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« Les études sur le genre ont gagné en légitimité » ,articles femmes hommes,societe

22 Septembre 2017, 15:15pm

Publié par hugo

« Les études sur le genre ont gagné en légitimité »
Nahema Hanafi vient de créer un master consacré aux rapports sociaux entre les sexes à l’université d’Angers. Les cours, pluridisciplinaires, sont dispensés à distance.
LE MONDE | 21.09.2017 à 09h02 | Propos recueillis par Jessica Gourdon
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image: http://s2.lemde.fr/image/2017/09/21/534x0/5188903_7_20b2_nahema-hanafi-dirige-le-master-etudes-sur-le_4a750287ed9290932f2e96e12fbaac47.jpg
 
En cette rentrée scolaire, un master d’études sur le genre est lancé par cinq nouvelles universités (Angers, Nantes, Bretagne-Occidentale, Rennes-II et Maine). Une création qui témoigne de la montée en puissance de ce champ de recherche en France. ­Nahema Hanafi, maîtresse de conférences en histoire moderne et contemporaine, est à l’initiative de ce cursus en ligne développé à la faculté d’Angers. Elle décrypte le phénomène et explique pourquoi la France a dû rattraper son retard.
Plusieurs formations consacrées aux études sur le genre ont ouvert au cours de ces trois dernières années dans les universités françaises. Comment l’expliquer ?
Je crois que ces questions intéressent de plus en plus les enseignants-chercheurs français, issus de disciplines variées – que ce soit l’histoire, l’anthropologie, la littérature, la sociologie, le droit… Certains se sont regroupés et ont voulu créer des formations, comme à Bordeaux, Lyon, Toulouse. Aujourd’hui, on compte près de dix masters ou DU centrés sur ces thématiques. Ce mouvement a aussi été facilité par la nouvelle nomenclature des diplômes qui permet, depuis 2014, de proposer des masters d’études sur le genre. Avant, ces thèmes étaient dispersés dans différentes formations.
Le concept d’études sur le genre peut sembler flou. Comment le définissez-vous ?
Les études sur le genre ne se résument pas à l’analyse de la condition féminine. En fait, c’est une approche qui cherche à comprendre les rapports sociaux entre les sexes, la construction des notions de masculinité et de féminité, et utilise pour cela aussi bien l’histoire, l’anthropologie, la philosophie que la sociologie. On peut dire que les études sur le genre questionnent les rôles sexués, les représentations du féminin et du masculin, les rapports de domination, les émancipations possibles. elles invitent aussi à réfléchir au-delà de la binarité homme-femme, en prenant en compte les personnes trans et intersexe, et s’intéressent aux sexualités.
Pourquoi ces formations ont-elles eu du mal à trouver leur place en France alors qu’elles sont répandues depuis des années ailleurs, en particulier aux Etats-Unis ?
En France, il y a une longue tradition de questionnement autour des femmes et des rapports sociaux entre les sexes, que cela soit chez Simone de Beauvoir, Pierre Bourdieu, Françoise Héritier ou encore Colette Guillaumin. Mais ces études ne sont pas labellisées « études de genre » : elles sont dispersées dans différentes disciplines. Le concept d’études sur le genre implique une perspective très pluridisciplinaire, ce qui n’est pas vraiment dans la tradition académique française.
Ces études ont également eu du mal à se faire une place en France pour des raisons de culture politique. Se consacrer à des groupes sociaux particuliers, les femmes, les Noirs, les gays…, ne pose pas de problème aux chercheurs anglo-saxons. En France, notre pensée très universaliste va davantage masquer ce type de différences au nom d’une « république une et indivisible ». Questionner les rapports entre les groupes sociaux peut être vu comme une menace pour la cohésion sociale.
Si les études de genre ont eu du mal à gagner leur légitimité, n’est-ce pas parce qu’elles sont soupçonnées de s’inscrire dans une démarche militante ?
Oui, cet amalgame a souvent été fait. Il est vrai que ces études sont les héritières des travaux des jeunes historiennes ou sociologues des années post-Mai 68, souvent liées au MLF [Mouvement de libération des femmes]. Les liens intellectuels entre militantisme et recherche ont pu exister, et le peuvent encore, mais cela n’est en rien réservé aux études sur le genre. Aujourd’hui, les études sur le genre se sont institutionnalisées, elles sont soutenues par le CNRS, des postes spécifiques sont financés dans les universités, des revues scientifiques sur ces questions sont créées… Bref, elles ont gagné en visibilité et en légitimité, notamment parce qu’elles peuvent prendre pour objet d’analyse des questions très contemporaines – l’égalité des sexes, la procréation, etc. Mais cette méfiance, minoritaire, persiste, et certains continuent d’assimiler ces études davantage à une idéologie qu’à une réflexion scientifique. On retrouve ce problème de légitimité avec les études postcoloniales. Il faut bien sûr se demander qui porte cette critique et quels en sont les enjeux politiques.
Quelle sera la coloration du nouveau master d’études sur le genre que vous dirigez à l’université d’Angers ?
Après un master 1 généraliste, nous ouvrirons deux parcours de master 2. Le premier, baptisé « corps et biopolitique », sera centré autour du corps, des sexualités, des violences ou encore de la santé. Il est destiné à des personnes qui veulent devenir expertes de ces questions, enseigner, faire de la recherche. Le second parcours, plus professionnalisant, sera centré sur les discriminations. Il s’adresse à ceux qui veulent devenir chargés de mission égalité dans des entreprises, responsables du recrutement, qui veulent travailler dans des associations… Il y a une vraie demande de formation continue sur ces questions.
Pourquoi avoir choisi de lancer ce master à distance ?
Parce qu’il n’y a pas de formation équivalente. Ce master, qui rassemble 80 enseignants-chercheurs, permet à des personnes qui travaillent, qui sont peu mobiles ou habitent loin des villes universitaires de se former depuis chez elles. Chaque cours a été pensé de manière scénarisée, avec des textes, des images, des exercices en ligne. Nous utilisons des PowerPoint sonorisés, des vidéos, des sessions de classe virtuelle pour interagir en direct avec les étudiants. Même les examens se feront en ligne. Et, à la rentrée, nous réunissons tous les inscrits pendant deux jours, pour permettre au groupe de se connaître.
Cet article est extrait de notre dossier Universités & Grandes Ecoles sur les nouvelles tendances de l’enseignement supérieur paru dans « le Monde » daté du mercredi 20 septembre 2017.
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/09/21/les-etudes-sur-le-genre-ont-gagne-en-legitimite_5188904_4401467.html#8xYoThx3PSeyi1rB.99
 
http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/09/21/les-etudes-sur-le-genre-ont-gagne-en-legitimite_5188904_4401467.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook#link_time=1505978075

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Pénalisation du harcèlement de rue : pourquoi sa mise en place va être compliquée,femmes,violences,societe

22 Septembre 2017, 03:05am

Publié par hugo

 Pénalisation du harcèlement de rue : pourquoi sa mise en place va être compliquée
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Pénalisation du harcèlement de rue : pourquoi ça va être compliqué
 
Par Charlotte Arce
Publié le Mardi 19 Septembre 2017
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Invitée dimanche 17 septembre de "Dimanche en politique" sur France 3, Marlène Schiappa a annoncé vouloir verbaliser les auteurs de harcèlement de rue. Une première étape vers la pénalisation que les associations féministes jugent pourtant difficilement réalisable.
A lire aussi
 
