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"Je te parle comme je veux, ma cocotte" : les propos de l'ex-maire de Paimpol font un tollé , femmes feminisme , sexisme

3 Mai 2021, 00:30am

Publié par hugo

 "Je te parle comme je veux, ma cocotte" : les propos de l'ex-maire de Paimpol font un tollé
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Jean-Yves de Chaisemartin accusé de sexisme en plein conseil municipal.
Jean-Yves de Chaisemartin accusé de sexisme en plein conseil municipal.
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Vendredi 30 Avril 2021
"Lutter contre la banalisation des propos sexistes est un combat que je mènerai en tant que qu'élue, citoyenne, maman". En plein conseil municipal, la maire socialiste de Paimpol, Fanny Chappé, a fait l'objet de propos sexistes de la part de l'opposant Jean-Yves de Chaisemartin.
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"Je te parle comme je veux, ma cocotte". C'est ainsi que s'est exprimé Jean-Yves de Chaisemartin, ancien maire de Paimpol (Côtes-d'Armor), à l'adresse de l'actuelle maire de cette commune française, la socialiste Fanny Chappé. Un échange pour le moins improbable, capté en vidéo, et abondamment relayé sur les réseaux sociaux.

L'interaction pour le moins houleuse s'est déroulée lors du conseil municipal du 26 avril dernier. En plus de son "Je te parle comme je veux ma cocotte", l'élu de l'opposition Jean-Yves de Chaisemartin décoche sur le même ton à son interlocutrice : "Oui maîtresse, non maîtresse. J'ai le droit de répondre maîtresse ou tu vas encore m'empêcher de parler ?". Un certain exemple du sexisme ordinaire en politique - et une peu glorieuse rhétorique.

"On en est encore là en 2021. Être femme maire, c'est aussi vivre cela", dénonce sur les réseaux l'élue, accolant à son message un éloquent mot-clé : #sexisme. Une publication qui a suscité bon nombre de réactions. Mais pas celle du principal incriminé. "Je n'ai pas reçu d'excuses", déplore ainsi Fanny Chappé.

Tout en l'affirmant : "Lutter contre la banalisation des propos sexistes: un combat que je mènerai en tant que qu'élue, citoyenne, maman". Un combat de longue haleine s'il en est.

"Cocotte, bibiche, mémère..."

Loin de s'en excuser d'ailleurs, Jean-Yves de Chaisemartin a poursuivi son exercice oratoire sous une publication Facebook de son opposante politique. Et ce n'est pas vraiment plus fameux. "Cocotte, bibiche, mémère, pépette, poupette... sont autant de surnoms familiers qui n'ont rien d'insultant. Mais juste le niveau de désobligeance qui s'impose à une personne dénuée de légitimité, qui a besoin de se draper dans son indignité pour exister", développe avec assurance Jean-Yves de Chaisemartin. Un curieux argumentaire.

D'autant plus que si l'indignation est du côté de la maire, "l'indignité", elle, semble plutôt désigner Jean-Yves de Chaisemartin dans le cas présent. Cependant, le principal concerné persiste et signe. Sur Facebook toujours, il décoche : "Je ne suis pas insultant. Et parfaitement serein par rapport à mes sarcasmes".

"La commune de Paimpol a l'habitude des conseils municipaux animés voire houleux, des échanges par publications Facebook interposées, du tutoiement facile de l'ancien maire y compris avec les journalistes", détaille de son côté le reporter politique Sylvain Ernault. Un climat "houleux" qui banalise volontiers le sexisme.

"Je ne suis ni misogyne, ni sexiste. J'ai eu une réaction épidermique et méprisante, j'en conviens, mais lors des débats, Mme Chappé m'a coupé la parole et le micro à plusieurs reprises", détaille encore l'ancien maire Jean-Yves de Chaisemartin du côté de France 3 Régions. Avant de conclure : "Je regrette donc mes propos mais j'assume sur le fond. Personne ne sort grandi dans cette affaire". Une formulation des plus ambiguës.

SOCIÉTÉ NEWS ESSENTIELLES POLITIQUE SEXISME BUZZ RÉSEAUX SOCIAUX TWITTER


https://www.terrafemina.com/article/sexisme-les-propos-de-l-ex-maire-de-paimpol-jean-yves-de-chaisemartin-creent-un-tolle_a358083/1

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Journée internationale du jazz : ces femmes qui font swinger l'Histoire , femmes, feminisme,

1 Mai 2021, 20:08pm

Publié par hugo

 Journée internationale du jazz : ces femmes qui font swinger l'Histoire
Journée internationale du jazz : ces femmes qui font swinger l’Histoire
Journée internationale du jazz : ces femmes qui font swinger l’Histoire - © suteishi - Getty Images
 
Emma Mestriner
 Publié le vendredi 30 avril 2021 à 10h06
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L'année 2021 marque le 10e anniversaire de la Journée internationale du jazz de l’UNESCO. Depuis son adoption, chaque 30 avril, des personnes du monde entier célèbrent le jazz comme "outil universel de promotion de la paix, du dialogue, de la diversité et du respect de la dignité humaine". Et pourtant, si le jazz a joué un rôle fondamental dans la lutte contre les discriminations raciales et sociales, tout comme le milieu de la musique en général, il a stigmatisé les femmes.


Le jazz : un bastion d’hommes ?
Bien qu’on nous apprend souvent à considérer l’histoire du jazz sous le prisme masculin, (taper dans un célèbre moteur de recherche recherches "artistes jazz" est assez éloquent), dès son commencement au début du 20e siècle, les femmes ont joué un rôle important, y compris sur scène. Pendant la Seconde Guerre mondiale, en plein cœur de l'ère du swing, des groupes exclusivement féminins ont émergé comblant ainsi le vide laissé par les hommes partis en guerre.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Un des plus marquants de l’époque : l'International Sweethearts of Rhythm. Dans un article du New-York Times, Hannah Grantham musicologue au National Museum of Africain American History and Culture explique : "Ces femmes du jazz ont été des pionnières, et d'énormes promotrices de la diffusion du jazz et de sa mondialisation".

Aux femmes le chant, aux hommes les instruments
Cependant, outre ces quelques groupes de badass 100% féminins, le jazz a historiquement relégué les femmes à des rôles très spécifiques, quand elles n’étaient pas totalement oubliées. Ainsi, les orchestres de jazz toléraient qu’elles soient chanteuses ou pianistes. En effet, quand on y regarde de plus près, les grands noms féminins qui ont marqué l’Histoire du jazz (Nina Simone, Mary Lou Williams, Sarah Vaughan, Lil Hardin Armstrong, Alice Coltrane , Etta James, Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Peggy Lee, etc) sont connues pour leurs voix talentueuses ou excellent dans des instruments qu’on considérait  "faits pour les femmes" (le piano, par exemple). Et c’est un fait : au début du siècle, les femmes se tenaient rarement sur un pupitre de l’orchestre jazz et on ne tolérait pas qu’elle s’emparent d’un saxophone, d’une contrebasse ou - pire encore - d’une batterie !

►►► A lire aussi : Sexisme en musique: "Quand ils voient la batterie, ils me demandent où est le batteur"

Des ouvrages scientifiques dont celui de Marie Buscatto (sociologue à la Sorbonne) montrent que cette tendance historique s’est perpétrée jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, en 2018 en France, l’experte pointe que 65% des chanteuses de jazz sont des femmes et qu’elles constituent moins de 4 % des instrumentistes. Et lorsqu’elles sortent des stéréotypes de genre, elles restent marginalisée dans des instruments dits "féminins" (comme le violon ou le piano) et sont très peu voire inexistantes dans des instruments dits "masculins" (batterie, trompette, guitare électrique).

Un avis que partage Yasmina Kachouche. Selon l’enseignante et musicienne de jazz, les femmes du milieu subissent à la fois une ségrégation verticale et horizontale : "Traditionnellement les femmes sont spécialisées dans certaines activités musicales comme le chant et exclues des autres activités musicales", explique-t-elle. Beaucoup de chanteuses connues donc, et très peu d’instrumentistes femmes.

Ces femmes du jazz ont été des pionnières, et d'énormes promotrices de la diffusion du jazz et de sa mondialisation

Alors, en cette journée internationale du Jazz, les Grenades vous propose un Big band (orchestre de jazz) 100% féminin. Une liste (non-exhaustive) de femmes qui se sont imposées et qui continuent de faire swinger nos oreilles.

Chanteuse : Sibongile Khumalo  (1957-2021)
Cette journée est l’occasion de rendre hommage à l’une des grandes voix décédée en janvier 2021 : Sibongile Khumalo.

Qui est-elle ? C’est dans l’opéra, la musique traditionnelle africaine et surtout le jazz que la chanteuse sud-africaine se démarque. Elle se fait connaître en 1994, lors des célébrations nationales de l’élection de Nelson Mandela à la présidence de la république sud-africaine.

En quoi a-t-elle marqué l’histoire du jazz ? Comparée à des voix comme celles d’Ella Fitzgerald ou de Betty Carter, Sibongile Khumalo remporte 4 South African Music Awards. En 2021, elle s’éteint laissant derrière elle une oeuvre musicale majestueuse ainsi qu’un symbole politique fort.


Trompettiste : Clora Bryant (1927-2019)
Qui est-elle ? Originaire du Texas, Clora Bryant fait partie de la première génération de musiciennes bebop (un genre musical de jazz qui a émergé dans les années 40). Elle s’illustre très vite dans les clubs de Los Angeles.

