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Le blog de hugo,

Fariba Adelkhah, femme scientifique de l'année, et toujours en liberté surveillée en Iran , femmes, feminisme,

2 Février 2021, 01:57am

Publié par hugo

 Fariba Adelkhah, femme scientifique de l'année, et toujours en liberté surveillée en Iran
L’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, diplômée de l’Université de Strasbourg et directrice de recherche à Sciences Po Paris, vient de recevoir le prix Irène Joliot-Curie dans la catégorie « femme scientifique de l’année ».
L’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, diplômée de l’Université de Strasbourg et directrice de recherche à Sciences Po Paris, vient de recevoir le prix Irène Joliot-Curie dans la catégorie « femme scientifique de l’année ».
©sciencespo.fr
L’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, diplômée de l’Université de Strasbourg et directrice de recherche à Sciences Po Paris, vient de recevoir le prix Irène Joliot-Curie dans la catégorie « femme scientifique de l’année ».Une grande photo de la chercheuse Fariba Adelkhah, détenue depuis un an à Téhéran, a été dressée sur la façade de l'Hôtel de Ville à Paris, avec la mention : "Son combat pour la liberté est le nôtre".
05 JUIN 2020
 Mise à jour 30.01.2021 à 12:24 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
 
avec AFP
C'est depuis Téhéran où elle vit sous surveillance, bracelet électronique à la cheville, que Fariba Adelkhah a appris la nouvelle. L'anthropologue franco-iranienne est retenue contre son gré en Iran depuis juin 2019, elle reste sous le coup d'une peine de prison de 5 ans. La chercheure a été sacrée femme scientifique de l'année par le jury du prix Irène-Joliot Curie.
Fariba Adelkhah, diplômée de l’Université de Strasbourg et directrice de recherche à Sciences Po Paris, vient de recevoir le prix Irène Joliot-Curie dans la catégorie "femme scientifique de l’année".

Interdite de prise de parole publique, impossible pour elle de commenter cette distinction. Cela fait plus de 600 jours qu’elle est retenue en Iran, contre son gré. "Elle ne peut pas se déplacer au-delà de 300 mètres de son domicile. Elle ne peut pas non plus recevoir de visite. Elle ne peut voir que sa famille la plus proche", raconte Hugues Dreyssé, directeur du jardin des sciences de l’Université de Strasbourg, sur le site de nos confrères de France 3.


Ce prix, qui s'accompagne d'une enveloppe de 40.000 euros, est avant tout la reconnaissance d’une "femme de terrain", "dont la vocation et l’œuvre cherche à vous faire comprendre une société", estime de son côté le professeur Jean François Bayart, Président du comité de soutien à Fariba Adelkhah.


Une liberté sous condition
"Au titre des mesures sanitaires et dans le cadre d'une permission pour cause médicale, Fariba est sortie de prison samedi 3 octobre 2020 et a regagné son domicile personnel où elle est assignée à résidence, sous contrôle d'un bracelet électronique", a indiqué le comité de soutien de la chercheuse dans un communiqué.

"Cela ne change rien au fond du problème. Fariba reste prisonnière scientifique, sous le coup d'une peine de prison de cinq ans, à l'issue d'un procès inique, sur la base d'accusations ineptes", rappelle le comité de soutien de la chercheure franco-iranienne,"Nous continuons donc à nous battre pour que l'innocence de notre collègue soit reconnue et qu'elle recouvre sa liberté de recherche et de mouvement. Mais nous pouvons désormais le faire avec un peu de baume au coeur".


 
"Elle est maintenant avec sa famille à Téhéran. On ne nous a pas encore donné une date pour son retour en prison mais nous espérons que cette libération temporaire deviendra définitive", a ajouté son avocat Saïd Dehghan.

L'appel du président Macron entendu
"Il y a un an, Fariba Adelkhah était arbitrairement arrêtée en Iran. Il est inacceptable qu'elle soit toujours emprisonnée", écrivait en juin dernier le président de la République sur Twitter. "Mon message aux autorités iraniennes : la justice commande que notre compatriote soit immédiatement libérée", ajoutait-il.


