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psychologie

Les dessins d’enfants peuvent exprimer des problèmes familiaux,enfants,familles,

29 Décembre 2014, 02:12am

Publié par hugo

Les dessins d’enfants peuvent exprimer des problèmes familiaux
Les dessins d’enfants peuvent exprimer des problèmes familiaux18/12/2014
Les enfants dessinent de belles histoires, mais ils peuvent aussi exprimer certains problèmes existants dans leur famille sans le savoir…
On le savait déjà, les dessins d’enfants expriment souvent leurs ressentis. Mais ils peuvent également être une façon de mettre en scène les problèmes qu’ils vivent dans leur famille. Des chercheurs du Département d’études sur le développement humain et de la famille de l’Université de Caroline du Nord à Greensboro ont mené une étude sur 962 familles pendant 7 ans, en leur rendant régulièrement visite. Ils se sont rendu compte que si un enfant connaît une désorganisation ou un chaos familial, il n’en parlera pas ou ne s’en rendra pas forcément compte mais cela pourra se remarquer dans ses dessins. Les spécialistes ont déchiffré certains éléments forts dans les dessins d’enfants pour lesquels tout se passe bien dans leur famille. Dans ce cas-là, les maisons sont hautes, tous les membres de la famille sont représentés, on différencie bien les parents et les enfants par leur taille, les mains sont souvent tendues ou ouvertes (signe de soutien ou de réconfort dans la famille). En revanche, dans les foyers où il y avait un dysfonctionnement, des parties du corps ou du visage voire même les expressions faciales étaient manquantes, ou alors les parents étaient représentés dans des postures de dominants face aux enfants. Certains d’entre eux se sont même dessinés derrière un parent ou à l’écart du groupe familial, comme pour marquer une distance émotionnelle, un manque de proximité ou de confiance. Au final, les auteurs de l’étude conseillent aux parents de ne pas hésiter à signaler à un psychologue ou tout professionnel de la petite enfance tout dessin de leur enfant qu’ils trouvent préoccupant…
Source : The Society for Emotion and Attachment Studies (SEAS)
Auteur : Christine Diego Hernandez > COMMENTER3
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http://www.parents.fr/Actualites/Les-dessins-d-enfants-peuvent-exprimer-des-problemes-familiaux-2148886

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Cours - Le développement psychosocial de l'enfant,enfants,psychologie,

9 Octobre 2014, 03:18am

Publié par hugo

COURS IFSI
Cours - Le développement psychosocial de l'enfant
17.04.09 Mise à jour le 13.09.13
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Cet article fait partie du dossier :
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TFE - Travail de fin d'études : étudiants infirmiers 2013
Formation en IFSI : ce qui va changer
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Développement : c’est l’ensemble des transformations qui affectent les organismes vivants ou les institutions sociales. Cela nous renvoit à l’ensemble des étapes qui conduisent un organisme vivant à une organisation sociale d’un état primitif à un état plus élaboré.


Cela nous renvoit aussi aux mécanismes qui permettent le passage d’une étape à une autre.L’enfant n’est pas un adulte en miniature mais un sujet qui acquiert des connaissances, des pensées.


I- L’embriogénèse


L’embryogénèse est la première étape de la vie qui conduit de la fécondation au bébé humain.


1.1 la vie de l’embryon


La première étape : l’étape préembrionnaire :
L’œuf fécondé(zygote) est constitué par la fusion de deux cellules sexuelles (les gamètes) fourni par le père (spermatozoïde) et l’autre par la mère (l’ovule). Cette fusion constitue une cellule œuf qui va subir une série de divisions cellulaires ( mitose) : un e cellule C est composée de 46 chromosomes et se divise en 2 cellules C1 et C2 Composées de 46 chromosomes etc…
La deuxième étape : l’étape embryonnaire :
L’œuf a beaucoup grandi, on parle alors de l’embryon. C’est le stade de neurulation, c’est-à-dire, la construction de l’axe cérébro-spinal qui est le siège du système nerveux central. Il y a accélération du développement morphologique qui conduit vers 8 semaines environs à un embryon de 3 cm. La tête est distincte du corps, les yeux, le nez et la bouche sont identifiables, les doigt et les orteils sont séparés
La 3 ème étape : l’étape fœtale
On retrouve deux aspects essentiels : la poursuite de la croissance et de la différenciation du système nerveux central et l’émergence de comportement qu’établissent les premières interactions avec l’environnement (le fœtus commence à être en relation avec son environnement). Les comportements constituent le début du développement sensoriel et moteur et de l’apprentissage.
1.2 la naissance et les réflexes du nouveau né


La dimension de la tête est proportionnellement, beaucoup plus grande que la taille du corps.
Le tonus musculaire du bébé : il y a hypertonicité des muscles fléchisseurs avec l’absence d’inhibition de la contraction musculaire ( exemple : le réflexe de la marche).


Une hypotonie, un manque de tonus, axiale qui rend impossible le maintien de la verticalité de la posture : il ne peut pas se tenir assis. Le bébé possède dès sa naissance un riche héritage fœtal qui structure son fonctionnement. On retrouve l’ensemble des réflexes archaïques, certains d’entre eux ont une fonction adaptative essentielle comme la succion et la déglutition.


II- L’enfant de 0 à 3 ans


2.1 le développement moteur et intellectuel


Selon Piaget (théorie développementaliste), la croissance se poursuit de manière régulière.
Sa conception de l’évolution peut être subdivisées en 4 niveaux ou périodes majeures, eux-mêmes répartis en sous-période, appelées stades :


Période sensori-motrice
Période pensée pré-opérationnelle
Période opérations concrètes
Période opérations formelles
Niveau 1 : La période sensori-motrice (de la naissance à 2 ans) :


1er stade (0-1 mois)
Réflexes innés. Exemple : d’instinct il suce, pleure, tousse, urine, défèque, gigote...
2e stade (1-4 mois)
Acquisitions d’actions adaptatives résultant de son expérience. Il adapte ses actions en fonction de son environnement. On dit qu’il "accommode ses schèmes". Exemple : il suce son pouce, non plus par hasard, mais par coordination entre la main et la bouche, donc par "accommodation acquise" A ce stade, il aime à répéter inlassablement les mêmes actions (réactions circulaires primaires). Exemple : prendre et faire tomber un objet.
3e stade (4-8 mois)
Actions intentionnelles. L’enfant se perçoit distinct du monde extérieur.
L’enfant répète un acte accompli au départ par hasard et qui lui a apporté une certaine satisfaction. Ce sont des réactions circulaires secondaires, c’est-à-dire avec prise de conscience de l’environnement extérieur. L’enfant vise à reproduire des faits qui viennent de se passer par hasard. Exemple : il touche un hochet mobile, ce qui prouve qu’il est capable de dissocier sa main du hochet et d’autres objets; ce n’est plus par hasard qu’il le touche, mais volontairement.
4e stade (8-12 mois)
Vrais actes d’intelligence. Il y a prise de conscience de la présence de personnes et d’objets : c’est le concept de permanence de l’objet.
Dès que l’objet a quitté le champ de vision de l’enfant, il le cherche. L’enfant comprend aussi la relation de cause à effet, il sait prévoir une situation et adapter ses actes. Son comportement est dit intentionnel. C’est le début de l’intelligence pratique qui signifie fixer des objectifs et utiliser les schèmes disponibles comme moyens pour les réaliser.
5e stade (12-18 mois)
Réactions circulaires tertiaires(1). L’enfant recherche par une expérimentation en quoi l’objet ou l’événement est nouveau. Il va non seulement subir mais provoquer les résultats au lieu de se contenter de les reproduire une fois qu’ils se seront manifestés par hasard.
Avant ce 5e stade les actes d’intelligence consistaient essentiellement en une application des schèmes existants à de nouvelles situations, c’est-à-dire l’assimilation à des schèmes déjà acquis de nouveaux événements desquels on ne retenait que les caractéristiques des objets et événements similaires aux schèmes préexistants. A présent, l’enfant accorde d’avantage d’attention à la manière dont les nouveaux objets et événements diffèrent de ses constructions mentales actuelles et il utilise le processus d’accommodation pour remodeler ses schèmes et en construire d’autres plus appropriés. En d’autres mots, l’enfant applique ses moyens connus aux situations nouvelles. Exemple : l’enfant assis sur le plancher cherche à atteindre un objet hors de portée. Dans ses tentatives pour atteindre le jouet, il tire au hasard l’extrémité du tapis sur lequel le jouet est posé, un acte qui est, soit accidentel, soit un stratagème pour atteindre son but. Quand il se rend compte que ce geste a rapproché le jouet de lui, il tire à nouveau, intentionnellement cette fois, ce tapis, s’en servant comme d’un instrument pour parvenir à ses fins.


2.2 l’acquisition du langage


Les enfants "comprennent" le langage verbal avant de pouvoir s’en servir eux-mêmes.
Avant que l’enfant ne prononce ses premiers mots réels, il émet une série de cris et de sons. C’est d’ailleurs en criant que l’enfant fait son entrée dans le monde. Après le 1er mois, les cris se différencient en fonction de leurs causes. Les parents proches de leur enfant peuvent commencer à différencier les pleurs, cris : la faim, les coliques, le sommeil, l’angoisse...
De 0 à 1 ans c’est le stade prélinguistique :
Vers 6 semaines : l’enfant émet ce que l’on appelle des roucoulements (gargouillements, cris aigus,...) véritable expression orale de ses besoins et de ses émotions.


Vers 3-4 mois des gazouillis, babillages se font entendre, il "parle" (émissions vocales nombreuses). Il commence à avoir des sons préférés et il lui arrive de les répéter (la-la-la...ma-ma-ma...bi-bi-bi...) On appelle ce phénomène la "lallation".
Entre 9-10 mois, l’enfant semble imiter les sons produits par les autres même s’il ne les comprend pas. "L’écholalie" est donc une sorte de dialogue entre l’enfant et les parents.


A partir d’un an c’est le stade linguistique : L’enfant commence à faire des mots-phrase, il prononce un mot qui pour lui est l’équivalent d’une phrase. Exemple : mia = donne-moi ça; da = fais ça à nouveau; ah = c’est beau... Au mot phrase, succède la préphrase (vers 18 mois) à savoir 2 ou plusieurs mots rangés selon l’importance affective que donne l’enfant (sorte de langage télégraphique). Exemple : Apu bonbon (il n’y a plus de bonbon); Moi pa-ti (Je veux partir)...


A la période de la préphrase, l’enfant entre dans le premier âge questionneur où la question du type "ça c’est quoi ?" correspond à son besoin d’extension de son vocabulaire.


L’accès au langage se poursuit à partir de 2 ans 1/2- 3 ans. Cette évolution s’observe notamment dans l’intérêt croissant que l’enfant porte à la parole de l’adulte, son goût pour les histoires qu’on lui raconte, la découverte du dialogue avec l’adulte, l’utilisation pertinente de questions "où ? quand ? comment ? pourquoi ?" exprimant son intense désir de connaître. Le pourquoi ? exprime à l’origine (vers 2 ans 1/2-3ans) une protestation à une contrainte (Exemple : mange ta soupe!-Pourquoi ?).


A 3 ans époque du deuxième âge questionneur (1er vers 18 mois), le pourquoi signifie "à quoi cela sert-il ?". C’est donc entre deux et trois ans que l’enrichissement du vocabulaire est le plus important (en moyenne le nombre de mots passe de 100-200 à 2 ans à 1000-1200 mots à 3 ans). L’enfant entend le langage parlé par les personnes de son entourage de manière globale. Il en résulte parfois de nombreuses déformations (date pour regarde/ yateau pour rateau/ apapé pour attrapé...) Ces déformations disparaissent tout naturellement entre 4-7ans pour autant que les adultes ne se mettent pas à "parler bébé".


2.3 le développement affectif


A 1 mois, le bébé réagit positivement au confort et à la satisfaction de ses besoins, négativement à l’inconfort et aux frustrations. Il fixe le visage humain. Petit à petit les pleurs se différencient et s’érigent en moyen de communication pour exprimer divers types d’inconfort.


Le nourrisson a une vie mentale et somatique très proche du pulsionnel, c’est à dire commandée presque exclusivement par les besoins archaïques. Du monde qui l’entoure et le domine n’existe que ce dont il a besoin. Tout ce qu’il croit et ressent existe, car il ne fait pas la part du réel et de l’imaginaire.


Définition du « ça » : c’est le pôle pulsionnel de la personnalité, la partie la plus chaotique et la plus obscure. C’est entièrement le domaine de l’instinctif, du biologique qui ne connaît ni règle de temps ou d’espace, ni interdit. De ce fait les choses les plus contradictoires peuvent y exister. Le « ça » est régi par le seul principe de plaisir. Deux aspects se distinguent : l’héréditaire (sexualité et agressivité propres à l’espèce) et l’acquis (formes que prendront cette agressivité et cette sexualité).


