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Le blog de hugo,

Une femme sur dix victime de viol, selon une étude. Un pourcentage en hausse ,femmes,violences,viol

27 Février 2018, 01:00am

Publié par hugo

 Une femme sur dix victime de viol, selon une étude. Un pourcentage en hausse
 
En plein mouvement de libération de la parole suscitée par le #BalanceTonPorc et #Metoo, une étude de l’Ifop, publiée vendredi 23 février 2018, révèle l’ampleur des violences sexuelles et sexistes envers les femmes et leurs effets sur la santé . Au total 43 % déclarent avoir subi des attouchements sans consentement et 12 % des viols. Des chiffres supérieurs à ceux déclarés par le passé.
23 fév 2018
Mise à jour 23.02.2018 à 18:17 par
Lynda Zerouk
dansAccueilTerriennesViolences faites aux femmes : féminicides, coups, viols et autres agressions sexuelles#MeToo #BalanceTonPorc contre les violences sexuelles, partout les femmes passent à l'offensive
L’affaire Weinstein et le mouvement de libération de la parole auront-il pour effet de modifier sensiblement les résultats d'enquêtes réalisées jusqu'ici sur les violences sexistes et sexuelles envers les femmes ? C'est en tout cas dans ce contexte que la fondation Jean Jaurès et l'Ifop, ont choisi de réaliser une étude pour mesurer l'ampleur de ces pratiques dans la société française et leurs effets sur la santé des victimes.
 
Lire aussi : Les violences contre les femmes, une épidémie mondiale selon l'OMS​
12 % de femmes victimes de viol
Selon cette enquête menée sur un échantilon de 2167 femmes, 12 % des personnes interrogées ont subi un viol (pénétration sexuelle avec violence, contrainte ou surprise, selon la définion légale). Quasiment une femme sur dix au total !  "Ce chiffre est tout à fait interpelant et se situe au-dessus de ce que d’autres enquêtes ont mesuré par le passé", alerte le coordinateur de cette étude,  Michel Debout, administrateur de la Fondation Jean-Jaurès, psychiatre et professeur de médecine au CHU de Saint-Etienne. Plusieurs enquêtes, dont celle de l'Ined, intitulée violence et agressions sexuelles en France, publiée en 2016, faisaient état de taux de pourcentage inférieurs. Cette enquête révélait notamment qu'une femme sur 26 avait subi un viol au cours de sa vie.
 
On peut penser que le contexte, marqué par de très nombreuses révélations de cas de violences sexuelles touchant tous les milieux a généré un phénomène de prise de conscience ou permis la levée d’un tabou chez une partie des victimes.
Fondation Jean Jaurès
Un écart qui peut s'expliquer par plusieurs raisons. "On peut penser, d’une part, que le contexte dans lequel cette enquête a été réalisée, marqué par de très nombreuses révélations de cas de violences sexuelles touchant tous les milieux et largement relayées par les médias, a généré un phénomène de prise de conscience ou permis la levée d’un tabou chez une partie des victimes, avance la Fondation Jean Jaurès. " Ceci a pu, d’autre part, être favorisé par le mode d’interrogation retenu pour cette enquête",
l’interrogation en ligne, offrant "les meilleures garanties d’anonymat ".
 
 
(c) TV5MONDE
 
Interrogée par Franceinfo Alice Debauche, sociologue et chercheuse à l'Ined, ajoute que " les générations les plus jeunes déclarent plus que les autres les violences sexuelles. (...) Dans les années 1950-1960, les femmes socialisées avaient intégré les caresses sans leur consentement comme de l'ordre du banal."
Les viols déclarés dans cette enquête sont survenus à 49 % à l'âge adulte, 34% durant l'adolescence et 17 % au cours de l'enfance.
 
49% des viols commis par le conjoint
A l'appui de nombreuses études réalisées précédemment, bon nombre de féministes n'ont eu de cesse et continuent de dénoncer que la majorité des viols sont commis par le conjoint ou un membre de l'entourage proche et non par des inconnus.  Le fait n'est donc pas nouveau. Mais selon la Fondation Jean Jaurès "cet aspect du problème est moins couvert médiatiquement et moins associé dans les représentations collectives à la notion de viol. On range ainsi certains de ces actes dans le registre des violences conjugales ou de l’inceste par exemple."
Or, ce dernier sondage confirme que l'agresseur est le plus souvent connu de la victime. En effet, 49 % des femmes ayant subi un viol incriminent le conjoint alors que 17% mentionnent un inconnu. ( 17 % un membre de l’entourage, 6 % un membre de la famille, 3% une personne du voisinage, 4 % un élève ou un étudiant d’un établissement scolaire, 3 % un collègue de travail, et 2% une personne ayant autorité sur la victime).
 
 
(c) TV5MONDE
Et dans la majorité des cas, le viol survient au domicile à 42 %, contre 12 % dans la rue ou un lieu public.
 
 
(c) TV5MONDE
Le phénomène touche l'ensemble de la société française toutes catégories sociales confondues. " Mais il existe davantage de violences déclarées chez les habitantes de l’agglomération parisienne que dans les zones rurales : 58 % d’insultes ou de remarques à caractère sexiste contre 44 % ; 52 % de gestes grossiers à connotation sexuelle contre 39 % ; 43 % d’attouchements ou de caresses contre 37 %, détaille Chloé Morin, directrice de l'opinion au sein de la Fondation Jean Jaurès. En revanche, l’exposition aux SMS ou mails à caractère pornographique, tout comme le viol, est relativement uniforme sur le plan territorial." 
Fréquence élevée d'exposition aux comportements sexistes
Autre enseignement de cette étude, la fréquence d’exposition des femmes à différents comportements sexistes ou à caractère sexuel :  58 % des femmes interrogées ont déjà été exposées à des comportements déplacés, 57 % à des propositions dérangeantes et une sur deux à des insultes ou des remarques à caractère sexiste (50 %). Il en va quasiment de même pour ce qui est des gestes grossiers à connotation sexuelle (45 % des femmes y ont déjà été confrontées) et même des caresses ou des attouchements à caractère sexuel sans leur consentement (43 %). 
Un impact majeur sur la santé des femmes
L'étude avait aussi pour objectif de mesurer l'impact du viol sur la santé des femmes. Les chiffres sont alarmants. Il apparaît que le viol augmente par 4 le risque de tentative de suicide. En effet,  21% des femmes victimes de viol (contre 5% des femmes en moyenne) ont déjà fait une ou plusieurs tentatives de suicide et 70% n’ont pas été suivies médicalement à la suite d’un viol. Des chiffres qui ont surpris l'inspirateur lui même de cette étude. " Je voulais insister sur les conséquences sanitaires du viol mais je ne pensais pas qu'il y avait un tel facteur de risque de passage à l'acte suicidaire, confie à Terriennes Michel Debout. C'est un élément epidémiologique très mal connu qu'il faut absolument mettre en avant."
L'absence de suivi médical pour une majorité écrasante de victimes et le fait que seulement 38 % d'entre elles déclarent avoir fait part de leur agression à un proche peut expliquer, en partie, le taux élevé de risque de tentatives de suicide. "Il faut connaître les freins à la libération de la parole des femmes sur le plan humain, psychologique, relationnel et institutionnel qui peuvent être très divers selon que la victime est une enfant, une adolescente, ou une adulte, préconise le psychiatre. Cela passe aussi par davantage de moyens alloués aux institutions et aux structures ayant en charge les victimes. "
 
 
(C) TV5MONDE
Lire aussi : #25novembre : mettre les mots justes sur les violences faites aux femmes
Si de nombreuses études ont déjà révélé ce phénomène de violences sexistes et sexuelles, il faut souligner que cette dernière enquête de l'Ifop avec la fondation Jean Jaurès a le mérite d'être complète, d'insister sur les effets sanitaires du viol, et de souligner le caractère répétitif et cumulatif des violences que subissent les femmes.
On peut regretter toutefois cette assertion, pour le moins farfelue, contenu dans le détail de l'enquête et publiée sur le site de la Fondation Jean Jaurès :  "#Balance ton porc ou #Metoo ont certainement plus fait pour l’égalité femmes-hommes dans la société actuelle que certains combats féministes courageux, qui ont permis de progresser vers cet objectif humaniste qui traite à égal tous les êtres humains, quels que soient leurs sexes et leurs orientations sexuelles."
 
