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"J’ai péché, péché dans le plaisir" d’Abnousse Shalmani : une ode à la liberté de penser et d’aimer

8 Février 2024, 04:54am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "J’ai péché, péché dans le plaisir" d’Abnousse Shalmani : une ode à la liberté de penser et d’aimer
Abnousse Shalmani.
© Tous droits réservés

04 févr. 2024 à 13:24

Temps de lecture4 min
Par Fanny De Weeze*, une chronique pour Les Grenades
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"J’ai péché, péché dans le plaisir, dans des bras chauds et enflammés. J’ai péché, péché dans des bras brûlants et rancuniers."

De ces vers du poème Le péché de Forough Farrokhzad est tiré le titre du nouveau roman d’Abnousse Shalmani, édité aux Éditions Grasset. Dès les premières phrases, la fougue et le feu se déploient, nous entraînant dans une narration foisonnante d’histoires évoquant à la fois l’Orient et la Belle Époque.

Un mélange surprenant et fascinant qui relie deux mondes opposés et qui sous la plume de l’autrice s’accordent pour offrir deux portraits féminins inoubliables, celui de Forough Farrokhzad et de Marie de Heredia.

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D’une envie d’amour et de liberté
Pour entamer l’exploration de ce roman, il est crucial de débuter en présentant les deux protagonistes majeures, Forough, ayant vécu en Iran, et Marie, qui a résidé en France.

Les personnes qui ont connu Forough ont toutes en elles le même souvenir gravé, celui d’une femme d’une beauté incroyable au talent indiscutable. Trop tôt disparue, Forough a marqué son époque d’une empreinte inaltérable grâce à une poésie qui dépassait les cadres trop rigides de la littérature iranienne des années 50. En abordant des sujets tels que la religion, l’amour et le sexe, elle s’est attiré la foudre des autorités et ses recueils ont été interdits après la révolution islamique de 1979.

À lire aussi
Entre colère et espoir, comment le collectif féministe belge "Femme, Vie, Liberté" soutient les femmes iraniennes

De son côté, Marie de Heredia, née en 1875, pouvait jouir à son échelle, de certains privilèges. Bien que les mariages fussent souvent arrangés, cette jeune femme pouvait profiter des plaisirs offerts par la Belle Epoque, empreint d’une atmosphère de légèreté et d’une certaine propension à la fête.

Mariée à Henri pour éponger les dettes de son père, elle se fait la promesse de ne connaître sa première fois qu’avec l’homme qu’elle aime vraiment, Pierre Louÿs, poète de son état. Familiarisée avec les plaisirs sensuels, Marie se trouve fréquemment plongée dans des célébrations où les normes sociales sont souvent délaissées. Pierre Louÿs aura à cœur de raconter leur histoire d’amour et d’en écrire ses plus beaux poèmes érotiques.

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La rencontre, fictive, de ces deux femmes se passe par l’intermédiaire de Cyrus, le traducteur iranien des poèmes de Louÿs. C’est lui qui fait découvrir Marie à Forough. Grâce aux traductions, la poétesse plonge dans l’univers de Marie et de Pierre et vit par procuration des idylles qu’elle n’ose imaginer vivre en Iran.

Au fur et à mesure de ses rencontres avec Cyrus, devenu son amant, celui-ci lui raconte les dessous de cette histoire d’amour et les parallèles avec sa poésie. Forough, irrémédiablement attirée par Marie, n’aura de cesse de revenir vers Cyrus afin qu’il lui décrive le plus précisément possible cette vie-là comme pour échapper à sa réalité iranienne.

Mais en Iran, à Téhéran ou ailleurs, elle tresse des poèmes pour raconter ce qui aurait pu être, elle enchaîne les vers pour compenser l’absence d’une vie au grand air, d’une vie où coucher avec un homme ne vous condamne pas. Si la poésie de Forough pue tellement la chair, c’est qu’elle est palliative au sexe proscrit.

Il est indéniable, en lisant ce roman, que Marie et Forough possèdent beaucoup plus de points communs que l’on ne pourrait croire. Ces deux femmes éprises de liberté et d’insouciance, ont chacune dû se dépêtrer avec les carcans de leur époque et trouver en elle, un chemin de traverse pour réaliser leurs rêves d’écriture.

