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Le blog de hugo,

Rage against the machisme , femmes, feminisme, LIVRES

3 Février 2021, 14:43pm

Publié par hugo

 Rage against the machisme
Mathilde Larrère (Auteur) Paru le 27 août 2020 Essai (broché) 5 1 avis 
Rage against the machisme
Résumé    Détails produits
Les femmes ont une histoire, une histoire de luttes pour leurs droits, conquis, arrachés, défendus, une histoire de colère contre les discriminations, les inégalités, une "Rage against the machisme". L'historienne Mathilde Larrère retrace les combats féministes de la Révolution française jusqu'au mouvement #MeToo d'aujourd'hui, sur les pas de Louise Michel, de Gisèle Halimi, mais aussi de tant d'autres invisibilisées, comme Pauline Léon, Malika El Fassi, les colleuses contre les féminicides... A l'histoire, le livre mêle... Voir la suite

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Rage against the machisme
Rage against the machisme

RÉSUMÉ
Les femmes ont une histoire, une histoire de luttes pour leurs droits, conquis, arrachés, défendus, une histoire de colère contre les discriminations, les inégalités, une "Rage against the machisme". L'historienne Mathilde Larrère retrace les combats féministes de la Révolution française jusqu'au mouvement #MeToo d'aujourd'hui, sur les pas de Louise Michel, de Gisèle Halimi, mais aussi de tant d'autres invisibilisées, comme Pauline Léon, Malika El Fassi, les colleuses contre les féminicides... A l'histoire, le livre mêle des récits, des documents d'époque, des chansons et des slogans, reflétant l'ardeur et la détermination de celles qui n'acceptent pas l'inégalité des sexes, montrant combien elles se tiennent la main au-delà des siècles. Luttes pour l'égalité, pour les droits de voter, s'instruire, se défendre, gouverner leurs propres corps, mais aussi pour l'émancipation des femmes des colonies : autant de domaines où la liberté des femmes a été bafouée, autant de droits à conquérir et à défendre, encore, aujourd'hui et demain.


https://livre.fnac.com/a14701741/Mathilde-Larrere-Rage-against-the-machisme

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Le système totalitaire. Les origines du totalitarisme , LIVRES

3 Février 2021, 14:33pm

Publié par hugo

 Le système totalitaire

Le système politique mis au point par l'Allemagne hitlérienne et la Russie stalinienne ne consiste pas en une simple radicalisation des méthodes dictatoriales. C'est un système entièrement original qui repose sur la transformation des classes en masses, fait de la police le centre du pouvoir et met en œuvre une politique étrangère visant ouvertement à la domination du monde. Animé par une logique de la déraison, il tend à la destruction complète de la société – comme de l'individu.

Un classique de la théorie politique.


Le Système totalitaire est la troisième partie de l'œuvre magistrale de Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (New York, 1951), qui inclut aussi Sur l'antisémitisme (" Points Essais " n° 360) et L'Impérialisme (" Points Essais " n° 356).


Hannah Arendt (1906-1975)

Élève de Heidegger et de Jaspers, elle s'exile aux États-Unis en 1941. Elle y enseignera la philosophie et les sciences politiques dans les universités les plus prestigieuses.


Traduit de l'américain par Jean-Loup Bourget, Robert Davreu et Patrick Lévy

Révisé par Hélène Frappat


https://livre.fnac.com/a1627308/Hannah-Arendt-Le-Systeme-totalitaire-Les-origines-du-totalitarisme

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Philosophie féministe : patriarcat, savoirs, justice : textes clés de philosophie féministe , femmes, feminisme, LIVRES

3 Février 2021, 14:33pm

Publié par hugo

 Philosophie féministe : patriarcat, savoirs, justice : textes clés de philosophie féministe
Manon Garcia

Vrin ,
collection Textes clés , (janvier 2021)Poche

Résumé


Un choix de textes consacrés à la philosophie du féminisme, champ disciplinaire qui se développe dans le monde anglo-saxon à partir des années 1970. La question du genre, les controverses sur l'humanisme et l'universalisme ainsi que les épistémologies féministes sont notamment abordées. ©Electre 2021


https://www.laprocure.com/textes-cles-philosophie-feministe-patriarcat-savoirs-justice/9782711629749.html

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Les féminicides ont baissé de 38% en 2020 : "Il est possible d'éviter ces meurtres" , femmes, feminisme, violences, violences conjugales,

3 Février 2021, 14:09pm

Publié par hugo

 Les féminicides ont baissé de 38% en 2020 : "Il est possible d'éviter ces meurtres"
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Collage du collectif "Collages Feminicides Paris" le 31 août 2020 à Paris
Collage du collectif "Collages Feminicides Paris" le 31 août 2020 à Paris
Clément Arbrun 
Par Clément Arbrun
Publié le Mercredi 03 Février 2021
"Il est possible d'éviter ces meurtres, quand on veut on peut, les féminicides ne sont pas une fatalité". Les chiffres sont tombés : en 2020, les féminicides conjugaux ont baissé de 38%. Une nouvelle remarquable qui fait réagir voix féministes.
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Pourquoi les femmes suisses ont crié leur colère à 15h24
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90 femmes auraient été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en France de 2020. C'est ce que révèle le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. Un chiffre en baisse notable par rapport à l'année antérieure : en 2019, l'on dénombrait pas moins de 146 féminicides, précise le ministère de l'Intérieur. C'est donc une baisse de 38% des féminicides rapportée par le Garde des Seaux.

