Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

feminisme ,

Marine Gatineau Dupré : « Rajouter ou retirer le nom de la mère ou du père sans l’accord de l’autre parent, permet de (re)construire son identité »

20 Juillet 2022, 20:08pm

Publié par hugo

 
DÉBATS
Média
Matrimoine
19 JUILLET 2022
France \ Société
Marine Gatineau Dupré : « Rajouter ou retirer le nom de la mère ou du père sans l’accord de l’autre parent, permet de (re)construire son identité »

La loi entrée en vigueur le 1er juillet 2022 est une mesure juste, logique, égalitaire et, avant tout, permettant de forger sa double identité. Celle-ci rappelle aux Français·es que le nom de la mère a la même valeur que le nom du père. Elle met fin à l’invisibilité et à l’effacement des mères dans la transmission du matrimoine familial. Finie l’obligation de quémander l’autorisation auprès du père pour rajouter son nom comme nom d’usage à celui des enfants engendré.es en commun.

En France, la loi autorisant les parents à donner leurs deux noms de famille aux nouveau-nés date de 2000. Cependant, afin d’éviter tous conflits familiaux lors d’une grossesse et dans la lignée d’un patriarcat bien ancré dans les mentalités françaises, un très forte majorité des nouveau-nés porte le nom du père, d’autant plus  que c’est le jeune papa qui déclare la naissance de son bébé à l’état civil pendant que la jeune maman est encore à la maternité.

À présent, chaque personne majeure, une fois dans sa vie, aura la possibilité de choisir entre le nom du père ou celui de la mère ou les deux accolés dans le sens souhaité. Le tout en effectuant une déclaration auprès de l’état civil. Une fois confirmé, le changement s’étendra automatiquement aux enfants de moins de 13 ans de la demandeuse/du demandeur et avec leur consentement au-dessus de cet âge. Une disposition a également été introduite en faveur des mineur·es, dans le cas de violences conjugales, incestes ou abus sexuels.

À l’initiative de ce projet, la conseillère municipale de Palavas-Les-Flots, Marine Gatineau-Dupré.
Il y a deux ans, vous avez créé le collectif « Porte mon nom ». Vous êtes la première Française à avoir accolé votre nom à celui du père de votre fils. Comment se sont déroulées les démarches auprès de votre mairie ?

Très simplement et très rapidement. J’ai signé un formulaire (Annexe page 11 de la circulaire) et sans l’autorisation du papa qui a toujours refusé que mon fils porte mon nom. Puis, j’ai prérempli sur le site du gouvernement Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANTS) une demande pour refaire sa carte d’identité et son passeport. 

Quelle a été la réaction de votre fils quand vous lui avez exprimé votre souhait ?

Mon fils a 6 ans et trouve normal de porter les deux noms puisqu’il a deux parents.

D’après un sondage Ifop publié en février 2022, 22% des Français·es, tout sexe confondu, souhaitent changer de nom. Pensez-vous que ce pourcentage sera plus élevé ?

Si ce pourcentage est atteint, ça sera déjà beaucoup ! Il y a 4 000 demandes par an. Le motif légitime est accordé mais le motif affectif est souvent refusé par le juge. À présent, inutile de présenter une requête et de devoir se justifier. Notre collectif reçoit beaucoup d’appels et à 60% ce sont des hommes qui souhaitent prendre le nom de leur mère ou l’accoler à celui de leur père mais sans que cela se sache. Il y a encore ce tabou de la virilité dans notre société. Nous avons des hommes et des femmes qui ont été abandonné·es, battu·es voire ont subi des violences sexuelles dans leur enfance par leur père et ne veulent plus porter le nom de leur bourreau. Certain·es souhaitent retrouver leur nom original de famille qui a été francisé, d’autres au contraire, préfèrent ne conserver que leur nom d’origine française et retirer celui à consonance étrangère. Il est aussi possible de porter le nom d’un parent décédé ou de garder son nom d’usage pour son activité professionnelle. L’association SOS Papa a été également consultée et beaucoup d’entre eux vont accoler leur nom à celui de la mère pour leur enfant si l’autorité parentale est reconnue. L’administration publique a mis en place des logiciels pour pouvoir notifier le double-nom. Les banques réputées pour leur conservatisme, devront s’adapter et arrêter d’ouvrir des comptes ou émettre des chéquiers au nom de « Monsieur Paul Durand ou Madame », par exemple. Cela prendra un peu de temps…

Rajouter le nom de la mère, n’est-ce pas lui rendre femmage et lui donner une place au sein de l’histoire familiale ?

Tout à fait ! Les noms de famille fabriquent l’identité psychologique de l’enfant qui a besoin de l’héritage familial du père et de la mère pour se construire. Celui de la mère a toujours été ignoré, effacé, minoré et invisibilisé. Ainsi grâce à cette loi, rajouter ou retirer le nom de la mère ou du père sans l’accord de l’autre parent, permettra de (re)construire son identité. Pour certaines histoires dramatiques, ça sera une véritable thérapie.

Quel est votre prochain objectif ?

Notre prochain objectif est que cette loi s’applique sans représailles, sans insultes, sans menaces car il risque d’y avoir des conflits. Nous allons transformer notre collectif en association pour proposer des médiatrices/médiateurs et accompagnatrices/accompagnateurs pour faire évoluer les mentalités. Beaucoup d’hommes sont impliqués en cela. Nous aimerions également que la mère puisse déclarer conjointement son nouveau-né à la mairie. Le délai de déclaration d’une naissance est de cinq jours actuellement.

Il ne faut pas oublier que les femmes ont récolté le fruit du combat de leurs ainées. Nos enfants récolteront le résultat de notre travail d’aujourd’hui. Il faut rester optimiste. 

Laurence Dionigi 50-50 Magazine


https://www.50-50magazine.fr/2022/07/19/marine-gatineau-dupre-rajouter-ou-retirer-le-nom-de-la-mere-ou-du-pere-sans-laccord-de-lautre-parent-permet-de-reconstruire-son-identite/

Voir les commentaires

La roue tourne pour les cyclistes féminines

20 Juillet 2022, 19:55pm

Publié par hugo

 France \ Sport France
La roue tourne pour les cyclistes féminines
La roue tourne pour les cyclistes féminines
Le Tour de France est l’un des événements sportifs les plus reconnus à travers le monde. Chaque été, des dizaines de cyclistes se disputent le maillot jaune, symbole de la victoire. En 2022, et pour la première fois depuis 1989, les femmes auront droit, elles aussi, à leur Tour de France, le Tour de France Femmes avec Zwift. Cet événement se tiendra du 24 au 31 juillet et sera composé de huit étapes. Le club Donnons des Elles au vélo fait également la promotion du cyclisme féminin depuis 2015. Cela a donné lieu au Projet J-1, qui a lieu du 30 juin au 23 juillet, en parallèle du Tour de France masculin. Ces deux événements successifs mettent en lumière une pratique féminine du cyclisme, peu présente en France ces dernières années.

A priori, le cyclisme est un sport non genré. Toutefois, c’est une pratique féminine qui a longtemps été dévalorisée. Au début du XXème, les médecins pensaient que ce sport pouvait représenter un danger pour les femmes. De plus, le vélo est une pratique qui prend place dans l’espace public tandis que les femmes ont été confinées à l’espace domestique au moins jusqu’au milieu du XXème siècle (1). Outre les rôles genrés, la mise en place d’une compétition sportive repose également sur des intérêts économiques et médiatiques. Cette renaissance du Tour Féminin intervient justement à une période où l’intérêt du public et des médias à l’égard des compétitions sportives féminines est en progrès. Ces différents éléments permettent de comprendre à la fois l’histoire du Tour de France féminin, mais également de souligner l’importance d’une nouvelle compétition cycliste féminine de grande envergure.