Ecrire sur l’Iran
Abnousse Shalmani s’empare des destins de Marie et de Forough avec toute une passion que l’on ressent au fil des pages. L’autrice admire ces deux personnages et nous fait passer de l’une à l’autre en dévoilant mille détails succulents pour que nous construisions une image au plus proche de la réalité. Si la rencontre entre ces deux femmes est rêvée et idéalisée, certains détails de leurs vies sont véridiques.

Qu’Abnoussse Shalmani prenne possession de l’histoire de Forough n’est pas surprenant quand on sait que cette autrice, iranienne, a largement défendu la cause des femmes de son pays. Née en Iran en 1977, elle a fui la révolution islamique et est arrivée en France en 1985 avec ses parents. Dans ses précédents romans, elle avait déjà évoqué cette cause, notamment dans son roman Les exilés meurent aussi d’amour.

Ici, cette quatrième sortie sonne comme un cri d’amour pour cette poétesse qui tient une place importante dans le panthéon personnel de l’autrice. Ce livre peut être rapproché du récent ouvrage de Marjanne Satrapi, Femme, Vie, Liberté, qui mettait également en premier plan des artistes du pays et des personnalités influentes.

À lire aussi
"Je ne suis pas un roman" de Nasim Vahabi : les voix de la liberté en Iran

A l’heure où l’Iran s’embrase, où les femmes se révoltent, ce roman est une ode à la liberté de penser et d’aimer, il offre une littérature qui enflamme, qui anime et qui rend vivant.

À travers ces pages, c’est tout le pouvoir de la poésie qui entre en jeu et qui se déploie à travers les destins fascinants de Forough et de Marie.

Pour écouter l’autrice déclamer le texte de Forough Farrokhzad : ici


J’ai péché, péché dans le plaisir, Abnousse Shalmani, Editions Grasset, 198 pages, janvier 2024, 19,5€.

*Fanny De Weeze est une lectrice passionnée qui tient un blog littéraire (Mes Pages Versicolores) depuis 2016 sur lequel elle chronique des romans, des essais et des bandes dessinées.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/jai-peche-peche-dans-le-plaisir-dabnousse-shalmani-une-ode-a-la-liberte-de-penser-et-daimer-11324134

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NERVAL, Gérard de - El Desdichado.

7 Novembre 2022, 05:45am

Publié par hugo

 El Desdichado
Gérard de Nerval
Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé,
Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?… Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J’ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène…

Et j’ai deux fois vainqueur traversé l’Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d’Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

Gérard de Nerval

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https://www.poetica.fr/poeme-27/gerard-de-nerval-el-desdichado/

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SANGUINE  DE  JACQUES  PREVERT 

8 Juillet 2022, 06:04am

Publié par hugo

SANGUINE  DE  JACQUES  PREVERT 


SANGUINE

LA  Fermeture  eclair a  glisse sur tes  reins
Et  tout l orage heureux  de  ton corps amoureux 
Au   beau  milieu de  l ombre 
A eclate soudain 
Et ta  robe en tombant sur le parquet cire 
n a pas  fait  plus de  bruit 
Qu une d orange tombant sur un tapis 
Mais sous nos pieds
Ses petits boutons de nacre craquaient comme des pepins 
SANGUINE
JOLIE  FRUIT 
La  pointe de  ton sein 
A  trace une nouvelle ligne de chance 
Dans le  creux de ma main
Sanguine 
Jolie  fruit 
SOLEIL de nuit 


JACQUES  PREVERT 

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A ceux qu'on foule aux pieds,poemes poesie,

20 Mars 2017, 01:13am

Publié par hugo

A ceux qu'on foule aux pieds

 


Victor Hugo

 L'année terrible, 1871  

Victor Hugo

 

Revenu en France en septembre 1870, après la chute de Napoléon III, Victor Hugo participe activement à la défense de la capitale assiégée par les Prussiens. Pendant la Commune de Paris, il se trouve à Bruxelles pour régler la succession de son fils Charles. Il désapprouve avec vigueur la répression de la révolte perpétrée par les Versaillais, ce qui lui vaut d'être expulsé de Belgique vers le Luxembourg. Il y séjourne quelques mois avant de rentrer en France avec un recueil de poèmes intitulé "L'année terrible".