"Chaque homicide, chaque violence, est un échec avec les conséquences humaines dramatiques que l'on imagine, un échec pour notre société toute entière et le ministère de la justice. Ces résultats sont encore trop modestes mais porteurs d'espoir", a commenté Eric Dupond-Moretti l'espace d'un live Facebook dédié au sujet, comme le précise Le Monde. Il y a fort à parier que lesdits résultats seront associés aux actions du Grenelle des violences conjugales initié en septembre 2019 par Marlène Schiappa. Une initiative salutaire mais pourtant loin d'être parfaite, comme le relèvent depuis deux ans déjà de nombreuses associations et voix féministes.

Du côté des militances, justement, on commente volontiers ces chiffres.

Un chiffre qui fait réagir

C'est notamment le cas de la Fondation des femmes, qui voit là un signe tout à fait positif d'évolution sociale : "Quand on veut, on peut !", cingle leur communiqué officiel. A en lire l'organisation féministe, particulièrement active quand il s'agit de dénoncer le fléau des violences conjugales, cette baisse serait "exceptionnelle". Comment l'expliquer ? Par une forte "priorisation politique" de cette problématique majeure durant le premier confinement, avance la Fondation. Rappelons à ce titre que lors du premier confinement, depuis mars dernier, on avait dénombré une hausse de pas moins de 30 % des cas de violences conjugales en France. Vertigineux.

Mais selon la Fondation des Femmes, les nombreux discours politiques consacrés aux sujets des violences conjugales et intrafamiliales furent suffisamment "forts" au cours de l'année dernière pour sensibiliser et, surtout, agir.

"Les forces de l'ordre se déplaçaient systématiquement et les dossiers passaient en priorité dans les tribunaux. Les moyens ont également augmenté concernant l'hébergement des victimes", nous assure la Fondation, qui se permet aussi de saluer la mobilisation des associations et leur "formidable travail".

"La leçon à en tirer est que les féminicides conjugaux ne sont pas une fatalité : il est possible d'éviter ces meurtres", conclut le communiqué. De quoi accueillir avec espoir le monde d'après. Mais comment les éviter d'autant plus ? En appelant le gouvernement à augmenter le budget dédié aux violences faites aux femmes, tout d'abord. En formant davantage encore, puis en sensibilisant dès le plus jeune âge aux violences sexistes, aussi.

Et en se rappelant, toujours et avant tout, que "90 victimes de féminicides conjugaux sont déjà 90 de trop", comme l'énonce la Fondation. Des paroles limpides. "Il est encore trop tôt pour acter une tendance à la baisse car ça peut remonter cette année. Avec encore près de 100 mortes, on ne peut pas se satisfaire", commente à l'unisson Caroline De Haas, fondatrice du mouvement Nous Toutes, dans les pages du Monde.


https://www.terrafemina.com/article/feminicides-les-crimes-conjugaux-ont-baisse-de-38-en-2020_a356852/1

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Mais d'où vient cette obsession pour la virginité féminine ? , femmes, feminisme, sexes,

3 Février 2021, 14:08pm

Publié par hugo

 Mais d'où vient cette obsession pour la virginité féminine ?
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Analyse historique de l'obsession de la virginité
Analyse historique de l'obsession de la virginité
Dièses 
Par Dièses
Publié le Mardi 02 Février 2021
La question de la virginité des femmes suscite autant de fascination que d'enjeux. Spécialiste d'histoire des sexualités aux 19e et 20e siècles, Pauline Mortas décrypte ces représentations qui ont autant à voir avec l'histoire du corps que du genre.
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Même si les discours autour du premier rapport sexuel évoluent depuis le 19e siècle, les femmes continuent à subir des injonctions contradictoires sur le sujet.

Pauline Mortas est doctorante à l'Université Paris 1, et mène des recherches sur l'histoire des problèmes sexuels en France entre les années 1850 et les années 1930. Autrice du livre, Une rose épineuse. La défloration en France au XVIe siècle (2017), elle décrypte les origines de cette obsession pour la virginité féminine.


À quel moment est apparue en France l'expression "se faire déflorer" ?
Pauline Mortas : Il est difficile de dater précisément l'apparition de cette expression. Elle est dérivée du terme "défloration", attesté dans un sens sexuel (la perte de la virginité féminine) au 16e siècle. Le terme lui-même vient du latin defloratio, lui-même issu de flos, la fleur, la meilleure partie de quelque chose. Defloratio désigne en latin l'action de prendre la fleur, de flétrir, ou, métaphoriquement, d'extraire les meilleurs passages d'un texte. Le sens figuré actuel de " déflorer ", qui renvoie au fait de dévoiler quelque chose (un sujet, un thème, etc.) et par là même, de le gâcher, était donc au départ le sens premier du terme. Ce n'est que par la suite que le mot a pris une signification sexuelle.

