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Le blog de hugo,

famille homoparentales

18 Février 2013, 00:57am

Publié par hugo

Structure des familles avec enfant(s) de moins de 18 ans

Champ : France métropolitaine
Source INSEE, Recensements de la population 

Pour plus d'informations, voir  en savoir plus ci-dessus

http://www.ined.fr/fr/france/couples_menages_familles/familles_type/


1990 1990 1999 1999 2009 2009
Familles avec enfant(s) de moins de 18 ans en milliers en % en milliers en % en milliers en %
Couples avec enfant(s) 6 546,5 88,1 6 163,4 83,7 6 090,4 79,8
Familles monoparentales 883,1 11,9 1 199,0 16,3 1 541,0 20,2
dont : femmes avec enfant(s) 782,1 10,5 1 048,5 14,2 1310,7 17,2
dont : hommes avec enfant(s) 101,0 1,4 150,5 2,0 230,3 3,0
Total des familles avec enfant(s) de moins de 18 ans 7 429,5 100,0 7 362,4 100,0 7 631,3 100,0

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Louise, 27 ans, élevée par 2 mamans - Projet Entourage LGBT #MariagePour

18 Février 2013, 00:54am

Publié par hugo


http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=RVKS4urvBuE#!

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Familles homoparentales : des parents clandestins

18 Février 2013, 00:46am

Publié par hugo

Familles homoparentales : des parents clandestins M le magazine du Monde | 23.11.2012 à 12h36 • Mis à jour le 25.11.2012 à 09h41Par Laure Mentzel 
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Depuis que Baya et Alice, 20 mois, parlent, elles appellent spontanément "maman" Bénédicte, la compagne de Sophie (à droite), leur mère biologique.

 

 C'est souvent sur les frigos que les histoires de famille se racontent. Ordonnances, photos, mots doux, liste de courses, rendez-vous, emplois du temps des enfants... Il a fallu tout enlever de celui de Françoise et Caroline (1), quand, début 2007, l'assistante sociale a commencé à venir chez elles. A chacune de ses visites, les deux femmes, en couple depuis une dizaine d'années, faisaient un grand ménage. Pas question que celle qui devait délivrer l'agrément indispensable à l'adoption se rende compte que Françoise n'était pas célibataire."Heureusement, elle n'a jamais quitté le canapé du salon", raconte Caroline, absente à chacune des visites. La jeune tapissière au sourire timide s'en allait même la veille de chez elle, pour être sûre de ne pas laisser de traces. Cachait sa brosse à dents mais aussi ses baskets, comme si l'assistante sociale pouvait soupçonner que sa compagne, une grande brune hyperféminine, n'en porte jamais. Au grand ménage s'ajoutaient des séances de "coaching". "Je lui apprenais à arrêter de dire "nous"", se souvient Caroline. Françoise a obtenu son agrément en 2007, puis un deuxième en 2011. Leurs deux fils, Gaspard, 5 ans, et Louis, à peine 3 ans, vont à l'école du coin. Et seule Françoise est légalement leur mère. Sur leur livret de famille, la case du père est vide. Selon le projet de loi sur le "mariage pour tous" ("ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe", dit le texte), présenté le 7 novembre en conseil des ministres et débattu au Parlement à partir du 29 janvier 2013, Caroline pourra les adopter à son tour.

Dans la banlieue où elles habitent, après avoir longtemps vécu à Paris, plus personne ne s'étonne de les voir à la sortie de l'école. Bobos à vélo, femmes voilées, tous saluent les deux quadragénaires d'un même sourire distrait. C'est à Caroline, qui est allée chercher Gaspard dans sa classe, que le directeur rappelle qu'il faut l'inscrire à la cantine. Quand le petit garçon lui demande : "Où est maman ?", elle lui répond gentiment : "Elle est allée chercher ton frère." Quelques mètres plus loin, Louis pose la même question à Françoise, qui donne exactement la même réponse. Dans cette famille, il y a bien deux "mamans", dont une pourrait disparaître de la vie des garçons. Sans existence légale, Caroline n'a aucun droit sur les enfants qu'elle élève. Elle ne peut leur transmettre ni son nom ni son patrimoine, et n'est pas plus autorisée à prendre de décision médicale en cas d'urgence qu'à devenir représentante des parents d'élèves.