Dans l'un de ses poèmes, il plaide de manière retentissante l'amnistie des communards condamnés : A ceux qu'on foule aux pieds. On y découvre, dénoncée avec véhémence, la peinture d'une misère accablante et d'une injustice ignoble qui n'est pas sans rappeler la situation économique et politique présente.

A noter que l'écrivain Thierry Jonquet (1954-2009), auteur de romans noirs mêlant faits divers et satire politique et sociale, a choisi l'un des vers de la première strophe "Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte" pour le titre de son roman paru aux éditions du Seuil en 2006.


Mémorial en hommage aux combattants de la Commune
Mémorial en hommage aux combattants de la Commune
Square Samuel de Champlain, Paris XXe


A ceux qu'on foule aux pieds

Oh ! je suis avec vous ! j'ai cette sombre joie.
Ceux qu'on accable, ceux qu'on frappe et qu'on foudroie
M'attirent ; je me sens leur frère ; je défends
Terrassés ceux que j'ai combattus triomphants ;
Je veux, car ce qui fait la nuit sur tous m'éclaire,
Oublier leur injure, oublier leur colère,
Et de quels noms de haine ils m'appelaient entre eux.
Je n'ai plus d'ennemis quand ils sont malheureux.
Mais surtout c'est le peuple, attendant son salaire,
Le peuple, qui parfois devient impopulaire,
C'est lui, famille triste, hommes, femmes, enfants,
Droit, avenir, travaux, douleurs, que je défends ;
Je défends l'égaré, le faible, et cette foule
Qui, n'ayant jamais eu de point d'appui, s'écroule
Et tombe folle au fond des noirs événements ;
Etant les ignorants, ils sont les incléments ;
Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
À vous tous, que c'était à vous de les conduire,
Qu'il fallait leur donner leur part de la cité,
Que votre aveuglement produit leur cécité ;
D'une tutelle avare on recueille les suites,
Et le mal qu'ils vous font, c'est vous qui le leur fîtes.
Vous ne les avez pas guidés, pris par la main,
Et renseignés sur l'ombre et sur le vrai chemin ;
Vous les avez laissés en proie au labyrinthe.
Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ;
C'est qu'ils n'ont pas senti votre fraternité.
Ils errent ; l'instinct bon se nourrit de clarté ;
Ils n'ont rien dont leur âme obscure se repaisse ;
Ils cherchent des lueurs dans la nuit, plus épaisse
Et plus morne là-haut que les branches des bois ;
Pas un phare. A tâtons, en détresse, aux abois,
Comment peut-il penser celui qui ne peut vivre ?
En tournant dans un cercle horrible, on devient ivre ;
La misère, âpre roue, étourdit Ixion.
Et c'est pourquoi j'ai pris la résolution
De demander pour tous le pain et la lumière.

Ce n'est pas le canon du noir vendémiaire,
Ni les boulets de juin, ni les bombes de mai,
Qui font la haine éteinte et l'ulcère fermé.
Moi, pour aider le peuple à résoudre un problème,
Je me penche vers lui. Commencement : je l'aime.
Le reste vient après. Oui, je suis avec vous,
J'ai l'obstination farouche d'être doux,
Ô vaincus, et je dis : Non, pas de représailles !
Ô mon vieux cour pensif, jamais tu ne tressailles
Mieux que sur l'homme en pleurs, et toujours tu vibras
Pour des mères ayant leurs enfants dans les bras.

Quand je pense qu'on a tué des femmes grosses,
Qu'on a vu le matin des mains sortir des fosses,
Ô pitié ! quand je pense à ceux qui vont partir !
Ne disons pas : Je fus proscrit, je fus martyr.
Ne parlons pas de nous devant ces deuils terribles ;
De toutes les douleurs ils traversent les cribles ;
Ils sont vannés au vent qui les emporte, et vont
Dans on ne sait quelle ombre au fond du ciel profond.
Où ? qui le sait ? leurs bras vers nous en vain se dressent.
Oh ! ces pontons sur qui j'ai pleuré reparaissent,
Avec leurs entreponts où l'on expire, ayant
Sur soi l'énormité du navire fuyant !
On ne peut se lever debout ; le plancher tremble ;
On mange avec les doigts au baquet tous ensemble,
On boit l'un après l'autre au bidon, on a chaud,
On a froid, l'ouragan tourmente le cachot,
L'eau gronde, et l'on ne voit, parmi ces bruits funèbres,
Qu'un canon allongeant son cou dans les ténèbres.
Je retombe en ce deuil qui jadis m'étouffait.
Personne n'est méchant, et que de mal on fait !

