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Le blog de hugo,

poemes

Pluriel féminin.Charles Cros (1842-1888),amour,femmes,poesies,poemes

24 Septembre 2013, 23:36pm

Publié par hugo

Charles Cros (1842-1888).
Recueil : Le collier de griffes (posthume, 1908).
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Pluriel féminin.


Sonnet.




Je suis encombré des amours perdues,
Je suis effaré des amours offertes.
Vous voici pointer, jeunes feuilles vertes.
Il faut vous payer, noces qui sont dues.


La neige descend, plumes assidues.
Hiver en retard, tu me déconcertes.
Froideur des amis, tu m'étonnes, certes.
Et mes routes sont désertes, ardues.


Amours neuves, et vous amours passées,
Vous vous emmêlez trop dans mes pensées
En des discordances éoliennes.


Printemps, viens donc vite et de tes poussées
D'un balai d'églantines insensées
Chasse de mon cœur les amours anciennes !





Charles Cros.

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Le meilleur moment des amours.René-François Sully Prudhomme (1839-1907),poemes,poesies,amours,femmes,

24 Septembre 2013, 23:34pm

Publié par hugo

René-François Sully Prudhomme (1839-1907).
Recueil : Stances et poèmes (1865).
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Le meilleur moment des amours.


Le meilleur moment des amours
N'est pas quand on a dit : « Je t'aime. »
Il est dans le silence même
À demi rompu tous les jours ;


Il est dans les intelligences
Promptes et furtives des cœurs ;
Il est dans les feintes rigueurs
Et les secrètes indulgences ;


Il est dans le frisson du bras
Où se pose la main qui tremble,
Dans la page qu'on tourne ensemble
Et que pourtant on ne lit pas.


Heure unique où la bouche close
Par sa pudeur seule en dit tant ;
Où le cœur s'ouvre en éclatant
Tout bas, comme un bouton de rose ;


Où le parfum seul des cheveux
Parait une faveur conquise !
Heure de la tendresse exquise
Où les respects sont des aveux.





René-François Sully Prudhomme.

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A celle que j’aime,Poème classé dans Amour, Nérée Beauchemin,amour,femmes,poesie, poemes,

24 Septembre 2013, 23:29pm

Publié par hugo


A celle que j’aime


Dans ta mémoire immortelle,
Comme dans le reposoir
D’une divine chapelle,
Pour celui qui t’est fidèle,
Garde l’amour et l’espoir.
Garde l’amour qui m’enivre,
L’amour qui nous fait rêver ;
Garde l’espoir qui fait vivre ;
Garde la foi qui délivre,
La foi qui nous doit sauver.
L’espoir, c’est de la lumière,
L’amour, c’est une liqueur,
Et la foi, c’est la prière.
Mets ces trésors, ma très chère,
Au plus profond de ton coeur.
Nérée Beauchemin
Poème classé dans Amour, Nérée Beauchemin.

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J'ai presque peur, en vérité,Paul Verlaine (1844-1896),amour,femmes,poesies,poemes,

23 Septembre 2013, 04:55am

Publié par hugo

Paul Verlaine (1844-1896).
Recueil : La bonne chanson.
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J'ai presque peur, en vérité.


J'ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée
À la radieuse pensée
Qui m'a pris l'âme l'autre été,


Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce coeur tout à vous,
Mon cœur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;


Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
À penser qu'un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,


Et qu'il vous suffirait d'un geste.
D'une parole ou d'un clin d'oeil,
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste.


Mais plutôt je ne veux vous voir,
L'avenir dût-il m'être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu'à travers un immense espoir,


Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t'aime !




Paul Verlaine.

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Au bois,Victor Hugo (1802-1885),amour,femmes,poesies,poemes,

23 Septembre 2013, 04:39am

Publié par hugo

Victor Hugo (1802-1885).
Recueil : Toute la lyre (1888 et 1893).
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Au bois.


Nous étions, elle et moi, dans cet avril charmant
De l'amour qui commence en éblouissement.
Ô souvenirs ! ô temps ! heures évanouies !
Nous allions, le coeur plein d'extases inouïes,
Ensemble dans les bois, et la main dans la main.
Pour prendre le sentier nous quittions le chemin,
Nous quittions le sentier pour marcher dans les herbes.
Le ciel resplendissait dans ses regards superbes ;
Elle disait : Je t'aime ! et je me sentais dieu.


Parfois, près d'une source, on s'asseyait un peu.
Que de fois j'ai montré sa gorge aux branches d'arbre !
Rougissante et pareille aux naïades de marbre,
Tu baignais tes pieds nus et blancs comme le lait.
Puis nous nous en allions rêveurs. Il me semblait,
En regardant autour de nous les pâquerettes,
Les boutons-d'or joyeux, les pervenches secrètes
Et les frais liserons d'une eau pure arrosés,
Que ces petites fleurs étaient tous les baisers
Tombés dans le trajet de ma bouche à ta bouche
Pendant que nous marchions ; et la grotte farouche
Et la ronce sauvage et le roc chauve et noir,
Envieux, murmuraient : Que va dire ce soir
Diane aux chastes yeux, la déesse étoilée,
En voyant toute l'herbe au fond du bois foulée ?





Victor Hugo.

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Dieu qui sourit et qui donne,Victor Hugo (1802-1885),poemes,poesies,amour,femmes,

23 Septembre 2013, 02:27am

Publié par hugo

Victor Hugo (1802-1885).
Recueil : Les rayons et les ombres (1840).
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Dieu qui sourit et qui donne.


Dieu qui sourit et qui donne
Et qui vient vers qui l'attend,
Pourvu que vous soyez bonne,
Sera content.