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News essentiellesHarcèlement de rue : pourquoi le message de cette jeune...
Importuner une femme dans la rue, la harceler et l'insulter parce qu'elle ne répond pas à ces "avances" pourrait bientôt faire l'objet de poursuites et être passible d'une amende. C'est en tout cas la volonté de Marlène Schiappa. Invitée dimanche 17 septembre de l'émission "Dimanche en politique" sur France 3, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes a annoncé la création ce mardi d'un groupe de travail chargé de plancher sur les mesures possibles pour lutter efficacement contre le harcèlement de rue.
Composé de "députés transpartisans venant de groupes politiques différents", ce groupe de travail s'est vu confier la rédaction de "préconisations pour que le gouvernement puisse proposer une loi visant à créer une infraction, faire en sorte que le harcèlement de rue ne soit plus toléré dans notre société", a déclaré Marlène Schiappa sur France 3.
Marlène Schiappa annonce la verbalisation du harcèlement de rue sur France 3
Placés sous l'égide sous l'égide des ministères de l'Intérieur et de la Justice, les député.e.s Laëtitia Avia (LaREM), Élise Fajgeles (LaREM), Marietta Karamanli (Nouvelle Gauche), Erwan Balanant (Modem) et Sophie Auconie (Les Constructifs) vont auditionner institutions, expert.e.s et associations afin de pénaliser le harcèlement de rue, précise le communiqué du secrétariat d'État.
"Primauté donnée à la parole de la victime"
Pourtant, pour certains collectifs et associations féministes, verbaliser et pénaliser le harcèlement de rue va être dans les faits très compliqué à mettre en place. Dans une tribune publiée sur L'Express, Anaïs Bourdet, la militante à l'origine du projet Paye ta Shnek et l'association Stop Harcèlement de Rue s'interrogent sur l'efficacité de telles mesures.
Premier problème relevé par les militantes féministes quant à la verbalisation du harcèlement de rue : l'improbabilité pour les 10 000 agent.e.s de proximité supplémentaires déployés sur tout le territoire d'assister à chaque scène de harcèlement afin de la verbaliser. "Il faut que l'agent.e de police voit ou entend le propos (donc qu'il se déroule juste devant lui/elle). On imagine mal les harceleurs attendre le moment où ils seront devant les force de police pour passer à l'acte."
Autre crainte soulevée dans la mise en place d'une éventuelle pénalisation : celle que la parole des femmes ne soit pas considérée comme fiable ou recevable, même si Marlène Schiappa a argué que serait toujours donnée "primauté à la parole de la victime". "Actuellement, nous recevons des centaines de témoignages de victimes de violences sexistes, quelles qu'elles soient, dont les propos sont remis en question par les agent.e.s de police qui les reçoivent. Ces derniers n'hésitent parfois pas à culpabiliser la victime, voire à refuser de prendre sa plainte. Nous doutons donc fortement de la mise en pratique de cette primauté de parole dans les faits."
Une possible stigmatisation des quartiers populaires
Actuellement, rappellent Anaïs Bourdet et Stop Harcèlement de Rue, aucune étude fiable n'a été menée pour savoir où se déployait le harcèlement de rue. Les deux collectifs l'affirment pourtant : le harcèlement de rue a lieu partout, et les agresseurs sont de tous milieux socio-économiques, de toutes origines. Le déploiement de nouveaux agents de proximité leur fait cependant craindre qu'une fois encore, ce soient les quartiers dits "populaires" et ses habitants qui soient stigmatisés. "En l'absence d'anticipation de ce problème et du risque de dérives raciste et sécuritaire, nous maintenons que nous nous opposons totalement à cette mesure", déclarent Paye ta Shnek et Stop Harcèlement de Rue.
Pour les militantes féministes, il est possible de lutter contre le harcèlement de rue autrement et plus efficacement qu'en cherchant à verbaliser ses auteurs. Cela passe avant tout par une meilleure formation des agent.e.s de police aux questions des violences sexistes. Elles rappellent qu'actuellement, trop peu de femmes se déplacent au commissariat pour porter plainte. La peur d'être jugées, questionnées comme si elles étaient coupables de ce qui leur arrivait, mais aussi celles de ne pas voir leur plainte aboutir, les dissuadent de se lancer dans un combat qu'elles considèrent comme perdu d'avance. "Proposer la verbalisation du harcèlement de rue sans tenir compte des problématiques précédemment citées nous paraît une solution illusoire et contre-productive, d'autant plus qu'elle contient des risques de dérives sécuritaires et racistes. De plus, nous sommes convaincu.e.s que la répression ne peut pas se suffire à elle-même: il faut développer des moyens d'action en matière de prévention, de sensibilisation et d'éducation au niveau national", concluent Stop Harcèlement de Rue et Paye ta Shnek.

 http://www.terrafemina.com/article/penalisation-du-harcelement-de-rue-pourquoi-sa-mise-en-place-va-etre-compliquee_a335032/1

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Anina Ciuciu, première femme rom française élue au Sénat ? ,femmes,politiques,

22 Septembre 2017, 02:58am

Publié par hugo

 Anina Ciuciu, première femme rom française élue au Sénat ?
 