"Fariba Adelkhah est un otage du gouvernement iranien. Elle n’a commis aucun crime",  renchérissait de son côté l'avocate iranienne et lauréate du Prix Nobel de la Paix 2003 Shirin Ebadi dans une vidéo.
 


L’anthropologue franco-iranienne, spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à Sciences Po Paris, a été arrêtée le 5 juin 2019 à Téhéran en même temps que son compagnon Roland Marchal, un spécialiste réputé de l'Afrique venu lui rendre visite.

Si ce dernier a été libéré en mars, la chercheuse, née en Iran en 1959 et vivant en France depuis 1977, a été condamnée le 16 mai à cinq ans de prison pour "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale".

Notre article ici >En Iran, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah condamnée à cinq ans de prison

"Une situation compliquée"
La France, qui dénonce une condamnation "politique", n'a cessé depuis de hausser le ton envers l'Iran, par ailleurs au coeur d'un imbroglio stratégique et diplomatique international autour de son programme nucléaire.

Emmanuel Macron s'est lui-même beaucoup impliqué pour tenter de sauver l'accord garantissant le caractère pacifique de ce programme, dont le président américain Donald Trump est sorti de façon tonitruante en 2018 en rétablissant de lourdes sanctions contre l'Iran.

La détention de Fariba Adelkhah "réduit substantiellement la confiance entre nos deux pays", a averti le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. "Qu'est-ce qu'on peut faire ? De la pression !", avait-il concédé fin mai, en reconnaissant que la situation était compliquée.

Fariba Adelkhah a été arrêtée par les Gardiens de la Révolution, bras idéologique du régime et tenants d'une ligne beaucoup plus dure face à l'Occident que le président Hassan Rohani. Paris exige aussi un accès consulaire à la chercheuse, catégoriquement refusé depuis le début par les autorités iraniennes qui ne reconnaissent pas la double nationalité.


Marchandages
"Evidemment nous rêvons d'un plan B, d'un autre processus, de négociations qui permettraient à Fariba de sortir de prison même si elle doit rester en Iran et puis ensuite de pouvoir de nouveau faire ce qu'elle a fait pendant plusieurs décennies", poursuit Roland Marchal. Lui-même a fait l'objet d'un échange avec un ingénieur iranien détenu en France et dont les Etats-Unis réclamaient l'extradition. Comme Fariba Adelkhah, une quinzaine de ressortissants étrangers, souvent binationaux, sont aujourd'hui détenus en Iran, selon son comité de soutien.

"Le gouvernement iranien les garde en otage afin que, à travers elles, il puisse arriver à ses fins politiques, qu’il puisse libérer ses propres prisonniers, recevoir de l’argent ou autre", estime Shirin Ebadi. Les Etats-Unis viennent ainsi de renvoyer à Téhéran un scientifique iranien, accusé d'avoir violé les sanctions américaines, et d'obtenir le retour d'un ex-militaire de la marine américaine arrêté en 2018 en Iran.

Mais Paris n'a "rien à échanger" aujourd'hui, estime François Nicoullaud, ex-ambassadeur de France à Téhéran, jugeant en outre que la chercheuse franco-iranienne n'est pas détenue comme "monnaie d'échange pour quelque chose de précis" mais parce qu'elle dérange.
 
Faute de pouvoir organiser un rassemblement en raison de la crise du covid-19, son comité de soutien avait appelé à "e-manifester" sur un site dédié pour réclamer sa libération. Une grande photo de la chercheuse avait aussi été dressée sur la façade de l'Hôtel de Ville à Paris, avec la mention : "Son combat pour la liberté est le nôtre".
 
