudir-ne-suffit-pas-organisons-la-colere

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Homophobie. Pourquoi l’affiche de la CGT Info’Com pose problème,racisme,

24 Mai 2020, 08:31am

Publié par hugo

Homophobie. Pourquoi l’affiche de la CGT Info’Com pose problème
La CGT Info'Com a publié une affiche le 10 mai dénonçant la collaboration entre la direction de la CFDT et le Medef. L'affiche a été jugée homophobe par plusieurs personnes. Depuis, la CGT Info'Com l'a retirée, mais elle est sous les coups d'une offensive de la bourgeoisie qui veut se racheter une image progressiste à peu de frais. Contre la récupération par le patronat de cette affaire, nous pensons néanmoins qu'il faut ouvrir une discussion avec ce syndicat au sujet de l'homophobie présente dans cette affiche.
Adrien Balestrini
mercredi 13 mai
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Hier, le syndicat Info’Com-CGT, réputé critique de la direction de la centrale de Montreuil et pour ses prises de positions contre les violences policières, a provoqué une polémique après la publication sur son compte Twitter d’une affiche. Avec un titre évocateur, « Sado et Maso », on pouvait voir Geoffroy Roux de Bézieux, patron du Medef, et Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, tous les deux en habits fétichistes en cuir, représentant une relation homosexuelle sado-masochiste. Même si l’affiche a depuis été retirée, et un communiqué d’excuse a été publié par le syndicat, ce genre de contenu a des conséquences politiques. Pourquoi les militant.e.s de l’Info’Com-CGT n’ont pas vu l’aspect problématique de l’affiche ? Et, plus généralement, pourquoi le mouvement français a autant de mal à lutter contre l’homophobie ?
Au-delà des stéréotypes bien ancrés révélés par l’affiche (on y reviendra plus tard), la polémique ouverte par l’Info’Com-CGT a créé une brèche pour la droite pour les attaquer et pour attaquer l’ensemble du mouvement ouvrier. Les patrons, comme le représentant et porte-parole du Medef, s’y engouffrent pour porter un coup aux syndicats et par leur intermédiaire, aux travailleurs. Ce n’est pas la première fois que le mouvement ouvrier est accusé d’homophobie. Cette tactique du patronat est semblable à celle utilisés lors de l’affaire des « suceurs de bite » au moment du mouvement de grève en décembre dernier pour discréditer les grévistes de la RATP.
 