En quoi a-t-elle marqué l’histoire du jazz ? Elle devient une soliste vedette de l'International Sweethearts of Rhythm : un big band 100% féminin et première formation musicale aux USA à accueillir des musiciennes sans distinction de couleur de peau. Au fil de sa carrière, Clora devient mentore de nombreux et nombreuses artistes et se produit avec de grands noms (Billie Holiday, Josephine Baker ou encore Harry James). Sa carrière et son engagement pour plus de visibilité des femmes lui vaudra le surnom de "l’aînée respectée" de la scène jazzy à Los Angeles.

Pianiste : Toshiko Akiyoshi (1929- )
Qui est-elle ? Née en Mandchourie, la pianiste et cheffe d’orchestre américano-japonaise, Toshiko Akiyoshi fait ses premiers pas au piano âgée d’à peine 6 ans. Durant son adolescence, elle entend pour la première fois du jazz : c’est le coup de foudre. Après des études aux USA au prestigieux Berklee College of Music de Boston, sa carrière décolle.

En quoi marque-t-elle l’histoire du jazz ? Dans les années 1970, elle commence à intégrer des éléments japonais dans sa musique. Une contribution unique au jazz pour laquelle elle est encore reconnue aujourd'hui. Elle est récompensée par le célèbre magazine de jazz américain Down Beat (elle est d’ailleurs la première femme à avoir été nommée à la fois "Meilleure compositrice" et "Meilleure arrangeuse" par le magazine).


Compositrice : Nadah El Shazly
Qui est-elle ? Originaire du Caire, Nadah El Shazly est depuis quelques années une étoile montante de la scène musicale égyptienne et moyen-orientale.

En quoi marque-elle l’histoire du jazz ? Elle est une des musiciennes les plus indéfinissables tant son style est original. Son premier album Ahwar (2017) est une exploration hallucinante de la musique arabe, de l’improvisation jazzy et de l’électronique. Cela lui vaut de nombreuses critiques élogieuses à l’époque de sa sortie


Violoniste : Yilian Canizares (1983 - )
Qui est-elle ? Née à la Havane (Cuba), Yilian Canizares est une musicienne qui jongle du classique au jazz. Son dernier album Erzulie (2019) est dédié à la divinité haïtienne de l’amour et la liberté. Enregistré à la Nouvelle-Orléans, ce disque lui vaut une nomination de meilleure artiste au Songlines Music Awards en 2021.

En quoi marque-t-elle l’histoire du jazz ? Sa particularité ? Elle chante et joue du violon en même temps. Son style reflète ses différentes influences. On y retrouve des touches de jazz, de classique, de musique cubaine, avec une large place laissée à l’improvisation. Le magazine Les Inrockuptibles parle d’une "orchestration jazz mêlée de percussions empruntées aux rituels yoruba."

 


Batteuse : Terri Lyne Carrington (1965 - )
Qui est-elle ? Considérée comme l’une des plus illustres batteuses de jazz contemporain, Terri Lyne Carrington mène une carrière musicale depuis près de 30 ans. A 7 ans, elle reçoit sa première batterie. Passionnée, elle décide d’en faire son métier.

En quoi marque-t-elle l’histoire du jazz ? Elle a joué avec de grands noms (Herbie Handock ou AL Jarrea). Elle reçoit deux Grammy Awards (prix du meilleur album de jazz en 2012 et en 2014). Ce premier album Mosaic Projectif  est une collaboration jazz d’artistes féminines.


Tromboniste : Melba Liston (1926-1999)
Qui est-elle ? Originaire de Kansas City, Melba Liston est connue pour être la première femme afro-américaine tromboniste dans les big bands majoritairement masculins (entre les années 1940 et 1960).

En quoi a-t-elle marqué l’histoire du jazz ?  Bien qu’elle n’ait enregistré qu’un seul album solo en tant que cheffe d’orchestre, elle laisse aussi une trace indélébile à travers ses nombreuses contributions en tant que compositrice et arrangeuse. Elle se démarque particulièrement par sa collaboration avec le pianiste Randy Weston. Leur album "The Spirits of Our Ancestors" (1991) sera acclamé par la critique.


Contrebassiste : Sélène Saint-Aimé
Qui est-elle ? Une fois son bac en poche (2012), Sélène Saint-Aimé décide d’écouter sa passion : le jazz, qu’elle découvre quelques années plus tôt dans un festival où elle est bénévole. Par la suite, elle croise le chemin de Steve Coleman (saxophoniste américain de renom) et part avec lui à New-York, où elle enchaîne les séjours et les représentations sur scènes. Sa musique se développe à travers ses voyages et rencontres (Cuba, Martinique, USA, Afrique du Nord, Italie,…).  

En quoi marque-t-elle l’histoire du jazz ? Étoile montante du jazz en France, elle sort son tout premier album "Mare Undarum" ("mer des ondes", en latin) en septembre 2020. L’inspiration de ce titre ? La lune. Jeune pépite de la contrebasse, elle se démarque par un jazz qui puise aux racines africaines et caribéennes.  


Vibraphoniste : Terry Pollard (1931-2009)
Qui est-elle ? Originaire de Détroit au Michigan (une ville connue pour son influence sur la musique jazz) elle commence le piano dès son plus jeune âge. Elle côtoie pour la première fois la scène avec son vibraphone dans les années 50. Sa carrière prend son envol lorsque Terry Gribbs (vibraphoniste) l’embauche pour une tournée à travers les USA.

En quoi a-t-elle marqué l’histoire du jazz ? Figure majeure de la scène jazz de Détroit, elle est pourtant décrite comme "une musicienne inexplicablement ignorée". Elle fait mouche à travers l’éloquence de ses solos et parvient à poser une fougue naturelle de vibraphoniste avec beaucoup de subtilité sans que cela nuise au swing collectif


Saxophoniste : Candy Dulfer (1969- )
Qui est-elle ? Saxophoniste néerlandaise, Candy Dulfer s’illustre dans le jazz-funk, le smooth-jazz ou encore le pop-jazz. Elle est révélée au grand public par le chanteur Prince (rien que ça). (1989). L’année suivante, elle sort son premier album jazz Saxualité et son titre "Lily Was here" connaît un succès international.

En quoi marque-t-elle l’histoire du jazz ? Elle obtient la seconde position dans le classement Billboard Top contemporain Jazz Classement en 2007 avec son album Candy Store. En 2012, elle crée le Ladies of Soul, un groupe qui se produit dans une série de concerts commémoratifs en hommage à Withney Houston. Enfin, elle est également connue pour ses nombreuses collaborations (Prince, Dave Stewart, Van Morrison, Maceo Parker)


Organiste : Rhoda Scott (1938- )
Qui est-elle ? Surnommée "the Barefoot Lady" (" la dame aux pieds nus ") de l'habitude qu'elle prend toute petite pour jouer du pédalier et qu'elle continue sur scène, c’est à 8 ans que Rhoda Scott joue ses premières notes sur l’orgue Hammond de l’église de son père. On lui reconnaît d’ailleurs un talent qui lui permet d’exceller dans les gospels autant que dans le jazz ou la musique classique.

En quoi marque-t-elle l’histoire du jazz ? Outre sa carrière internationale qu’elle mène depuis plus de 70 ans  (elle joue avec les plus grand·e·s : Ray Charles, Sarah Morrow ou encore Ella Fitzgerald), elle crée en 1994 (à l’occasion du Festival de Vienne) le Lady Quartet. Il s’agit d’une formation 100% féminine de haut vol composée de Sophie Alour (saxophone ténor), Airelle Besson (bugle), Lisa Cat-Berro (saxophone alto) et Julie Saury (batterie). En 2018, Rhoda Scott gagne la victoire d’honneur aux Victoires du jazz (France).


Guitariste : Emily Remler (1957-1990)
Qui est-elle ? Originaire du New Jersey, Remler elle joue durant son adolescence un peu de rock et de folk. Ce n'est que lorsqu'elle entre au Berkelee College of Music, où elle est exposée aux œuvres de Charlie Christiansen et de Wes Montgomery, qu’elle décide d'apprendre le jazz. Elle s'est rapidement fait une réputation en donnant des concerts à New York avec des chanteurs et en dirigeant ses propres groupes. Dynamique et nuancé, son "Remler" s’est fait une place de choix dans la guitare bebop.

En quoi a-t-elle marqué l’histoire du jazz ? Emily Remler a repris là où Mary Osborne s'était arrêtée (une guitariste de jazz très réputée dans les 40’s et 50’s). Comme Osborne, Remler a montré une fois de plus au monde que la guitare n'est pas seulement un instrument d'homme


Pour aller plus loin :
Le documentaire de Judy Chaikin, The Girls in the Band (2011), montre ce que les femmes ont enduré pour lutter contre l’objectivation sexuelle dans le monde du jazz.
Marie Buscatto, Femmes du jazz. Musicalités, féminités, marginalités, Paris, Biblis/CNRS Édition, 2018 [2007]
A lire également :
Et si le milieu de la musique devenait plus inclusif ?
Sexisme en musique : " quand il voit une batterie, ils me demandent où est le batteur "
"Moins de cravates, plus de chattes": les militantes féministes dénoncent le sexisme au festival Ars Musica
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Le misogyne Eric Zemmour accusé de violences sexuelles : faut-il s'en étonner ? , femmes, feminisme, sexisme,

30 Avril 2021, 21:45pm

Publié par hugo

 Le misogyne Eric Zemmour accusé de violences sexuelles : faut-il s'en étonner ?
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Le misogyne Eric Zemmour accusé de violences sexuelles : faut-il s'en étonner ?
Le misogyne Eric Zemmour accusé de violences sexuelles : faut-il s'en étonner ?
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Vendredi 30 Avril 2021
Une nouvelle enquête de Médiapart révèle de nombreuses accusations de harcèlement et violences sexuelles visant le journaliste Eric Zemmour. Une personnalité publique qui croule sous les faits de misogynie notoire depuis deux décennies déjà.
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Policière, sexuelle, raciale : Françoise Vergès explique sa "théorie féministe de la violence"
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Harcèlement, "drague" insistante, violences sexuelles... Une nouvelle enquête du journal en ligne Médiapart publiée ce 29 avril réunit de nombreux témoignages de femmes, journalistes et autrices notamment, visant le polémiste et misogyne notoire Eric Zemmour. Le 24 avril déjà, l'élue socialiste Gaëlle Lenfant accusait l'éditorialiste d'agression sexuelle, relatant des faits qui auraient eu lieu en 2004 ou 2005. Dans le cadre d'un atelier, le journaliste aurait attrapé l'élue par le cou et l'aurait embrassée de force.

