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Bilamé, l'instagrammeuse qui veut bousculer les clichés sur les lesbiennes

10 Juillet 2022, 22:56pm

Publié par hugo

 Bilamé, l'instagrammeuse qui veut bousculer les clichés sur les lesbiennes
Publié le Vendredi 01 Juillet 2022
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Catherine Rochon
Par Catherine Rochon Rédactrice en chef
Rédactrice en chef de Terrafemina depuis fin 2014, Catherine Rochon scrute constructions et déconstructions d’un monde post-#MeToo et tend son dictaphone aux voix inspirantes d’une époque mouvante.
Bilamé, créatrice du compte Instagram Parlons Lesbiennes
Bilamé, créatrice du compte Instagram Parlons Lesbiennes
A travers ses réseaux sociaux "Parlons lesbiennes", Bilamé milite pour la visibilité des femmes qui s'aiment et distille ses conseils drôles et bienveillants à ses fidèles followers. Rencontre avec une "dramagouine" décomplexée.
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Bilamé, 25 ans, "a pris conscience" (comme elle le dit) qu'elle était lesbienne il y a peu de temps. La faute à ce satané patriarcat sans doute, au manque de représentation aussi. Depuis, elle a décidé de donner de la voix avec ParlonsLesbiennes et de proposer un joyeux "voyage au pays des gouines" sur ses réseaux sociaux. Avec humour, elle s'applique à expliquer, dédramatiser, conseiller, déconstruire les clichés. Et distille avec espièglerie des tips sexo aux filles qui s'aiment.

Nous avons échangé avec cette créatrice qui veut "aider le maximum de personne à s'accepter telles qu'elles sont".

Terrafemina : Quand et comment as-tu pris conscience de ton lesbianisme ?
Bilamé : J'ai pris conscience que j'étais lesbienne en 2018. Au départ, je ne m'identifiais pas comme lesbienne. Je parlais de "fantasmes" lorsque j'évoquais les femmes, puis, je suis tombée amoureuse de ma meilleure amie et c'est lorsque j'ai passé ma première nuit avec elle que ma vie a complètement changé ! J'ai enfin compris que j'aimais uniquement les femmes.

Auprès de qui as-tu fait ton premier coming out ?
B. : Les premières personnes à qui j'en ai parlé sont mes deux meilleurs amis. Pour moi, c'était une évidence de leur en parler car ils faisaient déjà partie de la communauté LGBTQ+, et nous avions déjà eu plusieurs discussions à ce sujet. Puis, je l'ai annoncé à ma mère et enfin à ma famille et au reste de mes ami·e·s qui l'ont pour la plupart relativement toutes et tous bien accepté. Ils ont compris, surtout grâce à mon compte Instagram, que ce n'était pas quelque chose que nous pouvions choisir et que c'était normal. Parfois, ma mère m'envoie même des comptes LGBT+ maintenant (rires) !

De quoi as-tu souffert étant plus jeune ?
B. : Plus jeune, je dirais que j'ai énormément souffert du manque de représentations. Je pense que, s'il y avait eu plus de personnages fictifs queers, j'aurais mis beaucoup moins de temps à m'identifier en tant que femme lesbienne. Je pense que j'ai toujours su au fond de moi que j'aimais les femmes, mais il était impossible pour moi de mettre un mot dessus car je n'avais aucune connaissance sur le lesbianisme, ça n'existait tout simplement pas dans ma vie...

Etait-ce compliqué d'en parler autour de toi, même auprès d'ami·e·s ?
B. : En fait, je ne dirais pas que c'était compliqué, mais ça n'existait pas dans ma vie. Donc c'était un sujet que je n'osais pas vraiment aborder... C'est vraiment au lycée, quand j'ai fait la rencontre de mes amis très ouvert sur la question, que j'ai enfin pu en discuter et que j'ai pu me renseigner sur les questions relatives à l'orientation sexuelle.

Les lesbiennes sont peu visibles : as-tu eu une "rôle-modèle" qui t'a aidée à te construire et t'accepter ?
B. : L'invisibilisation des lesbiennes est vraiment quelque chose contre laquelle je milite au travers de mes différents comptes (Instagram, Tiktok, Facebook, Youtube et mon site internet). Mes rôles-modèles, lors de mon coming out, ont été majoritairement l'ensemble des personnages fictifs de la série The L Word, c'est vraiment cette série qui m'a permise de m'accepter comme j'étais.


As-tu été confrontée à la lesbophobie ?
B. : Au travers de mes réseaux sociaux, je suis malheureusement confrontée à la lesbophobie quasiment tous les jour : les remarques fusent plus après certains posts que d'autres. C'est malheureusement une réalité aujourd'hui, beaucoup ne sont pas prêts à accepter que deux femmes qui vivent ensemble et sont heureuses sans un homme fait partir de la "normalité"...

Dans le monde dit "réel", j'ai aussi été témoin de lesbophobie, une fois, à mon travail il y a quelques années, on discutait du mariage, et une de mes collègues qui à l'époque ne savait pas pour moi a dit : "Ca me dégoûte, ces mariages où les femmes se déguisent en homme", "Je plains les pauvres parents" "Moi, j'aurais honte d'avoir une fille lesbienne". A l'époque, je n'ai pas osé dire quelque chose, mais je suis partie de table outrée et j'ai prétexté avoir eu une urgence tellement j'étais en colère.

Ensuite, beaucoup (trop) d'hommes en soirée (soirée que je ne fréquente plus soit dit en passant), me disent que si je "suis lesbienne c'est parce que je n'ai pas connu le bon", "que je n'ai pas eu le bon mec"... Une fois, un mec a essayé de me forcer et a eu des gestes déplacés pour que j'ai un rapport avec lui, il a mis ça le lendemain sur le fait qu'il était "trop alcoolisé", mais c'est vraiment quelque chose qui m'a marquée.

Aujourd'hui encore, as-tu peur de t'afficher avec une amoureuse dans un lieu public ?
B. : Au risque de décevoir beaucoup des personnes qui me suivent, oui, j'ai encore peur, mais j'essaye de ne plus avoir peur justement ! Depuis que j'ai appris que certaines de mes ami·e·s s'étaient fait agresser au couteau pour s'être embrassées, je fais attention. J'essaye d'avoir des gestes affectueux dans des endroits avec du monde ou de manière globale dit "safe". Mais je ne suis pas de celles qui sont très proches avec ma compagne dans la rue, donc ce n'est pas quelque chose qui me pose problème.

Je rêve du jour où je n'aurais pas à me poser la question du : "Est-ce qu'ici il y a assez de monde pour pouvoir embrasser ma chérie sans risquer de me faire frapper ?"