Plus largement, la construction de l'expression "se faire déflorer" renvoie aussi à toute une conception de la sexualité et des rapports de genre qui y sont à l'oeuvre. Elle participe de l'imaginaire d'hommes actifs et de femmes passives : dans cette tournure, la femme n'est pas actrice de sa propre sexualité, c'est son partenaire masculin qui agit. Tout comme pour une grande partie de notre vocabulaire sexuel : c'est l'homme qui "prend", tandis que la femme "se donne" ou "s'abandonne".

Qu'est-ce que ce vocabulaire permet alors d'exprimer ?
P.M. : L'usage sexuel du terme "défloration" est intéressant car il transporte avec lui les connotations négatives qui ont été associées à la sexualité féminine en général, et à la perte de la virginité en particulier. L'association entre la femme et la fleur est un lieu commun ancien, utilisé par de nombreux poètes pour célébrer la beauté féminine. Mais cette métaphore n'est pas toujours très bienveillante...

Le terme de défloration assimile en effet la vierge à une belle fleur, et la femme déflorée à une fleur flétrie, fânée : l'entrée dans la sexualité féminine est vue de manière très pessimiste, comme une déchéance pour les femmes. En creux, l'utilisation de ce terme dit l'importance accordée à la virginité féminine.

Cette expression est-elle réservée aux femmes ?
P.M. : Il existe des termes qui s'appliquent aux deux sexes, comme "dépucelage", mais le terme de défloration est uniquement féminin. Son usage croissant au cours des siècles traduit la valeur bien plus grande qui est accordée à la virginité des femmes. Cette focalisation sur la virginité féminine s'explique notamment par le fait qu'avant l'apparition de contraceptifs, elle est le moyen le plus sûr d'éviter une grossesse qui, hors mariage, aurait des conséquences sociales terribles pour une femme.

Il est intéressant de constater que les discours produits au 19e siècle utilisent davantage le terme de défloration que celui de dépucelage : c'est déjà le cas dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1751-1765), qui consacre un long article au premier mais ne dit rien du second. Le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, édité par Pierre Larousse entre 1870 et 1876, consacre un très long article à la défloration, tandis que la définition du dépucelage tient en une ligne.

Les pornographes continuent à utiliser les termes de "pucelage" ou de "dépucelage", mais l'ensemble des médecins se détournent de ce vocabulaire, et lui préfèrent celui de la défloration. Cela peut s'expliquer par le fait que prédomine, à partir du XVIIIe siècle, un modèle de la différence sexuelle au sein des discours scientifiques : les corps masculin et féminin ne sont plus pensés selon un continuum, mais comme incommensurablement différents, à tous les points de vue.

Alors que les organes génitaux masculins et féminins étaient pensés en miroir, ils sont désormais pensés comme radicalement différents, et l'hymen, dont la médecine du XIXe siècle affirme l'existence chez toutes les jeunes filles, constitue de ce point de vue un organe proprement féminin, sans équivalent chez l'homme. Cette conception de la différence des sexes peut expliquer que les médecins aient choisi d'employer, pour désigner le premier rapport sexuel féminin, un terme proprement féminin : par l'emploi du mot "défloration", ils soulignent le fait que cette entrée dans la sexualité a des conséquences anatomiques chez les femmes.

Pourquoi dit-on déflorer ?
Pourquoi dit-on déflorer ?
Dans cette conception de la virginité, la femme perd pour toujours son innocence (qui fait son identité) au moment de son premier rapport. En même temps, il est impossible pour elle de s'accomplir autrement : ce n'est qu'ainsi qu'elle "devient femme". Comment cette contradiction est-elle alors perçue ?
P.M. : Le 19e siècle soumet en effet les femmes à un difficile paradoxe, puisqu'il sublime l'innocence virginale tout en glorifiant la maternité. Ce n'est pas un hasard si, au 19e siècle, on assiste à un véritable culte de la Vierge Marie (aussi appelé "mariolâtrie") : celle-ci rassemble dans son image ces deux valeurs qui sont difficilement conciliables ! On a ainsi plusieurs cas d'apparitions de la Vierge, qui sont très médiatisées (à Paris en 1830, à La Salette en 1846, à Lourdes en 1858...), mais aussi la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception par Pie IX en 1858, qui renforce la sainteté de Marie en affirmant qu'elle a elle-même été conçue virginalement.

Mais les conceptions virginales sont plutôt rares... et la France du 19e siècle est de plus en plus inquiète pour son dynamisme démographique : la défaite de 1870-1871 contre la Prusse est imputée à un taux de natalité trop faible, et elle provoque une crainte de la dépopulation. On va alors encourager la maternité – et donc, indirectement, la sexualité féminine –, mais dans un cadre bien précis : celui du mariage.