Loin d’être le fruit d’une conviction anti-homophobe, cette attaque est un moyen pour éviter de parler d’autres affaires, notamment du fait queles patrons signent avec les directions syndicales, dont la CFDT, une reprise du travail forcée alors même que la crise du Covid-19 n’est pas finie. Ils mettent en danger la santé des travailleurs et des précaires, dont de nombreuses personnes gays, les lesbiennes ainsi que des personnes transgenres. Il est donc inconcevable de prendre comme valable les critiques des représentants du patronat, défenseurs d’un soi-disant « progressisme » totalement artificiel.
La vieille pratique de l’instrumentalisation de l’homosexualité pour détruire ses opposants politiques
Plusieurs réactions à la suite de la publication de cette affiche ont déclaré ne pas y voir d’homophobie, simplement la représentation de la soumission d’un homme, Laurent Berger, à un autre homme, Roux de Bézieux, montrant la soumission de la CFDT au Medef. Si c’est l’intention de la caricature, ce n’en est pas le message. « Déguiser » ses opposants politiques en homosexuels pour leur nuire, ça ne date pas d’hier.
Ici, on va principalement parler d’homosexualité masculine. Dans les caricatures du début du siècle, on pouvait retrouver l’homosexualité utilisée de manière à discréditer ses adversaires en les associant à ce que la société considérait à l’époque comme une perversion sexuelle, une pratique « hors-norme » et « contre nature ». On peut retrouver des dessins homophobes et misogynes des membres du Front Populaire hyper-féminisés, répondant à la norme médicale de l’époque qui voulait qu’un homosexuel soit « une âme de femme prisonnière dans un corps d’homme », selon les mots du sexologue allemand Magnus Hirschfeld.
Florence Tamagne, maîtresse de conférence en histoire contemporaine ayant étudié la satire politique du début du siècle en Allemagne et en France, divise en deux grandes catégories l’instrumentalisation de l’homosexualité dans la caricature. D’un côté la satire sociale, et de l’autre, la critique politique. Elle nous explique : « Dans le cas de la critique politique, l’accusation homophobe est souvent un moyen autant qu’une fin. Un moyen, car il n’est pas nécessaire que telle personnalité soit homosexuelle pour que le soupçon plane sur elle ; une fin, lorsque l’actualité révèle au grand jour un scandale qui sert ensuite de point d’appui à une campagne de dénigrement ».
Si l’imaginaire autour de la sexualité gay a évolué depuis le début du siècle, la pratique de grimer un adversaire avec des stéréotypes associés à l’homosexualité est toujours en vigueur. Au moment de l’affaire Benalla, plusieurs montages du barbouze et de Macron représentés en couple ont été publié sur les réseaux sociaux, Macron toujours dans la position de « la femme », c’est à dire du passif, du pénétré, de « l’enculé ». Cet imaginaire renvoie à l’idée qu’être pénétré est dégradant pour un homme. La pénétration est réservée aux femmes, et celui qui reçoit ne peut être qu’un faible ou un lâche. En effet, l’homophobie a toujours des relents de sexisme.
Une fois qu’on sait tout ça, lorsqu’on revient à l’affiche, on voit Roux de Bézieux en tenue de cuir, stéréotype de l’homosexualité des années 1960-1970, dominant, et Berger, le sourire au lèvre, « l’enculé heureux », le dominé. Représenter deux hommes en couple n’est pas homophobe lorsque l’intention n’est pas de leur nuire, seulement ici la volonté de dénoncer la collaboration de classe se transforme en une attaque homophobe.
Qui sont nos ennemis ?
L’Info’Com-CGT a, à raison, retiré son affiche devant le tollé qu’elle a provoqué puis s’est excusée via un communiqué publié dans la journée de dimanche. Si nous saluons la prise de conscience, nous ne pouvons que déplorer les conséquences que cela aura en interne de la CGT, et plus largement, du mouvement ouvrier, où les LGBTI ne sont pas absents. Les réactions de la part des militants ouvriers ne se sont d’ailleurs pas fait attendre.
 
L’homophobie qui s’exprime parfois au sein du mouvement ouvrier n’a rien de naturel. Elle n’est consubstantielle ni au syndicalisme ni aux partis ouvriers. D’une part, elle est le produit des préjugés inculqués par la classe dominante. De plus, l’homophobie des directions du mouvement ouvrier est un des résultats du stalinisme, qui plutôt que de combattre toutes les oppressions, associait l’homosexualité à une déviation petite-bourgeoise, comme un moyen de réprimer des intellectuels ou de renforcer la famille nucléaire. À titre d’exemple, Pierre Juquin, membre du PCF, déclarait que « la couverture de l’homosexualité n’a jamais rien eu à voir avec le mouvement ouvrier. L’une et l’autre représentent même le contraire du mouvement ouvrier ». Les militants du Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR), fondé après mai 68, ont dû se battre pour défiler aux côtés des travailleurs lors de la manifestation du 1er mai 1971 alors qu’ils et elles se faisaient insulter par des militants du PCF et de la CGT. Si la volonté de l’Info’Com-CGT n’est clairement pas celle-ci, elle s’inscrit malgré eux dans la suite d’une longue histoire d’événements qui ont opposé le mouvement ouvrier et le mouvement LGBT.
Pourtant, cette opposition n’a pas toujours existé. La révolution russe a fait tomber les lois qui condamnaient les gays et les lesbiennes dès 1917 en éradiquant le code pénal tsariste. Cette suppression n’est pas le fruit du hasard mais d’une conviction consciente qu’être révolutionnaire, c’est s’attaquer à toute les formes d’oppressions et d’exploitation, y compris l’homophobie ! C’est pour cela que toute action qui tend à creuser le fossé entre ouvriers et homosexuels est délétère au moment où nos efforts doivent être tournés contre ceux qui n’hésitent pas à mettre nos vies en jeu pour continuer leurs accumulations de profits.


https://www.revolutionpermanente.fr/Homophobie-Pourquoi-l-affiche-de-la-CGT-Info-Com-pose-probleme

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"Se faire siffler cinq fois en 30 minutes de jogging, record absolu" : le déconfinement ravive les témoignages de harcèlement de rue,femmes,violence,