"Il m'attrape par le cou, me dit 'cette robe te va très bien tu sais ?' et m'embrasse de force. Je me suis trouvée tellement sidérée que je n'ai rien pu faire d'autre que le repousser et m'enfuir en courant. Trembler. Pleurer. Me demander ce que j'avais bien pu faire", narre Gaëlle Lenfant sur Facebook. Des témoignages similaires s'énoncent depuis sur les réseaux sociaux et sur Médiapart. Comme celui de la journaliste Aurore Van Opstal. Lors d'un dîner, Eric Zemmour lui aurait "caressé le genou avec sa main" en "remontant jusqu'à l'entrejambe".

"J'étais tétanisée, sous le choc. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait", détaille-t-elle à la journaliste Marine Turchi. Autre accusation d'agression sexuelle, dans la bouche de Nathalie, une maquilleuse du talk show Ça se dispute : "Eric Zemmour m'a plaqué contre le mur et m'a dit : 'Tu ne comprends pas que je veux b*iser avec toi'", narre la victime présumée. Eric Zemmour aurait posé "une main sur [son] bras et l'autre au-dessus du sein, près de l'aisselle" et lui aurait également dit : "Appelle-moi, il faut qu'on se voie, je peux te faire bosser".

On pourrait encore citer le témoignage accablant d'Anne, journaliste, qui narre sa rencontre avec l'éditorialiste dans un café parisien : "Il n'a pas arrêté de me draguer. [...] Je l'ai repoussé gentiment au départ [...] mais il revenait à la charge, profitant de son statut [...] Il m'a demandé de le remercier [d'avoir payé l'addition], s'est penché et m'a embrassé[e]. Il a mis sa langue et tout ! Je l'ai repoussé encore mais pas assez franchement. Quand nous sommes sortis du café, il m'a réembrassée et je me suis laissée faire. [...] Quel goujat !", raconte-t-elle.

Ces nombreuses prises de parole, qui n'ont pas encore été commentées par le principal concerné, nous renvoient volontiers aux déclarations pour le moins anti-féministes du journaliste.

"Prédateur du désir"

Eric Zemmour à propos de #MeToo
Dans cette vidéo : Eric Zemmour
Car cela fait vingt ans qu'Eric Zemmour normalise dans le champ médiatique, d'ouvrages en plateaux télé, la misogynie la plus décomplexée. On pense aux assertions tranquillement réacs de son best-seller Le suicide français, type : "[Avant le féminisme], un jeune chauffeur de bus pouvait glisser une main concupiscente sur un charmant fessier féminin sans que la jeune femme porte plainte pour harcèlement sexuel". Aux "réflexions" de son premier grand succès en librairies, Le premier sexe, comme celle que ravive d'ailleurs Médiapart : "Le poil nous rappelle que la virilité va de pair avec la violence, que l'homme est un prédateur sexuel, un conquérant".

A ce discours on ne peut plus limpide également, prononcée en 2013 face à une Léa Salamé interloquée : "Le sexisme, c'est le délire féministe depuis quarante ans". Dans l'émission Ca se dispute, Eric Zemmour raillait dès lors les accusations de sexisme visant députés et parlementaires. "Comment les femmes sont-elles entrées à l'Assemblée nationale et au Sénat ? Par des lois de parité qui ont obligé les gens à les mettre sur des listes. Et je ne vous dirai pas comment on les a mises là... On a mis les amies, les femmes, les maîtresses", énumérait-il. C'est justement le "délire féministe", comme il l'appelle, qui occupe grand nombre de ses prises de parole.

De cet échange vif face à la femme politique et militante féministe Clémentine Autain sur le plateau de Laurent Ruquier aux "analyses" du journaliste fignolées en live sur le plateau de Face à l'info l'an dernier ("Aujourd'hui, la militante Olympe de Gouges a droit à deux pages dans les livres d'histoire, elle en a plus que Robespierre. Il y a une volonté chez les féministes de réécrire l'Histoire"), la médiatisation de la parole d'Eric Zemmour n'a cessé de traîner avec elle une diabolisation des révolutions féministes et du progressisme.

A tel point d'ailleurs que bien des paroles expertes voient en lui la voix masculiniste (et viriliste) majeure de la télévision française. Dans un article intitulé "Le masculinisme : entre crise de l'identité masculine et volonté d'un retour au patriarcat", Marianne Dalmans explique à ce titre : "Zemmour considère que la demande de parité des femmes a féminisé la politique et la façon de faire de la politique. Les politiciens ne seraient plus des hommes qui tuent leur adversaire, des hommes de pouvoir avec leur trivialité et leur privilège de langage machiste, mais des hommes de consensus avec un vocabulaire féminin".

Dans son ouvrage Le premier sexe, rappelle l'autrice, l'auteur déplore effectivement le triomphe "de la douceur sur la force, du dialogue sur l'autorité, de la paix sur la guerre, de la tolérance sur la violence". Alors qu'Eric Zemmour a décliné la demande d'entretien de Médiapart, c'est, à travers ces accusations, "son comportement envers les femmes" qu'affirme épingler le média en ligne. Soit une "attitude" particulièrement virulente que cristallisent également écrits et interventions médiatiques. Agressive, et particulièrement minimisée.

Et Médiapart de rappeler en ce sens ces lignes pour le moins explicites du journaliste : "L'homme ne doit plus être un prédateur du désir. Il ne doit plus draguer, séduire, bousculer, attirer. Toute séduction est assimilée à une manipulation, à une violence. L'homme n'a plus le droit de désirer, plus le droit de séduire. Il ne doit plus qu'aimer". Curieuse nostalgie s'il en est que celle de regretter les "prédateurs du désir".

SOCIÉTÉ NEWS ESSENTIELLES ENQUÊTE MÉDIAS JOURNALISME HARCÈLEMENT VIOLENCES HARCÈLEMENT SEXUEL
https://www.terrafemina.com/article/eric-zemmour-faut-il-s-etonner-qu-il-soit-accuse-de-violences-sexuelles_a358080/1

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Sororasie, unies pour dénoncer l'invisibilisation et la stigmatisation des femmes asiatiques , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:46am

Publié par hugo

 Sororasie, unies pour dénoncer l'invisibilisation et la stigmatisation des femmes asiatiques
"Sororasie", unies pour dénoncer l’invisibilisation et la stigmatisation des femmes asiatiques2 images 
"Sororasie", unies pour dénoncer l’invisibilisation et la stigmatisation des femmes asiatiques - © Tous droits réservés
 
Jehanne Bergé
 Publié le mardi 20 avril 2021 à 14h05
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Sororasie est un collectif qui lutte contre le racisme et pour une meilleure représentation des femmes asiatiques dans nos sociétés. L’objectif ? Mettre un terme à l’invisibilisation et aux violences sexistes et racistes.


Depuis le début de l’année 2020, la peur du virus a exacerbé le racisme anti-asiatique dans l'espace public et médiatique. C’est dans ce climat qu’Amanda* a créé, en France, "Sororasie", en plein milieu du premier confinement. "J’avais du temps à la maison, du coup, j’ai lancé le compte Instagram. Je venais de vivre du racisme au travail où on m’avait demandé de manière insidieuse si j’avais le covid, alors que je n’étais pas du tout malade… Aussi, dans les transports, je m’étais sentie très mal à l’aise", confie-t-elle.

Son tout premier post indiquait ceci : "As-tu déjà̀ tapé ‘Réseau de femmes asiatiques’ dans la barre de recherche Google...?! On y trouve des articles sur des réseaux de prostitutions et des sites de rencontres principalement ... Changeons cela en partageant CE réseau de femmes et minorités de genre asiatiques."


Très vite, elle a été rejointe par d’autres et Sororasie est devenu un projet collectif, une véritable plateforme anti-clichés et un webzine. Parmi les abonné·e·s de ce compte qui démonte les stéréotypes, Sung Shim Courier, 35 ans, journaliste bruxelloise.

Asio-féminisme
Pendant longtemps, Sung, d’origine coréenne explique s’être sentie "Belge avec une tête asiatique". C’est au fil des rencontres et des discussions qu’elle a commencé à s’intéresser à l’asio-féminisme. "Je suis en train de réaliser un documentaire qui parle de mon histoire personnelle d’adoption. Je rencontre différents profils, la question sous-jacente de mon travail, c’est ‘comment on peut être belge quand on a été coupé·e de ses racines’. Le docu modifie la manière dont j’appréhende mon identité de femme asiatique."