Quand as-tu décidé de créer ton compte Instagram ParlonsLesbiennes ?
B. : J'ai créé mon compte Instagram en mars 2020. Au départ, il n'avait pas forcément vocation à être un compte d'éducation sexuelle et de lutte contre la lesbophobie, mais plutôt de faire rire les gens sur mes anecdotes de lesbiennes. Et au fur et à mesure qu'il a pris de l'ampleur, les questions se sont démultipliées : j'ai donc changé un peu le format de mon compte pour aider le plus de monde possible- et j'adore ça.
Tu y abordes aussi des questions de sexualité. Cela te paraît-il important de briser les tabous autour du sexe lesbien ?
B. : Oh que oui ! Il faut, si on écoute les médias et les idées reçues, on fait toutes les ciseaux et on a toutes des godes ceintures, alors qu'en vrai, le sexe lesbien, c'est bien plus que ça ! Au travers de mon compte, j'essaye vraiment d'éduquer, tout en parlant bien évidemment de jouets pour adultes. Et j'essaye aussi de véhiculer un message : il y a autant de sexualités que de lesbiennes qu'il y a des femmes sur terre !
Quels sont les clichés sur les lesbiennes que tu n'en peux plus d'entendre et qu'il faudrait absolument déconstruire ?
B. : Il y en a vraiment trop ! J'essaye d'en déconstruire au minimum deux par mois ou plus en fonction de mes vidéos. Mais ceux qu'il faudrait vraiment déconstruire, c'est :
- que les lesbiennes n'ont pas connu le bon (l'enfer celui-là )
- que les lesbiennes ont été dégoûtées par les hommes (pitié, vraiment)
- toute l'hypersexualisation autour des lesbiennes véhiculée par le porno, où il va de soi qu'on veut toutes faire des plans à trois avec un homme (bah, voyons)
- que notre sexualité se résume au ciseau (vraiment ?)
- que nous faisons pas vraiment l'amour (celle-là, c'est la plus drôle)
- que les lesbiennes ne peuvent pas être dit "féminines"
Des autrices comme Alice Coffin, Virginie Despentes ou Louise Morel envisagent le lesbianisme comme une réponse à l'oppression hétéro-patriarcale. Ton lesbianisme est-il aussi militant et politique ?
B. : Pour moi, il est clair que le lesbianisme va à l'encontre même de l'hétéro-patriarcat par définition ! Rien que de dire que deux femmes peuvent être heureuses, fonder une famille et ne pas avoir besoin d'un homme dans leur vie c'est une certaine forme de révolution pour moi ! Je milite au quotidien contre l'hétéro "patriarcaca".
Des artistes comme Pomme, Suzane, Aloïse Sauvage, Kristen Stewart se revendiquent ouvertement lesbiennes. As-tu l'impression que les choses bougent enfin ?
B. : Alors dans un sens oui, je trouve que les choses changent, je vois une réelle évolution sur les réseaux sociaux et dans les mondes artistiques, on voit beaucoup plus les femmes lesbiennes et je trouve cela vraiment super. Cependant, je trouve qu'il y a un réel décalage avec une partie de la population qui manifeste contre les marches des fiertés à l'exemple de Bordeaux cette année. De plus, les délais de plaintes sont souvent classés sans suite quand il s'agit d'homophobie. Ca, il faut vraiment que ça change.
Un livre, un film et une série queer que tu kiffes ?
B. : Il y en a trop ! Je dirais :

- La série The L Word est sans conteste, pour moi, la meilleure série lesbienne de tous les temps. Ce que j'aime dans cette série, c'est la mise en avant de personnages lesbiens et son ouverture vis-à-vis des questions de transidentité.
- Heartstopper est une série que j'ai vraiment adoré aussi : elle raconte l'histoire d'amour entre deux adolescents au lycée et montre l'homophobie qui y règne.

- Les livres Mascarade de Lena Clarke et Juste une fois pour essayer d'Élodie Garnier, deux histoires de romances lesbiennes qui font du bien. Oui, je suis une grosse fleur bleue quand je veux...
Qu'attends-tu des politiques pour la cause LGBTQIA+ ?
B. : Plus de mesures pénales et rapides pour combattre l'homophobie. Mettre dans les programmes scolaires plus d'exemple queers, sans pour autant entrer dans l'excès, mais faire preuve de plus d'inclusivité et lutter dès le plus jeune âge contre toutes les formes LGBTQIAP phobie car l'homophobie n'est pas une opinion mais un délit.
Quel sera ton prochain combat ?
B. : Celui de militer contre toutes les injonctions sociétales faites aux femmes lesbiennes et aux femmes de manière plus générale et contre toutes les formes d'homophobie : c'est le combat d'une vie !
Mais l'autre point important sur lequel je mets un point d'honneur cette année, c'est aussi l'inclusion des femmes transgenres dans la communauté lesbienne. Il est pour moi important de rappeler que nous devons faire preuve d'inclusivité et que notre union est notre force.


https://www.terrafemina.com/article/lesbiennes-bilame-l-instagrammeuse-dramagouine-militante-qui-bouscule-les-cliches_a364804/1

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#MeToo politique : "Le pouvoir se manifeste par la violence, notamment sexiste et sexuelle"

10 Juillet 2022, 22:52pm

Publié par hugo

 #MeToo politique : "Le pouvoir se manifeste par la violence, notamment sexiste et sexuelle"
Publié le Vendredi 08 Juillet 2022
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Catherine Rochon
Par Catherine Rochon Rédactrice en chef
Rédactrice en chef de Terrafemina depuis fin 2014, Catherine Rochon scrute constructions et déconstructions d’un monde post-#MeToo et tend son dictaphone aux voix inspirantes d’une époque mouvante.
Manifestation à l'appel de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles à Paris le 24 mai 202215 PHOTOSLANCER LE DIAPORAMA
Manifestation à l'appel de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles à Paris le 24 mai 2022
Alors que le milieu de la politique est secoué depuis plusieurs semaines par différentes affaires de violences sexuelles, comment les partis gèrent-ils ces révélations ? Nous avons interrogé Mathilde Viot, autrice et cofondatrice de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique.
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Damien Abad, Taha Bouhafs, Eric Coquerel, André Santini... Depuis plusieurs semaines, la classe politique est secouée par des affaires de violences sexistes et sexuelles. Assisterait-on (enfin) à un #MeToo politique ? Les formations sont-elles suffisamment armées et efficaces pour prendre en charge les victimes présumées ?

Ancienne collaboratrice d'élus, Mathilde Viot a pu faire l'expérience des arcanes politiques et du sexisme qui y règne. Elle en raconte les dessous dans un livre piquant L'homme politique, moi j'en fais du compost (sorti en mai 2022, Ed. Stock) et tente de bousculer ces vieux réflexes à travers l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique qu'elle a cofondé en 2022. Pour Terrafemina, elle analyse la gestion des récentes affaires et la façon dont les partis pourraient trouver des voies d'amélioration.

Terrafemina : L'ancien ministre Damien Abad, visé par des accusations de viol, a enfin été "débranché" du gouvernement lors du remaniement. La Première ministre Elisabeth Borne a-t-elle trop tardé à réagir ?
Mathilde Viot : Ma sensation, c'est que la réaction du gouvernement visait à décorréler le départ de Damien Abad des accusations dont il était l'objet. De fait, ils ont maintenu la jurisprudence qui existe depuis le maintien de Gérald Darmanin : les violences sexistes et sexuelles, même reconnues, n'ont pas à être prises en considération. Cela tranche par exemple avec le départ de François Bayrou, mis en cause pour des affaires d'emplois fictifs, et qui a présenté immédiatement sa démission au moment de la formation du premier gouvernement en 2017.