Combien d'êtres humains frissonnent à cette heure,
Sur la mer qui sanglote et sous le ciel qui pleure,
Devant l'escarpement hideux de l'inconnu !
Etre jeté là, triste, inquiet, tremblant, nu,
Chiffre quelconque au fond d'une foule livide,
Dans la brume, l'orage et les flots, dans le vide,
Pêle-mêle et tout seul, sans espoir, sans secours,
Ayant au cour le fil brisé de ses amours !
Dire : - « Où suis-je ? On s'en va. Tout pâlit, tout se creuse,
Tout meurt. Qu'est-ce que c'est que cette fuite affreuse ?
La terre disparaît, le monde disparaît.
Toute l'immensité devient une forêt.
Je suis de la nuée et de la cendre. On passe.
Personne ne va plus penser à moi. L'espace !
Le gouffre ! Où sont-ils ceux près de qui je dormais ! » -
Se sentir oublié dans la nuit pour jamais !
Devenir pour soi-même une espèce de songe !
Oh ! combien d'innocents, sous quelque vil mensonge
Et sous le châtiment féroce, stupéfaits !
- Quoi ! disent-ils, ce ciel où je me réchauffais,
Je ne le verrai plus ! on me prend la patrie !
Rendez-moi mon foyer, mon champ, mon industrie,
Ma femme, mes enfants ! rendez-moi la clarté !
Qu'ai-je donc fait pour être ainsi précipité
Dans la tempête infâme et dans l'écume amère,
Et pour n'avoir plus droit à la France ma mère ! -

Quoi ! lorsqu'il s'agirait de sonder, ô vainqueurs,
L'obscur puits social béant au fond des cours,
D'étudier le mal, de trouver le remède,
De chercher quelque part le levier d'Archimède,
Lorsqu'il faudrait forger la clef des temps nouveaux ;
Après tant de combats, après tant de travaux,
Et tant de fiers essais et tant d'efforts célèbres,
Quoi ! pour solution, faire dans les ténèbres,
Nous, guides et docteurs, nous les frères aînés,
Naufrager un chaos d'hommes infortunés !
Décréter qu'on mettra dehors, qui ? le mystère !
Que désormais l'énigme a l'ordre de se taire,
Et que le sphinx fera pénitence à genoux !
Quels vieillards sommes-nous ! quels enfants sommes-nous !
Quel rêve, hommes d'Etat ! quel songe, ô philosophes !
Quoi ! pour que les griefs, pour que les catastrophes,
Les problèmes, l'angoisse et les convulsions
S'en aillent, suffit-il que nous les expulsions ?
Rentrer chez soi, crier : - Français, je suis ministre
Et tout est bien ! - tandis qu'à l'horizon sinistre,
Sous des nuages lourds, hagards, couleur de sang,
Chargé de spectres, noir, dans les flots décroissant,
Avec l'enfer pour aube et la mort pour pilote,
On ne sait quel radeau de la Méduse flotte !
Quoi ! les destins sont clos, disparus, accomplis,
Avec ce que la vague emporte dans ses plis !
Ouvrir à deux battants la porte de l'abîme,
Y pousser au hasard l'innocence et le crime,
Tout, le mal et le bien, confusément puni,
Refermer l'océan et dire : c'est fini !
Être des hommes froids qui jamais ne s'émoussent,
Qui n'attendrissent point leur justice, et qui poussent
L'impartialité jusqu'à tout châtier !
Pour le guérir, couper le membre tout entier !
Quoi ! pour expédient prendre la mer profonde !
Au lieu d'être ceux-là par qui l'ordre se fonde,
Jeter au gouffre en tas les faits, les questions,
Les deuils que nous pleurions et que nous attestions,
La vérité, l'erreur, les hommes téméraires,
Les femmes qui suivaient leurs maris ou leurs frères,
L'enfant qui remua follement le pavé,
Et faire signe aux vents, et croire tout sauvé
Parce que sur nos maux, nos pleurs, nos inclémences,
On a fait travailler ces balayeurs immenses !