23 Mai 2020, 06:00am

Publié par hugo

 "Se faire siffler cinq fois en 30 minutes de jogging, record absolu" : le déconfinement ravive les témoignages de harcèlement de rue
Alors qu'un plan de lutte contre le harcèlement de rue sera mis en place lundi selon le gouvernement, sur les réseaux sociaux des femmes témoignent de faits depuis le déconfinement.
Des passants dans une rue marchent devant une bannière "stop au harcèlement de rue" à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 23 novembre 2019. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)
Margaux Stive
franceinfo
Radio France
Mis à jour le 21/05/2020 | 18:07
publié le 21/05/2020 | 18:07
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Une série de mesures pour lutter contre le harcèlement de rue. Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, a annoncé, jeudi 21 mai sur France Inter, un plan pour lutter contre les violences faites aux femmes dans l’espace public, qui sera mis en place selon elle lundi 25 mai. Elle annonce notamment le développement des arrêts de bus à la demande, et du dispositif "Angela", qui permet aux femmes de demander de l’aide dans des commerces en cas de problème, ou encore une formation des chauffeurs VTC aux violences sexistes.
>> Retrouvez les dernières informations sur l'épidémie de Covid-19 dans notre direct
A l'heure du déconfinement, la secrétaire d'Etat craint "qu'il y ait davantage de féminicides, et qu'il y ait une décompensation". Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages fleurissent concernant l'un des aspects des violences faites aux femmes, le harcèlement de rue. "C'est moi ou le harcèlement de rue, c'est 1 000 fois pire qu'avant le confinement ? Se faire siffler et se prendre des réflexions cinq fois en 30 minutes de jogging, record absolu", écrit une jeune femme sur Twitter. "Le harcèlement de rue a augmenté 'x 1 000' avec le déconfinement. J’ai le droit à des dizaines de remarques ou de regards insistants dès que je sors", poste une autre.
 
"Ça n'a fait qu'accentuer le phénomène"
"Le harcèlement de rue avec les masques, ça a pris une autre dimension. Ça articule au max pour te dire 't'as des beaux yeux mademoiselle'", lâche Liya, pour qui les ennuis ont repris dès sa première sortie au moment du déconfinement. "Sur un trajet tout simple, à pied, de 15 minutes, j'ai dû me faire aborder trois ou quatre fois, sans compter les regards et ce genre de choses, parce que le fait d'avoir dû se contenir pendant un certain temps, ça n'a fait qu'accentuer le phénomène", estime la jeune femme.
A tel point que cette jeune étudiante parisienne de 20 ans fait encore plus attention qu’avant quand elle sort dans la rue. "C'est vrai que je vais plus réfléchir, par où je vais passer, quelle rue je vais emprunter ou non, je sais là où il y a du passage ou pas, raconte-t-elle. En tant que femme, c'est quelque chose qu'on a l'habitude de faire, là c'est d'autant plus vrai, on redouble d'attention."
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Un témoignage qui ne surprend pas Agnès Volant, membre de association Stop harcèlement de rue. Pour elle, il faut aller plus loin que les mesures annoncées par la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa. Selon elle, il faut surtout réfléchir aux causes de ce phénomène. "Il y a beaucoup d'initiatives qui sont du côté de la responsabilité pour la victime de se sauver, d'aller chercher les témoins, d'aller chercher de l'aide, mais par contre il reste encore un domaine qu'on n'arrive pas à investir, ce sont les auteurs", affirme Agnès Volant. "Il y a toute une culture à modifier. Ca ne va pas chercher la source du problème. Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, l'espace public est tel qu'une femme ne peut pas l'occuper de la même manière qu'un homme ?"
On sait que ça prendra du temps de changer les mentalités, sauf que travailler sur l'éducation, ça prend plus de temps et ça coûte plus cher, et du coup c'est ça qui pêche pour l'instant.
Agnès Volant
à franceinfo
Agnès Volant regrette aussi que les associations n’aient pas été consultées avant de mettre en place ces mesures. Aucune ne faisait partie du groupe de travail mis en place par Marlène Schiappa pour réfléchir à l’après-confinement.
Déconfinement et harcèlement de rue - Reportage de Margaux Stive