Il y a un an, en mars 2020, elle assistait à l’enregistrement du podcast Kiffe Ta Race * Les Grenades au Parlement Bruxellois. "J’ai trouvé ça incroyable. On se demande souvent où est la jeunesse, où sont les femmes, les minorités visibles ? Elles étaient là ! Je trouvais ça super ce public qui avait envie d’être représenté."

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Lors de l’événement, elle a fait la rencontre de Grace Ly, autrice et co-animatrice du podcast avec Rokhaya Diallo. "Je lui ai parlé du phénomène de la banane, le fait de se sentir blanche alors que je suis jaune. Je jouais de cet humour, mais en discutant avec elle, j’ai réalisé qu’il y avait quelque chose de péjoratif, même en me réappropriant cet humour colonial."

Je venais de vivre du racisme au travail où on m’avait demandé de manière insidieuse si j’avais le covid, alors que je n’étais pas du tout malade…

Par la suite, Sung a continué d’écouter le podcast Kiffe Ta Race et commencé à suivre des militantes sur les réseaux sociaux. C’est comme ça qu’elle a découvert le compte Sororasie d’Amanda. "Elle avait un discours politique, structuré et engagé qui expliquait le malaise que j’avais ressenti gamine. Par exemple, quand j’étais petite dans les rues, les enfants qui me croisaient disaient ‘oh une chinoise’ en se tirant les yeux."

Asidentités, célébrer ses racines
Au déconfinement, Sororasie est passé à la vitesse supérieure, en lançant sur Instagram, un appel pour faire des portraits de femmes et minorités de genre asiatiques à Paris. En découvrant le post, Sung a pris son courage à deux mains et a décidé de se rendre en France pour rejoindre l’événement. "J’étais hyper stressée, mais ça s’est super bien passé. Il y avait des nanas de partout. On était dans le ‘body positive’ à fond. L’idée, c’était vraiment de s’accepter dans sa féminité comme dans ses racines."

Dans ce projet, intitulé Asidentités, la question de la représentation est cruciale, l’objectif est de mettre en avant la diversité des identités asiatiques. "Plus de 170 personnes ont répondu présentes. On est toutes et tous un corps politique", explique Amanda. "L’Asie c’est 48 pays, pas que la Chine", insiste Sung.

Toujours dans cet esprit de sororité, le shooting de ces mannequins d’un jour a été réalisé par une équipe de femmes photographes asiatiques. "La convergence de talents féminins issus de différents corps artistiques étaie en-soi un symbole pour créer une œuvre originale qui tente de s'émanciper du ‘male gaze’", a publié le collectif dans un communiqué.


Dans un second temps, toutes les femmes ont ensuite posté leur photo le même jour sur les réseaux sociaux. Une mise en avant qui est loin d’être dans les habitudes de Sung, et pourtant, elle s’est prêtée au jeu. "J’ai envie d’être fière de mes racines, tout en étant Belge. Je suis fière d’avoir des traits asiatiques, je me dis juste que c’est dommage de mal connaitre la Corée… Si un jour, j’ai des enfants, j’aimerais qu’ils découvrent ce pays, ça fait partie de moi, ça fera partie d’eux."

Une campagne a été réalisée pour collecter les fonds et créer une expo. Et ce weekend, alors que quelques membres du collectif s’étaient rassemblées pour fêter la fin de cette campagne, elles ont été victimes d’une agression sexiste et raciste.


En finir avec cette idée de minorité modèle
"Nous ne tolérons plus d’être perçues de façon stéréotypée, d’être fétichisé·es, hypersexualisé·es et rangé·es dans le spectre de la minorité modèle. Ce mythe a été créé par les politiques coloniales et racistes et s’est ancré dans nos sociétés occidentales. Il a notamment façonné la perception des personnes asiatiques dans l’imaginaire collectif comme des individus dociles, afin de les catégoriser comme de ‘bonnes personnes racisées’, et ainsi créer une division au sein des minorités racisées", a écrit le collectif Sororasie dans une tribune. 

Des propos qui résonnent particulièrement chez Sung qui a eu affaire à des remarques fétichistes plusieurs fois… "Un jour, un mec m’a abordé en me disant ‘Alors, tu es une dominatrice au lit et une soumise dans la vie ?’", confie-t-elle en levant les yeux au ciel. 

Comme le rappelle Sororasie, les oppressions liées à la fétichisation, l'hypersexualisation, le manque de représentations peuvent créer un sentiment d'invisibilité et d'exclusion.

Ce mythe a été créé par les politiques coloniales et racistes et s’est ancré dans nos sociétés occidentales. Il a notamment façonné la perception des personnes asiatiques dans l’imaginaire collectif comme des individus dociles

Amanda et Sung insistent sur l’invisibilisation des personnes asiatiques à l’écran. Media Animation en 2019 a publié une étude sur le sujet : "Victimes de whitewashing dans certains films, de racisme anti-asiatique normalisé et d’une sous-estimation de leur jeu d’acteur.rice.s, les comédien.ne.s asiatiques rencontrent beaucoup de difficultés dans leur métier." Encore une fois, Sung ne peut qu’appuyer cette idée. Au milieu des années 2000, avant d’étudier le journalisme, elle a commencé le conservatoire. "Le prof m’a dit que je devrais me faire débrider les yeux si je voulais un jour des rôles classiques..."

Sororasie, unies pour dénoncer l'invisibilisation et la stigmatisation des femmes asiatiques
Sororasie, unies pour dénoncer l'invisibilisation et la stigmatisation des femmes asiatiques - © Tous droits réservés
Le racisme ne s’est pas arrêté à la fin de ses études de théâtre. Engagée comme journaliste dans une télé nationale, son chef a prétendu ne pas pouvoir retenir son prénom. "Il m’appelait ‘sunsun’ ou ‘tchin tchan tchoun’." Des discriminations qui se sont aussi cachées derrière de la fausse bienveillance sous couvert de quotas. "Par rapport à une offre d’emploi comme journaliste présentatrice de JT, des amis journalistes dans cette chaîne me disaient ‘Comme, tu es issue de ma minorité visible et que la chaine est très en demande de ça, tu as toutes tes chances.’ J’ai trouvé ça très violent parce que quand tu n’as pas confiance en toi, ce qui est mon cas, ça te donne un souci de légitimité."

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Elle conclut : "Quand tu es asiatique, il n’y a pas un délit de faciès comme pour d’autres discriminations, mais régulièrement, il y a une espèce de rappel que ‘tu n’es pas d’ici’ et que tu dois montrer patte blanche. Je ne veux plus, aujourd’hui, minimiser la discrimination quand je ne me sens pas respectée dans mes origines."

Pour suivre Sororasie, c’est par ici, Amanda anime aussi le podcast Asiattitudes par là.

*Amanda préfère ne pas diffuser son nom de famille

La pandémie a exacerbé le racisme anti-asiatique
Donald Trump, a dès le début de l'épidémie, utilisé, les expressions "virus chinois", "virus de Wuhan" ou encore "kung flu". Le 8 mai 2020, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré que "la pandémie continuait à déclencher un raz-de-marée de haine et de xénophobie, de recherche de boucs émissaires et d’alarmisme". Ce 16 mars 2021, un homme de 21 ans, Robert Aaron Long, a attaqué trois salons de massages d'Atlanta et sa banlieue. Huit personnes sont mortes et parmi elles sept femmes, dont six d'origine asiatique.

Racisme anti-asiatique renforcé par la pandémie - JT

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#MeToo en Suisse : quels effets de la "libération de la parole" dans les entreprises ? , femmes, feminisme,

24 Avril 2021, 07:18am

Publié par hugo

 #MeToo en Suisse : quels effets de la "libération de la parole" dans les entreprises ?
DR ©<a href="https://www.instagram.com/p/CIAhoKHoPwN/">radio_cite_geneve</a> Instagram
DR ©radio_cite_geneve Instagram
20 AVR 2021
 Mise à jour 20.04.2021 à 16:02 par 
Terriennes
 
avec nos partenaires suisses Le Temps (Julie Eigenmann)
Dans le sillage du mouvement #metoo, en Suisse aussi, la parole s'est libérée sur les réseaux sociaux pour dénoncer des environnements de travail sexistes et discriminatoires. Avec le recul, quels sont les effets concrets de cette libération de la parole ? 

#swissmediatoo, #servicespublicstoo, #entreprise_too… Sur Instagram les publications visant à dénoncer des conditions de travail délétères dans les entreprises se sont multipliées ces derniers mois, dans le sillon de la révolution sociétale #MeToo née en 2017 sur les réseaux sociaux internationaux.


Climat toxique, atmosphère sexiste voire harcèlement… La libération de la parole est parvenue aux oreilles de nombreuses institutions. Mais que retient le monde du travail de ce nouveau paradigme ? Quelles mesures les entreprises suisses ont-elles prises pour éviter des actes de harcèlement ou intervenir face à ceux qui se dérouleraient chez eux ? La réponse n’est pas simple.

Un arsenal de mesures contre le harcèlement
Certaines interventions sont visibles. Des outils se multiplient, comme à Genève par exemple, où une formation en ligne pour sensibiliser au harcèlement sexuel au travail a été mise en place pour tous les employés de l’Etat. Un cursus intégré à un kit de sensibilisation destiné à toutes les entreprises du pays. Le Groupe Mutuel s’est aussi doté, en complément à des mesures déjà en place, fin 2020, d’une plateforme externe permettant de signaler les comportements illégaux ou ne respectant pas le code de conduite de l’entreprise. 


