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Les études de genre, danger ou évolution ?,articles femmes hommes,parite,

3 Avril 2014, 03:27am

Publié par hugo

SUR QUELS CRITÈRES DOIT-ON SE FONDER POUR DÉFINIR QUI EST HOMME, QUI EST FEMME ?© K.M. KLEMENCIC/FLICKR/CREATIVE COMMONS
SOCIÉTÉ 26 MARS 2014
Auteurs
Laure Salamon
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Les études de genre, danger ou évolution ?


L’ABCD de l’égalité et la polémique autour d’une supposée « théorie du genre » ont placé les questions d’identité et de domination sexuelles au cœur de l’actualité. Voici quelques pistes de réflexion.


À lire


Introduction aux études de genre
Laure Béréni,
Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunait
et Anne Revillard,
De Boeck, 2012
358 p., 22,50 €.
L’éducation
à l’âge du Gender
Michel Boyancé, Thibaud Collin
éd. Salvator, 2013
128 p., 15 €.
Normes religieuses et genre
Florence Rochefort et Maria Eleonora Sanna,
Armand Colin
320 p., 27,50 €.
S’il te plaît,
parle-moi
de l’amour !
Inès Pélissié du Rausas,
Saint-Paul éd., 2012
104 p., 12 €.
Jusqu’au XIXe siècle, presque tout avait été écrit, pensé, traduit et organisé par les hommes : l’histoire, l’économie, l’anthropologie et même la Bible ! À partir du XIXe siècle, les premiers mouvements féministes viennent bousculer cet ordre établi en revendiquant une égalité juridique, notamment pour le droit de vote. Dans les années 1930, l’anthropologue Margaret Mead découvre que chez les Chambuli, tribu d’Océanie, les sexes et les tempéraments ne sont pas les mêmes que dans notre culture occidentale. Par exemple, l’homme est moins compétent et plus émotif que la femme.


Puis les avancées dans la recherche médicale vont progressivement séparer le sexe biologique du sexe social. Avec les travaux sur des cas de transexualité et d’hermaphrodisme des chercheurs américains Robert Stoller et John Money dans les années 1950, la distinction entre sexe biologique et identité sexuelle va être complétée et la notion de « gender » va apparaître.


Du sexe au genre


Traduit en français par genre ou sexe social, ce concept devient ensuite un outil d’analyse politique pour décrypter les rapports de domination. Aujourd’hui, on parle de genre pour désigner les rapports sociaux entre les sexes. Les études sur le genre ou études de genre regroupent ainsi les travaux transdisciplinaires sur le lien complexe entre les différences femme-homme. Pour Valérie Nicolet-Anderson, enseignante en Nouveau Testament à l’Institut protestant de théologie à Paris, « la frontière entre ces travaux indiscutables et ce qui peut être débattu dépend de la conviction de chacun sur ce qui est biologique et ce qui est construit ».
Les avancées en matière d’imagerie par résonance magnétique (IRM) ont permis de consolider les savoirs, notamment sur le cerveau.


La neurobiologiste de l’Institut Pasteur, Catherine Vidal, rappelait dans une émission diffusée sur France Inter en 2011 qu’« on sait aujourd’hui que le cerveau n’est pas programmé dès la naissance pour générer des comportements, des aptitudes, des personnalités qui seraient le fait des femmes et des hommes. Le cerveau fabrique des nouvelles connexions entre neurones tout au long de sa vie et se façonne en fonction du vécu de la personne ». Cette découverte scientifique remet ainsi en cause le déterminisme génétique de l’identité sexuelle qui faisait date jusqu’à présent.


Le philosophe Thibaud Collin, proche des mouvements catholiques, reconnaît cette avancée scientifique et s’interroge : « Qu’est-ce que j’en fais ? Quelle signification peut-elle avoir sur le corps sexué ? En quoi cela peut-il m’aider pour vivre dans ce corps d’homme ou de femme ? La science pose des questions éthiques et politiques. » Libre à chacun de s’en emparer.


Quels critères pour définir le sexe ?


Un autre volet de la recherche a permis à la biologiste américaine Anne Fausto-Sterling de proposer plusieurs critères pour définir le sexe tels que l’anatomie (vagin/pénis), les gonades (testicules/ovaires), les hormones (testostérone/œstrogène), l’ADN (chromosome XY/XX) et le cerveau. Jusqu’à récemment, la seule présence d’un pénis justifiait le fait d’être un homme. Pourtant, la question revient régulièrement en débat lorsqu’une sportive par exemple ne présente pas les signes extérieurs féminins. Sur quels critères doit-on se fonder pour définir qui est homme, qui est femme ?


Le philosophe Michel Boyancé souligne l’importance du débat. « Une égalité des droits est-elle une absence de différences réelles ? L’altérité homme-femme peut-elle réellement disparaître dans l’égalité des droits, notamment par rapport à la question de la filiation ? Entre ne pas figer les rôles de l’homme et de la femme à partir du biologique et considérer que la société se fonde sur l’absence de distinction entre homme et femme, il faut engager des discussions afin de trouver des solutions équilibrées, respectueuses des personnes et de leurs différences. »


En parlant de l’absence de distinction, le philosophe fait référence à la pensée « queer », dont une des théoriciennes est Judith Butler. Elle propose de s’émanciper des normes et invite à la subversion de « l’idéologie biologique ». Poussée à son paroxysme, la pensée « queer » vise à défendre que tout est construit. Et si tout est construit, tout devient possible. Pour le philosophe protestant Olivier Abel, « la pensée “queer” est utile pour ébranler les dogmatiques, les certitudes, mettre du trouble dans ce qu’on pense acquis, mais dire que tout est construction sociale est un peu inquiétant. Le danger serait de laisser croire aux gens que tout est construit et choisi. Quand on aime, on aime une personne avant tout, ce n’est pas une question de choix ».


Les normes en débat


Dans ce débat se pose la question des normes. Où fixe-t-on la normalité ? Pour Florence Rochefort, chercheuse au CNRS (GSRL) et présidente de l’Institut Émilie du Châtelet, centre de recherches sur le genre et les femmes, « il y a un côté rassurant à se dire qu’on est dans la norme. Ces normes fabriquées par la société peuvent bouger dans le temps. Par exemple, l’homosexualité n’est plus considérée comme une maladie, ni un délit, mais bien reconnue comme une orientation sexuelle ».