(c) Capture d'écran Site de la Fondation Jean Jaurès
 
Etude réalisée avec l’institut de sondages Ifop. Echantillon de 2167 femmes âgées de 18 ans et plus, interrogées entre le 6 et le 16 février 2018.
Lynda Zerouk
Mise à jour 23.02.2018 à 18:17
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http://information.tv5monde.com/terriennes/une-femme-sur-dix-victime-de-viol-selon-une-etude-un-pourcentage-en-hausse-222310

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S’abonner Viols et violences sexistes : un problème majeur de santé publique ,femmes,violences,viol

27 Février 2018, 00:44am

Publié par hugo

S’abonner
Viols et violences sexistes : un problème majeur de santé publique
23/02/2018 12’
Michel Debout, Jérôme Fourquet, Chloé Morin
I - Une majorité de femmes exposées aux violences sexistes
 
Quatre millions de femmes déclarent avoir été victimes de viols au moins une fois dans leur vie. Alors que les révélations sur les violences sexuelles se multiplient ces derniers mois, le professeur Michel Debout et la Fondation Jean-Jaurès ont souhaité disposer d’une enquête pour mesurer l’ampleur de ces pratiques dans la société française et pour mesurer leurs effets sur la santé des victimes. Retrouvez l’analyse de Michel Debout, Jérôme Fourquet et Chloé Morin.
Retrouvez les résultats détaillés de l’enquête
PDF, 1.30M
L’enquête réalisée auprès de 2 167 femmes permet de dresser un premier état des lieux de la fréquence des différents comportements et attitudes sexistes et des violences sexuelles. Elle se focalise sur les cas de violences sexuelles les plus graves, à savoir le viol et leurs modalités (lieux, auteurs, âge des victimes…), et met en lumière leurs conséquences très lourdes et les séquelles durables sur les victimes.

I - Une majorité de femmes exposées aux violences sexistes
Retrouvez l’analyse de Chloé Morin : « Prévalence et conséquences des violences faites aux femmes » (Fondation Jean-Jaurès, 23 février 2018)

La fréquence d’exposition des femmes à différents comportements sexistes ou à caractère sexuel est élevée. 58 % des femmes interrogées ont déjà été exposées à des comportements déplacés, 57 % à des propositions dérangeantes et une sur deux à des insultes ou des remarques à caractère sexiste (50 %). Il en va quasiment de même pour ce qui est des gestes grossiers à connotation sexuelle (45 % des femmes y ont déjà été confrontées) et même des caresses ou des attouchements à caractère sexuel sans leur consentement (43 %).

L’expérience de différents types de violences sexistes et sexuelles

La plupart des femmes concernées par ce type d’atteintes l’ont été de manière répétitive. Ainsi, plus du tiers des femmes déclare avoir été victime « de nombreuses fois » de comportements déplacés ou de propositions dérangeantes. 29 % ont été « de nombreuses fois » l’objet d’insultes ou de remarques à caractère sexiste. 25 % ont de nombreuses fois souffert de gestes grossiers, et 22 % de caresses ou attouchements à caractère sexuel sans leur consentement. Enfin, 7 % déclarent avoir été violées « une fois », mais 5 % l’ont été « plusieurs » ou « de nombreuses » fois.

En outre, il est à noter que beaucoup de femmes ont été concernées par plusieurs types d’atteintes différentes ; par exemple, les femmes déclarant avoir été victimes d’attouchements à caractère sexuel sans leur consentement sont par ailleurs 40 % à avoir été exposées à du cyber-harcèlement et 26 % à avoir subi un viol. Plus des trois quarts d’entre elles ont déjà été victimes de comportements déplacés, de propositions dérangeantes, d’insultes à caractère sexiste ou de gestes grossiers à connotation sexuelle.

Les femmes ayant déjà été victimes d’un viol sont, quant à elles, encore plus exposées à l’ensemble des autres atteintes citées plus haut : 80 à 90 % ont par ailleurs subi des comportements déplacés, propositions dérangeantes, insultes ou remarques à caractère sexiste, gestes grossiers à connotation sexuelle, caresses ou attouchements à caractère sexuel sans leur consentement… Six sur dix ont par ailleurs reçu des messages pornographiques par mail ou SMS.

Pour ce qui est des messages pornographiques adressés à travers des mails ou des SMS, on retient surtout leur prévalence en fonction de l’âge. En effet si 29 % des femmes interrogées répondent avoir été exposées à ce type d’agression, le nombre passe à 43 % chez les femmes âgées de moins de 25 ans, et à 47 % – c’est-à-dire presque une femme sur deux – chez les étudiantes. On peut donc s’attendre, avec la place exponentielle prise par ces moyens de communication dans la société, et notamment chez les jeunes, à une augmentation importante de ces agressions dont le caractère humiliant est particulièrement perçu par les victimes et provoque un malaise, malaise recherché par l’auteur. La société est ainsi confrontée à un détournement d’usage (les violences sexistes n’en sont pas la seule manifestation) d’un outil de communication qui s’est généralisé.

Notre étude permet donc de mettre en lumière le caractère complexe, répétitif et cumulatif de ce type de violences chez les femmes concernées. Il s’agit là d’un élément fondamental à prendre en considération par les pouvoirs publics et associations appelés à traiter le problème.

En outre, il est à noter qu’il existe, au moins sur la plan déclaratif – ce qui impose d’imaginer que certaines normes sociales pourraient inciter certaines femmes à sous ou sur-déclarer leurs expériences dans cette enquête – un partage social et géographique des violences. Ainsi, il existe davantage de violences déclarées chez les habitantes de l’agglomération parisienne que dans les zones rurales : 72 % de comportements déplacés, contre 51 %, 64 % de propositions dérangeantes contre 53 % ; 58 % d’insultes ou de remarques à caractère sexiste contre 44 % ; 52 % de gestes grossiers à connotation sexuelle contre 39 % ; 48 % d’attouchements ou de caresses contre 37 %. En revanche, l’exposition aux SMS ou mails à caractère pornographique, tout comme le viol, est relativement uniforme sur le plan territorial.

Sur le pan social, il existe un plus grand nombre d’actes déclarés parmi les catégories supérieures que chez les catégories populaires, ce qui pourrait indiquer une moindre prévalence, mais aussi une certaine auto-censure dans les milieux plus modestes. 69 % des femmes appartenant aux CSP+ déclarent avoir été exposées à des comportements déplacés, contre 51 % des CSP- ;  66 % à des propositions dérangeantes, contre 54 % chez les CSP- ; 60 % des femmes CSP+ ont été exposées à des insultes ou remarques à caractère sexiste, contre 50 % des CSP-… tous les actes testés démontrent une partition sociale identique. Le différentiel est cependant beaucoup moins marqué s’agissant du viol : 15 % de femmes appartenant aux CSP+ déclarent avoir été violées, contre 11 % des CSP-.

II - 12 % des femmes déclarent avoir déjà subi un viol
Si le fait le plus grave, à savoir la « pénétration sexuelle avec violence, contrainte ou surprise », définition qui correspond légalement à un viol, est heureusement le moins fréquent, les chiffres obtenus dans cette enquête sont néanmoins massifs. Parmi l’échantillon représentatif de 2167 femmes que nous avons interrogées, 12 % d’entre elles déclarent avoir déjà subi ce que les textes définissent comme un viol ; dont une majorité (7 %) une seule fois et 5 % quelques fois ou plusieurs fois. Ce chiffre de plus d’une femme sur dix est tout à fait interpellant et se situe au-dessus de ce que d’autres enquêtes ont mesuré par le passé. Plusieurs hypothèses explicatives et commentaires peuvent être faits à ce propos. On peut penser, d’une part, que le contexte dans lequel cette enquête a été réalisée, marqué par de très nombreuses révélations de cas de violences sexuelles touchant tous les milieux et largement relayées par les médias, a généré un phénomène de prise de conscience ou permis la levée d’un tabou chez une partie des victimes. Ceci a pu, d’autre part, être favorisé par le mode d’interrogation que nous avons retenu pour cette enquête. Sur des sujets aussi sensibles et intimes que celui-ci, l’interrogation on line offre les meilleures garanties d’anonymat et ne génère aucune interaction avec un enquêteur (comme c’est le cas pour les sondages en face-à-face ou par téléphone) auquel il est souvent difficile de confier ce type d’informations.

