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Ménagère, sors de ce panier: origine d'une expression dépassée,femmes,sexisme,

22 Janvier 2020, 23:32pm

Publié par hugo

Ménagère, sors de ce panier: origine d'une expression dépassée
 
 

Ménagère sort de ce panier: origine d'une expression dépassée - © Tous droits réservés
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Les Grenades
 Publié le mercredi 15 janvier 2020 à 17h33

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Une chronique de Laurence Rosier
Un article titrait récemment : "Alors il va terroriser la ménagère ce joker ?" . Mais qui est cette ménagère ? De la femme gardienne du temple domestique et "fée du logis" à l’employée destinée à tenir le foyer d’un.e autre, la ménagère est devenue une catégorie plus ou moins abstraite permettant de calculer les dépenses d’une famille canonique à travers son panier d’achats.
Petite histoire sémantique de la ménagère et de son panier, entre réalité et imaginaire.
De la ménagère à la "digital mum"
A l’origine, il y avait le ménage, qui désignait la demeure, la maison. Ensuite il y eut le ménager ou plutôt le "maynagier", un travailleur journalier donc doté de peu de moyens. Ensuite, au XVIème siècle, le terme va désigner un petit propriétaire agricole, sens aujourd’hui disparu tandis que le féminin ménagère l’emportait et se spécialisait pour nommer les femmes qui s’occupent des soins du foyer. Dès le départ, il y a l’idée que, bien s’occuper du ménage, c’est faire preuve d’économie et que ce sont les femmes qui en sont responsables !
Il semble, d’après l’historienne Michelle Perrot, que le siècle de l’apogée de la ménagère soit le XIXème  : La ménagère est, dans les classes populaires du XIXème siècle, un personnage majoritaire et majeur. Majoritaire, parce que c’est la condition du plus grand nombre de femmes vivant en couple, avec des enfants à élever ". Et femme de pouvoir car, dans les milieux populaires, la femme est la " ministre des finances " de la famille liée à une fonction marchande. Il est intéressant aussi de signaler que la ménagère à l’époque n’est pas confinée à l’espace domestique intérieur. En plus de la tenue de la maison, elle compose avec de petits travaux apportant un salaire d’appoint, en faisant la coursière ou la blanchisseuse d’occasion. C’est aussi à l’époque que se développe une science ménagère, dont les savoir-faire se transmettent par les manuels d’éducation à destination des jeunes filles et dont la littérature nous donne des témoignages. Ainsi cet extrait des carnets préparatoires de  Zola sur les techniques de repassage : "Une terrine pour l'amidon. On délaie l'amidon peu à peu, et un peu de bleu. On le garde jusqu'au bout, quelquefois il sent mauvais. L'amidon de délaie. On trempe tout dedans. Amidon cuit tourné jusqu'à ce qu'il bouille. Bout de bougie".
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Faisons un saut dans le temps : Médiamétrie, société anonyme chargée de mesurer et d’identifier les cibles de l’Audimat télévisuel dans les années 80, avait pointé la "ménagère de moins de 50 ans"  : " le terme désigne une cible de masse, une population de consommatrices large, imprécise, dont la première qualité est le pouvoir qu'elle détient sur les décisions d'achats du ménage. Le second de ses talents réside dans le fait de constituer une cible de masse… auquel ne peut correspondre qu'un média de masse. La télévision lui tend les bras avec ses " réclames "… qui deviennent le nerf de son modèle économique ".
Mais avec l'apparition de nouvelles cibles comme les seniors, les familles monoparentales, ou les “Tanguy”, ces enfants qui ne veulent pas quitter la maison, ce concept ne cesse de s'étioler
Cette nouvelle ménagère eut aussi des avatars comme la " Menaf " (contraction de "ménagère" et "enfants") ou la "femme Moulinex" . En 2013, on parle de "digital mum" et 2014 aurait sonné le glas de l’expression devenue désuète, notamment par le modèle hétéronormé et patriarcal qu’elle véhicule : elle devient la "FRDA", acronyme qui rencontra peu de succès. Il semble qu’aujourd’hui dans les milieux marketings, on use du neutre "responsable des achats" ou RDA. Ce qui permet en fait d’élargir le public ciblé dans les stratégies de promotion, vente et publicités. Il y a aussi une progressive masculinisation des RDA dans la génération qu’on appelle "millenials". Les achats sont aussi décidés "en famille" (qu’elle soit recomposée, monoparentale, etc.) et l’âge "symbolique" de 50 ans ne semble plus représentatif d’un moment particulier en termes de marketing large (par contre en termes ciblés tout le monde s’accorde à se dire que ce chiffre pour les femmes est assimilé à la ménopause et à des changements du regard social à leur encontre). L’expression continue cependant d’être utilisée régulièrement dans les médias et Eric Delannoy, président de WNP Agency, interrogé dans Les Echos ajoutait en 2013 : "Il ne faut pas être hypocrite. Même si sa formulation a évolué, que l'on évoque aujourd'hui une “femme responsable des achats”, il s'agit du même concept qu'autrefois, énoncé de façon plus “sémantiquement correcte”. Mais avec l'apparition de nouvelles cibles comme les seniors, les familles monoparentales, ou les “Tanguy”, ces enfants qui ne veulent pas quitter la maison, ce concept ne cesse de s'étioler."
 
►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe.
 