D’où viennent alors les crispations ? Selon Florence Rochefort, elles trouvent leur origine dans un contexte conjoncturel difficile, fait de manipulations politiques. « Ce n’est pas pire ou moins grave que pour d’autres évolutions sociétales. Dans les années 1930, par exemple, on disait que donner le droit de vote aux femmes, c’était renverser l’ordre social et aller vers la fin de la civilisation. » Un des blocages pour Michel Boyancé reste que, malgré l’évolution des recherches, le point de vue catholique semble ne pas changer : « Il faut reconnaître que la hiérarchie de l’Église reste patriarcale, mais aussi, sans qu’il y ait de lien nécessaire entre ces deux aspects, le fait que l’altérité homme-femme et leur complémentarité fasse partie de la vision chrétienne. »


Pour le philosophe Olivier Abel, il y a des différences dans l’anthropologie théologique catholique et protestante. « Chez les protestants, il n’y a pas de conception immuable de la “nature”. L’approche est plus pragmatique : qu’est-ce qu’on fait de ce qui nous a été donné ? La conception protestante du couple est fondée sur un retour au texte (Cantique des Cantiques ou la Genèse) qui ne parle ni de mariage ni d’enfant, il s’agit d’amour. Dans le couple puritain, au sens calviniste du terme, la conjugalité peut avoir du sens pour elle-même, contrairement à une conception plus catholique qui voit la conjugalité subordonnée à la procréation et à la filiation. Au cœur de cette conjugalité, c’est un lien libre et égal entre deux êtres qui se parlent, c’est la conversation entre ces deux personnes qui est importante. Le sexe devient une différence parmi d’autres. »


À partir de ces avancées, certains États font des propositions politiques. Comme le gouvernement français qui, en ouvrant le mariage aux personnes de même sexe, a fait le choix de cette égalité. Malgré la conception protestante du couple, cette question est loin de faire l’unanimité au sein du protestantisme français, notamment à cause de la filiation. « En France, les Églises protestantes restent ancrées dans une culture française profondément marquée par le catholicisme », rétorque Olivier Abel. Florence Rochefort, qui vient d’éditer un ouvrage sur le sujet du genre et des religions, souligne que le protestantisme est plus plastique que d’autres et que les religions doivent s’adapter aux évolutions de la société.


Le message ou le texte ?


Certains courants utilisent la Bible pour justifier leur position. Valérie Nicolet-Anderson prend l’exemple de l’esclavage : « Au XIXe siècle, les détracteurs de l’esclavage s’appuyaient sur le message de libération pour affirmer que le Dieu de la liberté ne pouvait vouloir l’esclavage malgré d’autres textes. On peut faire le même raisonnement avec l’homosexualité. Les détracteurs ont les textes pour eux mais l’homosexualité dans l’Antiquité n’était pas la même qu’aujourd’hui. Ceux qui soutiennent les droits des homosexuels doivent s’appuyer sur le message du Dieu d’amour, qui appelle à ne pas juger l’autre. » Une position qui renvoie au débat sur l’interprétation des Écritures et qui se situe sur un autre registre que celui des nouvelles compréhensions de la différence homme-femme.

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Parité, Droits des femmes : engagement tenu,parite,femmes,articles femmes hommes

3 Avril 2014, 03:24am

Publié par hugo

Parité, Droits des femmes : engagement tenu


Mis en ligne le 02/04/14 I Rédaction par la rédaction

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RoyalBelkacemLe nouveau gouvernement compte 16 ministres, 8 femmes et 8 hommes. Ségolène Royal sera en charge de l'Ecologie. Najat Vallaud-Belkacem reste ministre des Droits des femmes.





Engagement tenu : le nouveau gouvernement, annoncé mercredi 2 avril, reste strictement paritaire. A condition d'excepter le premier ministre. Ce sont 16 ministres qui composent l'équipe de Manuel Valls : 8 femmes, 8 hommes.


HaasParite


Ségolène Royal, comme prévu, fait son entrée dans l'équipe gouvernementale. Au poste de ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie. Un poste à double responsabilité : elle sera chargée de la « transition énergétique », un des axes du gouvernement évoqué par le chef de l'Etat dans son allocution lundi 31 mars ; et (sauf évolution du gouvernement d'ici là) elle incarnera la position française lors de la conférence internationale sur le climat, un sommet à enjeux, qui se tiendra à Paris fin 2015.


Najat Vallaud-Belkacem, quant à elle, voit ses attributions renforcées. Elle conserve le ministère des Droits des femmes. Et sera en outre ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports.


Christiane Taubira conserve le ministère de la Justice, Marisol Touraine celui des Affaires sociales, Aurélie Filippetti la Culture et Marylise Lebranchu la Décentralisation et de la Réforme de l'Etat .


George Pau-Langevin passe de la Réussite éducative à l'Outre-Mer, et Sylvia Pinel, qui était chargée de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme, devient ministre du Logement et de l’Egalité des territoires.


Maintien du gouvernement paritaire et du ministère des Droits des femmes : avant l'annonce du nouveau gouvernement, des associations disaient leurs craintes que ces promesses, respectées en 2012, fassent les frais du remaniement (Voir : Mobilisation pour la parité avant le remaniement).


A vrai dire, malgré les doutes répétés de la presse, les Nouvelles NEWS estimaient fin février que le chef de l'Etat ne pouvait se permettre de renier ses engagements de 2012 sur la parité et les Droits des femmes (Voir : Remaniement, fantasmes et parité).








Photo : Ségolène Royal et Najat Vallaud-Belkacem à la "Fête de la fraternité", Montpellier, septembre 2009. Par Mikanini sur Flickr

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Le harcèlement en hausse,articles femmes hommes,femmes,sexisme,feminisme,sexes,egalite,parites,

30 Mars 2014, 04:34am

Publié par hugo

Le harcèlement en hausse
Jeudi 27 Mars 2014 à 13:36 | Lu 12680 fois I 39 commentaire(s)


PERRINE CHERCHÈVE


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Insinuations obscènes, «blagues» déplacées, mains baladeuses, ou pis encore... Selon une étude de l'Ifop le harcèlement sexuel reste un fléau dans les entreprises.


Illustration - MARJA AIRIO/LEHTIKUVA OY/SIPA
Illustration - MARJA AIRIO/LEHTIKUVA OY/SIPA
Du même auteur
L'homme qui veut la peau des HLM
Interdire le voile à la fac ? Une fausse bonne idée
Rachid Nekkaz: la part d'ombre du «Zorro du niqab»
Insinuations obscènes, «blagues» déplacées, mains baladeuses, ou pis encore... Selon une étude de l'Ifop réalisée à la demande du défenseur des droits, Dominique Baudis, le harcèlement sexuel reste un fléau dans les entreprises : 58 % des femmes estiment qu'il est plus répandu qu'il y a dix ans.