Enfin, si ce chiffre de 12 % de femmes ayant été victime d’un tel acte peut a priori paraître élevé, deux précisions complémentaires doivent être apportées. Il s’agit d’abord d’une recension portant sur l’ensemble de la vie des interviewées et non pas sur une période restreinte aux dernières années précédant l’enquête. Il faut donc prendre en compte ce que les statisticiens appellent un « effet de stock ». Les actes dont ces femmes ont été victimes ont pu se dérouler dans bien des cas il y a de très nombreuses années. Ainsi, seuls 19 % des cas remontent à moins de cinq ans, quand 41 % des faits ont été commis il y a plus de vingt ans et 24 % entre dix et vingt ans.
 

L’ancienneté du viol subi

Toutefois, si deux tiers des cas ont été commis il y a plus de dix ans, il n’en demeure pas moins que ces faits ont marqué ces femmes et font souvent sentir leurs effets ou séquelles encore aujourd’hui, comme nous le verrons plus bas.

Par ailleurs, parallèlement à cet « effet de stock » qui aboutit à un nombre élevé de victimes, un autre élément nourrit également le décalage qui peut exister entre la réalité de l’étendue de ce phénomène et l’idée que le grand public peut en avoir. En effet, dans les représentations collectives, le viol renvoie souvent à une agression sexuelle commise par un inconnu souvent dans un lieu public (parking, rue, etc.). Or, comme on le voit au travers des résultats de cette enquête, ce type d’agression ne correspond qu’à une minorité des faits survenus. Beaucoup des viols sont commis par des personnes connaissant la victime (famille, entourage, conjoint) et souvent au domicile. Cet aspect du problème est moins couvert médiatiquement et moins associé dans les représentations collectives à la notion de viol. On range ainsi certains de ces actes dans le registre des violences conjugales ou de l’inceste par exemple. C’est parce que nous étions conscients du poids de ces stéréotypes associés au viol que nous avons à dessein préféré employer la formule légale et clinique de « pénétration sexuelle avec violence, contrainte ou surprise » qui permet de couvrir un champ nettement plus vaste que le terme générique de viol, encore une fois extrêmement lourdement connoté. L’analyse des résultats indique que la prévalence du viol est très stable selon les tranches d’âge, les milieux sociaux et les territoires. Il s’agit donc d’un fléau qui frappe, selon des modalités différentes, tous les compartiments de la société française.

III - Les victimes ne sont pas celles que l’on croit
Dans un cas sur deux, les femmes victimes de ce type d’agression sexuelle l’ont été au cours de leur enfance (17 %) ou de leur adolescence (34 %) contre 49 % quand elles étaient adultes.
 

La période où est survenu le viol

Les femmes déclarant avoir été violées durant leur enfance l’ont été pour 54 % par un membre de la famille, pour 15 % par un membre de l’entourage et pour 13 % par une personne du voisinage. L’agresseur appartient très majoritairement dans ce cas à l’environnement de proximité (familial ou autre), les viols par un inconnu ne représentant que 15 % des cas de viols sur mineurs.
 

La nature de l’agresseur
Base : question posée aux femmes ayant été agressées par un seul individu, soit 93 % de l’échantillon des femmes violées
Ensemble des femmes ayant été victimes d’un viol  ( %)
La période à laquelle est survenu le viol ( %)
L’enfance
L’adolescence
L’âge adulte
Votre conjoint
31
-
19
49
Un membre de votre entourage
19
15
22
17
Un agresseur inconnu de vous
17
15
18
17
Un membre de votre famille
16
54
13
6
Une personne du voisinage
8
13
14
3
Un élève ou un étudiant de votre établissement scolaire ou universitaire
6
-
11
4
Une personne ayant autorité sur vous
4
8
6
2
Un collègue de travail
2
-
1
3
TOTAL
(*)
(*)
(*)
(*)
 
L’implication des proches s’observe également lors de viols de femmes adultes. 49 % des femmes ayant subi un viol à l’âge adulte incriminent ainsi leur conjoint, 17 % un membre de l’entourage, 6 % un membre de la famille contre 17 % qui mentionnent un inconnu.

Les membres de l’entourage (familial ou amical) ou les conjoints constituent donc l’écrasante majorité des agresseurs sexuels. Les agresseurs inconnus des victimes (17 % des cas), les personnes ayant autorité sur elles (4 %) ou les collègues de travail (2 %) sont également des profils qui se rencontrent mais ils sont statistiquement nettement moins nombreux. Cette réalité est sans doute en décalage avec les représentations collectives sur le sujet.  

De la même façon, c’est le domicile qui ressort, et de loin, comme le lieu où sont commis le plus fréquemment ces agressions sexuelles (42 %) loin devant la rue ou un lieu public (12 %), les transports en commun (3 %) ou le lieu de travail (2 %).
 

Le lieu où le viol a été subi
 
Ensemble des femmes ayant été victimes d’un viol ( %)
Le profil de l’agresseur ( %)
Le conjoint
Un membre de la famille
Un inconnu
Chez vous, à votre domicile
42
67
73
14
Dans un domicile privé, dans un hôtel
24
28
15
16
Dans la rue ou dans un lieu public
12
1
2
36
À l’occasion d’une activité (sportive, culturelle, associative)
5
1
2
7
Dans les transports en commun (trains, bus, métro, RER, etc.)
3
-
-
5
Sur votre lieu de travail
2
1
-
-
Dans un établissement scolaire ou universitaire
2
-
-
3
Dans un autre lieu
11
1
7
19
TOTAL  
(*)
(*)
(*)
(*)
 
La prévalence du domicile est, assez logiquement, encore plus nettement affirmée quand l’auteur de la pénétration sexuelle avec violence, contrainte ou surprise se trouve être le conjoint (dans ce cas, 67 % des viols ont eu lieu à domicile) ou un membre de la famille (73 % des cas s’étant produit au domicile).
De la même façon, 55 % des femmes ayant été victimes d’un tel acte à l’âge adulte déclarent l’avoir été chez elles et 49 % pour ce qui est des femmes ayant été violées lors de l’enfance. Se dessine ainsi les contours d’un phénomène pesant très lourd dans l’ensemble des cas recensés : le viol domestique qu’il soit conjugal ou familial. 
IV - Typologies des viols en fonction des auteurs et de l’âge des victimes
Il ressort des données de cette enquête que la proximité avec l’auteur est l’un des éléments déterminants pour la réaction des victimes et les effets sur leur vie et leur santé.
17 % des femmes victimes de viols ont été agressées par un inconnu
Il s’agit de la représentation habituelle du violeur en série qui peut provoquer l’effroi dans toute une population et qui sera suivie le plus souvent de la plainte de la victime. Celle-ci, au-delà du viol, subit une violence psychologique extrême avec la représentation de sa propre mort.
Une autre catégorie concerne des auteurs ayant un lien d’autorité avec leurs victimes ou un prestige personnel qui amène à une relation au départ confiante, mais qui va rapidement se transformer en un véritable calvaire. Ces situations dénoncées depuis l’affaire Weinstein ont été, grâce à la « librération de la parole », placées au cœur du débat public.
Ces situations sont peu fréquentes, mais les victimes imaginent souvent que leurs paroles ne pèseront rien face à la parole de ces personnalités prestigieuses et donc intouchables. Ces campagnes de dénonciation ont donc un effet libérateur dès lors que le caractère souvent multiple des victimes vient donner du crédit à la parole de chacune d’elle. #BalanceTonPorc (dénonciation d’une humiliation par une démarche humiliante) ou #MeToo ont certainement plus fait pour l’égalité femmes-hommes dans la société actuelle que certains combats féministes courageux, qui ont permis de progresser vers cet objectif humaniste qui traite à égal tous les êtres humains, quels que soient leur sexe et leur orientation sexuelle.
La grande majorité des situations de viol concernent des auteurs qui ont un lien avec leurs victimes
Dans ces cas, de loin les plus nombreux, la réalité du viol et de son vécu va largement dépendre de l’âge de la victime. Cela nous permet de dresser trois situations les plus couramment rencontrées.
Le viol des enfants
Leurs fréquences restent rares, mais elles vont marquer les victimes pour le reste de leur vie et leur bien-être personnels. Dans la grande majorité des cas, l’auteur est un familier, un parent (père, frère dans une relation incestueuse), un beau-parent ou un adulte dans l’environnement familial. En plus de leur caractère sexuel, ces violences vont en fait consister en une véritable trahison : l’adulte normalement protecteur et éducateur se transforme en agresseur. On est loin du violeur kidnappeur, qui malheureusement peut alors tuer la victime.
Nous sommes face à des comportements pervers de l’adulte qui trompe la confiance de sa victime en instaurant avec elle parfois une complicité malsaine à laquelle fait suite une emprise psychologique liée à son autorité familiale et sociale.
La honte, la crainte de ne pas être cru par son entourage, principalement sa mère ; le confinement relationnel dans laquelle vivent souvent ces familles et surtout la peur des conséquences d’une dénonciation vont être à l’origine d’un refoulement silencieux du traumatisme subi, mais qui aura des effets tout au long de l’existence, parfois même à longue distance.
Il n’est pas exceptionnel que l’aînée d’une fratrie de filles, qui ait pu accepter en silence le comportement incestueux d’un de ses parents ou le viol par un proche, décide de le dénoncer lorsqu’elle comprend que la sœur cadette va être à son tour victime des mêmes agissements.
Le viol des adolescents
Leurs auteurs se trouvent presque à égalité parmi les membres de la famille des proches ou des hommes du voisinage ; ils ne sont que 18 % à être inconnus de leurs victimes. L’adolescence, on le sait, est l’âge des transformations physiques, psychologiques et sensorielles qui normalement éveillent la personne au désir et au plaisir du corps et à la recherche d’une relation amoureuse avec un partenaire.
Les auteurs vont jouer sur cet émoi et cette attente, et pourront profiter de la confusion émotionnelle de la victime pour l’agresser. Les agressions auront lieu au domicile, mais aussi dans un domicile réservé par l’auteur et plus rarement dans des lieux isolés, à l’abri de regard importun, facilitant le passage à l’acte.
Les effets de ces violences seront particulièrement manifestes au niveau de la sexualité future des victimes et de leurs relations avec les hommes.
Le viol de la femme adulte
Dans 70 % des cas, l’auteur est le propre conjoint de la victime et l’agression s’inscrit très souvent dans une dégradation des relations de couples où la violence domine et devient parfois l’expression quasi unique des relations personnelles.
Ces situations complexes sont très fréquemment chronicisées, notamment lorsque la victime est socialement démunie et qu’elle n’imagine pas une autre issue pour sa vie personnelle, matérielle et sociale que d’accepter en silence, en ayant le souci très fréquent de protéger ses propres enfants de la violence paternelle.
On est dans une relation femme-homme fondée sur la domination et la violence qui se répète souvent de génération en génération, comme une fatalité liée au schéma culturel millénaire et à l’éducation transmise de génération en génération selon laquelle l’homme doit dominer et la femme subir.
V - Les victimes emmurées dans le silence
Si l’on parle d’une libération de la parole depuis l’éclatement de l’affaire Weinstein, il semble que le silence sur de tels actes aient été jusque-là l’attitude la plus couramment suivie par les victimes. Seules 38 % en ont parlé à un ou des proches.
 