Ce monde qui baigne le nourrisson s’exprimera à travers le lait, formant ainsi un complexe Mère-Sein-Nourriture. Ce liquide, d’abord extérieur à l’enfant, passe à l’intérieur de son corps. Par cette incorporation le lait acquiert une grande valeur émotive, et l’enfant s’attire ainsi toutes les merveilleuses qualités qu’il lui attribue, autant physiques que mentales. C’est une source de jouissance. Il se sent investi des qualités de ce lait. Le lait est une entité aussi vivante que lui, bienfaisante. Mais le lait a aussi des qualités destructrices : il se fait attendre quand l’enfant a faim, il provoque des vomissements…Le bébé incorpore aussi malgré lui ce lait destructeur, qui contient en lui un danger inconnu, menaçant. Un système de défense se met alors en place. C’est le Clivage de l’Objet. Il y a un lait gratifiant et aussi un lait mauvais, persécutant. La tendance naturelle est de s’approprier le « bon » et de rejeter ce qu’on n’aime pas. La personnalité se forme à travers les mécanismes d’introjection et de projection. L’adulte retiendra de ceci la cohabitation de 2 mères : La mère idéale et, en discordance, la mère réelle.


Définition de l’Imago : Personnage interne que l’on a fabriqué. Prototype inconscient d’un personnage qui va orienter toutes nos relations par la suite. Ce qu’on pense, ce qu’on ressent d’un individu n’a rien à voir avec la réalité. Ainsi l’Imago de la bonne mère s’exprime dans le personnage de la fée, tandis que l’Imago de la mauvaise mère sera représenté par la sorcière.


Vers 2 mois, premières réactions en présence de l’adulte. Le nourrisson fixe les yeux de la mère pendant la tétée. A travers le regard de sa mère, il se voit lui-même s’y reflétant. Il découvre les sentiments et se les approprie. Le sourire est une réponse (fonction de miroir). Le rythme des tétées va amorcer la notion du temps. Il commence à découvrir son corps, s’oriente d’après la voix humaine.


A 4 mois, il ne se limite plus à fixer le visage, mais il lui sourit. Il reconnaît sa mère, anticipe les événements. Il commence à être plus actif, commence à jouer. Son besoin de sociabilité augmente. Il aime qu’on s’occupe de lui.


Vers 6 mois, les sourires sont volontaires. La constitution de l’Autre s’est faite à travers le système Présence-Absence. C’est de l’expérience de la frustration, due à l’attente, que naît l’Objet extérieur. Cette absence force l’enfant à recréer mentalement un univers de représentations mentales. Cet univers psychique l’aide à patienter jusqu’au retour effectif de la mère. Ainsi, il perçoit l’existence de l’Autre sur un fond d’absence. Ce mécanisme est la fonction symbolique. Un cas pathologique se présente si par malheur l’enfant de 6 à 12 mois perd trop souvent sa mère. On observera premièrement chez lui une demande excessive suivie un ou deux mois plus tard d’un repli puis d’un début de dépression. Son évolution psychique se bloque alors.


De 6 à 8 mois, le visage de la mère est reconnu et privilégié. L’Objet est total, dans toute sa complexité de personne. L’enfant fait la différenciation entre les diverses personnes qui gravitent autour de lui. Tous les visages familiers déclenchent le sourire, les autres font naître méfiance et évitement. Souvent d’ailleurs, l’enfant déçu de ne pas reconnaître la mère dans le visage étranger, se mettra à crier.
Huitième mois (et l’angoisse du -)


La relation affective que l'enfant entretient avec les autres, de symbiotique (relatif à un soutien mutuel) devient anaclitique (conscience de ce soutien). Désormais l'enfant sait qu'il a besoin de la mère. Le "Moi" se forme en même temps que se forme l'Objet extérieur, l'un n'existant que par rapport à l'autre. C'est une période très importante de distinction, que ce soit extérieur/intérieur ou Moi/Autre.
Création du jouet. C'est un objet transitionnel, qui sera le plus souvent doux, mou, chaud... Cet objet représente la mère, dans son absence comme dans sa présence. C'est à la fois la frustration et la gratification. L'adulte n'abandonne cet objet qu'à la condition d'avoir réussi à diffuser sa fonction dans l'espace qui l'environne, que ce soit à travers les cigarettes, le langage, etc...


L'amour maternel. Le nourrisson tend souvent à faire régresser ses parents. Ces deux mots: "amour maternel", viennent de Rousseau. Avant, et jusqu'au 12e siècle, les parents avaient droit de vie et de mort sur leurs enfants. Du 13e au 18e, l'enfant n'a aucun statut dans la famille. Les manifestations de cajolerie et de tendresse étaient considérées comme faiblesse et pêché, l'allaitement était ridicule, rendant l'enfant vicieux Þ Recours aux nourrisses chez qui ils restaient 5 ou 6 ans, avant de se trouver placés chez les Sœurs ou les Frères. La médecine infantile était inexistante : On ne peut soigner un client qui ne dit pas de quoi il souffre ! Dans la fratrie, l’aîné des garçons avait tous les droits. Les cadets devaient choisir carrière dans l’armée ou la religion.


Avec Rousseau, les choses changent. Vers 1715 on a réglementé la profession de nourrisse. L’état s’est aperçu que l’enfant était une richesse potentielle. Les statuts de la mère et de l’enfant changent (Matriarcat mental). Les familles nombreuses sont exemptes d’impôts. Les mariages se font de plus en plus par amour. La mère est devenue génitrice et éducatrice.


La fonction maternelle. Les mères actuelles ont des compétences naturelles pour communiquer avec le nourrisson. Le bébé est un être social ayant une vie mentale, forçant les parents à communiquer avec lui, à régresser à un mode d’interactions archaïques. Les comportements parentaux sont plus intenses, plus répétés que pour une communication entre adultes, utilisant ici l’expression faciale, la voix, le contact physique…Tout ceci forme des séquences répétitives qui facilitent l’apprentissage du nourrisson : Il devient bientôt capable d’anticiper sur la séquence, contrôlant ainsi une petite mais certaine maîtrise sur l’Autre. Le bébé est actif et possède un répertoire de capacités mentales et motrices. Il distingue d’abord le mouvement, s’intéresse à la complexité visuelle ou sonore. A trois mois il sait rompre l’interaction Þ coordination occulo-céphalique. Quand l’enfant est tout seul, il se met en état d’inactivité alerte. Toutes les stimulations qui pourront alors survenir seront source de plaisir.


A 10 mois, sa discrimination sociale (fait des différences entre les personnes) est plus grande et il commence à imiter.
A 1 an il aime avoir un public, mais il traverse une période de timidité vis-à-vis des étrangers.
A 15 mois, il affirme son indépendance par rapport à l’alimentation, mais il est encore maladroit. les contacts de personne à personne s’affinent.
A 18 mois, il aime participer à son habillage et déshabillage. Il vit dans l’ici et maintenant. le sens de la propriété apparaît. il prend plaisir à participer aux tâches domestiques. C’est un âge plutôt turbulent.
A 2 ans, il dit souvent, triomphant : "ça y est!". Tout aussi fréquente à cet âge là, l’expression "c’est à moi" qui révèle son incapacité à partager.
A 2 ans 1/2, incapable de choisir entre 2 alternatives. Il est indécis et commence donc à craindre les choses qui lui paraissent trop nouvelles. Besoins de rites autour du bain, de la mise au lit, ...Il commence à s’opposer et se montre très autoritaire. A cet âge paradoxal, il peut se montrer timide, agressif, reculer, avancer...Le sentiment du Moi et de ses besoins est très aigu.


2.4 la relation objectale (relation à l’objet) (selon Spitz)


L’enfant se différencie peu à peu de sa mère et la relation objectale s’établit vers la fin de la première année. Son développement comporte trois stades :


Stade non objectal : le nouveau-né ne différencie pas le moi du non-moi. Entre 2 et 3 mois, le nourrisson suit des yeux les mouvements d’un visage et fixe le visage de sa mère durant la tétée. La peau du bébé est en contact avec celle de la mère, il est sensible aux changements de position.


Le sourire du 3e mois (stade du précurseur de l’objet) : entre 2 et 6 mois l’enfant sourit à n’importe quel visage mobile représenté de face, de façon qu’il puisse voir les deux yeux. L’enfant répond à une image, pas à une personne privilégiée. L’apparition de la réponse par le sourire marque le début des relations sociales chez l’homme. Elle constitue le prototype et la base de toutes relations sociales ultérieures. A 3 mois, l’enfant devient une entité psychologique distincte, il différencie le Je (ce qu’on sent à l’intérieur) et le non-Je (ce qu’on voit à l’extérieur).


L’angoisse du 8e mois (stade de l’objet libidinal) : Après 6 mois, l’enfant ne sourit plus à n’importe quel visage, tout inconnu l’effraie. Il distingue donc bien ses parents, puis les personnes amies, des personnes étrangères.


2.5 le développement de l’attachement (selon Bowlby)


Bowlby étudie le lien qui unit l’enfant et la mère : il l’appelle l’attachement. Il s’agit pour lui d’un comportement instinctif présent chez l’individu par empreinte : "phénomène par lequel, dans les premiers moments de l’existence, le jeune animal fixe d’une manière irréversible l’aspect du premier objet en mouvement qu’il rencontre (en général un des parents ou un congénère) et qu’il suivra désormais" (Thines et L'empereur)


L’attachement consiste en une interaction - une communication- qui vise à rapprocher la mère et l’enfant.
Elle comporte :


des signaux pour attirer et retenir l’attention de la mère : crier, appeler, sourire, bailler, tendre les bras...
des comportements d’approche : chercher, suivre, se cramponner, sucer.
Le développement de l’attachement comporte 4 phases :


Les signaux existent mais ne s’adressent pas à une personne en particulier (12 semaines)
Les signaux sont dirigés vers une (ou plusieurs) figures discriminées (6 mois)
L’enfant reste à proximité d’une figure discriminée par la locomotion comme par les signaux(6-7 mois à 2-3 ans). L’enfant explore son environnement à partir de sa mère et pour se rassurer retourne fréquemment vers elle.
A 8 mois, il a peur des étrangers, mais à 2-3 ans il peut s’attacher à une figure secondaire, s’il s’agit de quelqu'un de familier qu’il a connu, s’il n’est pas malade et s’il est sûr de revoir sa mère et s’il sait où elle est. Formation d’une relation objective où la mère devient un objet indépendant, permanent dans le temps et dans l’espace.
2.6 les différents stades (selon Freud)


Freud est le père de la théorie psychanalytique. Même ceux qui rejettent cette théorie utilisent toujours son concept de stades du développement.
Il a nommé ces étapes des phases psychosexuelle car selon lui, le développement de la personnalité était influencé par la manière dont l’enfant apprennait à libérer son énergie sexuelle.
Selon Freud, les expériences pendant l’enfance et l’adolescence sont associés à la libido. Cette libido est en relation avec les différentes parties du corps sur lesquelles l’attention des enfants va se fixer. Les zones érogènes sont dans l’ordre la bouche, l’anus et les organes génitaux.
Les stades de l’évolution psycho-sexuelle de l’enfant sont :


stade oral (0-1 an)
stade anal (1-3 ans)
stade phallique (3-6 ans)
période de latence (6-12 ans)
stade génital ( à partir de la puberté)
Pour les enfants de 0-3 ans c’est donc le stade oral et anal.
Le stade oral c’est lorsque la zone érogène, c’est-à-dire liée à la sensation de plaisir, est la bouche.
Le stade anal c’est lorsque l’enfant a atteint le contrôle de ses sphincters. Freud pense alors que l’enfant retire un plaisir à retenir ses matières fécales (désir de maîtrise et de puissance).


Le stade oral


C'est une phase d'organisation libidinale qui s'étend de la naissance au sevrage et qui se trouve sous la primauté de la zone buccale. La bouche est le lieu de sensations motrice, tactile et gustative. Le plaisir oral prend appuie sur le besoin alimentaire puis s'en détache. C'est ainsi que la bouche devient une zone érogène (plaisir)
A ce stade, la mère représente le premier objet d'amour. C'est sur le modèle de cette relation que l'attitude vis à vis du monde se conformera. Peu à peu l'enfant s'identifiera à sa mère selon ce premier mode de relation.


Le stade sadique-oral: mordre


Ce stade est marqué par l'apparition des dents et de la morsure Si on attend ce moment pour commencer le sevrage, celui-ci sera considéré comme une punition.


Si le sevrage est brutal, il prive l'enfant du sein maternel, sans qu'il ai eu le temps de déplacer son investissement libidinal sur d'autres objets ( exemple: doudou), il risque de rester fixé à ce stade.


Il ne faut pas limiter ce stade au lait ou au sein, d'autres éléments interviennent:


le bercement
le regard
le soutien des mains
la parole, le chant
Plaisir au stade oral (réceptivité et appel, faim de stimulations). L’enfant oscille dans des états diversifiés de symbiose, de retrait sur soi, de dépression et d’échange. Il lui faut tous ces états, et de manière équitable. Le stade oral prend fin lorsque le nourrisson est prêt à manger du solide (sevrage), époque décidée, car sentie, par la mère.


De quels systèmes de régulation dispose l’enfant ?