On assiste à ce moment à l'apparition de manuels conjugaux, petits ouvrages à mi-chemin entre vulgarisation médicale et littérature, qui érotisent la sexualité conjugale. La sexualité féminine n'est donc acceptable que si elle est étroitement contenue dans le cadre du mariage et procréative.

Vos recherches montrent tout de même que le 19e siècle constitue un tournant dans la perception de la virginité féminine.
P.M. : Le 19e siècle est en effet un moment important dans l'histoire des représentations de la virginité et de la défloration. Pendant des siècles, c'est l'Église catholique qui a, si l'on veut, eu un certain monopole discursif sur la virginité. Depuis les origines, le christianisme a associé le corps et la chair à une culpabilité majeure ; par conséquent, la virginité, assimilée au plus haut degré de chasteté et de continence, a été érigée en une vertu cardinale, élevant l'âme humaine vers Dieu.

La sexualité est donc assimilée au péché, et seul le mariage, qui a pour but la procréation, lui fournit un cadre acceptable. Au sein du cadre conjugal, la sexualité fait malgré tout l'objet d'injonctions et d'interdits très nombreux, relatifs aux temps, aux lieux, aux pratiques et même aux pensées acceptables ou intolérables. Mais alors même que les pratiques sexuelles sont étroitement codifiées par l'Église, la défloration est passée sous silence.

Ce qui est nouveau au 19e siècle, c'est l'émergence d'un discours médical qui va se saisir de cette question de la défloration, lui donner une véritable épaisseur et la transformer en un événement décisif : déterminant pour la vie de la femme, important dans la construction de la masculinité, et crucial pour l'avenir du couple. Cette transformation des discours repose sur des évolutions propres au champ de la science médicale : l'émergence de la médecine anatomo-clinique, fondée sur une observation attentive du corps humain ; l'institutionnalisation progressive de la médecine et de la gynécologie, mais surtout, une transformation de la conception de la virginité féminine.

Alors que depuis des siècles, des grandes autorités scientifiques telles qu'Ambroise Paré ou Buffon avaient soutenu que l'hymen était une pure invention, les médecins du XIXe siècle affirment son existence constante chez les jeunes filles vierges. On voit se multiplier les ouvrages qui y sont consacrés : Charles Devilliers publie en 1840 ses Nouvelles recherches sur la membrane hymen et les caroncules myrtiformes, Eugène Ledru et Félix Roze y consacrent leur thèse de médecine (respectivement en 1855 et en 1865), etc.

Ils mettent tout de même en garde sur le fait que les formes de l'hymen sont très variées, que celui-ci peut se rompre sans rapport sexuel, ou au contraire persister même après l'accouchement...En bref, que l'hymen ne constitue pas une preuve certaine de la virginité féminine. Mais, plutôt que de reconnaître la diversité des situations, ils préfèrent établir l'existence de l'hymen comme une norme, quitte à lui reconnaître de multiples formes (les typologies décrivent parfois jusqu'à 13 types d'hymen) et de nombreuses exceptions. Le fait d'isoler comme un organe spécifique ce qui n'est qu'un repli de la membrane vaginale, de lui donner un nom et une signification, constitue un geste important, qui a des conséquences sur la manière de penser la virginité et la défloration.

Quelles sont les conséquences de cette conception nouvelle de la virginité et de la défloration ?
P.M. : Cela accroît d'abord le contrôle pesant sur le corps des femmes et de leur sexualité : on va chercher dans des traces anatomiques la preuve d'un vécu sexuel. Le premier acte sexuel pénétratif est désormais pensé comme occasionnant une transformation physique de la femme : l'hymen est supposé se déchirer, et ses lambeaux forment ensuite des "caroncules myrtiformes". Mais certains médecins vont plus loin, et font de la défloration un moment qui transforme le corps féminin dans son ensemble. L'entrée dans la sexualité est dépeinte dans les manuels conjugaux comme une véritable métamorphose, qui donne à la femme une vie et une santé nouvelles.

Les médecins vont aussi insister de manière croissante sur l'effusion de sang que la rupture de l'hymen est censée provoquer, mais aussi sur la douleur ressentie par les femmes lors de leur défloration. Cette dramatisation du premier rapport sexuel s'accompagne plus généralement, dans la seconde moitié du 19e siècle, d'une remise en question du modèle éducatif féminin dominant, qui entend préserver l'innocence des jeunes filles en les maintenant dans l'ignorance en matière de sexualité.