 
Ensemble des femmes ayant été victimes d’un viol ( %)
Comparaison Ensemble des femmes
Janvier 2016 ( %)
A déjà fait une tentative de suicide
21
5
Oui, plusieurs fois
10
1
Oui, une fois
11
4
N’a jamais fait de tentative de suicide mais l’a déjà sérieusement envisagé
17
17
N’a jamais fait de tentative de suicide ni envisagé sérieusement
62
78
TOTAL
100
100
 
Signe d’un changement progressif de regard sur ce sujet hautement tabou, les jeunes générations semblent réagir davantage que leurs aînées et évoquent plus fréquemment leur viol à des proches ou se tournent davantage vers des institutions. 52 % des victimes de moins de 35 ans en ont parlé à des proches contre 39 % des 35-49 ans et 25 % seulement des 50 ans et plus.
Recours à la justice : 15 % des victimes portent plainte
On constate par ailleurs que le recours à la police et à la justice est plus fréquent parmi les femmes ayant été victimes d’un viol commis par plusieurs agresseurs. 39 % d’entre elles (contre 13 % des femmes ayant été violées par un seul agresseur) ont déposé plainte et 24 % (contre 12 %) ont fait une main courante. Mais même pour ces cas particulièrement graves, de telles démarches de la part des victimes demeurent donc nettement minoritaires. De la même façon, 18 % des plus jeunes ont déposé une main courante, contre 12 % des 35-49 ans et 9 % des 50 ans et plus. On le voit, le fait de garder cet événement douloureux pour soi demeure encore très répandu y compris dans les jeunes générations. L’enquête nous révèle que lorsque les suites judiciaires ont lieu (15 % des cas) et que la victime a pu dépasser cet emmurement dans le silence, l’auteur n’est condamné que dans 23 % des cas alors qu’il ne reçoit aucune sanction dans 58 % des plaintes.
Comment accepter cette distorsion majeure entre le nombre de femmes qui se vivent victimes d’un crime et la très faible reconnaissance par la justice du caractère pénal du comportement des auteurs ? Une telle distorsion doit interroger sur l’adéquation entre la réponse pénale, sa pratique et ses conséquences et la réalité des crimes qu’elle est supposée poursuivre et sanctionner. On voit bien que dans ces situations, l’appel à la libération de la parole des victimes est largement insuffisant pour leur permettre de se plaindre.
La rareté de la sanction des auteurs (c’était encore plus le cas avant 1980 lorsque le viol était défini comme le rapport vaginal forcé) est certainement dissuasive, en tout cas n’incite pas les victimes à faire une démarche auprès de l’autorité judiciaire. Il faut cependant remarquer et se féliciter de l’amélioration de l’accueil des victimes de violences sexistes au niveau de la police, gendarmerie et des enquêtes judiciaires ; des progrès ont manifestement eu lieu et il faut les poursuivre, mais cet accueil plus empathique ne règle pas à lui seul le problème.
Il nous faut nous interroger sur les freins personnels et relationnels, matériels et sociaux qui empêchent un grand nombre de victimes de se plaindre. Ce qui rend la plainte éprouvante pour la victime est moins la difficulté de se raconter devant les enquêteurs que les conséquences redoutées de cette démarche pour son avenir personnel, familial et social. Nombre de femmes, certificat médical en poche, ne se rendent pas au commissariat ou à la gendarmerie. Les violences physiques souvent multiples et répétées ne sont jamais isolées, elles sont accompagnées d’injures, de menaces, de négation de la victime en tant que personne respectable et qui ont pour suite logique le viol. Dans le cas de ces violences et viols conjugaux, la victime est en fait amenée à rendre public ce qui constitue sa vie personnelle, intime et sexuelle.
Ainsi, à la violence du viol vient s’ajouter la difficulté de s’en plaindre qui constitue une effraction de l’espace privé et intime de la victime, qui se sent alors dépouillée de tout ce qui préserve chaque être humain dans une partie de son existence relationnelle qui pourtant devrait être la plus riche sur le plan relationnel et sensuel. Mais au-delà de l’effraction de la sphère intime, il faut comprendre que la victime sera dans l’obligation de se plaindre de celui qu’elle a parfois aimé et qui est souvent le père de ses enfants. S’il est réduit à l’état de violeur, alors comment a-t-elle pu à ce point se tromper sur lui ?
À la dévalorisation provoquée par la situation de viol s’ajoute la dévalorisation liée à son manque de pertinence qui l’obligera souvent à mettre en avant les autres qualités de son conjoint et le fait que sa violence est souvent provoquée par des contraintes de vie dont il serait lui-même la victime. Cette ambivalence, il faut le comprendre, est paradoxalement nécessaire à l’équilibre psychique fragilisé de la victime et permet inconsciemment de préserver la représentation qu’elle a de ses propres enfants, qui deviendraient, sinon, les enfants d’un violeur et ne seraient en rien les enfants de l’amour.
On ne pourra progresser dans l’approche des viols conjugaux que dans la mesure où l’on comprendra la complexité des situations vécues ; les réponses sociales et relationnelles devront suivre.
De ce point de vue, l’éducation, la sensibilisation des garçons et des filles au respect mutuel et le refus de toutes ces violences dans les rapports humains est un enjeu essentiel qui dépasse d’ailleurs la question des violences sexistes.
Recours aux associations
Les associations font un travail remarquable et mettent en place un soutien global face à une situation, non seulement dégradée sur le plan psychique et relationnel, mais souvent sur le plan matériel et social. L’accueil en urgence de la victime et de ses enfants est nécessaire ainsi que pour son soutien dans les différentes démarches médicales, sociales et judiciaires. Les lieux d’hébergement de secours, la qualité de l’accompagnement des femmes par des professionnels aguerris à ces situations complexes permettent d’améliorer le sort de nombreuse victimes.
Le fait que 10 % seulement de femmes victime aient recours au soutien humain et professionnel des associations doit nous interroger cependant sur leur notoriété, notamment auprès des publics fragilisés. Beaucoup de ces associations, leurs professionnels et leurs bénévoles, agissent par une présence sur le terrain médico-social et judiciaire de façon à apporter une réponse au plus près des attentes des publics. Les associations peuvent être au cœur des différentes réponses plus institutionnelles de façon à favoriser une dynamique du soutien en insistant sur le fait que demander de l’aide n’est pas le signe d’une faiblesse personnelle, mais est la condition première pour sortir de la situation d’emprise dans laquelle elle se trouve, sans en avoir toujours une conscience claire. L’auteur, le conjoint, utilise son emprise pour maintenir sous sa coupe la victime.
Recours aux médecins