Par conséquent, on voit bien que dans le monde politique, les mises en cause pour manquement de probité financière sont prises avec beaucoup plus de sérieux que des accusations de viol. Le gouvernement a tenté de jouer la montre. Je pense qu'iels espéraient secrètement- et assez lâchement, il faut le dire- que Damien Abad ne serait pas élu aux législatives. Cela n'a pas été le cas. La pression médiatique était trop forte pour qu'il soit maintenu.

Que penser du maintien controversé de Gérald Darmanin au ministère de l'Intérieur ?
M.V. : L'installation de Gérald Darmanin à son poste, il y a 3 ans, a suscité moins d'émoi. Tout simplement parce que ce nous disions était moins repris dans les médias. Notre message n'avait pas la même force qu'aujourd'hui. Nous sommes allées manifester place Beauvau. Nous avons été gazées et repoussées violemment par la police, et c'est tout ce qui s'est passé. Rappelons qu'il a reconnu avoir rendu des services administratifs du fait de ses fonctions à une femme qui l'accuse de viol et que cela ne choque personne.

Je pense que son cas devrait très sérieusement être réexaminé. Parce que l'on peut voir comment le pouvoir se manifeste par la violence et notamment sexiste et sexuelle. C'est particulièrement vrai dans le monde politique.

Nous devons, collectivement, nous demander si nous trouvons cela normal, que l'agressivité et la domination soient des valeurs qui permettent de prospérer dans le monde politique. C'est ce que j'essaie de démontrer dans mon livre L'homme politique moi j'en fais du compost.

L'affaire Eric Coquerel secoue la France Insoumise. La défense du parti (et notamment le tweet très critiqué de JL Mélenchon) vous semble-t-elle inappropriée ?
M.V. : Le tweet de Jean-Luc Mélenchon est nul. Pour rappel, il disait : "Des militants engagés depuis des années contre LFI détournent le sens de la lutte contre les violences sexistes pour salir Éric Coquerel après sa victoire sur l'extrême-droite. Cette forme de revanche manipulatoire nuit gravement au combat des féministes". Cela laisse à penser que les femmes qui ont pris la parole sont instrumentalisées. Cela montre aussi la méconnaissance des raisons qui poussent les femmes à parler.

Cette posture a été prise par plusieurs cadres du parti, y compris des féministes. J'ai été très surprise de voir cela. Alors que ces cadres ne connaissent pas les tenants et les aboutissants, la solidarité s'est portée directement vers leur camarade Coquerel. Exactement comme lorsque le délégué général de La République en marche, Stanislas Guérini, défendait "selon son intime conviction" Jérôme Peyrat, candidat de la majorité présidentielle pour les élections législatives condamné pour violences conjugales. Ou lorsqu'Emmanuel Macron confiait "avoir parlé d'homme à homme avec Darmanin" et lui apportait son entier soutien.

Mobilisation contre la rééelection de Gérald Darmanin et Damien Abad aux legislatives le 20 juin 2022
Mobilisation contre la rééelection de Gérald Darmanin et Damien Abad aux legislatives le 20 juin 2022
Quelle serait la juste position à adopter ?
M.V. : Je pense que le travail des organisations n'est pas de prendre part pour l'un ou pour l'autre dans ces affaires. Mais si elles étaient un peu malines, elles éviteraient de placer des hommes dans des situations de pouvoir alors même que l'on sait qu'il y a des accusations, larvées, qui sont portées contre eux. Ou alors, elles peuvent le faire après avoir pris toutes les précautions nécessaires et avoir enquêté pour tenter d'assurer que la fonction qui sera détenue par l'élu ne sera pas entachée.

Les organisations peuvent assurer un principe de proportionnalité aussi. En l'occurrence, Eric Coquerel a été accusé de "comportement inapproprié", mais pas de viol, comme c'était le cas avec Damien Abad. Il peut être normal qu'il soit maintenu, mais il faut vraiment faire la lumière sur cette affaire.

L'ancien candidat insoumis aux législatives Taha Bouhafs, désinvesti suite à des accusations de violences sexuelles, a repris la parole en critiquant la gestion de l'affaire qui le vise, notamment le fait qu'il n'ait "jamais été confronté aux dites accusations". Comment les formations politiques devraient-elles réagir en cas de signalements de violences sexistes et sexuelles ?
M.V. : Tout le monde tâtonne depuis #MeToo, et essaie de faire du mieux possible. La FI a décidé de maintenir l'anonymat des personnes interrogées : c'est son choix. Mais une décision a été prise, celle d'assurer un principe de précaution et de ne pas investir un homme mis en cause pour violence sexistes ou sexuelles.

C'est un début qui pourra permettre de cranter une jurisprudence intéressante et qui vient rompre avec des années pendant lesquelles ces questions ont été reléguées au dernier rang en terme d'importance au moment du choix des candidats.

Il semble que les choses soient en train de bouger en ce moment : Coquerel, Abad, Santini... Le #MeToo politique serait-il en train de prendre forme ?
M.V. : En tout cas, nous y travaillons ! Mais il faut que cela soit suivi d'un effet plus profond, à savoir que les femmes soient plus valorisées dans le monde politique. C'est un mouvement qui va de pair. Nous avons, suite à la dénonciation de la violence subie par les femmes, obtenu que quatre groupes parlementaires soient gérés par des femmes, que l'Assemblée nationale soit présidée par une femme, et que l'on ait une Première ministre. Et pourtant, certaines d'entre elles et notamment Elisabeth Borne, commencent déjà à être critiquées sur des bases assez peu rationnelles. Nous devons continuer à nous battre pour nous assurer que les femmes politiques ne soient pas déconsidérées par principe.

Vous avez vécu le monde politique de l'intérieur. Comment le faire enfin évoluer ?
M.V. : Déjà en observant et en décortiquant tous les mécanismes de domination des hommes sur les femmes. C'est un milieu dans lequel la manifestation du pouvoir se fait beaucoup par la démonstration : on claque des pieds, on a de jolis costards et... on a des comportements inappropriés avec les femmes. C'est-à-dire qu'il m'a semblé que ces comportements-là étaient non seulement pas empêchés, mais au contraire valorisés. Celui qui se comporte mal envoie le signal à tous les autres hommes qu'il est "un homme à poigne", qu'on "ne lui résiste pas", et que de toute façon, personne n'osera parler contre lui.

Ce que nous faisons, c'est de démontrer ces mécanismes-là et dénoncer le fait qu'ils soient promus. Il faut que l'on arrive à diffuser l'idée que la politique a tout à gagner si l'on se débarrasse de ces codes, et que l'on mette en place des pratiques féministes.

Manifestation à l'appel de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles à Paris le 24 mai 2022
Manifestation à l'appel de l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles à Paris le 24 mai 2022
Quel rôle l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, que vous avez cofondé en 2022, espère-t-il tenir dans ce contexte ?
M.V. : L'Observatoire continue à faire de la veille sur le monde politique, mais nous prévoyons aussi de faire du plaidoyer pour demander des améliorations, tant dans la création de nouvelles institutions, dans la mise en place de pratiques vertueuses, notamment à l'Assemblée nationale, mais aussi éventuellement dans le droit pénal.