A retrouver dans Terriennes:
>Nasrin Sotoudeh reçoit le Prix Right Livelihood, prix Nobel de la paix alternatif
>Nasrin Sotoudeh : l'avocate iranienne entame une nouvelle grève de la faim
>Onde de choc en Iran après la mort de Romina, 14 ans, décapitée par son père
>Coronavirus : en Iran, l'humanitaire Nazanin Zaghari-Ratcliffe est libérée temporairement
>Exilée au Canada, Shaparak Shajarizadeh continue à lutter pour les droits des Iraniennes
>En Iran, la triste fin de la fille qui rêvait de voir un match de foot


https://information.tv5monde.com/terriennes/fariba-adelkhah-est-otage-en-iran-selon-la-prix-nobel-de-la-paix-shirin-ebadi-362071

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Lala &ce, une rappeuse qui s'affranchit des codes , femmes, feminisme ,

1 Février 2021, 19:00pm

Publié par hugo

Lala &ce, une rappeuse qui s'affranchit des codes
Lala &ce, nouveau visage féminin de la scène rap française, d'une nature plutôt timide et réservée, dit écrire et composer pour sortir les émotions qu'elle garde en elle. Rencontre à l'occasion du festival féministe Les Créatives, le 16 novembre 2019, à Genève (Suisse).
Lala &ce, nouveau visage féminin de la scène rap française, d'une nature plutôt timide et réservée, dit écrire et composer pour sortir les émotions qu'elle garde en elle. Rencontre à l'occasion du festival féministe Les Créatives, le 16 novembre 2019, à Genève (Suisse).
©Terriennes
29 JAN 2021
 Mise à jour 30.01.2021 à 09:02 par 
TerriennesIsabelle Mourgere
Lala &ce, prononcez Lala Ace, "ace" comme les services gagnants au tennis. C'est un clip, vu plus de 500 000 fois sur Youtube qui l'a fait connaitre. Il raconte une histoire d'amour entre deux femmes noires. Plutôt rare sur la scène du rap français. A 27 ans, cette rappeuse se présente elle-même un peu comme une extra-terrestre, c'est d'ailleurs le titre de son premier album E.T, qui sort ce 29 janvier 2021.
Son icône : Serena Williams. C'est d'ailleurs d'elle, et de ses "aces" percutants qu'elle a tiré son nom de scène. Quand à Lala, elle le doit à son prénom ivoirien Laore.  Mélanie Crenshaw, née à Lyon,  le 2 novembre 1994, d'une mère ivoirienne et d'un père français, a grandi bercée par cette double culture. "Ma mère écoutait de la musique ivoirienne, à fond, j'aimais ces chants de femmes, forts et lancinants. Mon père, lui, c'était Francis Cabrel ou Georges Brassens", nous confie-t-elle lors de notre rencontre à La Gravière, lieu de nuit à Genève, où elle est venue donner un concert dans le cadre du festival féministe Les Créatives, le samedi 16 novembre 2019.

Les premiers morceaux de rap, elle les doit à ses trois grands frères qui écoutent en boucle les rappeurs américains du moment, comme Biggie, Tupac et Lil Wayne. "J'ai toujours su que je ferai de la musique avant même d'en faire", dit-elle dans un sourire. Sa plus grande décision ? Celle de renoncer à la finance, un milieu auquel elle se destinait après ses études. 

Le déclic se résume à une rencontre, avec son ami rappeur Jorrdee, également originaire de Lyon, avec lequel elle imagine ses premiers morceaux. En 2017, la jeune femme devient la première membre féminine du collectif de rappeurs franco-sénégalais "667". Et c'est un titre, Bright, qui la fait briller pour la première fois en pleine lumière. 
 

La panoplie est complète et relève de la caricature : grosse chaîne en or, horde de filles à peine habillées de dentelles, Lala &ce se réapproprie les codes vus et revus des rappeurs américains. Avec sa silhouette androgyne, elle est parfaite en baronne de la drogue, sauf que sa came à elle c'est le "love", l'amour, dealant à volonté des pochons de pétales de roses. Une manière pour elle de déconstruire les stéréotypes et de s’affranchir du carcan hyper-sexualisé dans lequel l’industrie du hip-hop a longtemps emprisonné les rappeuses, en particulier les femmes noires.

