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Le blog de hugo,

La corruption, une actualité intemporelle,societe,

26 Avril 2017, 20:21pm

Publié par hugo

La corruption, une actualité intemporelle
par Mounir Belhidaoui
Crédits : Wikimedia commons
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Comment avance la lutte contre la corruption, malgré la volonté de tant de chefs d’Etat à travers le monde ? L’infographie que nous vous proposons cette semaine illustre bien une chose : il reste du travail. 

Le 13 avril dernier, le Nigéria a vu son appareil d’Etat chamboulé, au moins dans sa cellule de renseignement. En effet, la Commission nigériane des crimes économiques et financiers, l’agence nationale qui lutte contre la corruption, a découvert la coquette somme de 43 millions de dollars dans l’appartement du patron du renseignement, à Lagos, la capitale de ce pays de 173 millions d’habitants. Ayo Oka, le directeur de la NIA (National Intelligence Agency), a été suspendu le temps d’une enquête. Au Nigéria, un nouveau gouvernement mis en place par Muhammadu Bari en 2015 avait fait le vœu de se débarrasser d’une corruption qui atteint toutes les couches de la société. Un vœu formulé avec conviction, que cette affaire vient entacher.

En Espagne cette fois, une actualité récente bouleverse quelque peu le rapport entre ses dirigeants et la population. Mariano Rajoy, le Premier ministre du pays, s’est vu notifier une obligation à comparaître devant la justice en tant que témoin d’un procès pour corruption. En cause, du favoritisme dans l’attribution de certains marchés événementiels espagnols via un conglomérat d’entreprises frauduleuses, sur fond de malversations au sein du PP, le parti populaire d’Espagne, majoritaire dans l’échiquier politique. C’est le quotidien El Pais qui a révélé cette affaire datant de quelques années. Une affaire qui avait entraîné la démission de la ministre de la Santé, Ana Mato.

Dans le monde, la corruption continue de gangréner des pans entiers de la société. Avec une actualité sans cesse rythmée par de nouvelles affaires, plongez dans les chiffres de la corruption dans le monde !

La corruption dans le monde

La corruption dans le monde 
Sources : Transparency International, Union Européenne, OCDE

http://www.respectmag.com/28394-corruption-actualite-intemporelle

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Pour arriver en France, ces adolescents passent « par l’enfer »,france,adolescent,

26 Avril 2017, 20:19pm

Publié par hugo

Pour arriver en France, ces adolescents passent « par l’enfer »
par Roxanne D'Arco
Mamadou fait partie de ses jeunes adolescents ayant tout risqué pour arriver en France. Il raconte son histoire, à Paris, en avril 2017. Crédit photo : Roxanne D'ArcoMamadou raconte son histoire, à Paris, en avril 2017. Crédit photo : Roxanne D'Arco
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« Mineurs isolés étrangers », dit les MIE… C’est un terme froid, qui cache des visages. Ceux d’enfants et de jeunes adolescents ayant pris bien des risques, et bravé d’énormes obstacles, pour venir ici. Respect mag en a rencontré deux d’entre eux et leur laisse la parole.

« J’ai quitté vers 14 ans le pays parce que j’avais un problème avec ma marâtre ». Tiens, le mot peut surprendre, un peu comme si l’on se retrouvait devant un conte pour enfants ou un vieux roman. Pourtant, ce mot vient de la bouche de Lansana, jeune Guinéen de 15 ans, bientôt 16. Il y a un an, l’adolescent est arrivé en France après un long voyage, lui aussi d’un peu moins d’une année.

Des histoires familiales compliquées

La marâtre, c’est la première femme de son père. Sa belle-mère. En effet, le père de Lansana avait deux femmes, la seconde étant la mère de l’adolescent. Cette dernière finit d’ailleurs par quitter la maison, laissant son fils derrière elle comme l’exige son ex-mari. « Chez nous, il n’y a pas des questions de juge pour décider avec qui rester, explique Lansana au téléphone, au début, c’était bien mais ma marâtre et ses enfants sont devenus méchants avec moi. C’est pour ça que je suis parti. »

Des histoires de famille difficiles voire tragiques, c’est aussi le cas de Mamadou. Lui aussi originaire de la Guinée, il est arrivé en France en octobre 2016 et a aujourd’hui 17 ans. Suite à un accident de voiture, il y a quelques années, sa mère et ses deux petits-frères meurent, alors qu’ils reviennent d’un mariage. Son père devient alcoolique, et se retrouve à la rue avec Mamadou. « Je suis parti sur le marché – la Madina -, et j’y suis resté jusqu’à ce que le frère de ma mère vienne me chercher », raconte le jeune homme.

« Pour elle, j’étais un enfant du malheur »

Mais les choses se passent mal avec la femme de son oncle. « Pour elle, j’étais un enfant du malheur. J’avais tué ma mère et mon père. Mais je restais poli envers mon oncle et sa famille. J’étais reconnaissant. Un jour, alors que mon oncle était reparti sur la route – il était routier – et que j’avais commencé l’école, ma tante est venue me voir avec des hommes qu’elle avait payée. Je ne pouvais pas me défendre. Ils m’ont attaché à un arbre, et m’ont frappé. C’est là que j’ai perdu une partie de mes dents. » Mamadou montre ses gencives en même temps qu’il raconte, laissant apercevoir un manque de plusieurs dents, en haut, à droite. Il explique avoir encore des cicatrices sur le dos.

« Le lendemain matin, on m’a détaché. J’ai foncé à la Madina, là où mon oncle m’avait trouvé. J’ai gagné un peu d’argent et suis resté quatre mois. Mais ma tante a entendu que j’étais là-bas, et a voulu me récupérer. Elle me disait toujours « je vais te tuer, je vais te tuer », j’étais certain qu’elle allait vraiment finir par le faire. Donc je suis parti », développe l’adolescent, d’une voix basse, faisant des pauses tout en regardant ses mains.