Sous la plume des romanciers, mais aussi d'auteurs d'ouvrages de vulgarisation médicale, la défloration lors de la nuit de noces est dépeinte comme un véritable traumatisme pour les jeunes femmes. Elle peut provoquer une mésentente durable dans le couple, l'infidélité de l'épouse ou encore des pathologies sexuelles – vaginisme ou frigidité. L'époux est jugé responsable du bon déroulement de ce moment crucial, et les médecins multiplient les conseils pour améliorer son comportement. Ils dénoncent la brutalité masculine et l'égoïsme des maris guidés par leurs pulsions, et appellent à un nouveau modèle de masculinité, caractérisé par une certaine vigueur, mais aussi par la maîtrise des désirs, l'empathie et la douceur envers l'épouse.

Le 19e siècle est donc un moment important de l'histoire de la virginité et de la défloration : c'est au cours de ce siècle qu'on voit s'imposer une définition physique de la virginité, et que la défloration est conceptualisée comme un moment crucial et lourd d'enjeux.

Kirsten Dunst dans le film "Virgin Suicides" de Sofia Coppola
Kirsten Dunst dans le film "Virgin Suicides" de Sofia Coppola
Vous montrez aussi que cette conception de la virginité féminine se retrouve aussi bien dans le monde religieux que pornographique, scientifique que littéraire.
P.M. : La virginité féminine est une thématique qui obsède en effet, au 19e siècle, tant les médecins que les hommes d'Église, les romanciers et les pornographes. La conception physique de la virginité mise en avant par les médecins infuse progressivement le discours des hommes d'Église. René Louvel, auteur d'un Traité de chasteté datant de 1858, évoque le fait que certains hommes ne sont pas assez puissants pour "déflorer une vierge", mais peuvent cependant "se conjoindre à une femme ayant perdu sa virginité" : on retrouve ici l'idée d'une "cloison virginale" à déchirer lors du premier coït, et donc l'idée que la vierge est anatomiquement différente de la femme qui a déjà eu des rapports sexuels.

Dans les manuels conjugaux, il est assez rare de retrouver des mentions explicites de l'hymen et de sa déchirure : parce que la censure pèse sur ces ouvrages, qui risqueraient, en dépeignant trop en détail l'acte sexuel, d'être poursuivis pour outrage aux bonnes moeurs. Le style employé est généralement très lyrique et métaphorique. Mais certaines métaphores couramment employées, comme celles du "voile de l'inconnue", ou du "voile tendu devant l'innocence virginale", déchiré par le mari lors de la nuit de noces, semblent tout de même renvoyer implicitement à une conception hyménale de la virginité.

Dans les romans, qui sont aussi soumis à la censure, on trouve peu de mentions de la défloration, mais celles qui existent témoignent en effet d'une imprégnation par la conception médicale de la virginité : dans L'Assommoir (1877), Coupeau dit à propos de Nana qu'il faut "se presser joliment si l'on [veut] la donner à un mari sans rien de déchiré" ; Stendhal, dans Lamiel (1889), évoque quant à lui l'effusion de sang et la douleur provoquée par la défloration.

C'est sans doute dans la littérature pornographique que l'on observe le plus l'influence de la conception anatomique de la virginité. Au fil du siècle, les scènes de défloration sont décrites avec un usage croissant d'un vocabulaire anatomique : "membrane", "hymen", "petite peau", et mentionnent fréquemment l'effusion de sang et la douleur. Toutefois, le filtre du fantasme vient exagérer les caractéristiques mises en avant par les médecins : la douleur ressentie est exacerbée, l'effusion sanguine se fait hémorragique et l'hymen, plutôt que membrane fragile, se fait "barrière résistante", "cloison" : le fantasme masculin de la défloration se pare de colorations sadiques. Toutefois, la pornographie développe aussi son propre imaginaire de l'anatomie virginale, distinct de celui des médecins : elle insiste en effet bien davantage sur l'étroitesse vaginale des vierges, supposée procurer un plaisir sans égal, que sur l'hymen.


https://www.terrafemina.com/article/virginite-mais-d-ou-vient-cette-obsession-pour-la-virginite-des-femmes_a356843/1

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Le système totalitaire. Les origines du totalitarisme , politiques, livres , philo

3 Février 2021, 12:44pm

Publié par hugo

 Le système totalitaire

Le système politique mis au point par l'Allemagne hitlérienne et la Russie stalinienne ne consiste pas en une simple radicalisation des méthodes dictatoriales. C'est un système entièrement original qui repose sur la transformation des classes en masses, fait de la police le centre du pouvoir et met en œuvre une politique étrangère visant ouvertement à la domination du monde. Animé par une logique de la déraison, il tend à la destruction complète de la société – comme de l'individu.

Un classique de la théorie politique.


Le Système totalitaire est la troisième partie de l'œuvre magistrale de Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme (New York, 1951), qui inclut aussi Sur l'antisémitisme (" Points Essais " n° 360) et L'Impérialisme (" Points Essais " n° 356).


Hannah Arendt (1906-1975)

Élève de Heidegger et de Jaspers, elle s'exile aux États-Unis en 1941. Elle y enseignera la philosophie et les sciences politiques dans les universités les plus prestigieuses.