De la même façon (ceci confirmant l’idée que la grande majorité des victimes ne souhaitent pas ou ne parviennent pas à en parler autour d’elles ou à des professionnels de santé), 70 % n’ont pas été suivies médicalement à la suite de cet acte de violence sexuel. 18 % l’ont été par un psychologue, 12 % par un psychiatre et 8 % seulement par un médecin généraliste. Ce faible recours au médecin généraliste, qui est pourtant habituellement l’interlocuteur privilégié en matière de santé pour nos concitoyens, renseigne bien sur le statut très particulier des violences sexuelles.
Corollaire logique du faible recours aux professionnels de santé à la suite d’un tel acte, seule une infime minorité de victimes a fait l’objet d’une hospitalisation. 8 % ont été admises dans un établissement de médecine ou de chirurgie générale ou en clinique psychiatrique et 7 % dans un établissement psychiatrique spécialisé. Le taux d’admission dans une structure hospitalière est plus élevé (bien que toujours très minoritaire) parmi les jeunes générations. Il s’établit par exemple à 12 % pour ce qui est d’un établissement de médecine ou de chirurgie générale chez les victimes de moins de 35 ans contre 1 % seulement parmi les plus de 50 ans. On constate également que les jeunes femmes victimes ont davantage fait l’objet d’un suivi médical (pour 38 % d’entre elles) que les plus âgées (seulement 23 % parmi les 50 ans et plus), ces chiffres traduisant un lent changement de regard et de rapport sur le viol au fil des générations.
VI - Le viol multiplie par 4 le risque de passage à l’acte suicidaire
Alors que le recours à un tiers ou à la médecine pour surmonter cette épreuve demeure encore très peu répandu, le traumatisme provoqué par les viols apparaît comme lourd et durable. Ainsi, il arrive à 81 % des victimes de repenser à leur agression sexuelle. Pour une victime sur cinq (21 %), elles y repensent même « régulièrement » et 26 % de « temps en temps ». Près d’une femme victime d’un viol sur deux (47 %) repense donc souvent ou de temps en temps à son agression. La rémanence ne semble guère s’altérer avec le temps puisque le taux est de 49 % (réponses « régulièrement » + « de temps en temps ») parmi les femmes ayant été agressées il y a moins de cinq ans et encore de 42 % auprès de celles qui déclarent avoir été agressées depuis plus de vingt ans.
Le traumatisme est donc tenace et profond et de tels actes font sentir leurs effets sur les victimes des années durant. C’est particulièrement le cas lorsque le viol a eu lieu sur de très jeunes victimes. 35 % des femmes ayant été agressées durant leur enfance y repensent « régulièrement », contre 21 % de celles ayant subi un tel acte à l’adolescence et 17 % pour les victimes qui étaient adultes au moment du viol.
On constate également que les femmes qui ont été abusées sexuellement par un membre de leur famille y repensent plus régulièrement (41 %) que celles qui l’ont été par leur conjoint (19 %) ou par un inconnu (19 %).
Dans ce contexte, on observe que bon nombre de femmes victimes ont recours à un traitement médicamenteux pour surmonter cette épreuve. Parmi les femmes qui ont été soumises à un viol il y a moins de cinq ans (et pour lesquelles le souvenir de la prise de médicaments est sans doute plus frais), 35 % ont eu régulièrement recours à des antidépresseurs, 16 % à des anxiolytiques et 13 % à des somnifères, une partie d’entre elles prenant plusieurs types de médicaments. Au total, parmi les victimes les plus récentes (moins de cinq ans), 43 % ont eu régulièrement recours à un traitement médicamenteux.   
Non seulement les femmes victimes repensent plus ou moins régulièrement à ce douloureux épisode, mais cet acte altère également souvent leur vie. On mesure ainsi un effet sur le bien-être et le moral de ces femmes. Alors que 81 % de l’ensemble des femmes se disent satisfaites de leur vie en général, ce n’est le cas que de 69 % des femmes ayant été victimes d’un viol (soit un écart de 12 points). À titre de comparaison, les femmes qui ont été victimes d’attouchements se disent satisfaites à 76 %, soit un niveau proche de la moyenne (81 %). Le viol a donc un impact particulier par rapport aux autres formes d’agressions sexuelles. Le même impact différencié s’observe pour ce qui est du niveau de satisfaction sur sa vie sentimentale : 73 % de l’ensemble des femmes se disent satisfaites contre 67 % de celles qui ont été victimes d’attouchements et seulement 58 % pour les femmes ayant été victimes d’un viol (soit un écart de 15 points avec la moyenne). On constate également un écart significatif de 10 points concernant la satisfaction sur sa sexualité : 70 % parmi l’ensemble des femmes contre 60 % seulement parmi les femmes ayant subi un viol.
Très concrètement, le fait d’avoir été confrontées à ce type d’agression a des conséquences sur les relations que ces femmes entretiennent avec les hommes en général. Pour deux tiers d’entre elles (66 %), cet acte a des effets importants (et même « très importants » pour un tiers d’entre elles, 32 %) sur leurs relations avec les hommes en général. Seul un tiers ne déclare que des effets « peu importants » ou « pas importants du tout » en la matière. Avoir subi un tel acte ne laisse donc pas indemnes les femmes même des années plus tard. 62 % des femmes ayant été agressées il y a plus de vingt ans indiquent que cela a encore des effets importants sur leurs relations avec des hommes.
Il en va de même pour ce qui est de la sexualité des femmes concernées. 63 % d’entre elles indiquent en effet ressentir des effets très importants (32 %) ou assez importants (31 %) de leur viol sur leur sexualité, un gros tiers (37 %) seulement déclarant ne ressentir que des effets peu importants ou pas importants du tout. À l’instar de ce que l’on a observé précédemment, ces effets continuent de se faire sentir très longtemps après les faits : 63 % des femmes ayant été victimes d’un viol il y a plus de vingt ans disent encore ressentir des effets sur leur sexualité. Les séquelles en la matière sont les plus lourdes pour les femmes qui ont été violées au cours de leur enfance (76 % en ressentent des effets importants sur leur sexualité) et/ou par un membre de leur famille (77 % de citations).
Ce mal-être que ressentent les femmes victimes peut déboucher sur une fragilité psychologique importante, voire sur un état d’esprit suicidaire. Ainsi, 38 % de ces femmes victimes d’un viol ont déjà sérieusement envisagé de se suicider contre 22 % des femmes en moyenne, soit un écart de 16 points, ce qui est statistiquement très significatif. Cela d’autant plus que ce différentiel se situe sur les items « oui, assez souvent » et « oui, à plusieurs reprises » qui sont cités par 24 % des femmes ayant déjà été victimes d’un viol contre seulement 7 % dans l’ensemble de la population féminine. La fréquence des intentions suicidaires sérieuses est donc 3,5 fois plus élevée parmi les victimes d’un viol que pour l’ensemble des femmes. On mesure ici une nouvelle fois l’ampleur des séquelles et des dégâts causés par ces actes sur la vie de ces femmes.
 