Ainsi, fin juillet 2022, il sera possible de suivre Le Tour de France Femmes avec Zwift (2).

Pédaler dans la semoule
Le premier Tour de France masculin a lieu en 1903. En 1908, Marie Marvingt, une sportive française, souhaite rejoindre le peloton. Elle voit sa demande refusée par l’organisateur. Ce sport ne serait pas adapté aux femmes, notamment parce qu’il serait dangereux et pourrait les rendre infertiles. Cependant, Marie Marvingt ne prend pas en compte ce refus et participe à la compétition. Elle fait partie de 37 participant·es sur 114 à achever le parcours de 4 488 kilomètres. Toutefois, cette performance ne semble pas susciter d’engouement particulier à l’égard d’une pratique féminine du cyclisme (3).

Il faut attendre 1955 pour voir un premier Tour de France féminin officiel. Ce Tour est créé par le journaliste sportif Jean Leulliot et il est composé de cinq étapes. Cette initiative n’est pas renouvelée l’année suivante. Entre 1984 et 1989, la Société du Tour de France prend en main la compétition féminine. Les sportives sont invitées à faire le même trajet que les hommes, prenant la route quelques heures avant, un dispositif aussi appelé « en lever de rideau ». Si c’est une opportunité pour des femmes cyclistes de mettre en avant leur pratique et leurs compétences, elles ne sont pas filmées pendant ce parcours, contrairement aux hommes. Cette opération n’est pas rentable et prend fin rapidement. Depuis, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre, sans jamais égaler le Tour de France masculin.

La première étape
Depuis le début des années 2010, différents projets ont vu le jour afin de valoriser le cyclisme féminin. L’un des plus ambitieux est la création de l’association Donnons des Elles au vélo, soutenue par le mouvement féministe Femmes Solidaires. Il s’agit aussi et surtout d’un club de cyclisme féminin fondé en 2014 et soutenu par la Fédération française de cyclisme. Ce club est né d’un constat : les femmes ne représentent que 10% des licencié·es des clubs de cyclisme. Donnons des Elles au vélo souhaite ainsi remplir plusieurs objectifs pour valoriser les sportives et inciter les femmes à faire du vélo.

Pour Donnons des Elles au vélo, la première étape était de créer un club quasiment réservé aux femmes. C’est une manière de mettre en lumière leur pratique. Le Tour de France est une compétition très reconnue en France comme à l’international mais il n’a pas d’équivalent féminin, contrairement à de nombreux événements sportifs. Ainsi, pour Donnons des Elles au vélo, il est important d’encourager les femmes à prendre leur place dans un milieu a priori réservé aux hommes. Des femmes font donc partie du bureau du club et peuvent soutenir des projets.

L’un des projets les plus remarquables de Donnons des Elles au vélo est J-1. Depuis 2015, une dizaine de femmes et quelques hommes renouvellent l’expérience du Tour de France féminin en lever de rideau du Tour masculin. Comme le modèle proposé par la Société du Tour de France dans les années 80, les coureuses prennent la même route que les cyclistes du Tour, non pas quelques heures avant cette fois, mais la veille. En 2022, le Tour J-1 a donc lieu du 30 juin au 23 juillet. Ce projet a plusieurs objectifs. Le premier est de promouvoir le cyclisme en mixité et la féminisation de ce sport. C’est une manière d’aller chercher des sportives qui sont isolées, par manque de clubs ou d’informations, notamment en zones rurales mais également de mettre en lumière une pratique féminine du vélo auprès des collectivités, des médias et du grand public. Enfin, le cyclisme a des effets positifs sur la santé, contrairement aux croyances du début du XXème siècle. Il est important de mettre en avant ce sport comme outil de prévention. Le cyclisme peut, par exemple, préserver des risques d’hypertension artérielle.

En 2022, Donnons des Elles au vélo met aussi en lumière un événement fondamental : la création du Tour de France Femmes avec Zwift. Après huit ans de promotion du cyclisme féminin, cet événement représente un aboutissement pour le club.

La roue tourne enfin
Le 24 juillet 2022 sera marqué par la fin du Tour de France masculin, mais aussi le départ de la course féminine, 30 ans après le dernier Tour féminin officiel. Les coureuses prendront la ligne de départ sur les Champs Elysées, comme un relai symbolique du Tour masculin. Après huit étapes, le Tour de France Femmes s’achèvera le 31 juillet sur un sommet vosgien, la Planche des Belles Filles.

Dès cette première édition, le Tour suscite un élan médiatique conséquent : il sera diffusé sur France 3 en direct, tout comme le Tour de France des hommes. De plus, il s’agit déjà d’un événement international. Le Tour de France Femmes avec Zwift sera, en effet, retransmis dans 190 pays.

Le prochain défi à relever, qui rejoint les objectifs de Donnons des Elles au vélo, est de réunir encore plus de coureuses. Ce premier Tour de France féminin est composé de 24 équipes de 6 cyclistes soit 144 coureuses contre 22 équipes de 8 cyclistes pour les hommes, donc 176 coureurs.

Cependant, la mise en lumière de cette compétition pourrait inspirer de futures sportives. Il n’est pas rare que des événements sportifs médiatisés éveillent des vocations, notamment auprès du jeune public. Ainsi, les petites filles pourront s’identifier à des coureuses. Il faut donc espérer une augmentation des effectifs féminins dans les clubs cyclistes à la rentrée !

Emilie Gain 50-50 Magazine

1 Fraysse Mélie, Mennesson Christine, « Masculinités hégémoniques et féminités : les modèles de genre dans une revue de VTT », Sciences sociales et sport, n°2, 1, 2009.

2 Zwift est le sponsor de l’événement. Cette entreprise propose des programmes d’entraînement cyclistes à la maison. Zwift est aussi sponsor de la compétition de cyclisme féminine Paris-Roubaix.

 print
Étiquettes : France Sport


https://www.50-50magazine.fr/2022/07/18/roue-tourne-cyclistes-feminines/

Voir les commentaires

Eline Quédé, lycéenne porte-drapeau au défilé des Champs-Elysées du 14 juillet

20 Juillet 2022, 19:03pm

Publié par hugo

15 JUILLET 2022
France \ Politique
Eline Quédé, lycéenne porte-drapeau au défilé des Champs-Elysées du 14 juillet

Assister au défilé des Champs-Elysées le 14 juillet dans les loges officielles devant la France entière n’est pas donné à tout le monde. Surtout quand on n’a que 17 ans. C’est la chance qu’a eu Eline Quédé, une jeune Cagnoise au prénom peu commun, ce jeudi 14 juillet 2022. Eline n’est pas militaire, mais porte-drapeau… Une tâche qui n’est pas l’apanage des anciens combattants, ni des hommes, contrairement aux idées reçues. Parmi eux, il y a aussi des jeunes, et de plus en plus de femmes

« Waouh ! Ils étaient juste devant mes yeux, à 5 mètres de moi. J’avais déjà vu le défilé à la télé, mais là, en vrai, c’est incroyable . J’ai été très impressionnée par les avions, les chevaux, la Légion, le passage du président de la République, les commandos de marine, la foule, les applaudissements… » témoigne Eline Quédé .

Elle a été choisie parmi les plus jeunes porte-drapeaux de France pour être présente au défilé du 14 juillet 2022 ainsi qu’au ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe (lire l’encadré). La jeune Cagnoise n’en est pas à ses débuts comme porte-drapeau puisqu’elle a commencé il y a quatre ans, alors qu’elle n’avait que 13 ans.

Aujourd’hui lycéenne, Eline Quédé vient de passer son bac de français et elle vient d’obtenir son brevet à l’issue d’une préparation militaire marine, ce qui lui a permis d’assister au défilé en tenue militaire.