Régulation externe : rôle tenu par la mère. Elle stimule les zones érogènes de l’enfant : Rôle d’excitation. Elle a aussi un rôle de protection, de pare-excitation : rôle de contenant (Quand il pleure et que la mère console, ou quand la fessée est nécessaire pour calmer l’enfant).
Régulation interne : forces somatiques et psychiques faisant tendre l’organisme vers un but qui sera d’éliminer la tension.
Définir la pulsion : Elle se manifeste par le fantasme.On distingue :
o Sa source : organique et somatique
o Son but : éliminer la tension
o L’objet : interne ou externe, partiel ou total
La relation d’objet au stade oral :


Symbiotique jusqu'au 8 ème mois puis anaclitique
Communication et inter-communication durant la première année :
L’enfant n’est pas passif. Il retient, au moyen du regard, des mouvements, l’attention de la mère.
Nature de la vie fantasmatique de l’enfant : Elle est avant tout de nature orale, avec le mécanisme d’incorporation, s’appropriant les qualités du lait et ses défauts. Le bébé interprète ainsi la relation cause-effet. Fantasmes de bien-être après le plaisir du bain, le repas…


Le stade anal


Durant cette période, l'attention de l'enfant et de ses parents se concentre sur le contrôle des sphincters. L'enfant doit parvenir à contrôler ses intestins et sa vessie, il doit donc s'opposer au désir d'éliminer au moment où il en éprouve le besoin. L'enfant découvre ainsi la notion de son pouvoir, de sa propriété privée. Il commence à devenir un être à part entière : en décidant de donner ou non ses selles. C'est un pouvoir sur son transit intestinal et un pouvoir affectif sur sa mère qu'il peut récompenser ou non.


L'attitude plus ou moins sévère des parents favorisera ou entravera l'épanouissement de l'enfant. C'est à cette période que l'enfant est actif, bruyant, agressif sur les objets. Cette étape introduit l'ambivalence : aimer ou détester. Les objets qui s'opposent à lui sont "méchants". Il les bat, les déchire.


Deux conditions d’émergence


Loi céphalo-caudale : Elle permet la maturation de la tête à la queue, c’est à dire entre autre le redressement de la tête, l’assise, la marche. Cette loi permettra l’éducation sphinctérienne une fois la marche acquise ® développement d’abord moteur, puis organique.
Aspect éducatif : L’exigence de propreté vient de la mère. Elle déplace l’intérêt de l’enfant de la bouche vers le rectum. Il est nécessaire que ces deux aspects (loi céphalo-caudale/éducation) interviennent dans cet ordre pour qu’émerge chez l’enfant le stade anal. La mère déplace chez lui le champ de gratification, amenant l’enfant à s’intéresser à l’anus comme zone érogène.
Définition de la saleté : La saleté dépend d’un système codé suivant (et relativement à) l’individu, le lieu…etc. Elle est ainsi le sous-produit d’un ordre, d’un triage, plus culturel qu’autre chose. L’enfant ne connaît pas cette sélection. C’est la mère qui lui transmettra l’attitude à adopter vis-à-vis des saletés, et qui lui indiquera où elles sont.
Primauté de la zone anale : C’est une zone de passage, de communication entre l’intérieur (le corps de l’enfant) et l’extérieur (un individu de la réalité). La source pulsionnelle sera l’anus et, par extension, tout l’intérieur du corps (tandis que l’oralité valorisait l’extérieur en tant que surface). L’objet de plaisir de l’enfant sera le boudin fécal.


Le boudin fécal :


C’est un excitant de la zone érogène
C’est une partie du corps, vivante et valorisée.
C’est enfin une monnaie d’échange.
Désormais l’enfant maîtrise son corps : L’aspect volontaire est très important. L’enfant se rend compte qu’il y a quelque chose qui veut sortir. Il se rend compte qu’il est possible d’empêcher cette sortie ® Plaisir de rétention.
Puis il se rend compte qu’il devient agréable de laisser sortir ® plaisir d’expulsion.


Liée à ce plaisir, il y a l’impression de perdre chaque fois une partie de son corps. Cela lui donne l’angoisse de perdre quelque chose d’important, qui touche à l’intégrité de son corps (c’est à cette période que l’enfant démonte, et regarde à l’intérieur des jouets). L’enfant n’a aucune répugnance pour son produit : il l’explore activement, le montre…etc. C’est la mère qui transmettra sa répugnance.


Relation d’Objet au stade anal :


Relation ambivalente (agressivité/don). L’objet fécal prendra une signification selon l’objet maternel. L’enfant est aimé de l’intérieur. Son corps contient quelque chose de bon, un trésor qu’il pourra échanger contre l’amour de la mère. C’est une récompense que de faire ses excréments quand et où la mère le veut : Expérience où le Moi de l’enfant s’affirme. Il aura besoin de tester de temps en temps sa toute-puissance en désobéissant à la mère. Elle demande, il dit « non ! »


La mère considère les matières fécales en objet de dégoût. L’enfant doit refouler ses possibilités de plaisir : L’anal devient symbole du défendu, de l’interdit. L’enfant sent quelque chose de mauvais à l’intérieur de son corps d'où Angoisse de sa part. Il a l’impression de détenir un poison. S’il se retient exagérément, il joue avec le danger, et le plaisir qu’il peut éprouver augmentera avec la peur. La rétention est vécue comme une opposition à la mère et l’expulsion comme une projection d’agressivité vis à vis d’elle. Les matières fécales, trop bonnes pour être données, seront gardées longtemps. Ces attitudes se retrouveront par le suite dans la vie de l’adulte, à travers les comportements d’avarice, de don, ou de prodigalité. L’enfant s’identifie à son boudin fécal. Investissement d’amour et/ou d’agressivité.


Clivage : 2 sentiments opposés vis à vis d’un même objet, et apparaissant alternativement.


Ambivalence : Coexistence de 2 sentiments opposés vis à vis d’un même objet, apparaissant entremêlés à la conscience.
L’enfant, en passant du clivage à l’ambivalence, marque son passage à une affection plus mature. Cette ambivalence va s’étendre à toutes les autres relations, comme : activité/passivité ; pouvoir/subir ; obéir/désobéir ; posséder/être vidé ; sadisme/masochisme.
Notons à ce niveau un stade bi-sexuel : actif dans l’expulsion et passif dans la rétention.


Autonomie du Moi :


Moi : Partie de la personnalité en contact avec la réalité extérieure (issue du Ca, confronté à la réalité) construite grâce aux gratifications successives.
Désormais l’enfant décide, dispense son bon-vouloir, dirige son corps. L’estime de soi dépend de l’estime des autres pour soi : Si la mère insiste trop sur la socialisation, l’enfant aura l’impression de subir, de ne pas décider pour (et par) lui-même, d’avoir un Moi dévalorisé. Si la mère insiste surtout sur le plaisir, l’enfant aura l’impression qu’avant de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre, il le fait pour lui. Il décide de sa vie, de son plaisir, affirme son Moi. Son autonomie n’est pas diminuée si de son propre chef il décide de faire plaisir à la personne qu’il aime.


Autonomie corporelle : maîtrise des sphincters.
Autonomie relationnelle : choisir de faire plaisir.


Naissance de la notion d’échange (monnaie d’échange).(Et naissance de la notion de représentant.)
La monnaie d’échange est ici représentée par le boudin fécal qui va médiatiser la relation entre l’enfant et son entourage. Il échange son bon-vouloir contre l’approbation de la mère. Ce sera l’approche d’une autre façon de vivre. Par ce biais, l’enfant manipulera le mot. Émergence du « non » qui lui sert à s’affirmer. Il met ainsi la mère à distance. D’aggressé, il devient agresseur. Il inaugure la communication sémantique, évitant les passages à l’acte. Besoin de jouer.


Le jeu : Il est mis au service de son affectivité. L’enfant jouera toutes les situations où il est dominé. Avec l’eau, le sable, la pâte à modeler, il retrouvera son vécu du stade anal : remplissage et vidage de flacons…etc. C’est aussi l’époque des animaux martyrs : Jeux de sadisme à l’encontre des plus petits, des insectes…La fonction du jeu est très importante au niveau de l’apprentissage. Le plaisir qui lui est lié est un plaisir de maîtrise.


2.7 le développement social


A partir de 6 mois, chaque bébé fait connaissance avec ses voisins immédiats : placés ensemble sur un tapis ou un parc, les enfants se recherchent, ils s’étreignent, s’accrochent, sans paraître d’abord s’en rendre compte.


Vers 8-9 mois, la découverte de l’autre se développe avec la locomotion : les enfants commencent à s’observer, se toucher, se sourire, s’imiter, se tendre des objets, se livrer à toutes sortes de manoeuvres d’approche. Les jeux à 2 à cet âge consistent en manifestations affectueuses ou agressives : se caresser, s’embrasser, se mordre, se tirer les cheveux..


Vers 9 mois, apparaît la jalousie : l’enfant crie, pleure quand une grande personne s’occupe d’un autre enfant. Les premiers conflits au sujet d’objets naissent aussi bientôt.


A 18 mois, l’enfant ne pleure plus avec l’autre, mais essaie de le consoler : il éprouve de la compassion, le désir d’aider et de soulage. La sympathie devient possible, l’enfant faisant la différence entre soi et autrui.


Mère et Père influencent le profil de comportement de l’enfant et les premières années de la vie se révèlent capitales pour son élaboration. Le développement social comme le développement affectif, se constitue donc en grande partie entre 0-3 ans et à partir de la relation aux parents.


Réactions circulaires primaires = actes répétitifs;
Réactions circulaires secondaires = répétitions intentionnelles d'actes gratifiants;
Réactions circulaires tertiaires = répétition de faits originaux sous une forme modifiée.
III. l’enfant de 3-6 ans


3.1 le développement moteur et intellectuel


Il est certain que l’enfant n’a pas encore la maîtrise motrice de l’adulte, mais il a déjà acquis la tonicité musculaire, des automatismes, la locomotion et la préhension, l’aptitude à imiter et à créer des mouvements.


L’enfant à cet âge oriente spontanément toutes ses activités vers le jeu.
Il jette par exemple les blocs dans toute les directions plutôt que les utiliser pour construire une tour. Quand il joue dans le sable il ne construit pas un château, mais il touche, il lance le sable, il exerce ses fonctions sensori-motrice et en retire une certaine satisfaction. Ces jeux sont fonctionnels (3-4 mois à 3-4 ans).


Quand l’enfant joue au facteur, à l’épicier,....il imite des actes en effectuant des mouvements ayant une signification sociale. Ce sont les jeux de fiction (2-5 ans).


Si l’enfant écoute une histoire qu’on lui raconte, s’il regarde des images dans un livre ou à la télévision, il s’agit alors de jeux de réception (2-5 ans).


Dans les jeux de construction (3-7 ans), l’enfant éprouve le maximum de plaisir dans ce qu’il construit plutôt que dans ce qu’il fait présentement. Quelle joie en effet que celle de l’enfant qui a terminé son puzzle, accompli son dessin...


Remarque : à 3 ans, les enfants interrompent fréquemment leurs jeux pour diverses raisons : parler, changer d’activité... Cette instabilité disparaît pratiquement à l’âge de 6 ans, époque où l’action est essentiellement stimulée par le but à atteindre.


3.1.1 quelques caractéristiques du développement moteur entre 3-6 ans


Automatisation progressive des mouvements : Pour la marche, ajustements constants des mouvements, de leur vitesse, de leur rythme. Les gestes alors peuvent remplir une fonction de réalisation : gestes utilitaires, mais aussi spécialisés tels que l’écriture...
L’enfant a horreur de l’immobilité imposée. Exemple : la station assise à table (à la maison, à l’école...). Il a besoin de mouvement, il éprouve du plaisir à se dépenser physiquement, à agir et vivre.


Néanmoins, il devient de plus en plus persévérant, il commence à expérimenter la continuité, d’où les situations où il peut protester si un adulte l’interrompt dans son activité sous prétexte d’aller à table ou d’aller se laver.


Les mouvements deviennent de plus en plus coordonnés (imitation, manipulation, préhension...). Les psychologues ont d’ailleurs appelé cette période "age de la grâce" en raison de l’aisance, de la liberté des mouvements et de l’harmonie de certains d’entre eux.


C’est aussi la période de la latéralisation (dominance latérale) ou un côté du corps est plus habile et utilisé de préférence à l’autre. (gaucher ou droitier)


3.1.2 le développement de la perception (syncrétisme perceptif)


Beaucoup d’enfants de 4 ans (bien avant l’âge de la lecture) sont capables de reconnaître des livres qu’ils apprécient, même les pages où sont indiquées leurs histoires préférées. Un auteur, Claparède, a appelé cela syncrétisme : première vue générale compréhensive, mais malheureusement obscure et incorrecte où tout est entassé sans distinction.