Une femme active sur cinq dit en avoir été victime, les plus exposées étant les jeunes célibataires précaires travaillant dans un univers masculin, comme l'univers militaire - les récentes révélations de deux journalistes sur les violences sexuelles constatées au sein de l'armée française (la Guerre invisible, éd. Les Arènes et Causette) ont même obligé le ministre de la Défense à diligenter une enquête.


Quant à l'agresseur type, il n'est pas forcément le patron ou le supérieur hiérarchique, mais bien souvent le «simple» collègue. Une épreuve que les victimes doivent souvent gérer seules (deux tiers des femmes affirment n'avoir pu compter que sur elles-mêmes pour se défendre).


Et l'on ne voit pas comment les choses pourraient s'améliorer vu que, toujours selon l'Ifop, 82 % des entreprises n'ont aucune politique de prévention en la matière.











TAGS : ENTREPRISES, ETUDE, FEMMES, HARCELEMENT, IFOP
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Najat Vallaud-Belkacem : "Il faut accélérer la marche vers l'égalité",egalite,parite,articles femmes hommes,

28 Mars 2014, 19:53pm

Publié par hugo



CIVILISATION > Civilisation >
Najat Vallaud-Belkacem : "Il faut accélérer la marche vers l'égalité"


Mis en ligne le 10/03/14 I Rédaction par la rédaction

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NVB2Le sexisme, les inégalités hommes/femmes, et comment les combattre : la ministre des Droits des femmes débat avec des lectrices et lecteurs des Nouvelles NEWS. Compte-rendu de la rencontre du 25 février 2014. (Avec vidéos)


Elles et il étaient dix abonné-es aux Nouvelles NEWS à débattre pendant près de deux heures avec Najat Vallaud-Belkacem, le 25 février au ministère des Droits de femmes. Une thématique générale pour un dialogue à bâtons rompus, sans langue de bois : quelles sont les possibilités d'agir concrètement pour faire reculer les inégalités entre femmes et hommes ? Le débat s'ouvre sur la question du sexisme dans les médias.


« Si c'est la ministre des Droits des femmes qui passe pour la censeure en chef, on va avoir très vite le retour de bâton »


« Même si la configuration de la société a évolué ces dernières décennies, des stéréotypes persistent dans les médias », reconnaît la ministre des Droits des femmes. Comment les faire reculer ? Najat Vallaud-Belkacem met en avant le rôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), dont le projet de loi égalité femmes/hommes renforce les compétences (Voir : Femmes dans les médias : trois leviers dans la loi)


La ministre revient sur la polémique autour des commentaires sexistes aux JO de Sotchi – une question dont le CSA s'est saisi. Ce n'est pas mon rôle de condamner de tels propos, souligne Najat Vallaud-Belkacem : « Si c'est la ministre des Droits des femmes qui passe pour la censeure en chef, on va avoir très vite le retour de bâton (…) Ce à quoi je veille, c'est donner au CSA les compétences nécessaires pour qu'ensuite il puisse évaluer la situation et prendre des décisions ».







La conversation se poursuit sur la façon dont les médias parlent des violences faites aux femmes, et la fronde d'écoles de journalisme (« Pas toutes », relève Najat Vallaud-Belkacem) contre l'article 16 bis du projet de loi égalité qui prévoit d'introduire des formations obligatoires à l'égalité dans ces écoles.


La ministre s'interroge sur la pertinence du vecteur législatif. « Mais sur le principe, il y a un avantage à donner des formations, de la même façon qu'on forme les professionnels qui sont en contact avec des victimes de violences. »









Lutter contre les violences, « ça ne peut pas être se contenter de créer des abris pour femmes battues »


La ministre revient sur les critiques adressées à sa politique, notamment celle de vouloir faire imposer une « rééducation » des mentalités. Mais « vouloir vraiment avancer sur ces sujets, ça ne peut pas être se contenter de créer des abris pour femmes battues ». C'est aussi « éduquer à l'égalité dès le plus jeune âge pour éviter ces violences » et responsabiliser les auteurs, insiste Najat Vallaud-Belkacem.


Elle tacle également les critiques qui accompagnent les ABCD de l'égalité à l'école, « où on nous reproche de vouloir l'indifférenciation des femmes et des hommes ». Et la ministre de dresser cette comparaison : « C'est comme si en apprenant aux enfants à lutter contre le racisme on laissait croire aux blancs qu'ils sont noirs et aux noirs qu'ils sont blancs. Ça n'a rien à voir, au contraire, on leur demande de valoriser leurs différences et de croire en eux-mêmes, tels qu'ils sont ! »


(Voir aussi plus loin : Les ABCD de l'égalité, « cela fait partie des choses les plus importantes qu'on laissera »)









Ne vaudrait-il pas mieux axer les campagnes de communication, pour mieux impliquer les hommes... et les jeunes femmes ?, s'interroge Anne Doizy, directrice de l'agence de communication JWT. Autre écueil, observe Maxime Ruszniewski, conseiller de la ministre : la plupart des campagnes actuelles ne concernent que des CSP+. « Depuis qu'on est là, j'ai le sentiment de les avoir beaucoup associés, les hommes. Ce n'est peut-être pas passé suffisamment dans les médias », commente Najat Vallaud-Belkacem. « Il faut peut-être passer un cran au-dessus ».









Les réseaux de femmes en entreprise peuvent aussi s'ouvrir aux hommes, fait remarquer à ce sujet Sabine Lochmann, directrice générale de BPI Group. « Il ne faut pas créer des logiques d'opposition, mais des logiques d'inclusion ». Ce qui permet aussi de rejoindre les préoccupations des plus jeunes femmes qui ne voient pas toujours le plafond de verre.


Par ailleurs, il reste un gros travail à faire pour que les hommes changent leur regard sur le travail féminin et la question des horaires. Quand un homme dit à sa femme : « Tu dois rentrer à 17h », c'est une forme de violence dans le couple, souligne Sabine Lochmann.









C'est Najat Vallaud-Belkacem qui lance la question : comment mieux répartir les tâches domestiques ? (Voir à ce propos sur Les Nouvelles NEWS : Partage des tâches : où est le "normal" ?)


Patrice Duchampt évoque une future campagne de ZéroMacho : installer des tables à repasser dans des lieux publics et des panneaux porteurs d'un message à destination des hommes : « Ne te froisse pas, repasse ».


Lucie Larrey insiste sur le temps perdu – temps pour soi et professionnel - par les femmes en raison de leur participation aux tâches ménagères. En raison, aussi, des critères de beauté.


Elle évoque des expériences en Finlande et en Suède, où les garçons comme les filles ont des cours de tâches ménagères au lycée. L'occasion de se souvenir de l'époque où en France les filles apprenaient la couture et les garçons le bricolage...