Le rapport au suicide parmi les femmes ayant été victimes d’un viol et dans l’ensemble de la population féminine
 
 
Ensemble des femmes ayant été victimes d’un viol ( %)
Comparaison Ensemble des femmes
Janvier 2016 ( %)
A déjà fait une tentative de suicide
21
5
Oui, plusieurs fois
10
1
Oui, une fois
11
4
N’a jamais fait de tentative de suicide mais l’a déjà sérieusement envisagé
17
17
N’a jamais fait de tentative de suicide ni envisagé sérieusement
62
78
TOTAL  
100
100
 
L’analyse détaillée des résultats de l’enquête fait apparaître que ce sont les viols survenus au cours de l’enfance ou de l’adolescence qui sont les plus traumatisants. Ainsi, 30 % des femmes ayant subi une pénétration sexuelle, avec violence, contrainte ou surprise durant leur enfance ont déjà sérieusement pensé « assez souvent » (11 %) ou « à plusieurs reprises » (19 %) à se suicider, soit un total de 30 % d’entre elles. Cette proportion s’établit à un niveau quasiment aussi élevé (28 %) pour les femmes ayant subi un tel acte à l’adolescence et s’avère moins forte (19 %, soit un niveau néanmoins nettement plus important que pour la moyenne des femmes : 7 %) parmi celles qui en ont été victimes à l’âge adulte.
Assez logiquement au regard des chiffres qui précèdent, on observe également une très nette prévalence des tentatives de suicide dans notre échantillon. 21 % des femmes ayant déjà été victimes d’un viol contre seulement 5 % de l’ensemble des femmes ont déjà fait une tentative de suicide. Le viol augmente donc par 4 le risque de tentative de suicide. Les chiffres sont même encore plus inquiétants si l’on considère les personnes ayant commis plusieurs tentatives de suicide. 10 % des femmes ayant été victimes d’un viol ont déjà plusieurs fois tenté de se suicider contre seulement 1 % en moyenne dans l’ensemble de la population féminine. Le facteur multiplicateur est ici de 1 à 10, ce qui témoigne des dégâts psychologiques très lourds que causent les viols sur les femmes qui en sont les victimes.
Les médecins, psychiatres, psychologues, les bénévoles associatifs doivent connaître ces données : une femmes qui répète un passage à l’acte suicidaire a un risque majeur d’avoir subi un viol dans sa vie.
VII - Prévenir le viol et les violences sexistes, c’est aussi prévenir le risque suicidaire
Avec près de 10 000 morts (plutôt masculines) et 200 000 tentatives (le plus souvent féminines), le suicide est une question majeure de santé publique et notre enquête montre de façon alarmante que la prévention du suicide passe par une meilleure prise en compte des violences sexistes, des viols, et rend nécessaires l’accompagnement et le soutien des victimes.
L’Observatoire national du suicide, créé en 2013, doit considérer comme une cause prioritaire la meilleure connaissance des effets des viols sur la santé mentale et globale sur le risque suicidaire des victimes.
Les services d’urgences, les médecins traitants doivent être alertés sur cette réalité : la tentative de suicide ne concerne pas que les adolescentes qui expriment leur mal-être générationnel, mais les femmes tout au long de leur vie, qui expriment à travers cet acte leurs souffrances psychiques liées à un viol. Cette expression peut être distante de plusieurs décennies après leur agression. Les services de médecine légale où sont réalisés les certificats de constatation nécessaires pour une plainte de viol doivent avoir les moyens d’un véritable suivi psychologique en relation avec les autres services et les associations de façon à ne pas renvoyer les victimes, après leurs examens, à leurs solitude, à leur honte et leur détresse.
Les victimes doivent pouvoir retrouver une sérénité dans leurs relations intimes, affectives et sociales avec les hommes ; elles doivent savoir que le violeur ne leur ôtera jamais leur dignité.
Il s’agit de construire une société qui ne soit plus fondée sur la domination de quelques-uns et la soumission des autres ; qui ne confond plus violence et rapport humain, une société qui permet à chacune et chacun de se vivre digne de respect.
Méthodologie : enquête de la Fondation Jean-Jaurès réalisée avec l’institut de sondage Ifop auprès d’un échantillon de 2167 femmes âgées de 18 ans et plus, entre le 6 et le 16 février 2018.
https://jean-jaures.org/nos-productions/viols-et-violences-sexistes-un-probleme-majeur-de-sante-publique

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Les tâches domestiques reviennent toujours aux femmes: en Belgique, on a même régressé,

26 Février 2018, 22:12pm

Publié par hugo

Les tâches domestiques reviennent toujours aux femmes: en Belgique, on a même régressé
Vidéo publiée à 9h2|1 119 vues

Les femmes consacrent même plus de temps qu'avant au bon fonctionnement de la maisonnée. Précisions au micro de Vincent Chevalier pour Bel RTL.

https://www.rtl.be/info/Video/662252.aspx

 

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Grand Corps Malade - Roméo kiffe Juliette,religion, slam

26 Février 2018, 21:03pm

Publié par hugo

Paroles de la chanson Roméo Kiffe Juliette par Grand Corps Malade

Chanson manquante pour "Grand Corps Malade" ? Proposer les paroles
Proposer une correction des paroles de "Roméo Kiffe Juliette"
Paroles de la chanson Roméo Kiffe Juliette par Grand Corps Malade
Roméo habite au rez-de-chaussée du bâtiment trois
Juliette dans l’immeuble d’en face au dernier étage
Ils ont 16 ans tous les deux et chaque jour quand ils se voient
Grandit dans leur regard une envie de partage
C’est au premier rendez-vous qu’ils franchissent le pas
Sous un triste ciel d’automne où il pleut sur leurs corps
Ils s’embrassent comme des fous sans peur du vent et du froid
Car l’amour a ses saisons que la raison ignore
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo
Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo
Un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes
Un amour, du courage et deux enfants hors des normes
Juliette et Roméo se voient souvent en cachette
Ce n’est pas qu’autour d’eux les gens pourraient se moquer
C’est que le père de Juliette a une kippa sur la tête
Et celui de Roméo va tous les jours à la mosquée
Alors ils mentent à leurs familles, ils s’organisent comme des pros
S’il n’y a pas de lieux pour leur amour, ils se fabriquent un décor
 
Ils s’aiment au cinéma, chez des amis, dans le métro
Car l’amour a ses maisons que les darons ignorent
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo
Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo
Un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes
Un amour, du courage et deux enfants hors des normes
Le père de Roméo est vénèr, il a des soupçons
La famille de Juliette est juive, tu ne dois pas t’approcher d’elle
Mais Roméo argumente et résiste au coup de pression
On s’en fout papa qu’elle soit juive, regarde comme elle est belle
Alors l’amour reste clandé dès que son père tourne le dos
Il lui fait vivre la grande vie avec les moyens du bord
Pour elle c’est sandwich au grec et cheese au McDo
Car l’amour a ses liaisons que les biftons ignorent
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo
Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo
Un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes
Un amour, du courage et deux enfants hors des normes
Mais les choses se compliquent quand le père de Juliette
Tombe sur des messages qu’il n’aurait pas dû lire
Un texto sur l’i-phone et un chat Internet
La sanction est tombée, elle ne peut plus sortir
Roméo galère dans le hall du bâtiment trois
Malgré son pote Mercutio, sa joie s’évapore
Sa princesse est tout près mais retenue sous son toit
Car l’amour a ses prisons que la raison déshonore
Mais Juliette et Roméo changent l’histoire et se tirent
A croire qu’ils s’aiment plus à la vie qu’à la mort
Pas de fiole de cyanure, n’en déplaise à Shakespeare
Car l’amour a ses horizons que les poisons ignorent
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo
Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo
Un amour dans l’orage, celui des dieux, celui des hommes
Un amour, du courage et deux enfants hors des normes
Roméo kiffe Juliette et Juliette kiffe Roméo
Et si le ciel n’est pas clément tant pis pour la météo
Un amour dans un orage réactionnaire et insultant
Un amour et deux enfants en avance sur leur temps.

https://www.paroles.net/grand-corps-malade/paroles-romeo-kiffe-juliette

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Facebook - La gendarmerie alerte : ne publiez pas de photos de vos enfants,

26 Février 2018, 01:11am

Publié par hugo

 Facebook - La gendarmerie alerte : ne publiez pas de photos de vos enfants
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RÉSEAU SOCIAUX - Partager des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux peut être dangereux. La gendarmerie prévient les utilisateurs, en particulier sur Facebook, des conséquences possibles. Bref, ce n'est pas sans danger ! En attendant l'arrivée du bouton "contrôle parental", voici trois conseils utiles.
01 mars 2016 17:23Matthieu Delacharlery
Comme dans la vie réelle, tout n'est pas rose dans le monde du numérique. Et ce petit geste en apparence anodin, comme le fait de poster des photos de ses enfants sur Facebook, peut s'avérer dangereux à plus d'un titre. D'abord à cause des prédateurs qui se trouve de l'autre côté de l'écran. Ensuite parce que cela peut lui causer un traumatisme. En effet, l'enfant n'a pas forcément envie que des photos qu'il n'assume pas se retrouvent sur Internet. Sans oublier que ces dernières ne disparaîtront jamais totalement.
"Préservez vos enfants", c'est le nom de ce message Facebook publié sur le compte officiel de la Gendarmerie nationale, réagissant au succès grandissant d'une "chaîne" de publication, le Motherhood Challenge, qui invite les utilisateurs à partager des photos de leurs enfants sur Facebook avec ce message : "Si tu es fière de tes enfants, poste 3 photos et nomine 10 de tes amies pour faire pareil !". L'occasion pour les forces de l'ordre de rappeler aux internautes quelques règles de vigilance.

