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Cette asso a monté des équipes de foot mixtes (et c'est une formidable idée)
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Par Marguerite Nebelsztein
Publié le Lundi 25 Juin 2018
Déborah Dechamps et Adrien Fulda, respectivement juriste et ingénieur de 28 ans, sont à l'origine du projet. Ce dernier explique : "Moi, j'ai toujours joué au foot. Quand je ramenais des copines, elles se prenaient des remarques sexistes." Il se fait la réflexion que lorsqu'elles veulent jouer à ce sport, les filles n'ont aussi pas forcément de réseau.
Que ce soit les filles ou les garçons, tous les niveaux coexistent.
La plupart des personnes qui jouent ont eu vent de l'initiative par le bouche à oreille ou par le biais de la plateforme de networking MeetUp. "Je suis venu parce que c'est moins sérieux. Quand je joue avec mes collègues par exemple, il y a de l'animosité en mode "les gars de l'étage, on va les tuer !". C'est un peu ma bite et mon couteau", plaisante Anaël. Ce consultant en système d'information de 28 ans n'a loupé qu'un match du mercredi soir en trois mois de pratique.
Une pratique du football mixte qui libère les filles
Au but, Lucile, qui est inspectrice des impôts, arrête tous les ballons. Mais elle ne peut s'empêcher de s'excuser à chaque fois qu'elle relance la balle : "Désolé... ha désolé pardon c'était trop fort !". S'excuser en permanence, quelque chose que les garçons font en général beaucoup moins. Alors pour rassurer, Adrien joue le coach : "Bel arrêt ! Super Lucile !". Il s'explique : "Les garçons n'ont encore pas l'habitude de jouer avec les filles. On doit encore s'ajuster, les filles doivent oser jouer plus fort et les garçons un peu moins. Lucile, il y a trois mois elle ne savait pas jouer, aujourd'hui elle a mis un but. C'est une petite victoire pour nous."
"Ho, Anne, dommage !", s'exclame Gabriel après un tir cadré mais arrêté de sa coéquipière. On se soutient et l'on s'encourage. La joueuse se tord la cheville et sort pour se reprendre. Mais cette avocate de profession de 27 ans ne reste pas longtemps en dehors du terrain avant de vouloir rerentrer jouer : "Une amie m'a proposé de jouer et m'a expliqué le concept. J'ai accepté sans me rendre compte de cette 'anormalité' positive. C'est la première fois que je joue au foot. C'était aussi l'occasion de faire un sport collectif alors que quand on est adulte débutant c'est plus difficile de trouver une équipe". Elle se fiche des commentaires : "Autour de moi, certains me font des remarques pour me charrier. On a des débats féministes, ils sont dans la provoc' mais sinon, ils trouvent ça cool. J'ai eu la remarque une fois "c'est les sportives du dimanche !"".
Adrien sort et se fait remplacer : "Chuis mort, moi !". Soixante minutes à courir derrière un ballon, cela crève. Sur son engagement pour l'égalité, il répond : "J'ai trois soeurs, j'ai des potes filles qui jouent au foot et elles se prennent des réflexions, je n'aime pas ça. Selon la définition actuelle, je suis féministe. C'est cool de sentir que le projet parle, qu'il a du sens pour la société."
Le nom même de l'association est inclusif. Élaboré à l'écrit en écriture inclusive, comment dit-on son nom à l'oral ? La réponse, c'est Anne qui la donne : "Sportifeuveu". Tout simplement.
Le rôle de gardien·ne de but tourne, cette fois-ci c'est Maria
Parfois, il faut s'y reprendre à deux fois pour recruter des filles comme le raconte Élodie, une fonctionnaire de 26 ans. "Deborah Dechamps est l'amie d'une amie, elle a dû me harponner plusieurs fois pour que je vienne. Elle a insisté insisté, puis je me suis décidée à venir voir. Et en fait, c'est super, on transpire comme jamais !" Elle n'avait jamais pratiqué le foot auparavant, mais elle est sportive : "Je n'ai pas le niveau technique. Mais quand on est dynamique, on peut faire tous les sports. On essaie d'embrigader toutes les filles par le bouche à oreilles. J'en parle à tout le monde... sauf mon mec, il n'aime pas le foot."
Il y a aussi des petits réflexes, qui, mis bout à bout, changent tout et créer une atmosphère accueillante et bienveillante, comme cette phrase : "Dans l'autre équipe, c'est qui l'homme du match... ou la femme du match ?". A la rentrée, pour la première année complète de l'association, la plupart souhaite se réinscrire. Les Sportif·ve·s sont plein·e·s d'ambition et cherchent des mécènes et des entreprises partenaires. En plus des matchs chaque semaine, l'association organise des entraînements pour les personnes qui souhaitent se perfectionner. Elle a aussi organisé son premier tournoi début juin qui a réuni une quarantaine de personnes sur une demi-journée. Un nouveau tournoi aura lieu le 28 juillet prochain en région parisienne.
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http://www.terrafemina.com/article/equipe-de-foot-mixte-la-formidable-idee-de-l-association-sportif-ve-s_a343456/1
Cette asso a monté des équipes de foot mixtes (et c'est une formidable idée)
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