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Le blog de hugo,

"Dibbouks" d'Irène Kaufer, une lecture en apnée , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:37am

Publié par hugo

 "Dibbouks" d'Irène Kaufer, une lecture en apnée
"Dibboucks" d'Irène Kaufer, une lecture en apnée
"Dibboucks" d'Irène Kaufer, une lecture en apnée - ©  
 
Une chronique de July Robert
 Publié le dimanche 18 avril 2021 à 10h54
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Le jour où vous décidez de tourner la première page du dernier ouvrage d’Irène Kaufer, "Dibbouks", calez-vous confortablement et ne prévoyez rien d’autre de votre journée… conseil d’amie !


L’enquête que mène la narratrice à la recherche de sa dibbouk est de celle qu’on ne lâche pas, qui nous tient en haleine, pas tant en raison d’un suspense insoutenable qu’en raison des émotions qu’elle procure. Ou comment traiter d’un sujet historiquement et humainement douloureux avec délicatesse, humour et justesse. À la recherche de sa dibbouk (dans la croyance populaire juive, le dibbouk est l’âme d’un·e mort·e qui vient s’incarner dans le corps d’un vivant), vous disiez ?

Le dibbouk de la narratrice s’appelle Mariette. Demi-sœur, première fille de son père, assassinée en Pologne en 1942, Mariette est de ces morts mal mort·es, qui n’ont pas réussi à franchir les portes bien gardées de l’autre monde. Errant·es, iels s’incrustent dans les corps des vivant·es et ne trouvent le repos que lorsqu’iels obtiennent réparation du tort subi.

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Hantée par sa demi-sœur
Mariette, donc, hante le corps de la narratrice qui vit depuis toujours des situations inexplicables "rationnellement" : des portes automatiques qui ne s’ouvrent pas à son approche, une empreinte digitale qui ne s’imprime pas, des traces de pas dans le sable qui s’effacent. Une vie de doutes. C’est dans le but de les lever que la narratrice, dont on ne connaîtra jamais le nom mais dont on devine assez aisément qu’il s’agit de l’autrice elle-même, fait appel à une détective privée.

Consciente de vivre parce que d’autres sont mort·es après que son père lui ai révélé l’existence de cette demi-sœur, assassinée dans un camp de concentration, elle se lance à la quête de Mariette. C’est alors que réalité et fiction s’entrechoquent au point de perdre la lectrice attentive que je suis sans que cela ne soit une seconde dérangeant tant la chose habilement amenée. La détective localise Mariette à Montréal et nous embarquons alors avec la narratrice qui n’y va pas tant pour faire sa connaissance que pour retrouver sa propre unité, son socle qui lui permettrait d’enfin vivre, débarrassée de sa dibbouk née de ces secrets de famille dont on sait combien ils peuvent être dévastateurs.

Quelques fois , en pleine conversation, je perdais soudain le contact, saisie par l’impression que les gens ne prononçaient que des syllabes sans signification et s’agitaient avec des gestes désordonnés. Par moments, j’avais l’impression de me dédoubler, jusqu’à craindre que me voyant deux, les autres hésitent à me serrer la main, ne sachant vers laquelle se diriger. À d’autres moments, je me sentais sur le point de disparaitre, j’évitais de m’attarder devant les miroirs, de peur de voir mon image s’effacer peu à peu

Quête d'identité
Cette quête d’identité va ainsi mener la narratrice à la rencontre de sa demi-sœur, mais aussi d’un père qui aurait été double. Deux demi-pères qui auraient mené la même vie, naissance en Pologne, l’ambition de devenir médecin, le départ pour Prague, l’apprentissage de la plomberie par nécessité, la rencontre de sa première femme, Mariette, la guerre, les camps, avant que leurs destins ne se séparent, l’un s’installant au Canada, l’autre en Belgique. C’est alors, dans le récit de cette enquête, ou quête personnelle, que l’autrice parvient à nous égarer et à nous mener par le bout du nez.

Un·e dibbouk peut-iel tourmenter un·e autre dibbouk ? Peut-iel sauter les continents et les générations ? Mais alors, comment exorciser de son·sa dibbouk un corps qui n’a lui-même aucune certitude quant à sa matérialité ?

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"Mettre les maux en mots"
Dans son récit, Irène Kaufer, l'autrice, met les maux en mots, comme elle le dit dans le magnifique podcast du magazine axelle "Créatrices" qui lui est consacré. Dans cet entretien, elle explique combien ce livre est cathartique.

Mettre les maux en mots, c’est juif, c’est féministe et c’est très personnel. Et, un jour, ça fait des livres

Quoi qu’il en soit, sa lecture mêle malaise et rire, doute et effroi par son écriture directe ainsi que par l’humour, étonnamment mais continuellement présent. Cet humour des dominé·es qui se moquent d’elles et d'eux-mêmes tout comme des dominant.es permet de supporter les choses, dit-elle. Et distillé ainsi à travers les pages de "Dibbouks", il nous offre quelques respirations bienvenues dans cette lecture en apnée.


July Robert est traductrice et autrice.

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Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:33am

Publié par hugo

 Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée
Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée6 images 
Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée -  
Jehanne Bergé
 Publié le jeudi 15 avril 2021 à 12h53
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Voilà un an que la crise sanitaire est entrée dans nos vies, entrainant avec elle une crise sociale sans précédent. Face aux inégalités, l’entraide pallie partiellement les failles de la société. Parmi les solidaires, deux femmes apportent leur soutien aux personnes les plus fragilisées. Portraits croisés de Soraya Dadi et Awatif Majid. 


Collectes alimentaires, soin, accueil, conseils, écoute… Elles sont nombreuses à donner de leur temps et de leur cœur au quotidien pour aider les plus vulnérables. Aujourd’hui, nous vous présentons deux d’entre elles : Soraya Dadi et Awati Majid. Elles ne se connaissent pas mais, chacune de leur côté, elles remontent leurs manches pour les autres.

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Soraya Dadi, aller vers l’autre
Nous retrouvons Soraya Dadi au parc Josaphat à Schaerbeek. "J’ai grandi près d’ici dans une grande famille. Il y avait un sans-abri à côté de chez nous, ma mère lui préparait à manger. Vous savez quand on prépare pour cinq enfants, une personne en plus…", raconte cette mère, coach sportive et bénévole auprès des plus précaires. Soraya Dadi, alors adolescente, lui dépose régulièrement de la nourriture. "Un jour, en hiver, on a découvert que la personne n’était plus là. Même chose le lendemain, le surlendemain…"

La famille apprend le décès de la personne sans-abri. Pour affronter le choc, la jeune fille décide d’agir et d’aider les personnes inconnues dans la rue. "Ma mère m’a dit : ‘la seule chose qui peut t’enlever la peur de l’autre, c’est de prendre quelque chose avec toi et de lui donner.’" 

Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée
Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée - © Tous droits réservés
Depuis ses 15 ans, (elle en a aujourd’hui 48), Soraya Dadi n’a jamais cessé de distribuer des repas aux vulnérables. "J’adore cuisiner, c’est une passion. J’essaye de préparer des plats qui ne coûtent pas trop cher, mais qui sont remplis de parfums. Pour que ça convienne à toutes les religions, je fais toujours une version viande/poisson et végétarienne."

En 2009, cette femme engagée passe à la vitesse supérieure, grande sportive (elle est une ancienne marathonienne), elle lance son projet SDF Marathon. Le concept ? Une course de spinning de plusieurs heures, agrémentée d’une expo et de concerts. Un événement qui lui permet chaque année de récolter des fonds pour l’asbl Diogènes, qui vient en aide aux personnes sans-abris.

"La première édition était un marathon de spinning pendant 24h à 60 vélos. Je suis la seule avec une autre personne à avoir fait le tour de l’horloge", rigole-t-elle. Depuis, les courses durent sept heures. Les participant·es payent un droit d’inscription qui est reversé à l’association. "C’est chouette, parce que des sans-abris viennent rouler aussi."

