René-François Sully Prudhomme (1839-1907),le reveil,
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René-François Sully Prudhomme (1839-1907).
Recueil : Les solitudes (1869).
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Le réveil.
Si tu m'appartenais (faisons ce rĂŞve Ă©trange !),
Je voudrais avant toi m'Ă©veiller le matin
Pour m'accouder longtemps près de ton sommeil d'ange,
Egal et murmurant comme un ruisseau lointain.
J'irais Ă pas discrets cueillir de l'Ă©glantine,
Et, patient, rempli d'un silence joyeux,
J'entr'ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine,
Pour y glisser mes fleurs en te baisant les yeux.
Et tes yeux étonnés reconnaîtraient la terre
Dans les choses oĂą Dieu mit le plus de douceur,
Puis tourneraient vers moi leur naissante lumière,
Tout pleins de mon offrande et tout pleins de ton cœur.
Oh ! Comprends ce qu'il souffre et sens bien comme il aime,
Celui qui poserait, au lever du soleil,
Un bouquet, invisible encor, sur ton sein mĂŞme,
Pour placer ton bonheur plus près de ton réveil !
René-François Sully Prudhomme.
Le réveil - Poème Sully Prudhomme.
Poème Le réveil - Ce poème de Sully Prudhomme est extrait des Solitudes (1869).
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