Ménagère, votre panier!
Si le panier est devenu un caddie, et même un caddie virtuel, la "ménagère" continue d’être le baromètre des consommations, au rythme des évolutions, des modes et des saisons. Cette "image" a été créée en 1919 pour représenter l’indice des prix à la consommation, lié en Belgique à l’indexation des salaires. Il sert aussi à voir les nouveaux produits qui rentrent dans les dépenses du ménage. Dans le panier voisinent nourritures, biens matériels et services.
Suivant les pays et les époques, le panier de la ménagère  évolue : on a même établi des simulations pour les paniers du XV au XVIIIème siècle! Ainsi dans le panier de la ménagère de 1467, basée sur le carnet de compte du régisseur de la famille d’Orléans-Angoulême, on  trouve une poule, une pipe de vin, des fers pour les chevaux et une peau de loup parmi d’autres denrées et objets utilitaires du quotidien. Au XVIII, on y trouve  du pain blanc, du savon, de l’huile d’olive, des sabots à la campagne et des souliers à la ville.
Les stéréotypes véhiculés par ce panier existent également : ainsi le Daily Mail titrait en 2018 : "What does a nation's 'typical' shopping basket say about them? France uses the price of prostitutes and snails to calculate inflation, Germany includes bratwurst and the UK uses roasts ", preuve s’il en avait besoin que le panier, sous ces airs féminins, est genré dans ses représentations et ses pratiques sociales, le client de la prostituée étant majoritairement un homme.
Le panier évolue : en 2013 par exemple le panier belge accueillit la tablette numérique, le couscous et les appareils auditifs (technologie, cuisine multiculturelle et vieillissement de la population), alors que le CD, la chemise de nuit et les cartes de visites disparaissaient.  Le "panier de la ménagère" est le reflet culturel des consommations et des pratiques "moyennes" : "le panier de référence doit être consommé largement par la classe ouvrière". A cet égard, une enquête de Ricardo Cherenti patronnée par la fédération des CPAS en août 2008 avait ciblé le panier de la ménagère… pauvre pour dénoncer la baisse du pouvoir d’achats de certaines catégories de la population dont les femmes seules avec enfants. Encore un panier… genré.
La ménagère, the girl next door ?
Au-delà de cette métonymie économique, un imaginaire combinant la mère au foyer, la servante et la consommatrice s’est développé autour de la figure de la ménagère qui devient un stéréotype social, sexuel, racialisé ("les femmes de ménage sont portugaises, antillaises", etc. et les caractéristiques supposées qui en découlent). En 1978, dans son ouvrage Herbert Marcuse et la nouvelle gauche, l’essayiste Jean-Michel Palmier listait des incarnations de style de vie, comme la vamp, le héros national, le gangster… et la ménagère névrosée.
La ménagère, selon les dictions populaires, est opposée à la coureuse ou à la prostituée (façon la maman ou la putain)
Du point de vue du caractère, la ménagère est assimilée, une syllabe en moins, à la mégère, celle qui attend le retour du mari avec son rouleau à pâtisserie parce qu’il a dépensé l’argent du ménage au café. La reine du foyer a aussi  des états d’âme… ou… devient une desesperate housewife. Rappelons qu’au XIXème siècle, des médecins avancent l’idée que certaines hystériques sont des manipulatrices et simulent des maux pour échapper au ménage…
La ménagère, selon les dictions populaires, est opposée à la coureuse ou à la prostituée (façon la maman ou la putain) : fille coureuse et fenestrière (= prostituée) rarement bonne ménagère, fille fenestrière et trottière rarement bonne ménagère, femme qui court ça et là n’est pas du tout une ménagère…
Est-elle pour autant "désexualisé" ? Claude Nougaro a chanté les mains d’une femme dans la farine et dans la cuisine, Antoinetta-Sofia Loren dans le célèbre film Une journée particulière érotise la mamma et la lessive, Romuald et Juliette renouvelle le mythe de Cendrillon avec Firmine Richard dans le rôle de la femme de ménage antillaise dont s’éprend le patron ; il existe une catégorie pornographique "femmes de ménage"…Mais l’imaginaire de la disponibilité sexuelle de la servante, soubrette ou autre repasseuse ou blanchisseuse, c’est-à-dire de l’aide-ménagère au service d’une personne, d’un couple, d’une famille, reste prégnant. Si on prend la série à succès La servante écarlate ( The hand maids’tale: servante et pas d’ailleurs home maid = femme de ménage), on voit bien que la femme au foyer (stérile) a dû déléguer toutes les tâches domestiques y compris "le devoir conjugal" à visée reproductive, en le fractionnant entre les différents rangs de subalternes.
Physiquement, la ménagère (de moins de 50 ans) semble quelconque comme la décrit ironiquement la journaliste Françoise Archat en 1995 dans Le Monde : "Femmes, on vous aime les cheveux nets, la jambe courte et le mollet rond. Surtout, n'ayez rien en commun avec les top models que la télévision et les pages de magazines nous servent jusqu'à l’écœurement. Situez-vous plutôt dans le profil ‘ménagère de moins de cinquante ans’ cher à tous les hommes de marketing".
Enfin, elle est aussi considérée comme une non intellectuelle, comme la spectatrice d’émissions abrutissantes ou fan de chanteurs populaires comme dans cet extrait d’un sketch de Pierre Desproges :  "L'applaudissement, c'est jamais qu'une manifestation tout à fait instinctive du système nerveux cérébro-spinal, par laquelle le chimpanzé ou la ménagère manifestent leur joie frénétique incontrôlée, à la vue d'une banane, ou de Julio Iglesias".
Sorte de Madame Bovary au quotidien, elle se régale du "porno de la ménagère", Les 50 nuances de Grey, conspuée par la critique académique.
Cet imaginaire ambivalent et stéréotypé ne doit pas faire oublier la capacité de participation aux combats sociaux et politiques des ménagères, dont Michelle Perrot rappelait le rôle aux côtés des hommes sur les barricades du XIXème siècle (1830, 1848, 1870), même si le discours politique ouvrier à l’époque visait à la restreindre à l’espace domestique et à son "essence"  ménagère et éducative, en fonction de la faiblesse de son sexe.
"Quand les femmes s'en mêlent, quand la ménagère pousse son homme, quand elle arrache le drapeau noir qui flotte sur la marmite pour le planter entre deux pavés, c'est que le soleil se lèvera sur une ville en révolte". Jules Vallès, Jacques Vingtras, l'Insurgé (1886).
Les mobilisations en Belgique, depuis le mois de novembre 2019,  des aides-ménagères vont dans le sens… de l’histoire. Ainsi que les interrogations de Françoise Vergès sur les "femmes qui nettoient le monde" dans son ouvrage Un féminisme décolonial (2019), dans lequel elle évoque les 45 jours de grève des travailleuses et travailleurs du nettoyage des gares parisiennes en janvier 2018 qui se termina par une victoire des grévistes.
Laurence Rosier est licenciée et docteure en philosophie et lettres. Elle est professeure de linguistique, d’analyse du discours et de didactique du français à l’Université Libre de Bruxelles

 https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_menagere-sort-de-ce-panier-origine-d-une-expression-depassee?id=10406289