Anina Ciuciu, 27 ans, candidate aux sénatoriales 2017, pourrait être la première femme rom élue au Sénat.
(c) Bondy Blog
Candidate aux sénatoriales en Seine-Saint-Denis (Nord de Paris), la future avocate et militante Anina Ciuciu pourrait devenir, ce 24 septembre, la première Française rom élue sénatrice. Education, violences policières et justice environnementale figurent au coeur de son combat, pour "redonner fierté et dignité", à tous les exclus. Rencontre avec cette candidate qui pourrait incarner le renouveau politique.
21 sep 2017
Mise à jour 21.09.2017 à 09:56 par
Lynda Zerouk
dans
⦁ 
« Elle va réussir parce qu’elle réussit tout ce qu’elle commence. » Jacqueline de La Fontaine, ex- institutrice connaît bien Anina Ciuciu. C’est elle qui, un jour de l’année 1999, a empêché l’arrestation policière de la jeune fille et de sa famille alors qu’elle faisait la manche au milieu d’un marché de Bourg-en-Bresse dans l’Ain. Anina Ciuciu n’avait alors que neuf ans.
Elle est née en 1990 à Craiova en Roumanie. Issue d’une famille sédentaire - comme la grande majorité des Roms depuis des générations - elle a vécu dans un quartier réservé à sa communauté avec son père, comptable et sa mère, aide-soignante. Jusqu'au jour où leurs origines furent découvertes, les parents ont été forcés de migrer pour tenter de fuir les discriminations.
Je suis Tzigane et je le reste
Un passeur les achemine vers l'Italie, à Rome, en plein milieu d’un camp de 800 Roms. Pour survivre, Anina Ciuciu n’a alors d’autres choix que de mendier avec sa mère : « C'est très humiliant de mendier. J'ai vu ma mère pleurer presque chaque soir. Ça reste gravé en moi. » En 1997, la famille arrive en France, à Lyon d’abord et ensuite à Bourg-en-Bresse. C’est ici qu’elle fera une rencontre décisive avec Jacqueline de La Fontaine et son époux qui aident à scolariser Anina et ses sœurs, trouver un logement pour la famille et du travail pour les parents.
Rien ne pouvait arrêter Anina. elle était toujours prête à défendre les grandes causes et manifester ses désaccords.
Jacqueline de La Fontaine, ex-institutrice Pendant que les filles sont à l’école, la mère fait des ménages et le père enchaîne les petits boulots, passant des abattoirs, à l’entretien des espaces verts.
 A l’école, les sœurs Ciuciu se révèlent brillantes. En particulier Anina. Arrivée dans l’établissement, avec deux ans de retard, elle saute une classe et n’a alors qu’un an de décalage. « Elle avait d’énormes capacités intellectuelles et un tempérament affirmé », confirme Jacqueline de La Fontaine qui connaissait déjà bien la communauté rom grâce à ses voyages en Roumanie où elle fut frappée par les discriminations à l’égard de cette population.
« Rien ne pouvait arrêter Anina », se souvient-elle « elle était toujours prête à défendre les grandes causes et manifester ses désaccords, dans une cour de récréation où les rapports avec les camarades étaient plutôt tendus.» Elle a dû affronter maintes « brimades et rejets ». D'aileurs, elle a fait le récit de son parcours dans un livre autobiographique, tout en déclarant que « des filles Roms comme elle, il y en a d'autres mais elles ne sont pas médiatisées ». « Je suis Tzigane et je le reste » (City Editions) est paru en 2013. La même année, elle a obtenu la naturalisation française.
Conseillère déçue du Premier ministre roumain
« Je me revois encore lui dire, lorsqu’elle avait environ 11 ans, 'toi, si tu deviens avocate, ce ne sera pas étonnant'. » Cette institutrice, qui a enseigné dans le primaire durant près de 40 ans, a vu juste. En 2012, sa protégée a validé un Master Justice et Procès à la Sorbonne. « Ma vocation est de devenir avocate pour défendre les droits de tous et en particulier des plus faibles dans notre société », confie l’élève-avocate de 27 ans, actuellement en stage au sein d’Amnesty international à Londres. D’emblée, elle précise qu’elle n’a « jamais envisagé embrasser une carrière politique ». Pourtant, voilà deux fois qu’on vient la chercher sur ce terrain et deux fois qu’elle accepte de s’y frotter.
On se disait, Anina est venue en Europe cachée dans un camion et elle repart en Roumanie dans un avion de la République.
Jacqueline de La Fontaine, ex-institutrice et amie d'AninaEn 2014, le Premier ministre roumain Victor Ponta (social-démocrate) l’a en effet nommée conseillère honorifique sur la problématique rom. « Pensant qu’elle pouvait changer les choses », elle a accepté. Mais dès qu'elle s’est aperçue « qu’elle n’avait pas de réels pouvoirs pour améliorer la vie des gens et qu’au contraire, ça les éloignait d’eux », elle a tout arrêté. L’absurdité de la situation est à son comble, lorsqu'Anina est invitée à Bucarest. « On se disait, Anina est venue en Europe cachée dans un camion et elle repart en Roumanie dans un avion de la République », n'en revient toujours pas Jacqueline de La Fontaine.
Retour à la vie militante
Anina a donc « préféré retourner sur le terrain » aux côtés de deux associations la Voix des Roms et l’Aset 93, dont elle a été nommée marraine, et qui a pour mission de favoriser la scolarisation des enfants tziganes, français ou étrangers. Les deux organisations sont implantées en Seine-Saint-Denis, fief de la candidate, qui y passe la majeure partie de son temps alors qu’elle habite à Paris. Elle a également co-fondé le mouvement du 16 mai 1944, pour célébrer la résistance des familles Tziganes d’Auschwitz-Burkenau face à l’oppression nazie. « Une façon de célébrer la résistance d’hier et aujourd’hui, dit-elle. Parce que, il y a des formes d’oppressions que vivent beaucoup d’hommes et de femmes, en France, que ce soit les Roms mais aussi les réfugiés, les familles pauvres, et les jeunes des quartiers qui ne se sentent pas représentés par nos institutions. » Assitance jurdique, micro-formation, maraude hebdomadaire, son agenda militant est donc plein. Mais une fois de plus son destin la pousse sur le terrain politique.
L'appel à l'investiture au Sénat
Cette fois c’est Aline Archimbaud, sénatrice sortante (Europe Ecologie Les Verts), qui vient la chercher. Elle a décidé de ne pas se représenter aux sénatoriales et a donc encouragé publiquement la candidature d’Anina Ciuciu dont elle connaît le travail de terrain. Elle a été suivie par 200 élus et membres de la société civile qui ont appelé, dans une tribune publiée sur le site du Bondy Blog, à lui accorder une place éligible sur les listes électorales EELV.
Quand j’ai su qu’elle allait se présenter, je me suis dit dans quel guêpier, elle va se retrouver ?
Président de l’Aset 93, Andréa Caizzi L’expérience roumaine l’a rendue « très hésitante ». Mais après concertations avec ses camarades de lutte, elle a vu dans cette opportunité « un moyen de porter plus loin ses combats. »
« Quand j’ai su qu’elle allait se présenter, je me suis dit, dans quel guêpier, elle va se retrouver ?, raconte le président de l’Aset 93, Andréa Caizzi. J’ai pensé que c’était une opération risquée. Le monde politique est un monde dur, où les tactiques priment en général ». Or, la candidate en a déjà fait l’amère expérience, lorsqu’elle a voulu répondre aux encouragements de ceux qui l’appelaient à investir une liste EELV. « Je me suis confrontée aux calculs cyniques des partis et à la remise en cause de mon intégrité, de ma légitimité, à la réduction "à une image de diversité interchangeable" », peste Anina Ciuciu. « J’ai vite compris que ma place n’était pas là. J’ai donc créer une liste indépendante « Notre Avenir » car je ne voulais pas décevoir tous ceux qui avec moi avaient nourri l’espoir de voir émerger une politique vraiment différente. »
Andréa Caizzi est convaincue qu’elle a l’étoffe « d’une grande sénatrice ». « Mais il ne faut pas lui demander l’impossible, prévient-il. Elle ne peut pas, toute seule, modifier un sénat dont la moyenne d’âge atteint les 64 ans. » Et composé majoritairement d’hommes faudrait-il ajouter.
Pas de parité au Sénat
Au total, 1074 hommes et 897 femmes briguent les 170 sièges soumis au renouvellement cette année sur les 348 que compte le Palais du Luxembourg. Le Sénat est en effet renouvelé par moitié tous les trois ans. Et malgré les règles strictes de la parité, les sénatrices sont toujours en infériorité numérique, elles étaient 87 à siéger lors du dernier renouvellement sénatorial de 2014. Et cela ne va pas en s'arrangeant puisqu'en Mayenne, le bulletin du candidat EELV pour les sénatoriales, Claude Gourvil, a été invalidé pour avoir désigné sa suppléante par le féminin « suppléante ». Or, le code électoral n’emploie que le masculin.
> A lire sur Terriennes : Elections au Sénat 2017 - de l'impossibilité de féminiser les bulletins de vote en FrancePour lui, elle est capable « d’accomplir de grands exploits grâce à ses compétences et sa connaissance du terrain, mais avec les déceptions qui vont avec : des rapports qui resteront dans un tiroir, des questions au gouvernement sans suite mais il en restera un travail de mise à l’agenda de thématiques importantes et sous un angle nouveau. »
Education, violences policières et Etat d'urgence
Parmi ces thématiques, l’éducation figure au premier rang de ses priorités. Anina a conscience de la chance qu’elle a eue en croisant le chemin de Jacqueline de La Fontaine. « Elle nous a tendu une main pour nous relever et nous aider à franchir tous nos obstacles administratifs. Ce qui est extraordinaire, reconnaît-elle. Mais ça ne devrait pas dépendre de la chance, c’est le rôle de nos institutions de garantir l’accès à l’école pour tous ».
©TV5monde/Lynda ZeroukEn ce sens, elle avait également interpellé Emmanuel Macron lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle. « Nous avons fait des propositions pour faciliter l’accès à l’école des enfants qui vivent dans les bidonvilles, dans les squats et hôtels sociaux et Macron s’est engagé publiquement à rencontrer ses jeunes. »
©TV5monde/Lynda ZeroukAutre terrain de lutte : les violences policières et la pérennisation de l’Etat d’urgence. La Seine-Saint-Denis étant, selon elle, « l’un des départements dans lequel a été pris le plus de mesures sur la base de l’Etat d’urgence mais en bafouant les droits des citoyens, puisque très peu de suites ont été données en réalité sur ce motif. »
©TV5monde/Lynda Zerouk
Je suis extrêmement fière d’être française et roumaine. Je ne serai pas la sénatrice rom ou des Roms, ma vision, mes valeurs, mes combats sont beaucoup plus larges
Anina Ciuciu
Si elle est élue, Anina Ciuciu sera la première Française rom à siéger au Sénat. Mais elle ne veut surtout pas qu’on la réduise à une identité. « Il se trouve effectivement que je suis Rom et j’ai toujours décidé de le porter en fierté », affirme-t-elle.
« Ma mère se cachait du regard des professeurs et des camarades à l’école, parce qu’elle ne voulait pas nous faire honte, poursuit-elle avec une émotion encore vive. C’est extrêmement blessant pour un enfant. C’est pour ça que j’ai toujours décidé d’affirmer mon appartenance à la communauté. Dans le même temps, je suis extrêmement fière d’être française et roumaine. Je ne serai pas la sénatrice rom ou des Roms, ma vision, mes valeurs, mes combats sont beaucoup plus larges. »
« Anina, c’est la possibilité de réussir sans compromis, sans rien renier de ses origines, conclut le président de l’Aset 93. Et je pense inimaginable qu’elle se coupe du terrain et de ses racines à la fois populaire et militante. »