Elisabeth Borne a déclaré dans le magazine "Elle" cette semaine : "Je pense que l'on n'attend pas simplement des hommes politiques ou des responsables qu'ils ne soient pas pénalement répréhensibles. On attend d'eux qu'ils soient exemplaires." Cette déclaration marque-t-elle une forme de changement de paradigme ?
M.V. : Je m'écarte un peu du terme "exemplaire" : on n'est pas obligé d'aller jusque-là. Par exemple, empêcher quelqu'un qui a un jour volé une voiture d'être ministre n'a aucun sens. Et le terme "exemplaire" me pose problème, comme s'il s'agissait de faire de la classe politique une sorte d'élite, arrachée par sa vertu au-dessus du reste de la population. C'est tout simplement impossible : les hommes et femmes politiques sont de la matière humaine et comme toute matière humaine la pureté n'existe pas.

Mais cela dit, dire "nous accordons à l'État une importance capitale et nous souhaitons faire en sorte que les personnes qui l'incarnent puissent représenter l'intérêt général", cela me semble plus intéressant. Et cela permettrait d'aborder à nouveau la question de Gérald Darmanin, qui, selon moi, ne peut pas être le chef de la police quand les accusations qui sont portées contre lui sont extrêmement fortes.

Je me réjouis que les questions des violences sexistes et sexuelles soient, désormais considérées avec autant d'importance que les affaires d'argent, ou que les homards de François de Rugy- dont les photographies alors qu'il était président de l'Assemblée nationale avaient fini par conduire à sa démission.


https://www.terrafemina.com/article/politique-le-pouvoir-se-manifeste-par-la-violence-notamment-sexiste-et-sexuelle_a364918/1

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La charge mentale ne prend pas de vacances

10 Juillet 2022, 22:40pm

Publié par hugo

 La charge mentale ne prend pas de vacances
L'ombre de la charge mentale plane sur les vacances, et surtout pour les femmes. Une inégale répartition des tâches encore plus frappante dès lors qu’il s’agit de s’occuper des enfants.
L'ombre de la charge mentale plane sur les vacances, et surtout pour les femmes. Une inégale répartition des tâches encore plus frappante dès lors qu’il s’agit de s’occuper des enfants.
©seagul/pixabay
08 JUIL 2022
 Mise à jour 08.07.2022 à 12:32 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Qui prépare les valises ? Courses, corvée du linge, préparation des repas ... Qui s'en occupe pendant les vacances ? Et les enfants ? Alors que des millions de Français-e-s s’apprêtent à partir pour se rendre sur leur lieu de villégiature, une enquête IFOP révèle que cette charge mentale repose encore en grande majorité sur les solides épaules des femmes. 

Les vacances ! Enfin, voici venu le temps de décrocher, de s'occuper de soi et de mettre nos esprits en pause... Ah oui ? Pas si évident, selon qu'on est un homme ou une femme. C'est ce que révèle, hélas, sans vraiment nous surprendre, cette étude menée par l'institut de sondage IFOP, commandée par le site Voyage avec Nous. 

La question était donc de savoir si les différentes tâches liées à l’organisation des voyages et au déroulement des vacances étaient réparties équitablement entre les sexes. 

Pour faire court, la réponse est ... non. 
 
Retrouvez notre article ►​La charge mentale portée par les femmes, une évidence quotidienne
Et ça commence avant les vacances
Cette étude, la première à se pencher sur la charge mentale relatives aux congés estivaux, a été menée auprès de 1 099 personnes en couple, issues d’un échantillon de 1 503 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
 
Anticiper les vacances, choisir la destination, réserver les lieux d’hébergement… Deux femmes en couple sur trois (66%) disent en avoir fait plus que leur partenaire dans l’organisation des congés de cet été 2022, vacances durant lesquelles elles devraient, comme lors des années précédentes, assumer souvent l’essentiel du ménage, des repas ou de l’attention portée aux enfants.

Parmi elles, 43% estiment même en avoir fait "beaucoup plus". Du point de vue de la gent masculine, le constant est quelque peu différent : si seulement un tiers (34%) des hommes interrogés disent en avoir fait plus que leur conjointe, ils sont 53% à affirmer qu’ils ont pris une part égale dans la préparation de leurs congés.

En revanche, il reste un domaine pré gardé à la gent masculine : la voiture ! Lorsqu’il s’agit de conduire sa petite famille sur le lieu de villégiature, c’est Monsieur qui prend le plus souvent le volant (58% d'hommes contre 18% de femmes). Les vieilles habitudes ont la peau dure... 


©Ifop
Les courses, le linge : des "corvées" féminines
Qu'en est-il une fois sur place ? La distribution des tâches domestiques et parentales reste inégale et au détriment des femmes. Dommage, en cette période de l'année synonyme de détente et de repos, les hommes sont censés être plus disponibles.

Elles sont ainsi plus de la moitié (54%) à préparer les repas (24% des hommes disant le faire), 50% à faire les courses (22% des hommes s’en chargeant) ou encore 53% à assurer l’entretien du lieu de villégiature contre seulement 15% des hommes qui s’en acquittent principalement. Les trois quarts (75%) d’entre elles assument le nettoyage du linge (une "corvée"dont seul un homme sur dix indique se charger principalement). 


Les marqueurs de l’inégale répartition des tâches sont considérablement plus frappants dès lors qu’il s’agit de s’occuper des enfants. Plus de la moitié des femmes interrogées déclarent assurer le suivi éducatif et organiser les différentes activités auxquelles participe leur progéniture. Moins de 20% des hommes indiquent s’investir plus que leur conjointe dans cette mission.


©Ifop
"Privilège de genre"
Pour François Kraus, directeur du pôle « Genre et sexualités » à l’IFOP, "Cette enquête montre que les vacances, qu’il s’agisse de leur préparation ou de leur déroulement, n’échappent pas au privilège de genre qui veut que les hommes en fassent globalement moins que les femmes dans la plupart des tâches liées à la vie de couple et aux enfants. Même en congés, c’est à elles qu’il revient très majoritairement d’anticiper, de préparer et de gérer, à l’exception de la conduite de la voiture familiale qui demeure une chasse gardée masculine".
 

Malgré la plus grande disponibilité du conjoint, la trêve estivale ne parvient donc pas à rompre les modèles conjugaux et familiaux inégalitaires.

François Kraus, directeur du pôle "Genre et sexualités" à l’IFOP
Selon l'expert, pendant les congés, les femmes "subissent toujours les inégalités de répartition des tâches déjà vécues au quotidien tout le reste de l’année. Malgré la plus grande disponibilité du conjoint, la trêve estivale ne parvient donc pas à rompre les modèles conjugaux et familiaux inégalitaires."