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0:39 / 2:16:34 Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin en meeting à Amiens !

22 Janvier 2020, 00:50am

Publié par hugo

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin en meeting à Amiens !
22 310 vues•Diffusé en direct le 16 janv. 2020
 
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FRANÇOIS RUFFIN
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"Non à la retraite à point !
Oui à la vie à taux plein !"
Meeting commun avec Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin à Amiens, jeudi 16 janvier à 18h30, salle Valentin Hauy à Amiens !
En présence des candidats d' Amiens, c'est l'tien : Julien Pradat, Evelyne Becker et Emilie Thérouin !
 
N'oubliez pas de mettre un petit pouce en l'air, de partager, et on vous souhaite un bon visionnage !
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«Les gens voient Macron comme un monarque arrogant»

21 Janvier 2020, 23:59pm

Publié par hugo

 «Les gens voient Macron comme un monarque arrogant»
108 340 vues•19 janv. 2020
 
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JEAN-LUC MÉLENCHON
 
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Le dimanche 29 janvier 2020, Jean-Luc Mélenchon était l'invité d'Amélie Carrouer pour parler de la grève contre la réforme des retraites. Il a dénoncé la violence policière qui s'abat sur le mouvement social et a expliqué que ce qui se passait en France était utilisé par des gouvernements de droite et d'extrême droite dans le monde pour justifier leurs pratiques. Il a salué l'esprit insoumis et rebelle du peuple Français qui garde en tête la Révolution de 1789. Le président du groupe «La France insoumise» à l'Assemblée nationale a dénoncé la volonté de Macron de faire passer au Parlement un texte «à trous» sur la réforme des retraites où l'essentiel serait décidé par ordonnances du gouvernement. Il a, enfin, répondu aux questions d'Amélie Carrouer sur le communautarisme et sur la situation internationale au Mali et en Iran.
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Salaires, parentalité, retraites : quels pays sont les bons élèves de l'égalité femmes-hommes ?,articles femmes-hommes,egalites,

21 Janvier 2020, 23:57pm

Publié par hugo

 Salaires, parentalité, retraites : quels pays sont les bons élèves de l'égalité femmes-hommes ?
La banque mondiale a publié mardi 14 janvier son rapport "Women, Business and Law" dont l'objectif est d'étudier l'impact des lois sur les libertés économiques des femmes.
Égalité homme-femme (illustration)
 
Marie Zafimehy 
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publié le 16/01/2020 à 14:30
Dans quelle mesure les lois empêchent-elles les droits des femmes ? C'est la question à laquelle le rapport de la Banque mondiale intitulé Women, Business and Law ("Les femmes, l'économie et la loi") s'est donné la mission de répondre. Publié le 14 janvier, il passe au peigne fin les législations de 190 pays. Conclusion : dans le monde en 2019, les femmes n'avaient que l'équivalent des trois-quarts des droits accordés aux hommes. La France, elle, se situe parmi les meilleurs élèves.
"Atteindre l'égalité n'est pas seulement une bonne chose à faire, c'est aussi bon pour la croissance économique et le développement", explique la Banque mondiale. Pour chacun des états examinés, l'organisation s'est appuyée sur huit indicateurs : la mobilité, l'environnement de travail, le salaire, le mariage, la parentalité, entrepreneuriat, le patrimoine et la retraite. Chaque indicateur est évalué à l'aune de quatre ou cinq questions.
Par exemple, en ce qui concerne les lois sur les retraites la première question est la suivante : "Les âges de départ à la retraite avec une pension complète sont-ils égaux entre les femmes et les des hommes ?" Si la réponse est oui, le texte législatif garantissant ce droit est répertorié dans la base de données et le pays obtient un score de 1, sinon zéro. L'ensemble des réponses (oui ou non) permet de construire un index dont le plus haut score est 100.
La parentalité, domaine le plus inégalitaire
Pour l'année 2019, les 190 pays obtiennent en moyenne un score de 75,2 : les femmes n'ont en moyenne que les trois-quarts des droits et libertés accordés aux hommes tous domaines économiques confondus. Un chiffre légèrement plus haut que celui de 2017, où celui-ci s'élevait à 73,2. Le domaine le plus égalitaire est la mobilité (liberté de circulation) avec un score de 87,2.
À lire aussi
égalité hommes-femmes
Entreprise : qu'est-ce que "l'index de l’égalité salariale hommes-femmes" ?
 