Le globalisme (l’enfant centre sa perception sur le tout)
On présente à l’enfant des dessins constitués de 2 ou plusieurs objets dont les lignes sont enchevêtrées et on leur demande de contourner à l’aide de couleurs différentes les différents objets qu’ils voient. Les réussites varient avec l’âge.
On peut aussi leur présenter des dessins d’animaux composites (composés de parties d’animaux différents) et leur demander de dénommer le croquis.
La juxtaposition (l’enfant est attentif aux parties)
Les enfants de 4 à 6-7 ans dessinent des détails, mais simplement juxtaposés, sans forcément de liens. Ex : une maison (la maison ne tient pas debout, mais l’enfant y a représenté toutes les tuiles, les volets, les rideaux...).
3.1.3 le développement intellectuel


C’est la période pré-opératoire
Apparition de la représentation symbolique qui consiste à élaborer "en pensée" des images à partir des objets ou des mouvements du monde réel. Elle s’achève par la pensée intuitive qui se caractérise par la concentration de l’enfant sur l’apparence des choses et par l’absence de raisonnement logique. Exemple : un enfant, qui à cette époque, entend pour la première fois le bruit du tonnerre peut penser que quelqu'un a fermé bruyamment une porte dans la chambre voisine. Il assimile alors cette nouvelle expérience et réajuste ses idées sur les bruits et leur origine
La représentation symbolique : l’enfant peut penser à la voix de sa mère, par ex, sans l’avoir entendue ou il s’imagine sa tétine sans voir le biberon. Le petit garçon de 3 ans qui a vu son père se raser le matin peut reproduire le geste l’après-midi dans un jeu à l’école. La pensée de l’enfant dépasse l’ici et maintenant, elle peut évoquer un objet absent.


La pensée intuitive : (selon Piaget) : on présente à l’enfant une boule de plasticine et on lui demande d’en faire une autre de même grandeur. On laisse sur la table la boule confectionnée par l’enfant à titre de témoin. On transforme, sous les yeux de l’enfant, la boule en galette, puis en boudin. Quand on lui demande s’il y a encore dans les boules transformées "la même chose" (la même quantité) l’enfant répond qu’il y a moins dans la galette car elle est plus fine que la boule et plus dans le boudin car il est plus long. L’enfant est plus centré sur l’apparence des choses et n’a pas de raisonnement logique.


Autre exemple : avec les jetons (2 rangées de 8 jetons mais si la deuxième rangée on l’espace plus l’enfant dit qu’il y en a plus).


3.2 Le développement du langage


Jusqu’à l’âge de 12-13 ans (au moins) l’enfant continue à développer son langage par un processus long et graduel qui occupe une partie importante de ses activités


L’enfant doit progressivement s’approprier les données linguistiques de l’entourage familial et scolaire : il doit abandonner les formulations simplistes pour accéder aux énoncés plus élaborés et mieux articulés.


Les corrections, approbations, désapprobations, commentaires des parents sont adaptés aux possibilités de l’enfant (selon l’âge). Les parents ont donc un rôle important dans la construction du langage chez leur enfant. On pense à la prononciation, mais aussi à la reconnaissance correcte des syllabes et l’assimilation des règles grammaticales...


3.3 Le développement affectif


3.3.1 Le stade phallique


Le stade phallique (vers 4 ans)
Jusque là le père était vécu comme une mère auxiliaire. L’enfant va découvrir que le père a en fait une fonction bien particulière. Il apparaît menaçant, car inconnu, représentant une menace potentielle. L’enfant se rapproche de la mère. Il vient de se rendre compte que le père intéresse beaucoup la mère, et quelque fois malgré ses revendications d’enfant on retrouve une Attitude de colère et d’admiration pour ce personnage qui accapare la mère. L’enfant vient de juxtaposer la fonction parentale du père vis à vis de lui, avec la fonction d’amant vis à vis de la mère. C’est un partage difficile que celui qui lui est demandé. L’enfant se trouve plongé dans sa première solitude d’humain. Il se replie vers lui-même.


Découverte du corps : L’enfant se focalise sur un point très important de son corps : ses organes génitaux. Déplacement entre érotisme anal et érotisme urétral. L’enfant découvre que certaines personnes ont un pénis et d’autres n’en ont pas. Il y a donc ainsi ceux qui en ont, et ceux qui n’en ont pas. Toutes les grandes personnes doivent avoir un pénis. Il pose beaucoup de questions sur la procréation, la sexualité, la grossesse, les relations entre les parents… Faute de comprendre les réponses, il répondra à sa manière. Il ne peut pas admettre ce qui ne correspond pas à sa croyance fondamentale. La fécondation est reliée pour lui à ce qu’il connaît déjà, comme l’ingestion d’aliments, le baiser…Pour certains il suffit d’exhiber ses organes génitaux pour avoir un bébé. La naissance est anale, ou par l’ombilic. Ils élaborent aussi le phantasme de la « scène primitive ». L’enfant peut avoir été témoin d’un coït des parents, ou seulement imaginer ce qu’il peut se passer quand il est exclus (arrivé à l’age adulte on retrouve ce ressenti quand, à entendre chuchoter 2 personnes connues, on s’imagine être exclus et persécuté)

Les 4 fantasmes originaires


Fantasme de la scène primitive.
Fantasme de séduction.
Fantasme de castration.
Fantasme d’abandon.
Souvent, dans le fantasme de la scène primitive, l’enfant s’identifie à l’un des partenaires. Soit le « passif », soit l’ « actif ». Il l’interprète souvent comme une scène agressive de laquelle résulte pour lui un fantasme d’abandon énorme. Période de cauchemars, de besoin d’affection de la part de la mère… C’est à cette période qu’il demande à dormir dans le lit parental. Naissance du voyeurisme, visuel et auditif. Il recherche les différences anatomiques, il aime montrer son corps et se promener tout nu. Besoin de savoir, il cherche un objet précieux, inaccessible. Ce sont les prémices de la curiosité intellectuelle. L’enfant reste dans un registre très narcissique. Il investit le pénis de plusieurs qualités, entre autres celle de toute puissance. Avec l’importance qu’il accorde au pénis, survient la peur de le perdre, l’angoisse de castration. (de même qu’il a eu peur de perdre la mère, puis les excréments, à ce stade il craint la perte de son pénis). Il n’y a aucune possibilité d’égalité entre les adultes et l’enfant. Il ne peut y avoir qu’un renversement de rôle, et appropriation des attributs supposés spécifiques à l’adulte (par ex : Il met les chaussures de papa, le collier de maman …). Quand l’enfant aura grandi, les parents seront devenus petits à leur tour. Pour l’enfant, la castration est un manque imaginaire, une angoisse d’incomplétude. Cela concerne aussi bien le garçon que la petite fille. L’enfant se demande si l’adulte peut manquer aussi de quelque chose, s’il est vraiment aussi complet que l’enfant l’imagine.


L’angoisse de castration se focalise sur le père, celui-là même qui le rivalise auprès de la mère, celui qui « force » la mère à le délaisser (Quand le père réel est inexistant, le rôle paternel est tenu par tout ce qui sépare la mère de l’enfant, que ce soit le travail dans la journée, ou un membre de la famille…). La figure paternelle va récupérer à son compte toutes les anciennes frustrations vécues par l’enfant.


On nomme « angoisse de castration » le phénomène transitoire, bénéfique et structurant.
Le « complexe de castration » est la fixation inconsciente de cette angoisse, future source de souffrances et d’auto punitions.


Le garçon
Il se sait détenteur du pénis. Cela lui permet de se valoriser, en l'exhibant pour se réassurer. Il s'identifie à son pénis et a très peur de la castration paternelle. Pour lutter contre cette castration, il pourra d'abord refuser psychiquement la réalité: "C'est pas vrai que les filles n'en ont pas; On ne le voit pas mais c'est à l'intérieur". Il pourra aussi penser que le pénis poussera chez les personnes qui n'en ont pas : "Il n'y a pas de différences entre les petites filles et les petits garçons". Il pourra enfin voir le manque de pénis comme une punition : "c'est ceux qui le méritent bien qui n'en ont pas".
Le petit garçon résorbera le conflit par l'identification au père.


La fille
Elle sait qu'elle n'en a pas. Mais elle pourra aussi se persuader qu'il suffit d'attendre et qu'il poussera. Revendications phalliques : "Je veux faire comme les garçons, je veux grimper aux arbres..."Elle commence ensuite à accepter son manque, mais contre un avantage : Possibilité d'avoir des enfants. Elle demandera cet enfant au père (ce dernier est considéré comme séducteur). L'enfant est l'équivalent du pénis, celui-là même qui ressortira dans la tête de la future mère, comme enfant imaginaire qu'elle demande à son propre père : Il faut que le deuil ait eu lieu à la naissance pour qu'elle reconnaisse le vrai père (son mari) comme père de l'enfant.
La zone érogène du stade phallique est la zone génitale dont les premières excitations et satisfactions sont en rapport avec la miction (le fait d’uriner).


L’enfant entre 3-6 ans a des comportements typiques : exhibitionnisme, voyeurisme...Il s’intéresse à l’origine des enfants et élabore ses théories par rapport à la conception.


En résumé : le pénis du garçon et le clitoris de la fillette deviennent des objets clés du plaisir érotique. L'enfant découvre la masturbation. Il associe ensuite ce plaisir à un objet d'amour avec lequel il voudrait avoir une sorte de "relation sexuelle".
Le garçon considère sa mère comme l'objet désiré mais il a un rival, le père.
La fillette désigne elle son père et sa rivale est sa mère.
Le conflit qui en résulte est le conflit oedipien.


3.3.2 Le complexe d’Oedipe


Remarque : la fille change d’objet libidinal (investissement affectif) (d’abord la mère puis le père). Le garçon transforme sa relation à l’objet initial.
Le complexe d’Oedipe simplifié : la fille est amoureuse de son papa, le garçon de sa mère.
La résolution du complexe d’Oedipe réside dans la renonciation des désirs libidinaux et hostiles ("on ne veut plus tuer l’autre parent pour épouser l’autre") et dans l’identification au parent de même sexe : la petite fille devient comme sa mère et le petit garçon comme son père. Sorte d’intériorisation des images parentales.


Histoire d'Oedipe


Laïos est roi de Thèbes. Marié à Jocaste, il a un enfant : Oedipe. Les oracles annoncent que cet enfant, quand il aura grandi, tuera son père et épousera sa mère. Evidemment, Laïos n'est pas d'accord et décide de tuer l'enfant. Il confie cela à un guerrier qui, au lieu de le tuer, va le perdre dans la forêt. Un couple de bergers le recueille et l'élève. A la puberté, il va à la ville de Thèbes, sans savoir qui il est. Il rencontre un vieillard qui, pour ne lui avoir pas laissé le passage, le combat. Oedipe le tue. A l'entrée de la ville, il rencontre le sphinx femelle défenseur de la cité, la terrorisant même complètement : Elle a l'habitude de poser des énigmes aux habitants qui ne doivent la vie sauve qu'à une bonne réponse. Jusque là personne n'a pu répondre à ses énigmes. Le sphinx pose la devinette suivante à Oedipe : "Quel est l'animal qui marche à 4 pattes le matin, à 2 pattes à midi et à 3 pattes le soir ?" Oedipe trouve la réponse (l'homme) et rentre en héros à Thèbes. La ville lui propose de monter sur le trône, puisque la place est libre. Il épouse Jocaste, en a des enfants et durant 15 ans vit le bonheur. Puis la peste ravage la ville qui demande pourquoi à l'oracle : "La peste est la punition des Dieux vis à vis d'un parricide et d'un inceste". Oedipe découvre qu'il s'agit de lui. Il se crève les yeux de désespoir, Jocaste se pend. Antigone sa fille l'accompagne hors de la ville qui l'a chassé.


Oedipe du garçon. (3 à 5 ans)


Il reste attaché à son premier objet d'amour, la mère, mais cet attachement n'est pas entier. Il est ambivalent. Il veut la séduire.
Hostilité envers la mère qui lui a demandé beaucoup (aux divers stades) contre peu en échange estime t'il.
Rivalité envers le père, jalousie de sa puissance, de ses droits. Il y mêle l'amour, l'attachement : Cette affection plus la crainte de la castration fait qu'il devient un "Oedipe inversé" où, paradoxalement, il a des phases durant lesquelles il séduit le père et rejette la mère. L'enfant s'identifie aussi à la mère et au père. (Impression de "complicité" entre hommes). Position homosexuelle. Etre en bons termes avec le père atténue indéniablement la peur de castration. C'est l'identification au père qui va permettre au garçon de sortir de l'Oedipe. (Donc d'abord désir Oedipien, tempéré par la menace fantasmatique de castration, l'angoisse surmontée grâce à l'identification et fin de l'Oedipe)


Oedipe de la fille.


Au contraire chez elle c'est l'angoisse de castration qui la fait entrer dans l'Oedipe. Il y a changement d'objet d'amour. L'ambivalence de la fille vis à vis de la mère est plus accentuée que celle du garçon vis à vis du père. (Plus tard, les rapports entre femmes seront toujours plus compliqués, tandis que ceux entre hommes seront plus simples). L'agressivité de la fille vis à vis de la mère s'est élaborée au cours des expériences de sevrage, permettant plus facilement l'Oedipe inversé. Phénomènes plus compliqués, plus forts. Sentiments très mitigés vis à vis de la mère, présence de culpabilité. L'Oedipe traîne plus longtemps car il n'y a aucune menace extérieure pour l'obliger à arrêter la séduction vers le père. Elle renoncera par identification à la mère, lui permettant enfin d'habiter sa personnalité féminine. L'enfant Oedipien (enfant imaginaire) est un fantasme qui restera très longtemps chez la femme.

Nota : On appelle angoisse de castration tout ce qui est de l'ordre du manque.