La tête sur les épaules, elle sait ce qu’elle veut. « J’avais envie de porter les couleurs de la France, mais je n’avais pas pu le faire à Paris, où je vivais auparavant », confie-t-elle.


Depuis l’âge de 5 ans
Si Eline Quédé a pu assister ce 14 juillet au défilé militaire sur les Champs-Elysées dans les loges officielles avec 12 autres jeunes porte-drapeaux, c’est à sa motivation qu’elle le doit. Quelle mouche a donc piqué cette lycéenne de la Côte d’Azur pour vouloir porter les couleurs tricolores dès 13 ans à un âge où on pense généralement à bien autre chose ?

Depuis quand vouliez-vous porter le drapeau ?

J’en ai envie depuis que j’ai vu mon premier défilé à la télévision. Je devais avoir 5 ans

Vous êtes tombée dans la marmite quand vous étiez petite ?

Pas vraiment. La seule personne qui ait porté l’uniforme dans mon entourage, c’est mon grand-père. Il a fait la guerre d’Algérie, son treillis était dans la cave. J’adhère aux valeurs militaires : le service, le courage, la fidélité, l’honneur… On ne se rend pas compte de la chance qu’on a de vivre en France, qui est le pays des droits de l’homme. Je suis reconnaissante pour tout ce que j’ai reçu. Et j’ai envie de le rendre.

Vous portez déjà l’uniforme ?

Oui, cette année j’ai fait une préparation militaire marine, dans les Alpes-Maritimes, là où j’habite. C’était une occasion de connaître l’armée. Il n’y a plus de service militaire. J’ai eu l’impression de trouver une deuxième famille. Peut-être que j’idéalise, mais c’est ce que je ressens.

Vous voulez devenir militaire ?

Je viens de passer mon bac de français. Je vais faire ma terminale et passer mon bac littéraire anglais philo. Après, j’entrerai peut- être dans l’armée. Avant, je vais peut-être faire des études de droit. Je vais bientôt rencontrer un commissaire de l’armée pour qu’il me parle de son métier.

Volontaire porte-drapeau à 13 ans
« Eline Quédé est venue de me demander d’être porte-drapeau le 8 mai 2018 au square des Dardanelles à Cagnes, le jour de la commémoration de la victoire de 1945 », s’exclame Marcel Cornaille, patron de l’association des porte-drapeaux de Cagnes-sur-Mer, qui l’a accompagnée ce 14 juillet à Paris. Cent ans jour pour jour après la mort au combat, drapeau à la main, du plus jeune des Poilus de la Première guerre mondiale, Désiré Bianco, 13 ans, lors de la bataille… des Dardanelles en Turquie . Incroyable, non ? » Le hasard, Marcel Cornaille n’y croit pas ! Ce 14 juillet a été pour lui aussi riche en émotions.

En fait, Désiré Bianco est mort en se lançant au combat en brandissant le sabre que son lieutenant lui avait confié. Il lui avait retiré son fusil, en lui ordonnant de rester dans la tranchée.

Avec 12 autres jeunes porte-drapeaux des régions de France
En 2022, les membres de la commission nationale du diplôme d’honneur de porte-drapeau ont souhaité, de nouveau, inviter de jeunes porte-drapeaux de France le 14 juillet à Paris, afin d’encourager et de valoriser leur engagement. Chaque département devait proposer à la commission nationale une candidature parmi celles reçues. Marcel Cornaille avait présenté la candidature d’Eline Quédé. Au printemps, la commission nationale a choisi les candidat.es sur le principe d’un.e porte-drapeau par région administrative, en s’efforçant de respecter une diversité des territoires représentés, et en fonction des départements ayant envoyés des jeunes les années précédentes.

Arrivée la veille du 14 juillet à Paris, Eline Quédé a eu, en prime, le privilège de visiter l’Assemblée nationale grâce à un député azuréen. Le 14 juillet, le matin a été consacré au défilé militaire sur les Champs-Elysées, l’après-midi à la visite du musée de l’armée aux Invalides, et le soir au ravivage de la Flamme de la nation et du souvenir sous l’Arc de Triomphe.


Alex Clairel 50-50 Magazine


https://www.50-50magazine.fr/2022/07/15/eline-lyceenne-porte-drapeau-au-defile-des-champs-elysees-du-14-juillet/

Voir les commentaires

Le nouveau visage de l’Assemblée nationale : plus de femmes aux postes de pouvoir et plus de diversité

15 Juillet 2022, 03:34am

Publié par hugo

 DÉBATS \ Contributions
Le nouveau visage de l’Assemblée nationale : plus de femmes aux postes de pouvoir et plus de diversité

Une assemblée renouvelée et rajeunie
La campagne des législatives s’est terminée entre deux camps virils, les soutiens du président de la République inquiets, et Mélenchon comme épouvantail avec la Nupes, ne laissant aucune place à d’autres acteurs. Le débat a plongé dans la caricature et les attaques grossières, parfois fausses. La nouvelle assemblée sortie des urnes ramène heureusement à la réalité d’un pays fragmenté mais bien vivant.

C’est une assemblée renouvelée avec une part de 52% de primo-député·e·s, issu·e·s principalement des rangs de LFI et du RN, ce dernier confirmant son institutionnalisation, malgré un programme toujours profondément xénophobe et une attitude réactionnaire par rapport aux droits des femmes, masqués par l’apparence du discours protecteur de Marine Le Pen.

C’est une assemblée rajeunie : plus d’un quart des député·e·s ont moins de quarante ans ; et ce rajeunissement touche l’ensemble des bancs de l’opposition sauf LR. Le profil socio-professionnel des élu·e·s évolue aussi. Certes, les cadres supérieurs et les professions intellectuelles y sont toujours surreprésentées, mais on observe une progression des classes moyennes (employé·e·s etc.) très présentes à LFI.

Avant de développer la question des places que les femmes y occupent, choisissons comme symbole de ce renouvellement deux figures féminines représentantes des « invisibles et essentiels » présentées par la Nupes et repérées par les médias. Rachel Keke, ancienne femme de chambre de 48 ans, originaire de Côte d’Ivoire, élue du Val de Marne, et Mathilde Hignet, ouvrière agricole de 29 ans élue en Ille et Vilaine, auront à parler pour celles et ceux qui ne se sentent pas représentés, ni dans leurs préoccupations ni par quelqu’un qui leur ressemble, et souvent s’abstiennent.

Plus de candidates mais un peu moins d’élues qu’en 2017
Elles étaient 2779 candidates au premier tour, soit 44,2% de celles et ceux qui se présentaient aux élections législatives, un peu plus qu’en 2017 (42,4%). Elles sont 215 à être élues, soit 37,3% des député·e·s. C’est un léger recul par rapport aux élections de juin 2017 (38,6%), mais ce chiffre n’est pas définitif en raison de futures nominations au gouvernement et de désistements pour cause de cumul de mandats. Par contre, c’est encore une démonstration du fait que les circonscriptions où sont investies les femmes sont plus souvent celles où il est difficile de gagner. Cela est particulièrement vrai pour le parti RN (37% d’élues pour 49, 4% de candidates).

Avec l’incitation financière à présenter autant de candidates que de candidats sans obligation de résultat, on atteint la limite de l’exercice. Rappelons que la retenue financière pour non parité de candidatures ne s’applique que sur la première partie de la dotation faite aux partis politiques, c’est-à-dire en fonction du nombre de voix sur leurs candidat·e·s au premier tour de l’élection alors que la deuxième partie de la dotation qui concerne le nombre d’élu·e·s est indifférente au sexe. Comme à chaque fois le groupe LR/UDI reste le mauvais élève avec 37,8% de candidates et 29,5% d’élues, et préfère donc une dotation amoindrie. Les autres formations ont plus ou moins respecté la parité dans les candidatures.