►►► A lire aussi : Femmes sans-abri: doublement invisibles

Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée
Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée - © Tous droits réservés
Son autre moyen de récolter des fonds est la confection de sacs cadeaux à l’occasion des fêtes de Noël ou de Pâques. "Je négocie avec des entreprises de biscuits et je fais des centaines paquets de douceurs et de chocolats que je vends au profit des sans-abris."

"J’ai besoin qu’on les voie en tant qu’êtres humains"
Ingénieuse et créative  (comme souvent dans un secteur où on avance avec des bouts de ficelles), Soraya Dadi développe année après année tout un réseau de partenaires et de donateurs. "Depuis un an par exemple, je vais chercher du pain, des tartes, des viennoiseries au Ceria, et je les redistribue dans d’autres associations, restaurants sociaux ou centres d’accueil." 
 
Jusque mars 2020, elle prépare à manger pour les sans-abris une fois par semaine. Dès l’annonce du premier confinement, elle passe à deux fois 200 repas par semaine, dont elle assure également la distribution. "Les seules choses sur lesquelles les personnes qui vivent dans la rue peuvent compter, ce sont les restaurants sociaux, les associations… Et là, du jour au lendemain, il n’y avait plus rien. Le gouvernement nous demandait de nous enfermer, mais non, il y avait des gens dehors et il fallait les protéger !", témoigne-t-elle avec conviction. 
 
La crise sanitaire a décuplé son moteur solidaire : "Ces personnes sont constamment ignorées. J’ai besoin qu’on les voie en tant qu’êtres humains."

Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée
Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée - © Tous droits réservés
Derrière cette énergie, tant au niveau de ses exploits sportifs que de son implication sociale, se cache un combat pour la vie. "Ma maladie s’est déclenchée en 2007. En 2008, on s’est rendu compte que j’avais un cancer à l’estomac. En dix ans, j’ai subi douze opérations, ça fait cinq ans que je suis en rémission, mais en 2013, j’ai attrapé une autre maladie qui me donne une inflammation dans tout mon corps. Je ne sais pas comment je suis encore debout, mais je suis là. Chaque année, je rentre à l’hôpital, c’est très lourd à porter, mais oui j’ai la force de me lever tous les jours."

Obligée de mettre un terme à la course à pieds pendant 10 ans, elle arrive à convaincre les médecins de ses capacités. "J’ai dû faire mon deuil, je ne peux plus faire de marathon, mais je fais encore le semi. Courir me permet d’augmenter ma confiance et ma persévérance." Sa force ? Un mental d’acier. "J’adore vivre, j’adore le contact humain, partager, apprendre..."

Le gouvernement nous demandait de nous enfermer, mais non, il y avait des gens dehors et il fallait les protéger !

Résolument positive, son visage s’assombrit quand elle évoque l’augmentation du nombre de personnes précarisées, une conséquence directe de la crise sanitaire. "Les travailleurs et travailleuses non déclaré·es dans l’Horeca par exemple, ils et elles n’ont rien", se désole-t-elle. C’est à la fois pour sensibiliser le public et inviter les citoyen·nes à se mobiliser que Soraya Dadi a décidé de montrer ses actions sur les réseaux sociaux. A l’heure du monde 2.0, Facebook s’est révélé un bon outil pour organiser la solidarité. La sportive est aujourd’hui une locomotive solidaire suivie par toute une communauté. 

Awatif Majid, la dignité avant tout
À présent direction la gare du midi, le rendez-vous est fixé au Tri Postal, une occupation temporaire investie par plusieurs initiatives sociales et culturelles (Zinneke Parade, Singa, Molenbike…). Nous y retrouvons Awatif Wajid, fondatrice de Job Dignity, un incubateur qui permet aux femmes sans-abri de retrouver leur autonomie.
 

Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée
Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée - © Tous droits réservés
Si cette femme de caractère est devenue un personnage de l’aide aux plus vulnérables, rien ne la prédestinait à travailler bénévolement dans le milieu social. "J’étais conceptrice de projets, mais je suis passée des paillettes au sans-abrisme." Après avoir travaillé dans la mode, la vente, la culture, elle lance en 2008 un cercle littéraire, le cercle Victor Hugo, avenue de Stalingrad. 

C’est là qu’elle fait la connaissance de plusieurs sans-abris qui occupent le bâtiment. "Je les voyais dans le couloir, de fil en aiguille, les liens se sont créés, je les accueillais pour un petit café, un petit brin de toilette. Petit à petit, le cercle littéraire est devenu un centre de jour pour sans-abris, mais moi, je n’y connaissais rien au milieu associatif." Le plus naturellement du monde, elle commence par rendre des petits services : accompagner les personnes pour des entretiens administratifs, se proposer comme adresse de référence, trouver un petit studio… "Des petites choses", dit-elle.

►►► A lire aussi : Solidarité en temps de pandémie: une affaire genrée ?

Face aux multiples problématiques de celles et ceux à qui elle vient en aide, en 2009, elle décide de lancer un programme pour les sortir de la rue.  Très vite, elle concentre son attention sur les femmes qui cumulent les violences. "Je leur ai proposé de créer un incubateur pour qu’elles puissent lancer des projets et suivre des formations. En 2011, on a créé l’association sans subside."  

Elles me disent  :  ‘On est en pièces détachées, nous avons besoin de nous reconstruire’

Elle met en place des formations données par des professionnels bénévoles et des pensionnés dans la vente, l'horeca ou la sérigraphie. "J’ai organisé du mécénat de compétence. Job Dignity formait une cinquantaine de femmes." Elle ouvre un grand centre rue des Foulons, toujours sans subsides. Faute de payements de loyers, en 2018, les huissiers viennent mettre un terme aux activités.

Après plusieurs espaces de squats, finalement, c’est au Tri Postal en 2019 qu’Awatif Majid trouve refuge pour accueillir ses protégées. Enfin, la situation se stabilise, ses activités reprennent et puis, arrive mars 2020, et la crise sanitaire… Face à la détresse de son public fragilisé, Job Dignity prend alors un nouveau tournant, se mutant en Food Dignity, une immense banque alimentaire. 

►►► A lire aussi : Frigos solidaires : elles luttent contre la précarité et le gaspillage alimentaire

Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée
Sans-abrisme : la solidarité, plus que jamais non-confinée - © Tous droits réservés
"Il y a une précarité qu’on ne lit pas dans les  médias"
"Perso, je n’ai pas vécu le confinement. Il y a eu une explosion de demande de lait, de sucre, de café, d’huile, de beurre… On a fait des appels aux dons pour faire des colis alimentaires… Comme toutes les activités ont été annulées à cause du covid, on a pu occuper les locaux de la Zinneke Parade en s’en servant comme lieu de stockage pour les denrées."

Des centaines de familles sont venues ici chercher des colis durant des mois, les derniers paquets ont été distribués le 8 mars, lors d’une action menée pour la visibilisation des femmes sans-abris. Un enjeu majeur, puisqu’en effet, l’asbl Diogènes a observé une augmentation de 76,3% du nombre de femmes dans leur accompagnement entre 2017 et 2020. "Il y a une précarité qu’on ne lit pas dans les médias. Les études, ce n’est jamais la même chose que d’être en face des personnes. Le sans-abrisme est banalisé, mais c’est gravissime. Je suis en contact avec plus de 400 femmes. Elles passent, je réponds à leurs questions, je viens ici 7/7. Elles me disent : ‘On est en pièces détachées, nous avons besoin de nous reconstruire’." 
 