De la Guinée à la Libye : « un autre monde » …

Mamadou prend alors la route vers Bamako, la capitale du Mali. De là, il passera par le Burkina-Faso et ira jusqu’en Libye. De son côté, Lansana quitte le pays avec un million de francs CFA, l’équivalent de 100 euros. S’il est passé, lui aussi, par le Mali, l’adolescent s’est arrêté quelques temps en Algérie. Il explique : « Là-bas, j’ai rencontré des migrants maliens avec qui je travaillais. C’est eux qui m’ont parlé de l’Europe. Ils m’ont donné la force d’y aller, j’avais peur avant. Après huit – neuf mois de travail d’esclavage, on est parti. On travaillait sur des chantiers, c’était vraiment très difficile. Et puis ça ne payait pas. C’est comme ça… »

Mais comme pour un très grand nombre de migrants, les adolescents sont passés par l’enfer dans le pays en guerre, depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011. Si Mamadou en parle peu, il finit cependant par lâcher : « Là-bas, les Arabes sont d’autres personnes… Eux aussi m’ont frappé avec des bâtons. Quand on te voit, on te prend. Il y a même des Arabes qui m’ont abusé, forcément. C’était un autre monde. C’était très dur. Je suis resté au moins trois mois parce que je n’avais plus d’argent. J’ai décidé de venir en France pour sauver ma vie. »

« Ils ont tiré sur nous comme des poulets »

Depuis plusieurs mois, les ONG s’alarment sur les mauvais traitements subis par de nombreux migrants en Libye. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a récemment révélé l’existence de « marchés aux esclaves », où des migrants seraient vendus, subissant violences sexuelles et/ou travail forcé.

La Libye, c’est aussi un synonyme d’enfer pour Lansana. Alors qu’il tente une première fois la traversée de la Méditerranée, l’embarcation est stoppée par l’armée libyenne. Durant un mois, l’adolescent et les autres « passagers » se retrouvent en prison. « On était plus de 1 000 dans la prison. On vous donne une madeleine et un yaourt le matin, puis la pâte à 22h, dans une toute petite assiette. C’est lorsqu’on nous a appelé le soir, pour manger, qu’on a décidé d’enfoncer la porte pour s’évader. Ils ont tiré sur nous comme des poulets. Beaucoup de gens sont morts, 64, sans compter les blessés. Dieu m’a aidé, j’ai survécu à ça. » Lansana réussit à quitter la ville. Encore aujourd’hui, il ne peut s’empêcher d’ajouter « les Libyens, ce ne sont pas du tout des gens biens ».

La traversée

« La deuxième traversée, c’est un Camerounais qui m’a donné cent euros pour la faire. C’est grâce à ça que je suis aujourd’hui en France », se rappelle Lansana. Il embarque à 5h du matin. Il lui faudra huit heures dans l’embarcation avant d’atteindre les eaux internationales et qu’un bateau les récupère. Après deux jours en mer, le voilà qui arrive en Sicile. « Ce n’était pas facile. Il y a beaucoup de migrants, donc ils ne peuvent plus trop bien accueillir les migrants. J’ai décidé de partir en France », résume-t-il en quelques phrases.

Mamadou ne développe pas vraiment non plus cette étape. Une fois arrivé en Italie, il a refusé de donner ses empreintes, souhaitant directement partir en France. Comme beaucoup, il a pris le train jusqu’à la ville de Vintimille, avant de traverser la frontière à pied.

Welcome to Paris ?

Si le jeune homme ne sait plus vraiment le nom de gare parisienne dans laquelle il a fini par arriver, il se souvient être allé se présenter à la police. « Ils m’ont demandé mon âge puis appelé une assistante sociale pour m’emmener d’abord à l’hôtel. C’était propre. » Pour autant, ce n’est pas la fin des difficultés pour Mamadou. Après évaluation, l’adolescent n’est pas reconnu comme mineur. « On m’a dit que vu que je suis venu seul de Guinée en France, je pouvais me débrouiller seul, qu’on ne pouvait rien pour moi. C’est au centre d’évaluation qu’on m’a dit ça ».

Mamadou ne sait pas où aller, et après plusieurs péripéties, il finit à Stalingrad, où des milliers de personnes campent chaque nuit. Après leur évacuation par la police, quelques semaines plus tard, le centre d’urgence pour les demandeurs d’asile ne peut le garder – étant réservé aux personnes majeures – et le font réévaluer à Couronnes, à Paris. « C’était encore une fois négatif. Je suis retourné à Stalingrad où je suis resté trois semaines cette fois. J’ai appelé le centre d’hébergement où j’étais avant, à Suresnes. »

Cette fois, l’adolescent finit par avoir une dérogation pour rester. Mais les démarches administratives sont longues, et l’adolescent, buvant son jus d’orange à Paris, en terrasse, a bien du mal à sourire. Il est malgré tout content de quelques avancées : des personnes qui ont pu l’aider, mais aussi de sa rentrée à l’école Thot !

La paix à Orléans ?

Paris n’a pas été très accueillante aussi pour Lansana. Il y a bientôt un an, il a fini par débarquer à Orléans, dans le centre du pays. Lui aussi a connu la rue après son évaluation, à laquelle il n’a pas été reconnu mineur. C’est grâce à une association qu’il a pu finalement faire valoir ses droits, et même aller au collège, où il est actuellement en troisième. Il est d’ailleurs plutôt littéraire. « Les mathématiques, ça me chauffe la tête ! », ajoute-t-il en riant.

Pourtant, l’intégration n’est pas forcément très facile : « Malgré le fait qu’on me traite des fois de Bledard, ça va ! On vit avec ça, on n’a pas le choix ! Les gens me demandent des fois pourquoi je suis venu, ils ne savent ce qu’est la souffrance. Ils se moquent un peu de toi, mais on n’a pas le même vécu. Leur avenir, leurs parents l’ont préparé. Moi, c’est moi tout seul. On n’est pas pareils. »

Une vraie maturité qu’il essaie aussi de partager avec ses amis, restés en Guinée. Pour lui, « ils voient tes photos sur Facebook, mais ils ne se rendent pas compte des risques et je n’ai pas le temps de leur en parler comme je vous en parle. J’ai école. Mais eux, ces photos, ça leur fait croire que c’est tranquille, ils ne réalisent pas qu’il faut passer par l’enfer. Des fois, j’essaie de leur expliquer mais ils pensent que je ne veux pas qu’ils viennent. Je leur dis après qu’ils font ce qu’ils veulent. Sinon, ils vont penser que je ne veux pas leur bonheur… »
Pour Mamadou et Lansana, ce qui a fait la différence, ce sont les rencontres et l’aide de citoyens comme Olivier. Malgré des hauts et des bas, ils gardent espoir et veulent réussir à construire quelque chose en France, et comme dit Mamadou, « changer [sa] vie ».

http://www.respectmag.com/28400-arriver-france-adolescents-passent-enfer

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Au large du Mexique, un bateau pour l’avortement,femmes,ivg,

26 Avril 2017, 19:43pm

Publié par hugo

Au large du Mexique, un bateau pour l’avortement
par Mounir Belhidaoui
Women on waves bateau avortementCrédit : Lifenews
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Un navire pour l’avortement. C’est l’idée d’une association qui nous vient des Pays-Bas. Son but ? Aider les femmes qui souhaitent avorter à le faire sans danger, loin de lois ambiguës. 