Le monde où tout étincelle,
Mais où rien n'est enflammé,
Pourvu que vous soyez belle,
Sera charmé.


Mon cœur, dans l'ombre amoureuse
Où l'enivre deux beaux yeux,
Pourvu que tu sois heureuse,
Sera joyeux.


Le 1er janvier 1840.





Victor Hugo.

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Le serment,Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859),amour,femmes,poesie,poemes

22 Septembre 2013, 04:30am

Publié par hugo

* * * * * * * * * * * * * * * * *


Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859).
Recueil : Romances (1830).
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Le serment.


Idole de ma vie,
Mon tourment, mon plaisir,
Dis-moi si ton envie
S'accorde à mon désir ?
Comme je t'aime en mes beaux jours,
Je veux t'aimer toujours.


Donne-moi l'espérance ;
Je te l'offre en retour.
Apprends-moi la constance ;
Je t'apprendrai l'amour.
Comme je t'aime en mes beaux jours,
Je veux t'aimer toujours.


Sois d'un cœur qui t'adore
L'unique souvenir ;
Je te promets encore
Ce que j'ai d'avenir.
Comme je t'aime en mes beaux jours,
Je veux t'aimer toujours.


Vers ton âme attirée
Par le plus doux transport,
Sur ta bouche adorée
Laisse-moi dire encor :
Comme je t'aime en mes beaux jours,
Je veux t'aimer toujours.





Marceline Desbordes-Valmore.

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Ma seule amour que tant désire !,Charles d'Orléans (1394-1465),amour,femmes,poesie,poemes,

22 Septembre 2013, 04:27am

Publié par hugo

Charles d'Orléans (1394-1465).
Recueil : Chansons.
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Ma seule amour que tant désire !


Ma seule amour que tant désire,
Mon réconfort, mon doux penser,
Belle nonpareille, sans per,
Il me déplaît de vous écrire.


Car j'aimasse mieux à le dire
De bouche, sans le vous mander,
Ma seule amour que tant désire,
Mon réconfort, mon doux penser !


Las ! or n'y puis-je contredire ;
Mais Espoir me fait endurer,
Qui m'a promis de retourner
En liesse, mon grief martyre,
Ma seule amour que tant désire !





Charles d'Orléans.

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Le doigt de la femme,Victor Hugo (1802-1885),femmes,poesie, poemes,amours

21 Septembre 2013, 04:36am

Publié par hugo



Victor Hugo (1802-1885).
Recueil : Les chansons des rues et des bois (1865).
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Le doigt de la femme.


Dieu prit sa plus molle argile
Et son plus pur kaolin,
Et fit un bijou fragile,
Mystérieux et câlin.


Il fit le doigt de la femme,
Chef-d'oeuvre auguste et charmant,
Ce doigt fait pour toucher l'âme
Et montrer le firmament.


Il mit dans ce doigt le reste
De la lueur qu'il venait
D'employer au front céleste
De l'heure où l'aurore naît.


Il y mit l'ombre du voile,
Le tremblement du berceau,
Quelque chose de l'étoile,
Quelque chose de l'oiseau.


Le Père qui nous engendre
Fit ce doigt mêlé d'azur,
Très fort pour qu'il restât tendre,
Très blanc pour qu'il restât pur,


Et très doux, afin qu'en somme
Jamais le mal n'en sortît,
Et qu'il pût sembler à l'homme
Le doigt de Dieu, plus petit.


Il en orna la main d'Eve,
Cette frêle et chaste main
Qui se pose comme un rêve
Sur le front du genre humain.


Cette humble main ignorante,
Guide de l'homme incertain,
Qu'on voit trembler, transparente,
Sur la lampe du destin.


Oh ! dans ton apothéose,
Femme, ange aux regards baissés,
La beauté, c'est peu de chose,
La grâce n'est pas assez ;


Il faut aimer. Tout soupire,
L'onde, la fleur, l'alcyon ;
La grâce n'est qu'un sourire,
La beauté n'est qu'un rayon ;


Dieu, qui veut qu'Eve se dresse
Sur notre rude chemin,
Fit pour l'amour la caresse,
Pour la caresse ta main.


Dieu, lorsque ce doigt qu'on aime
Sur l'argile fut conquis,
S'applaudit, car le suprême
Est fier de créer l'exquis.


Ayant fait ce doigt sublime,
Dieu dit aux anges : Voilà !
Puis s'endormit dans l'abîme ;
Le diable alors s'éveilla.


Dans l'ombre où Dieu se repose,
Il vint, noir sur l'orient,
Et tout au bout du doigt rose
Mit un ongle en souriant.





Victor Hugo.

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Le meilleur moment des amours,René-François Sully Prudhomme (1839-1907),amour,femmes,poesie,poemes,

21 Septembre 2013, 04:07am

Publié par hugo

René-François Sully Prudhomme (1839-1907).
Recueil : Stances et poèmes (1865).
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Le meilleur moment des amours.


Le meilleur moment des amours
N'est pas quand on a dit : « Je t'aime. »
Il est dans le silence même
À demi rompu tous les jours ;


Il est dans les intelligences
Promptes et furtives des cœurs ;
Il est dans les feintes rigueurs
Et les secrètes indulgences ;


Il est dans le frisson du bras
Où se pose la main qui tremble,
Dans la page qu'on tourne ensemble
Et que pourtant on ne lit pas.


Heure unique où la bouche close
Par sa pudeur seule en dit tant ;
Où le cœur s'ouvre en éclatant
Tout bas, comme un bouton de rose ;


Où le parfum seul des cheveux
Parait une faveur conquise !
Heure de la tendresse exquise
Où les respects sont des aveux.





René-François Sully Prudhomme.

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