 
À l'opposé, la parentalité "est l'indicateur qui a le plus de marge d'amélioration", note la Banque mondiale. Concrètement, dans le monde, les femmes n'ont en moyenne que l'équivalent de la moitié des droits et libertés qu'ont les hommes lorsqu'il s'agit d'allier travail et vie familiale. En ce sens, l'institution encourage les pays à engager des réformes "de manière urgente" pour améliorer la situation des mères en activité. Cela passe notamment par le congé de paternité et la lutte contre la discrimination des femmes enceintes sur le marché du travail.
La France, championne de l'égalité ?
Au total, la Banque mondiale a recensé 62 réformes engagées dans 40 pays depuis 2017, "la majorité ayant eu lieu dans des pays du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord et d'Afrique Subsaharienne". C'est le cas de l'Arabie Saoudite qui a récemment ouvert le droit aux femmes de conduire et de voyager sans accord d'un tuteur (mais où les femmes sont encore considérées comme mineures), ou encore du Népal qui a introduit quinze jours de congé maternité payés.
Seuls huit pays sur 190 obtiennent un score parfait. C'est le cas de la France dont le score total s'élève à 100, aux côtés de la Belgique, le Danemark, l'Islande, la Lettonie, le Luxembourg, la Suède et le Canada qui rejoint le peloton de tête grâce à une récente réforme sur le congé parental.
À noter : le rapport s'appuie uniquement sur le cadre législatif disponible et existant dans chacun des pays examinés. La manière dont ces lois sont appliquées n'est elle pas du tout étudiée.
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https://www.rtl.fr/girls/societe/salaires-parentalite-retraites-quels-pays-sont-les-bons-eleves-de-l-egalite-femmes-hommes-7799906941

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Hélène Bidard : “Il y a un vrai enjeu concernant l’ampleur du phénomène de la précarité des femmes et des femmes à la rue” 1/2,femmes,sante,violences,

21 Janvier 2020, 23:50pm

Publié par hugo

 16 janvier 2020
Île de France \ Politique
Hélène Bidard : “Il y a un vrai enjeu concernant l’ampleur du phénomène de la précarité des femmes et des femmes à la rue” 1/2
 