« Parce que l'ancien monde est mort et que le suivant tarde à apparaître », il faut « accélérer la marche vers l'égalité »


Najat Vallaud-Belkacem pointe du doigt le malaise actuel de nombreuses femmes. A ses yeux, le problème est « qu'on a expliqué aux femmes que l'égalité est à portée de main ». Mais elles y voient « un marché de dupes », car « en réalité, elles ne sont plus sécurisées sur le plan du foyer, et dans le monde du travail elles ne sont pas à égalité avec les hommes ». Elles sont « en suspens », et « c'est parce que l'ancien monde est mort et que le suivant tarde à apparaître que c'est si inconfortable ».


Pour la ministre, la meilleure des façons de répondre à cette situation, « c'est d'accélérer la marche vers l'égalité ».









Élue municipale, Rachel Adil raconte comment dans les conseils municipaux les femmes ne prennent pas la parole : elles sont aussi nombreuses que les hommes à siéger, mais n'utilisent que 15% du temps de parole. C'est sans doute encore une question d'éducation, avance Najat Vallaud-Belkacem : on apprend aux filles « à n'ouvrir la bouche que quand il y a quelque chose d'intéressant, pertinent, à ajouter »









Les ABCD de l'égalité, « cela fait partie des choses les plus importantes qu'on laissera »


A propos de la prise de parole, retour à l'éducation et aux ABCD de l'égalité. Maud Carlus évoque des études montrant que les professeurs à l'école interagissent davantage avec les garçons qu'avec les filles. « C'est justement en partant de ce type d'études qu'on a monté les ABCD de l'égalité », souligne Najat Vallaud-Belkacem.


Et de s'en prendre à la « polémique stérile de ces derniers temps » (Voir : Les dérangés du genre à l'assaut des écoles ou encore "Tous à poil", tous paranos). Là où les ABCD sont expérimentés, ils sont plébiscités par les enseignants, par les enfants et par les parents, insiste Najat Vallaud-Belkacem. « Dans les chantiers que l'on a lancés au ministère, cela fait partie des choses les plus importantes qu'on laissera ».









« Je n'arriverais pas à travailler si j'étais enfermée dans mon seul ministère »


A propos de ministères, est-ce que vos collègues se sentent concernés ?, interroge Maud Carlus.


« Avec le recul, je me rends compte à quel point il était important de poser des bases dans les premières semaines », note Najat Vallaud-Belkacem qui se réjouit d'avoir pu rapidement nommer un haut fonctionnaire à l'égalité dans chaque ministère, ou encore mettre en place des études d'impact en amont des projets de loi (Voir : L'égalité s'enracine dans les ministères).


D'autant que le ministère des Droits des femmes en lui-même dispose de peu de moyens. Le financement de mesures, comme le plan contre les violences faites aux femmes, ne peut se faire « que parce qu'on va chercher de l'argent dans les autres ministères ». De fait, « je n'arriverais pas à travailler si j'étais enfermée dans mon seul ministère », souligne Najat Vallaud-Belkacem.









Roselyne Segalen revient sur le projet de loi « antisexiste » d'Yvette Roudy. Ce texte, proposé en 1983 mais vite enterré, « nous a inspirés », note Najat Vallaud-Belkacem. Le projet de loi actuel « suit la même logique » : c'est un texte « dans lequel on parle à la fois d'égalité professionnelle, de sexisme, des médias, de la précarité, des violences (…) pour faire système, parce que les inégalités font système ».


Depuis l'époque où Yvette Roudy proposait cette loi, certaines choses se sont arrangées, ajoute Najat Vallaud-Belkacem. Elle avait à l'époque affronté la résistance des publicitaires ; désormais, l'agence de régulation de la publicité, l'ARPP, peut agir. Avec efficacité ? Autour de la table, les avis divergent.


La ministre s'étonne aussi des résistances à l'article 17 de son projet de loi qui renforce les responsabilités des hébergeurs et fournisseurs d'accès à internet face aux propos sexistes (Voir Sexisme sur internet : hébergeurs et FAI au rapport).











Les lectrices et lecteur ayant participé à cette rencontre :


Rachel Adil, formatrice en insertion, conseillère municipale
Rachel Adil Estelle Eulriet Estelle Eulriet, informaticienne ;
Maud Carlus, journaliste ; Maud Carlus Lucie Larrey Lucie Larrey, mi-étudiante, mi-salariée, en apprentissage dans la finance ;
Michelle Colmard-Drouault, cadre social retraitée, ancienne syndicaliste ; Michelle Colmard-Drouault Sabine Lochmann Sabine Lochmann, directrice générale de BPI Group ;
Anne Doizy, directrice JWT Paris ; Anne Doisy Ariane Mansouri Ariane Mansouri, consultante ;
Patrice Duchampt, archiviste, membre de Zeromacho ; Patrice Duchampt roselyne segalen Roselyne Segalen, agent d'artistes, féministe engagée.
PHOTOS : BEATRICE LAGARDE



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RE: Najat Vallaud-Belkace m : "Il faut accélérer la marche vers l'égalité"
— carolepeon 14-03-2014 09:42
Super intéressant. Merci d'avoir filmé!


Carole Péon
Fédération Française de triathlon
en charge du plan de "mixité/féminis ation"

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"Le testicule engendre l'audace" : les 15 pires phrases sexistes,femmes, feministes,egalites, parites,articles femmes hommes,

16 Mars 2014, 02:23am

Publié par hugo

"Le testicule engendre l'audace" : les 15 pires phrases sexistes
Arnaud GonzaguePar Arnaud Gonzague
Voir tous ses articles
Publié le 08-03-2014 à 08h30
A+A-
Incapables de travailler, inaptes à la politique, dénuées de tout sens artistique... De tout temps, il y a eu une pseudo-science pour lister ce que les femmes ne savent pas faire.
"Femmes - Hommes, les vraies différences", dossier à lire dans "le Nouvel Observateur" du 6 mars. (Sipa) "Femmes - Hommes, les vraies différences", dossier à lire dans "le Nouvel Observateur" du 6 mars. (Sipa)


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"Quand on veut tuer son chien, on l'accuse de la rage", dit l'adage. Quand on veut assigner la femme au foyer, on l'accuse d'être incapable d'en sortir. Et l'on fait de Dame Nature la caution qui en aurait décidé ainsi une fois pour toutes.


Egale de l'homme en dignité, mais remplissant dans la famille et dans la nation des fonctions [...] différentes, conformes à sa nature et nullement inférieures, la femme moderne redeviendra la gardienne du foyer", s'enthousiasme ainsi l'écrivain Jean Giraudoux, sous le régime de Vichy.