Traduit de l'américain par Jean-Loup Bourget, Robert Davreu et Patrick Lévy

Révisé par Hélène Frappat


https://livre.fnac.com/a1627308/Hannah-Arendt-Le-Systeme-totalitaire-Les-origines-du-totalitarisme

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Accusé de viol, Darmanin crie à la calomnie malgré des SMS accablants , femmes, feminisme, violences , viol

3 Février 2021, 12:42pm

Publié par hugo

 Accusé de viol, Darmanin crie à la calomnie malgré des SMS accablants
Il y a quelque jour Mediapart révélait les échanges SMS du ministre de l'intérieur et de la femme qui l'accuse de viol, de harcèlement et d'abus de confiance. Ce lundi Gérald Darmanin criait à la calomnie sur France-Inter et parle de « fausses fuites »

Tifenn Marin

mercredi 3 février
 

Crédit photo : Radio France

Le ministre de l’intérieur accusé de viol, harcèlement et abus de confiance par Sophie Spatz, militante de l’UMP, dont les SMS sont des éléments pour le moins accablant du harcèlement dont il a fait preuve, a cherché à retourner ces accusations en affirmant que c’était la victime qui le harcelait. Ce lundi matin à l’antenne de FranceInter Gérald Darmanin nie la véracité de ces échanges. En effet il rétorque sur le terrain judiciaire « La violation absolue totale du secret d’instruction manifestement n’étonne plus personne » et nie en bloc les révélations, dénonçant la calomnie dont il serait victime « cette calomnie et cette ignominie continuent dans des conditions absolument obscènes ».

Par ailleurs, il affirme à la radio qu’on lui a refusé une confrontation. Mais France-Inter révèle grâce à une source proche du dossier qu’« une confrontation était bien prévue dans le cabinet de la juge d’instruction dans quelques semaines. ». Darmanin, dont les SMS de harcèlement sont à charge, ment allègrement et ose parler de « décisions favorables » le concernant dans cette affaire, alors que les jugements ont tous été classés sans suite. Rappelons qu’un classement sans suite n’innocente pas l’accusé.

Le cynisme du ministre de l’intérieur ne s’arrête pas là puisqu’il se permet de comparer les soi-disant calomnies dont il ferait les frais, aux violences sexistes et sexuelles qui touchent un nombre incalculable de femmes, et dont la violence est structurelle : « Les actes contre les femmes, les violences sexuelles sont un mal qui rongent la société, la calomnie ronge aussi beaucoup l’honneur des femmes et des hommes ». Niant en bloc les révélations des SMS en se positionnant comme victime de « calomnie » et d’« ignominie », Gérald Darmanin poursuit sa défense en exprimant son dégout "À part du dégoût, je ne vois pas très bien ce que cela m’inspire." .

C’est d’une hypocrisie monstrueuse dont fait preuve Darmanin dans la totalité de son passage au micro de France-Inter ce lundi matin, dénonçant de « fausse fuite » alors que nous démontrions la semaine dernière - ces mensonges concernant les SMS.

Alors que les violences sexistes et sexuelles sont au cœur de la vague féministe actuelle, le ministre de l’intérieur français est protégé par ses pairs dont Marlène Schiappa, pour qui les femmes sont, supposément, la grande cause du quinquennat, mais qui instrumentalise les questions féministes pour renforcer les mesures racistes du gouvernement et ne fait rien contre les violences de genre. Nous ne pouvons que demander la démission de ce ministre accusé de viol et dont le harcèlement est maintenant avéré, surtout lorsque ces projet de loi sont aussi réactionnaires et racistes que la loi contre les séparatismes et la loi sécurité global.


https://www.revolutionpermanente.fr/Accuse-de-viol-Darmanin-crie-a-la-calomnie-malgre-des-SMS-accablants

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Pologne. « Fuck le PiS ! », forte mobilisation contre l’entrée en vigueur de l’interdiction de l’IVG , femmes, feminisme, IVG , SANTE

3 Février 2021, 12:40pm

Publié par hugo

 Pologne. « Fuck le PiS ! », forte mobilisation contre l’entrée en vigueur de l’interdiction de l’IVG
Trois mois après le vote du Tribunal constitutionnel qui réduisait à une quasi-interdiction totale le droit à l’avortement en Pologne, la contestation éclate de nouveau dans la rue au moment où le gouvernement la fait entrer en vigueur.

Olive Ruton

mardi 2 février
 

Ce mercredi 27 janvier, le gouvernement du PiS (parti Droit et Justice) a, après trois mois, rendue effective la nouvelle restriction de l’accès à l’IVG en Pologne. Votée par le Tribunal Constitutionnel le 22 octobre dernier, sa publication dans le Journal Officiel (qui équivaut à son entrée en vigueur) avait été suspendue par le gouvernement, menacé par l’immense mouvement social qui s’était alors élevé partout dans le pays, sous forme d’action quotidiennes et de manifestations comme le pays n’en avait pas connu depuis la chute du communisme en 1989. Une situation très délicate pour le pouvoir polonais, mis sous pression du mouvement social d’un côté, et de l’autre des conservateurs criant à la « trahison » et dénonçant l’illégalité de ce report (dont la date limite était le 2 novembre).