La fonction symbolique de l'Oedipe


Le désir : Se différencie du besoin en ce qu'il n'est jamais véritablement assouvi. On ne sait d'ailleurs jamais comment y répondre. L'enfant désire être tout pour sa mère : Il cherchera quel peut être le manque de la mère pour le combler. Son désir est d'être le désir de la mère. Ce manque fondamental est, au niveau symbolique, le phallus. Désir originaire : Fusionner avec la mère.
Cas pathologique : Si la mère répond entièrement à cette demande, il devient objet de la mère. Il ne sera jamais sujet. C'est l'entrée dans la psychose.


La Loi du Père : Le Père sera ici le médiateur. Il interviendra comme privateur, séparant l'Enfant de la Mère. Il interdit à l'Enfant de fusionner avec la Mère ("Tu ne coucheras pas avec ta mère!" C'est l'interdit de l'inceste) et retient la Mère de s'approprier son Enfant. Cet interdit s'appelle : La Loi du Père. Pour que ceci s'effectue, il faut que la fonction du Père soit reconnue par la Mère, puis par l'Enfant. La place de séparateur doit donc exister déjà dans l'esprit de la Mère. Le Père pourra être tyrannique, soumis, volage ou fidèle, il faudra néanmoins que la Mère le reconnaisse comme séparateur (et non comme géniteur). Cette fonction Paternelle doit exister dans l'esprit de la Mère dés le début. L'Enfant lui, ne la découvrira qu'au moment de l'œdipe.
L'enfant passe du statut de celui-qui-est le Phallus de la Mère à celui-qui-veut-l'avoir. Il renonce ainsi à son désir : processus de sublimation
Par l'interdit, l'enfant entre dans la culture. Il devient sociétaire. Il s'insère dans une structure familiale. Il ne peut y avoir coïncidence entre les liens d'alliance et de parenté. Cette loi de limitation préserve la famille, assure les générations contre la compétition continuelle et oblige l'individu à aller chercher ailleurs ses relations : Loi de communication et d'ouverture du clan. L'enfant vit, au moment de l'œdipe, une puberté psychologique fondamentale pour la conservation de l'ordre culturel. Il passe d'une histoire individuelle à une histoire collective, car il connaît sa juste position dans la société, ses droits et ses limites.


Réel Imaginaire Symbolique
Papa géniteur Père autorité
(Toute puissance) Fonction séparatrice
Pénis Phallus imaginaire
(Attribut de toute puissance) Phallus symbolique
Castration
(Ablation des gonades) Fantasmes d'absence ou de mutilation de l'organe sexuel Sacrifice, renoncement
Besoin Demande affective Désir
Privation Frustration Manque
Les fonctions du conflit Oedipien


L'enfant passe d'une relation d'objet duelle à une relation d'objet triangulaire. C'est la relation adulte génitale par excellence.
Par l'interdit du parricide et l'interdit de l'inceste, l'enfant passe de la nature à la culture. Il est soumis à la loi commune sociale, loi d'échange et d'interdiction.
Il accède à la différence des sexes grâce à l'identification au Parent du même sexe que lui. L'identification se fait sur les plans morphologique et psychique. Il reconnaît par la même occasion l'Autre comme différent.
Une partie de la personnalité de l'enfant va assumer cet interdit et cette identification. C'est le Surmoi, héritier de l'Oedipe. C'est l'intériorisation des interdits et exigences parentales et sociales, censeur du futur adulte. Une fois formé, le Surmoi va remplacer les parents dans la vie sociale. Il rentrera continuellement en conflit avec les pulsions, et entraînera la culpabilité.
Émergence de l'idéal du Moi : c'est un modèle idéalisé auquel le sujet cherche à se conformer, résultat de l'identification aux parents idéalisés. C'est une instance très narcissique, substitut de la toute puissance de l'enfant (de "je peux tout" à "je voudrais tout pouvoir"). Le Moi se compare à un idéal, nous permettant de nous dépasser.
La résolution du conflit oedipien a lieu quand l'enfant rejette les sentiments sexuels éprouvés pour l'objet tabou, tout en s'identifiant au parent du même sexe : ce n'est plus un rival mais un modèle.


3.3.3 La relation fraternelle


La situation de rivalité fraternelle constitue le complexe de Caïn. La manière dont un enfant résoud ce conflit avec ses frères et soeurs tend à se répéter dans ses relations avec ses camarades d’école ou de jeu et plus tard dans ses rapports sociaux.
La naissance d’un frère ou d’une soeur constitue pour l’enfant une expérience de frustration de la mère : dans le complexe de Caïn comme dans celui d’Oedipe, l’enfant désire posséder seul sa mère.
La réaction de l’enfant dépend de :


l’attitude de la mère (une mère captative accentue la rivalité fraternelle)
sa position dans la fratrie : l’aîné se sent détrôné, l’enfant du milieu ballotté, et le cadet déshérité.
son âge : le sevrage et l’oedipe sont deux moments délicats
la différence d’âge : la plus critique se situe de 18 à 36 mois
L’enfant réagit à la frustration de différente manière :
agression sur le bébé et anxiété
régression (énurésie, anorexie)
formation réactionnelle (enfant trop sage tout d’un coup n’exprimant aucune agressivité)
arrêt du développement ....
L’affectivité imprègne toute la personnalité de l’enfant de 3-6 ans. Sur le plan intellectuel, la représentation qu’il se fait du monde, le prouve clairement. A cet âge l’enfant exprime surtout sa vie affective au travers de sa motricité (c’est pourquoi en thérapie on utilise surtout le dessin (un bonhomme) et le jeu (avec des personnages représentant les membres de la famille)


3.4 Le développement social


Présocialisation : Tendance à aller vers l’autre se développe de 2-3 ans à 7-8 ans. L’enfant désire être avec les autres. Jusqu’à 4 ans les échanges restent très limités et les rares actions communes sont commandées par le matériel. Il y a plus souvent juxtaposition de sujets indépendants les uns des autres (les enfants jouent à la même chose, mais chacun pour soi). A partir de 4 ans, les interactions se multiplient. Les enfants commencent à agir ensemble et à poursuivre des fins constructives. Séquence de collaboration plus fréquente et plus durable.


Développement du jugement moral : (selon Piaget) Dans ses jugements d’une maladresse ou d’un vol, l’enfant tient compte du résultat matériel (celui qui a plus cassé est plus coupable). Le réalisme moral de l’enfant de moins de 6 ans est aussi la conséquence de la contrainte de l’adulte et du respect unilatéral (avec ses pairs, camarades, frères...) Il croit à une justice immanente. La sanction juste est la sanction expiatoire. Elle est même nécessaire et d’autant plus efficace qu’elle est sévère. La nécessité de la sanction conduit l’enfant à une attitude de responsabilité.


IV- L’enfant de 6-12 ans


4.1 Le développement moteur et intellectuel


4.1.1 le développement moteur


Les progrès moteurs de l’enfant de 6-12 ans se manifestent de plusieurs façons complémentaires :
La coordination des mouvements augmente (maîtrise des mouvements de l’écriture, manipulation de certains outils, exécution de certains mouvements gymniques, pratiques de la danse...)
La force s’accroît pendant cette phase de façon considérable (le goût pour les jeux violents en est la preuve)
La rapidité, la précision, l’endurance se développent d’une manière très marquée (jusqu’à 13-15 ans) et se manifestent dans les jeux de compétition.
La période de 6-12 ans est l’âge scolaire. La vie en groupe y prend une importance croissante. Les possibilités motrices permettent aux enfants (garçons notamment) de se mettre en valeur, de se mesurer à des "rivaux".


4.1.2 le développement intellectuel


Passage de l’intuition à l’opération.
Si on présente deux boules identiques de plasticine et qu’on en écrase une, l’enfant de 5-6 ans nie que la quantité de pâte reste la même; au contraire vers 7-8 ans, il affirme que la quantité est conservée.
La pensée se détache de la perception momentanée, corrige l’intuition perceptive et établit des relations objectives qui permettent l’apparition des notions de conservation et d’invariance.
Apparition du symbolisme et de la conceptualisation (plus passer systématiquement par le concret).


4.2 Le développement affectif


A 6 ans l’enfant se montre hésitant, indécis (incapable de choisir), passe d’une extrême à l’autre (colère-gentillesse par ex). Il est impulsif et inconstant, il est le centre de l’univers
A 7 ans équilibre entre ses dispositions internes et les exigences de son milieu, âge de l’assimilation. il est plus introverti, plus rêveur et auto-critique.
A 8 ans, c’est l’âge de socialisation, l’enfant est plus extraverti. Il a le sens de lui-même et de ses droits, il est vivant voire euphorique parfois. il est assoiffé de connaissance. Il commence à faire des ségrégations fille-garçon...
A 9 ans, il est réaliste et a du bon sens. Il désire améliorer ses capacités, il est moins superficiel qu’avant et préfère converser avec ses pairs (de même sexe), il préfère élaborer des projets, plutôt que jouer, A 9-10 ans il s’identifie au groupe de son âge et commence à se détacher de sa famille
A 10 ans l’enfant se trouve un idéal, manifeste un culte pour une personne (star...), il a le sens de la solidarité. Il partage des secrets avec ses amis auxquels il accorde beaucoup d’importance. Il est conscient de sa personne, ses vêtements, son look...
A 11 ans Il est plus concentré, plein d’ardeur et d’enthousiasme. il est rempli d’émotions. il interpelle plutôt que répondre, bref situation parfois difficile avec les parents. Il y a de l’exagération dans les récriminations, discussions, injures, cris, réponses et grossièretés spectaculaire qui marquent l’éveil de l’adolescence (ces changements rappellent ceux observés à 6 ans). " L’enfant aidera quand ça lui plaira, il fera tout ce qu’il voudra sauf la vaisselle, il ne veut pas qu’on crie après lui, il ne veut pas qu’on le dise à son père, il veut qu’on cesse de le critiquer ..."
Le développement affectif est caractérisé par la période de latence et la phase génitale (Freud) :
La période de latence : diminution des activités sexuelles : l’enfant emploie ses pulsions sexuelles ) des buts nouveaux, la curiosité sexuelle devient une pulsion de recherche et de savoir.


la phase génitale : la pulsion sexuelle qui jusque là avait été égocentrique, s’attache à un objet sexuel (un pair), la zone génitale prime sur les autres zones érogènes. Liée à la puberté et la maturation sexuelle de l’adolescence.


4.3 Le développement social


Socialité : L’enfant présente à partir de 6 ans des comportements socialisés : respect des autres, conscience de leur qualités, collaboration, préoccupation d’autrui... Vers 8 ans, l’enfant passe de l’égocentrisme ) l’aptitude à se mettre à la place de l’autre dont il commence à saisir les intentions. A 10 ans, la coopération et l’autonomie existent, l’enfant dénonce la tricherie, le "soufflage", le mensonge, il a le sens de la justice.


Age du groupe social (âge de la bande) : l’enfant mène entre 10 et 12-13 ans une vie sociale intense. c’est l’âge où chacun donne au groupe tout ce que le groupe attend de lui. Les groupes se forment avec des règles à respecter par tous et possibilité d’exclusion si pas respectées.


V- L’adolescence


Il n'y a pas si longtemps, l'adolescence n'était pas reconnue par la collectivité. C'était un état individuel, de même que le troisième âge. Dans les cultures occidentales, l'adolescence est devenue phénomène de société. La provocation est apparue chez les artistes avant et pendant la seconde guerre mondiale (Romantisme, dadaïsme...), revendication contre toutes les institutions de la société (famille, état, église, armée, école...). L'adolescent a repris ces revendications à son compte. L'adolescence est à la fois un état enfantin et sérieux. En 1950, les adolescents reprennent à leur compte ces états d'âme. En 1960, émergence de la musique pour les exprimer. En 1970, politisation.


5.1 Les modifications pubertaires


Chez la fille : Développement des seins, de l'appareil génital. Prise de poids. Premières règles. En 1940, les premières règles chez les européennes venaient vers 17 ans. Actuellement, l'âge moyen est vers 12 ans et 6 mois, car les conditions de vie sont plus confortables et les adolescents s'affirment plus tôt.


Chez le garçon : Premières pollutions nocturnes, mue de la voix, pilosité, croissance osseuse et staturale.


Chez les deux : Remodellement de l'image du corps, de façon continue. Fixation sur l'aspect corporel extérieur: époque très narcissique. Tendances diverses à l'excès. Très peu d'hygiène. Grande instabilité.


5.2 Evolution intellectuelle


Durant les premières années, la pensée de l'enfant était magique. A la période de latence il a acquis une logique concrète. Vers 12 ans, le jeune adolescent va pouvoir raisonner de façon déductive, posant des hypothèses et répondant dans l'abstrait. C'est grâce à la naissance de la pensée formelle, ou "hypotético- déductive". Ayant acquis cette pensée formelle, il en usera à l'excès. Il n'a pas besoin de l'expérience. C'est la période où on refait le monde, très créative mais sans support dans la réalité. Il a acquis l'intellect adulte.