"Des fonctions conformes à sa nature et nullement inférieures", voilà une formule révélatrice... Car, évidemment, les machos ont toujours nié attribuer aux femmes un rang inférieur : il serait simplement différent. Aristote pensait ainsi que, dès la reproduction, "le corps est fourni par la femelle, et l'âme par le mâle". Les médecins partageront, peu ou prou, cette vision jusqu'au XVIIIe siècle. L'âge des Lumières surgit alors... mais toujours pas celui des femmes.


Au contraire, la théorie de la complémentarité naturelle fige plus encore les deux sexes dans les préjugés : la femme est impassible, pudique, superficielle, douée pour les choses concrètes, alors que l'homme est énergique, belliqueux et voué aux abstractions.


Les éminences médicales de l'époque trouvent aux femmes un "excès de sang", un cerveau moins bien organisé, des "nerfs plus irritables"...


Tout à la fin du XIXe siècle encore, l'un des plus illustres praticiens de la phrénologie - cette fausse science qui déterminait le tempérament humain selon la forme du crâne -, Cesare Lombroso jure que les femmes ont un cervelet plus petit :


Les occupations intellectuelles trop assidues, trop abstraites produisent des aménorrhées [absence de règles, NDLR], de l'hystérisme, du nervosisme." N'oublions pas que l'adjectif "hystérique" vient d'"utérus"...


A chaque fois, les différences physiques objectives visent à démontrer l'inaptitude des dames aux activités masculines. La chose politique, par exemple, qui exige une audace dont leur métabolisme les rend incapables.


Eminemment discontinues, elles se plieront difficilement au métier de l'homme politique; ni elles ne tiendront à l'exercer", estime le sociologue de la IIIe République Maurice Hauriou.


Alors que Jean- Jacques Rousseau tranchait déjà, dans son "Emile" (1762) :


La timidité des femmes est encore un instinct de la nature contre le double risque qu'elles courent durant leur grossesse."


Et l'on voudrait qu'elles montent sur les estrades pour haranguer les foules ? En 1935, le prix Nobel de médecine Alexis Carrel a la formule qui tue :


Le testicule engendre l'audace."


Evidemment, il est risqué d'accorder le droit de vote à des créatures aussi influençables, qui obéissent à ce que les prêtres leur ordonnent de faire.


La femme, déjà faible par sa nature, est encore affaiblie par la superstition qu'on lui enseigne dans sa jeunesse", résume Bestetti, le délégué des cordonniers à Paris à la fin du XIXe siècle.


On l'a oublié, mais l'ordonnance de 1944 qui donne le droit de vote aux Françaises a été l'occasion de débats féroces : et les femmes dont les maris étaient encore prisonniers, allaient-elles voter sans "leurs éducateurs naturels" ?


Exclues du champ politique, les femmes le sont également du travail, hormis ce que le XIXe siècle nommait "métiers de femmes", notamment la filature et les travaux domestiques.


Elles ne créent pas, mais elles reproduisent à merveille", pense le républicain Jules Simon, quand l'économiste Paul Leroy-Beaulieu les voit bien dans l'instruction des petits, car "les femmes ont d'instinct la connaissance de l'enfance" !


En revanche, leur métabolisme n'est "pas fait" pour la machine et l'usine. "La femme devenue ouvrière n'est plus une femme", assure Jules Simon, suivi par les syndicats ouvriers de son temps.


Si nous disons à l'homme, qui a la santé, la force musculaire : à l'atelier; nous disons à la femme, qui a la faiblesse, la beauté, la douceur et l'amour : au foyer domestique", énonce Bernard, anarchiste.


D'autant que l'Académie de Médecine a tranché en 1866 : la machine à coudre des ateliers provoque, par ses vibrations, "une excitation génitale assez vive pour mettre [les ouvrières] dans la nécessité de cesser momentanément tout travail [...] et d'avoir recours à des lotions d'eau froide" !


Et quid des femmes dans la création artistique ? Mauvaises écrivaines, sculptrices médiocres, elles sont aussi des musiciennes exécrables.


Déjà la vue du corps féminin nous apprend que la femme n'est pas faite pour les grands travaux ni intellectuels ni physiques" car "elles sont partout ancrées dans le subjectif", pense le philosophe du XIXe siècle Arthur Schopenhauer.


En 1928 encore, un critique écrit à propos de la compositrice Germaine Tailleferre :


Une femme qui compose est semblable à un chien qui marche sur les pattes de derrière. Ce qu'il fait n'est pas bien fait, mais vous êtes surpris de le voir faire."


Et quand, par exception, on trouve qu'une oeuvre créée par une femme a quelques qualités, on écrit que son travail "est absolument viril" (à propos de la compositrice du XIXe siècle Augusta Holmès).


Pour Flaubert, George Sand est même "un grand homme" du siècle !


Décidément, la seule chose qui leur convient naturellement, c'est bien la maternité.


Les femmes qui n'ont pas d'enfants sont moins équilibrées, plus nerveuses que les autres", martèle le docteur Carrel dans les années 1930.


Il reprend ainsi la célèbre formule de son aîné, le professeur Adolphe Pinard, inventeur de la puériculture au début du XXe siècle :


Il faut à une femme quatre grossesses pour avoir une santé normale."


> Lire le dossier "Femmes-Hommes : les vraies différences", dans "le Nouvel Observateur", en kiosque et en ligne le 6 mars.

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Au Parlement européen, les ultraconservateurs marquent un nouveau point,extreme droite,fn,europe,

14 Mars 2014, 03:56am

Publié par hugo

Au Parlement européen, les ultraconservateurs marquent un nouveau point
Mis en ligne le 11/03/14 I Rédaction par Arnaud Bihel

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EuroparlLes eurodéputés ont rejeté un nouveau rapport sur l'égalité femmes/hommes. Une référence à l'IVG, une autre à l'éducation contre les stéréotypes, une troisième aux quotas, ont mobilisé les opposants.





Nouveau revers pour les défenseurs de l'égalité femmes/hommes au Parlement européen. Les eurodéputés ont rejeté à une courte majorité, mardi 11 mars, le « rapport sur l'égalité entre les femmes et les hommes au sein de l'Union européenne ». Proposé par l'eurodéputée portugaise Inês Cristina Zuber, ce document contenait plusieurs références qui ont déjà provoqué des débats tendus, ces derniers mois, dans l'hémicycle de Strasbourg. En le rejetant, le Parlement européen « cède à la pression des bas instincts conservateurs », dénonce Corinne Lepage. « C'est un signal honteux que donne le Parlement européen », tonne Inês Cristina Zuber.