Nous rappelons qu’Elles aussi a toujours été contre les pénalités financières et préféré un mode de scrutin qui garantirait la parité.

Yaël Braun-Pivet, première femme à présider l’Assemblée nationale, 78 ans après le droit de vote ! il était temps pour la France, à la traîne au vu de nombreux pays européens !
Porté au pouvoir en 2017 par un puissant phénomène de rejet d’une classe politique figée, avec ses partis et ses castes, le mouvement En Marche avait offert l’accès à la députation à de nombreuses personnalités de la société civile faisant ainsi croître significativement le nombre de femmes dans la représentation. Yaël Braun-Pivet, avocate de profession et mère de cinq enfants était l’une de ces primo-députées. Son parcours est à la fois hors norme dans son développement et similaire à celui d’autres femmes qui ne reculent pas devant leurs désirs d’engagement politique et leur ambition.

De culture juive par son père sans être croyante ou pratiquante, elle rappelle souvent que ses grands-parents paternels ont émigré de Pologne en France dans les années 1930 pour fuir l’antisémitisme. Elle évoque aussi volontiers son enfance à Nancy dans une famille qui cultive l’esprit d’indépendance et le débat politique, où la mère donne l’exemple : avide de se former et d’apprendre pour échapper à une condition subalterne assignée par ses origines sociales.

De son passage dans les années 2000, à la section PS de Tokyo (alors, expatriée au Japon pour accompagner son mari dans sa poursuite professionnelle), elle dit y avoir trouvé le goût de l’engagement politique. C’est ainsi, qu’acquise à la démarche d’Emmanuel Macron de « prendre ce qu’il y a de bon à gauche comme à droite » elle adhère en 2016 à En Marche. Comme beaucoup de femmes, elle est alors active dans le réseau associatif local. Résidant en Yvelines, elle est investie bénévolement dans le réseau des Restos du Cœur qu’elle développe et où elle donne des conseils juridiques à celles/ceux qui en ont besoin.

Dans la foulée de son élection à l’Assemblée nationale, elle se présente et est élue, quasi-inconnue, à la présidence de la prestigieuse commission des lois. Ses débuts y sont difficiles. Moquée, elle doit faire face à un procès d’incompétence assorti de remarques sexistes, bizutage, tentatives de déstabilisation. « Je ne laisse jamais sans réaction ce type de manœuvres, le sexisme ne doit plus passer » dit-elle.

Sa pugnacité et sa force de travail ont raison des attaques, elle apprend le métier, son empathie, sa bienveillance et sa capacité à développer un rapport positif et agréable avec les gens font le reste. Elle finit par s’imposer à tou·tes comme présidente de la commission. Présidente atypique, elle développe une méthode (peut-être héritée de son passé associatif) : « aborder les politiques publiques sur la base de contrôles exercés sur le terrain ». Ainsi, c’est par des visites simultanées des centres pénitentiaires que la commission étudie de près la situation carcérale française.

Bonne soldate, loyale à sa majorité, elle est mise en difficulté, quand, ayant pris en 2018 la présidence de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’affaire Benalla, elle y met prématurément un terme sans formuler de conclusion, ce qui lui a vaut d’être alors la cible de menaces sexistes et injures antisémites.

Le 28 juin, forte de son capital politique rudement acquis, Yaël Braun-Pivet est élue présidente de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’Etat, et première femme à occuper ce poste en France. Dans son premier discours, elle affirme l’importance du débat : « les Français nous enjoignent de travailler ensemble, de débattre plutôt que de nous battre » et elle insiste sur l’égalité femmes/hommes : « un chemin long et sinueux » en évoquant Jeanne Deroin, cette ouvrière autodidacte et féministe, candidate aux législatives de 1849 moquée par tous, même dans son propre camp.

Le bureau de l’Assemblée une fois installé, le premier déplacement de la présidente est pour la Maison des Femmes à St Denis, lieu d’accueil de victimes de violences sexuelles et intrafamiliales. Elle y réaffirme sa méthode qui est aussi un savoir-être : « je souhaite marquer ma présidence par beaucoup de visites de terrain, je veux aller vers les gens ».

Une gouvernance avec un majorité de femmes : la question de leurs compétences et de leur légitimité ne se pose plus ! Au bureau 12 femmes et 10 hommes en incluant la présidente, mais pour tenir les comptes, c’est plutôt une affaire d’hommes avec deux questeurs et une questeure et les privilèges associés.

C’est le signe que s’installe une culture de la parité et de l’égalité. Cela montre qu’un exécutif peut être paritaire alors que l’assemblée ne l’est pas, argument que l’on nous oppose dans le cas des intercommunalités ; en fait, on voit bien qu’il s’agit de volonté politique. On espère un effet modèle dans les territoires où les femmes restent taxées d’incompétence et où les hommes, professionnels de la politique, restent aux commandes (ex : maires et présidents de collectivités territoriales). L’Union européenne avait montré l’exemple en 2019 avec sa commission paritaire et des femmes à des postes-clés.

A noter également l’arrivée de femmes à la présidence de groupes politiques. Est-ce parce que nous traversons une période de crise que l’on ouvre la gouvernance aux femmes et à de nouvelles compétences ? Des présidences de commission stéréotypées (deux femmes, six hommes)

Aux femmes, la culture/ l’éducation et les affaires sociales, aux hommes les finances, la défense, les affaires économiques, les lois… C’est à l’image de ce que l’on retrouve dans les délégations au niveau des collectivités territoriales, où demeurent des réflexes patriarcaux, aux hommes le régalien, aux femmes le « care ». A noter cependant une recherche de partage équilibré entre les femmes et les hommes dans les bureaux avec les postes de vice-présidence et de secrétariat.

Nous pouvons dire avec Dominique Rousseau, professeur de droit public à Paris-Panthéon Sorbonne : « La nouvelle assemblée signe le retour de la délibération démocratique à condition que chaque groupe politique accepte de négocier et de construire des compromis ». Cette nouvelle assemblée initie une nouvelle ère pour la parité et l’égalité où nous souhaitons que se réalisent les objectifs du mouvement paritaire qui a porté les avancées législatives depuis l’année 2000.

L’annonce du nouveau gouvernement nous fait revenir à un constat atterrant : les femmes sont minoritaires parmi les ministres avec une seule femme chargée d’un ministère régalien, elles sont minoritaires parmi les ministres délégués , mais elles sont dix des onze secrétaires d’Etat pour ajuster numériquement la parité ! Ce qui est possible à l’Assemblée nationale, représentation du peuple où elles sont bien présentes en responsabilité, comme dans la vie, ne l’est plus au cœur du pouvoir qui réagit comme en backlash : gouverner est sexué « mâle dominant » avec une première ministre en paravent.

Nous voilà revenues au temps des jupettes, le vieux monde patriarcal est toujours debout mais nous sommes entrées dans l’Histoire et notre détermination n’est pas atteinte par ce coup bas.