Au Tri Postal, Awatif Majid partage aujourd’hui l’espace "Halte Maraude" avec le Samu Social, Infirmiers de rue et Douche Flux. Dans cette petite salle, des permanences et des soins sont assurés. À l’instar de Soraya Dadi, la coordinatrice de Job Dignity est riche d’un très large réseau et collabore notamment avec la Maison des Femmes-Move asbl et la Maison de Quartier Buurthuizen. "Les femmes de ces associations réalisent des trousses avec des produits de soin pour les femmes sans-abris" dit-elle en pointant une pochette cousue main et colorée au message "je suis belle".  

Malgré tous les obstacles et le manque de financement, Awatif Majid continue, persévère. "Quand ça ne va pas, on pleure un peu et ça fait du bien." Elle retourne à ses affaires. Coûte que coûte, elle sera là pour les femmes. 

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Marilou, aide-ménagère sans papiers : "Le gouvernement ne reconnaît pas la valeur de mon travail" , femmes, politique

24 Avril 2021, 07:30am

Publié par hugo

 Marilou, aide-ménagère sans papiers : "Le gouvernement ne reconnaît pas la valeur de mon travail"
Marilou, aide-ménagère sans papiers : "Le gouvernement ne reconnaît pas la valeur de mon travail"
Marilou, aide-ménagère sans papiers : "Le gouvernement ne reconnaît pas la valeur de mon travail" - © Carol Yepes - Getty Images
 
Agathe Decleire
 Publié le mercredi 14 avril 2021 à 11h06
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Dans la série Les femmes qui ont fait tourner le monde, Les Grenades vont à la rencontre de femmes qui étaient en première ligne pendant la crise sanitaire. Comment ont-elles vécu la pandémie ? Comment vont aujourd’hui celles qui étaient applaudies et acclamées comme des héroïnes ? Nous terminons cette série avec Marilou, aide-ménagère sans papiers. Elle n’a pas été applaudie comme les autres femmes rencontrées pour cette série. Son histoire s’inscrit dans les récits d'autres femmes oubliées et dont le travail est dévalorisé.


"Je ne suis pas une catholique très pratiquante, mais dans cette période incertaine, je prie beaucoup. Je prie pour que mes enfants puissent grandir en étant libres comme j’ai pu l’être, loin des mesures sanitaires. Et je prie pour recevoir des papiers et ainsi pouvoir revoir ma famille".

Marilou est philippine. Elle est arrivée en Belgique il y a quelques années échappant aux conditions de vie difficiles dans son pays. Depuis elle enchaîne les heures de travaux domestiques, de garde d’enfants et de nettoyage. Avant la pandémie, elle avait jusqu’à onze heures de boulot tous les jours, même le week-end. La pandémie, dans un arrêt brutal, a tout stoppé.

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Une chance qui ne devrait pas en être une
Quand le confinement a été déclaré, Marilou s’est retrouvée dans une situation très compliquée. La famille qui l’engageait pour s’occuper des enfants et de la maison tous les matins a décidé de ne plus faire appel à ses services. Plusieurs autres Philippines sans papiers avec lesquelles elle partage son toit ont vécu la même situation, privées de revenus du jour au lendemain. "Comme nous ne sommes pas régularisées, il est très difficile pour nous de faire entendre nos droits. Nos employeurs et employeuses savent que ce n’est pas correct de leur part, mais rien ne les empêche de prendre cette décision".

Je ne suis pas régularisée, je n’ai aucune couverture médicale. Je n’arrêtais pas de me demander ce qu’il se passerait si j’attrapais ce virus

L’autre famille qui l’emploie l’après-midi a quant à elle continué de lui payer son salaire, bien qu’elle ne soit pas venue s’occuper de leur famille pendant le pic de la crise. "Ils et elles savaient que je n’avais rien d’autre, personne pour m’aider à payer mes factures. Je ne devrais pas dire que je suis chanceuse, car ça devrait être normal. On devrait pouvoir profiter d’une protection. Mais ce n’est pas le cas", soupire Marilou.

Pour compenser les pertes de revenus importantes, les Femmes CSC, la ligue des femmes de la Confédération des Syndicats Chrétiens, les ont aidées elle et ses colocataires à payer leur loyer et leurs factures. Un geste inattendu qui a redonné de l’espoir à Marilou. "Je suis la plus grande source de financement pour ma famille restée en Philippines. J’envoie de l’argent à mes deux filles et à mes parents. Si je ne peux plus travailler, je ne peux pas les aider non plus".

La peur au ventre
Pendant toute cette période, au-delà de l’argent, c’est la peur de la maladie qui occupait l’esprit de la Philippine. "Je ne suis pas régularisée, je n’ai aucune couverture médicale. Je n’arrêtais pas de me demander ce qu’il se passerait si j’attrapais ce virus. Est-ce que j’allais survivre ? Est-ce que l’État belge allait prendre soin de moi si je tombais malade ? Toutes ces questions tournaient dans ma tête".

►►► A lire aussi : Coronavirus: les aides-ménagères s'interrogent

Marilou et ses colocataires vont finalement l’attraper, en novembre. Tout se passe bien, Marilou qui a une ordonnance du médecin sera testée dans un centre de testing, mais la peur d’avoir contaminé ses amies pèse dans ses pensées. "J’étais agréablement surprise que les médecins me prennent en charge, même si je n’ai pas de papiers. J’en suis très reconnaissante. Mais ce n’est que mon expérience et je ne crois pas que ça se soit passé comme ça pour toutes les personnes qui ne sont pas régularisées".

La volonté de l’espoir
Marilou se tait un moment. Elle pense à ses papiers, qu’elle attend depuis longtemps. Sans eux, elle se sent menottée, obligée d’accepter les boulots qui se présentent, même si c’est de l’exploitation. Une famille l’a longtemps employée pour 7€ l’heure quand la charge de travail méritait un salaire bien plus important. Une autre la traitait sans aucun respect, affirmant devant elle que toutes les personnes sans papiers profitaient des allocations. "Comment peut-elle avoir un cœur et me dire ça, sachant que je ne suis pas régularisée ?", fulmine Marilou. "J’ai travaillé pour elle pendant trois ans. Je me sentais obligée. Sans papiers, j’ai l’impression de ne pas avoir de choix. Je sais que je suis exploitée, mais je l’accepte pour le bien de ma famille".

Séparée depuis cinq ans de ses deux filles, Marilou ne rêve que de régularisation, graal qui lui permettrait de revoir sa famille. "Le gouvernement ne reconnaît pas la valeur de mon travail, et pourtant je travaille dur. Je m’occupe de la santé mentale des gens qui m’emploient. Je ne suis pas qu’une babysitter ou une aide-ménagère. J’ai des compétences, je sais ce que je fais, et je le fais bien".

►►► A lire aussi : Covid: Nora, aide-ménagère, se dit "à bout"

Malgré les difficultés et les incertitudes, la jeune femme reste positive. "Le coronavirus attaque notre système immunitaire, comme le stress. Donc je me motive. Il y a toujours des solutions", dit-elle en rigolant doucement. "Mais j’espère que d’autres personnes vont nous soutenir. Nous devrions avoir le droit de voir notre famille, le droit d’être protégé·e, d’avoir des droits. Mais pour ça, nous avons besoin de papiers".


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_marilou-aide-menagere-sans-papiers-le-gouvernement-ne-reconnait-pas-la-valeur-de-mon-travail?id=10740471
 

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La chanteuse Hoshi insultée : "2 pas en avant, 3 pas en arrière" , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:27am

Publié par hugo

 La chanteuse Hoshi insultée : "2 pas en avant, 3 pas en arrière"
L'artiste Hoshi insultée : "2 pas en avant, 3 pas en arrière"2 images 
L'artiste Hoshi insultée : "2 pas en avant, 3 pas en arrière" - © Tous droits réservés
  
Une chronique de David Salomonowicz
 Publié le mardi 13 avril 2021 à 14h11
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Dans le milieu musical, comme à chaque fois, cette sempiternelle impression de "2 pas en avant, 3 pas en arrière". D’avoir à peine le temps de se réjouir des 1001 initiatives de mise en avant des interprètes, compositrices et chanteuses que l’on doit déjà s’étouffer aujourd’hui en apprenant qu’un producteur/chroniqueur dans la place y va de sa remarque dégradante sur le physique d’une jeune artiste. Résumé des dernières semaines en mode up & down.