Hélène Bidard est adjointe auprès d’Anne Hidalgo, chargée de toutes les questions relatives à l’égalité femmes/hommes, la lutte contre les discriminations et des Droits Humains. A quelques semaines des élections municipales, il était nécessaire de faire le point avec elle sur ce qu’a construit la Mairie de Paris sur les questions des violences faites aux femmes, de la lutte contre la prostitution, des femmes SDF, de l’égalité filles/garçons au collège etc.
Quand et comment vous est venue l’idée de créer un observatoire Parisien contre les violences faites au femmes ?
L’idée de créer un observatoire Parisien contre les violences faites au femmes vient du programme électoral de 2014, entre les communistes et les socialistes. Sur la base du travail réalisé par Ernestine Ronai en Seine Saint Denis, nous avons proposé à Anne Hidalgo de créer le même observatoire à Paris. Ce fut une de nos premières réalisations une fois élu.es. Il est né en novembre 2014. Il existait déjà à l’époque des agent.es qui travaillaient sur les violences au sein de la ville de Paris dans le service égalité, intégration, inclusion ce qui nous a permis d’avancer assez rapidement.
L’idée pour nous était d’avoir un travail transversal avec d’autres adjoint.es à la Maire de Paris, avec Ian Brossat (1), Dominique Versini (2) et Colombe Brossel (3). Cela nous a permis de nous donner des objectifs en termes de politiques publiques, d’avoir tous les ans des bilans chiffrés qui nous aident à les mettre en place. Nous avons fait une journée interprofessionnelle sur la protection des enfants : protéger la mère équivaut à protéger les enfants. Nous en avons fait bien d’autres, chaque année, à l’occasion du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : sur le sport, sur les jeunes femmes, sur les femmes étrangères par exemple.
Nous avons travaillé sur différentes thématiques autour du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, sur la culture, sur l’éducation à l‘égalité etc. Cela nous a vraiment permis de mettre en place des mesures concrètes comme le téléphone grave danger, la mesure d’accompagnement protégée. Nous avons renforcé l’inter-connaissance entre les professionnel.les qui agissent sur le terrain et sont en réseaux et les associations qui sont très nombreuses à Paris à lutter contre les violences et pour les droits des femmes. Je pense que c’est une très bonne méthode de créer ces observatoires départementaux pour utiliser les outils déjà existants, de la manière la plus efficace.
Quel est le bilan de votre action sur la lutte contre la prostitution ? Comment avez vous travaillé sur ce sujet ?
Le bilan est compliqué parce que lorsque nous sommes arrivé.es, différent.es adjoint.es s’étaient déjà très approprié.es le sujet, mais il y avait un manque de coordination entre les politiques publiques. J’ai donc demandé assez rapidement une inspection générale de la ville sur les moyens donnés par la ville de Paris concernant les subventions au dessus de 40 000 €. Cela nous a permis d’avoir une cartographie des associations travaillant sur le soutien aux personnes en situation de prostitution. Certaines associations étaient bien soutenues par rapport à ce que nous finançons sur les violences faites aux femmes mais toutes étaient en grande difficulté. En effet ces associations sont financées par la ville mais très peu par d’autres institutions comme la région ou l’Etat. Ce sont des associations historiques qui sont sur le terrain depuis très longtemps mais ont de grandes difficultés de finances.
Parlez-vous du mouvement du Nid  ?
Le mouvement du Nid fait partie des associations qui font plutôt du plaidoyer mais qui ne sont pas principalement dans l’accompagnement des personnes. Ce sont surtout les lieux d’hébergement des victimes de prostitution qui sont en difficulté. Les associations qui gèrent les foyers ont besoin de plus de financements.
La ville avait 8 adjoint.es qui finançaient de manière assez éparse un grand nombre d’actions différentes notamment en terme de santé, d’hébergement, d’insertion professionnelle etc.
L’Etat en revanche, ne s’intéressait à cette question que sous l’angle de la sécurité, avec la volonté de mettre le plus possible des OQTF (4), de faire quitter le territoire aux personnes prostituées n’ayant pas les papiers, de les considérer comme délinquantes, de les ficher. C’était de cette manière que la préfecture de police gérait la prostitution : par le fichage et très peu par le démantèlement de réseaux et encore moins par l’accompagnement des personnes prostituées.
La loi d’abolition de la prostitution a maintenant changé complètement le prisme par lequel il faut aborder les personnes prostituées, en les prenant comme des victimes à entendre, et non comme des délinquantes à ficher. Cela est une très bonne avancée, mais maintenant il faut plus de moyens pour appliquer la loi.
Pour cela, il faut arriver à former les professionnel.les de la préfecture de police sur cette application de la loi. La loi nous dit qu’en fait, la ville de Paris devrait faire de la prévention et ne plus financer tout le reste qui devrait être financé par l’Etat. Mais l’Etat ne le fait pas donc nous continuons à financer toute une série d’actions qui relèvent de l’Etat. Pour l’instant nous sommes donc dans un entre-deux.
Comment fonctionnent les commissions de prostitution ?
La présence du procureur dans les commissions de sortie de la prostitution est une des choses à inscrire dans les décrets d’application. Aujourd’hui, la présence du parquet n’est pas requise alors que les procureur.es peuvent demander à la préfecture de police d’agir dans telle ou telle direction. Nous sommes surtout face à un enjeu financier et politique. Normalement aujourd’hui, les personnes prostituées qui rentrent dans le cadre des parcours de sortie de prostitution (PSP), doivent pouvoir bénéficier de papiers, mais c’est un enjeu politique sur lequel nous nous heurtons frontalement avec les politiques du ministère de l’Intérieur. Le relogement des personnes prostituées, dans le cadre des parcours de sortie, notamment pour leur permettre d’être protégées et de témoigner dans les procès, n’est pas bien mis en œuvre parce qu’il n’y a pas assez de places créés par l’Etat en centres spécialisés ou dans le logement social.. Aujourd’hui, cette loi se heurte frontalement au gouvernement qui a beaucoup de réticentes politiques et financières à l’appliquer.
On voit que le chemin entrepris est un bon chemin mais il y a encore beaucoup de travail.
Qu’avez vous mis en place pour soutenir les femmes SDF ?
Ma collègue Dominique Versini, adjointe en charge de l’action sociale, a pris la question à bras le corps. Parce qu’elles se cachent pour éviter tous types de violences dans la rue, les femmes sans abri étaient jusqu’ici peu prises en compte. Dominique Versini a mis en place la “Nuit de la solidarité”, une nuit où sont organisées des grandes maraudes avec des citoyen.nes volontaires, qui sont formé.es pour compter et accompagner les personnes à la rue pendant toute la nuit. Et dans le comptage des personnes à la rue, nous avons mis un critère de genre, c’est à dire femmes, hommes, enfants. Après la première “Nuit de la solidarité”, nous nous sommes aperçu.es que le nombre de femmes à la rue était beaucoup plus important que ce que nous pensions. Elles sont aujourd’hui 12 % et malheureusement leur nombre augmente .
De plus, nous savons que si certaines femmes ne sont pas comptées comme étant  “en situation de rue”, c’est parce qu’elle sont abusées par des hommes qui profitent de leur pauvreté pour monnayer un bout de canapé contre des actes sexuels. C’est la prostitution de survie. L’ensemble des associations qui gèrent les foyers et les centres d’hébergement d’urgence pointent le problème.
Cela s’additionne avec une inadaptation des Centres d’Hébergement “généralistes” qui, pour des femmes très vulnérables, peuvent être des lieux de violences supplémentaires, comme une excellente étude de la Fondation des Femmes l’a révélé récemment.
Il y a un vrai enjeu concernant l’ampleur du phénomène de la précarité des femmes et des femmes à la rue. C’est pour commencer à y répondre qu’Anne Hidalgo a décidé de créer ces haltes dédiées aux femmes, et notamment celle de l’Hôtel de Ville. Nous commençons à avoir des chiffres : il y a plus de 1600 femmes par an dans l’ensemble des structures et 500 à l’Hôtel de Ville.
À l’Hôtel de Ville, il existe un accueil de jour et un accueil de nuit. Cet accueil est géré par le Samu social. Il existe également la Cité des dames dans le 13ème. La volonté de la Maire est d’ouvrir un centre dans chaque arrondissement car il y a un vrai besoin. Il y a des lieux qui peuvent recevoir des femmes et des enfants.
Et dans le 11ème, nous avons ouvert un lieu pour les couples qui ne souhaitent pas être séparés. Nous pensons qu’il faut répondre à la situation personnelle des individus et non pas répondre avec des grands lieux, mixtes, ouverts à tout public, en particulier quand il s’agit de femmes victimes de violences. Et les femmes en situation de rue l’ont toutes été à un moment ou l’autre. Nous avons besoin de lieux dédiés.
Propos recueillis par Caroline Flepp 50 – 50 Magazine
1 Ian Brossat: adjoint auprès d’Anne Hidalgo chargé du logement, de l’habitat durable et de l’hébergement d’urgence.
2 Dominique Versini : adjointe auprès d’Anne Hidalgo chargée de toutes les questions relatives aux solidarités, lutte contre l’exclusion, accueil des réfugiés et protection de l’enfance.
3 Colombe Brossel : adjointe auprès d’Anne Hidalgo chargée de toutes les questions relatives à la sécurité, la prévention, aux quartiers populaires et à l’intégration;
4 Obligation de quitter le territoire français.
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https://www.50-50magazine.fr/2020/01/16/helene-bidard-il-y-a-un-vrai-enjeu-concernant-lampleur-du-phenomene-de-la-precarite-des-femmes-et-des-femmes-a-la-rue-1-2/

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Retraites des femmes : en finir avec les inégalités !,femmes,economie,

21 Janvier 2020, 23:39pm

Publié par hugo

 14 janvier 2020
DÉBATS \ Tribunes
Retraites des femmes : en finir avec les inégalités !
 