Suivez Lynda Zerouk sur Twitter : @lylyzerouk

http://information.tv5monde.com/terriennes/anina-ciuciu-premiere-femme-rom-francaise-elue-au-senat-192404

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Deux hôtesses de l’air d'Aeroflot refusent de se soumettre aux diktats esthétiques. Et gagnent,femmes,feminisme,sexisme

22 Septembre 2017, 02:54am

Publié par hugo

 Deux hôtesses de l’air d'Aeroflot refusent de se soumettre aux diktats esthétiques. Et gagnent
 
Evgenia et Irina ont été sanctionnées en raison de leur physique. Naturellement, leur mérite professionnel n’a pas été pris en compte : les 26 années d’expérience pour Irina, la gestion d’un certain nombre de situations d’urgence (réacteur en feu, vols interrompus) pour Evgenia.
Photo publiée sur Facebook projet W : https://www.facebook.com/popova.alyona/posts/1524616267558908
Trop grosses, trop vieilles, trop moches : c’est ainsi que la première compagnie nationale russe a classifié en interne des centaines de ses hôtesses de l’air. Les collaboratrices blacklistées ont vu leurs conditions de travail se dégrader. Deux d’entre elles ont décidé de lutter contre l’injustice et les humiliations et ont finalement obtenu une victoire. Partielle, certes, mais une victoire tout de même.
20 sep 2017
Mise à jour 20.09.2017 à 09:41 par
Alexandra Domenech
dans
Accueil
Terriennes
Beauté, normes, sacrifices
Femmes en lutte pour leur travail
Dans une interview auprès de l’association russe Projet W (« Réseau d’entraide pour les femmes »), Irina Ierusalimskaya et Evgenia Magurina témoignent : durant l'été 2016, sous le prétexte d’un changement d’uniformes, les hôtesses de l’air d’Aeroflot ont été mesurées, photographiées (portrait en pied et gros plan du visage) et pour certaines, pesées. "Depuis 2009, la taille de mes vêtements n’a pas bougé, et cela n'a jamais influencé quoi que ce soit. Puis tout à coup, le 7 novembre 2016, la responsable du département me signale qu’un supplément au taux de cotisation personnelle, et c'est l'une des composantes du salaire, sera déduit de mon revenu parce que je ne satisfais pas aux exigences requises pour les membres des équipages de cabine." raconte Irina Ierusalimskaya.
« Il y a une liste des discriminées : d’abord celles qui arrivent bientôt à la retraite. En deuxième, celles qui portent du 44. Et en troisième celles qui ne parviennent pas à satisfaire lors de la séance photo. Notre direction a défini ses propres critères de beauté et si vous n’y correspondez pas, vous vous retrouvez sur la liste. » renchérit Evgenia Magurina
A la suite de quoi, 600 collaboratrices environ, en comptant la filiale à Kaliningrad, ont fait l’objet de listes confidentielles. Elles ont fini par remonter à la surface. Baptisées par le personnel touché « VGM » (« CTC » en russe), abréviation pour «Vieilles, Grosses, Moches», ces listes recensent les employées dont la taille dépasse le 48 (42 en taille européenne), qui ont plus 40 ans et dont le physique est jugé inesthétique par la direction.
Une opération de sélection déguisée
Les militantes du Projet W qui soutiennent Irina et Evgenia, rapportent des mentions faites à la main dans ces listes, telles qu’un visage disgracieux, un poids ou un maquillage non conforme.
Après la « séance photo », les collaboratrices fichées ont été placées sur des vols domestiques. Or, avec des trajets courts, il est difficile d’atteindre les 600 heures requises pour être correctement rémunérée. Les hôtesses de l’air concernées ont vu leur santé et leur vie privée se dégrader, à force de faire un grand nombre de vols internes, souvent la nuit et tôt le matin. Des diminutions directes de rémunération ont aussi été appliquées.
Révoltées, deux hôtesses de l’air, Irina Ierusalimskaya et Evgenia Magurina, ont écrit aux pouvoirs publics, et même directement à Vladimir Poutine. Pas de réponse. Leur refus de passer sous silence les injustices leur a coûté des humiliations publiques, et au travail : par exemple, Aeroflot a mené une campagne médiatique offensive, avec des titres tels que « La grosse hôtesse de l’air » tandis que le 8 mars 2017, journée internationale des droits des femmes, très importante (et fériée) en Russie, Irina n'a pas eu le droit d’offrir des fleurs aux passagères de son vol - une tradition très ancrée depuis 1917.
Une bataille judiciaire de longue haleine
Malgré la pression, Irina et Evgenia ont porté plainte contre Aeroflot et ont été déboutées en première instance en avril 2017. Mais, fortes du soutien du public sur les réseaux sociaux (et de la pétition sur change.org qui a franchi le cap des 50 000 signatures), elles ont fait appel. Le 6 septembre 2017, le jugement leur a donné raison : les exigences de taille sont illégales et ne pourront plus être appliquées au sein de la compagnie. Irina et Evgenia seront dédommagées pour préjudice moral (à hauteur de 5 000 roubles : 73 euros) et suite à la baisse de salaires qu’elles ont subie. En revanche, le tribunal municipal de Moscou n’a pas reconnu l’existence d’une discrimination…
Les hommes qui portent du 54 (48 en taille européenne) ne gênent pas le passage, eux : est-ce qu’il y a deux passages dans l’avion, l’un pour les hommes et l’autre pour les femmes ?
Irina Ierusalimskaya
Selon Aeroflot, les normes physiques pour le personnel de bord sont nécessaires afin de ne pas gêner le passage, réaliser facilement la consigne en cas d’évacuation et limiter les coûts supplémentaires dûs au « surpoids » de l’avion … Indignée, Irina soulignait la nature discriminatoire de ce règlement : « Les hommes qui portent du 54 (48 en taille européenne) ne gênent pas le passage, eux : est-ce qu’il y a deux passages dans l’avion, l’un pour les hommes et l’autre pour les femmes ? »
D’après les hôtesses de l’air et le syndicat, il s’agit d’une nouvelle « politique d’image » d’Aeroflot, menée en particulier auprès de la clientèle plus aisée des vols internationaux. Ce qui explique la relégation du personnel « non conforme » sur les vols domestiques. La tyrannie du physique semble propulsée par le Directeur Général d’Aeroflot Vitaly Savelyev, qui avait aussi voulu obliger les hôtesses de l’air à passer toutes au blond. Heureusement sans succès.
 