Son nom ? « Women on waves ». C’est une association néerlandaise qui a récemment accosté au Mexique. Jusque-là, rien d’extraordinaire. Sauf que ce petit paquebot a eu l’originalité de proposer des avortements gratuits, dans un pays où la législation est restrictive.

Au Mexique, l’avortement est légal, mais à quelques conditions, comme celle stipulant qu’une grossesse est issue d’un viol. De plus, ces modalités varient selon que l’on se trouve dans tel ou tel Etat du Mexique (le pays en compte 31). Dans la capitale du pays voisin des Etats-Unis, beaucoup d’avortements doivent se faire dans la clandestinité…

L’avortement : une énigme mexicaine

Une situation qui a poussé Women on Waves à réagir. L’ONG a accosté son bateau dans le port d’Ixtapa, au sud-ouest du Mexique. « Women on waves » propose des avortements médicamenteux totalement gratuits allant jusqu’à 9 semaines de grossesse. L’astuce de l’ONG pour rester sous le coup de la loi mexicaine plutôt ambivalente sur le sujet, l’organisme emmène ces femmes dans les eaux internationales afin de pratiquer les soins.

Une belle initiative, à risques toutefois. En février 2017, l’association avait été militairement expulsée des eaux du Guatemala où elle avait accosté. Pas de quoi faire rebrousser chemin à ce bateau venant en aide aux femmes, qui continue de naviguer.

http://www.respectmag.com/28418-large-mexique-bateau-lavortement

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Peut-on être réac et féministe ?,FEMINISME DU FN,femmes,fn

26 Avril 2017, 19:35pm

Publié par hugo

Peut-on être réac et féministe ? Publié le 26 avril 2017 à 11h55 Peut-on être réac et féministe ?
© Getty
De nouvelles pasionarias, souvent jeunes et rompues aux réseaux sociaux, essaiment leurs idées très traditionnelles au nom des droits des femmes. Enquête sur de redoutables influenceuses.
« Pour un vrai féminisme » : la conférence devait avoir lieu au Sénat. Elle a été repoussée pour des raisons logistiques, mais le thème reste plus que jamais d'actualité pour l'organisateur : le Cercle fraternité, un think tank du Front national en charge des questions sociales, fondé et présidé par Agnès Marion, élue régionale FN (Auvergne-Rhône-Alpes). Un « vrai » féminisme ? Par opposition à quoi ? « Au féminisme dominant qui entretient une logique d'affrontement entre les sexes, sous-tendue par l'idée obsessionnelle que les femmes ont une revanche à prendre sur les hommes, explique la jeune élue frontiste. On pense plutôt que nous sommes des êtres complémentaires, avec nos spécificités, et que l'on s'enrichit mutuellement. » Depuis la mobilisation anti-mariage gay de 2013, une nouvelle génération conservatrice et décomplexée s'empare vigoureusement de la question du droit des femmes, débordant largement le petit cercle du Front national.

La journaliste Eugénie Bastié (25 ans), la sexologue Thérèse Hargot (33 ans), Ludovine de la Rochère (46 ans) et la cofondatrice du mouvement Sens commun Madeleine de Jessey (27 ans) sont de celles qui donnent le tournis aux médias. Maîtrisant parfaitement les réseaux sociaux, elles taclent dès que possible « le féminisme historique ». Points communs ? Dieu, puisqu'elles revendiquent bien souvent leur culture catholique. Une réserve sur l'avortement, sans oser aller jusqu'à plaider l'abolition de la loi. Et mille et un reproches aux féministes mainstream, suspectées avant tout de vouloir, comme dit Agnès Marion, « faire des femmes des hommes comme les autres ». C'est bien l'angoisse de l'indifférenciation des sexes au nom de l'égalité qui soude ces voix hétérogènes. « Nier nos différences, ou les considérer comme une injustice, c'est aboutir à des dérives inhumaines », dénonce Agnès Marion.

« IL NE SUFFIT PAS DE SE DIRE FÉMINISTE POUR EN ÊTRE UNE »
Ce qui exaspère ces « néo-réacs » ? Les féministes devenues des ayatollahs coupées du réel, dit Agnès Marion. Elles sont incapables de se positionner face aux reculs concrets, notamment quand les femmes ne peuvent plus circuler dans l'espace public, ni entrer dans certains cafés.» Celles qui entendent mêler l'antirascisme et la lutte pour la défense des minorités, par exemple homosexuelles ou immigrées, sont clairement dans le collimateur. Cette poussée conservatrice suscite la réserve légitime de toutes les associations féministes ayant pignon sur rue. Les héritières de Simone de Beauvoir et du MLF voient avec inquiétude grandir la vague réac, qui inspire ce commentaire flegmatique à l'historienne du féminisme Françoise Picq : « À toutes les époques, le féminisme a été attaqué par des femmes. Mais il ne suffit pas de se dire féministe pour en être une : ce combat historique veut changer l'ordre social qui enferme les femmes dans des rôles précis qui leur interdisent la liberté. Il n'est pas compatible avec une pensée qui commence par les assigner à un rôle spécifique. On retrouve ici l'opposition de toujours entre le féminisme universaliste, prônant une émancipation valable pour toutes, et le féminisme naturaliste ou différentialiste. Et on voit comment la question du genre fracture la pensée féministe en deux camps opposés et excessifs, très à gauche ou très à droite, rendant les arguments plus mesurés difficilement audibles. »

« PARLER DE FÉMINISME RÉAC, C'EST COMME PARLER DE RECETTES VEGAN À BASE DE SAUCISSES ! CES PERSONNALITÉS NE SONT PAS FÉMINISTES. »
Surfant sur la vague de l'anti-politiquement correct, ce néo-féminisme décomplexé et écolo mêle des sujets légitimes (sur la difficulté matérielle d'élever des enfants plus tôt dans sa vie, le porno ou la marchandisation du corps des femmes) à la remise en cause des acquis historiques, notamment en termes de contraception ou d'avortement. Féministe se déclarant « prosexe », Camille Emmanuelle, auteure de « Sexpowerment » (éd. Anne Carrière), rechigne à en parler pour ne pas leur faire davantage de pub. Mais elle concède que, étant donné la visibilité qu'elles ont déjà dans les médias, il est utile de faire oeuvre de pédagogie : « Parler de féminisme réac, c'est comme parler de recettes vegan à base de saucisses ! Ces personnalités ne sont pas féministes. Elles ont pour cible 'les féministes d'aujourd'hui', comme si c'était une entité définie et homogène. Il y a DES féminismes comme il y a DES pensées de gauche et de droite. Le problème, c'est que quand Christine Boutin tient des propos réacs, tout le monde ou presque se marre. Quand c'est une jeune femme de 30 ans qui porte un blouson de cuir et boit des demis, on se dit que c'est une pensée moderne et anticonformiste. Mais s'il suffisait de bien porter le cuir pour être moderne et progressiste, ça se saurait... » Reste qu'il est passionnant, dès lors que l'on se dit féministe, de se pencher sérieusement sur ce qui se dit dans les camps dissidents, ne serait-ce que pour répliquer. Zoom sur quatre personnalités emblématiques.