Les chiffres clés de l'étude sur les inégalités de genre pendant les vacances

58% des hommes se chargent de conduire sur le trajet des vacances contre 18% des femmes
53% des femmes assument personnellement le ménage et l’entretien du lieu de villégiature contre 15% des hommes
78% des Françaises préparent les valises des enfants et 75% nettoient leur linge
54% des femmes préparent les repas en vacances contre 24% des hommes
41% des femmes se sont déjà disputées avec leur conjoint car il ne s’impliquait pas assez dans la préparation des vacances
 

©Ifop
 
Étude Ifop pour Voyage Avec Nous réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 22 au 24 juin 2022 auprès de 1 099 personnes en couple, issues d’un échantillon de 1 503 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
A lire aussi dans Terriennes : 
►La charge mentale portée par les femmes, une évidence quotidienne
►"Charge mentale des femmes" : les illusions perdues de la dessinatrice Emma sur les médias
►"La Voyageuse" héberge les globe-trotteuses en solo
►#3Novembre9h22 : en 2021, les inégalités salariales se creusent
►Contraception masculine : un tabou, un combat pour l'égalité
►Rentrée scolaire - égalité filles-garçons : peut mieux faire !
►Egalité entre les sexes : mais comment donc fait l'Islande, championne du genre
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 08.07.2022 à 12:32
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/la-charge-mentale-ne-prend-pas-de-vacances-463539

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Violences gynécologiques : Elisabeth Borne a saisi le Comité national d'éthique

10 Juillet 2022, 22:36pm

Publié par hugo

 Violences gynécologiques : Elisabeth Borne a saisi le Comité national d'éthique
Par Maëlys Peiteado Publié le 08/07/2022 à 13:42
Elisabeth Borne
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Une membre du gouvernement, gynécologue de profession, est accusée de viols par deux patientes lors d'examens. Ces dénonciations à l'encontre de Chrysoula Zacharopoulou relancent la question du consentement en médecine et celle des violences gynécologiques.
Les violences gynécologiques vont-elles, enfin, être prises au sérieux par les institutions françaises ? Les accusations visant la secrétaire d'État Chrysoula Zacharopoulou ont poussé Elisabeth Borne à saisir, dans un courrier daté de lundi 4 juillet 2022, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sur la question du consentement dans le cadre médical.

Lire aussi :
Anthony : un gynécologue visé par une plainte pour "viol et torture" mis en cause par plusieurs patientes
À voir : "Paye (pas) ton gynéco", un docu édifiant sur les violences gynécologiques
Le recueil du consentement est "très important"
La docteure mise en cause, spécialiste de l'endométriose, est visée par deux plaintes pour "viols" et une troisième plainte pour "violences". Les plaignantes dénoncent des faits qui se seraient déroulés lors d'examens gynécologiques.

La Première ministre regrette, dans les colonnes du Elle, que "des femmes qui ressortent d’examens médicaux en ayant souffert et avec le sentiment de ne pas avoir été respectées". Ainsi, a-t-elle admis, elle s'engage à "traiter le sujet". Elisabeth Borne rappelle qu'il est "très important, lorsqu’il y a des examens intrusifs, de prendre le temps de recueillir le consentement".

Les gynécologues réfutent le terme viol
Les accusations portées à l'encontre de la membre du gouvernement ont provoqué "l'inquiétude" du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) concernant "l'usage du mot viol pour qualifier des examens médicaux, notamment gynécologiques, réalisés sans la moindre intention sexuelle".

À ce sujet, la cheffe du gouvernement a assuré au magazine féminin qu'elle comprenait la défiance des praticiens : "J’entends aussi un certain nombre de médecins qui se sont exprimés pour dire qu’il fallait faire attention aux mots employés."

Vidéo du jour :

Elle distingue d'ailleurs l'affaire Zacharopoulou de celle de Damien Abad, ancien ministre évincé lors du remaniement du 4 juillet dernier et accusé de "viol" ou de "tentative de viol" par quatre femmes. Ce dernier fait également l'objet d'une enquête.

Les recommandations du CCNE sont attendues à l'automne.

Lire aussi :


https://www.marieclaire.fr/violences-gynecologiques-elisabeth-borne-a-saisi-le-comite-national-d-ethique,1430498.asp

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Le Parlement européen réclame l'inscription de l'avortement dans les droits fondamentaux de l'UE

10 Juillet 2022, 22:27pm

Publié par hugo

Marie Claire Société Actu société
Le Parlement européen réclame l'inscription de l'avortement dans les droits fondamentaux de l'UE
Par Juliette Hochberg Publié le 08/07/2022 à 10:42
Parlement IVG
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Deux semaines après l'annulation du droit constitutionnel à l'avortement aux États-Unis, les élus du Parlement européen ont majoritairement voté pour demander au Conseil, représentant des États membres, d'inscrire le droit à l'avortement dans la charte des droits fondamentaux. Cette sanctuarisation rendrait le recours à l'IVG légal dans les quelques pays de l'UE qui le restreignent encore.
324 voix pour, 155 contre, et 38 eurodéputés qui se sont abstenus. Jeudi 7 juillet 2022, les élus du Parlement européen, réunis en session plénière à Strasbourg (Bas-Rhin), ont décidé de demander au Conseil, représentant des États membres, d'inscrire le droit à l'avortement dans la charte des droits fondamentaux.

Une requête exprimée afin de sécuriser ce droit, le sanctuariser, dans un inquiétant contexte où la Cour suprême des États-Unis a annulé le droit constitutionnel à l'avortement et permis ainsi à chaque État l'interdire, le 24 juin dernier.

Une inscription qui rendrait légal l'IVG partout dans l'UE
Si elle aboutissait, cette demande garantirait l'accès légal à l'avortement dans tous des pays de l'Union européenne. La Finlande, la Pologne, et Malte, restreignent encore l'IVG sur leur sol. 

Lire aussi :
États-Unis : "Il va y avoir un lobbying pour faire de l’avortement un crime"
Les pays où l'avortement est encore interdit
Le pays scandinave l'autorise sous quelques conditions : pour les moins de 17 ans et les plus de 40 ans, après quatre enfants, en raison de difficultés économiques, sociales ou de santé, rappelle l'Agence France-Presse (AFP), relayée par Europe 1. Les Finlandaises ont aussi la possibilité d'avorter jusqu'à la douzième semaine de grossesse si celle-ci fait suite à un viol, si leur santé est menacée, ou pour des raisons économiques et sociales.

La Pologne, aussi très restrictive, l'autorise en cas de viol ou de danger pour la vie de la personne enceinte. Depuis 2020, les Polonaises ne peuvent plus avorter en cas de malformation grave de fœtus. 

Malte demeure le seul pays de l'Union européenne à l'interdire totalement. L'avortement est considéré comme un crime par la justice maltaise, qui emprisonne les personnes qui mettent fin à leur grossesse, quelle que soit la raison, comme les médecins qui pratiquent une IVG.

Lire aussi :
Malte refuse un avortement à une touriste américaine désormais en danger de mort
Les Français·es majoritairement favorables à l'inscription de l'IVG dans la Constitution
Depuis la révocation du droit à l'avortement outre-Atlantique, la coalition présidentielle à l'Assemblée nationale a déposé une proposition de loi pour sécuriser ce droit en le marquant dans la Constitution française. La Nupes a fait de même.