Le DG d’Aeroflot (sur la photo) s’est déjà vanté dans une interview de contrôler les corps des hôtesses de l’air : « J’ai demandé de ne plus produire d’uniformes de taille supérieure à 48 (42 en taille européenne) : résultat, plusieurs employées ont perdu du poids. »
Photo publiée sur Facebook Projet W : https://www.facebook.com/popova.alyona/posts/1524616267558908
Dans une annonce d’embauche, on ne demande jamais à un homme d’avoir un physique de mannequin. D’où la croyance que la femme doit d’abord être belle, et un homme – professionnel. Et cela dans un pays où 79% des femmes travaillent
Projet W
Les militantes du Projet W racontent à Terriennes que la discrimination des hôtesses de l’air d’Aeroflot reflète la manière dont la femme est perçue dans la société russe hyper-normative, « en tant que corps ou marchandise à vendre au client ». « Dans une annonce d’embauche, on ne demande jamais à un homme d’avoir un physique de mannequin, mais c’est souvent demandé aux femmes. D’où la croyance que la femme doit d’abord être belle, et un homme – professionnel. Et cela dans un pays où 79% des femmes travaillent ».
La victoire (même partielle) d’Irina et d’Evgenia, médiatisée sur les réseaux sociaux, est importante : « c’est un signal pour la société qu’une femme n’est pas un bonbon dans un joli emballage, mais qu’elle est égale à l’homme ».
Le sexisme dans les compagnies aériennes, à l’image des pays qu’elles incarnent
L’affaire Aeroflot n’est pas sans rappeler l’objectivisation des femmes au sein d’autres compagnies. Les hôtesses de l’air de Qatar Airways n’ont acquis le droit de tomber enceintes et de se marier qu’en 2015. Aujourd’hui, cette compagnie rivalise pour la moyenne d’âge de son personnel de bord avec notamment Thai Airways et Singapore Airlines (et ses « Singapore Girls »). En juillet 2017, le DG de Qatar Airways s’est moqué des compagnies américaines où les clients sont « servis par des grands-mères ». Air India, Thai Airways, Malaysia Airlines, parmi d’autres, ont voulu contrôler le poids de leurs hôtesses de l’air.
Sans oublier aussi les campagnes publicitaires qui nourrissent des stéréotypes sexistes : cela va de l’image de l’hôtesse hypersexualisée dans Safety in Paradise d’Air New Zeland (ou dans la publicité pour le site Kazakh « Chocotravel »), à la vidéo de démonstration de sécurité d’Air France, certes, « deuxième degré », mais qui joue néanmoins sur le cliché de l’hôtesse de l’air jeune et jolie …
Russie
hôtesses de l'air
normes de beauté
justice
droit du travail
Alexandra Domenech
Mise à jour 20.09.2017 à 09:41
 
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 http://information.tv5monde.com/terriennes/deux-hotesses-de-l-air-d-aeroflot-refusent-de-se-soumettre-aux-diktats-esthetiques-et

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Elections au Sénat : de l'impossibilité de féminiser les bulletins de vote en France,femmes,feminisme

22 Septembre 2017, 02:53am

Publié par hugo

Elections au Sénat : de l'impossibilité de féminiser les bulletins de vote en France
 
Des bulletins de vote jugés invalides par la commission de propagande du département de la Mayenne parce qu'ils mentionnaient le terme suppléante, alors que seul suppléant est conforme au code électoral.
Crédit AP Photo/Francois Mori
25% de femmes au Sénat français. Le scrutin du 24 septembre 2017 ne devrait guère changer la donne. Désolante perspective quand on voit la difficulté, déjà, de féminiser ne serait-ce que le bulletin de vote. En Mayenne, un candidat s'est vu interdire d'écrire suppléante sur ses bulletins, car le code électoral ne le prévoit pas. Encore.
20 sep 2017
Mise à jour 20.09.2017 à 09:07 par
Isabelle Mourgere
avec AFP
dans
Accueil
Terriennes
Parité et politique
Les mots de la Francophonie ont-ils un sexe ?
C’est ce qu’on appelle un tandem. Phénomène de plus en plus courant dans la vie électorale et pour cause, puisque c’est la loi de la parité qui l’instaure. Une candidate, un candidat. Ou l’inverse. Le cas qui attire notre attention est un binôme écologiste en lice dans le département de la Mayenne (ouest de la France). Il est composé de Claude Gourvil et de Sophie Leterrier.
Dix jours avant la tenue du scrutin, quelle ne fut pas la surprise dudit candidat en voyant ses bulletins déclarés invalides par la commission de propagande électorale locale. Raison invoquée ? Il est inscrit sur ces bulletins le terme de suppléante. Or jusqu’à aujourd’hui, le code électoral n’accepte que les termes de suppléant ou remplaçant, mais non leur féminin.
Pas de suppléante selon l'article 155
La commission justifie sa décision par les dispositions de l’article 155 du code électoral : « Lorsque les élections ont lieu au scrutin majoritaire, les bulletins de vote doivent […] comporter, à la suite du nom du candidat, le nom de la personne appelée à remplacer le candidat élu […] précédé ou suivi de l’une des mentions suivantes : "remplaçant" ou "suppléant". » Il n’est pas indiqué "remplaçante" ou "suppléante" ».
En Mayenne la com° électorale maintient sa position : on ne peut pas écrire suppléante sur un bulletin #senatoriales https://t.co/pgEXp69E4T
— Public Sénat (@publicsenat) 14 septembre 2017
« Ce n'est pas une décision misogyne. C'est juste une ultra-précaution juridique qui n'a pas beaucoup de fondement », explique à l'AFP Claude Gourvil.
Une interprétation très stricte, sans doute étriquée et ridiculeClaude GourvilLa décision de la commission de propagande est « basée sur une interprétation très stricte, sans doute étriquée et ridicule, du code électoral au vu de l'évolution de la société », souligne-t-il. « La commission vérifie la validité des documents de campagne par rapport à la législation. Si on n’est pas dans les clous, la commission ne prend pas en compte l’envoi des documents électoraux. Et il y a un risque d’invalidation ensuite », raconte à publicsenat.fr le candidat EELV, qui n’en revient toujours pas.
Le progrès ou l'invisibilisation en marche en Mayenne : pas de suppléante, que des suppléants https://t.co/c9SaiRYVII
— Georgette Sand (@Georgette_Sand) 14 septembre 2017
Illustration de la femme comme figure de l'Autre (coucou Simone), en #Mayenne, où on refuse d'inscrire "suppléantE" https://t.co/8hx0a2ox6d
— Angeline Montoya (@angelinemontoya) 16 septembre 2017
Petite précision tout de même : la commission en question est composée de trois membres titulaires nommés par le préfet. Parmi ces trois membres, en Mayenne, deux sont …des femmes. Il s’agit de la vice-présidente du tribunal de Laval et de la secrétaire générale de la préfecture de la Mayenne - on voit là que la féminisation ne pose pas probème...
« Le rôle de la commission, c'est que les bulletins n'influencent pas les votes. La question s'est posée de la féminisation. Est-ce qu'un nom féminisé influence le vote? Il y a eu discussion sur le sujet et la décision a été de respecter strictement le code électoral », déclare à l'AFP Anthony Boukoucha, directeur de cabinet du préfet. « C'est le souci d'égalité qui l'a emporté. Si on féminise, on féminise toutes les fonctions qui peuvent l'être. En l’occurrence ce n'était pas homogène », ajoute le fonctionnaire.
Le candidat écologiste a indiqué qu'il se plierait « à la décision de la commission même si on trouve ça complètement anachronique ».
En #Mayenne la préfecture se ridiculise en maintenant sa décision d'interdire "suppléante" et "remplaçante".https://t.co/DBtmha9tZD
— Michel Magniez (@MichelMagniez) 14 septembre 2017
Décision sexiste selon Europe Écologie Les Verts
Du côté d’Europe Écologie Les Verts, on ne décolère pas. Le parti conteste cette décision à plusieurs titres : « lors des élections législatives de juin 2017, des bulletins comportant la mention suppléante ont été validés. Que s’est-il passé durant l’été pour que cette mention ne soit plus acceptée ? », peut-on lire sur le communiqué publié par le parti.
Le parti écologiste dénonce aussi et surtout le caractère sexiste de la décision : refuser de décliner les mentions « candidate » et « suppléante » sur des documents électoraux contribue à invisibiliser les femmes.
Gag, dans l'arrêté de création de la commission électorale #sénatoriale2017 en #Mayenne. Bé alors @Prefet53 "suppléante", ça existe ou pas ? pic.twitter.com/gbHPtuIr00
— Maël Rannou (@MaelRannou) 12 septembre 2017
Le sénateur écologiste de Paris Jean Desessard a quant à lui demandé au ministère de l'Intérieur de revenir sur cette décision. « Au 21ème siècle, à l’heure où la parité est enfin devenue une priorité pour le législateur, il (...) paraît inconcevable de ne pas, en toute logique, féminiser les bulletins de vote des candidates et des candidats », estime-t-il dans un communiqué.
« Dans cette lecture du droit, la féminisation d'un mot s'assimile donc à un détournement de la règle, à connotation idéologique. Nous ne sommes pourtant plus en 1960... », commente un confrère dans Marianne.
Dans le même article, on apprend que la commission était ouverte à l'idée de revenir sur sa décision. « Si Claude Gourvil l'avait souhaité, elle l'aurait sans doute fait, indique Anthony Boukoucha. Mais il fallait pour cela obtenir l'aval de l'ensemble des autres candidats. »
Un code électoral dépassé
Interrogé par La Croix, Romain Rambaud, spécialiste du droit électoral, juge « extrêmement rigide l’interprétation donnée de l’article R 155. La version actuelle du code électoral date des années 1960 et reprend d’anciens textes, ce n’est donc pas étonnant que l’on n’y trouve pas de termes féminisés ». Et d’ajouter « Si l’on prend le guide des élections départementales de 2015 où se présentaient des binômes homme/femme, le terme "remplaçante" est utilisé sur le modèle de bulletin proposé en annexe ».
Il est aussi rappelé que « depuis les années 1980, la féminisation des fonctions a fait l’objet de nombreux textes. Sous les gouvernements Fabius puis Jospin, des circulaires ont ainsi prescrit la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre. »
Pour Christine Bard, historienne, spécialiste de l’histoire des femmes et du féminisme, également interrogée dans La Croix, la décision prise en Mayenne témoigne de l’existence « d’une opposition très composite à ces changements qui y voit une pensée unique, politiquement correcte, imposée par l’état. Elle est aussi révélatrice d’un blocage pluriséculaire qui date du XVIIe siècle, moment où la langue française se fige dans un masculin qui l’emporte sur le féminin. »
Dans un sénat où près 75% des élus sont des hommes, peu de chance encore que le féminin l’emporte sur le masculin.