Le rapport Zuber, sans valeur législative, énonce plus de 80 recommandations relatives aux droits des femmes – une majorité d'entre elles dans le domaine de l'emploi et du droit du travail - et aux bonnes pratiques politiques en matière d'égalité.


Mais l'une des ses propositions « recommande aux Etats membres de garantir le droit des femmes à des soins de santé gynécologique et obstétrique publics, gratuits et de qualité et à des services de santé sexuelle et génésique en général, ce qui inclut le droit à l'interruption volontaire de grossesse ». IVG, le mot est lâché ; les tenants de l'ordre moral européen se sont donc levés contre le texte.


Le précédent Estrela


Sans compter que le rapport évoque aussi la lutte contre les stéréotypes sexistes dans les écoles. « Eduquer les élèves, filles comme garçons, aux questions de genre et essayer de briser les stéréotypes relatifs au rôle social, à la représentation et au sens d'être une femme ou d'être un homme » : ce que propose ici le rapport, c'est ce qui offusque depuis des mois les traditionalistes en France et ailleurs en Europe (Voir : "Anti-genre" : les manipulations passent les frontières).


Déjà en décembre, les références à l'avortement et à l'éducation à la sexualité avaient conduit au rejet de la proposition de résolution d'Edite Estrela sur les droits génésiques (Voir : Revers pour les droits des femmes au Parlement européen).


Un autre élément du rapport Zuber lui a valu l'opposition de l'ultra-droite : en reconnaissant l'efficacité des quotas pour favoriser les places des femmes aux postes de décision (en entreprise ou en politique), le rapport suggère aux Etats membres « la possibilité de recourir à des mesures équivalentes ».





Lire aussi sur Les Nouvelles NEWS :


Le rapport Lunacek et les nouveaux mensonges des "anti-genre"

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Najat Vallaud-Belkacem : "Il faut accélérer la marche vers l'égalité",egalite,parite,articles femmes hommes,

14 Mars 2014, 03:30am

Publié par hugo

Najat Vallaud-Belkacem : "Il faut accélérer la marche vers l'égalité"
Mis en ligne le 10/03/14 I Rédaction par la rédaction

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NVB2Le sexisme, les inégalités hommes/femmes, et comment les combattre : la ministre des Droits des femmes débat avec des lectrices et lecteurs des Nouvelles NEWS. Compte-rendu de la rencontre du 25 février 2014. (Avec vidéos)


Elles et il étaient dix abonné-es aux Nouvelles NEWS à débattre pendant près de deux heures avec Najat Vallaud-Belkacem, le 25 février au ministère des Droits de femmes. Une thématique générale pour un dialogue à bâtons rompus, sans langue de bois : quelles sont les possibilités d'agir concrètement pour faire reculer les inégalités entre femmes et hommes ? Le débat s'ouvre sur la question du sexisme dans les médias.


« Si c'est la ministre des Droits des femmes qui passe pour la censeure en chef, on va avoir très vite le retour de bâton »


« Même si la configuration de la société a évolué ces dernières décennies, des stéréotypes persistent dans les médias », reconnaît la ministre des Droits des femmes. Comment les faire reculer ? Najat Vallaud-Belkacem met en avant le rôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), dont le projet de loi égalité femmes/hommes renforce les compétences (Voir : Femmes dans les médias : trois leviers dans la loi)


La ministre revient sur la polémique autour des commentaires sexistes aux JO de Sotchi – une question dont le CSA s'est saisi. Ce n'est pas mon rôle de condamner de tels propos, souligne Najat Vallaud-Belkacem : « Si c'est la ministre des Droits des femmes qui passe pour la censeure en chef, on va avoir très vite le retour de bâton (…) Ce à quoi je veille, c'est donner au CSA les compétences nécessaires pour qu'ensuite il puisse évaluer la situation et prendre des décisions ».







La conversation se poursuit sur la façon dont les médias parlent des violences faites aux femmes, et la fronde d'écoles de journalisme (« Pas toutes », relève Najat Vallaud-Belkacem) contre l'article 16 bis du projet de loi égalité qui prévoit d'introduire des formations obligatoires à l'égalité dans ces écoles.


La ministre s'interroge sur la pertinence du vecteur législatif. « Mais sur le principe, il y a un avantage à donner des formations, de la même façon qu'on forme les professionnels qui sont en contact avec des victimes de violences. »









Lutter contre les violences, « ça ne peut pas être se contenter de créer des abris pour femmes battues »


La ministre revient sur les critiques adressées à sa politique, notamment celle de vouloir faire imposer une « rééducation » des mentalités. Mais « vouloir vraiment avancer sur ces sujets, ça ne peut pas être se contenter de créer des abris pour femmes battues ». C'est aussi « éduquer à l'égalité dès le plus jeune âge pour éviter ces violences » et responsabiliser les auteurs, insiste Najat Vallaud-Belkacem.


Elle tacle également les critiques qui accompagnent les ABCD de l'égalité à l'école, « où on nous reproche de vouloir l'indifférenciation des femmes et des hommes ». Et la ministre de dresser cette comparaison : « C'est comme si en apprenant aux enfants à lutter contre le racisme on laissait croire aux blancs qu'ils sont noirs et aux noirs qu'ils sont blancs. Ça n'a rien à voir, au contraire, on leur demande de valoriser leurs différences et de croire en eux-mêmes, tels qu'ils sont ! »


(Voir aussi plus loin : Les ABCD de l'égalité, « cela fait partie des choses les plus importantes qu'on laissera »)









Ne vaudrait-il pas mieux axer les campagnes de communication, pour mieux impliquer les hommes... et les jeunes femmes ?, s'interroge Anne Doizy, directrice de l'agence de communication JWT. Autre écueil, observe Maxime Ruszniewski, conseiller de la ministre : la plupart des campagnes actuelles ne concernent que des CSP+. « Depuis qu'on est là, j'ai le sentiment de les avoir beaucoup associés, les hommes. Ce n'est peut-être pas passé suffisamment dans les médias », commente Najat Vallaud-Belkacem. « Il faut peut-être passer un cran au-dessus ».









Les réseaux de femmes en entreprise peuvent aussi s'ouvrir aux hommes, fait remarquer à ce sujet Sabine Lochmann, directrice générale de BPI Group. « Il ne faut pas créer des logiques d'opposition, mais des logiques d'inclusion ». Ce qui permet aussi de rejoindre les préoccupations des plus jeunes femmes qui ne voient pas toujours le plafond de verre.