Anne-Marie Marmier et Armelle Danet, vice-présidentes de Elles Aussi

Photo de Une : Yaël Braun-Pivet

 print
Étiquettes : Politique Société


https://www.50-50magazine.fr/2022/07/12/le-nouveau-visage-de-lassemblee-nationale-plus-de-femmes/

Voir les commentaires

Caroline Cottet : « On parcourt différents campements à Grande-Synthe pour aller à la rencontre des femmes exilées »

15 Juillet 2022, 03:27am

Publié par hugo

 8 JUILLET 2022
France \ Vidéos 50/50
Caroline Cottet : « On parcourt différents campements à Grande-Synthe pour aller à la rencontre des femmes exilées »

Le 1er juillet dernier s’est tenu la troisième édition du festival Génération Égalité Voices à Paris. L’événement organisé par ONU Femmes France avait pour but de mettre en lumière des projets favorisant l’égalité de genre. Dans ce cadre, plusieurs récompenses ont été remises dont le Prix Résilience 2022 remporté par le Refugee Women’s Centre. L’association basée dans le nord de la France offre un soutien aux femmes en situation d’exil à Grande-Synthe et à Calais. Caroline Cottet en est la cofondatrice et la présidente.

Sandrine Laure Dippa 50-50 Magazine 

Photo de Une l’équipe de Refugee Women’s Centre


https://www.50-50magazine.fr/2022/07/08/caroline-cottet-on-parcourt-differents-campements-a-grande-synthe-pour-aller-a-la-rencontre-des-femmes-exilees/

Voir les commentaires

Féminisme. En Allemagne, la révolution des seins nus à la piscine

12 Juillet 2022, 18:06pm

Publié par hugo

 Féminisme. En Allemagne, la révolution des seins nus à la piscine
Plusieurs grandes villes allemandes pourraient lever l’interdiction, pour les femmes et personnes non binaires, de nager la poitrine dénudée dans les bassins municipaux. Dans la société civile, l’alliance Tous la même poitrine dénonce le code vestimentaire en vigueur, jugé sexiste et désuet.

Logo
Courrier international
Publié le 24 juin 2022 à 17h33 Lecture 1 min.
Manifestation à Berlin le 10 juillet 2021 en soutien à une femme ayant été interpellée par la police alors qu’elle prenait un bain de soleil les seins nus.Manifestation à Berlin le 10 juillet 2021 en soutien à une femme ayant été interpellée par la police alors qu’elle prenait un bain de soleil les seins nus. PHOTO CHRISTOPHE GATEAU/DPA PICTURE ALLIANCE VIA AFP
“Le changement est en marche”, s’enthousiasme la Tageszeitung. À Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, des élus du Parti social-démocrate (SPD) local s’apprêtent à présenter au vote une législation permettant de se baigner seins nus dans les piscines municipales, quel que soit son genre.

Si la proposition est adoptée – “ce qui est très probable” –, le code vestimentaire imposé aux femmes et aux non-binaires sera moins strict, au nom du principe d’égalité.

“Ces personnes devraient bientôt disposer des mêmes choix que les hommes.”
LIRE AUSSI La pilule philosophique. Ce que la piscine dit de nous
Selon le titre berlinois de gauche, une législation allant aussi loin, sans restriction de jours ou d’horaires, n’a jamais été mise en œuvre en Allemagne. “Si à Berlin, Düsseldorf ou Munich, on peut déjà se promener et bronzer seins nus à certains endroits, cela reste en revanche interdit dans les piscines.”

Göttingen, ville pionnière
Le débat autour des baignades n’est pas inédit outre-Rhin. À Göttingen, la nage seins nus pour les femmes et les personnes non binaires est même déjà autorisée le week-end. Une mesure mise en place dans le cadre d’un projet pilote d’une durée de quatre mois, lancé en mai 2022.

L’année précédente, explique le quotidien, une personne avait été expulsée par les maîtres-nageurs du complexe Badeparadies Eiswiese, dans la ville de Basse-Saxe, après avoir enlevé son haut de maillot de bain. Or, cette personne “ne voulait pas être catégorisée dans un genre en particulier”.

LIRE AUSSI Opinion. Toutes les femmes devraient pouvoir bronzer les seins nus
Par la suite, l’incident avait pris une dimension nationale. “L’alliance Tous la même poitrine avait appelé à manifester dans de nombreuses villes”, poussant in fine les autorités à prendre des mesures.

Un mouvement national
D’autres grandes villes allemandes pourraient décider de réformer les règles vestimentaires en vigueur dans les piscines. “À Hanovre, il semblerait depuis quelques jours que certains élus souhaitent suivre l’exemple de Göttingen et Hambourg”, assure la Tageszeitung.

LIRE AUSSI Témoignage. Berlin n’échappe pas au harcèlement de rue
À Berlin, où seuls certains bassins privés permettent des baignades seins nus, ce type d’initiative pourrait également être examiné. Il y a un an, une femme a en effet porté plainte, après avoir été réprimandée par la police parce qu’elle bronzait seins nus, au bord d’une piscine de la capitale. Si la plaignante obtient gain de cause auprès de la justice, des conséquences politiques pourraient suivre.

Courrier international

Sur le même sujet


https://www.courrierinternational.com/article/feminisme-en-allemagne-la-revolution-des-seins-nus-a-la-piscine?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1657577564

Voir les commentaires

Viol en Italie : un homme innocenté car la victime avait laissé la porte des toilettes entrouverte

12 Juillet 2022, 17:59pm

Publié par hugo

 Marie Claire Société Actu société
Viol en Italie : un homme innocenté car la victime avait laissé la porte des toilettes entrouverte
Par Juliette Hochberg Publié le 12/07/2022 à 13:34
Viol Turin
Partager

À Turin, un juge a annulé en appel la condamnation à deux ans de prison pour viol d'un homme, car la victime était ivre au moment des faits et avait laissé la porte des toilettes entrouverte. Ce qui constitue une "invitation", d'après cette incompréhensible nouvelle décision de justice.
C'est une affaire révoltante, repérée par la militante féministe Marie Bongars, sur son compte Instagram suivi par plus de 92 000 abonnés.

Une "invitation" à "oser", selon le juge
Lundi 11 juillet 2022, le média britannique Metro arévéléqu'à Turin, en Italie, un homme a été innocenté au début du mois par la justice pour un viol commis en mai 2019, dans un pub du centre-ville de Turin.

Le juge a annulé sa condamnation à deux ans de prison pour viol prononcée en première instance, car il a estimé que la victime l'avait "invité" à entrer en laissant la porte des toilettes entrouverte. Ce qui l'"a poussé à oser", cite Metro.

La victime était ivre, motif retenu par la justice
Dans ce même tribunal, le juge a déclaré que la victime était "défoncée après une consommation excessive d'alcool", d'après Metro, insinuant qu'elle n'était pas complètement victime, et l'homme, agresseur.

Alors que la fermeture éclair du jean de la victime était cassée, l'homme de loi a estimé que c'était parce qu'elle était vieille et usée, et non à cause du viol, toujours selon le site d'informations d'outre-Manche.

Cette décision "fait reculer la lutte contre la violence sexiste de plusieurs années", s'indigne Maria Edera Spadoni, avocate et députée italienne du Mouvement cinq étoiles, qui propose que les magistrats soient "recyclés".

Dernier espoir pour la victime : la Cour suprême de cassation d'Italie a le pouvoir d'annuler cette décision. 

À Turin encore, en 2017, un autre homme, qui avait violé sa collègue, a été libéré car cette dernière n'a pas crié à l'aide. Elle avait pourtant dit "assez".

Lire aussi :


https://www.marieclaire.fr/viol-en-italie-un-homme-innocente-car-la-victime-avait-laisse-la-porte-des-toilettes-entrouverte,1430727.asp

Voir les commentaires

Comment les femmes indigènes se mobilisent pour sauver l’Amazonie

12 Juillet 2022, 00:06am

Publié par hugo

 Comment les femmes indigènes se mobilisent pour sauver l’Amazonie
Txai Surui à la COP26.
09 juil. 2022 à 11:10

Temps de lecture
6 min
Par Esmeralda de Belgique, une chronique pour Les Grenades
Les Grenades
Monde
Environnement
Accueil
BRESIL
 


Depuis ces dernières années, elles sont de plus en plus présentes sur le terrain, dans les manifestations et dans les médias. Les femmes indigènes de l’Amazonie mènent le combat pour protéger leurs droits, leur culture, leurs terres et la biodiversité.