5.3 Comportement social


On distinguera 3 phases :


Phase d'opposition : Chez la fille, elle survient entre 12 et 13 ans et chez le garçon entre 12 et 15 ans. Elle commence par un effondrement total de tout l'acquis moral et social de la période de latence. C'est un mouvement régressif au cours duquel l'adolescent est imprévisible, avec refus de tout ordre établi, vols, provocations... Il y a à la fois l'incapacité à domestiquer les désirs, et recherche du plaisir dans la transgression de l'interdit. On note aussi un mépris de tout ce qui représente l'ordre. Ceci a pour but une certaine prise de conscience de soi. Période du "Je n'veux pas!".


Phase d'affirmation du Moi : Chez la fille entre 13 et 16 ans, et chez le garçon entre 15 et 17 ans. C'est une période de revendication, de "Je veux!", avec demande d'indépendance, de liberté. C'est l'époque du conflit des générations. Il a élaboration de systèmes nouveaux et meilleurs pour la société. Période de l'adolescence où on discute beaucoup. Mégalomanie, affabulation, idéalisation. Générosité et égoïsme.


Phase d'insertion : Chez la fille entre 16 et 18 ans, et chez le garçon entre 18 et 20 ans. L'adolescent s'identifie à l'adulte de façon stable, avec moins d'idéalisation. Il réalise son indépendance affective, et construit son indépendance économique. On accepte réellement et sans ambivalence de se passer de ses parents. Cette phase d'insertion est facilitée par le rythme du travail, la relation de couple.


5.4 Remaniement de la personnalité affective


Vis à vis des Parents, l'adolescent doit effectuer le "deuil des imago parentales". Le deuil est un processus qui permet de ne pas finir avec ce qui est mort. Il s'agit ici d'une rupture d'avec l'image que les Parents représentent pour l'adolescent. Ce processus se fait en plusieurs étapes. Tout commence avec le retour de ce qui a été refoulé durant la latence, c'est à dire les pulsions infantiles. Ce retour est massif et incontrôlable par l'adolescent, faisant échouer le Moi dans ses tentatives d'équilibre. Il est anxieux, déprimé, dépressif, inhibé. Il fait des actes antisociaux. L'aspect défensif ne réussit pas à retenir l'aspect émotionnel. Le côté oral se traduit par de la boulimie, de l'anorexie, et de l'avidité sur tous les plans. Les pulsions anales reviennent à travers l'agressivité, le "non", modifiant tous ses rapports avec l'ordre, le pouvoir. Retour aussi des pulsions phalliques et oedipiennes, se traduisant par une crise d'originalité autant physique que mentale. Réactivation des pulsions oedipiennes vis à vis des Parents, créant des sentiments de "honte des Parents", afin d'éviter la pulsion par une attitude inverse. Critique de ce que sont les Parents. Plus il se sent dépendant des Parents, plus il sera agressif vis à vis d'eux. Les Parents ne peuvent rien pour l'aider car c'est leur présence même qui crée le conflit.


L'adolescent élabore un roman familial: il existe deux couples de Parents, l'un riche, noble, puissant et protecteur, assimilé à des divinités. Ce sont les Parents du passé, idéalisés par l'Enfant. L'autre couple est humble, commun, soumis aux limites quotidiennes. Ce sont les Parents découverts par l'adolescent. Ces 2 couples de Parents s'affrontent dans l'imaginaire de l'adolescent. Il brode donc un roman familial dans lequel il retrouvera ses droits et privilèges. Cela révèle le processus régressif vers la relation rassurante des premiers temps de l'Enfance et le processus progressif qui permet d'accepter la réalité.


Fantasme de changement de rôle : l'adolescent veut prendre la place d'un de ses Parents en usurpant les droits de l'Adulte. Il est Adulte à la place du Père ou de la Mère. Il juge ses Parents, les conseille, les infantilise. Ceci est une condition pour devenir Adulte. L'adolescent s'identifie ainsi à des images de Parents murs.


5.5. Les étapes de la génitalisation : (ou l'accession à la sexualité adulte)


La relation Objectale va se focaliser sur des Objets successifs qui vont permettre à l'adolescent d'accéder à la sexualité adulte.


Phase d'homosexualité de groupe : La bande est constituée d'individus semblables, généralement unisexuée. Il y aura plusieurs types de bandes selon le milieu culturel de l'adolescent. Plus le milieu est favorisé, plus la bande est atypique (sans caractéristiques). Les bandes sociales sont très structurées, et on y rentre difficilement. Les membres ont alors les mêmes idoles, les mêmes costumes. Le but de ces bandes est d'éviter la solitude, de s'identifier par rapport à un modèle, une norme, et de prendre en charge les désirs de l'individu. Chaque membre du groupe y trouve sécurité et revalorisation. Elle permet aussi à l'adolescent d'éviter la confrontation à l'autre sexe.


Phase d'homosexualité individuelle : La bande ne suffit plus. L'adolescent va chercher un ami, un confident. Le choix est très narcissique, fait d'idéalisation et d'admiration. On se raconte tout vis à vis de la famille, de l'école... Amitiés très passionnées, très brusques, pouvant s'arrêter aussi brusquement. Dans cette phase il peut y avoir expérience homosexuelle véritable et transitoire, comme phénomène d'adaptation faisant le lien entre les Parents oedipiens et le choix hétérosexuel. Notons aussi l'existence de rites, de complicités...


Phase transitoire dépressive : La bande ne suffit pas et même l'ami intime ne peut pas comprendre. L'adolescent est en proie à la mélancolie. La vie est un supplice. Tout est injustice. La perte des Parents est trop forte: la bande et les copains ne suffisent pas. Vide métaphysique. Création du journal intime dans lequel il transmet son abandon. C'est un mélange d'égocentrisme aigu et de constant dévouement pour l'humanité. Ce qui va permettre d'en sortir seront les premières manifestations d'hétérosexualité.


Phase hétérosexuelle : On se met à avoir une certaine curiosité vis à vis de l'autre sexe. On s'épie, on s'auto observe. L'autre sexe est à la fois dénigré et idéalisé. Cette hétérosexualité est d'abord polygame, avec nombreux flirts. C'est le moment où les bandes se mixent, et c'est le temps des grandes passions, des grandes désillusions. Hémorragie des sentiments. Processus de cour: L'adolescent devient coquet, spirituel. Les flirts se succèdent, avec de grandes périodes de jalousie et d'admiration. Petit à petit, l'hétérosexualité devient monogame, les Objets affectifs deviennent stables jusqu'à la formation du couple. Dés lors l'adolescent peut faire des projets. Il devient capable de faire coïncider l'amour romantique et l'amour sexuel.


L'adolescence est la dernière chance d'aborder les conflits de l'enfance et de les résoudre de manière spontanée. Si ces mêmes conflits survenaient par la suite, ce serait du domaine du pathologique. La personne s'y engluerait gravement. D'ailleurs la plupart des pathologies adultes éclosent à l'adolescence. La structure de la personnalité se fait durant les 5 premières années de la vie, mais on peut la remanier à l'adolescence.




Cécile REYNAUD, Psychologue
Mr Giffard Dominique
Janvier 2008
Source : http://psychiatriinfirmiere.free.fr


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Beaucoup de jeunes préfèrent être mal accompagnés que seuls,solitude,santes,psychologie,

2 Octobre 2014, 20:25pm

Publié par hugo

PLUS DE "PSYCHO"
01 octobre 2014
Beaucoup de jeunes préfèrent être mal accompagnés que seuls
http://www.figaromadame.fr
Par Inès Belgacem
Les nouveaux couples Photo HBO
Comme dans la série Girls, avec Lena Dunham et Adam Driver, pour de nombreux étudiants rester avec son copain, « c’ést choisir la facilité ».


Sommaire


Accueil
Un amour fraternel
On les pensait libres, détachés des contraintes matérielles du couple établi, romantiques et décidés à vivre pleinement leurs sentiments, de rencontres en flirts, jusqu’à trouver l’âme sœur. Il semblerait que ceux qui ont 20 ans aujourd’hui soient surtout désireux de stabilité, d’une forme de réconfort et qu’importe l’amour si l’autre réchauffe les nuits.


Cela commence souvent par une rencontre enflammée. L’amour, le vrai, raconte Pauline, 23 ans, étudiante en édition, qui a passé un an et demi avec son copain, dont six mois à chercher à le quitter. « J'ai réalisé que nous avions peu de chose en commun. J’étais en prépa littéraire, je courais les expos et les ciné tandis qu’il aimait rester à la maison ». Une mollesse qui a fini par éroder les sentiments et l’admiration. Mais pour autant, « je n’arrivais pas à me décider. C’était confortable, il avait une voiture, je n’étais pas seule… » Comme une facilité, un réconfort agréable à tout age, explique Patrick Avrane, psychanalyste, auteur de Les Chagrins d’amour (Seuil), « les couples peuvent être ensemble par amour, mais pas seulement. Ça peut être par convenance matériel et par confort. »


Selon une enquête Ifop pour Marianne, du mois de mai, 60% des 18-24 ans se sont déclarés en couple. Difficile de distinguer parmi eux, ceux qui vibrent et les autres, mal assortis, résignés, incertains...Mais dans les moments de confession, beaucoup reconnaissent qu'ils restent ensemble pour ne pas être seuls.


Romain s’est installé chez sa copine par opportunisme. Il avait besoin d’un logement à Bordeaux et elle avait proposé qu’il s’installe. Quoique sans réelle passion, le jeune homme assure qu’il était prêt à créer des liens avec sa nouvelle copine. D’autant qu'ils pouvaient compter sur une attirance mutuelle prometteuse qui les avait convaincus de tenter l'aventure. « Les pratiques sexuelles ont fortement évolué depuis quelques années et le rapport à l’intime est différent, explicite Elodie Cingal, psychothérapeute parisienne. Les jeunes n’ont pas de problème à avoir des rapports sexuels sans amour». Et ils attachent presque autant d'importance à cette vie sexuelle épanouie qu'aux sentiments. Il faut désormais être performant au lit ou du moins le paraître pour prétendre à une vie réussie, détaille la thérapeute. Le célibat est devenu le symbole d’un problème. Comme s’il fallait afficher un partenaire pour montrer que l’on est désirable.


Plus profondément, de nombreux jeunes préfèrent aussi rester dans une relation imparfaite par besoin de sécurité. Selon une étude de la TNS Sofres, plus d’un tiers des Français de moins de 25 ans disaient souffrir de solitude en 2011. S’ajoute à ce sentiment le chômage, l’angoisse de ne pas être assez talentueux, assez créatif dans une société, où tout va toujours plus vite, et surtout où tout est périssable. Devant un futur incertain et des amitiés plus éphémères, selon Elodie Cingal avoir « quelqu’un qui m’attends à la maison, c’est sécurisant ». Le couple devient alors une institution stable dans un monde aux remous permanents, le conjoint une bouée à laquelle se rattacher.


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Des promenades en groupe pour améliorer la santé mentale,santes,solitude,ami(e)s,psychologie,

25 Septembre 2014, 22:23pm

Publié par hugo

Santé - Beauté
SANTÉ - BEAUTÉ 25/09/14 - 16H11
Des promenades en groupe pour améliorer la santé mentale


Lu 23 fois
Des promenades à plusieurs dans la nature sont associées à une réduction du stress, selon une étude récente. - Brocreative/shutterstock.com
Des promenades à plusieurs dans la nature sont associées à une réduction du stress, selon une étude récente. - Brocreative/shutterstock.com


(Relaxnews) - Voir des amis ou prendre de l'air : voici deux activités souvent suggérées à ceux qui ont le moral dans les chaussettes, et pour cause. Selon une étude récente de grande envergure, les promenades collectives dans la nature sont associées à une meilleure santé mentale et une réduction du stress.


"Nous entendons des gens dire qu'ils se sentent mieux après une promenade ou après avoir été dehors. Mais il n'y a pas eu beaucoup d'études d'une aussi grande envergure qui soutiennent la conclusion que ces comportements améliorent réellement la santé mentale et le bien-être", explique Sara Warber, auteure principale de l'étude et professeur à la faculté de médecine de l'Université de Michigan (États-Unis).


Pour l'étude, des chercheurs de l'Université de Michigan ont évalué 1.991 participants du programme britannique Walking for Health ("Marcher pour la Santé"), lequel encourage et organise des promenades collectives à travers l'Angleterre.


Leur échantillon comprenait des personnes qui participaient régulièrement à des promenades collectives dans la nature, ainsi que des individus dont ce n'était pas le cas. Après un recensement des caractéristiques démographiques et du bien-être mental de tous les participants, les données ont été quantifiées selon diverses échelles d'évaluation.


Une analyse statistique a révélé que ceux qui avaient récemment subi un événement stressant -- tel une maladie grave, une séparation conjugale, une période de chômage ou la mort d'un proche -- ont vu une amélioration de leur humeur qui persistait au-delà de leurs promenades.


Les participants ont été comparés à un groupe témoin correspondant sur le plan statistique et composé de sujets qui n'étaient pas actifs au sein du programme Walking for Health.


L'étude a été publiée dans le journal Ecopsychology.