Par ailleurs, il reste un gros travail à faire pour que les hommes changent leur regard sur le travail féminin et la question des horaires. Quand un homme dit à sa femme : « Tu dois rentrer à 17h », c'est une forme de violence dans le couple, souligne Sabine Lochmann.









C'est Najat Vallaud-Belkacem qui lance la question : comment mieux répartir les tâches domestiques ? (Voir à ce propos sur Les Nouvelles NEWS : Partage des tâches : où est le "normal" ?)


Patrice Duchampt évoque une future campagne de ZéroMacho : installer des tables à repasser dans des lieux publics et des panneaux porteurs d'un message à destination des hommes : « Ne te froisse pas, repasse ».


Lucie Larrey insiste sur le temps perdu – temps pour soi et professionnel - par les femmes en raison de leur participation aux tâches ménagères. En raison, aussi, des critères de beauté.


Elle évoque des expériences en Finlande et en Suède, où les garçons comme les filles ont des cours de tâches ménagères au lycée. L'occasion de se souvenir de l'époque où en France les filles apprenaient la couture et les garçons le bricolage...









« Parce que l'ancien monde est mort et que le suivant tarde à apparaître », il faut « accélérer la marche vers l'égalité »


Najat Vallaud-Belkacem pointe du doigt le malaise actuel de nombreuses femmes. A ses yeux, le problème est « qu'on a expliqué aux femmes que l'égalité est à portée de main ». Mais elles y voient « un marché de dupes », car « en réalité, elles ne sont plus sécurisées sur le plan du foyer, et dans le monde du travail elles ne sont pas à égalité avec les hommes ». Elles sont « en suspens », et « c'est parce que l'ancien monde est mort et que le suivant tarde à apparaître que c'est si inconfortable ».


Pour la ministre, la meilleure des façons de répondre à cette situation, « c'est d'accélérer la marche vers l'égalité ».









Élue municipale, Rachel Adil raconte comment dans les conseils municipaux les femmes ne prennent pas la parole : elles sont aussi nombreuses que les hommes à siéger, mais n'utilisent que 15% du temps de parole. C'est sans doute encore une question d'éducation, avance Najat Vallaud-Belkacem : on apprend aux filles « à n'ouvrir la bouche que quand il y a quelque chose d'intéressant, pertinent, à ajouter »









Les ABCD de l'égalité, « cela fait partie des choses les plus importantes qu'on laissera »


A propos de la prise de parole, retour à l'éducation et aux ABCD de l'égalité. Maud Carlus évoque des études montrant que les professeurs à l'école interagissent davantage avec les garçons qu'avec les filles. « C'est justement en partant de ce type d'études qu'on a monté les ABCD de l'égalité », souligne Najat Vallaud-Belkacem.


Et de s'en prendre à la « polémique stérile de ces derniers temps » (Voir : Les dérangés du genre à l'assaut des écoles ou encore "Tous à poil", tous paranos). Là où les ABCD sont expérimentés, ils sont plébiscités par les enseignants, par les enfants et par les parents, insiste Najat Vallaud-Belkacem. « Dans les chantiers que l'on a lancés au ministère, cela fait partie des choses les plus importantes qu'on laissera ».









« Je n'arriverais pas à travailler si j'étais enfermée dans mon seul ministère »


A propos de ministères, est-ce que vos collègues se sentent concernés ?, interroge Maud Carlus.


« Avec le recul, je me rends compte à quel point il était important de poser des bases dans les premières semaines », note Najat Vallaud-Belkacem qui se réjouit d'avoir pu rapidement nommer un haut fonctionnaire à l'égalité dans chaque ministère, ou encore mettre en place des études d'impact en amont des projets de loi (Voir : L'égalité s'enracine dans les ministères).


D'autant que le ministère des Droits des femmes en lui-même dispose de peu de moyens. Le financement de mesures, comme le plan contre les violences faites aux femmes, ne peut se faire « que parce qu'on va chercher de l'argent dans les autres ministères ». De fait, « je n'arriverais pas à travailler si j'étais enfermée dans mon seul ministère », souligne Najat Vallaud-Belkacem.









Roselyne Segalen revient sur le projet de loi « antisexiste » d'Yvette Roudy. Ce texte, proposé en 1983 mais vite enterré, « nous a inspirés », note Najat Vallaud-Belkacem. Le projet de loi actuel « suit la même logique » : c'est un texte « dans lequel on parle à la fois d'égalité professionnelle, de sexisme, des médias, de la précarité, des violences (…) pour faire système, parce que les inégalités font système ».


Depuis l'époque où Yvette Roudy proposait cette loi, certaines choses se sont arrangées, ajoute Najat Vallaud-Belkacem. Elle avait à l'époque affronté la résistance des publicitaires ; désormais, l'agence de régulation de la publicité, l'ARPP, peut agir. Avec efficacité ? Autour de la table, les avis divergent.


La ministre s'étonne aussi des résistances à l'article 17 de son projet de loi qui renforce les responsabilités des hébergeurs et fournisseurs d'accès à internet face aux propos sexistes (Voir Sexisme sur internet : hébergeurs et FAI au rapport).











Les lectrices et lecteur ayant participé à cette rencontre :


Rachel Adil, formatrice en insertion, conseillère municipale
Rachel Adil Estelle Eulriet Estelle Eulriet, informaticienne ;
Maud Carlus, journaliste ; Maud Carlus Lucie Larrey Lucie Larrey, mi-étudiante, mi-salariée, en apprentissage dans la finance ;
Michelle Colmard-Drouault, cadre social retraitée, ancienne syndicaliste ; Michelle Colmard-Drouault Sabine Lochmann Sabine Lochmann, directrice générale de BPI Group ;
Anne Doizy, directrice JWT Paris ; Anne Doisy Ariane Mansouri Ariane Mansouri, consultante ;
Patrice Duchampt, archiviste, membre de Zeromacho ; Patrice Duchampt roselyne segalen Roselyne Segalen, agent d'artistes, féministe engagée.
PHOTOS : BEATRICE LAGARDE



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Paris : nues contre «l'oppression» des femmes dans le monde arabe,femmes,egalite,parites,

9 Mars 2014, 02:30am

Publié par hugo

LA PARISIENNEJOURNÉE DE LA FEMME
Paris : nues contre «l'oppression» des femmes dans le monde arabe
8 mars 2014, 14h06 | MAJ : 14h59
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Paris, ce samedi. L'ancienne Femen tunisienne Amina manifeste avec d'autres femmes près du Louvre pour dénoncer l'«oppression» dans le monde arabe et musulman. (ALAIN JOCARD / AFP)
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Elles ne sont que sept mais ont su se faire remarquer, ce samedi, sur l'esplanade du Louvre à Paris. Toutes se présentent comme des militantes du monde arabe et musulman qui manifestent contre «l'oppression» des femmes. Munies de drapeaux tunisien, iranien, arc-en-ciel et français, elles se sont dévêtues devant l'entrée du musée avant de marcher sur le rebord des bassins qui jouxtent la pyramide.
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«Contre la charia, la burqa et le voile»




Parmi elles, se trouve Amina Sboui, une ancienne Femen longtemps retenue par sa famille tunisienne après la publication sur son compte Facebook de photos d'elle, nue et peinte également. Depuis, elle a quitté le groupe féministe qu'elle accuse d'islamophobie, notamment pour leurs actions menées en Tunisie. Pour autant, la jeune femme semble toujours adepte des méthodes des militantes, dont certaines sont présentes au Louvre ce samedi.