Référents harcèlement : les "personnes de confiance"
A noter: les entreprises sont toujours plus nombreuses à se doter d’une personne dite "de confiance", interne ou externe, pour gérer les conflits et les questions de harcèlement (psychologique ou sexuel). Depuis un arrêt du Tribunal fédéral datant de 2012, déjà, la pratique est en réalité obligatoire, mais dans les faits, sa mise en place reste lente et n’est qu’en progression.

Nous avons quatre ou cinq nouvelles entreprises clientes par semaine, elles sont de plus en plus sensibles à ces problématiques.

Alain Meylan, directeur de Fair 4 Safety

Alain Meylan a pu l’observer par lui-même. Il est directeur de Fair 4 Safety, une société crée par la Fédération des entreprises romandes Genève (FER) en 2006 pour soutenir les entreprises dans la mise en place de dispositifs de santé et sécurité. Fair 4 Safety a lancé début 2021 un service de personnes de confiance. "Nous avons quatre ou cinq nouvelles entreprises clientes par semaine, elles sont de plus en plus sensibles à ces problématiques. Avant, certains employeurs considéraient peut-être ces affaires avec un petit sourire distant, maintenant ils se disent qu’il faut aussi prendre en main ces problématiques chez eux."

Pas - encore - de ruée sur les outils de prévention
Alain Meylan tempère : la mise en place de ces personnes de confiance n’implique pas forcément que les collaborateurs osent faire appel à elles. "Il faut qu’ils croient au fait que cela restera confidentiel et qu’ils se sentent libres d’y avoir recours, et ça prendra du temps."

Globalement, pas de ruée vers les outils et infrastructures de prévention. A la Fédération des entreprises romandes Genève, on ne constate pas de croissance exponentielle, mais une constante progression ces dernières années. "Depuis 2010, nous avons beaucoup de demandes. L’intérêt pour ces thématiques se fait progressivement", note aussi Mélanie Battistini, qui anime des formations en entreprise sur la prévention du harcèlement sexuel et psychologique pour le centre de compétences en matière de souffrance au travail le 2e Observatoire.

Beaucoup d’employeurs ont l’idée que le harcèlement est le fait d’individus déviants... mais le problème peut aussi être celui de la culture d’entreprise...

Mélanie Battistini, animatrice de formations sur la prévention du harcèlement sexuel et psychologique

La spécialiste mentionne aussi les difficultés que ces thématiques peuvent représenter pour les PME, qui manquent parfois de connaissances et surtout de moyens à consacrer à la prévention. Mais pour des entreprises de toutes tailles, elle constate encore certains freins à l’action : "Beaucoup d’employeurs ont l’idée que le harcèlement est le fait d’individus particulièrement déviants, sans réaliser que, même si cela peut être vrai, il n’a pas à être toléré, et que le problème peut aussi être celui de la culture d’entreprise qui tolère, voire incite, ce genre de comportements."


Toujours pas de #MeToo suisse ?
Ainsi, Mélanie Battistini n’a "pas l’impression d’avoir encore assisté au #MeToo suisse, avec des effets concrets dans les entreprises. Mais peut-être qu’on aura plus de recul dans quelques années." Un des problèmes majeurs, selon elle, est la croyance que le harcèlement sexuel n’arrive que chez les autres.

En Suisse, la thématique est encore plus taboue que dans d’autres pays voisins, parce que nous sommes très discrets, nous n’aimons pas le scandale.

Bettina Palazzo, experte en harcèlement sexuel et éthique des affaires

Un constat que fait aussi Bettina Palazzo, fondatrice de Palazzo Ethics Advisory et experte en harcèlement sexuel et éthique des affaires. "En Suisse, la thématique est encore plus taboue que dans d’autres pays voisins, parce que nous sommes très discrets, nous n’aimons pas le scandale."

Une phase intermédiaire
Depuis le mouvement #MeToo, les entreprises sont plus sensibles aux questions de harcèlement, note-t-elle, mais sans que cela les pousse forcément à agir. Interrogée face à l’impact de différentes prises de parole en Suisse, notamment au sein de la RTS ou d’universités romandes, Bettina Palazzo estime que "nous sommes aujourd’hui plutôt dans une phase intermédiaire, pendant laquelle les entreprises croisent les doigts pour que ça n’arrive pas chez eux. Les cadres ne savent pas comment mettre en place des dispositifs ni agir de façon positive sans sortir tous les cadavres des placards."

Un immobilisme qui n’est pas sans conséquences, souligne Bettina Palazzo : "C’est en général quand un scandale éclate que les entreprises réagissent, alors qu’il se passe souvent des choses problématiques depuis dix ans. Quand une affaire a éclaté, c’est beaucoup plus difficile d’intervenir." L’experte tente donc de montrer aux entreprises ce qu’elles ont à gagner avec de la prévention. "Si elles n’ont pas encore eu de cas, c’est justement maintenant qu’il faut agir. C’est comme une thérapie de couple, on y va toujours quand c’est trop tard !"

Retrouver l'article original par ► Julie Eigenmann sur le site de nos partenaires suisses Le Temps

Lire aussi dans Terriennes :

►Sexisme et agressions sexuelles : un compte Instagram sonne l'alarme à l'Université de Lausanne
► A Genève, les noms de rue se féminisent
► En Suisse, Lausanne chiffre le harcèlement sexuel de rue pour mieux le combattre
► La Ligue du LOL : en Suisse aussi, l'enquête est ouverte


https://information.tv5monde.com/terriennes/metoo-en-suisse-quels-effets-de-la-liberation-de-la-parole-dans-les-entreprises-404902
 

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« Je ne suis pas blonde moi ». Sans surprise, Julien Odoul du RN est aussi sexiste ,FEMMES , feminisme, sexisme

23 Avril 2021, 01:06am

Publié par hugo

 « Je ne suis pas blonde moi ». Sans surprise, Julien Odoul du RN est aussi sexiste
« Je suis pas blonde moi » : voilà ce qu’a rétorqué Julien Odoul du Rassemblement National à une élue LR ce mardi lors d’un débat télévisé. Une nouvelle remarque sexiste venant de ce représentant du RN, dans la continuité des polémiques racistes dont il est coutumier.

Romane Squm

mercredi 14 avril
 

Source photo : Capture d’écran LCI

Lors d’un débat dans l’émission Le Grand soir ce mardi, Julien Odoul, candidat RN aux élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté a ouvertement lancé une remarque sexiste à Florence Portelli, maire LR de Taverny et vice-présidente de la région Île-de-France. Lorsque cette dernière à la parole, on entend Odoul glisser un « Je suis pas blonde moi », faisant référence au fait que Portelli soit blonde. Elle s’est exprimée par la suite sur Twitter afin de revenir sur ce propos misogyne, et l’extrait TV ayant suscité des réactions dénonçant J.Odoul, celui-ci est revenu sur l’affaire au travers d’un tweet « explicatif ». Loin de s’excuser, il tente de faire passer ce propos dégradants pour un « trait d’humour populaire (souvent utilisé par les filles) ».


Mais il n’y a rien d’étonnant au fait que Julien Odoul se retrouve au milieu de cette polémique. En effet, il s’est fait remarquer à plusieurs reprises, notamment pour avoir tenu des propos racistes et islamophobes.Pour ne donner que quelques exemples, il avait invectivé une mère voilée accompagnant son fils en sortie scolaire à retirer son voile en plein Conseil régional, s’inscrivant déjà à l’époque dans l’offensive islamophobe du gouvernement. Il avait également tweeté, lors d’un match de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) son soutien envers le Nigeria face à l’Algérie « pour empêcher la poursuite des violences et des pillages, pour éviter la marée de drapeaux algériens ».


Ainsi, Julien Odoul nous donne une nouvelle preuve de l’utilisation de l’argumentaire raciste, mais également sexiste pour appuyer ses propos politiques, dont le parti d’extrême-droite auquel il appartient ne se cache plus depuis longtemps. Car si Marine Le Pen se déclarait récemment « féministe », ses conceptions ainsi que celles des membres du RN n’ont rien de progressistes. Elle expliquait début mars sur BFMTV qu’elle était une «  féministe qui n’exprime pas d’hostilité à l’égard des hommes », tout en disant dans la même interview qu’elle était opposée à la PMA pour toutes, et soutenait l’interdiction du port du voile dans l’espace public. Un féminisme, qui loin de se battre contre l’oppression des femmes et des minorités de genre, l’instrumentalise pour appuyer ses conceptions politiques racistes, islamophobes et anti-LGBT+. Et la polémique de Julien Odoul s’inscrit dans cette logique : l’utilisation des caractéristiques physiques d’une femme pour contrer ses propos sur terrain politique est significatif de la soi-disant politique féministe qu’ils portent.
MOTS-CLÉS Rassemblement National   /    sexisme   /    Racisme   /    Du Pain et des Roses   /    Politique


https://www.revolutionpermanente.fr/Je-ne-suis-pas-blonde-moi-Sans-surprise-Julien-Odoul-du-RN-est-aussi-sexiste

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En Turquie, une chaise musicale cruelle pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen , femmes, feminisme, sexisme , politique

10 Avril 2021, 00:24am

Publié par hugo


 En Turquie, une chaise musicale cruelle pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen
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© AFP or licensors
 
Sandro Calderon
 Publié le mercredi 07 avril 2021 à 15h53
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Un faux-pas diplomatique. Une rebuffade. Un affront. Une humiliation. Le sort réservé à Ursula von der Leyen ce mardi 6 avril à Ankara suscite énormément de commentaires. Lors d’une entrevue hier avec Recep Tayyip Erdogan, la présidente de la Commission européenne a dû s’installer en retrait du président turc et du président du Conseil européen, Charles Michel. Au lendemain de l’incident, Ursula von der Leyen se dit "surprise" mais elle préfère donner la priorité "à la substance plutôt qu’aux questions de protocole ou de forme".