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Déconfinement: Marlène Schiappa craint "une décompensation" des violences contre les femmes,femmes,violences

23 Mai 2020, 05:46am

Publié par hugo

Déconfinement: Marlène Schiappa craint "une décompensation" des violences contre les femmes
"La vraie crainte c'est qu'il y ait davantage de féminicides", déclare aussi la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes jeudi sur France Inter.
Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, à Bergerac (Dordogne), en février 2019. (FRANCE BLEU PÉRIGORD / RADIO FRANCE)
Avec France Inter
franceinfo
Radio France
Mis à jour le 21/05/2020 | 10:33
publié le 21/05/2020 | 10:33
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Marlène Schiappa, secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, revient sur les violences envers les femmes à la sortie du confinement, jeudi 21 mai sur France Inter. Elle craint "qu'il y ait davantage de féminicides" et une "décompensation" des violences contre les femmes en période de déconfinement. Elle détaille également un plan de lutte contre le harcèlement de rue va être mis en place dès lundi.
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Marlène Schiappa souhaite ainsi "généraliser les arrêts de bus à la demande" le soir et la nuit. Elle va aussi réunir "dans les prochaines semaines" les plateformes de VTC, pour "l'intégration d'un module de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans l'examen pour devenir chauffeur VTC", et indique qu'Uber va offrir "1 000 trajets pour conduire les femmes victimes de violences conjugales au commissariat ou dans leur prochain logement". Par ailleurs, un réseau de lieux sûrs va être développé, avec le dispositif "demandez Angela". "Quand vous êtes en danger, un homme vous suit dans la rue, vous vous sentez menacée, vous vous réfugiez dans un endroit partenaire" en demandant à voir Angela, explique Marlène Schiappa. Les personnes de ce lieu appelleront alors les forces de l'ordre.
Les signalements de violences en hausse
Pendant le confinement, il y a eu "cinq fois plus de signalements sur la plateforme dédiée", confirme Marlène Schiappa, reprenant un chiffre donné mi-avril. En revanche, "il y aurait eu moins de féminicides que d'habitude", déclare-elle, en disant rester "très prudente sur les situations dramatiques que l'on pourrait potentiellement découvrir", "car toutes les portes ne se sont pas encore rouvertes". "Pour l'instant, on en serait à un féminicide tous les 4,2 ou 4,4 jours", selon la secrétaire d'État, contre ,"d'habitude", un féminicide "tous les trois jours, voire un tous les 2,5 jours".
L'éviction du conjoint violent du domicile a été plus rapide "en moyenne il a fallu trois heures pour trouver un logement", contre "plus de 48 heures" auparavant, selon Marlène Schiappa. Une ligne téléphonique destinée aux hommes, "qui sentent avoir des accès de colère, de violence" et qui souhaitent un accompagnement psychologique, a reçu 200 appels.
Par ailleurs, le confinement a renforcé les inégalités au sein du foyer. "On a commandé une étude qui montre que dans 63% des familles, c'est la femme qui a fait la totalité des repas pendant tout le confinement", note Marlène Schiappa, qui estime qu'"historiquement, cela n'a pas le même sens de renvoyer les hommes et les femmes à la maison".
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Violences conjugales en France : la crainte d'un effet décompensation post-confinement,femmes,violences

22 Mai 2020, 07:12am

Publié par hugo

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Violences faites aux femmes : féminicides, coups, viols et autres agressions sexuelles
Violences conjugales en France : la crainte d'un effet décompensation post-confinement
 
En Allemagne, un dispositif a été mis en place pendant le confinement, comme en France et en Espagne, aux caisses des supermarchés pour permettre aux femmes victimes de violences de se signaler et d'obtenir de l'aide.
©AP Photo/Michael Sohn
21 mai 2020
Mise à jour 21.05.2020 à 10:46 par
TerriennesIsabelle Mourgere
En France, les violences conjugales ont augmenté d'au moins 36% pendant la période de confinement, selon un première estimation officielle. Pour Marlène Schiappa, les mesures mises en place dans les pharmacies et les supermarchés ont permis de porter secours à de nombreuses femmes. La secrétaire d'Etat tient à saluer la mise en place d'un numéro d'appel destiné aux hommes sur le point de passer à l'acte. Près de 200 auraient appelé ce numéro.
 