http://information.tv5monde.com/terriennes/elections-au-senat-de-l-impossibilite-de-feminiser-les-bulletins-de-vote-en-france-192366

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Sauvons la Bibliothèque Marguerite Durand !,femmes,feminisme,paris,

21 Septembre 2017, 12:06pm

Publié par hugo

21 septembre 2017

CultureSauvons la Bibliothèque Marguerite Durand !

En 1932, Marguerite Durand, journaliste féministe, fait don, à la ville de Paris, d’un fond d’archives. Depuis 1989, la bibliothèque Marguerite Durand (BMD) spécialisée dans l’histoire des femmes, du féminisme et du genre se trouve dans la médiathèque Jean-Pierre Melville, dans le 13ème arrondissement de Paris. La BMD recèle environ 60 000 documents, 5 000 lettres et manuscrits, et plus d’un millier de périodiques. Elle attire des thésard.e.s, des sociologues et des historien.ne.s et des passionné.e.s. Associations et syndicats estiment qu’elle est aujourd’hui menacée par un projet de relocalisation qui modifierait profondément son fonctionnement.

La Mairie a décidé que la BMD sera hébergée, à partir de juin 2018, par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), dans le 4e arrondissement. Cette décision a été prise sans concertation avec le personnel et les partenaires sociaux.

La BHVP n’a pas suffisamment de place pour accueillir la collection de la BMD. Celle ci sera donc stockée en banlieue. Celles/ceux qui souhaiteront la consulter devront en faire la demande au moins 2 jours avant. Devenue plus difficilement accessible, le risque est que le public se désintéresse du fond d’archives et qu’à terme la bibliothèque ferme.

 

Mobilisé·e·s contre la disparition de la BMD

L’Association Archives du Féminisme a publié une pétition « Pour un projet ambitieux de bibliothèque d’histoire des femmes et du féminisme à Paris », dénonçant le projet de déménagement des archives par la ville de Paris.

« Le fonctionnement de la bibliothèque changera complètement. On voit bien que la Mairie de Paris va nous dire : ‘Mais non, vous ne comprenez pas, la bibliothèque ne va pas fermer.’ Mais on est face à énormément de mauvaise foi et à un déni de l’impact négatif du projet » affirme Christine Bard, présidente de l’Association des Archives du Féminisme, historienne et professeure à l’université d’Angers. « Paris maltraite cette bibliothèque depuis des années sans réaliser que c’est un trésor et qu’il faut le protéger et lui donner des moyens. C’est un lieu de recherche absolument essentiel, avec des fonds magnifiques » souligne Christine Bard  qui ajoute :  » les économies de fonctionnement réalisées avec le déménagement seront dérisoires « .

La mairie de Paris prévoit de réunir les trois fonds dédiés au féminisme, celui de la BMD, celui du fond Marie-Louise Bouglé et celui de la bibliothèque George-Sand. Cela permettra ainsi de pérenniser une équipe de spécialistes du féminisme, un.e  conservatrice/conservateur unique, et de continuer à dédier un budget spécifique à la bibliothèque Marguerite-Durand.

Seule bibliothèque publique en France exclusivement consacrée à l’histoire des femmes, la BMD ne doit ni devenir invisible ni disparaître !

 

Mailys Ardit 50-50 Magazine

 

Un collectif de soutien « Sauvons la BMD ! » s’est constitué vous pouvez :

– vous abonner au compte Twitter @CollectifBMD

– vous abonner à la page Facebook

– vous abonner sur instagram

– participer le 18 novembre à un rassemblement feministe devant la BMD

– Écrire à Anne Hidalgo : anne.hidalgo@paris.fr ; à adresser aussi à la cheffe du Bureau du courrier de la maire : sylvie.clavier@paris.fr  – Bruno Julliard : bruno.julliard@paris.fr – Hôtel de Ville de Paris – Place de l’Hôtel de Ville – 75196 Paris cedex 04

Contact par mail : collectif.sauvonslaBMD@gmail.com

http://www.50-50magazine.fr/2017/09/21/sauvons-la-bibliotheque-marguerite-durand/

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Sandrine Goldschmidt : « c’est plus dur pour les femmes de faire des films »,femmes,feminisme,