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La scène a été filmée mardi et circule largement sur les réseaux sociaux. On y voit Recep Tayyip Erdogan recevoir ses hôtes européens dans un salon d’apparat. Au fond de la pièce, un grand tableau de Kemal Atatürk, le fondateur de la République turque. Deux sièges avec les drapeaux turc et européen sont prévus. Recep Tayyip Erdogan et Charles Michel y prennent place. Ursula von der Leyen, surprise, esquisse un geste d’incompréhension, lâche un "Ehm !", puis n’a d’autre choix que de s’asseoir sur un canapé, en retrait des deux hommes politiques, face au ministre turc des Affaires étrangères qui a un rang protocolaire inférieur à elle.


Misogynie ou faux pas diplomatique?
Quelles étaient les intentions du président turc ? Au lendemain des faits, les commentaires vont bon train, les uns parlent d’un faux-pas diplomatique, d’autres d’une l’humiliation, d’autres encore d’un acte misogyne. Et la première intéressée, qu’est-ce qu’elle en pense ?

►►► A lire aussi : Des dizaines de citoyens européens menacés de mort par la Turquie

Aujourd’hui, Ursula von der Leyen a réagi par l’intermédiaire d’Eric Mamer, le principal porte-parole de la Commission européenne : "La présidente von der Leyen a été surprise. Elle a décidé de passer outre et de donner la priorité à la substance. Mais cela n’implique pas qu’elle n’accorde pas d’importance à l’incident. (..) Mme von der Leyen attend d’être traitée selon les règles protocolaires et elle a demandé à ses services de faire en sorte que ce genre d’incidents ne se répète pas à l’avenir", a précisé Eric Mamer qui rappelle dans la foulée que "les présidents des deux institutions (la Commission et le Conseil européens) ont le même rang protocolaire".

Honteux

Au sein du Parlement européen, les réactions ont été plus tranchées. "D’abord, ils se retirent de la Convention d’Istanbul et maintenant ils laissent la présidente de la Commission européenne sans siège lors d’une visite officielle. C’est honteux. #WomensRights", s’est insurgée la présidente du groupe socialiste au Parlement européen, l’Espagnole Iratxe Garcia Perez, dans un message sur son compte Twitter.

"L’expression de Mme von der Leyen 'Ehm' est le nouveau terme pour 'ce n’est pas comme ça que la relation UE-Turquie devrait être menée'", a commenté l’eurodéputé écologiste allemand Sergei Lagodinsky.


Charles Michel critiqué
Le président du Conseil européen, Charles Michel n’a pas été épargné par les critiques. L’eurodéputée libérale néerlandaise Sophie in 't Veld s’est demandé pourquoi le président du Conseil était resté "silencieux" alors qu’Ursula von der Leyen sa collègue se retrouvait sans siège. Pour l’instant, et même s’il a été personnellement interpellé, Charles Michel n’a fait aucun commentaire sur la controverse.

►►► A lire aussi : La Turquie quitte la Convention d’Istanbul contre les violences envers les femmes : que dit ce traité ?

Ursula von der Leyen et Charles Michel se sont rendus à Ankara à un moment délicat. Après des mois de tensions, l’Union européenne et la Turquie tentent de relancer leurs relations. Mais les différends demeurent notamment sur le respect des droits humains en Turquie. Les Européens s’inquiètent entre autres de la décision du président Recep Tayyip Erdogan de quitter la Convention d’Istanbul sur la prévention des violences contre les femmes et les enfants.
JT du 07/04 2021 - Ursula Von der Leyen : Mise à l'écart d'une réunion?

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Sur le même sujet


https://www.rtbf.be/info/monde/detail_en-turquie-une-chaise-musicale-cruelle-pour-la-presidente-de-la-commission-europeenne-ursula-von-der-leyen?id=10736162

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A l'intersection entre le sexisme et l'antisémitisme : "Une grande solitude", selon Viviane Teitelbaum (MR) , femmes, feminisme, sexisme,

5 Avril 2021, 07:03am

Publié par hugo

 A l'intersection entre le sexisme et l'antisémitisme : "Une grande solitude", selon Viviane Teitelbaum (MR)
A l’intersection entre le sexisme et l’antisémitisme : “Une grande solitude”, selon Viviane Teitelbaum (MR) 
A l’intersection entre le sexisme et l’antisémitisme : “Une grande solitude”, selon Viviane Teitelbaum (MR) 
Camille Wernaers
 Publié le vendredi 02 avril 2021 à 16h06
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Le 8 mars dernier s’est tenue une conférence qui a donné la parole à des femmes subissant à la fois de l’antisémitisme et de l’antiféminisme. Il existe un mouvement féministe spécifique au sein de la religion juive, qui tend par exemple à féminiser les textes religieux quand ils parlent de Dieu.


Mais qu’en est-il de la prise en compte de l’aspect intersectionnel des discriminations qui touchent les femmes juives ? Nous avons interrogé à ce sujet la députée bruxelloise Viviane Teitelbaum (MR), également co-fondatrice et présidente de l’Observatoire féministe des violences faites aux femmes.  

Comment se manifeste le lien entre antisémitisme et antiféminisme ? 

C’est exactement le même lien qu’entre le sexisme et le racisme pour une femme noire, qu’entre le sexisme et l’homophobie pour une lesbienne. Je me situe à l’intersection de plusieurs discriminations. Il y a des moments où je subis des insultes antisémites et d’autres où je subis des insultes sexistes, et beaucoup d’autres moments où je ne sais pas faire la différence entre les attaques que je reçois. En fait, quand je prends des positions contre le racisme et l’antisémitisme, je reçois des insultes sexistes et quand je prends des positions féministes, je suis insultée parce que je suis juive. Les différentes discriminations que je subis se mélangent et se renforcent les unes avec les autres.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Lors de ma première campagne électorale communale, en 2006, j’ai été agressée verbalement à plusieurs reprises dans la rue à cause de mon nom et cela m’avait énormément surprise car je ne me connais pas uniquement à travers ces prismes-là. J’ai trouvé cela choquant. La spécificité tout de même, c’est qu’en tant que femmes dans une société sexiste, il y a de la domination qui s’exerce sur nous, alors que les insultes antisémites nous reprochent au contraire d’avoir trop de pouvoir sur le monde entier en tant que juives. C’est contradictoire.

Cela a aussi été le cas lors de l’affaire Damso en 2018, lorsque vous avez pris position contre le choix du chanteur par l'Union belge de football pour l'hymne de la Coupe du Monde ?

Oui tout à fait, et là aussi j’ai reçu énormément d’insultes à caractère sexuel mais aussi des références au nazisme. Une avalanche d’horreurs. On ne peut pas dire qu’on s’habitue, je porte d’ailleurs plainte dès que je le peux. Mais lors de cette affaire, je me suis sentie exclue de la réaction solidaire face aux violences que j’ai subies.

Est-ce que vous rencontrez également des problèmes avec l'extrême droite ?

Bien entendu, je me bats contre l’extrême droite depuis que je suis très jeune. Ces attaques-là concernent plutôt le négationnisme, l’Histoire et la Deuxième Guerre Mondiale, c’est un discours vraiment épouvantable. Je continue à combattre l’extrême droite en tant que féministe.

En tant que femmes dans une société sexiste, il y a de la domination qui s’exerce sur nous, alors que les insultes antisémites nous reprochent au contraire d’avoir trop de pouvoir sur le monde entier en tant que juives. C’est contradictoire

Comment est-ce que le mouvement féministe s’empare de cette question ? 

Moi, je suis souvent assignée à résidence identitaire, c’est-à-dire que mes propos vont être disqualifiés directement quand je parle de droits des femmes par des féministes car je soutiens l’existence d’Israël. Comme je suis une femme juive considérée comme sioniste, forcément mon approche des droits des femmes est jugée comme n’étant pas respectable… et n’est pas respectée. C’est très pesant.

►►► A lire aussi : Un peu racistes, les féministes?

Par ailleurs, je tiens à souligner que s’il y a une intersectionnalité dans les discriminations, qui nous permet d’analyser les discriminations qui se croisent et se renforcent, je ne soutiens pas l'intersectionnalité des luttes. Parce que par exemple, en tant que femme juive, je ne suis pas soutenue quand les attaques antisémites viennent de personnes qui sont discriminées par la société. On va me répondre que, selon les principes de l’intersectionnalité des luttes, je ne peux pas dénoncer ces insultes ou attaques-là pour ne pas renforcer un autre racisme. C’est un problème et cela fait peser une grande solitude sur les minorités qui sont dans les minorités. C’est pour cela qu’il est important, selon moi, de mener un combat féministe universaliste : contre cette parcellisation de la société, je préfère aller chercher ce que nous avons en commun, un socle de valeurs communes qui nous permettent de lutter contre le sexisme, le racisme, l’homophobie, etc.  

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Quelle qualité pour les femmes, selon le gouverneur de la Banque nationale  ? "Le charme " , femmes , sexisme feminisme,

4 Avril 2021, 12:28pm

Publié par hugo

 Quelle qualité pour les femmes, selon le gouverneur de la Banque nationale  ? "Le charme "
Quelle qualité pour les femmes, selon le gouverneur de la Banque nationale  ? "Le charme "3 images 
Quelle qualité pour les femmes, selon le gouverneur de la Banque nationale  ? "Le charme " - © JAMES ARTHUR GEKIERE - BELGA
 
Camille Wernaers
 Publié le vendredi 26 mars 2021 à 18h20
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A la question : “Quelle est votre qualité préférée pour un homme ?”, Pierre Wunsch répond : “Le sens du bien commun”. Et pour une femme ?  “Le charme”. 