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Près de la moitié des adolescents en état de "souffrance psychologique", selon l'Unicef,sante,enfants,adolescents,psychologie,

24 Septembre 2014, 03:54am

Publié par hugo

Santé - Beauté
SANTÉ - BEAUTÉ 23/09/14 - 10H28
Près de la moitié des adolescents en état de "souffrance psychologique", selon l'Unicef


Lu 44 fois
Le fait d'être une fille, la peur de l'échec scolaire et le harcèlement sur les réseaux sociaux augmentent les risques d'être affecté. - David Pereiras/shutterstock.com
Le fait d'être une fille, la peur de l'échec scolaire et le harcèlement sur les réseaux sociaux augmentent les risques d'être affecté. - David Pereiras/shutterstock.com


(AFP) - Plus d'un tiers des 6-18 ans sont en état de "souffrance psychologique", une proportion qui augmente avec l'âge et atteint près d'un adolescent sur deux (43%) de plus de 15 ans, selon une étude de l'Unicef publiée mardi.


Pour la deuxième année consécutive, l'Unicef a mené une consultation nationale, auprès de 11.232 enfants et adolescents (les 12-18 ans représentant 62% de l'échantillon), interrogés de mars à mai 2014.


Cette enquête, qui doit être remise mardi aux Secrétaires d'Etat à la famille (Laurence Rossignol) et à la lutte contre l'exclusion (Ségolène Neuville) a tout d'abord confirmé les résultats de la précédente: "17% environ des enfants et des adolescents peuvent être considérés en situation de privation en termes de niveau de vie."


Mais elle a aussi mis en évidence "les formes de souffrance qui résultent, non pas d'une privation d'ordre matériel, mais d'une faiblesse de liens" avec l'entourage (famille, amis, école).


A partir de la proportion d'enfants et adolescents disant se sentir "tristes ou cafardeux" (40,4%), traverser des phases d'apathie (25,8%) et perdre confiance en eux (30,2%), les auteurs de l'enquête ont calculé un indice global de "souffrance psychologique".


Ils en concluent que "36% des jeunes ayant participé à la consultation peuvent être considérés comme en souffrance psychologique", la proportion atteignant 43% chez les plus de 15 ans.


Le fait d'être une fille, la peur de l'échec scolaire et le harcèlement sur les réseaux sociaux augmentent les risques d'être affecté.


Chez les 12-18 ans, 28% disent qu'il leur est "arrivé de penser au suicide" et près de 11% avoir déjà tenté de se suicider, des résultats qui doivent cependant être analysés avec prudence, souligne l'enquête.


La consommation de drogue et d'alcool augmente fortement avec l'âge: plus de 41% des plus de 15 ans disent consommer de l'alcool et avoir déjà été en état d'ivresse, et près de 32% avoir déjà consommé de la drogue ou fumer du cannabis.


Quatre enfants ou adolescents sur dix disent avoir des relations parfois tendues avec leur père (41,4%) et avec leur mère (42,7%). Près d'un enfant ou adolescent sur deux (47,5%) vivant dans une famille monoparentale (en majorité des mères seules) expriment des tensions avec leur mère.


Les tensions familiales croissent avec l'âge, le niveau de privation et l'insécurité du cadre de vie.


En outre, 11% des enfants et adolescents disent qu'ils ne peuvent pas compter sur leur père, et 4,2% sur leur mère. Ils sont près de 17% à ne pas se sentir valorisés par leur père, et 10% par leur mère. A chaque fois, ce sentiment concerne plus fortement les filles.


L'école est aussi source de difficultés relationnelles et d'angoisse: plus d'un tiers des enfants et adolescents (34,3%) dit avoir été harcelé ou ennuyé par des camarades, et près d'un quart (24%) s'y sent en insécurité par rapport à des adultes. Plus de 45% se disent vraiment angoissés de ne pas réussir assez bien à l'école, proportion qui augmente pour les enfants et adolescents défavorisés.


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Fred et Marie, le spot qui dénonce les pervers narcissiques,psychologie,violence,

21 Septembre 2014, 15:40pm

Publié par hugo

Psycho

Fred et Marie, le spot qui dénonce les pervers narcissiques

Par Thierry Fiorilli, publié le 20/03/2013 à 08:00, mis à jour à 10:07

Une campagne percutante venue de Belgique dénonce la violence psychologique dans le couple. Elle fait un tabac sur les réseaux sociaux.

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"Fred et Marie" puis "Marie et Fred", deux vidéos belges de prévention contre la violence psychologique des pervers narcissiques, ont eu un retentissement profond en Belgique francophone en 2012.

Capture d'écran YouTube

C'est l'histoire de Fred et Marie. Elle était belle, l'histoire. "Mon Fred", "Ma Marie", tout ça. Et puis un très sale truc les a rongés, tous les trois, Fred, Marie et l'histoire. Jusqu'à ce que tout vire au cauchemar. Le très sale truc, c'est que Fred est devenu le propriétaire de Marie, de sa vie, de son corps, de son apparence, de ses mots, de ses goûts. Il a fini par tout imposer, tout décider, tout contrôler. Le comportement typique d'un "pervers narcissique", pour reprendre l'expression en vogue.

Campagne de prévention contre la violence conjugale

La fiction mettant en scène Fred et Marie dénonce la forme de violence conjugale la plus répandue: la violence psychologique. "Celle qui vient juste avant les coups", précise Alexandra Adriaenssens, directrice de l'Egalite des chances en Fédération Wallonie-Bruxelles, en Belgique, cette administration publique francophone qui travaille sur les questions d'égalité, singulièrement entre les sexes. Avec sa collaboratrice, Deborah Kupperberg, et le milieu associatif francophone belge, elle a créé "Fred et Marie" d'abord, puis la suite, "Marie et Fred", deux campagnes de sensibilisation et de prévention en cours dans les régions bruxelloise et wallonne.

>>> A lire également: Les pervers narcissiques en dix questions

La première campagne (www.fredetmarie.be ) a été diffusée en 2011 et 2012. Son message: "La violence psychologique, c'est de la violence tout court". Le film de 15 minutes a été posté sur YouTube, Viméo et Facebook.

Un spot court, de seulement 30 secondes, est passé à la télé; un autre à la radio. 2 000 DVD ont aussi été diffusés, et 35 000 affiches distribuées. La deuxième campagne (http://www.marieetfred.be/) s'achève maintenant.

Son message complète le précédent: "La violence conjugale, pour en sortir il faut réagir". Les déclinaisons sont les mêmes, sous forme de film, de spots et d'affiches. Le troisième volet est attendu pour cet automne. Chaque fois, le message est transgénérationnel, mais il cible prioritairement les 35-45 ans, parce que, selon les statistiques, c'est la tranche la plus touchée par la violence conjugale.

Pourquoi s'être lancé dans ce combat, et sous cette forme inédite? "Les refuges pour femmes battues, ça existe depuis plus de 40 ans, parce que le milieu associatif était précurseur, explique Alexandra Adriaenssens. Mais au niveau politique, la prise de conscience ne s'est faite qu'au tout début des années 2000. Jusque-là, la violence conjugale était encore tabou. On disait: ''C'est dans la sphère privée.'' Mais depuis 2001, on applique, en Belgique, des plans nationaux de lutte contre la violence conjugale.

Sortir du cliché de la femme battue avec l'oeil au beurre noir

Nous, pour la partie francophone du pays, on a pour compétences principalement la prévention et la sensibilisation. On a d'abord travaillé sur les jeunes dans les relations amoureuses. Puis, en 2009, on a instauré une ligne d'écoute. Avec Fred et Marie, on a voulu sortir du cliché de la femme battue avec l'oeil au beurre noir. Et là, via notamment les réseaux sociaux, on a vu beaucoup de réactions du genre ''Marie, c'est moi'', ''Je ne me rendais pas compte mais c'est vraiment ça'', donc on constate que la prise de conscience s'est réellement produite. En revanche, évaluer les résultats de notre campagne en termes quantitatifs, c'est très difficile parce qu'il n'y a jamais eu d'étude spécifique à la violence conjugale en Belgique. Les études de 1999 et celle qui a suivi, en 2009, portent sur la violence en général."

La Belgique pionnière

Pour autant, avec "Fred et Marie", la Belgique francophone est pionnière dans le genre. "Nous sommes les premiers à avoir abordé la violence psychologique, souligne Alexandra Adriaenssens. On avait regardé ce qui se faisait déjà, dans d'autres pays, histoire de ne pas réinventer la poudre. C'est là qu'on a constaté qu'en matière de lutte contre la violence conjugale, les autres n'abordaient que les coups.

Avec "Fred et Marie", on montre une violence beaucoup plus insidieuse, beaucoup plus perverse, où on entend assez peu de cris en fait. On met en évidence le rapport de domination qu'entretient l'auteur avec la victime".

25 appels par jour sur la ligne d'écoute

Le mode de diffusion, aussi, s'est révélé original. "Le fait d'avoir scénarisé ça, d'en avoir fait un court-métrage de 15 minutes, de l'avoir diffusé sur les réseaux sociaux, c'est assez innovant aussi. On a décidé de faire la deuxième vague sur le même principe, parce qu'on a eu un impact formidable avec la première, qui a généré énormément de téléchargements sur YouTube et Viméo et beaucoup d'appels sur la ligne d'écoute -25 appels par jour en moyenne durant les trois premiers mois. Le film est sous-titré en anglais, il le sera bientôt en néerlandais, parce que la Flandre a demandé à pouvoir le diffuser. On a eu beaucoup de demandes de l'étranger aussi: de la France, du Canada, de la Suisse, des pays africains francophones..."

La seule solution, c'est la fuite, la rupture

La double (et bientôt triple) campagne a marqué les esprits, sans verser dans la polémique ou le trash. Si bien "qu'on nous a demandé de la présenter à l'Université libre de Bruxelles, pour qu'on explique comment on avait travaillé, et aussi à la Commission européenne, " précise Alexandra Adriaenssens. Pas de réactions négatives, alors, pas de sceptiques? " Pour la deuxième campagne, où Marie finit par quitter Fred, on a eu des commentaires disant que ça paraissait un peu trop facile, dans le film, de quitter l'auteur des violences, comparé aux difficultés que ça représente dans la réalité. Ce sont les aléas de la formule: on retrace en 30 secondes ce qui prend plusieurs années dans la vraie vie, pas simple! On tiendra compte de ces remarques pour la campagne de novembre prochain. Mais nous maintenons que la seule solution quand on est victime de violences conjugales, oui, c'est la fuite. La rupture".

Les femmes, plus souvent victimes des pervers narcissiques

Et la responsable des campagnes d'ajouter: "De la même manière, la violence n'est pas une façon d'exprimer de l'amour. Dans nos interventions auprès des jeunes, on leur dit par exemple que la jalousie, ce n'est pas de l'amour, c'est de la possession, de la volonté de domination. Enfin, on a eu quelques réactions négatives d'hommes, qui nous reprochaient de toujours montrer les femmes comme victimes. On leur répond chiffres à l'appui: on n'oublie pas le fait que des hommes puissent être victimes de violence conjugale, mais l'écrasante majorité reste des femmes."

Fred et Marie sont joués par des comédiens professionnels, Jean-Jacques Rausin et Erika Sainte. L'après premier film a été "un peu difficile" pour Jean-Jacques, d'après Alexandra Adriaenssens: "Il s'est fait reconnaître dans la rue... Il a quand même fallu insister un peu pour qu'il rempile! "Pour Erika, ce fut plus simple. "Elle a demandé, elle, pour tourner le deuxième volet, indique la directrice de l'Egalité des chances. Parce qu'elle se sentait personnellement concernée."

>>> A lire également: Pervers narcissiques: comment se protéger d'un manipulateur?

Comment reconnaître un pervers narcissique?

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Naissance : de l'homme au père,psychologie,pere,papa

27 Août 2014, 00:40am

Publié par hugo

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© Jupiter
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Naissance : de l'homme au père


Comment la paternité vient-elle aux hommes ? Comment vivent-ils un événement qui leur a échappé physiquement pendant neuf mois ? Comment trouvent-ils leur place ? Reportage à la maternité de l'hôpital Necker, à Paris.


Hélène Fresnel


Sommaire
Le syndrome du coach
Les rois de la technique
Même pas peur
Un bébé pour de vrai
Besoin de temps
« Pôle mère-enfant », est-il inscrit en lettres blanches sur la porte d’entrée. Pourtant, les hommes sont partout. « Ici, c’est un peu comme une boîte de nuit : les filles entrent librement, seules ou accompagnées, selon leur désir. Nous privilégierons toujours la protection des femmes, mais nous nous montrons hospitaliers avec les hommes. » Nous sommes à la maternité de l’hôpital Necker, à Paris, et c’est le professeur Yves Ville, chef de service, qui résume la politique de la maison. Du rez-de-chaussée, où s’enchaînent les échographies, au cinquième étage, où se déroulent les naissances, les futurs pères tiennent la main de leur compagne, chuchotent dans les couloirs, remplissent les formulaires, épluchent les résultats des examens, donnent les biberons aux nouveau-nés. « En vingt ans, nous avons vu énormément de choses changer, confirme Virginie Léonard, sage-femme. La présence des pères est aujourd’hui une évidence. Ce qui était loin d’être le cas dans les années 1980, quand les hommes n’avaient pas accès aux salles de naissance et encore moins au bloc opératoire, où nous pratiquons les césariennes. Nous sommes presque passés d’un excès à l’autre : d’inexistants, les pères sont devenus omniprésents, et on leur met constamment la pression. On leur reprocherait presque de ne pas suivre la grossesse de leur compagne dès le début. » Effectivement, ce matin-là, dans la salle d’attente des échographies, les cinq femmes aux ventres bien plats qui patientent pour leur premier examen sont toutes accompagnées de leur conjoint.