Eh bien, que voulez-vous que je vous dise, moi !
Vous avez tort. J'entends les cris, je vois l'effroi,
L'horreur, le sang, la mer, les fosses, les mitrailles,
Je blâme. Est-ce ma faute enfin ? j'ai des entrailles.
Éternel Dieu ! c'est donc au mal que nous allons ?
Ah ! pourquoi déchaîner de si durs aquilons
Sur tant d'aveuglements et sur tant d'indigences ?
Je frémis.

Sans compter que toutes ces vengeances,
C'est l'avenir qu'on rend d'avance furieux !
Travailler pour le pire en faisant pour le mieux,
Finir tout de façon qu'un jour tout recommence,
Nous appelons sagesse, hélas ! cette démence.
Flux, reflux. La souffrance et la haine sont sours.
Les opprimés refont plus tard des oppresseurs.

Oh ! dussé-je, coupable aussi moi d'innocence,
Reprendre l'habitude austère de l'absence,
Dût se refermer l'âpre et morne isolement,
Dussent les cieux, que l'aube a blanchis un moment,
Redevenir sur moi dans l'ombre inexorables,
Que du moins un ami vous reste, ô misérables !
Que du moins il vous reste une voix ! que du moins
Vous nous ayez, la nuit et moi, pour vos témoins ?
Le droit meurt, l'espoir tombe, et la prudence est folle.
Il ne sera pas dit que pas une parole
N'a, devant cette éclipse affreuse, protesté.
Je suis le compagnon de la calamité.
Je veux être, - je prends cette part, la meilleure, -
Celui qui n'a jamais fait le mal, et qui pleure ;
L'homme des accablés et des abandonnés.
Volontairement j'entre en votre enfer, damnés.
Vos chefs vous égaraient, je l'ai dit à l'histoire ;
Certes, je n'aurais pas été de la victoire,
Mais je suis de la chute ; et je viens, grave et seul,
Non vers votre drapeau, mais vers votre linceul.
Je m'ouvre votre tombe.

Et maintenant, huées,
Toi calomnie et toi haine, prostituées,
Ô sarcasmes payés, mensonges gratuits,
Qu'à Voltaire ont lancés Nonotte et Maupertuis,
Poings montrés qui jadis chassiez Rousseau de Bienne,
Cris plus noirs que les vents de l'ombre libyenne,
Plus vils que le fouet sombre aux lanières de cuir,
Qui forciez le cercueil de Molière à s'enfuir,
Ironie idiote, anathèmes farouches,
Ô reste de salive encor blanchâtre aux bouches
Qui crachèrent au front du pâle Jésus-Christ,
Pierre éternellement jetée à tout proscrit,
Acharnez-vous ! Soyez les bien venus, outrages.
C'est pour vous obtenir, injures, fureurs, rages,
Que nous, les combattants du peuple, nous souffrons,
La gloire la plus haute étant faite d'affronts.


(Oeuvres complètes de Victor Hugo, L'année terrible, Poésie XII)

http://www.toupie.org/Textes/A_ceux.htm

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POESIE MARJOLAINE

26 Juin 2016, 05:23am

Publié par hugo

POESIE MARJOLAINE


JE T ÉCRIS CE POÈME EN LAINE POUR TOI MARJOLAINE


QUAND JE PENSE A TOI , je me sent comme un jour de soleil dans un champs de marjolaine


QUAND JE PENSE A TOI JE PENSE A CERTAINE CHANSON DE RENAUD


TU ES LOINTAINE PAR LA DISTANCE MAIS PROCHE PAR LA PENSEE


QUAND JE SUIS AVEC TOI , je suis bien et que je pense a toi aussi


COPYRIGHT@BERTRAND STEFANINK

POESIE MARJOLAINE

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L AMOUR M A OUBLIE SUR LA ROUTE DE LA VIE,poeme,poesie,