21 Septembre 2017, 12:05pm

Publié par hugo

 20 septembre 2017
CinémaSandrine Goldschmidt : « c’est plus dur pour les femmes de faire des films »
Femmes en résistance, festival féministe de documentaires a 15 ans. Cette année la thématique est « résistance à la modestie ». Il aura lieu à Arcueil, espace municipal Jean Vilar, les 30 septembre et 1er octobre prochain. Sandrine Goldschmidt, organisatrice du festival, militante féministe, revient sur les origines de ce festival et présente la 15éme édition.
Comment le festival est-il né ? Est-ce que la réalisation au féminin évolue ?
Le festival est né, il y a 15 ans, d’une équipe de femmes, qui souhaitait un festival dont le cœur de cible serait féministe et politique et qui présenterait des documentaires. Il y avait Cineffable (festival lesbien et féministe de Paris), il y a avait le festival de films de femmes de Créteil, mais il n’y avait pas de festival tel que Femmes en résistance. L’objectif est aussi de proposer un espace réservé à des films de femmes, car c’est plus dur pour les femmes de faire des films et en particulier d’avoir accès à des financements. C’est également plus dur d’être distribuées. Le festival est un espace où l’on présente des films qui ne seraient pas forcément montrés ailleurs, bien qu’ils le devraient ! Ce sont aussi des films de qualité : nous sommes exigeantes sur la forme.
Il est difficile de dire si en 15 ans la réalisation « au féminin » a changé car beaucoup de choses ont évolué : les supports notamment. Beaucoup de femmes, partout dans le monde, font des films et partout dans le monde, elles ont du mal à avoir accès aux canaux de distribution et aux financements.
Je pense que le féminisme a changé en 15 ans. Il y a des choses qui sont un peu plus visibles, un peu plus médiatique, mais je ne pense pas que ce soit plus facile de faire un film.
Quels sont les objectifs du festival ? Quel est le thème du festival de cette année, qu’avez-vous souhaité mettre en lumière ?
Depuis 15 ans, les objectifs du festival sont de passer un temps de convivialité où l’on montre des films faits par des femmes en résistance. Ces films sont différents de ce que l’on voit à la TV, car ils montrent des femmes résistantes et non en train de subir. Nous constatons que, quelle que soit la teneur des difficultés, les femmes se battent, résistent, créent. Cela n’est pas suffisamment mis en valeur et nous voulons rattraper ce manque.
Le thème cette année est : « Résistance à la modestie « . Pourquoi ? Beaucoup de thèmes féministes « classiques » ont déjà été passés en revue : femmes en résistance à l’enfermement, à l’invisibilité, au silence, à l’obscurantisme, à la guerre etc. C’était un peu un clin d’oeil pour dire aussi : nous avons montré tellement de femmes, en 15 ans, qui font tellement de choses formidables. On se rend compte souvent qu’elles sont astreintes à la modestie, qu’elles ne doivent pas faire trop de vagues. On les oublie alors trop facilement. Nous nous sommes dit « ça suffit d’être modestes ! Montrons les faisant des choses formidables et amusons nous un petit peu aussi !! »
Qu’apportent pour vous les documentaires à la lutte pour les droits des femmes ?
Globalement il faut moins d’argent pour faire un film documentaire qu’une fiction. C’est donc le format le plus accessible pour les femmes pour rendre compte de ce qu’elles vivent.
Le documentaire permet vraiment aux personnes concernées de pouvoir s’exprimer. Le documentaire est subjectif, ce qui compte est le point de vue de la personne derrière la caméra. C’est ce qui différencie le documentaire du reportage, qui n’est pas censé prendre parti et montrer tous les points de vues, mais si l’objectivité n’existe pas.
Dans le documentaire, il y a un engagement qui est revendiqué.
En quoi est-ce important de présenter des films internationaux ?
Pour nous, il est indispensable que le festival soit le plus international possible. Nous souhaitons montrer des femmes en résistance à travers le monde, montrer qu’il y a partout des femmes, quel que soit leur degré de liberté, leur accessibilité au financement, qui s’emparent de la caméra et qui font des choses formidables, que ce soit en Chine, en Inde, au Mexique, en Colombie, en Afrique etc.
Cette année, nous présentons un film sur une jeune lesbienne camerounaise, un film qui se déroule au Burkina Faso. Nous proposons également un film sur les femmes rurales en mouvement du Nordeste brésilien. Un film où les femmes qui racontent leurs luttes au sein de ce mouvement nous ont vraiment enthousiasmées …
Contrairement à la TV, nous ne voulons pas seulement donner à voir des femmes qui subissent les horreurs du monde. Bien sûr, il y a des films qui sont parfois très durs, mais on sent souvent à travers les films une force et un enthousiasme dans la lutte collective, qui sont communicatifs.
Voulez vous parler d’un film en particulier ?
La programmation du festival est très riche, c’est difficile de choisir. Le samedi soir, nous allons présenter en première française, Et si le ciel était vide de Thissa D’Avila Bensalah qui est un film qui nous a vraiment enthousiasmées. Le sujet est difficile. Il s’agit des violences patriarcales et psychiatriques et le lien entre ces deux types de violences dans l’institution. C’est un film profondément féministe et enthousiasmant. C’est un très beau film et j’espère que beaucoup de monde viendra.
Propos recueillis par Mailys Ardit 50-50 magazine


http://www.50-50magazine.fr/2017/09/20/sandrine-goldschmidt-cest-plus-dur-pour-les-femmes-de-faire-des-films/

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Sexisme en cuisine: pourquoi on devrait être “faiministes”,femmes,sexisme

21 Septembre 2017, 11:47am

Publié par hugo

 Sexisme en cuisine: pourquoi on devrait être “faiministes”
Publié le 18 septembre 2017 à 6:01
Dans son essai Faiminisme, quand le sexisme passe à table, la journaliste Nora Bouazzouni nous sert une alléchante réflexion sur les rapports entre féminisme et nourriture. Vous ne regarderez plus jamais votre assiette de la même manière.
 
DR
Du moment où l’on sème les graines dans les champs à celui où l’on porte la fourchette à la bouche en passant par celui où l’on fait baver notre réseau Instagram sur nos photos culinaires, une foule de stéréotypes de genre s’amasse dans nos assiettes. Nora Bouazzouni décortique ces clichés dans un court essai à l’écriture incisive intitulé Faiminisme, quand le sexisme passe à table (Éd. Nouriturfu) dont voici un avant-goût: “Quel rapport entre le patriarcat et une entrecôte? Où se cachent les cheffes? L’agriculture est-elle une affaire de mecs? Avec ce livre, nous tentons d’expliquer par le menu comment nourriture, sexe et genre féminin demeurent intimement liés, et comment l’alimentation a toujours permis d’asservir les femmes.”
Des chiffres et des clichés pour commencer: dans les couples hétérosexuels, les femmes passent près d’une heure par jour aux fourneaux, soit quatre fois plus de temps que leur conjoint, alors même qu’elles peinent à s’imposer dans le milieu très machiste de la gastronomie (en France, 94% des chef.fe.s sont des hommes!), et ce pour des raisons parfois étranges. Un grand chef japonais déclarait en effet qu’“à cause de leurs règles, le goût des femmes est fluctuant; c’est la raison pour laquelle elles ne peuvent pas être maîtres sushis”. Mais il faut remonter au Paléolithique, à l’époque des chasseurs-cueilleuses (car ce sont bien les hommes qui chassent et les femmes qui cueillent les fruits dans les arbres, chaque chose à sa place), pour comprendre les origines de ce sexisme alimentaire. Par exemple, nos ancêtres associent très vite viande et testostérone, et ça dure depuis si longtemps qu’on tient là l’explication de la différence de la taille moyenne des femmes et des hommes (qui n’a rien de génétique à l’origine!).
“La bouffe, c’est la vie, littéralement.”
Aujourd’hui encore, les femmes sont donc gentiment invitées à privilégier la salade au steak-frites, un menu incompatible avec le corps de rêve qu’elles sont censées entretenir. Une tyrannie de la minceur qu’Instagram contribue à perpétuer à travers ses innombrables mises en scène de plats et de corps sains. Nora Bouazzouni nous encourage quant à elle à laisser libre cours à nos penchants gastronomiques: “La bouffe, c’est la vie, littéralement. Un gagne-pain, un plaisir, un doudou, un héritage, une nécessité. Notre point commun à toutes et à tous. Les hommes en ont fait une arme, mais la guerre n’est pas terminée. Soyons faiministes!” Interview.
Ta définition du féminisme?
L’égalité entre les hommes et les femmes, tout simplement. Il n’y a pas à avoir peur de ce mot. Ça ne veut pas dire renverser le patriarcat pour imposer le matriarcat, qui n’a d’ailleurs jamais existé.
Ta pire expérience de sexisme alimentaire?
Quand j’étais petite et que la boulangère m’a dit: “Si tu manges des croissants, c’est dix secondes dans la bouche, dix ans dans les cuisses.” Ou quand je suis au restaurant et que je commande du vin rouge et mon mec du rosé, et qu’on me sert le rosé à moi et le vin rouge à mon mec. Ce qui m’énerve aussi, c’est quand on donne systématiquement la carte des vins à l’homme, comme si génétiquement, les hommes s’y connaissaient mieux en vin.
Un exemple de plat considéré comme typiquement féminin?
La salade (avec du jus de citron), le poisson blanc (sans sauce), la viande blanche et maigre, du blanc d’oeuf (attention, le jaune, c’est gras), et pas de dessert ou alors à la limite une petite salade de fruits. Les femmes sont censées manger des animaux qui ne sont pas menaçants, où on ne voit pas le sang. Elles doivent manger des petites portions (une femme qui se ressert, c’est une gloutonne, elle veut prendre la place de l’homme, manger comme lui). Pour la boisson, c’est pareil: une femme qui boit beaucoup ou qui a une bonne descente, c’est le bon pote de la bande (“Dis donc pour une femme, tu tiens bien l’alcool!”).
Un exemple de plat considéré comme typiquement masculin?
Un steak-frites, ou en tout cas un plat sans créativité, brut et brutal, avec du sang. Des choses basiques, comme dans le sketch de Florence Foresti, “d’la viande et des patates”.
À quoi ressemble ton assiette?
Je ne suis pas végétarienne, même si je mange beaucoup végétarien. Les seuls moments où j’en sors, c’est au resto (du poisson, des fruits de mer). J’ai arrêté de manger de la viande rouge vers 14 ans, au moment de la vache folle. C’est complètement anthropomorphique: je vois moins les points communs entre une langoustine et moi, qu’entre une vache et moi. Mais j’ai de plus en plus conscience que ce que je mange, c’est un animal mort, même si ça n’excuse rien. Une mort n’est jamais éthique.
Pourquoi associer féminisme et végétarisme?
Certaines personnes rapprochent la cruauté, la violence et les maltraitances faites aux femmes à celles faites sur les animaux. La culture visuelle -le cinéma, la pub- morcelle le corps des femmes (à travers le “male gaze”, en se focalisant sur les fesses, les jambes, les cuisses, les seins…), tout comme le boucher découpe le corps des animaux. Il y a cette tendance à nier le tout d’un individu, femme ou animal, pour mieux asseoir sa domination et mieux la justifier.
Dans ton livre, tu parles d’écoféminisme et de fémivorisme. Qu’est-ce que c’est?
On peut tomber dans l’essentialisme, en disant “les femmes, c’est la nature, elles se roulent dans l’herbe, elles sentent les pétales de roses…”, mais je pense que ça ne fait que renforcer les stéréotypes. Ce que les écoféministes disent, c’est qu’on exploite la nature sans rien lui donner en retour. On la détruit comme on détruit et on exploite les femmes et leur travail. Elles prônent donc un respect de la nature et de tou.te.s. Les fémivoristes sont des femmes de la classe moyenne aisée -souvent blanche-, en couple hétérosexuel, qui décident de quitter la ville pour acheter une maison avec un potager et devenir femme au foyer de leur propre chef. Elles subviennent aux besoins de leur famille, en faisant pousser des fruits, des légumes, parfois en élevant des animaux. Mais il faut veiller à ce que les tâches soient partagées avec le conjoint, au risque de se retrouver dans une cage dorée…
En parlant du partage des tâches, pourquoi les hommes dominent-ils le milieu de la gastronomie mais rechignent à cuisiner à la maison?
C’est une question de prestige. C’est comme dans la couture: on parle toujours de grands couturiers (Karl Lagerfeld, Balmain…) et très peu des petites mains qui font tout le travail. Et puis, il y a un effet de meute: quand il y a quinze mecs et trois femmes dans une équipe, c’est dur de se faire entendre, et quand un mec fait une blague sexiste et que tout le monde rigole, c’est dur de répondre. Je ne sais pas si les hommes rechignent à faire la cuisine, mais en tout cas ils aiment bien qu’on leur donne une médaille quand ils font à manger.
Propos recueillis par Sophie Kloetzli