Vidéo du jour :

Mardi 5 juillet 2022, la Fondation Jean-Jaurès a publié les résultats de son étude commandée à l'Ifop. Celle-ci, menée en ligne du 28 au 29 juin 2022 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 009 personnes âgées de 18 ans et plus, révèle que 81% des Français·es sont favorables à l'inscription dans la Constitution du droit à l'avortement. 

Lire aussi :


https://www.marieclaire.fr/le-parlement-europeen-reclame-l-inscription-de-l-avortement-dans-les-droits-fondamentaux-de-l-ue,1430487.asp

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56 EME FEMINICIDES DEPUIS LE DEBUT DE L ANNEE 2022

8 Juillet 2022, 06:04am

Publié par hugo

56  EME  FEMINICIDES DEPUIS  LE  DEBUT  DE L ANNEE  2022
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Au Salvador, une fausse couche peut mener en prison

8 Juillet 2022, 04:54am

Publié par hugo

 Au Salvador, une fausse couche peut mener en prison
Au Salvador, l'interdiction de l'avortement, même en cas de viol, est inscrite dans la Constitution. Chaque année, de jeunes femmes risquent la prison en pratiquant des IVG clandestines et dans de mauvaises conditions. Certaines se retrouvent condamnées après avoir souffert de fausse couche. Un fléau que dénoncent les organisations féministes et Amnesty International. 
Au Salvador, l'interdiction de l'avortement, même en cas de viol, est inscrite dans la Constitution. Chaque année, de jeunes femmes risquent la prison en pratiquant des IVG clandestines et dans de mauvaises conditions. Certaines se retrouvent condamnées après avoir souffert de fausse couche. Un fléau que dénoncent les organisations féministes et Amnesty International. 
©Amnesty international
07 JUIL 2022
 Mise à jour 07.07.2022 à 11:26 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Cinquante ans de prison pour une fausse couche. C'est au Salvador que ça se passe, l'un des pays les plus restrictifs d'Amérique latine sur l'avortement. L'IVG y est totalement interdite par la loi. Selon le tribunal, la jeune femme, condamnée pour homicide, a "manqué à son devoir de mère d'être la source de protection de ses enfants en toutes circonstances de la vie". Cette condamnation est la plus lourde jamais prononcée dans ce type d'affaire. 
Lesly Ramirez. C'est le nom de cette jeune Salvadorienne de 23 ans qui vient d'être condamnée à 50 ans de prison, pour homicide avec circonstances aggravantes. Son crime ? Avoir accouché, dans les latrines de sa maison, d'une fillette, qui n'a survécu que quelques heures.


[Nous condamnons cette décision et nous réitérons : nous continuerons à nous battre pour qu'aucune femme confrontée à des urgences sanitaires pendant sa grossesse ne soit condamnée]

Le verdict, prononcé le 29 juin 2022, n'est basé que sur "de purs et simples préjugés de genre", dénonce l'Acdatee, une organisation féministe, dans un communiqué annonçant qu'elle fera appel du jugement pour obtenir la libération de la jeune femme.

L'un des arguments avancés par le tribunal est que la jeune femme a manqué à son devoir de mère d'être "la source de protection de ses enfants en toutes circonstances de la vie", rapporte l'organisation.

Al igual que en Manuela vs ES, en el caso de Lesli primó una presunción de culpabilidad que aplicó estereotipos de género vinculados a que la mujer debe sobreponerse a cualquier tipo de convalecencia extrema con base en un "instinto materno" que solo prima en "buenas madres"

— Carmen Cecilia Martínez (@CarmenCeciliaML) July 5, 2022
[Comme dans Manuela vs ES, dans le cas de Lesli, prévalait une présomption de culpabilité qui appliquait des stéréotypes de genre liés au fait que les femmes doivent surmonter tout type de convalescence extrême basée sur un "instinct maternel" qui ne prévaut que chez les "bonnes mères". ]

"Lesly", jeune paysanne pauvre, comme tant d'autres
La jeune mère, identifiée sous le prénom de Lesly, fait partie d'une famille nombreuse d'agriculteurs pauvres vivant dans une maison sans eau ni électricité.

J'ai senti que quelque chose sortait (de mon corps), il faisait noir et je n'ai pas vu ce que j'expulsais.

Lesly
Dans la nuit du 18 juin, Lesli Ramirez se plaint de maux de ventre. À l’aube, sa famille la trouve inanimée aux côtés du fœtus. Selon la presse locale, ses proches préviennent la police au lieu d’appeler l’hôpital, où elle sera tout de même admise en urgence, transfusée à plusieurs reprises, avant d’être finalement arrêtée. "J'ai senti que quelque chose sortait (de mon corps), il faisait noir et je n'ai pas vu ce que j'expulsais", a expliqué Lesly. La fillette, née vivante après 37 à 40 semaines de gestation, selon le parquet, n'a survécu que quelques heures. 

"On n'est pas d'accord avec le sens de l'homicide aggravé car normalement ces femmes traversent des situations dans lesquelles survient une perte de connaissance, elles ont de l'anémie, ce sont des éléments que le parquet ne prend pas en compte au moment où une femme est en train d'accoucher et en post-partum", réagit Abigail Cortez, du collectif féministe et citoyen pour la dépénalisation de l'avortement, interrogée par le site d'informations elsalvador.com.


[Lesly Ramírez, la jeune femme condamnée à 50 ans de prison pour avoir perdu un bébé en urgence obstétricale]

"Homicide avec circonstances aggravantes"
Le Salvador, petit pays chrétien de 6 millions d’habitants possède l'une des lois les plus restrictives au monde en matière d'avortement. Depuis 1998, le code pénal  interdit l'IVG, même en cas de viol ou de danger pour la mère, et prévoit des peines pouvant aller jusqu'à huit ans de prison. Mais les procureurs et les juges peuvent requalifier les cas d'avortements, même involontaires, en "homicide avec circonstances aggravantes", cette fois passible d'une peine allant jusqu'à 50 ans de prison. En février 1999, cette interdiction totale a été inscrite dans la Constitution, qui stipule reconnaître comme "personne humaine tout être humain depuis l’instant de sa conception".

L’Etat salvadorien, une fois de plus, s’acharne sur les femmes qui n’ont pas eu le droit ni les conditions pour se défendre.

Morena Herrera, présidente du Collectif féministe Acdatee
"J’ai mal au cœur, parce que nous avons tenté de fermer la page de la triste histoire du Salvador qui condamne injustement les femmes pauvres pour des urgences obstétriques, mais l’Etat salvadorien, une fois de plus, s’acharne sur les femmes qui n’ont pas eu le droit ni les conditions pour se défendre ", regrette Morena Herrera, présidente du Collectif citoyen.

C'est "la première fois dans l'histoire que la peine maximale est prononcée depuis que l'on pénalise de manière totale l'avortement", selon l'Acdatee.

Depuis 2009, 65 femmes, pour la plupart de condition modeste, ont été libérées après avoir été condamnées pour des fausses couches ou des urgences obstétriques grâce au soutien de l'Acdatee ou d'autres organisations féministes, mais une dizaine restent emprisonnées. Quatre femmes sont emprisonnées et cinq autres ont été inculpées au Salvador dans des affaires similaires.