Le syndrome du coach


Un trentenaire en costume attrape une brochure sur la préparation à l’accouchement. Plongé dans sa lecture, il commente, naïf : « C’est la deuxième fois que je la lis. Maintenant que j’en sais un peu plus, je comprends différemment ce qui est écrit. » Collée contre lui, sa compagne lève les yeux au ciel, exaspérée : « Très bien, mais tu n’as pas besoin de venir à toutes les séances. Seules quelques-unes sont réservées aux pères. » Son compagnon lui serre la main, visiblement atteint par ce que le personnel soignant appelle ici le « syndrome du coach ». « Vouloir jouer ce rôle d’“entraîneur” est une manière pour les pères de participer à la grossesse, éclaire Isabelle Houssin, sage-femme et échographiste. Ce qui est très drôle, c’est quand vous interrogez une dame et que c’est monsieur qui répond à sa place en regardant son petit carnet de notes. Certains papas veulent tout contrôler : ils sont surdocumentés, vérifient tout ce que leur femme mange, m’appellent à 3 heures du matin en me disant : “Ma femme a des contractions.” Comme si elle ne pouvait pas prendre le téléphone elle-même. »


Retour dans la salle d’attente avec Adrien et Flore, jeune couple discret, élégant et complice. Lui, 31 ans, consultant financier, envoie fébrilement des textos : « C’est le boulot. Ils ne peuvent pas me lâcher un peu ? » Ils attendent leur deuxième enfant. Adrien ne rate jamais une échographie, quelle que soit la restructuration d’entreprise à finaliser : « Je vais à tous les examens. C’est une des manières que j’ai trouvées de participer à la grossesse dès le début, d’entourer Flore de mon mieux. En même temps, ce n’est pas uniquement de l’altruisme : je suis très anxieux, et j’ai besoin d’être sûr que le bébé n’a aucune maladie. Ça me rassure de voir qu’il grandit et se porte bien. J’ai eu de gros problèmes de santé par le passé et je voudrais tellement que tout aille bien pour lui. »


À quelques mètres, Jamal, 34 ans, propriétaire d’un restaurant et directeur d’un club de karaté pour enfants à Saclay, en région parisienne, joue avec sa fille Jade, 3 ans, pendant que sa femme, Hind, se fait examiner : « C’est à la première échographie de Jade que j’ai compris que je devenais père. La paternité, pour moi, commence dès le début de la grossesse. Il faut être là le plus possible. J’ai beaucoup souffert d’être séparé de ma famille quand j’étais plus jeune. J’étais sportif de haut niveau, et il m’a fallu partir en internat. Ma famille m’a beaucoup manqué. Je ne manquerai pas à mes enfants. Je me suis organisé pour être présent dans les moments importants, pour pouvoir guider, encourager, féliciter. Quand je vois les enfants de mon club de sport, je suis tellement triste pour eux : ils croulent sous les cadeaux, mais leurs pères travaillent comme des fous et ne viennent jamais les encourager, jamais les regarder gagner les compétitions. L’échographie me permet de concrétiser un peu ma future paternité, d’envisager le lien. »




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Qu'est-ce qu'un bon père ?
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Le père idéal selon les mères,parents,peres,meres,femmes,peres,articles femmes hommes,

27 Août 2014, 00:33am

Publié par hugo

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Le père idéal selon les mères


Elles le rêvent parfait mais acceptent qu’il ne le soit pas. Elles le voudraient à la fois bon parent et bon amant, indulgent mais exigeant. À quoi ressemble le père idéal selon les mères ? Nicole Prieur, philosophe, psychothérapeute et thérapeute familiale, nous dévoile leurs attentes.


Laurence Lemoine


Sommaire
Qu'il fasse preuve d'autorité
Qu'il accepte le temps de la maternité
Qu'il transmette ses passions
Qu'il fasse preuve d'autorité


« Depuis six ou huit ans, je vois les jeunes femmes évoluer dans leurs représentations du bon père. Elles attendaient surtout de lui qu’il soit une sorte d’assistant maternel, capable de se substituer à elles dans les fonctions de maternage et les tâches ménagères, et souffraient beaucoup qu’il ne soit pas aussi investi dans ces domaines qu’elles l’auraient souhaité. J’entendais beaucoup : “Je fais tout toute seule. Lui, il joue.” Aujourd’hui, bien qu’elles apprécient toujours qu’il les soulage, elles acceptent davantage l’idée qu’il occupe une place différente de la leur. Cela ne veut pas dire qu’elles envisagent la domesticité comme leur territoire. Mais elles considèrent qu’il a, lui, à faire preuve d’autorité. Là-dessus, elles sont un peu paradoxales : en même temps qu’elles lui demandent de s’imposer, elles aimeraient que ce soit à leur manière à elle. Souvent, elles trouvent qu’il cède trop vite, qu’il baisse trop facilement les bras ou se montre trop dur. De plus en plus, elles ont conscience de ne pas lui laisser l’espace d’être le père qu’elles attendent. »


Qu'il accepte le temps de la maternité


« Les couples d’aujourd’hui ont une certaine aisance à être des couples parentaux, même au-delà de la séparation. Ils savent relativement bien s’entendre sur les questions d’éducation et de répartition de garde. Ce qui leur est plus difficile, c’est de faire avec ce temps, après la naissance, où la sexualité est mise de côté. Souvent, les femmes se sentent bousculées par leur compagnon, pressées de redevenir l’amante alors qu’elles sont tout à leur bébé. C’est d’autant plus vrai lorsqu’elles sont devenues mères sur le tard, qu’elles ont longtemps attendu cette grossesse. Elles ont alors du mal à quitter leur corps de mère, aspirant à prolonger l’expérience de la maternité le plus longtemps possible en étant physiquement proches de leurs enfants. Ce qu’elles voudraient : qu’il fasse preuve de patience, qu’il soit présent pour les aider avec le bébé, qu’il soit lui aussi plus père qu’amant, sans craindre pour leur couple. »




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Alexandre Jardin : « Je suis le père que je n'ai pas eu »,psychologie,pere,papa,

27 Août 2014, 00:30am

Publié par hugo

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Le père peut-il remplacer la mère ?
Le père idéal selon les mères
Les défis de la paternité à temps partiel
Je suis un père maternant, mais avec de l’autorité quand il le faut
Je me suis occupé de mon beau-fils sans jamais me prendre pour son père


© J.-F. Paga / Grasset
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Alexandre Jardin : « Je suis le père que je n'ai pas eu »


Il a perdu le sien à 15 ans, et il lui a fallu grandir trop tôt, sans soutien masculin. Alexandre Jardin, écrivain et papa de cinq enfants, explique quels chemins, parfois tortueux, il a suivis pour leur transmettre ce que lui n’avait pas reçu.


Christilla Pellé Douel


Sommaire
« J’ai toujours été présent au quotidien »
« De Gaulle et Guitry, mes tuteurs »
« On transmet ce que l'on est »
« Ils sont forts mes fils »
Biographie
Écrivain et cinéaste (prix Femina en 1988 pour Le Zèbre, Gallimard, “Folio”, 1990), Alexandre Jardin est le fils de Pascal Jardin, lui-même romancier et cinéaste. C’est autour du déni familial qui entoure la responsabilité politique de son grand-père Jean Jardin (directeur de cabinet de Pierre Laval en 1942) dans la rafle du Vél’d’Hiv qu’Alexandre Jardin, 48 ans, construit son parcours, après des œuvres plus légères (Le Petit Sauvage et Fanfan, Gallimard, “Folio”, 2000 et 2009). En 2011, la publication de son roman Des gens très bien (Le Livre de poche, 2012) révèle ce secret familial. Il milite pour le soutien à la lecture à travers deux associations qu’il a créées : Lire et faire lire, et Mille Mots. Il vient de publier Mes trois zèbres (Grasset, 2013).


Jamais, en le voyant, on ne pourrait penser que ce type charmant et joyeux, roulant en scooter dans Paris, est un père responsable. Tout le monde connaît son rire énorme et son visage juvénile. Un ado. Seulement voilà : le romancier à succès, le militant de la diffusion de la lecture, le délicieux qui « chope » des prix littéraires est un homme à charge d’âmes. Cinq enfants à son actif, en deux générations. Trois fils d’un premier mariage, 22 ans, 19 ans et 16 ans aujourd’hui, qu’il a élevés seul, quelques années après son divorce. Puis deux petites filles de 8 et 2 ans, avec sa deuxième épouse.Jamais, en le voyant, on ne pourrait penser que ce type charmant et joyeux, roulant en scooter dans Paris, est un père responsable. Tout le monde connaît son rire énorme et son visage juvénile. Un ado. Seulement voilà : le romancier à succès, le militant de la diffusion de la lecture, le délicieux qui « chope » des prix littéraires est un homme à charge d’âmes. Cinq enfants à son actif, en deux générations. Trois fi ls d’un premier mariage, 22 ans, 19 ans et 16 ans aujourd’hui, qu’il a élevés seul, quelques années après son divorce. Puis deux petites filles de 8 et 2 ans, avec sa deuxième épouse.


« J’ai toujours été présent au quotidien »


Donc, le petit Jardin n’est pas un ricaneur qui passe sa vie dans les salons. C’est un père attentif, éducateur. « J’ai toujours été présent au quotidien, celui qui va chez le dentiste, qui fait faire les devoirs et aide un peu à la découverte du monde. » Une destinée inattendue au regard de sa propre histoire. Car, dans la dynastie des Jardin, lorsqu’on demande le père, on découvre Pascal Jardin, scénariste et romancier à succès, un jour ici, le lendemain ailleurs. « Il était très puissant dans notre imaginaire, mais très absent dans le quotidien. Il avait un rapport sidérant avec la réalité. Il l’abolissait, en faisait tout un roman qu’il écrivait chaque jour. » Lorsque la vie semble trop terne, sans relief, Pascal emmène Alexandre avec lui, s’arrête devant une cabine téléphonique en rase campagne, ouvre le bottin et y glisse un chèque en blanc. Puis il annonce, ravi, à son jeune fils : « Si quelqu’un le trouve, nous serons peut-être ruinés ! » Surtout, précise Alexandre : « Mon père m’a transmis l’idée que la vie était un jeu à construire. »


Pour le petit garçon, quoi d’étonnant dans le fait qu’un papa passe le weekend à la campagne avec sa maîtresse et sa femme, ou présente sa dernière amoureuse (danseuse nue au Paradis latin) à son fils ? « Je vivais là-dedans, donc cela me paraissait normal. Pour moi, être un père, c’était être un magicien. » Il faut préciser que la famille Jardin avait pris l’habitude, depuis la guerre et la sinistre histoire du brillant grand-père, de travestir et de dorer la réalité pour la rendre supportable. Les élucubrations du « Zubial » (surnom de Pascal Jardin) semblaient donc naturelles à tous. La vérité était trop atroce pour être affrontée. Bonimenter, faire du bruit pour cacher d’autres cris… Mais le réel resurgit, sinistre. Le Zubial meurt d’un cancer, à 46 ans. Alexandre en a 15. Le magicien a tiré le rideau. Plus d’argent. Plus de paillettes. La mère trouve un travail et dit à son fils, le soir de la mort de son père : « C’est toi le chef de famille, maintenant. »




Discutez-en sur le forum Maternité
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ArticlesRéponses d'expertTémoignagesTests
Qu'est-ce qu'un bon père ?
Le père idéal selon les mères
Le père peut-il remplacer la mère ?
Naissance : de l'homme au père
Pères et repères

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Chacun cherche un père,psychologie,peres,papa,

27 Août 2014, 00:27am

Publié par hugo

Chacun cherche un père
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Chacun cherche un père par Rufo >Ajouter une couverture


Marcel Rufo


ISBN : 2843375282
Éditeur : Anne Carrière (2009)


Note moyenne : 3.64/5 (sur 14 notes) Ajouter à mes livres
Résumé :


Quand de nombreux spécialistes s'interrogent aujourd'hui sur la place et le rôle du père, soulignent sa supposée défaillance, Marcel Rufo fait entendre ici une voix singulière. Il montre que c'est grâce aux manques et aux fragilités paternels que l'enfant peut se construire. Au fil du temps, il apprend à composer avec son père tel qu'il est dans la réalité, même s'il n'oublie jamais tout à fait le héros qui lui a transmis des rêves de gloire et de grandeur, et tente de le retrouver dans d'autres figures paternelles, comme autant de " suppléments " de père qui l'aideront à renforcer sa confiance en soi. Avec la chaleur et l'empathie qu'on lui connaît, Marcel Rufo met en évidence une vérité essentielle: le père est toujours une mosaïque d'images mêlant réel et imaginaire. Mais cette mosaïque n'est jamais complète, et chacun passe sa vie à en chercher la pièce manquante, celle qui viendra parfaire le tableau.






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