http://cheekmagazine.fr/societe/sexisme-cuisine-faiminisme-nora-bouazzouni/

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Comment le viol est devenu un crime en France,femmes,viol,violences,

21 Septembre 2017, 11:44am

Publié par hugo

 La vidéo du jour
Comment le viol est devenu un crime en France
Publié le 20 septembre 2017 à 11:11
Hier soir, France 3 a consacré sa soirée à l’affaire qui permit en 1980 de faire qualifier le viol de crime. À voir absolument.
 
DR
Hier soir, France 3 consacrait sa soirée à la question du viol via un téléfilm retraçant un fait divers peu connu de la jeune génération: le viol, en 1974, de deux touristes belges lesbiennes par un groupe de jeunes hommes français dans le sud. Leur parcours du combattant judiciaire pour faire qualifier leur agression en crime et non en simple délit, puis leur rencontre avec l’avocate féministe Gisèle Halimi (interprétée par Clotilde Courau) qui portera leur affaire devant la Cour d’Assises et les médias, et enfin la condamnation des agresseurs, qui assurèrent pendant tout le procès que les victimes étaient consentantes, tout est retracé dans cette fiction saisissante, intitulée sobrement Le Viol.
Encore terriblement actuelle, la question de l’invisibilité du viol, et du manque d’écoute des femmes qui en sont victimes, est abordée frontalement dans ce téléfilm, qui nous rappelle qu’il y a quarante ans encore, les violeurs étaient jugés au tribunal correctionnel, entre les voleurs de bicyclette et les auteurs d’un feu de poubelle.
À voir absolument ici en replay.


http://cheekmagazine.fr/societe/viol-gisele-halimi-france-3/

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Une jeune Saoudienne défend les droits des femmes dans son pays en ouvrant son club de cyclisme,femmes,sport

21 Septembre 2017, 11:43am

Publié par hugo

Une jeune Saoudienne défend les droits des femmes dans son pays en ouvrant son club de cyclisme
Publié le 14 septembre 2017 à 10:21
On a lu pour vous cet article du Guardian sur cette jeune Saoudienne qui a lancé son club de vélo ouvert aux femmes. Une petite révolution dans un pays où les droits des femmes, y compris en matière de cyclisme, sont encore extrêmement limités.
 
Baraah Luhaid © Spokes Hub
“Âgée de 25 ans, Baraah Luhaid a toujours aimé faire du vélo. Bien que le cyclisme ait été légalisé pour les femmes en Arabie Saoudite en 2013, il n’est autorisé que dans les parcs et sur les plages, et uniquement en présence d’un homme. Luhaid lutte pour faire bouger les femmes, ainsi que leurs droits. L’année dernière, elle a fondé Spokes Hub (Ndlr: désigne en français les rayons et le moyeu de la roue), le premier club de vélo ouvert à tous les sexes en Arabie Saoudite, et dirige à présent le seul magasin de cyclisme du royaume ouvert aux femmes. […]
Son abaya -sa longue robe noire traditionnelle- n’arrêtait pas de se coincer dans les chaînes du vélo. ‘Mais ce n’était pas le plus grand obstacle que j’ai rencontré, raconte-t-elle, ce sont les barrières culturelles.’ Souvent, les gens baissent leur fenêtre pour lui crier des insultes, et elle est régulièrement arrêtée par la police. ‘La semaine dernière, j’ai été arrêtée parce que quelqu’un s’était plaint que je l’offensais’, rit-elle. […]
Spokes Hub a récemment remporté un prix décerné aux start-ups à l’échelle du royaume saoudien […]. ‘Je lutte contre quelque chose de plus grand que ce que je croyais au début, confie Luhaid. Quand je défends le vélo pour les femmes, je défends l’indépendance des femmes.’”
Dans l’un des pays où les droits des femmes sont les plus restreints du monde -elles n’ont toujours pas le droit de conduire-, chaque combat est symbolique. Le jour où les femmes pourront faire du vélo sans être accompagnées d’un homme ni craindre de se faire insulter ou arrêter par la police, elles auront fait un petit pas de plus vers leur indépendance. La route est encore longue mais le succès remporté par Spokes Hub prouve que les mentalités ne sont pas complètement figées et que certaines femmes sont bien décidées à les bousculer.
À lire le plus rapidement possible (en anglais) sur le site du Guardian.


http://cheekmagazine.fr/societe/ce-qui-se-passe-ailleurs/baraah-luhaid-club-cyclisme-arabie-saoudite/

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