Au Brésil, en Colombie, en Équateur, au Pérou, dans chacun des neuf pays sur lesquels s’étend la forêt amazonienne. "Aujourd’hui nous résistons afin de survivre", a déclaré Maria Eva Canoé de l’État de Rondonia au Brésil. Nous luttons également, comme femmes, pour la reconnaissance et le droit d’avoir notre place et notre espace.”

Les femmes, et particulièrement les femmes indigènes, sont en effet affectées de manière disproportionnée par la crise climatique et par l’accaparement des terres par les compagnies minières et forestières.

Beaucoup d’entre elles associent l’exploitation sauvage des ressources naturelles à la violence qui leur est faite. "On défigure et désacralise la 'Mère Terre' comme on attaque notre corps", affirme Nina Gualinga de la communauté Sarayaku en Équateur.

Une image forte qui reflète une réalité. Lorsque des compagnies minières pénètrent dans les territoires indigènes, on constate une augmentation de la violence contre les femmes.


Les communautés indigènes ont une vision du monde qui n’envisage pas de hiérarchie entre les êtres humains et la Nature. La Terre Mère, Pachamama, symbole de fertilité, est une entité féminine. "En Amérique latine, de nombreuses militantes revendiquent 'notre corps' comme premier terrain de lutte à dépatriarcaliser et à décoloniser. Les autochtones du Guatemala et de Bolivie insistent sur la nécessité de défendre simultanément le 'Territoire-terre' et le 'Territoire-corps'", analyse le sociologue Jules Falquet.

Puyr Tembé, une militante brésilienne de l’État de Para explique quant à elle : "La Terre est féminine, son nom est féminin. Pour nous, la terre est une femme, une mère. Nous en prenons soin, nous la protégeons et elle nous protège."

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Quand les femmes montent au créneau
Pour ce faire, les femmes sont montées au créneau. Elles ont bousculé le patriarcat et les traditions afin de trouver leur place. Non sans difficulté parfois. "Nous avons ressenti que certains membres de nos communautés n’appréciaient guère que les femmes prétendent à un rôle de premier plan", raconte Puyr Tembé. "Mais nous avons entamé le dialogue avec respect et transparence pour expliquer notre objectif et contrer toute jalousie. Nous ne voulons pas nous substituer aux hommes, aux caciques, aux guerriers. Mais bien avancer à leurs côtés. Nous devons tous être unis pour la défense de nos droits."

Parmi les actions préconisées par les femmes autochtones du Brésil, figure celle de proposer plusieurs candidates aux élections présidentielles et législatives. Leur seule députée au Congrès National, Joenia Wapichana, n’est, dans toute l’Histoire du Brésil, que la deuxième représentante indigène, plus de trente ans après Mario Juruna.

"On nous demande sans cesse si nous sommes prêtes à assumer une fonction publique”, remarque Celia Xakriaba, éducatrice et activiste dans le nord de l’état de Minas Gerais. Bien sûr que nous sommes prêtes parce que nos mains ne sont pas salies par le sang et la boue des entreprises minières et parce que la première personne que le gouvernement de Jair Bolsonaro a attaquée était une femme. Et cette femme est la Terre. Notre candidature est pour la Terre Mère.”

À lire aussi
Au Brésil, Jair Bolsonaro veut des mines en Amazonie faute d'engrais russe

Au Brésil, une déforestation record
Une terre qui en a bien besoin. Depuis le début de l’année, le taux de déforestation au Brésil a atteint un nouveau record : 3750 km2 sont partis en fumée. Certaines parties de la forêt émettent à présent plus de CO2 qu’elles n’en absorbent. Les envahissements des territoires indigènes par les fermiers, orpailleurs et bûcherons se multiplient causant la destruction des écosystèmes et menaçant les communautés.

Il y a quelques mois, des chercheurs d’or ont tiré des coups de feu sur les Yanomani depuis leur canot à moteur sur le fleuve. En juin, la police militaire a violemment expulsé des membres de la communauté Guarani Kaiowa, causant la mort d’un homme et en blessant plusieurs. Selon de nombreux observateurs, le Brésil est en train de vivre la période la plus dangereuse depuis la fin de la dictature en 1980.

La première personne que le gouvernement de Jair Bolsonaro a attaquée était une femme. Et cette femme est la Terre.

À lire aussi
Déforestation record en Amazonie record au premier semestre 2022

"Nous sommes vraiment en état de guerre", affirme la jeune Txai Surui, de l’État de Rondonia. Son discours d’ouverture à la COP26 à Glasgow en novembre dernier avait fait sensation. Depuis, elle a reçu des menaces de mort mais elle est aussi déterminée que les autres militantes à poursuivre la lutte pour la démarcation des terres indigènes, un droit inscrit dans la Constitution de 1988 mais dont le processus n’a toujours pas été achevé.

Le président brésilien Jair Bolsonaro, qui a placé la démarcation sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, n’a jamais caché son peu d’intérêt pour les Peuples Premiers, ni son soutien aux puissants groupes de l’agrobusiness qui, selon son parti, sont les piliers de l’économie brésilienne et qui rêvent de ronger un peu plus la forêt amazonienne.

"Nous sommes dépeints comme des ennemis du développement et de la modernité", précise Puyr Tembé. "C’est faux. Nous voulons que le Brésil soit un des premiers pays du monde. Il le peut. Nous avons l’Amazonie et beaucoup de richesses que d’autres pays ne possèdent pas. Mais nous souhaitons que ce programme de développement respecte la Nature et l’environnement. Nous voulons aussi être consultés au sujet des décisions à prendre et nous sommes prêts à aider à la construction de ce développement durable. Nous, les indigènes, apportons une contribution importante au pays en payant des taxes bien sûr mais surtout en protégeant la biodiversité pour nos concitoyens et pour tous les habitants de la planète."

Pour nous, la terre est une femme, une mère. Nous en prenons soin, nous la protégeons et elle nous protège.

À lire aussi
Des femmes en résistance face à la destruction de l'environnement

Déconstruire les concepts qui causent les violences
Pour Vanda Witoto, éducatrice, infirmière et militante de la région de Manaus, la solution aux problèmes de discrimination auxquels les autochtones font face réside dans l’éducation. Selon elle, l’enseignement perpétue les mythes et stéréotypes de la colonisation. "Les manuels d’Histoire racontent qu’à l’arrivée des colons portugais, les Indiens vivaient nus, assis près d’un feu où ils cuisaient du poisson. Aujourd’hui, les gens ont encore cette vision des indigènes : des sauvages, paresseux, inférieurs. Ils ne savent pas que certains d’entre nous ont accédé à des postes scientifiques et qu’en fait nous pouvons contribuer de manière significative à créer une société plus juste et durable. Il faut déconstruire les concepts qui causent tant de préjudices et de violence. Il faut enseigner notre histoire, nos coutumes et nos langues avec fierté – il existe 270 idiomes indigènes – et créer des échanges entre la culture des indigènes et des non-indigènes, ces deux mondes différents qui vivent en parallèle et qui peuvent se compléter."

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Les femmes de l’Amazonie se mobilisent. "Nous revendiquons le droit à la vie, et ce droit est de défendre notre territoire, déclare Puyr Tembé. Le territoire des peuples autochtones est très important, c’est là que nous assurons la continuité et le suivi du droit à la vie."

Les femmes en appellent à la solidarité internationale car leur combat dépasse les frontières de l’Amazonie. Il nous concerne tous et toutes. Il en va du futur de tous·tes les habitant·es de la planète Terre.