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Le mois de mars avait pourtant fichtrement bien commencé avec, dans la foulée de la Journée Internationale des Droits des Femmes, pléthore d’actions, initiatives, de playlists et même de festivals (même si toujours virtuels) mettant en avant les femmes. La chaîne classique de la RTBF Musiq 3 a ainsi proposé un article comprenant 10 portraits de compositrices. Caroline Bertolini de l’excellent webzine La Vague Parallèle a elle sorti un article fleuve et brillant mettant en avant 15 femmes du milieu musical de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Des projets d'artistes féminines en masse
Autre page musicale qui compte, Goute Mes Disques y a été d’un édito pertinent fin février et a renchéri d’une très cool sélection de jeunes projets féminins nommée Vulvet Underground le 8 mars. Dans celle-ci est citée la jeune productrice et chanteuse belge Le Manou qui a sorti son EP intitulé "La Femme" accompagné d’un superbe clip pour le titre ‘Perfection’.


Le 8 mars et les jours qui ont suivi, quantité de concerts ont donc été organisés, comme celui du collectif "Une Fois" à Forest, le festival Les Femmes S’en Mêlent à l’Eden de Charleroi (et dont la curatrice est Sacha Jourion) ou encore le festival La Belle Hip Hop depuis le Botanique fait de workshops, débats et concerts.

Météo : c'est le printemps, certes mais il reste des bourrasques. Le printemps, comme l’a décrit cet article de France Inter, met donc en avant de nombreuses artistes féminines avec des sorties d’albums de créatrices en masse, avec la sortie du livre "Les Amazones de la Chanson" par le journaliste du Soir Thierry Coljon, via la playlist de "La Mante des Eaux" signée par la musicienne, autrice et co-fondatrice de Scivias, Elise Dutrieux.

Via également le lancement en Allemagne d’un site de shopping musical composé intégralement de productrices de musique électronique ou encore la création sur Tsugi Radio d’une émission drivée par Flore Benguigui du groupe L’impératrice intitulée "Cherchez la femme" dans laquelle elle va retracer l’histoire de la musique, à la recherche des femmes brillantes qui l’ont révolutionnée, mais que les livres ont étrangement oubliées.

Violences
En parallèle à tout cela, de quoi déchanter avec plusieurs polémiques. À commencer par celle née en Angleterre de cette pianiste snobée par la BBC et qui, pour montrer l’absurdité de la situation et surtout enfin obtenir la visibilité qu’elle mérite, en est venue à prendre un pseudo masculin.

►►► A lire aussi : Et si le milieu de la musique devenait plus inclusif?

En France ensuite, trois exemples de femmes malmenées par des hommes malveillants du milieu musical. Premièrement, le témoignage à Madame Rap de la chanteuse Héro Echo à propos de la cyber-violence reçue de la part de masculinistes après la sortie de son titre "Amazones".


Ensuite, celui de l’attachée de presse parisienne Anne-Laure Bouzy qui a dénoncé un artiste avec lequel elle a travaillé et qui a été odieux dans ses propos et son comportement envers elle.

L'artiste Hoshi insultée : "2 pas en avant, 3 pas en arrière"
L'artiste Hoshi insultée : "2 pas en avant, 3 pas en arrière" - © Tous droits réservés
Et enfin, celle toute récente née après les propos tenus par le producteur et chroniqueur Fabien Lecoeuvre qui a déclaré que la chanteuse Hoshi était certes pétrie de talent mais qu’elle ferait mieux, dixit et sic, de "donner ses chansons à des filles sublimes tant elle est effrayante et qu’on n’a pas envie de mettre des posters d’elle dans sa chambre."

Réaction de la chanteuse, de la twittosphère et du milieu, excuses bancales de l’intéressé dans la foulée et dénonciation du manque de réaction du présentateur face à un discours pourtant d’emblée choquant.

►►► A lire aussi : Les soutiens pleins d’amour des artistes à la chanteuse Hoshi, lâchement insultée par un chroniqueur français


On a envie de finir sur une double note positive que sont les 2 vidéos suivantes. La première montre le croisement de voix de 3 femmes géorgiennes, le Trio Mandili, et leur chanson 'Kakhuri', bijou de sincérité qui vous prend directement aux tripes et la seconde signée par l’incroyable artiste irano-néerlandaise Sevdaliza pour le titre 'Darkest Hour'.

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"En Musique Simone", la page qui met les musiciennes en avant

Entre dénonciations et drôles de polémiques, le monde de la musique évolue

David Salomonowicz est journaliste, créateur de la page En Musique Simone et attaché de presse de projets musicaux.

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https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_la-chanteuse-hoshi-insultee-2-pas-en-avant-3-pas-en-arriere?id=10739729

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En Corée du Sud, d'anciennes "femmes de réconfort" déboutées de leur plainte contre le Japon , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:25am

Publié par hugo

 
En Corée du Sud, d'anciennes "femmes de réconfort" déboutées de leur plainte contre le Japon
Portraits d'anciennes femmes de réconfort sud-coréennes exposés près de l'ambassade du Japon à Séoul, en Corée du Sud, le 21 avril 2021.
Portraits d'anciennes femmes de réconfort sud-coréennes exposés près de l'ambassade du Japon à Séoul, en Corée du Sud, le 21 avril 2021.
©AP Photo/Ahn Young-joon
22 AVR 2021
 Mise à jour 22.04.2021 à 18:18 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
Un tribunal sud-coréen a rejeté la plainte de femmes victimes de l'esclavage sexuel dans l'armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce refus à leur demande de compensation pour les souffrances qu'elles ont endurées marque une nouvelle étape dans un contentieux qui empoisonne les relations entre les deux pays depuis des décennies.
"C'est vraiment scandaleux", dénonce Lee Yong-soo. "Je porterai l'affaire devant la Cour internationale de justice." Aujourd'hui âgée de plus de 90 ans, cette ancienne "femme de réconfort" s'est dite stupéfaite de la décision des juges, quittant le tribunal avant même la fin de l'audience.


Tout au long du procès, les plaignantes - seules quatre des 10 survivantes qui ont engagé cette procédure en 2016 sont toujours en vie - ont souligné que celui-ci était l’ultime moyen de retrouver leur dignité humaine. Lee Sang-hui, avocat de Lee Yong-soo, a affirmé que les plaignantes et leurs conseils devaient encore arrêter leur décision sur l'opportunité de faire appel.

Lee Yong-soo est l'une des centaines de milliers de Coréennes qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont servi d'esclaves sexuelles aux soldats japonais. Des  femmes  dites de "réconfort", mobilisées par l'armée nippone dès les années 1930, alors que la Corée était sous le joug de l'empire du Soleil du Levant. Selon la majorité des historiens, elles furent jusqu'à 200 000 femmes, principalement originaires de Corée, mais également d'autres pays asiatiques y compris la Chine, forcées à se prostituer dans des bordels militaires japonais. 