 

"Plus de plaintes mais moins de féminicides", voilà le premier constat que dresse Marlène Schiappa de ces deux mois de confinement en France. Invitée de la matinale de France Inter, la secrétaire d'Etat à l'égalite femmes-hommes affirme qu'"Il y a eu 5 fois plus de signalements sur la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr, 36% de plaintes en plus."
Plusieurs enquêtes et des associations d'aide aux femmes victimes de violence ont ces dernières semaines jugé insuffisantes et inefficaces les mesures prises par le gouvernement pendant le confinement. Pour la secrétaire d'Etat, "Près de 500 personnes sont passées pour un signalement dans les supermarchés. On peut considérer que ce n’est pas beaucoup mais c’est ça de positif, et les signalements dans les pharmacies ont donné lieu à des gardes à vues, et à des protections de femmes."
Le confinement a permis, selon elle de mettre en place de nouveaux processus et de trouver plus rapidement des appartements pour reloger les hommes violents dès qu'une décision d'éviction était prononcée par un juge, ce qui prend habituellement 48H minimum. "On a voulu s’adresser au conjoint violent et le sortir de son domicile. En moyenne, il a fallu trois heures pour trouver un logement pour le conjoint violent ", explique la ministre.
Autre avancée soulignée par Marlène Schiappa, cette ligne de téléphone destinée aux hommes "qui se sentent avoir des accès de colère, de violence, et qui souhaitaient un  accompagnement psychologique." "À 200 reprises, un homme a téléphoné à cette ligne, en disant “le confinement est un problème pour moi et je ne veux pas passer à l’acte", et des psychologues ont procuré un accompagnement qui a évité le passage à l’acte. Bien sûr que tous les hommes ne vont pas appeler, mais certains veulent être pris en charge.", répond-elle face aux critiques que la création de ce centre d'appel a suscité chez certaines associations de défense des femmes victimes de violence.
 
 
Et maintenant ?
Les militantes féministes se mobilisent depuis le 11 mai, date du déconfinement, pour mettre les autorités en alerte face à un risque de recrudescence de violences domestiques et de harcèlement sexuel de rue, notamment dans les transports publics. Marlène Schiappa reconnait qu'il existe une "vraie crainte" de "décompensation".
Un nouveau plan de lutte contre le harcèlement de rue sera annoncé au début de la semaine prochaine, a-t-elle annoncé.
Inspiré par les dispositifs déjà existant dans d'autres pays, la France va mettre en place un système d'alerte et de mise en sécurité connu sous le nom de code "Demandez Angela". Il s'agit d'instaurer des lieux sûrs où des femmes menacées dans la rue, suivies par un homme dangereux, pourront se signaler en disant cette formule à des personnes formées pour les accueillir et pouvoir les mettre à l'abri.
Concernant les transports, Marlène Schiappa compte généraliser avec l'appui du ministre des transports, le principe des "arrêts de bus à la demande, soirée et la  nuit". La ministre souhaite aussi qu'un module de lutte contre les violences sexuelles et sexistes soit désormais inséré dans l'examen pour devenir chauffeur VTC.
Moins de féminicides, plus de violences
Moins de féminicides pendant le confinement, mais plus de violences ? "Je mets beaucoup de guillemets, avec pour l'instant en moyenne, 1 tous les 4,2 ou 4, 4 jours pendant le confinement, au lieu de 1 tous les 3 jours ou 2,5 jours. Toutes les portes ne se sont pas encore ouvertes et je suis prudente sur les situations dramatiques que l’on pourrait découvrir.", reconnait Marlène Schiappa sur France Inter.
Ce mardi 19 mai, la police de Nantes a interpellé chez lui un homme de 49 ans, en état d'ébriété. Il a été mis en examen pour le meurtre de sa compagne. Le cadavre de la victime a été retrouvé enroulé dans une couverture, sous la table de la terrasse de son appartement. C'est un ami de la victime qui a donné l'alerte aux autorités, car il était sans nouvelles d'elle depuis quatre mois, malgré des dizaines d'appels.
Si ce féminicide est avéré, il s'agirait du 34e féminicide en France depuis le début de l'année 2020, selon le décompte du collectif Féminicides par compagnons ou ex.
 
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TerriennesIsabelle Mourgere
Mise à jour 21.05.2020 à 10:46
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