"Nous vous rappelons que poster des photos de ses enfants sur Facebook (ou ailleurs) n'est pas sans danger !", peut-on lire sur ce message publié la semaine dernière par  la Gendarmerie nationale. Cette dernière rappelle aussi dans sa publication combien il est important de protéger la vie privée des mineurs et leur image sur les réseaux sociaux : "Nous vous demandons de ne pas partager la publication vous invitant à poster 3 photos de vos enfants et encore moins à inviter vos amis à en faire autant".
EN SAVOIR + >>  Piratages VTech : comment protéger les données de vos enfants
Jay Parik, vice-président de l'ingénierie de Facebook, a tenu en novembre dernier une conférence au sujet de "l'importance de sauvegarder la vie privée des mineurs sur le réseau social". Le réseau social envisagerait notamment de créer une notification envoyée aux parents s'ils publient une photo de leurs enfants mineur et que leur compte est public, donc visible par tous. En attendant, voici 3 conseils à adopter sans plus attendre !
► Limitez la visibilité de vos publications
ll est important de bien définir dans les paramètres de confidentialité quel groupe d'amis a accès à quelle photo ou à quel album photo. Sur Facebook, ce contrôle de l'accès peut passer par la création de liste d'amis et le paramétrage des albums photos ou de chaque photo publiée.
► Utilisez avec modération les "tags"
Le fait d'identifier une personne sur une photo l'expose encore davantage. Il est donc recommandé de s'assurer que cette identification ne la gêne pas. Et aussi de restreindre la visibilité de la photo à un cercle de proches. Demandez-lui l'autorisation avant de publier une photo de quelqu'un, a fortiori si ces enfants y figurent.
► Supprimez les photos qui vous dérangent
Vous avez le droit de faire effacer une photo de vous d'un site ou d'un réseau social. Vous devez demander à la personne qui l'a publiée de l'enlever. Si vous n'obtenez pas de réponse ou si toutes les photos signalées ne sont pas retirées, vous pouvez alors vous adresser à la CNIL via ce formulaire .
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 https://www.lci.fr/high-tech/facebook-la-gendarmerie-alerte-ne-publiez-pas-de-photos-de-vos-enfants-1505089.html

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Harcèlement de rue : une amende de 90 euros préconisée par des parlementaires,femmes,violences,

26 Février 2018, 01:08am

Publié par hugo

 Harcèlement de rue : une amende de 90 euros préconisée par des parlementaires
L'infraction devra être constatée "en flagrance" par les agents de la toute récente "police de proximité du quotidien".
La secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, à Versailles (Yvelines), le 16 février 2018. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Nous la préparons pour vous chaque matin
Les gestes déplacés, les sifflements et les remarques obscènes dans la rue pourraient bientôt coûter 90 euros. Des parlementaires préconisent de créer une infraction d'"outrage sexiste", sanctionnant d'une amende immédiate "tout propos, comportement ou pression à caractère sexiste ou sexuel" dans l'espace public, selon un rapport consulté par l'AFP, vendredi 23 février.
Dans ce rapport, remis prochainement aux ministres de l'Intérieur, de la Justice, et à la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa, les cinq députés chargés d'étudier la verbalisation du harcèlement de rue recommandent la mise en place d'"une contravention de 4e classe d'outrage sexiste et sexuel". L'infraction devra être constatée "en flagrance" par les agents de la toute récente "police de proximité du quotidien", précise leur texte. Le montant de l'amende forfaitaire serait de 90 euros pour un paiement immédiat, 200 euros pour un paiement sous 15 jours et 350 euros en peine majorée.
Des stages de sensibilisation à l'égalité femmes-hommes
En cas de circonstances aggravantes (si l'auteur est dépositaire de l'autorité publique, en cas de réunion, ou de bande organisée), une contravention de 5e classe pourrait être délivrée par un tribunal de police.
Jugeant le terme de harcèlement de rue "restreint", les députés définissent l'"outrage sexiste et sexuel" comme "le fait d'imposer, dans l'espace public, à raison du sexe, de l'identité ou de l'orientation sexuelle réelle ou supposée de la personne ou d'un groupe de personnes, tout propos ou comportement ou pression à caractère sexiste ou sexuel qui soit porte atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante".
Le rapport souhaite également que les auteurs de ce type d'infraction participent à un stage de sensibilisation à l'égalité femmes-hommes, et que la police municipale et les agents des services de sécurité des transports soient habilités à constater cette infraction. L'"outrage sexiste" doit figurer dans le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, qui sera présenté dans les prochaines semaines en Conseil des ministres.
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https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/harcelement-de-rue-une-amende-de-90-euros-preconisee-par-des-parlementaires_2625796.html

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Soupçons de surfacturation de la campagne de Jean-Luc Mélenchon : des "insinuations de propagande partisane", répond La France insoumise,politiques,jlm

26 Février 2018, 00:44am

Publié par hugo

 Soupçons de surfacturation de la campagne de Jean-Luc Mélenchon : des "insinuations de propagande partisane", répond La France insoumise
L'entourage de Jean-Luc Mélenchon a répondu jeudi à l'enquête de franceinfo sur des soupçons de surfacturation pendant la campagne présidentielle du leader de La France insoumise (LFI) en affirmant que les comptes "ne comportent aucune irrégularité".
Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à Marseille, le 19 janvier 2018. (AFP)

Nous la préparons pour vous chaque matin
Jean-Luc Mélenchon et son entourage ont choisi de publier jeudi 22 février en début d'après-midi un message sur le site internet de La France insoumise (LFI) pour contester les informations de la cellule investigation de Radio France. Ils n'avaient pas répondu à nos nombreuses sollicitations au moment de l'enquête franceinfo sur des soupçons de surfacturation pendant la campagne présidentielle.
"Dès les premier mots des radios officielles, le ton est donné : 'soupçons', 'révélations', 'étranges factures'. Tout est fait pour faire douter le lecteur de notre sincérité", écrit Manuel Bompart, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, qui signe ce texte. "Nous le répétons, donc : nos comptes de campagne sont validés. Ils ne comportent aucune irrégularité."
"Qui paie commande ?", s'interroge La France insoumise
Selon nos révélations publiées jeudi dans la matinée, la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon a été particulièrement lucrative pour une société, Mediascop, et une association, L'Ère du Peuple, toutes deux dirigées par des membres de l'équipe de campagne du candidat. Les rapporteurs, qui ont examiné les dépenses de Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle, nourrissent des soupçons de surfacturation.
Dans son communiqué, Manuel Bompart accuse Radio France de s'intéresser davantage aux comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon qu'à ceux d'Emmanuel Macron. "Ces insinuations de propagande partisane se produisent au lendemain de la publication d'un article de Marianne mettant en cause des donateurs 'trop zélés' de la campagne d'Emmanuel Macron, écrit-il. Quatre d'entre eux seraient même signalés au fisc et à la justice. Mais Radio France préfère recopier les dénonciations 'anonymes' et un article du Monde vieux d'une semaine. Cet acharnement du 'service public' contre nous interroge. Qui paie commande ?"
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https://www.francetvinfo.fr/politique/la-france-insoumise/soupcons-de-surfacturation-de-la-campagne-de-jean-luc-melenchon-des-insinuations-de-propagande-partisane-repond-la-france-insoumise_2623600.html

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Travail : les arrêts maladie explosent,sante,

25 Février 2018, 22:33pm

Publié par hugo

Travail : les arrêts maladie explosent
Les arrêts de travail se multiplient, les coûts pour l’assurance-maladie aussi. Hervé Gaudechot, journaliste à France 3, explique les raisons de ce phénomène.
FRANCE3