Leur situation est bien connue: les femmes souffrent des inégalités de salaires, des faibles rémunérations des métiers à dominante féminine, des carrières plus courtes que celles des hommes du fait de carrières morcelées par le temps partiel, la précarité et les interruptions d’activité en raison de l’investissement parental et domestique.
On retrouve évidemment ces inégalités à la retraite:
→ la pension de droit direct des femmes est inférieure de 42 % à celle des hommes ;
→ les femmes partent en retraite en moyenne un an plus tard que les hommes,
→ une femme sur 5 attend 67 ans, l’âge d’annulation de la décote (un homme sur 12) ;
→ elles subissent malgré tout plus souvent la décote, du fait de carrières plus courtes ;
→ leur pension, trop faible de ce fait, est plus souvent rehaussée par un minimum de pension ;
→ 37 % des femmes retraitées et 15 % des hommes touchent moins de 1000 € de pension brute (909 € nets) .
Cette situation continue à se dégrader du fait des réformes passées. Il est urgent d’en finir avec ces inégalités et avec les faibles pensions. Mais le projet Macron de retraite par points, contrairement aux déclarations du gouvernement, pénaliserait encore plus les femmes (ce qu’affirme aussi le récent rapport de l’Institut de la protection sociale !)
En effet, toute la carrière sera prise en compte pour le calcul de la pension, et non plus la meilleure partie. Les plus mauvaises années, temps partiel, congé parental, chômage, années de bas salaires et de précarité – seront alors intégrées. Il y aurait donc une réduction des pensions pour de très nombreuses personnes.
De même pour les fonctionnaires dont la pension est basée sur les 6 derniers mois. Pour atténuer cela, le projet prévoit d’intégrer les primes dans le calcul de la pension… Mais dans de nombreux métiers, particulièrement ceux occupés par des femmes, il n’y a pas, ou peu, de primes, et lorsqu’il y en a, elles bénéficient plus aux hommes qu’aux femmes. C’est d’ailleurs parce qu’il y a plus de primes dans le privé que les inégalités de salaires femmes-hommes y sont plus importantes.
Des mesures sont nécessaires et possibles
Les droits familiaux liés aux enfants (majorations de durée d’assurance,…) doivent être maintenus pour atténuer les inégalités actuelles, mais ils ne doivent pas enfermer les femmes dans le rôle de mère. La bonne solution pour en finir avec les inégalités de pension n’est pas de renforcer ces droits complémentaires, mais de renforcer les droits directs des femmes à une pension.
Ce qui signifie:
→ augmenter le minimum de pension pour une carrière complète au niveau du SMIC net;
→ mettre fin à l’allongement continu de la durée de cotisation, de plus en plus inaccessible, particulièrement pour les femmes, et revenir à une durée réalisable: le progrès est de permettre à chacun·e de réduire son temps de travail ;
→ supprimer la décote, qui est une double pénalisation de la pension,
→ garantir un taux de remplacement (pension par rapport à salaire) de 75 % du salaire;
→ revenir à un calcul de la pension basé sur les 10 meilleures années pour une carrière complète et une période plus courte pour les carrières plus courtes.
En amont de la retraite, il est urgent de mener une politique volontariste:
→ en faveur de l’égalité des salaires et des emplois des femmes et des hommes, et de l’égalité des taux d’activité: celui des femmes est actuellement de 10 points inférieur à celui des hommes. Les ressources en cotisations des régimes de retraite en seraient fortement améliorées.
→ pour l’instauration d’une surcotisation patronale sur les emplois imposés à temps partiel,
→ pour la création de places de crèches, d’un service public de la petite enfance, pour un congé parental partagé à égalité entre les parents et véritablement rémunéré, et une lutte à tous les niveaux contre les stéréotypes sexués.
L’égalité entre les femmes et les hommes, est un objectif de société, qui permettra, en outre, d’améliorer sensiblement le financement des retraites.
CNDF, Femmes Solidaires, OLF, Collectif féministe Ruptures, Femmes égalité, CGT, FSU, Union syndicale Solidaires, Attac France, Fondation Copernic
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Le féminisme pour les Nul.le.s : 450 pages de féminisme,femmes,feminisme,