Lala &ce, seule en scène
Depuis, Lala se la joue en solo. En juin 2019, elle sort Wet. Sur un "flow" (accord du son et des paroles, ndlr) langoureux et planant, sur fond de ciel azuré californien, dans un décor fait de palmiers, au volant d'une cadillac rose, elle met en scène une relation rarement montrée par le rap français (sauf dans une vision porno mainstream), une liaison amoureuse entre deux femmes, noires qui plus est.
 

 
Etre une fille, je ne me suis jamais dit que ça allait m'empêcher de faire ce que je voulais. Quand j'étais petite je voulais faire du foot et on m'a dit non parce que j'étais une fille, ça ne m'a pas arrêtée. Un peu comme le rap.

Lala &ce
"Je suis assez timide et réservée. Dans mes chansons j'essaye de raconter mes ressentis, ce que je n'ose pas dire. Je ne me sens pas déterminée par mon genre, et j'ai plutôt fait des trucs que ne devaient pas faire une fille. Etre une fille, je ne me suis jamais dit que ça allait m'empêcher de faire ce que je voulais. Quand j'étais petite je voulais faire du foot et on m'a dit non parce que j'étais une fille, ça ne m'a pas arrêtée. Un peu comme le rap. Mais cela a été compliqué au début avec ma famille", se souvient-t-elle.

Lala reconnait qu'il n'y a pas beaucoup de filles dans le monde du rap, même si à elle cela ne lui a pas vraiment posé de problème. Le rap est un reflet de la société, nous dit-elle, "il est sexiste de la même façon !". 
 
Lala &ce nous confie vivre <em>"magnifiquement bien"</em> son homosexualité, et ne sent pas vraiment déterminée par un genre. (Genève, le 16 novembre 2019)
Lala &ce nous confie vivre "magnifiquement bien" son homosexualité, et ne sent pas vraiment déterminée par un genre. (Genève, le 16 novembre 2019)
©Terriennes
Petite fille, elle se demandait parfois si elle n'aurait pas préféré être un garçon. "Par rapport à ma sexualité, je ne savais pas trop ce qu'il se passait, il faut dire qu'on ne m'a pas trop expliqué non plus. Je me suis bien rendu compte que je tombais amoureuse d'autres filles mais cela s'est fait petit à petit". Aujourd'hui, elle vit "magnifiquement bien" son homosexualité. Pour elle, il s'agit juste d'une préférence qui ne la détermine pas plus que ça.

Considérée comme la meilleure rappeuse de la scène francophone, Lala &ce vit à Londres depuis l'époque où elle était censée faire carrière dans la finance. Des rêves ? Elle nous confie en avoir réalisé certains, mais qu'il faut toujours en avoir d'autres pour avancer. Lesquels ? Lala &ce garde le silence, la moue narquoise. Puis elle finit par lâcher, d'un souffle, d'une toute petite voix qu'elle préfère les garder secrets, "il vaut mieux ne pas en parler, au cas où le mauvais oeil m'empêche de les vivre". Et si elle ne réalise pas totalement ce qui se passe pour elle en ce moment, "ce que je sais , c'est que je veux aller encore plus haut".

Pour son premier album qui sort ce 29 janvier 2021, elle a choisi de le baptiser E.T pour signifier"Everything Tasteful" (chez &ce Reckless/Allpoints/Believe). "Oui, c'est un petit clin d'œil au fait que je suis un peu différente dans le paysage musical français, au fait que j'aime bien me sentir comme une extra-terrestre" confie la jeune femme.
 
A lire aussi dans Terriennes :
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https://information.tv5monde.com/terriennes/lala-ce-une-rappeuse-qui-s-affranchit-des-codes-332221

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