"Une loi répressive d'un autre âge", selon Amnesty international 

Au Salvador, l'interdiction totale de l'avortement, une loi répressive d'un autre âge, détruit la vie de femmes et de jeunes filles car elle les pousse à avoir recours à des avortements clandestins et risqués ou les force à mener à terme des grossesses dangereuses, déclare Amnesty International.

Son rapport publié en 2014,  À deux doigts de la mort: la violence contre les femmes et l'interdiction de l'avortement au Salvador, démontre que du fait de cette loi restrictive des centaines de femmes et de jeunes filles meurent parce qu'elles ont eu recours à des avortements clandestins. De plus, cette pratique étant érigée en crime, les femmes suspectées d'avoir avorté risquent de lourdes peines de prison. 

"Le monde ne peut pas rester les bras croisés pendant que des femmes et des jeunes filles souffrent et meurent au Salvador", concluait le rapporteur de l'organisation de défense des droits humains.
#LibertadParaLesly
Le collectif féministe salvadorien a lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour soutenir Lesli et réclamer sa libération, avec le mot dièse #LibertadParaLesly.

Elle avait aussi mené campagne il y a plus de dix ans pour soutenir Manuela, une autre jeune femme condamnée et emprisonnée pour avortement, et qui était morte dans sa cellule en 2010. Manuela y purgeait une peine de 30 ans pour un accouchement non médicalisé qualifié par la justice d'homicide avec circonstances aggravantes. L'an dernier, la Cour Interaméricaine des Droits de l'Homme avait condamné l'Etat salvadorien pour le décès de Manuela.

Certaines femmes ont ainsi passé plus d'une dizaine d’années derrière les barreaux, comme Teodora Vasquez (condamnée à 30 ans de réclusion, ndlr) libérée en février 2018, après onze ans d’emprisonnement ou encore Cinthia Rodriguez, Alba Lorena Rodriguez et Maria Orellana, trois Salvadoriennes libérées en mars 2019, après avoir passé dix ans en prison, à la suite de fausses couches. En août 2019, Evelyn Hernandez, jeune femme de 21 ans, condamnée une première fois à 30 ans de prison, avait finalement été acquittée lors d'un second procès après avoir passé 33 mois derrière les barreaux. 
 
A lire aussi dans Terriennes :  

►Salvador : Evelyn Hernandez, condamnée pour une fausse couche, définitivement acquittée
►Salvador : libération de Cindy Erazo après 5 ans de détention pour une fausse couche
►Salvador : Imelda Cortez jugée pour "tentative d'avortement" a été acquittée
►Salvador : une femme libérée après 11 ans de prison pour une fausse couche
►Prix Simone de Beauvoir 2019 : la Salvadorienne Sara Garcia Gross récompensée pour son combat en faveur du droit à l'avortement


 
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 07.07.2022 à 11:26
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/au-salvador-une-fausse-couche-peut-mener-en-prison-463247

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Violences conjugales : la comédienne Judith Chemla, à visage découvert et tuméfié

8 Juillet 2022, 04:52am

Publié par hugo

 Violences conjugales : la comédienne Judith Chemla, à visage découvert et tuméfié
L'actrice française Judith Chemla a publié des photos d'elle sur Instagram, après avoir été victime de violences conjugales, il y a un an. "Je suis à bout. Que faut il pour qu’il me laisse tranquille ?", écrit-elle dans son post, publié lundi 4 juillet 2022. 
L'actrice française Judith Chemla a publié des photos d'elle sur Instagram, après avoir été victime de violences conjugales, il y a un an. "Je suis à bout. Que faut il pour qu’il me laisse tranquille ?", écrit-elle dans son post, publié lundi 4 juillet 2022. 
©capture d ecran/ instagram / Judith Chemla
06 JUIL 2022
 Mise à jour 06.07.2022 à 13:07 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Les photos d'un visage qui porte les stigmates de violences conjugales publiées sur Instagram... Ce visage est celui de Judith Chemla. Un an après les faits, l'actrice française a décidé de montrer et raconter : les violences, la plainte qu'elle a déposée, puis le harcèlement qu'elle a ensuite subi de la part de son ex-compagnon. Elle appelle les femmes, qui, comme elle sont victimes de tels actes, à ne "jamais" retirer une plainte.
"N'ayez pas peur: ne retirez jamais, jamais, jamais une plainte que vous déposez. Ne la retirez jamais. On vous intimidera. On m'a intimidée, on m'a culpabilisée". Sa voix est si reconnaissable, mais aujourd'hui elle tremble, et la gorge que l'on sent nouée, tente tant bien que mal de retenir les sanglots. Judith Chemla a décidé de prendre la parole. De raconter ce qu'elle a subi, de mettre les mots sur ces violences, dont beaucoup n'osent parler. 

Je n’ai pas honte de cette photo. Mais lui devrait avoir honte.

Extrait du post de Judith Chemla, comédienne, sur Instagram
Ce cri d'alarme lancé sur les ondes de la radio France Inter intervient quelques jours après avoir décidé de publier sur Instagram trois photos de son visage. Son visage porte les stigmates de violences : un œil tuméfié et une pommette ouverte. Des photos prises en juillet 2021 après une agression de son compagnon, dont elle ne cite pas le nom, et avec lequel elle a une fille de cinq ans.

"Je n’ai pas honte de cette photo. Mais lui devrait avoir honte", écrit-elle sans sa publication.


"Je n'ai pas du tout prémédité cette prise de parole. Je n'ai jamais imaginé montrer ces photos", tient à préciser la comédienne lors de son entretien à la radio. "Je suis sidérée qu'il n'ait pas pu penser que c'était une chose possible, et qu'il devrait avoir honte et se tenir tranquille", insiste-t-elle, bouleversée.

Un rappel, en France le 3919 est en ligne 24h/24 et 7 jours/7 ►3919: la ligne d'écoute pour les femmes victimes de violences en veille continue en France
Après la plainte, la culpabilisation
L'agression de juillet 2021 l'avait poussée à porter plainte le lendemain, débouchant sur une garde à vue, une mise en examen et un contrôle judiciaire. L'actrice évoque "quatre mois d'un harcèlement intense", qui la pousse à déposer une deuxième plainte. Celle-ci aboutit à "quinze jours" de détention provisoire, rapporte-t-elle. Une condamnation à huit mois d'emprisonnement avec sursis a été prononcée le 12 mai dernier.

Malgré des menaces, malgré cette peine, il continue à penser que c'est une victime (...) Il se sent au-dessus des lois.

Judith Chemla, sur France Inter, le 6 juillet 2022
Mais, le harcèlement continue, témoigne-t-elle encore. "Je n'en peux plus. J'exige d'avoir la paix", peut-on lire sur son post Instagram, se demandant si elle devait à nouveau porter plainte.

"Malgré des menaces, malgré cette peine, il continue à penser que c'est une victime (...) Il se sent au-dessus des lois", mais "il devrait avoir honte et se tenir tranquille", déplore Judith Chemla lors de son entretien à la radio.