Pierre Wunsch n’est autre que le gouverneur de la Banque nationale de Belgique. Et cette réponse, qui a été donnée dans une interview dans La Libre du 7 mars, a du mal à passer. En effet, le lendemain, c’est-à-dire le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, cette interview est publiée dans la revue de presse de la Banque nationale, causant le désarroi d’une partie du personnel de la première institution financière du pays.

Quelle qualité pour les femmes, selon le gouverneur de la Banque nationale  ? "Le charme "
Quelle qualité pour les femmes, selon le gouverneur de la Banque nationale  ? "Le charme " - © Tous droits réservés
Selon nos informations, cette publication a ensuite fait l’objet de multiples réactions, tant individuelles que collectives, des employé·es au sein de différents services de la Banque nationale. A tel point que le sujet a été porté au Conseil d’entreprise par les représentants syndicaux. Clairement interpellé au sujet de cette interview, le gouverneur Pierre Wunsch aurait expliqué qu’il s’agissait de liberté d’expression et qu’il était en droit de dire ce qu’il pensait. A notre connaissance, aucune réaction des employé·es n’a entrainé de réponse officielle de l’institution.  

Ce qui nous dérange, c’est qu’il s’agit, selon nous, d’une porte ouverte pour parler de cette manière des femmes dans le monde du travail

Contacté par nos soins, le porte-parole de la Banque nationale, Geert Sciot, réagit : "Nous déplorons qu’une polémique ait été engendrée parce que les propos du gouverneur ont été repris de façon peu nuancée dans la version écrite d’une interview dans La Libre. L’interview filmée, disponible sur internet, relate les propos exacts du gouverneur : 'Quelle est la qualité que vous préférez chez un homme : "Le sens du bien commun", chez une femme : "Alors je ne sais pas si on peut encore distinguer, mais si on peut, le charme."'"

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

“Malaise”
Nous avons rencontré plusieurs femmes qui travaillent au sein de la Banque nationale. “Choquant”, “violent”, “malaise” sont des mots qui reviendront à plusieurs reprises dans notre conversation. “On s’étonne du manque de réaction de l’extérieur, une telle interview peut sortir sans que cela ne fasse réagir des parlementaires par exemple. Nous rappelons que le gouverneur est nommé politiquement à cette fonction”, souligne l’une d’entre elles.

“Ce qui nous dérange, c’est qu’il s’agit, selon nous, d’une porte ouverte pour parler de cette manière des femmes dans le monde du travail. Pour nous, c’est encore plus grave qu’il refuse de reconnaitre son erreur”, continue-t-elle. 

"Que des hommes"
“On veut vraiment qu’il y ait un changement de mentalité au sein de la banque mais comment va-t-on faire si le gouverneur dit qu’il ne considère pas les femmes et les hommes de la même manière ?”, s’interroge une autre. “Et on lie ça au fait que le comité de direction ne soit pas mixte : il n’y a pas une seule femme, il n'y a que des hommes. Il y a bien des femmes au sein du conseil de régence mais ce conseil n’a rien à dire sur les affaires internes à la Banque nationale”.

Comment pourront-ils aider notre pays à traverser la pire crise économique qui suivra la crise sanitaire et qui durera au moins 10 ans ?

Il a été prouvé que la féminisation des Conseils d’administration a des incidences positives. Plus de 70 études indépendantes ont montré l’impact positif de la diversité sur la prise de décision et la gestion des entreprises. Celle de Forbes a conclu que lorsque le groupe est homogène (même genre, âge, même origine, etc), il prend la meilleure décision dans 58% des cas. Quand le groupe est mixte au niveau du genre, il prend la meilleure décision dans 73% des cas.

Quelle qualité pour les femmes, selon le gouverneur de la Banque Nationale  ? "Le charme "
Quelle qualité pour les femmes, selon le gouverneur de la Banque Nationale  ? "Le charme " - © Tous droits réservés
Les employées de la Banque nationale évoquent par ailleurs une “ambiance générale” et d’autres incidents leur reviennent en mémoire comme ce changement de pictogramme dans les toilettes d'une partie de la Banque nationale, des pictogrammes inspirés de tableaux classiques : pour les toilettes des hommes, des hommes portant costumes et haut-de-forme ; pour les toilettes des femmes, des déesses dénudées.

“Nos réactions face à cela sont présentées comme une question de perception et de sensibilité. Il a pourtant été démontré que les biais inconscients affectent les performances des femmes, mais c’est inaudible pour la hiérarchie”, poursuit l’une des employées.


Les employées parlent d’initiatives importantes prises ces dernières années, comme Woman in Finance (dont fait partie la Banque nationale), pour améliorer la place des femmes dans le secteur financier et des banques. Elles ont désormais l’impression que “cet élan est coupé, interrompu”.

►►► A lire aussi : Où sont les femmes dans le monde de la finance?

Des personnes extérieures à la Banque nationale ont également répondu à nos questions. “C’est vrai que les choses évoluent dans le secteur mais que l’on constate un certain immobilisme dans l’institution et que ça doit être épuisant pour le personnel", observe l’une d’entre elles. 

"Boys club" et crise sanitaire
Autre question pointée du doigt par les personnes interrogées : l’absence totale de femmes à la tête des groupes de travail sur la crise mis en place par la Banque et l’absence totale de toute dimension genrée dans l’analyse de l’impact du Covid et dans les plans de relance. Cela reflèterait à nouveau, selon elles, l’absence de femmes dans le comité de direction de l’institution économique la plus importante de notre pays. " Leur rémunération est bien plus importante que celle du Premier ministre. C’est le règne absolu du "old boys club". Pierre Wunsch n’est pas pire que les autres”, résume l’une d’entre elles.

“Au-delà du regard qu’ils portent sur les femmes comme facteur décoratif, les paroles du gouverneur dans les médias, qui sont sans aucune empathie pour les catégories de population les plus défavorisées et donc les plus touchées par la crise, confirment leur distance avec la réalité des gens. Ils sont dans une bulle archaïque complétement dépassée par les transformations qui traversent notre société. Comment pourront-ils aider notre pays à traverser la pire crise économique qui suivra la crise sanitaire et qui durera au moins 10 ans ?”

►►► A lire aussi : Les femmes risquent de disparaître du marché de l'emploi à cause de la pandémie

"Nous ne pouvons pas soupçonner le gouverneur de penser à des clichés erronés sur les femmes"
"Il ne serait pas correct d’accuser le gouverneur de ne pas être sensible au thème de la diversité au sein de la Banque ou à propos de la sensibilité", répond Geert Sciot, porte-parole de l'institution. "C’est précisément sous l’impulsion du gouverneur Pierre Wunsch que la Banque a mis en place un groupe de travail sur la diversité, que la Banque a par exemple défini des critères de recrutement et de promotion particuliers pour les employées, créant ainsi une discrimination positive. Le ‘steering’ de ce groupe de diversité est dans les mains du gouverneur."

"Le gouverneur, d'ailleurs, voit la diversité de manière beaucoup plus large que les thèmes liés au genre. Pour ne citer qu'un exemple : il a insisté pour que la Banque accroche le drapeau arc-en-ciel symbolique à l'occasion de la Gaypride annuelle (LGBTIQ) à Bruxelles. Le gouverneur consacre chaque mois plusieurs heures de son emploi du temps très chargé pour aider à orienter cette thématique. Nous ne pouvons donc absolument pas soupçonner le gouverneur de penser à des clichés erronés sur les femmes. Lorsqu'il participe à des débats, il s'assure également que nous constituons un panel aussi diversifié que possible. Et nous avons entamé une discussion - qui sera bientôt à son initiative au Comité exécutif - sur l'utilisation inclusive du langage à la Banque", poursuit-il.

"La Banque s’intéresse également à ce thème dans ses études. Par exemple, lors de la Journée internationale des femmes, nous avons publié un document sur la position des femmes sur le marché du travail depuis la pandémie. Cette idée était notamment poussée par le gouverneur", termine Geert Sciot.

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Le combat acharné et quotidien de Mimouna Hadjam, porte-parole d’Africa 93, contre les discriminations racistes et sexistes , femmes, racisme, sexisme,

30 Mars 2021, 14:18pm

Publié par hugo

 
Matrimoine
26 MARS 2021
Île de France \ Société
Le combat acharné et quotidien de Mimouna Hadjam, porte-parole d’Africa 93, contre les discriminations racistes et sexistes

Située à la Courneuve, Africa 93 a vu le jour il y a plus de 30 ans. Cette association anti raciste, féministe, laïque lutte contre les discriminations racistes et sexistes. A travers différents accompagnements favorisant un accès aux droits en matière d’éducation, de santé, d’habitat, de consommation, de tourisme social et de loisirs, d’information et de culture, Africa 93 met en place des actions solidaires pour les populations les plus démunies. Mimouna Hadjam en est l’une des fondatrices et se bat depuis 30 ans pour soutenir les femmes et les jeunes de la Courneuve.

La mise en place de repas solidaires, d’activités culturelles, de permanences d’aide aux démarches administratives, d’espaces de discussion pour venir en aide aux personnes victimes de violences, la création d’ateliers d’écriture pour les enfants autour des thématiques du féminisme et du racisme : Africa 93 propose un large panel d’actions.