Sur un an, les indemnités pour un arrêt maladie ont augmenté de 5,2 % et ont couté 10,3 milliards d’euros. Hervé Gaudechot, journaliste à France 3, donne le détail de ces chiffres. “C’est à peu près un salarié sur trois qui est absent pour arrêt maladie au cours de l’année. Un chiffre en hausse lui aussi. Et si on prend la totalité de la population active, cela fait 17 jours par an et par personne.” En cause ? “La Caisse nationale d’assurance maladie ne recense pas les motifs des arrêts. Pour les experts, il y a plusieurs explications possibles : la baisse du chômage, car plus de gens au travail, c’est mécaniquement plus d’arrêts maladie”, explique le journaliste.
Des burn-out en hausse constante
“Ensuite, les départs tardifs à la retraite, et tout simplement le vieillissement de la population active. Il y a aussi les salariés qui ont peur de perdre leur emploi, et qui en font trop jusqu’à ce que ça casse, ou bien une dégradation globale des conditions de travail. À ce sujet, une enquête récente révèle que 28 % des arrêts de travail seraient dus à une maladie ordinaire, la grippe par exemple, 18 % seraient dus à des troubles musculo-squelettiques, et 17 % à des troubles psychologiques, dont les burn-out, en hausse constante”, conclut-il.

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/sante-au-travail/travail-les-arrets-maladie-explosent_2622294.html#xtor=CS2-765-[facebook]-

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Le Pol'Dance - Episode 16 - 7 à la Une - 24/02/2018,politiques

25 Février 2018, 22:31pm

Publié par hugo

Le Pol'Dance - Episode 16 - 7 à la Une - 24/02/2018

https://www.rtbf.be/auvio/detail_le-pol-dance?id=2315069

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Justice. Harcèlement sexuel au travail : à quand la fin de l’omerta ?,femmes,violences,

23 Février 2018, 15:59pm

Publié par hugo

 Justice. Harcèlement sexuel au travail : à quand la fin de l’omerta ?
Kareen Janselme
Jeudi, 15 Février, 2018
L'Humanité
Infographie : l'Humanité
Discrimination économique et sociale, affaires ignorées dans les entreprises et le milieu judiciaire : le Défenseur des droits veut prévenir les agressions et appelle à libérer l’accès aux droits en multipliant les poursuites.
« Une femme sur cinq », relaie le Défenseur des droits. Une femme sur cinq est victime de violences sexistes ou sexuelles au cours de sa vie professionnelle. Dix viols ou tentatives de viol ont lieu chaque jour au travail. Si on commence enfin à écouter la parole des femmes agressées, qui connaît les structures pour les recueillir et les défendre ? Le Défenseur des droits lance une campagne sur les réseaux sociaux contre le harcèlement sexuel au travail, pour prévenir, alerter, réagir, mobiliser et faire connaître les armes légales existantes. Initiée avant l’affaire Weinstein, cette initiative veut profiter de la vague #MeToo et #BalanceTonPorc pour sensibiliser l’opinion, la jeunesse, et bousculer les pouvoirs publics. Le 1er février, la seule association de lutte contre les violences au travail, l’AVFT, a dû fermer son standard téléphonique devant la recrudescence des appels au secours et son manque de moyens.
« L’État, ce n’est pas moi », assurait la semaine dernière Jacques Toubon, Défenseur des droits. Mais, à défaut d’action des pouvoirs publics, du ministère du Travail, ou encore du secrétariat à l’Égalité, dans un quinquennat qui voulait afficher l’égalité femme-homme « grande cause nationale », c’est cette institution indépendante qui lance aujourd’hui sur les réseaux sociaux une campagne contre le harcèlement sexuel au travail. Une femme sur cinq est victime de violences sexistes ou sexuelles au cours de sa vie professionnelle. Un ratio insupportable repris en mot-clé sur des affiches, des vidéos, des dépliants, sur les réseaux sociaux, pour sensibiliser « la société tout entière ».
La loi du 6 août 2012 définit le harcèlement sexuel comme le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle, qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. « Il peut s’agir de gestes, explique Sandra Bouchon, juriste du Défenseur des droits, de caresses, propos, questions intrusives ou remarques sur la manière de s’habiller, des écrits ou de la diffusion d’images pornographiques. » Est aussi assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave pour obtenir un acte de nature sexuelle, pour soi ou au profit d’un tiers. Des faits punis de deux à trois ans d’emprisonnement, et 30 000 euros à 45 000 euros d’amende selon les cas.
40 % des victimes subissent un harcèlement de leur supérieur
« Il n’y aura pas de lutte contre le harcèlement sexuel sans lutte contre les inégalités économiques et sociales, assure Nathalie Bajos, directrice de la promotion de l’égalité et de l’accès aux droits pour le Défenseur des droits. L’enquête du Défenseur des droits a dévoilé en 2014 que cela concerne surtout des femmes en situation précaire, 40 % subissant un rapport hiérarchique. » La sociologue regrette qu’il y ait encore trop peu de saisines pour harcèlement : « L’écrasante majorité des harcèlements sexuels déclarés se déroulent au sein de l’entreprise. Ils sont donc du ressort de l’employeur, de sa responsabilité. » Or la proportion d’employeurs ayant mis en place des actions de prévention est très faible (18 %). Pourtant la direction est responsable au quotidien de la santé et de la sécurité des travailleurs. « L’employeur privé ou public a l’obligation de sécurité, l’obligation de prévention et l’obligation de réaction quand il a connaissance des faits », reprend Sandra Bouchon. L’employeur doit user de communication interne, introduire des mesures dans son règlement intérieur, organiser des formations descendantes incluant toute la ligne managériale. Quand la direction est avertie de faits de harcèlement, elle doit diligenter une enquête menée par un cabinet extérieur et doit prendre des sanctions. Malheureusement, dans la réalité, « 40 % des femmes qui parlent subissent des répressions professionnelles, un éloignement ou la perte de leur emploi. Tandis qu’un employeur est condamné au pire à payer six mois de salaires brut. Ça ne va pas inciter l’entreprise à faire de la prévention ! » s’insurge l’avocate Maude Beckers.
Le harcèlement sexuel n’est pas la priorité de la politique pénale
Si l’entreprise ferme souvent ses portes et ses oreilles dans les situations de harcèlement, l’institution judiciaire est elle aussi aux abonnés absents. « 94 % des plaintes sont classées sans suite, s’inquiète Marilyn Baldeck, directrice générale de l’AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail). Les victimes savent, et les voix médiatiques les relaient, que la voie pénale est difficile sur le plan judiciaire et procédural. Mais pourquoi y a-t-il inadéquation entre le besoin des victimes et la réponse pénale ? Pour le parquet, ces questions ne constituent pas la priorité de sa politique pénale. On poursuit plus facilement des militants, des citoyens qui s’occupent des migrants plutôt que des harceleurs sexuels. » Cette membre de la seule association contre les violences faites au travail dénonce un manque criant de moyens de l’institution judiciaire. « Par ailleurs, il est très difficile pour les victimes d’avoir gain de cause avec une appréciation archaïque de la preuve. Des éléments ne sont pas considérés comme pertinents, la technique des indices concordant n’est pas appliquée. Et il y a rarement de témoins directs. » Sans parler des enregistrements clandestins qui ne sont pas retenus, car assimilés à un « comportement déloyal » vis-à-vis de l’employeur… Les victimes sont souvent mal accompagnées par des avocats peu formés à ce type de procédure. Rares sont les associations ou organismes compétents dans ce domaine. Le 1er février, par manque de moyens, l’AVFT a même dû fermer son accueil téléphonique pour pouvoir traiter des dossiers déjà en cours. Pour autant, l’arsenal judiciaire existe. « Le mouvement de libération de la parole doit entraîner une augmentation des signalements et des poursuites », affirme Jacques Toubon. Grâce à l’AVFT et au Défenseur des droits, la société de nettoyage sous-traitante à la gare du Nord a été condamnée aux prud’hommes en novembre dernier pour harcèlement sexuel et discrimination. Dans un autre dossier touchant une salariée exposée non directement à des propos graveleux et à des images pornographiques, la notion de « harcèlement sexuel environnemental » a été reconnue. Le droit évolue, la société doit lui emboîter le pas.

https://www.humanite.fr/justice-harcelement-sexuel-au-travail-quand-la-fin-de-lomerta-650577

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