Les expressions dans la rue de la contestation contre le PiS et le nouveau décret avaient diminué en nombre et en taille, mais c’est le jour même de son entrée en vigueur que des milliers de personnes sont à nouveau descendues dans la rue, et ce pendant plusieurs soirs jusqu’à aujourd’hui. Plusieurs milliers de jeunes, de femmes et de militants LGBTI se sont retrouvés à fouler le pavé. Dès le mercredi soir, qui a vu éclater des manifestations dans 51 villes polonaises, à Varsovie, les manifestants se sont rassemblés en masse devant le siège du Tribunal constitutionnel avant de marcher jusqu’à celui du PiS. Un journaliste polonais d’OKO.press a même déclaré « Je n’ai pas vu une foule aussi dense depuis la plus grande manifestation du 30 octobre 2020. »

C’est ainsi dans la rue, relancé par la nouvelle étape de cette attaque, que le mouvement a fêté son 100ème jour de contestation. Comme à ses débuts, la violence et la vulgarité marquent les pancartes et les slogans contre les conservateurs et le gouvernement. « Fuck le PiS  » et « c’est la guerre » sont parmi les plus présents, le dernier renouvelant particulièrement la promesse de milliers de manifestants de ne pas se laisser faire et d’arracher le retrait de cette nouvelle restriction de l’IVG. Une déclaration de guerre au gouvernement qui, au-delà des pancartes, est un des éléments principaux du discours des portes paroles de l’organisation la Grève des Femmes, des leaders du mouvement, mais aussi de nombreux députés soutiens ou figues de la contestation.

A ce niveau de colère correspond un haut niveau de répression : à l’image de cet automne, la police est mobilisée en nombre depuis mercredi et encadre strictement chaque manifestation. Ont ainsi déjà eu lieu en quelques jours plusieurs arrestations, des prises d’identité presque systématiques, des gazages, et des violences contre les manifestants.

Dans un contexte social, économique et sanitaire tendu, le mouvement semble donner tort au pari du PiS qui consister à attendre que la contestation s’essouffle pour faire entrer la loi en vigueur sans encombre.


https://www.revolutionpermanente.fr/Pologne-Fuck-le-PiS-forte-mobilisation-contre-l-entree-en-vigueur-de-l-interdiction-de-l-IVG

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Argentine : la lutte continue. Une province suspend l’application de la loi IVG , femmes, feminisme, SANTE , ivg

3 Février 2021, 12:10pm

Publié par hugo

 Argentine : la lutte continue. Une province suspend l’application de la loi IVG
Un peu moins d’un mois après la victoire sur la légalisation de l’avortement en Argentine, une juge de la province du Chaco a ordonné la suspension de l’application de la loi. Une mesure qui montre le jusqu’au-boutisme de ceux qui s’opposent au droit de décider.

Carla Biguliak

vendredi 29 janvier
 

Crédit photo : AFP

Les anti-droits à l’avortement ne perdent pas de temps et se mobilisent pour continuer à bloquer le droit de milliers de femmes à l’interruption volontaire de grossesse. Malgré l’adoption de la loi d’IVG en décembre dernier, ce jeudi, une juge proche del’Eglise a approuvé la demande de six militants anti-droits de suspendre la loi dans la province du Chaco.

Ces six militants opposés au droit des femmes à décider pour leur propre corps ont déposé une demande pour que la justice ordonne l’annulation sur tout le territoire du Chaco de la loi nationale qui légalise l’accès à l’IVG. La juge qui a donné suite à cette demande a souligné que l’article 15 de la constitution de la province du Chaco garantit le droit « à la vie et à la liberté, dès la conception » et qu’elle est donc incompatible avec la loi votée nationalement.

le droit à l’IVG viole effectivement la Constitution provinciale. Mais en réalité, il y a peu de chances que cette suspension soit appliquée, car elle a été remise en question par des représentants du mouvement des femmes, mais aussi par des experts juridiques, qui ont convenu que l’autorité chargée de faire appliquer la loi est le pouvoir exécutif national et non provincial. Par conséquent, ni la justice provinciale, ni le gouvernement local n’ont la capacité juridique de faire obstacle à son application.

Si cette attaque est la première à recevoir une réponse favorable, Chaco n’est pas la première province argentine à vouloir bloquer l’accès à ce droit. La semaine dernière, un appel collectif dirigé par un sénateur anti-droits a été déposé dans le cadre d’une action en justice contre le protocole d’interruption légale de grossesse à Salta. Cependant, la suspension de la loi dans la province a été rejetée sur la base du principe de la division des pouvoirs.