EUGÉNIE BASTIÉ, L'ANTI-BEAUVOIR

eugenie bastie  Getty

© Getty

C'est un petit phénomène. Journaliste au « Figaro », chroniqueuse sur France 2, responsable de la revue catho et écolo « Limite » et éditorialiste politique sur Europe 1, la jeune femme de 25 ans est précoce. Cette littéraire catholique provocatrice affole les médias. Réac ? « Non : antimoderne, conservatrice, antilibérale », se défend-elle avec un charmant sourire dans un café du Marais. Dans son livre (« Adieu Mademoiselle », éd. du Cerf), elle étrille les féministes, « parce qu'elles nient la spécificité féminine qui est le fait de pouvoir être mère si on le souhaite. Ce qui va de pair avec une haine du corps que l'on trouvait déjà chez Simone de Beauvoir. C'est une police de la pensée, de la langue et des comportements, associant toute tentative de séduction à du harcèlement, et la galanterie à une humiliation ». Citant Houellebecq, Pasolini ou Musset, la polémiste en rajoute une couche : « L'enjeu est de civiliser la différence des sexes, pas de l'abandonner à la caricature et au capitalisme. Car plus on la nie, plus elle ressort de manière brutale, il suffit de voir la représentation des femmes dans le porno, la publicité, la télé-réalité. Après quarante ans de féminisme, cela n'a jamais été aussi fort ! » Elle dit ne se retrouver dans aucun parti politique. Élisabeth Badinter ? « Une universaliste impérialiste qui voit la femme comme un être abstrait. » Marine Le Pen ? « Une soixante-huitarde sur la question des femmes. » Le voile ? « Le vrai problème, ce ne sont pas les femmes qui le portent, mais la mixité dans l'espace public. C'est une spécificité française qu'il faut préserver. » Romantique, elle conclut par un éloge vibrant de la différence des sexes : « C'est un sujet qui nourrit la littérature depuis des siècles. D'ailleurs c'est très beau, la galanterie, ce sont des siècles de culture sédimentée. »

THÉRÈSE HARGOT, L'ANTI-MLF

therese hargot Getty

© Getty

Diplômée de philo et de sexologie en Belgique, sa terre natale, elle travaille en cabinet privé à Paris et auprès des élèves de l'école catholique Stanislas. Arrivée à vélo dans un café de Montparnasse, elle sort d'un tourbillon de plusieurs mois : entre invitations des médias et conférences partout en France dans la foulée de son livre « Une jeunesse sexuellement libérée (ou presque) » (éd. Albin Michel), la jeune femme au look bobo ne sait plus où donner de la tête. Son féminisme est, dit-elle en riant, « à l'opposé du MLF » : « Je me bats contre le scandale de la pilule contraceptive, qui est une castration chimique contre la libido des femmes. » Même pas provocatrice, sincèrement écolo, elle précise : « Maîtriser sa fécondité, c'est essentiel. Mais les femmes doivent revenir aux méthodes naturelles, apprendre à écouter leur corps... Quitte à avoir quelques jours d'abstinence, ou des rapports sexuels un peu différents lors de leurs périodes d'ovulation. » Elle revendique le fait d'avoir accouché de ses trois enfants à la maison, et aussi la joie de s'en occuper : « Changer les couches d'un bébé, ce n'est pas un moment dégradant ou dévalorisant comme on voudrait nous le faire croire ! » La lutte contre les stéréotypes sexistes ? « Oui, mais pas avant l'adolescence, avant on en a besoin pour se construire. » Réservée voire ambiguë sur la question de l'avortement, elle ne se reconnaît pourtant pas en « réac à la Zemmour ». Ni de droite ni de gauche, ni catho, son positionnement iconoclaste un peu flou lui vaut d'être invitée partout : « Je sais que mes idées sont contraires à la doxa, mais je ne veux pas pour autant être récupérée par les cathos, dit-elle en plaidant sa cause. Je parle de méthodes naturelles. Je suis une avant-gardiste en quête d'harmonie. »

LUDOVINE DE LA ROCHÈRE, L'ANTI-ÉGALITÉ

ludovine de la rochere  ABACA

© Abaca

La patronne de la Manif pour tous rêve d'un féminisme « gyno-centré » : « Pas de ce féminisme idéologique et déconnecté du réel qui dit 'je veux tout, tout le temps', car c'est impossible, et puis les femmes n'y arrivent pas. Un courant qui dirait que les femmes n'ont pas forcément les mêmes désirs que les hommes, et qu'elles sont libres de devenir celles qu'elles veulent. Or l'unique référence pour mener sa vie librement aujourd'hui est celle de l'homme, c'est un comble ! Aujourd'hui, celle qui ose dire qu'elle aime s'occuper de ses enfants est considérée comme la pauvre victime d'une assignation, c'est tout de même humiliant ! » Catho version tradi, Ludovine de la Rochère poursuit en dénonçant « la technicisation de la procréation » : « On en arrive à vouloir congeler ses ovocytes pour pouvoir mener sa carrière comme un homme. Le féminisme a contribué à dévaloriser toutes les autres options, au lieu de développer de manière positive et encourageante d'autres voies pour les femmes. » Réac, elle qui ne rêve pas pour autant d'enfermer toutes les femmes dans leur cuisine, qui dénonce l'homophobie et refuse farouchement d'être récupérée par le FN ? « Je me fais insulter et caricaturer partout. Et quand je dis qu'un enfant a besoin d'un père et d'une mère pour se construire, je passe pour une affreuse extrémiste, c'est tout de même lunaire ! » Depuis le bar de la porte de Saint-Cloud, à Paris, où elle nous a donné rendez-vous, elle rêve de remettre la famille au centre des préoccupations politiques : « La gauche rechigne, et la droite est gênée sur cette question depuis soixante ans. C'est un complexe historique, comme si planait encore la hantise du gouvernement de Vichy... Heureusement, c'est en train de changer. »