Sur cette photo prise le 1er mars 2017, l'ancienne "femme de réconfort" Lee Yong-soo, à gauche, participe à un rassemblement pour marquer le premier jour du mouvement d'indépendance de mars, l'anniversaire du soulèvement de 1919 contre la domination coloniale japonaise, près de l'ambassade du Japon à Séoul, en Corée du Sud. 
Sur cette photo prise le 1er mars 2017, l'ancienne "femme de réconfort" Lee Yong-soo, à gauche, participe à un rassemblement pour marquer le premier jour du mouvement d'indépendance de mars, l'anniversaire du soulèvement de 1919 contre la domination coloniale japonaise, près de l'ambassade du Japon à Séoul, en Corée du Sud. 
©AP Photo/Ahn Young-joon
La déception des plaignantes
Le 21 avril 2021, le tribunal sud-coréen a invoqué l'immunité de juridiction du Japon pour débouter les quatre survivantes qui réclamaient à Tokyo des dédommagements pour les souffrances subies dans les bordels de l'armée impériale - un esclavage sexuel systématique assimilable à des crimes contre l'humanité et à des crimes de guerre, selon Amnesty International. "La décision d’aujourd’hui est une déception majeure et ne rend pas justice aux dernières survivantes de ce système d’esclavage militaire, ni aux victimes qui ont subi ces atrocités avant et pendant la Seconde Guerre mondiale mais sont déjà décédées, ainsi qu’à leurs familles," estime Arnold Fang, chercheur sur l'Asie de l'Est à Amnesty International.

Ces 30 dernières années, des victimes vivant en Corée du Sud, à Taiwan, aux Philippines, en Chine et aux Pays-Bas ont engagé au total 10 procédures judiciaires contre le gouvernement japonais devant des tribunaux japonais. Cependant, les survivantes ont finalement perdu dans toutes ces affaires avant de gagner dans celle de janvier en Corée du Sud.

Selon les termes de la décision de justice du 8 janvier 2021, qui accordait des indemnités aux plaignantes, les victimes de ce système ont subi "des souffrances psychologiques et physiques extrêmes et inimaginables". Le tribunal avait également statué : "même si les actes dans cette affaire étaient des actes souverains, l'immunité de l’État ne peut s’appliquer."
Amnesty International

Si cette décision a déçu des plaignantes et leurs familles, c'est aussi que le même tribunal du district central de Séoul avait, en janvier 2021, ordonné à Tokyo de dédommager d'autres plaignantes. Cette première décision a été rendue dans le cadre d’une action en justice distincte engagée par 12 autres survivantes en 2016. Sans précédent, elle a été dénoncée par le Japon. Il s'agissait du premier dossier civil présenté à la justice en Corée du Sud contre Tokyo par celles que l'on désigne par l'euphémisme "femmes de réconfort". "Ce qui était une victoire historique pour les survivantes après une trop longue attente est aujourd’hui à nouveau remis en question," déplore Arnold Fang.

Un sacrifice à la détente entre la Corée et le Japon ?
Le tribunal du district central de Séoul a débouté les plaignantes en considérant que "le gouvernement japonais devait bénéficier du principe d'immunité souveraine". Si l'une des plaignantes promet de contester la décision du tribunal, un expert estime qu'elle pourrait favoriser une amélioration des relations entre deux capitales et ouvrir la voie à un dégel entre Tokyo et Séoul, deux alliés très proches de Washington, dans une région dominée par la Chine et confrontée à la menace d'une Corée du Nord dotée de l'arme nucléaire. Cette décision est par ailleurs cohérente avec les accords diplomatiques bilatéraux et doit permettre la bonne tenue d'éventuelles discussions, indiquent les documents judiciaires. "D'un point de vue diplomatique, cela peut être un appui pour placer les relations sur la voie de l'amélioration", a déclaré Lee Won-deog, de l'université Kookmin

Le traité de 1965 : la réponse à tout ?
Tokyo a toujours refusé de comparaître devant les tribunaux sud-coréens au sujet des femmes de réconfort, soutenant que ce dernier avait été vidé par le traité de 1965, qui impliquait le versement de réparations. Il stipulait en outre que toutes les réclamations entre les Etats et leurs ressortissants se trouvaient "réglées complètement et définitivement". Or les relations entre Tokyo et Séoul, plombées par les vieux contentieux hérités de la période où la péninsule était colonie japonaise (1910-1945), se sont envenimées depuis l'élection en 2017 du président sud-coréen Moon Jae-in, avocat de centre-gauche engagé dans les dossiers des droits de l'Homme.

La tragédie des femmes de réconfort dans Terriennes :

► 'Femmes de réconfort' de la Seconde guerre mondiale : accord historique entre Séoul et Tokyo
►Le destin brisé d'une femme de réconfort
► Japon : les historiens au secours des "Femmes de réconfort"
► Japon : quand le pouvoir salit la mémoire des “femmes de réconfort“

TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 22.04.2021 à 18:18
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/en-coree-du-sud-d-anciennes-femmes-de-reconfort-deboutees-de-leur-plainte-contre-le-japon

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Tchad : ces femmes qui cassent des gravats pour survivre et rester libres , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:23am

Publié par hugo

 Tchad : ces femmes qui cassent des gravats pour survivre et rester libres
Camp de réfugiés de Zafaye, à une quinzaine de kilomètres du centre-ville de N'djamena, au Tchad, le 11 mars 2015. 
Camp de réfugiés de Zafaye, à une quinzaine de kilomètres du centre-ville de N'djamena, au Tchad, le 11 mars 2015. 
©AP Photo/Jerome Delay
21 AVR 2021
 Mise à jour 21.04.2021 à 16:44 par 
Terriennes
 
avec AFP
Au cœur de N'Djamena, la capitale du Tchad, des femmes concassent à longueur de journée des gravats pour revendre les morceaux à vil prix. Elles sont seules, veuves ou abandonnées par leur mari, et ce travail pénible et dangereux leur permet de nourrir leurs enfants, tout en restant libres, mais à quel prix...
Le regard vide d'Idjélé est comme figé en direction de l'horizon. Comme un robot, elle frappe avec un lourd marteau un petit morceau de béton qu'elle tient de l'autre main. Un miracle qu'elle ne se blesse pas. Ou le résultat d'une terrible routine...

Au cœur de N'Djamena, la capitale du Tchad, des dizaines de femmes concassent 12 heures par jour, par 45 degrés de chaleur, des blocs de béton, de ciment ou de briques. Elles sont entourées d'une nuée d'enfants dépenaillés et squelettiques, le long d'une route et sur un terrain vague sans ombre, au pied des bâtiments modernes de la Cité internationale des affaires. 

Comme Idjélé, 38 ans, elles en paraissent 20 ou 30 de plus. Le visage recouvert d'une poussière blanchâtre qui leur rougit les yeux, les lèvres bouffies et craquelées par la sécheresse extrême, les doigts déformés et écorchés par le sable qu'elles raclent et tamisent pour récupérer le moindre caillou.

Economie souterraine
Elles sont au cœur d'une sorte de cercle vertueux, s'il n'était pas tragique, de l'économie souterraine de ce Tchad classé par l'ONU troisième pays le moins développé au monde : des hommes achètent des gravats sur les chantiers de démolition et les revendent à ces femmes. Elles les concassent pour en revendre les morceaux à ceux qui n'ont pas les moyens de se payer du ciment pur ou du béton armé ; ces briquaillons sont ensuite amalgamés, pour les solidifier, à un peu de boue ou de ciment pour les murs d'une nouvelle demeure.

Après la mort de mon mari, militaire, je n'ai pas pu toucher sa retraite, je n'avais plus rien, alors c'est tout ce que j'ai trouvé pour nourrir mes enfants.

Idjélé, mère de sept enfants

Idjélé concasse comme une machine. Sa tante de 80 ans, derrière elle, a cessé depuis qu'elle est devenue aveugle et lui tient compagnie en lui servant le thé. "J'ai six enfants de 2 à 13 ans et je fais ça depuis que mon mari est mort", il y a trois ans, souffle-t-elle en soulevant sa lourde massette. Ses plus grands enfants travaillent avec elle. "Après la mort de mon mari, militaire, je n'ai pas pu toucher sa retraite, je n'avais plus rien, alors c'est tout ce que j'ai trouvé pour nourrir mes enfants", lâche-t-elle. Un tout petit, fesses et pieds nus, passe sur les gravats, le visage blanchi par les poussières de plâtre et de ciment.