Mais si cet appel a été rejeté à Salta, la vérité est que l’accès à l’avortement, en particulier dans cette province, va être vraiment difficile pour les femmes qui en ont besoin, en raison de la clause de conscience. Seulement 19 médecins garantiront le droit à l’avortement dans les hôpitaux publics de la province. Pour mettre le problème en perspective, dans la seule ville de Salta, où l’on compte plus de 300 000 personnes ayant la capacité de gestation, il n’y a que trois gynécologues qui ne se déclarent pas objecteurs de conscience.

En outre, il est important de mentionner que la procédure visant à garantir l’application de la loi suppose également la couverture à 100 % des frais par les organismes de sécurité sociale. Cependant, dans certaines provinces comme Salta et Misiones, les obstacles se multiplient, avec plus de 70 % du personnel de santé se déclarant objecteurs, et un nombre important d’institutions payantes qui rassemblent des équipes médicales, évaluent la mise en œuvre ou attendent la publication d’un protocole.

Cela nous montre que les groupes anti-droits ne cesseront pas de s’attaquer aux avancées et aux conquêtes du mouvement des femmes et qu’il est plus que nécessaire de s’organiser indépendamment des institutions qui les protègent pour non seulement défendre les droits déjà acquis mais aussi pour avancer avec notre lutte et mettre fin à ce système qui nous exploite et nous opprime.

Cette suspension a été appliquée en tant que mesure provisoire jusqu’à ce que l’on analyse et résolve la question de savoir si


https://www.revolutionpermanente.fr/Argentine-la-lutte-continue-Une-province-suspend-l-application-de-la-loi-IVG

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Confinements. En 2020, les dépôts de plaintes pour viol ont augmenté de 11% , femmes, feminisme, viol

3 Février 2021, 12:06pm

Publié par hugo

 Confinements. En 2020, les dépôts de plaintes pour viol ont augmenté de 11%
Le premier bilan annuel de la délinquance publié ce jeudi par le Ministère de l’Intérieur fait état d’une augmentation de 11% des dépôts de plaintes pour viol et de 9% de celles pour violences intra-familiales. Une hausse qui n’est que le résultat de la gestion de la crise sanitaire du gouvernement, qui a dû instaurer deux confinements, terreau de l’augmentation des violences sexistes et sexuelles.

Irena Mathilde

jeudi 28 janvier
 

Crédits photo : AFP

Les femmes sont en première ligne de la crise sanitaire et économique. Occupant des postes précaires, elles subissent de plein fouet la vague de licenciements qui touche le monde du travail, et dans bien des métiers, comme ceux de la santé ou de l’éducation, elles font face au virus et ont les frais des politiques d’austérité et de casse de l’hôpital public et de l’enseignement des derniers gouvernements.

Du côté des violences sexistes et sexuelles, si elles existaient déjà avant la crise sanitaire, les confinements ont joué un rôle d’accélérateur et d’aggravateur de ces dernières. Jeudi, le Ministère de l’Intérieur publiait ainsi le premier bilan annuel de la délinquance, indiquant à propos des violences sexuelles que « les indicateurs qui enregistraient une forte hausse en 2019 augmentent de nouveau en 2020 ». Pour la troisième année de suite donc, les violences sexuelles ont augmenté, avec une hausse de 11% des dépôts de plaintes pour viol et de 9% pour les violences intra-familiales.

Ces chiffres restent donc toujours aussi alarmants, sachant qu’en plus, en 2019, selon une « Étude nationale sur les morts violentes au sein du couple » faite par le ministère de l’Intérieur, seules 18% des femmes victimes de violences sexistes ou sexuelles déclaraient avoir porté plainte. Ces chiffres seraient donc en réalité beaucoup plus élevés.

Si Marlène Schiappa a eu beau se déclarer grande défenseuse des femmes, illuminant la place Beauvau d’orange à l’occasion du 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce sont bien l’État et le gouvernement qui sont responsables de l’aggravation des violences sexistes et sexuelles. Déjà coupable de la situation de précarité dans laquelle se retrouvent nombre de femmes ainsi que des résultats dramatiques du manque cruel de moyens dans la santé et dans l’éducation, où les femmes constituent respectivement 70% et 68% des travailleurs, le gouvernement a mis en place plusieurs confinements, qui ont eu pour résultat une hausse des plaintes pour violences sexistes de 30% dans le monde et de 36% en France.

Face à cette situation alarmante, la seule réponse du gouvernement a été le renforcement de son arsenal répressif, avec une augmentation des effectifs policiers et la mise en place d’un confinement autoritaire, avec une imposition grandissante de contraventions et une militarisation des quartiers populaires, qui s’est par ailleurs traduite par une augmentation des violences policières. À l’inverse de cette logique punitive et répressive qui n’a jamais permis de réduire les violences sexistes et sexuelles, et face à un État qui est le premier responsable des violences faites aux femmes, nous réaffirmons la nécessité d’un féminisme qui s’organise indépendamment de l’État et des ses institutions.


https://www.revolutionpermanente.fr/Confinements-En-2020-les-depots-de-plaintes-pour-viol-ont-augmente-de-11

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