MADELEINE DE JESSEY, L'ANTI-PROGRÈS

madeleine de jessey ABACA

© Abaca

Normalienne et catholique, elle s'est fait connaître avec la mobilisation des Veilleurs contre le mariage homo en 2013. Elle a cofondé Sens commun dans la foulée, un mouvement désormais engagé auprès de François Fillon. À 27 ans, elle veut bien être féministe, « à une condition » : « Pour valoriser les femmes dans ce qu'elles ont de spécifique, et encourager leurs choix au sein de la famille, de la société, du travail, de la politique. Et leur redire qu'elles n'ont pas à se calquer sur les codes, les moeurs et les performances masculines. » Elle conçoit que ce qui relève du féminin est un mélange entre nature et culture. Mais avec des limites : « Il faut arrêter de vivre les différences sexuées comme un mal à abolir. Rejeter la galanterie par exemple, cela conduit à ensauvager les comportements. » Elle reproche au féminisme dominant d'être parano, de voir « du sexisme dans les moindres détails », ce qui l'empêcherait de s'atteler « aux sujets brûlants ». En vrac : « le porno dès le collège, l'hyper-sexualisation précoce, vouloir travailler sans lâcher l'éducation des enfants. » L'IVG ? « La souffrance des femmes qui avortent est indicible au prétexte qu'elle serait culpabilisante. Pourtant le chiffre de 230 000 IVG annuelles ne baisse pas. Je ne suis pas sûre que chacune de ces femmes ait eu accès à une vraie information sur les alternatives à leur geste. » Tout sauf vindicative, Madeleine de Jessey avance d'une voix polie et bien élevée : « Pendant longtemps, personne n'a osé tenir un discours conservateur sur toutes ces questions. C'est en train de changer. Face au caractère déshumanisant des évolutions technologiques et scientifiques, tout le monde commence à comprendre qu'il est devenu urgent de réfléchir à un cadre et de mettre des limites. »

Cet article a été publié dans le magazine ELLE du 21 avril 2017.  Abonnez-vous ic

http://www.elle.fr/Societe/News/Peut-on-etre-reac-et-feministe-3473387

 

LE FEMINISME DU FN QUI N EN EST PAS!!!!!!!

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Utérus artificiel pour limiter le handicap des prématurés ?,femmes,sante,grossesse,handicap

26 Avril 2017, 19:19pm

Publié par hugo

Utérus artificiel pour limiter le handicap des prématurés ?

Résumé : Un appareil reproduisant l'environnement d'un utérus pourrait améliorer la survie des prématurés et diminuer les risques de handicap. Il a obtenu des résultats encourageants avec des agneaux et pourrait être testé chez l'Homme d'ici 3 à 5 ans. 

Par    L'AFP pour Handicap.fr, le 26-04-2017 
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Des chercheurs de l'hôpital pour enfants de Philadelphie ont conçu un appareil constitué d'une poche en plastique remplie de fluide, avec un système qui fournit de l'oxygène relié au cordon ombilical, reconstituant ainsi le milieu dans lequel le foetus évolue avant la naissance. Grâce à ce dispositif, ils sont parvenus à faire se développer pendant quatre semaines un fœtus d'agneau, animal chez qui le développement des poumons in utero est « très proche » de ce qui se passe chez les humains, rapporte l'étude, publiée le 25 avril 2017 dans la revue Nature Communications.

Sept fœtus maintenus plus de 25 jours
Les fœtus d'agneau ont été introduits dans l'appareil après 15 à 16 semaines de gestation, un stade où le développement de leurs poumons est équivalent à celui d'un foetus humain « prématuré extrême », de 23 à 24 semaines, a expliqué Alan Flake, l'un des auteurs de l'étude, au cours d'une conférence téléphonique. Sept d'entre eux ont pu y être maintenus plus de 25 jours. C'est la première fois qu'un système externe parvient à maintenir les fonctions vitales et assurer le développement d'un fœtus animal pendant aussi longtemps, souligne l'étude. Transposer ce dispositif chez les bébés prématurés extrêmes, en les y maintenant jusqu'à leur 28e semaine de « gestation », permettrait de faire chuter leur taux de mortalité de 90% à moins de 10% et le risque de séquelles, de 90% à 30%, souligne Alan Flake.

Risque de handicap à vie
Un bébé humain est considéré comme prématuré s'il naît avant 37 semaines et prématuré « critique » avant 26 semaines. La limite de viabilité du fœtus est estimée à 22-23 semaines de grossesse. Mais, en dépit des progrès des soins de néonatologie, la mortalité à ce stade, où le bébé pèse moins de 600 grammes, reste très élevée (50% à 70%). Et, lorsque l'enfant survit, cela « se fait à un coût élevé en termes de qualité de vie, avec 90% de risque de séquelles, telles que des maladies pulmonaires chroniques ou des complications liées à l'immaturité des organes », qui se traduisent par « un handicap à vie », ajoute le communiqué de presse accompagnant l'étude.

Des essais chez l'homme d'ici 3 à 5 ans
Aujourd'hui, les grands prématurés qui ne peuvent respirer de façon autonome sont intubés et mis sous respirateur artificiel, ce qui stoppe le développement de leurs poumons et les expose à des infections, explique Alan Flake. « Ces enfants ont un besoin urgent d'un relais entre l'utérus de leur mère et le monde extérieur », plaide le spécialiste de chirurgie fœtale. Les chercheurs doivent approfondir leurs tests chez l'animal avant d'envisager de passer à des essais chez l'homme, d'ici « trois à cinq ans », a-t-il toutefois prévenu. Si l'agneau est adapté pour étudier le développement des poumons, il l'est beaucoup moins pour estimer le risque d'hémorragie intra-crânienne, l'une des principales complications chez les très grands prématurés car leur cerveau est mature plus tôt que celui des fœtus humains.

© M.Y.O.P pour SOS Préma + ivan kmit/Fotolia

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Rentrée 2017: un registre public d'accessibilité obligatoire,handicap,

26 Avril 2017, 19:18pm

Publié par hugo

Rentrée 2017: un registre public d'accessibilité obligatoire

Résumé : À la rentrée prochaine, à partir du 30 septembre 2017, un registre public d'accessibilité devra être mis à disposition du public par tous les établissements recevant du public (ERP). Explications... 