26 Juin 2016, 03:17am

Publié par hugo

L AMOUR M A OUBLIE SUR LA ROUTE DE LA VIE


je marche seul sur la route de la vie seul sans une sans alter ego avec qui discuter ,partager et rigoler et faire plein d autre chose
je marche seul sans pouvoir dire a la compagne , a la muse je t aime . OU ES TU???
viens pour changer, bouger ma vie monotone et que et te voir avec un petit ventre qui s arrondit de mois en mois un peu a cause de moi .
QUAND JE VOIS UNE FEMME JE PENSE A TOI QUI NEST PAS LA OU TOUJOURS PAS LA ,
REDONNE MOI LE SOURIRE EN TE POINTANT A MA PORTE ET EN ME DISANT J AI ENVIE DE TE CONNAITRE CAR JE TE CONNAIS QUE PAR LE BLOG
muse envoie des sms, muse envoie des sms de toute sorte , des sms qui peut être lu par toute personne et ceux qui sont interdit au enfants car ils sont ................................
AMOUR DONNE MOI , et partage ta vie avec moi ; partage tes galères , et tes joies avec moi et tes nuits avec moi




COPYRIGHT@BERTRAND STEFANINK

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LE PRISONNIER DE LA SOLITUDE

2 Mars 2016, 11:02am

Publié par hugo

SOLITUDE
SOLITUDE

LE PRISONNIER DE LA SOLITUDE
JE SUIS L HOMME QUE LES FEMMES NE VOIENT PAS
JE SUI Enfermé HORS DES MURS D UNE PRISON
JE SUIS L HOMME REJETE DES MURS D AMOURS
j ai des frisons de la solitude et du Desamours voiture je suis un fantôme with the Femmes
je suis l oiseaux Qui est Dans Une cage de solitude et l Dans l' incertitude de Pressothérapie ma moitie
ame soeur SI tu lis bureaux vers fais moi signe et mon aiguilleur Soit Dans ma vie;

COPYRIGHT@BERTRAND STEFANINK

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POÈME DE DÉTENU , QUE NOUS RESTE ICI ,

26 Février 2016, 10:08am

Publié par hugo

QUE NOUS RESTE ICI
LES PARTICULES INFINI
LES OISEAUX BLEUE DE NUIT
QUI REVE D AUTRES NUIT
AU TRAVER D UN MUR Grillage
non doux rêve de voyage Avec d 'Autres langage des
Nations Unies pour femme espoir desensolleille désarticulé
poeme de detenu

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FEMMES ET RESPECT DE LA PART DES HOMMES

17 Février 2016, 01:29am

Publié par hugo

street art , photo bertrand stefanink
street art , photo bertrand stefanink

FEMMES ET RESPECT DE LA PART DES HOMMES


De FEMMES
FEMMES de
FEMMES VIOLEES QUE L ON TRAITENT COMME UN OBJET
FEMMES, CES HOMMES ONT OUBLIES QUEC EST GRACE A VOUS QU ILS SONT NE !!!!
CES HOMME DEVRAIENT QUE SUR LEUR RETRAITE LA cédille DE GARÇON POUR LE METTRE DANS LEUR CERVEAU, POUR CES HOMMES DEVIENENT respectueux ENVERS vous


copyright @ bertrand stefanink

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poesies bertrand stefanink:titre femmes

16 Février 2016, 15:09pm

Publié par hugo

STREET ART , PHOTO BERTRAND STEFANINK
STREET ART , PHOTO BERTRAND STEFANINK

FEMMES


DONNE MOI TON COEUR POUR VIVRE AVEC TOI ET PARTAGER TA VIE
SI TU ME DONNE TON COEUR, je te donnerai le mien
femme donne moi une chance de de de
femme donne moi Un peu de ton âme et je te donnerai Un peu de mon âme
JE VEUX BIEN ETRE TON FAUST ET TOI MA GRETCHEN
FEMME SOIT UNE PARTIE DE MON AME DE MON COEUR
FEMME SI TU ME DONNE TON AMOUR, JE TE DONNERAI TON PREMIER FAN
FEMME AIMES MOI !!!!!!!!!!!!!! ! ! !!!!!!!!!


Copyright @ bertrand stefanink

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