Moins d'un euro par jour
Mamadou Youssouf, 42 ans, pousse péniblement sa brouette faite de bric et de broc chargée d’une centaine de kg de gravats. Il les achète 1000 francs CFA (1,50 euros) la brouette et la revend aux femmes 2000 (3 euros). Idjélé remplit des sacs de cailloux qu'elle cède entre 500 et 600 francs le sac (70 à 90 centimes d'euros) à des hommes qui viennent les charger sur leurs pick-ups. Pour un bénéfice quotidien de 500 à 600 francs seulement : moins d'un euro.

Un enfant sur cinq n’atteint pas sa 5e année au Tchad et 40% souffrent d’un retard de croissance.

Banque mondiale

Mamadou déverse le contenu de sa brouette dans un nuage blanc, déclenchant l'hilarité des petits qui jouent, insouciants, autour des mamans. La plupart sont malingres et difficile de dire si la rousseur des cheveux est due à la poussière de briques ou à la décoloration symptomatique de la malnutrition infantile. "Un enfant sur cinq n’atteint pas sa 5e année au Tchad et 40% souffrent d’un retard de croissance", selon la Banque mondiale qui estime à 42% la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté.
 

Des femmes attendent leur tour pour faire examiner leurs bébés afin de détecter des signes de malnutrition dans un centre d'alimentation à Dibinindji, un village désertique de la ceinture du Sahel au Tchad, le 18 avril 2012. 
Des femmes attendent leur tour pour faire examiner leurs bébés afin de détecter des signes de malnutrition dans un centre d'alimentation à Dibinindji, un village désertique de la ceinture du Sahel au Tchad, le 18 avril 2012. 
©AP Photo/Ben Curtis
Intoxiquées à la poussière de ciment
Habiba croit se souvenir qu'elle a "entre 50 et 60 ans". Ses yeux sont rouges et larmoyants. Il suffit de taper "poussière de ciment" sur internet pour comprendre pourquoi les ouvriers des chantiers en Europe portent obligatoirement masques FFP2 et gants, quand ces femmes se couvrent à peine le nez avec leur châle : l'inhalation de ces "particules fines" provoque "irritation oculaire", "rhinite", "atteintes pulmonaires" voire "cancer".

"Je fais ça depuis huit ans, j'étais femme de ménage avant mais quand j'ai pris de l'âge je ne pouvais plus travailler aussi bien, alors les patronnes m'engueulaient et me maltraitaient, me congédiaient, je ne pouvais plus nourrir mes sept enfants", se souvient-elle. "Aujourd'hui, je travaille 12 heures par jour mais pour moi, plus personne ne me dispute et je peux nourrir et envoyer mes enfants à l'école publique. Je suis libre", dit-elle en affichant un large sourire.

Libres, mais au prix de quelles souffrances ?
Elles revendiquent toute fièrement cette "liberté". Personne ne vient leur réclamer quoi que ce soit, mais personne non plus ne leur vient en aide. Aucune ONG, aucune association. C'est cette "liberté" qui les unit, assure Haoua Mahamat, quels que soient leur clan, leur ethnie, leur religion dans ce vaste pays où d'innombrables communautés se font parfois la guerre. Cette liberté et "le veuvage", ajoute Haoua, 30 ans, qui casse des gravats depuis dix ans. Elles ont quasiment toutes perdu leur époux, et les revenus du ménage donc. "Moi, il était polygame et, quand j'ai vieilli, il est parti avec les deux plus jeunes", souffle tristement Mariam, 40 ans.

C'est pire que l'Enfer, cette liberté c'est une illusion, la satisfaction d'une mère de pouvoir nourrir ses enfants, mais au prix de quelles souffrances ?

Thérèse Mékombé, présidente de l'Association des Femmes Juristes du Tchad

"On ne mange pas à notre faim", lâche cette femme cadavérique à propos de ses congénères, mais qui s'enorgueillit de réussir à nourrir les six enfants que son époux a abandonnés avec elle. Et d'être "libre". "Libres ?", s'étrangle Thérèse Mékombé, présidente de l'Association des Femmes Juristes du Tchad, déplorant que ni l'Etat, ni l'ONU ni aucune ONG ne s'intéresse à leur sort."C'est pire que l'Enfer pour elles, cette liberté c'est une illusion, la satisfaction d'une mère de pouvoir nourrir ses enfants, mais au prix de quelles souffrances ?", dénonce-t-elle. 

A lire aussi dans Terriennes : 

► Tchad : les femmes restent sous représentées en politique
► Tchad : Françoise Diddy, seule femme moto-taxi à N'Djamena
► Au Tchad, les violences contre les femmes s'affichent sur les réseaux sociaux
► Tchad : l'éducation des filles, un travail à poursuivre
► Tchad : fabriquer ses serviettes hygiéniques pour pouvoir aller à l'école
► Tchad : des clubs pour promouvoir l'éducation des filles et briser les tabous

Terriennes
 
avec AFP
 Mise à jour 21.04.2021 à 16:44
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/tchad-ces-femmes-qui-cassent-des-gravats-pour-survivre-et-rester-libres-405536
 

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#MeToo en Suisse : quels effets de la "libération de la parole" dans les entreprises ? , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:18am

Publié par hugo

 #MeToo en Suisse : quels effets de la "libération de la parole" dans les entreprises ?
DR ©<a href="https://www.instagram.com/p/CIAhoKHoPwN/">radio_cite_geneve</a> Instagram
DR ©radio_cite_geneve Instagram
20 AVR 2021
 Mise à jour 20.04.2021 à 16:02 par 
Terriennes
 
avec nos partenaires suisses Le Temps (Julie Eigenmann)
Dans le sillage du mouvement #metoo, en Suisse aussi, la parole s'est libérée sur les réseaux sociaux pour dénoncer des environnements de travail sexistes et discriminatoires. Avec le recul, quels sont les effets concrets de cette libération de la parole ? 

#swissmediatoo, #servicespublicstoo, #entreprise_too… Sur Instagram les publications visant à dénoncer des conditions de travail délétères dans les entreprises se sont multipliées ces derniers mois, dans le sillon de la révolution sociétale #MeToo née en 2017 sur les réseaux sociaux internationaux.


Climat toxique, atmosphère sexiste voire harcèlement… La libération de la parole est parvenue aux oreilles de nombreuses institutions. Mais que retient le monde du travail de ce nouveau paradigme ? Quelles mesures les entreprises suisses ont-elles prises pour éviter des actes de harcèlement ou intervenir face à ceux qui se dérouleraient chez eux ? La réponse n’est pas simple.

Un arsenal de mesures contre le harcèlement
Certaines interventions sont visibles. Des outils se multiplient, comme à Genève par exemple, où une formation en ligne pour sensibiliser au harcèlement sexuel au travail a été mise en place pour tous les employés de l’Etat. Un cursus intégré à un kit de sensibilisation destiné à toutes les entreprises du pays. Le Groupe Mutuel s’est aussi doté, en complément à des mesures déjà en place, fin 2020, d’une plateforme externe permettant de signaler les comportements illégaux ou ne respectant pas le code de conduite de l’entreprise. 


Référents harcèlement : les "personnes de confiance"
A noter: les entreprises sont toujours plus nombreuses à se doter d’une personne dite "de confiance", interne ou externe, pour gérer les conflits et les questions de harcèlement (psychologique ou sexuel). Depuis un arrêt du Tribunal fédéral datant de 2012, déjà, la pratique est en réalité obligatoire, mais dans les faits, sa mise en place reste lente et n’est qu’en progression.

Nous avons quatre ou cinq nouvelles entreprises clientes par semaine, elles sont de plus en plus sensibles à ces problématiques.