Par    Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco, le 24-04-2017 
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Les établissements recevant du public (ERP), neufs et situés dans un cadre bâti existant, seront tenus, à compter du 30 septembre 2017, de mettre à disposition du public un registre public d'accessibilité. Ce dernier doit mentionner les dispositions prises pour permettre à tous, notamment aux personnes handicapées, quel que soit leur handicap, de bénéficier des prestations en vue desquelles l'établissement a été conçu. L'information doit être diffusée par des moyens adaptés aux différents handicaps. Ainsi en a décidé le décret n° 2017-431 du 28 mars 2017 publié le 30 mars au Journal officiel (en lien ci-dessous).

Que doit contenir ce registre ?
1° Une information complète sur les prestations fournies dans l'établissement.
2° La liste des pièces administratives et techniques relatives à l'accessibilité de l'établissement aux personnes handicapées.
3° La description des actions de formation des personnels chargés de l'accueil des personnes handicapées et leurs justificatifs.

Précisions en attente
Ce registre doit être mis à disposition de l'ensemble du public et tenu régulièrement à jour. Pour les points d'arrêt des services de transport collectif relevant du régime des établissements recevant du public et qui sont soumis aux dispositions de l'article L. 111-7-3, il peut porter sur l'ensemble d'une ligne ou d'un réseau. Un arrêté ministériel en attente doit préciser le contenu et les modalités du registre, selon la catégorie (de 1 à 4 ou 5) et le type de l'établissement.

© Rostislav Sedlacek/Fotolia

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Décret n° 2017-431 du 28 mars 2017

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Se faire belle en cas de cécité ? Des ateliers sont ouverts,handicap,femmes,

26 Avril 2017, 19:16pm

Publié par hugo

Se faire belle en cas de cécité ? Des ateliers sont ouverts

Résumé : Au printemps 2017, des ateliers "beauté sans miroir" sont organisés pour les femmes aveugles et malvoyantes, partout en France. Des séances d'une heure pour apprendre à se maquiller de façon autonome. Une belle "vision" de l'accessibilité ! 

Par    Handicap.fr / Aimée Le Goff, le 24-04-2017 
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Accompagnée d'Isis, chien-guide sagement allongé à ses pieds, Manon, aveugle de naissance, se fait appliquer du fond de teint, du blush et de la poudre de soleil. « Votre teint est vraiment un point fort », lui explique Sophie, esthéticienne attentionnée. Dans le magasin, la jeune femme est venue se faire une « beauté sans miroir », à l'occasion d'un atelier organisé par la chaîne de cosmétique Yves Rocher, en partenariat avec l'association HandiCapZéro qui lutte pour l'autonomie des personnes aveugles et malvoyantes. L'initiative, déjà lancée en 2013, est mise en place dans six villes de France (une par région). À Lyon, le 13 avril 2017, des séances ont eu lieu toute la journée.

Se réapproprier les gestes
Durant tout l'atelier, les participantes sont accompagnées pour prendre conscience de leur visage, des zones à maquiller, des produits à appliquer… L'objectif étant de s'approprier certains gestes pour les reproduire, de façon autonome, dans la vie de tous les jours. « Je suis chanteuse et j'ai l'habitude de me faire maquiller avant un concert, confie Manon, pinceau en main, qui a choisi de mettre en valeur ses lèvres et son teint. Sinon, je me maquille seulement pour des occasions spéciales. À mon avis, ces réflexes demandent une certaine précision et s'acquièrent sur la durée. Je ne sais pas si je les appliquerai au quotidien mais c'est toujours enrichissant de se dire que c'est possible de le faire et qu'il existe des techniques spécifiques. »

Des maquilleuses formées
« Posez votre doigt et restez bien sur la paupière ; continuez jusqu'au creux » ; « Vous avez déjà mis du rouge à lèvres ? » ; « Un effet brillant donnera un peu l'impression d'avoir de l'eau sur votre bouche. C'est joli, ça donne plus de volume »... Présenter les matières correctement, oraliser toutes les informations, décrire les couleurs et les textures, faire preuve de précision… Pour animer ces séances et prodiguer les bons conseils, les maquilleuses ont bénéficié d'une petite formation. « Il est essentiel d'adopter une approche plus tactile et d'être entièrement à l'écoute pour répondre aux attentes de ces femmes qui, dans de nombreux cas, ne se sont jamais maquillées ou ne se maquillent plus à cause de leur cécité », explique Stéphanie Vieillefault, de HandiCapZéro.

Retrouver de l'assurance
« À Toulouse, une participante qui avait perdu la vue nous a expliqué qu'elle ne se maquillait plus parce qu'elle n'avait plus confiance en elle, poursuit Stéphanie. À la fin de la séance, elle nous a confié avoir retrouvé les gestes qui lui permettent de gagner en assurance grâce à des produits faciles d'application ». De son côté, Kahena, une jeune femme malvoyante venue se faire une beauté, estime avoir appris durant l'atelier. « Je n'ai pas l'habitude de me maquiller les yeux mais je pense réappliquer du mascara à l'avenir. C'est agréable de me dire que je le ferai moi-même. »

La beauté adaptée
Une fois maquillées et parfumées, Manon et Kahena peuvent repartir avec les produits de leur choix. Un kit d'accessibilité leur est également remis ; il contient, entre autres, des étiquettes en braille, à coller sur différents flacons pour identifier gels douche, shampooings et autres crèmes plus facilement. La marque Yves Rocher a par ailleurs adapté son « livre vert » à la déficience visuelle, grâce à des caractères agrandis, une version en braille et des retranscriptions audio. Au printemps 2017, les femmes désireuses de participer aux ateliers peuvent encore s'inscrire. Pour le moment, trois dates sont prévues : le 25 avril à Reims, le 27 avril à Englos, près de Lille, et le 12 mai à Orléans.

Pour s'inscrire, téléphoner à Stéphanie au 01 53 40 95 55.

© Aimée Le Goff 

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Guide beauté en braille : la marque Yves Rocher s'implique
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Le site de HandiCapZéro

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Thibaud, aventurier unijambiste dans "The Island",handicap,societe,

26 Avril 2017, 19:14pm

Publié par hugo

Thibaud, aventurier unijambiste dans "The Island"

Résumé : Orthoprothésiste de 29 ans, Thibaud, privé de sa jambe droite, participe à l'émission de survie "The Island, les naufragés", diffusée sur M6. Un défi de taille qui fait de lui le premier aventurier en situation de handicap vu à la télévision. 