Les précédentes chroniques d’Esmeralda de Belgique
Sur tous les continents, les femmes sont des moteurs de paix
Retrouvez les chroniques d’Esmeralda de Belgique chaque mois sur Les Grenades.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/comment-les-femmes-indigenes-se-mobilisent-pour-sauver-lamazonie-11026786

Voir les commentaires

Afghanistan : des fillettes vendues pour survivre

11 Juillet 2022, 21:32pm

Publié par hugo

Afghanistan : des fillettes vendues pour survivre
Le père de Salia l'a vendue dans le village d'où il s'était enfui, criblé de dettes.
Le père de Salia l'a vendue dans le village d'où il s'était enfui, criblé de dettes.
©PHOTO : RADIO-CANADA / MARIE-EVE BÉDARD
11 JUIL 2022
 Mise à jour 11.07.2022 à 09:46 par 
Reportage Ici Radio Canada
Vendues par leur familles pour faire face à la pauvreté, l'exil et la sécheresse, voilà le sort qui attend de nombreuses fillettes afghanes, devenues monnaies d'échange. Le mariage forcé est une pratique ancestrale dans ce pays, mais le phénomène augmente de manière inquiétante depuis l'arrivée des talibans au pouvoir. Des témoignages en images recueillis par nos partenaires de Radio Canada.
Elle a les cheveux en bataille rougis par le henné. Ses yeux verts pétillent quand elle sourit et sa bouche dévoile des dents d’adulte qui n’ont pas encore fini de pousser. Si ce n’est de la crasse recouvrant ses pieds nus dans les déchets qui encombrent le sol de terre battu, Habiba a tout d’une fillette de sept ans comme on les connaît.

Zulmaï, son père, était policier au sein de l’armée nationale afghane. Un travail dont il était fier. Cependant, quand il a compris que le gouvernement allait s’effondrer, il l’a abandonné.

Zulmaï, qui avait contracté un prêt de 8500 dollars auprès d'une famille, a offert en mariage au fils de ses créanciers sa cadette Habiba.
Zulmaï, qui avait contracté un prêt de 8500 dollars auprès d'une famille, a offert en mariage au fils de ses créanciers sa cadette Habiba.
©RADIO-CANADA / MARIE-EVE BÉDARD
Pour payer ses dettes
"Je ne gagne plus d’argent du tout", soupire l’homme à la peau burinée par des années d’exposition au soleil brutal du sud de l’Afghanistan.

Zulmaï a perdu sa maison et s’est installé dans un camp de déplacés avec sa famille. Quelques rideaux, des murs de terre et un peu de paille leur servent d’abri. Pour survivre, l’homme s’est enfoncé dans les dettes. Il doit 8500 dollars à une famille qui exige maintenant le remboursement. C’est son droit, dit-il, mais il n’a pas d’argent. Il a donc offert en mariage au fils de ses créanciers sa cadette, Habiba.

Elle sait et elle me dit qu’elle ne veut pas y aller, elle est trop petite. Vous voyez comme elle m’aime.

Zulmaï, papa d'Habiba
La famille dit que c’est mieux qu’elle s’installe déjà chez eux pour travailler au lieu de ne rien faire chez moi, mais je leur réponds qu’elle est trop petite pour travailler.

Le père d'Habiba, Zulmaï, était policier au sein de l'armée nationale afghane. Quand il a compris que le gouvernement allait être renversé par les talibans, il a abandonné son travail. Il est ici accompagné de ses deux filles.
Le père d'Habiba, Zulmaï, était policier au sein de l'armée nationale afghane. Quand il a compris que le gouvernement allait être renversé par les talibans, il a abandonné son travail. Il est ici accompagné de ses deux filles.
©RADIO-CANADA / MARIE-EVE BÉDARD
Habiba s’accroche à la chemise de son père pour y enfouir son visage quand elle l’entend. Zulmaï lui a dit ce qui lui arrivait, sans pour autant lui expliquer le détail de tout ce que signifie le mariage.

La plupart des quelque 300 personnes qui vivent dans un camp de misère en plein cœur de Kandahar ont été déplacées de la province de Badghis par les combats des dernières années et la pauvreté. Le petit lot de terre occupé est délimité par une montagne de poubelles qui pourrissent au soleil. L’odeur vous prend à la gorge.

<em>« Elle me dit qu’elle ne veut pas y aller, elle est trop petite. Vous voyez comme elle m’aime »</em>, témoigne Zulmaï, à propos de sa fille Habiba qui a été offerte en mariage au fils de ses créanciers.
« Elle me dit qu’elle ne veut pas y aller, elle est trop petite. Vous voyez comme elle m’aime », témoigne Zulmaï, à propos de sa fille Habiba qui a été offerte en mariage au fils de ses créanciers.
©RADIO-CANADA / MARIE-EVE BÉDARD
Survivre au milieu des déchets
"Notre vie entière, c’est ces déchets. Nous les fouillons pour pouvoir vendre le plastique et le métal que nous trouvons pour survivre", dit Ghuncha Gul.

Lui n’a que des garçons. Et il compte sur eux pour travailler dans les monticules nauséabonds tous les jours. Un travail dégradant, mais honnête, insiste Ghuncha Gul. Ce qui n’a pas empêché les talibans d’arrêter un de ses fils il y a une semaine. Plutôt que de le relâcher, ils ont demandé à son père de le leur laisser, pour qu’il puisse faire l’école coranique.

Ils m’ont dit qu’ils le garderaient à la madrassa et qu’il pourrait rentrer nous voir une fois par semaine.

Ghuncha Gul
Mais c’est à manger que ses enfants réclament, explique Ghuncha Gul. Et pour cela, le père a besoin de toutes leurs petites mains au travail.

Ghuncha Gul et ses enfants fouillent les déchets pour trouver du plastique et du métal. Ces matériaux, qu'ils vendent, leur permettront de survivre.
Ghuncha Gul et ses enfants fouillent les déchets pour trouver du plastique et du métal. Ces matériaux, qu'ils vendent, leur permettront de survivre.
©RADIO-CANADA / MARIE-EVE BÉDARD
"On ne vaut rien pour les talibans"
On ne fait que regarder la vie passer, il n’y a rien ici, se lamente Zar Bibi, couverte d’une burqa bleue cernée de taches. On ne vaut rien pour les talibans, pourquoi nous aideraient-ils?

Le mari de Zar Bibi a également contracté une dette de plusieurs milliers de dollars auprès de parents éloignés. Un emprunt qu’il faut éponger. Sa fille Rukia, huit ans, fera office de paiement.

Qu’elle soit à des années de la puberté ou pas, sa mère dit ne pas avoir le choix.

Je dois la leur donner, c’est une obligation. Il n’y a pas d’autre solution.

Zar Bibi, mère de la petite Rukia, 8 ans
Assise à ses côtés, Rukia ne peut s’empêcher de sourire et de ricaner. Elle ne se doute pas une seconde de ce qui l’attend et ne prête aucune attention à la conversation des adultes autour d’elle.

Rukia, la fille de Zar Bibi, sera forcée de se marier pour éponger une dette contractée par son père.
Rukia, la fille de Zar Bibi, sera forcée de se marier pour éponger une dette contractée par son père.
©RADIO-CANADA / MARIE-EVE BÉDARD
"Si je le lui dis, elle ne l’acceptera pas. Mais quand ils viendront pour ma fille, je la leur donnerai, qu’elle le veuille ou non", dit sa mère. À huit ans, c’est impossible qu’elle en soit heureuse. Le moment venu, Zar Bibi va mentir à Rukia. Elle lui dira qu’elle part vivre chez un oncle qu’elle n’a jamais rencontré. "Ce qui lui arrivera après ne sera plus de son ressort", dit-elle.