21 Janvier 2020, 23:30pm

Publié par hugo

 Culture \ Livres
Le féminisme pour les Nul.le.s : 450 pages de féminisme
 
Le féminisme pour les Nul.le.s a été co-écrit par Margaux Collet, Claire Guiraud, Mine Günbay et Romain Sabathier, sous la direction de Danielle Bousquet, ancienne présidente du Haut Conseil à l’Egalité. Il est préfacé par Sofia Aram. Le principe de la collection est respecté : une information succincte et accessible pour s’initier et comprendre quand on n’y connaît rien. Mais le volume est bien plus qu’une initiation, il présente une somme impressionnante de données théoriques qui déborde largement le cadre de la collection.
En vingt-quatre chapitres, les autrices et l’auteur dressent un tableau exhaustif, structuré en quatre grandes parties, de l’état des rapports femmes/hommes en France et dans le monde.
En première partie, les A B C D du féminisme retracent l’histoire, jusqu‘à la révolution française, des dominations masculines en faisant l‘inventaire de tous les aspects de cette domination et de la patiente mais persistante résistance des femmes.
La chronologie des luttes féministes, en deuxième partie, raconte la lente conquête d‘une citoyenneté égalitaire, sur la base des droits de l‘homme et du citoyen de 1789 dont les femmes sont sciemment exclues, jusqu‘à la conquête du droit de vote en 1945. Puis viennent les «Trente glorieuses de la libération des corps », et enfin un état des lieux actuel des politiques d’égalité.
La troisième partie décortique les différentes théories féministes, les grands courants de pensée qui ont traversé le féminisme. Un chapitre entier est consacré au Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, et dans les chapitres suivants les différents courants qui lui ont fait suite: le féminisme constructiviste ou s‘y sont opposé: le différentialisme. Pour chaque théorie, un résumé, des œuvres-clés et des renvois clairs d‘une notion à l‘autre permettent d‘entrer facilement dans les théories féministes, si l‘on désire les comprendre sans se pencher sur leur histoire. Un chapitre est consacré au croisement du sexisme avec d‘autres oppressions. Un autre à l‘établissement du féminisme dans les universités, comme sujet d‘études et surtout comme façon d‘étudier.
Le titre de la quatrième partie: „lutter contre les inégalités et les débusquer partout“ est un vrai programme d‘actions.  C‘est la partie la plus concrète et la plus utile à toute lectrice ou lecteur désirant s‘engager dans la lutte anti-sexiste. Les violences masculines, la culture du viol sont déterminantes dans la vie des femmes, et elles n‘ont que peu de ressources pour y faire face, que ce soit au niveau national ou international. Les autrices/auteur n‘en restent pas à ce constat mais énumèrent tout ce que l‘on peut entreprendre contre le patriarcat, rendant hommage au passage à toutes celles qui se sont élevées depuis des siècles contre les violences masculines, dont le mouvement Metoo est l’expression la plus actuelle.
La parentalité concentre tous les obstacles à l‘égalité entre femmes et hommes, qui deviennent pires encore entre mères et pères. Les enfants des deux sexes sont les premières victimes de violences machistes, victimes d‘ incestes et témoins de violences conjugales.
Dans l‘enfance se créent et se consolident la majorité des stéréotypes sexuels, d‘où l‘urgence d‘éduquer à l‘égalité dès la crèche. L‘école, les médias, la culture, la publicité et la rue: autant de terrains d‘action des politiques d’égalité où les actions en cours, les victoires et les défaites sont détaillées.
La décision de faire passer la lutte anti-sexiste comme une priorité est une décision politique, mais la république est à l‘image de sa devise: elle comprend la fraternité, et non l‘adelphité (qui inclut les femmes).
Les femmes dans les lieux de pouvoir sont à la fois un résultat et un moyen de la lutte: si les femmes parviennent au pouvoir, c‘est qu‘elles adoptent en partie les mêmes comportements de domination et les mêmes stratégies d‘élimination des concurrentes que les hommes. Pourtant, seules des visions de femmes peuvent faire avancer les choses pour que les citoyennes soient autant actrices de leur vie que les citoyens, autant représentées dans l‘espace public, autant prises en compte dans les décisions politiques. La parité, ses qualités, ses défauts, ses contournements par les partis, tout le questionnement sur son fonctionnement et son efficacité est évoqué.
Malgré la brièveté du dernier chapitre consacré aux droits des femmes au travail, aux inégalités salariales et au harcèlement, une liste d‘associations sectorielles permet de prendre connaissance des revendications des femmes et de l‘état des lieux de la parité dans différents secteurs de l‘économie.
Les sexualités et le corps féminin comme enjeux féministes sont l‘objet du chapitre 18 : un tour d‘horizon de toutes les implications des corps dans la vie, la politique et bien sûr des oppressions que subissent les femmes. Les autrices évoquent les violences gynécologiques, les questions de santé reproductive et le recul du droit à l‘IVG mais aussi la prostitution et la pornographie, lieux de la marchandisation de la sexualité. Les différentes mesures prises depuis 2016 pour faciliter la sortie de prostitution des femmes et pénaliser leurs clients sont expliquées.
En annexe on trouve un certain nombre de courtes biographies et des listes de films, de livres et de chansons féministes et surtout un index très complet qui permet de circuler facilement d‘un chapitre à l‘autre de cet ouvrage très touffu.
Florence-Lina Humbert 50–50 Magazine
Le féminisme pour les Nul.le.s sous la direction de Danielle Bousquet, co-écrit par Margaux Collet, Claire Guiraud, Mine Günsbay et Romain Sabathier, préfacé par Sofia Aram. Ed First 2019
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Étiquettes : Culture Livres Matrimoine

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Sandrine, 36 ans, amputée après un choc toxique lié à une cup menstruelle,femmes,sante

21 Janvier 2020, 23:29pm

Publié par hugo

 Sandrine, 36 ans, amputée après un choc toxique lié à une cup menstruelle
>Société|Florence Méréo| 20 janvier 2020, 19h12 | MAJ : 21 janvier 2020, 13h58 |1
Amputée de ses deux pieds, Sandrine Graneau doit suivre des séances de rééducation pour apprendre à gérer ses prothèses. LP/Sébastien Salom-Gomis

La jeune femme a été amputée des pieds et d’une partie des doigts. L’Anses appelle à une meilleure information des femmes et des professionnels de santé sur ce syndrome rare mais qui peut s’avérer très grave.
 
Comme tous les mardis, et jeudis, Sandrine Graneau passera sa journée à faire de la rééducation. Garder une position statique, marcher dans le sable ou sur des graviers, il y a tant de choses à réapprendre depuis que des tubes en métal ont pris, dans ses baskets, la place de ses pieds. Les deux ont été amputés, le 11 juin, trois semaines avant l’ablation d’une partie des doigts de ses mains.
Si Sandrine la pimpante doit faire le deuil de ses membres et avec eux de sa vie d’avant, c’est que cette infirmière de 36 ans a été victime d’un choc toxique menstruel. Récemment, ce syndrome a fait couler beaucoup d’encre avec le décès en Belgique de Maëlle, 17 ans, dont l’infection a été causée par un tampon. Mais elle peut aussi être liée à l’utilisation d’une cup menstruelle - une coupe en silicone, avec une forme d’entonnoir pour recueillir le sang. Sandrine ne le sait que trop bien, elle qui prend la parole, ni pour faire peur, ni pour dire d’y renoncer, mais pour que chacune d’entre nous soit mieux protégée. De son côté, l’agence de sécurité sanitaire Anses, appelle à ce qu’une « information plus claire » soit délivrée aux femmes.