Par    Handicap.fr / Aimée Le Goff, le 26-04-2017 
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Thibaud, 29 ans, suscite l'admiration de ses coéquipiers et téléspectateurs depuis le 10 avril 2017, date du lancement de The Island, les naufragés. Pour la troisième année consécutive, cette émission de téléréalité diffusée sur M6 invite les participants à un jeu de survie sur une île déserte. En 2017, elle compte parmi ses candidats un jeune homme en situation de handicap. Une grande première.

Une blague entre amis
Privé de sa jambe droite suite à une malformation de naissance, Thibaud s'est d'abord inscrit après un « délire entre copains ». Contacté par la production pour la deuxième saison, mais indisponible à ce moment, il s'est lancé « sans hésiter » dans l'aventure l'année suivante. Équipé d'une prothèse d'environ cinq kilos, Thibaud dit passer plus de temps dehors, à faire du sport, qu'à rester sur le canapé. Malgré la peur de voir sa prothèse rouiller avec l'eau de mer, le candidat rejoint l'émission pour prouver que le handicap n'empêche pas de « faire les choses comme tout le monde ». Un message qu'il compte bien faire passer aux téléspectateurs.

« Je suis un peu la force tranquille »
« Le mot handicap fait partie du jargon populaire. Moi, je parlerais plutôt de différence, confie-t-il dans une interview accordée à Telestar. Mes parents m'ont appris qu'il fallait vivre avec. Et surtout, il faut tout prendre avec beaucoup d'humour. Aujourd'hui, je suis un peu la force tranquille. Je sais m'énerver quand il faut, mais je déteste le conflit. J'observe donc beaucoup et je reste dans l'ombre quand il le faut. Du fait de ma différence, je me suis forgé une carapace qui me protège des coups durs de la vie. »


Pour le présentateur de l'émission, Mike Horn, réputé pour ses exploits également diffusés à la télévision, ce jeune candidat originaire de Bretagne « est un exemple pour les autres » et « quelqu'un qui devrait les inspirer ». Ses aventures sont à suivre tous les lundis à 21h sur M6 et en replay sur le site de la chaîne (en lien ci-dessous).

© Twitter

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Les épisodes de The Island, les naufragés

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Le handi-basketteur Ryadh Sallem bientôt député ?,handicap,politiques,

26 Avril 2017, 19:12pm

Publié par hugo

Le handi-basketteur Ryadh Sallem bientôt député ?

Résumé : Législatives 2017 : Anne Hidalgo courtise le handi-basketteur Ryadh Sallem, en lui proposant de se présenter sur les listes du PS au titre de la société civile. Elle salue le "parcours exemplaire" de celui qui a participé à 5 Jeux paralympiques. 

Par    L'AFP pour Handicap.fr, le 25-04-2017 
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Le champion de basket en fauteuil Ryadh Sallem sera le candidat « société civile », à la demande de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, dans la 10e circonscription de Paris détenue par Denis Baupin, ex-EELV, qui ne se représente pas, a-t-il annoncé le 25 avril 2017 à l'AFP.

Une volonté de renouvellement
Ryadh Sallem, 46 ans, membre de l'équipe de France paralympique, veut « faire rentrer la société civile à l'Assemblée nationale », a-t-il indiqué, c'est « important qu'il y ait du renouveau, qu'il n'y ait pas une seule culture de la politique. Les citoyens doivent se réapproprier la politique ». Après avoir expliqué que, « depuis plusieurs mois, le PS à Paris réfléchissait à un candidat de la société civile qui corresponde à notre volonté de renouvellement », Mme Hidalgo a souligné que la proposition de Ryadh Sallem était « particulièrement juste ». « Elle est à l'image de Paris et permettrait de mieux représenter la diversité des Français à l'Assemblée nationale » avec une personne « dont le parcours est exemplaire », a-t-elle plaidé dans une déclaration transmise à l'AFP.

5 participations aux Jeux paralympiques
M. Sallem, entrepreneur social et militant associatif, a participé cinq fois aux Jeux paralympiques dans plusieurs disciplines et mené une brillante carrière sportive en natation (record mondial en relais), en basket-fauteuil (triple champion d'Europe) et en rugby-fauteuil. Né en Tunisie, cet enfant de la thalidomide - un anti-nauséeux donné aux femmes enceintes et responsable de graves malformations - a fondé, en 1995, Cap sport art aventure amitié (Capsaaa), dont le but est de « sensibiliser les valides et les personnes handicapées à travers le sport », et le festival Defistival, qui chaque année depuis 2003 veut promouvoir une « identité commune ».

Société civile = politique du futur
Ryadh Sallem entend axer sa candidature sur l'environnement, le handicap et la citoyenneté chez les jeunes. Candidat à la demande de la maire de Paris, le champion n'est pas adhérent du Parti socialiste mais veut être dans la « complémentarité ». « Les partis politiques ont construit notre histoire, il ne faut pas tout jeter », a-t-il déclaré, estimant que la société civile amène pour sa part « une nouvelle dynamique, la politique du futur ». La 10e fait partie des circonscriptions réservées à la société civile par le PS, qui n'a pas encore entériné toutes les candidatures législatives au niveau national et dont le candidat à la présidentielle Benoît Hamon a été éliminé dès le premier tour avec seulement 6,36% des suffrages.

Une candidature inopportune ?
Dans un communiqué à l'AFP, la section du PS du XIIIe et le maire PS de l'arrondissement Jérôme Coumet ont jugé "inopportune" cette déclaration de candidature "alors que Marine Le Pen est au second tour de l'élection présidentielle". "L'heure est à la mobilisation citoyenne et républicaine pour faire gagner Emmanuel Macron le plus largement possible", indique le texte,rappelant également que les désignations doivent être entérinées par le bureau national. Dans cette circonscription détenue par un député autrefois EELV, la candidate écologiste Sybille Bernard a rappelé auprès de l'AFP avoir eu l'investiture EELV, "qui n'a pas fait l'objet d'un accord entre EELV et le PS".