"Je ne sais pas du tout comment elle réagira là-bas. Bien sûr qu’elle est trop jeune pour comprendre sa situation. Je suis certaine qu’elle va pleurer et ne pourra pas accepter son sort".

Zar Bibi est accompagnée de sa fille Rukia et d'un autre de ses enfants.
Zar Bibi est accompagnée de sa fille Rukia et d'un autre de ses enfants.
©RADIO-CANADA / MARIE-EVE BÉDARD
Pas d'âge minimum pour le mariage
Il n'y a pas d'âge minimum légal pour le mariage en Afghanistan, histoire de ne pas interférer avec les affaires familiales. Cela n'a pas empêché les talibans de publier un décret fixant le montant maximal qu'on peut payer pour une jeune fille.

Un peu plus de l'équivalent de 5000 dollars canadiens : voilà ce que peut valoir une jeune promise, selon le décret.

Avant l’arrivée au pouvoir des talibans, l’âge minimum légal du mariage était fixé à 16 ans. Selon un rapport publié par l’UNICEF en 2018, 28 % des femmes âgées de 18 à 49 ans ont été mariées avant l’âge de 18 ans. L’organisme s’inquiète d’une augmentation marquée de ce fléau au cours des derniers mois.


Quand on demande à Abdul Rahman combien d’enfants il a, il répond spontanément sept. Sept garçons, précise-t-il. Puis, il se ravise : il a aussi trois filles. "C’est ma fille", dit-il, désignant Salia d’un geste.

La petite a le visage parsemé de discrètes taches de rousseur qui lui donnent un air espiègle et a les yeux maquillés de noir.

Abdul Rahman est accompagné de trois fillettes : Rukia, Salia et Fawzia. Salia est sa fille.
Abdul Rahman est accompagné de trois fillettes : Rukia, Salia et Fawzia. Salia est sa fille.
©RADIO-CANADA / MARIE-EVE BÉDARD
Sous la tente qui leur sert de maison, elle récite des versets du Coran. Quelques fois par semaine, Salia peut se rendre à l’école religieuse pour filles près du campement. Ce sont les seules écoles ouvertes, dit sa mère. Elle y apprend à réciter le Coran, mais elle ne sait pas le lire. Les matières de base ne sont pas au programme.

Nous n’avons pas d’excuse pour notre fille. Le père et la mère sont à blâmer, pas elle.

Abdul Rahman, père de 7 enfants, dont 3 filles
Quand on lui demande ce qu’elle aimerait, Salia répond timidement qu’elle voudrait apprendre à écrire. Un rêve tout aussi simple qu’inaccessible. Son père l’a vendue dans le village d’où il s’est enfui, criblé de dettes lui aussi.

"Nous n’avons pas d’excuse pour notre fille. Le père et la mère sont à blâmer, pas elle. Pourquoi faut-il que ses parents la donnent comme ça? C’est impossible de négocier. Il faut payer ses dettes", affirme Abdul Rahman.

À ces petites filles qui seront femmes sans jamais vraiment avoir été enfants, on ne doit apparemment rien du tout.
 

Reportage original de Marie-Eve Bédard, partagé ici dans le cadre d'un partenariat à retrouver sur le site de Radio Canada 

A lire aussi dans Terriennes : 


https://information.tv5monde.com/terriennes/afghanistan-des-fillettes-vendues-pour-survivre-462207

Voir les commentaires

En vacances, les femmes s’occupent de tout et les hommes… conduisent !

10 Juillet 2022, 23:15pm

Publié par hugo

 SOCIÉTÉ
En vacances, les femmes s’occupent de tout et les hommes… conduisent !
Marie Chéreau 08 juil 2022 7

PARTAGER
MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Planification, réservation, valises des enfants, cuisine, ménage… La charge mentale des femmes ne disparaît pas lors des vacances, voire elle s’intensifie, d’après une étude IFOP, révélée le 7 juillet 2022.
La charge mentale ne prend jamais de vacances. Et les femmes sont bien sûr en première ligne. Pour preuve, 66% d’entre elles affirment en faire plus que leur partenaire lorsqu’il s’agit d’organiser une escapade au bord de la mer ou encore une virée à la montagne, selon un sondage Ifop, en partenariat avec Voyageavecnous.fr, publiée le 7 juillet 2022.

Avant même le départ en vacances, la gent masculine peine à s’investir : toujours selon l’Ifop, 48% des femmes doivent réserver l’hébergement contre 26% des hommes. Il y a aussi le cauchemar des valises des bambins à préparer, comme c’est le cas pour 78% des Françaises. Et malheur, une fois, sur place, le bal des inégalités ne s’interrompt pas.

« Les vacances n’échappent pas au privilège de genre »
Sans surprise, le déséquilibre structurel dans les tâches du quotidien se perpétue loin du domicile, comme le confirme François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualité et santé sexuelle » à l’Ifop, auprès de notre consœur de Libération :

« Les vacances n’échappent pas au privilège de genre. Même pour s’occuper des enfants durant le voyage, la prise en charge est plus féminine que masculine. »

Les chiffres de l’étude parlent d’eux-mêmes : 54% des femmes préparent les repas en vacances, contre 24% des hommes. Et il y a encore la question du ménage et de l’entretien du lieu de villégiature : 53% des femmes s’en occupent contre 15% des hommes. Mais que sont les vacances pour les femmes ? Peu reposantes évidemment, surtout lorsqu’on a des enfants : 75% d’entre elles nettoient leur linge, même loin de leur domicile.

charge mentale-inégalité-homme-femme-charge-mentale-vacances-été-
© Adam Sherez – Unsplash
Que font les hommes ? Conduire leurs bolides !
Vous vous demandez alors ce que font les hommes durant leurs congés, hormis de bronzer les orteils en éventail ou de jouer à la pétanque ? Ils sont aux commandes de leurs gros bolides, pardi ! En effet, 58% des hommes se chargent de conduire sur le trajet des vacances contre 18% des femmes. Vous nous entendez grincer des dents face à ce constat criant de sexisme ?

François Kraux assure que ce n’est pas nouveau :

« C’est ce que l’on avait déjà remarqué dans une étude l’année dernière, indépendamment des vacances : les rôles de genre évoluent très peu dans l’habitacle des voitures familiales. »

Partager la route équitablement avec son partenaire, reviendrait-il à remettre en cause sa virilité ? L’automobile doit-elle rester un objet de pouvoir, prestige et contrôle uniquement masculin, par peur d’émasculation de ces derniers si les rôles s’inversaient ? Bon, c’est au moins un élément en moins à faire pour la femme. Mais cette prise d’initiative en voiture n’annule en aucun cas la charge mentale qu’elles subissent le reste du temps.

« Les inégalités existent à la fois au quotidien mais aussi dans ce qui relève de l’exceptionnel, comme les vacances », conclut François Kraus. Quelle poisse, la charge mentale est partout, tout le temps… En 2022, le progrès est au moins là : on tente enfin de la chiffrer !

En mai dernier, un sondage Ifop mettait déjà en lumière une autre inégalité au sein du couple : 81% des femmes déclarent en faire plus que leur conjoint dans les tâches associées aux animaux de compagnie. Vous l’avez compris, ce n’est pas nouveau, les femmes demeurent les premières de corvées que ce soit en vacances ou au quotidien.

À lire aussi : Pas de surprise, l’arrivée d’un enfant renforce les inégalités femme-homme dans le monde professionnel

Image en Une : © Jakob Owens – Unsplash

Publié le 08 juillet 2022 à 12h11


https://www.madmoizelle.com/en-vacances-les-femmes-soccupent-de-tout-et-les-hommes-conduisent-1410669

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>