"Reprendre le combat"
L'affaire est, selon elle, symptomatique du refus des hommes violents d'admettre leur culpabilité. "Certaines femmes n'ont plus le courage de se battre, et j'ai des témoignages bouleversants qui me disent: grâce à vous je reprends le combat".


La revue spécialisée Variety avait révélé le 11 juillet 2021 l'affaire. Judith Chemla, qui devait présenter en avant-première au festival de Cannes le film Mes frères et moi de Yohan Manca, avait annulé au dernier moment sa venue. Selon le magazine, le réalisateur avait agressé l'actrice en lui jetant un portable au visage. Les faits, toujours selon Variety, se sont produits le 3 juillet 2021 dans une rue située non loin du théâtre du Rond-Point à Paris.

Actrice française montante, ancienne pensionnaire de la Comédie française, Judith Chemla, 37 ans, est notamment connue pour ses rôles dans Une vie de femme de Stéphane Brize et Camille rembobine de Noémie Lvovsky. Autrice, elle est aussi passée de l'autre côté de la caméra en réalisant Les enfants de Bohème, qui raconte les liens qu'essaient de garder des enfants avec leur mère. 


D'autres comédiennes avant elle avaient dénoncé les violences subies dans leur couple, comme Sandrine Bonnaire qui était ressortie inconsciente avec les os du visage fracturés, après une dispute avec un ancien compagnon il y a une vingtaine d'années.

A la suite de sa publication sur Instagram et de son intervention bouleversante sur les ondes de la radio, Judith Chemla a reçu de très nombreux soutiens sur les réseaux sociaux. "Vous avez raison avant nous nous taisions. J'ai failli mourir je n'ai jamais pardonné, Je suis partie. Son fils m'a dit il a changé, moi j'oublie pas", témoigne une internaute. Un autre twittos écrit "Est-ce que le fait que Judith Chemla, actrice, parle des violences conjugales qu'elle a subi va ENFIN faire bouger les choses ?"


A lire aussi dans Terriennes : 
►Violences conjugales : porter plainte ailleurs qu'au commissariat
►Violences conjugales : traumatismes crâniens, les coups oubliés
►Violences conjugales : intervenante sociale, une mission essentielle pour l'aide aux victimes
►Violences conjugales : plaintes en hausse de 16 % en 2019
►France : nette augmentation des signalements de violences conjugales pendant le confinement
►Violences conjugales et femmes expatriées : la double-peine
►Violences conjugales en France : la crainte d'un effet décompensation post-confinement
►Violences conjugales : le bracelet anti-rapprochement, parmi les mesures phares du gouvernement français
►5 millions d'euros et 10 mesures contre les violences conjugales en France
TerriennesIsabelle Mourgere
 Mise à jour 06.07.2022 à 13:07
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https://information.tv5monde.com/terriennes/violences-conjugales-la-comedienne-judith-chemla-visage-decouvert-et-tumefie-463380

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Delphine O : « Durant le Forum Génération Égalité, il y a eu 2 700 engagements pris »

8 Juillet 2022, 04:46am

Publié par hugo

 7 JUILLET 2022
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Delphine O : « Durant le Forum Génération Égalité, il y a eu 2 700 engagements pris »

Le 2 juillet 2021, s’achevait le Forum Génération Égalité (FGE) à Paris. Vingt-six ans après Pékin, la conférence organisée par ONU Femmes avait pour ambition de faire progresser l’égalité femmes/hommes dans le monde. Durant l’événement, peu médiatisé en France, de nombreuses mesures ont été prises dont la mobilisation de 40 milliards de dollars pour promouvoir l’égalité femmes/hommes. Un an après, Delphine O, ambassadrice et secrétaire générale du Forum, dresse un premier bilan.

Propos recueillis par Sandrine Laure Dippa 50-50 Magazine

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« Pionnières » : une exposition hors du commun

4 Juillet 2022, 20:03pm

Publié par hugo

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4 JUILLET 2022
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« Pionnières » : une exposition hors du commun

Il ne reste qu’une semaine pour aller voir l’exposition Pionnières au Musée du Luxembourg à Paris. Ce bel événement met à l’honneur des femmes artistes des années folles de l’entre-deux-guerres, une période de liberté accrue pour les femmes malgré le refus, à l’époque, de leur reconnaître de nombreux droits, notamment au vote, à des moyens anticonceptionnels et à l’avortement. 

Les années folles, c’est cette période de résurgence de la vie, de bouillonnement et d’effervescence après la Première Guerre mondiale… Et parfois d’étourdissement face à la crise économique et aux bruits de bottes totalitaires prémices du second conflit mondial.

L’exposition ne prétend pas être exhaustive, mais réunit des œuvres d’une quarantaine d’artistes féminines, dont certaines sont méconnues, voire présentées pour la première fois en France. Parmi elles figurent en effet beaucoup d’étrangères attirées par Paris, capitale mondiale de la création et de l’avant-garde artistique, mais aussi phare de liberté pour les femmes de toutes nations, et également refuge pour de nombreuses femmes juives. Elle témoigne du foisonnement créatif féminin : peinture, sculpture, photo, cinéma, danse, mode, chanson, mais aussi pluridisciplinarité et disciplines créées par des femmes pour arriver à vivre de leur(s) art(s) : poupées, tableaux textiles…

A partir des arts, l’événement s’élargit aussi à la société dans toutes ses activités, conquises par les femmes durant le premier conflit mondial, comme le rappelle un petit film d’époque en noir et blanc dès le début de l’expo. Durant la « Grande guerre », ce sont les femmes qui ont fait vivre le pays : infirmières sur le front, conductrices, ramoneuses, ouvrières, aux champs…

Pionnières, ces artistes l’ont été dans la conquête des droits des femmes, mais aussi dans l’expression artistique, ne se contentant pas de participer aux mouvements d’avant-garde, mais y apportant une touche unique, comme on peut le voir dans leurs maternités, aux antipodes des madones classiques, ou dans leurs nus, bien différents des regards au désir prédominant de leurs homologues masculins. Occultées durant des décennies, les artistes féminines du début du XXe siècle sont découvertes aujourd’hui à la faveur d’un mouvement général de société pour davantage de reconnaissance des femmes. Faudra-t-il réécrire l’histoire de l’art de cette période en évaluant leur rôle ?

Elles se sont aussi portées aux avant-postes du « troisième genre ». Loin d’être une invention d’aujourd’hui, c’était déjà une revendication de certaines, mais aussi de certains, dont Marcel Duchamp en Rrose Sélavy (1) durant ces années folles.

Enfin, victimes d’une domination (le patriarcat), elles se ont montrées plus sensibles aux autres oppressions, et des femmes artistes ont également été à la pointe du combat pour l’égalité ethnique et culturelle.

Alex Clairel 50-50 Magazine

1 Artiste provocateur à l’origine des « ready made », ces objets manufacturés devenus œuvres d’art par sa simple volonté comme son célèbre porte-bouteilles ou son urinoir rebaptisé « fontaine », Marcel Duchamp s’était aussi réinventé lui-même en une femme, baptisée « Rrose Sélavy », à la fois œuvre elle-même et créatrice d’œuvres.

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