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Isoloir accessible aux personnes en fauteuil roulant
Rencontre avec Ryadh Sallem triple champion d'Europe
 
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Handicap et aide humaine : « Je me bats en justice pour une vie autonome »,handicap,societe,

26 Avril 2017, 19:10pm

Publié par hugo

Accueil » C'est mon histoire » Handicap et aide humaine : « Je me bats en justice pour une vie autonome »
Handicap et aide humaine : « Je me bats en justice pour une vie autonome »
Emmanuel Lucas a décidé de faire appel devant la cour nationale de l’incapacité : les onze heures accordées par la MDPH de Caen au titre de sa PCH ne sont pas suffisantes pour assurer sa sécurité . © DR
Handicap et aide humaine : « Je me bats en justice pour une vie autonome »
Publié le 26 avril 2017  
     
En situation de dépendance totale, Emmanuel Lucas, 32 ans, se bat depuis plus d’un an pour obtenir les vingt-quatre heures d’aide humaine par jour auxquelles il a droit. Aujourd’hui, il assure être en danger quotidiennement, faute d’assistance.

« Je suis infirme moteur cérébral de naissance, paralysé des quatres membres et n’ai pas l’usage de la parole. Seul mon bras droit fonctionne suffisamment pour utiliser le joystick de mon fauteuil électrique. Je suis totalement dépendant, 24 heures sur 24, pour tous les gestes de la vie quotidienne. Aujourd’hui, pourtant, je suis seul – et potentiellement en danger – treize heures par jour. La MDPH du Calvados refuse de m’accorder plus d’heures d’aide humaine.

Le 1er mars 2016, j’ai déménagé à Caen dans un appartement HLM. Je voulais bénéficier des services médicaux et de loisirs qu’offre une grande ville. Mais aussi me rapprocher de mon ami Xavier, devenu mon auxiliaire de vie*. Je souhaitais également soulager mes parents qui intervenaient encore beaucoup à mes côtés. À 31 ans, ce choix était pour moi un grand pas vers une vie “normale”, ayant toutes mes capacités intellectuelles malgré mon handicap.

Un droit inscrit dans le Code de l’action sociale
Ma décision a été prise après sept années passées à Lisieux dans une résidence “pilote”. L’aide humaine des locataires, une dizaine en situation de handicap, y était mutualisée. Cela me permettait d’avoir une présence 24 heures sur 24 avec onze heures d’aide humaine personnelles.

En cohérence avec cette expérience et mon nouveau projet de vie, j’ai demandé une prestation de compensation du handicap de vingt-quatre heures d’aide par jour à la MDPH de Caen. Ce droit à vingt-quatre heures, pour les personnes handicapées dans ma situation, est expressément inscrit dans le Code de l’action sociale et des familles.

Premier recours devant la conciliatrice de la MDPH
Pourtant, en mai 2016, la MDPH ne m’accorde que neuf heures vingt minutes par jour. Moins qu’avant ! Je fais un premier recours devant la conciliatrice de la MDPH. Après une rencontre, et au vu de différents certificats médicaux, celle-ci rend une conclusion favorable le 7 septembre. À savoir : une présence 24 heures sur 24 est bien justifiée.

Je pense avoir gagné. Mais, après un nouveau passage en commission, la MDPH maintient sa décision. À l’évidence pour des raisons budgétaires.

Un médecin expert maîtrisant mal les textes de loi
Je décide alors, avec un avocat spécialisé dans le droit du handicap, Me Alexis Ridray, de saisir le tribunal du contentieux de l’incapacité (TCI). L’audience se déroule le 15 décembre. La représentante de la MDPH est absente et le médecin expert ne juge pas bon de m’examiner… Les pièces apportées, dit-il, établissent bien ma dépendance totale.

L’affaire semble entendue pour tout le monde : mon besoin de surveillance permanente est même inscrit dans le jugement. Mais celui-ci ne m’octroie que onze heures par jour. Le médecin expert dit ne pas avoir trouvé les textes de loi permettant d’aller jusqu’à vingt-quatre heures d’aide humaine par jour. Cela alors même que mon avocat les a cités à l’audience !

Simulacre de justice et menace de l’administration
C’est un simulacre de justice, le tribunal ne rappelle même pas le droit applicable dans ce jugement… J’ai donc décidé de faire appel devant la cour nationale de l’incapacité (CNITAAT). Dans un courrier du 27 janvier, le Département du Calvados m’annonce « se réserver le droit de demander des dommages et intérêts » devant cette cour. Mais je suis dans mon droit et, surtout, dans une réelle situation de détresse.

Procédure en appel : des délais insupportables
Je ne peux ni changer de position dans mon lit la nuit, ni sortir de mon logement, ni m’alimenter, ni éliminer seul en toute sécurité. Je suis donc régulièrement victime d’incidents, voire d’accidents, sans aucune possibilité d’alerter autrui verbalement. Je ne peux pas parler mais je compte bien me faire entendre !

L’administration doit prendre ses responsabilités avant qu’il ne m’arrive quelque chose. Ou alors, il faut que justice soit rendue rapidement. Le délai moyen pour une audience en appel est de deux ans. Je ne peux pas attendre aussi longtemps. » Propos recueillis par Aurélia Sevestre

* Xavier a, ici, traduit les propos d’Emmanuel Lucas.

Voir également le témoignage de Sarah Salmona : sa MDPH a quasiment divisé ses aides humaines par quatre.

D’autres affaires défendues par Me Ridray
L’avocat d’Emmanuel Lucas, Me Alexis Ridray, atteint d’une amyotrophie spinale, s’est spécialisé en droit du handicap après avoir lui-même vécu une situation similaire à celle de son client. En 2013, lors du renouvellement de sa PCH, la MDPH de Paris a voulu supprimer les heures d’aide humaine sur son temps de travail. La CDAPH a rétabli ses droits à vingt-quatre heures par jour après une importante mobilisation médiatique et de l’AFM-Téléthon. Depuis, il a défendu d’autres affaires de ce type devant la justice.

« Dans un dossier, le juge a réformé la décision de la MDPH des Hauts-de-Seine qui prévoyait quatorze heures par jour en vingt-quatre heures. Dans un autre, nous n’avons obtenu que seize heures contre quatorze attribuées initialement. Mon client n’a pas eu la force de faire appel, raconte-t-il. Il faut bien comprendre que, dans les cas de dépendance totale, les décisions des MDPH et des tribunaux peuvent être d’une violence inouïe pour la personne privée de son droit le plus fondamental à vivre de façon autonome. »

Ce que dit la loi

« Le cumul des temps d’aide humaine pour les actes essentiels et la surveillance peut atteindre vingt-quatre heures par jour. » C’est ce que précise l’annexe 2-5 du Code de l’action sociale et des familles. Les personnes qui nécessitent à la fois une aide humaine totale pour la plupart des actes essentiels et une présence constante ou quasi constante due à un besoin de soins ou d’aide pour les gestes de la vie quotidienne y ont droit. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog Appui PCH.
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