«On fait ça en solidarité avec les femmes arabes, qui se font lapider partout dans le monde islamique, partout dans le monde arabe», explique-t-elle. «On est contre la charia, contre le sexisme, contre la lapidation, contre la burqa, contre le voile», détaille-t-elle. «Personne n'a de droits sur mon corps», renchérit Myriam Russel, membre des Femen.
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3 femmes sur 4 ont un salaire inférieur à celui de leur conjoint,articles femmes hommes,parités,égalités,

8 Mars 2014, 04:05am

Publié par hugo

3 femmes sur 4 ont un salaire inférieur à celui de leur conjoint
3 femmes sur 4 ont un salaire inférieur à celui de leur conjoint En 2011, les femmes vivant en couple ont perçu un revenu annuel de 16 700 euros contre 29 000 euros pour leur conjoint.6/03/2014
En France, en 2011, trois femmes en couple sur quatre ont des revenus moins importants que leur compagnon, selon une étude de l’Insee.
Une étude de l’Insee sur les écarts de revenus au sein des couples révèle qu’en 2011 seule une femme en couple sur quatre a un revenu supérieur à celui de son conjoint. De façon plus précise, on apprend qu’en moyenne, en 2011, « les femmes vivant en couple ont perçu un revenu annuel de 16 700 euros contre 29 000 euros pour leur compagnon, soit 42 % de moins. » L’écart reste important, mais il y a eu une évolution depuis le début des années 2000. Ainsi, entre 2002 et 2011, l’écart de revenu annuel au sein des couples a diminué, passant de 13 600 à 12 300 euros. Quant à la contribution des femmes aux revenus du couple, elle s’élève en moyenne à 36 %, contre 33 % en 2002. L’explication de cette augmentation : la baisse du nombre de femmes au foyer. Selon l’Insee, « la proportion de femmes occupant un emploi est passée de 70 à 75 %, tandis que celle des hommes occupant un emploi est restée stable, autour de 87 %. » Les inégalités persistent donc surtout dans les couples où les deux membres ont un salaire, mais également pour ceux mariés ou avec enfants. Aussi, « la contribution des femmes est de 39 % dans les couples sans enfant, contre respectivement 38 % et 36 % quand il y a un ou deux enfants mineurs, et enfin 27 % quand il y a trois enfants ou plus. » Le recours au temps partiel lors de l’arrivée d’un enfant est en effet plus fréquent. On remarque également, à partir du troisième enfant, « une nette diminution du taux d’emploi des femmes. » Enfin, la contribution des femmes aux revenus du couple est moins importante lorsqu’elles sont mariées. « Il est possible que le statut du mariage renforce aux yeux des conjoints la stabilité de leur couple, rendant moins problématiques ces inégalités de revenus, quand il y a partage des ressources », explique l’Insee.
Source : Insee
Auteur : Caroline Feufeu > COMMENTER0
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70 % des mères estiment s’occuper plus des tâches ménagères que leur conjoint,articles femmes hommes,femmes,parités,égalités,

8 Mars 2014, 03:59am

Publié par hugo

70 % des mères estiment s’occuper plus des tâches ménagères que leur conjoint
70 % des mères estiment s’occuper plus des tâches ménagères que leur conjoint 68 % des femmes ont le sentiment d’en faire plus à la maison que leur compagnon.6/03/2014
A quelques jours de la Journée de la femme, une enquête Ipsos menée pour Sarenza lève le voile sur la répartition des tâches quotidiennes à la maison…
Aujourd’hui encore, le partage des tâches ménagères entre les hommes et les femmes est inégal. C’est en tout cas ce que révèle une nouvelle enquête Ipsos* pour le site e-commerce Sarenza. On apprend ainsi que 68 % des femmes ont le sentiment d’en faire plus à la maison que leur compagnon. Si 44 % des hommes reconnaissent en faire moins, ils sont 41 % à estimer en faire « ni plus ni moins ». Et la naissance d’un bébé n’améliore pas les choses. En effet, 70 % des mamans estiment prendre en charge davantage les tâches domestiques que leur conjoint, contre 59 % des femmes sans enfant. Concernant les tâches quotidiennes, il semblerait qu’une incombe tout particulièrement aux hommes : sortir la poubelle ! Pour les femmes, elles sont plurielles : s’occuper du linge, laver les sanitaires, passer l’aspirateur, laver ou changer les enfants, les emmener chez le médecin et rester à la maison lorsqu’un enfant est malade. Et, inévitablement, les tâches ménagères sont source de conflits dans le couple, surtout chez les jeunes. « Les disputes concernent ainsi 26 % des plus de 50 ans, tandis qu’elles font partie du quotidien de 49 % des plus jeunes, entre 18 et 29 ans. » Outre les conflits, cette répartition inégale a un impact non négligeable sur les femmes. Ainsi, pour 64 % des femmes interrogées, elle a des conséquences importantes sur leur niveau de fatigue et pour 47 % d’entre elles, cela joue sur leur moral. Et cette situation d’inégalité, comment est-elle perçue ? 50 % des mères, qui affirment en faire plus que leur compagnon, pensent qu’elle est normale, contre 34 % des femmes sans enfant. L’explication avancée : « il est probable que pour nombre d’entre elles, il va de soi de s’occuper davantage des enfants que leur conjoint. » Enfin, point positif, 52 % des hommes se disent prêts à s’investir davantage dans les tâches ménagères. Un engagement qui laisse toutefois les femmes plutôt sceptiques : « 65 % de celles qui en font plus que leur conjoint pensent que ce dernier ne tiendrait pas parole. » Bref, il reste encore du chemin à faire…
*Réalisée en février 2014 sur 1 007 personnes en couple âgées de 18 à 65 ans.
Source : enquête Ipsos pour Sarenza
Auteur : Caroline Feufeu > COMMENTER3
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