Alain Meylan, directeur de Fair 4 Safety

Alain Meylan a pu l’observer par lui-même. Il est directeur de Fair 4 Safety, une société crée par la Fédération des entreprises romandes Genève (FER) en 2006 pour soutenir les entreprises dans la mise en place de dispositifs de santé et sécurité. Fair 4 Safety a lancé début 2021 un service de personnes de confiance. "Nous avons quatre ou cinq nouvelles entreprises clientes par semaine, elles sont de plus en plus sensibles à ces problématiques. Avant, certains employeurs considéraient peut-être ces affaires avec un petit sourire distant, maintenant ils se disent qu’il faut aussi prendre en main ces problématiques chez eux."

Pas - encore - de ruée sur les outils de prévention
Alain Meylan tempère : la mise en place de ces personnes de confiance n’implique pas forcément que les collaborateurs osent faire appel à elles. "Il faut qu’ils croient au fait que cela restera confidentiel et qu’ils se sentent libres d’y avoir recours, et ça prendra du temps."

Globalement, pas de ruée vers les outils et infrastructures de prévention. A la Fédération des entreprises romandes Genève, on ne constate pas de croissance exponentielle, mais une constante progression ces dernières années. "Depuis 2010, nous avons beaucoup de demandes. L’intérêt pour ces thématiques se fait progressivement", note aussi Mélanie Battistini, qui anime des formations en entreprise sur la prévention du harcèlement sexuel et psychologique pour le centre de compétences en matière de souffrance au travail le 2e Observatoire.

Beaucoup d’employeurs ont l’idée que le harcèlement est le fait d’individus déviants... mais le problème peut aussi être celui de la culture d’entreprise...

Mélanie Battistini, animatrice de formations sur la prévention du harcèlement sexuel et psychologique

La spécialiste mentionne aussi les difficultés que ces thématiques peuvent représenter pour les PME, qui manquent parfois de connaissances et surtout de moyens à consacrer à la prévention. Mais pour des entreprises de toutes tailles, elle constate encore certains freins à l’action : "Beaucoup d’employeurs ont l’idée que le harcèlement est le fait d’individus particulièrement déviants, sans réaliser que, même si cela peut être vrai, il n’a pas à être toléré, et que le problème peut aussi être celui de la culture d’entreprise qui tolère, voire incite, ce genre de comportements."


Toujours pas de #MeToo suisse ?
Ainsi, Mélanie Battistini n’a "pas l’impression d’avoir encore assisté au #MeToo suisse, avec des effets concrets dans les entreprises. Mais peut-être qu’on aura plus de recul dans quelques années." Un des problèmes majeurs, selon elle, est la croyance que le harcèlement sexuel n’arrive que chez les autres.

En Suisse, la thématique est encore plus taboue que dans d’autres pays voisins, parce que nous sommes très discrets, nous n’aimons pas le scandale.

Bettina Palazzo, experte en harcèlement sexuel et éthique des affaires

Un constat que fait aussi Bettina Palazzo, fondatrice de Palazzo Ethics Advisory et experte en harcèlement sexuel et éthique des affaires. "En Suisse, la thématique est encore plus taboue que dans d’autres pays voisins, parce que nous sommes très discrets, nous n’aimons pas le scandale."

Une phase intermédiaire
Depuis le mouvement #MeToo, les entreprises sont plus sensibles aux questions de harcèlement, note-t-elle, mais sans que cela les pousse forcément à agir. Interrogée face à l’impact de différentes prises de parole en Suisse, notamment au sein de la RTS ou d’universités romandes, Bettina Palazzo estime que "nous sommes aujourd’hui plutôt dans une phase intermédiaire, pendant laquelle les entreprises croisent les doigts pour que ça n’arrive pas chez eux. Les cadres ne savent pas comment mettre en place des dispositifs ni agir de façon positive sans sortir tous les cadavres des placards."

Un immobilisme qui n’est pas sans conséquences, souligne Bettina Palazzo : "C’est en général quand un scandale éclate que les entreprises réagissent, alors qu’il se passe souvent des choses problématiques depuis dix ans. Quand une affaire a éclaté, c’est beaucoup plus difficile d’intervenir." L’experte tente donc de montrer aux entreprises ce qu’elles ont à gagner avec de la prévention. "Si elles n’ont pas encore eu de cas, c’est justement maintenant qu’il faut agir. C’est comme une thérapie de couple, on y va toujours quand c’est trop tard !"

Retrouver l'article original par ► Julie Eigenmann sur le site de nos partenaires suisses Le Temps

Lire aussi dans Terriennes :

►Sexisme et agressions sexuelles : un compte Instagram sonne l'alarme à l'Université de Lausanne
► A Genève, les noms de rue se féminisent
► En Suisse, Lausanne chiffre le harcèlement sexuel de rue pour mieux le combattre
► La Ligue du LOL : en Suisse aussi, l'enquête est ouverte


https://information.tv5monde.com/terriennes/metoo-en-suisse-quels-effets-de-la-liberation-de-la-parole-dans-les-entreprises-404902
 

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Le premier réseau social féministe, Smashboard, récompensé d'un prix , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:09am

Publié par hugo

 Le premier réseau social féministe, Smashboard, récompensé d'un prix
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Smashboard, le premier réseau social féministe récompensé d'un prix
Smashboard, le premier réseau social féministe récompensé d'un prix
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Jeudi 22 Avril 2021
Malgré les réglements et modérateurs de l'ombre, sexisme ordinaire et harcèlement perdurent volontiers sur les réseaux sociaux. Tous ? Non. Couronnée d'un prix de l'innovation, la plateforme Smashboard incarne un concept novateur : un réseau social féministe.
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"Votre allié numérique pour briser le patriarcat !". C'est ainsi que se présente le réseau social Smashboard. Réseau social, oui, mais surtout réseau social féministe, ce qui n'est pas si courant, même en ces temps d'apogée de l'activisme digital. Se définissant comme une organisation à but non-lucratif "dirigée par des survivant·e·s et centrée sur les survivant·e·s", Smashboard propose plus précisément, sur ordinateur et en application pour smartphone, un espace d'échange et d'aide pour les victimes de violences sexistes et sexuelles.

Apporter solidarité et ressources à celles et ceux qui se sentent seul·e·s au monde, mais aussi et surtout un "safe space" où il fait bon dialoguer, voilà le concept de cette plateforme sociale créée en novembre 2019. Avec, comme mot-clé, la bienveillance, mais aussi la sororité - Smashboard proposant notamment une liste des associations et structures féministes à travers le monde. Un projet qui fait sens, tant et si bien qu'il vient d'être sacré par un prix : celui de l'observatoire Netexplo, décernant son Grand Prix à l'initiative 2021 dans le cadre du Forum Innovation.

Depuis treize ans, Netexplo récompense les projets numériques les plus ambitieux, s'attardant notamment sur l'impact des nouvelles technologies, le partage des innovations et des tendances digitales. On comprend que Smashboard n'ait pas échappé au regard de ces professionnel·le·s lors de la dernière cérémonie.

La création d'une activiste indienne

Netexplo a salué sur Twitter la plateforme pour sa lutte quotidienne contre "le patriarcat et la violence de genre". Et à travers le site novateur, sa fondatrice, la journaliste indépendante et activiste indienne Noopur Tiwari. Fonder un site comme Smashboard et l'implanter en France, mais aussi en Inde, était plus qu'une innovation pour cette dernière : c'était une urgence, dans un pays où se multiplient envers les jeunes femmes et filles les violences sexistes et sexuelles, les discriminations et agressions, les viols et les féminicides.

Face à ces fléaux, la plateforme propose de s'informer, témoigner, trouver de l'aide, en tout anonymat, auprès de voix attentives. Une mission à laquelle tient beaucoup Noopur Tiwari. En plus d'avoir imaginé Smashboard il y a deux ans de cela, la journaliste est également la co-instigatrice d'un compte Twitter, Genderlogindia. Sur cette page suivie depuis sept ans par plus de 23 000 internautes, se succèdent partages d'articles, échanges et fils tout aussi féministes. Le but du compte étant "d'imaginer l'égalité" en s'interrogeant particulièrement sur le genre.