VIDÉO. Sandrine, amputée après un choc toxique lié à une cup menstruelle

« Quand j’entends que l’infection est liée à un mésusage des cups et tampons par les femmes, cela me met hors de moi, tant les informations que l’on nous donne varient. Prenez les cups, selon le fabriquant, il est écrit sur les notices que l’on peut les garder 4, 6, 8 ou 12 heures ! Comment on s’y retrouve là-dedans ? s’exclame-t-elle. Pourquoi un temps d’utilisation clair et net n’est-il pas indiqué en gros ? Après tout, on le fait bien sur les paquets de pâtes. »
Elle ne sait pas combien de temps, en ce jour d’avril, elle a gardé la sienne. Plusieurs heures, assurément. L’habitante de Loire-Atlantique était en fin de règles, il fallait faire dîner les enfants… Et puis, dans la soirée, des douleurs d’abord légères puis intenses se sont installées dans son ventre. Le médecin de SOS a cru à des calculs rénaux.
Mais quand il est revenu le matin, la tension de Sandrine était si faible qu’elle n’était plus prenable. Un brancard a dû la sortir par la fenêtre. À l’hôpital, quand son teint a viré rouge vermillon, l’urgentiste a compris : choc toxique. « Ce n’est pas tant la bactérie qui est dangereuse que les ravages qu’elle cause sur les organes. La toxine se diffusait dans mes reins, mes poumons, mon foie », explique celle qui a passé trois semaines en réanimation.
Une association pour faire connaître le choc toxique
À son réveil, sa vie est sauvée mais les rêves qu’elle faisait de prothèses vont devenir réalité : il y a trop de plaies sur ses pieds, ses doigts sont nécrosés. « Il a fallu couper dix-huit phalanges mais on a pu en sauver une sur chaque doigt. C’est ce qui me permet de tenir le téléphone pour vous parler », lance-t-elle. Ou de faire, seule, le shampoing d’Augustine, 5 ans, la dernière de ses trois enfants, nous confie, voix pleine enthousiasme, cette bricolo dans l’âme, fan de couture et de cuisine. « Si moralement je suis foutue, tout est foutu ; alors, je m’accroche, même s’il y a des jours moins faciles. »
En septembre, des jeunes de Montoir-de-Bretagne, sa petite commune, ont organisé une soirée en son honneur. Elle aimerait faire de la prévention dans des établissements et a créé son association, « Dans mes baskets ». « Ça me remet le pied à l’étrier », dit-elle, rigolant de son jeu de mots mais bien décidée à faire connaître le choc toxique et à parler du monde du handicap qu’elle découvre peu à peu. Car chaque victoire est bonne à prendre. Pour la première fois dimanche, elle a pu enfin remettre son alliance.

http://www.leparisien.fr/societe/amputee-apres-un-choc-toxique-lie-a-une-cup-menstruelle-20-01-2020-8240319.php

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Amputée suite à un choc toxique, Sandrine, 36 ans, témoigne,,femmes,sante

21 Janvier 2020, 23:26pm

Publié par hugo

 Le Cheek Point
Amputée suite à un choc toxique, Sandrine, 36 ans, témoigne
Publié le 21 janvier 2020 à 13:14
On a lu pour vous cet article du Parisien qui relaie le témoignage de Sandrine, infirmière de 36 ans, victime d’un choc toxique suite à l’utilisation d’une coupe menstruelle et on vous le conseille fortement.
 
 
Instagram/©milkakouakou
“Comme tous les mardis, et jeudis, Sandrine Graneau passera sa journée à faire de la rééducation. Garder une position statique, marcher dans le sable ou sur des graviers, il y a tant de choses à réapprendre depuis que des tubes en métal ont pris, dans ses baskets, la place de ses pieds. Les deux ont été amputés, le 11 juin, trois semaines avant l’ablation d’une partie des doigts de ses mains.
Si Sandrine la pimpante doit faire le deuil de ses membres et avec eux de sa vie d’avant, c’est que cette infirmière de 36 ans a été victime d’un choc toxique menstruel. Récemment, ce syndrome a fait couler beaucoup d’encre avec le décès en Belgique de Maëlle, 17 ans, dont l’infection a été causée par un tampon. Mais elle peut aussi être liée à l’utilisation d’une cup menstruelle -une coupe en silicone, avec une forme d’entonnoir pour recueillir le sang.”
Dans ce papier publié sur le site du Parisien, Sandrine témoigne du choc toxique qu’elle a subi en avril dernier après avoir utilisé une coupe menstruelle “plusieurs heures” durant ses règles.
À lire le plus rapidement possible sur le site du Parisien.

https://cheekmagazine.fr/societe/chox-toxique-temoignage-cup-menstruelle/

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“9 mois”, un podcast intime sans tabou sur la grossesse,femmes,sante,bebe

21 Janvier 2020, 23:20pm

Publié par hugo

 “9 mois”, un podcast intime sans tabou sur la grossesse
Publié le 20 janvier 2020 à 12:59
Dans ce nouveau podcast bimensuel intitulé 9 mois, l’autrice féministe Marie Bongars nous invite à suivre l’évolution de sa première grossesse sous la forme d’“un journal intime sonore”.  
DR
Avec son nouveau podcast bimensuel intitulé 9 mois, l’autrice féministe Marie Bongars raconte sa première grossesse à la manière d’un journal intime sonore. Dans le premier épisode qui dure une dizaine de minutes et qui est déjà en ligne, la trentenaire raconte la décision prise avec son compagnon de faire un enfant, l’attente, les innombrables tests de grossesse avant le fameux positif qu’elle découvrira lors d’un séjour en Finlande. Son objectif? “Parler sans tabous de cet évènement majeur dans une vie” et se demander “si l’on peut être féministe, se sentir concernée par l’écologie, l’avenir de notre planète et devenir bientôt maman”. On attend impatiemment la suite.
J.T.

https://cheekmagazine.fr/societe/9-mois-podcast-grossesse-marie-bongars/

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