« Le Covid a des conséquences très sexistes, ce sont les femmes qui en payent les frais. »

Depuis le début de la pandémie, Africa 93 a dû faire face aux retombées et conséquences des dégâts causés par la crise sanitaire. L’association a su s’adapter et mettre en place d’autres moyens d’action, venant en aide aux plus démuni·es. Les difficultés éprouvées par les populations en situation de grande précarité n’étaient pas inédites pour certaines, mais se sont accentuées depuis un an. Les permanences d’aide aux démarches administratives ont été consacrées à la formation de dossiers de surendettement et de demandes d’aide au Fond Social Logement (FSL). « Pour certaines personnes, il est de plus en plus difficile de payer leur loyer, leur facture d’électricité, de gaz… Ces problèmes ont toujours existé, mais on voit bien là une amplification » constate Mimouna Hadjam, présidente de l’association Africa 93.

Sans grande surprise, cette dernière fait également part de l’augmentation des violences faites aux femmes. Mettre en place un accompagnement sécurisant pour elles à l’heure où les phases de confinement et déconfinement rythment leur quotidien n’est pas sans difficultés. Depuis un an, les différentes mesures gouvernementales ont accentué l’anxiété, l’isolement et l’incertitude de ces populations déjà fragiles. Les climats de tension s’amplifient causant une hausse significative des appels au 3919. Entre le 16 mars et le 11 mai 2020, 44 235 appels ont été reçus. Selon le rapport du gouvernement sur les violences faites aux femmes pendant le confinement, « le 3919 a dû faire face à une vague d’appels très importante. Malgré les moyens déployés, certaines victimes n’ont pu recevoir de réponse. Sur 43 000 appels reçus, 15 000 sont pris en charge. »

La difficulté d’une prise en charge sûre et gratuite pour les femmes victimes de violences, est tout aussi visible dans le milieu associatif : « il n’y a pas beaucoup de possibilités pour ces femmes victimes de violences. » La pandémie complique l’accès aux structures qui pourraient leur venir en aide. « Les échanges se sont beaucoup faits par téléphone et ont forcément été drastiquement réduits » poursuit Mimouna Hadjam.

L’annonce du confinement a aussi mis à mal la prise en charge des femmes en rupture d’hébergement : « Parmi les SDF que nous accompagnons, il y avait sept femmes, qui malheureusement étaient sans-papiers. On a dû agir rapidement. »  Compte tenu des aides gouvernementales limitées pour les sans-abris et inaccessibles aux sans-papiers, Africa 93 fait partie des associations qui ont dû répondre dans l’urgence aux besoins de ces personnes. « A l’annonce des mesures de confinement, le gouvernement ne s’est pas soucié des sans-abris » affirme Mimouna Hadjam. Un grand nombre de coups de fil ont été passés par l’association pour essayer de trouver des structures d’hébergement pour que ces femmes soient accueillies. « Parmi les sept femmes, trois ont été accueillies dans notre réseau. Les autres ont été prises en charge au foyer La main tendue d’Aubervilliers ».

Ensuite, des actions de lutte contre la précarité hygiénique et alimentaire ont été menées par Africa 93. Des appels aux dons pour la confection de kits d’hygiène ont été lancés. L’association Mobile Douche qui réalise des maraudes à Paris leur a livré des produits hygiéniques. Africa 93 a également signé une convention avec Banlieue Santé. Cette association s’est chargée de leur livrer des colis alimentaires d’une valeur d’environ 30€. Elle leur a également fourni environ 200 kits d’hygiènes par mois (serviettes hygiéniques, brosses à dents, masques, gels hydroalcooliques, shampoings, gels douche…)

Africa 93 vient aussi en aide aux femmes dont l’activité professionnelle a été stoppée, ou au mieux réduite, par le confinement. « Nous soutenons des femmes de ménage mais également les femmes qui travaillent dans les aéroports de Paris et qui n’ont travaillé que ponctuellement depuis un an. » Selon le rapport d’Oxfam publié en janvier 2020, dans le monde, les deux tiers des postes dans le secteur du soin sont occupés par des femmes. Ces inégalités femmes/hommes, nous les retrouvons aussi en France. Les femmes y occupent 95 % des emplois d’assistant·es maternelles, d’employé·es de maison, d’aides à domicile, d’aide-ménagères et de secrétaires. Tous les emplois de service et de soins à domicile ont été durablement impactés.

Mener différents combats sans hiérarchiser leur importance

Mimouna Hadjam se dit être influencée par certains combats féministes, comme celui d’Angela Davis. Le combat féministe et anti-raciste d’Angela Davis est d’affronter le sexisme subit au sein des mouvements de lutte anti-raciste aux Etats-Unis. Il n’est pas contradictoire qu’un mouvement de libération reproduise des logiques de domination en son sein ; dans ce cas, des logiques non pas racistes mais misogynes et sexistes. Davis façonne alors en réponse le Black Feminism et met en évidence l’importance de considérer le féminisme au prisme de l’intersectionnalité. « L’intersectionnalité n’est pas un concept idéologique et politique. C’est un outil pour les chercheuses/chercheurs qui travaillent sur les discriminations. Par exemple, aujourd’hui, une femme cumulant les attributs noire, lesbienne, handicapée, peut être plus facilement discriminée » affirme la présidente de l’association d’Africa 93. D’après elle, mener différents combats sans hiérarchiser leur importance est une clé militante :  « j’aimerais trouver une articulation à tous ces attributs sans les hiérarchiser, sans dire par exemple que la question de la « race » est plus importante que la question du féminisme ».

Mimouna Hadjam se positionne sans ambiguïté : « on est 4 milliards de femmes dans le monde et tous·tes celles et ceux qui sont contre l’universalité oublient que la chose la plus universelle c’est bien le patriarcat et les violences faites aux femmes. » Elle insiste sur le fait qu’elle souhaite également considérer les particularités sociales et culturelles de chaque pays. Selon elle, certains courants de pensée féministes doivent en inspirer d’autres, sans pour autant qu’un modèle quelconque de pensée féministe en domine un autre. « Je défends l’idée que le féminisme est un mais à chaque pays d’adapter son féminisme selon ses spécificités » conclut-elle.

L’inégale occupation de l’espace public, l’effacement progressif des femmes

Elle constate enfin, que les inégalités femmes/hommes se poursuivent dans l’occupation de l’espace public. Les choix d’aménagement de l’environnement relayent et construisent les codes de la masculinité. Les travaux de recherche de Yves Raibaud mettent en lumière une enquête française de genderbudgeting réalisée pour la Communauté urbaine de Bordeaux en 2009 :  « 75% des budgets publics destinés aux loisirs des jeunes profitent aux garçons. »

La présidente de l’association d’Africa 93 fait le constat de l’invisibilisation des filles et des femmes dans l’espace public. « Lorsqu’un espace sportif est créé, on va y retrouver un terrain de foot qui ne sera occupé que par des hommes. » Les skate-parks et les aires sportives urbaines sont par exemple des espaces très masculinisés. Spectatrices passives ou – au mieux – supportrices, les filles ne sont pas explicitement exclues de ces endroits. « Je suis pour que les femmes fassent du football mais j’aimerais aussi qu’on réfléchisse à des pratiques sportives qui vont spontanément les amener à occuper ces espaces » poursuit-elle. Si la masculinisation de ces microcosmes relève de normes tacites, les politiques publiques les consolident largement en ne considérant pas la dimension genrée de la construction des espaces publics, inégalement occupés.

En se basant sur sa propre expérience en banlieue parisienne, elle constate les effets de l’insécurité qu’éprouvent les femmes au sein de certains quartiers. Ce sentiment d’insécurité explique pour beaucoup leur abandon de certains lieux publics dits peu fréquentables . « Peu à peu les femmes se sont empêchées d’occuper l’espace public, moi la première. J’habite à Saint-Ouen et j’évite d’être seule la nuit, je prends un taxi lorsque je rentre tard. » Les femmes ont progressivement déserté l’espace public au profit d’une présence essentiellement masculine.

Mimouna Hadjam prend l’exemple des cafés en Seine-Saint-Denis. Elle considère, qu’à quelques exceptions près, les cafés et bars de ces quartiers ne sont absolument pas accueillants pour les femmes, voire même hostiles à leur présence. « Ça n’est pas écrit interdit aux femmes mais il y a un tel regard masculiniste au sein de ces cafés que les femmes n’osent même pas y entrer. »

Pour pallier ce phénomène, Africa 93, a créé son propre espace dédié à un salon de thé gratuit. A la sortie du confinement, l’association envisage de l’ouvrir tous les jours en essayant de mettre en place une participation financière mensuelle pour celles et ceux qui le souhaitent. Une telle initiative est très certainement un moyen pour les femmes de se réapproprier une partie de l’espace public. Pour autant, Mimouna Hadjam met l’accent sur sa volonté de construire un lieu mixte et pourquoi pas paritaire, afin d’éviter de reproduire des logiques d’exclusion. « S’il y a des hommes, on les accueillera également, c’est mixte et on ne les met pas dehors comme ça a été implicitement fait pour les femmes » conclut Minouna Hadjam.

Chloé Vaysse 50-50 Magazine

Photo de Une : Mimouna Hadjam devant les locaux d’Africa 93
Lire plus : Africa 93 : une association féministe, laïque et antiraciste  
Africa 93 : La sororité locale continue de résister à la précarité

https://www.50-50magazine.fr/2021/03/26/africa-93-le-combat-acharne-et-quotidien-de-mimouna-hadjam-contre-les-discriminations-racistes-et-sexistes/

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