L'activisme digital a encore de beaux jours devant lui.


https://www.terrafemina.com/article/smashboard-le-premier-reseau-social-feministe-recompense-d-un-prix_a357984/1
 

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En Egypte, un projet de loi scandaleux s'attaque aux droits des femmes , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 00:17am

Publié par hugo

 En Egypte, un projet de loi scandaleux s'attaque aux droits des femmes
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En Egypte, un nouveau projet de loi scandaleux s'attaque aux droits des femmes.
En Egypte, un nouveau projet de loi scandaleux s'attaque aux droits des femmes.
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Lundi 19 Avril 2021
Les droits des femmes sont toujours aussi malmenés en Egypte. Preuve en est, ce nouveau projet de réforme susceptible d'ébranler des libertés déjà fragilisées, en imposant aux femmes un statut juridique de "mineures légales".
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Un nouveau projet de loi familiale met en péril les libertés déjà largement fragilisées des femmes en Egypte. Présenté au Parlement égyptien en mars dernier, le texte en question propose effectivement d'imposer aux femmes le statut juridique de "mineures légales". Celles-ci seraient donc soumises aux autorisations de leurs tuteurs (masculins), même après la prononciation de leur divorce au tribunal.

Une réforme qui, dans le cadre dudit divorce, pourrait directement menacer le partage de richesses et des biens entre (ex) époux et (ex) épouses, mais aussi le droit des femmes divorcées à une pension alimentaire. Ou encore, leur autorité concernant leurs propres enfants. "Les lois familiales en Égypte ont toujours placé les femmes sous tutelle. Elles doivent bien souvent se référer à [l'homme] dans de nombreuses situations quotidiennes", déplore Hoda Elsadda, présidente de l'association féministe Women and Memory, au Financial Times.

Cette réforme, souligne Courrier International, a été largement pensée par l'imam Ahmed Al-Tayeb, qui l'aurait déjà proposé au Parlement national en 2018. Une situation critique en prévision dans un pays où les femmes disposent de peu de droits et peinent, par exemple, à obtenir un logement décent suite à leur séparation. Certaines d'entre elles, abandonnées par un Etat patriarcal, se retrouvent même à la rue, ultra précaires.

Une réalité douloureuse qui pourrait empirer sous l'effet de cette revalorisation du tutorat.

Une menace pour les droits des citoyennes

Comme l'explique encore le Financial Times, cette réforme conservatrice transgresserait ouvertement la Constitution égyptienne et les chartes internationales signées par le pays, en plus d'envoyer valdinguer les rares avancées sociales accordées aux citoyennes ces dernières années. "La structure de cette loi ne respecte pas les femmes et les dénigrent. Cette réforme ramènerait l'Égypte 200 ans en arrière", dénonce à ce titre Aboul Komsan, auteur de l'étude "Lutter pour les droits juridiques et politiques des femmes : un défi majeur".

Pour rappel, la mainmise très restrictive du tutorat peut notamment empêcher les femmes de voyager ou de se marier sans l'accord d'une autorité masculine - père, frère ou époux. Pire encore, cette absence d'indépendance poursuivrait les femmes jusque dans le cadre de leur séparation. Même en l'absence du père, l'autorité du tutorat masculin resterait effectivement supérieure aux yeux de la loi, concernant l'éducation des enfants, par exemple.

Au final, cette réforme provoquerait "un recul d'un siècle", si l'on en croit les propos du Centre pour l'assistance légale aux femmes égyptiennes, cité par le quotidien britannique, qui voit là une révision intensément "régressive" et archaïque des droits de la famille dans le pays. On ne peut mieux dire. Et espérer, à l'instar des nombreuses voix citoyennes et féministes qui s'érigent déjà en opposition, que cette réforme ne devienne pas réalité.


https://www.terrafemina.com/article/egypte-un-nouveau-projet-de-loi-scandaleux-s-attaque-aux-droits-des-femmes_a357924/1
 

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Un superbe timbre d'Elsa Triolet sera édité par La Poste , femmes, feminisme, histoire, histoire de france

24 Avril 2021, 00:08am

Publié par hugo

 Un superbe timbre d'Elsa Triolet sera édité par La Poste
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Bientôt un timbre d'Elsa Triolet édité par La Poste/photo d'illustration
Bientôt un timbre d'Elsa Triolet édité par La Poste/photo d'illustration
Pauline Machado 
Par Pauline Machado
Publié le Lundi 19 Avril 2021
Après Simone de Beauvoir, La Poste met cette fois-ci à l'honneur la romancière, journaliste et résistante Elsa Triolet. Dès le 14 juin prochain, un timbre à son effigie sera en vente dans certains bureaux à travers la France.
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"Elsa Triolet n'aura eu de cesse de manier la langue pour mettre en mots le monde, l'homme, la femme, pour dire l'amour et la détresse, la solitude et les espoirs, le drame de la vieillesse, l'incandescence de la création." Par cette déclaration élogieuse, le directeur de la Maison Triolet-Aragon Guillaume Roubaud-Quashie illustre le talent immortel de la romancière, traductrice, critique, journaliste.

Un portrait réalisé pour une occasion précise : celle de la sortie du timbre à son effigie, dès le 14 juin 2021 dans certains bureaux de poste - et le 12 juin à Paris et à Saint-Arnoult-en-Yvelines (78). La pièce, conçue par la graphiste Ségolène Carron à partir d'un cliché de la photographe Gisèle Freund et éditée par La Poste, succède au timbre de Simone de Beauvoir, et invite à (re)découvrir le parcours iconique d'une grande penseuse.

Elsa Triolet, femme passionnée et passionnante
Elsa Triolet est née Ella Yourievna Kagan, en Russie, de parents juifs intellectuels. La jeune femme fait de brillantes études, fréquentent les milieux révolutionnaires de Moscou et, en 1919, alors qu'elle déplore les conséquences humaines d'un mouvement dont elle embrassait pourtant les idées, émigre à Paris avec son mari, un officier français en poste à Moscou du nom d'André Triolet.

Si leur union ne dure pas, sa passion pour le pays et les lettres, elle, perdurera jusqu'à sa mort, en 1970. Elsa Triolet n'aura d'ailleurs de cesse de faire découvrir les richesses de ses deux cultures à l'une et l'autre. Elle se fait ainsi la traductrice du français au russe des oeuvres de Céline comme du poète Aragon - son compagnon - puis du russe au français des livres de Gogol, Tchékhov, Maïakovski...

Un superbe timbre d'Elsa Triolet édité par La Poste
Un superbe timbre d'Elsa Triolet édité par La Poste
Remariée à Louis Aragon le 28 février 1939, elle s'engage pleinement dans la Résistance dans la zone Sud (à Lyon et dans la Drôme) lors de la Seconde guerre mondiale, contribuant notamment à faire paraître plusieurs revues qui relaient des informations cruciales des lignes alliées, et encouragent les lecteurs à se comporter en "soldats français", révèle le Musée de la Résistance.

A la libération, elle remporte le prix Goncourt, premier attribué à une femme, pour son roman Le premier accroc coûte deux cents francs, phrase qui annonçait le débarquement en Provence. "Mais ce temps change vite et le vent glacial de la guerre froide ne tarde pas à éloigner Triolet des belles tribunes d'honneur. Anticommunisme et misogynie convergent pour tenir l'écrivaine dans l'ombre", poursuit Guillaume Roubaud-Quashie.

Une injustice qui ne l'empêchera pas de poursuivre sa carrière et, bien des années après sa disparition, d'inspirer encore de nombreuses générations. "On ne dira jamais assez pourquoi Elsa est un honneur pour la littérature française", déclarait Edmonde Charles-Roux, citée par le directeur de la Maison Triolet-Aragon. Avec ce timbre, La Poste contribue au moins à la célébrer.

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