Dans le petit monde des parents gays, on dit qu'elle est leur "mère sociale" . Un statut - une zone de non-droit - qu'évoquent avec angoisse tous ceux qui ont répondu à l'appel à témoignages, passé il y a quelques semaines sur le site duMonde. Les "parents sociaux" y racontent l'inquiétude qui préexiste au projet familial, celle qui ne cesse de les hanter. Séparation, accident, décès... Des sujets rarement présents à l'esprit de ceux qui envisagent de fonder une famille, mais qui ne quittent pas ces parents de l'ombre. "La place légale du parent est le lieu où s'établit la vraie famille. Voilà pourquoi il est indispensable d'inscrire la filiation dans la loi", martèle Serge Hefez (2). Au départ "dubitatif" sur la question de l'homoparentalité, le psychiatre et psychanalyste, responsable de l'unité de thérapie familiale à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, plaide aujourd'hui en faveur du mariage homosexuel et de la reconnaissance de "l'autre parent" : "Ces différences nuisent à la construction du lien. Quand les parents sociaux ne sont pas légitimes, l'enfant le sent bien et en souffre."

"A l'instant où je l'ai tenu dans mes bras pour la première fois, j'ai su que je prenais le risque qu'un jour il me soit enlevé", raconte Emilie (1), "mère sociale" d'Hugo (1). Récemment séparée de la mère biologique de son fils, elle est soulagée de voir que tout se passe bien. "Pour l'instant", précise-t-elle. Car cette maman de deux grands enfants nés d'une union hétérosexuelle sait mieux que d'autres la différence entre "parent biologique" et "parent social" : "On a toujours peur pour ses enfants, mais avec Hugo, c'est encore pire. Je profite de chaque moment comme si c'était le dernier..."

 

Nathalie et Gaël, mères d'Anouk, 6 ans, et de Sasha, 2 ans et demi, élèvent leurs deux filles en coparentalité avec trois pères.

 

Cécile (1) connaît bien ce sentiment d'urgence. L'histoire, courante, d'une séparation et d'une mère qui veut "refaire sa vie" devient parfois une tragédie quand elle a lieu au sein d'un couple homoparental. "J'ai inséminé ma compagne, j'ai coupé le cordon quand Marguerite est née. Je l'ai bercée, consolée, raconte la jeune Dijonnaise d'une voix émue. Son premier éclat de rire, c'était avec moi. La première fois qu'elle a fait du vélo aussi." Peu après leur séparation, la mère biologique de Marguerite a voulu rompre tout lien. "Elle m'a dit : "Tu n'es pas sa mère, tu n'as pas ta place."" Si Cécile s'est autant battue, c'est parce que Marguerite, qui n'a pas sa langue dans sa poche, l'a beaucoup réclamée. "J'aime bien la résidence alternée et j'aimerais bien que ça continue comme cela. J'ai deux mamans. [...] Maman me manque beaucoup", a expliqué la petite fille lors d'une audition réclamée par la juge. "Je connais d'autres mères qui ont laissétomber, sûres qu'elles n'auraient droit à rien", dit Cécile, qui attend encore que le jugement soit rendu. En avril 2011, Caroline Mecary, avocate en droit de la famille, spécialisée dans le droit des homosexuels, a obtenu un droit de visite et d'hébergement pour une mère "sociale" séparée de sa compagne. Une première. "Mais la décision ne fera pas forcément jurisprudence, les juges aux affaires familiales ne tenant pas compte des jugements rendus par les autres tribunaux", explique l'avocate.

Alors, souvent de manière inconsciente, les parents clandestins collectionnent photos de famille, bulletins signés et même tickets de Carte bleue. Comme pournourrir par avance un dossier qu'ils pourraient un jour avoir à présenter à un juge aux affaires familiales. "Ce sont souvent les "mères sociales" qui signent tous les carnets de notes, qui vont à tous les rendez-vous chez le médecin. Ça leur permet d'être visibles aux yeux de la loi, le jour où elles feront une demande d'adoption ou de délégation partage de l'autorité parentale", constate Caroline Elkouby-Salomon, avocate en droit de la famille.

 Dans leur loft immaculé, meubles industriels et couleurs pop, Bénédicte et Sophie s'apprêtent à faire déjeuner leurs jumelles de 20 mois. Elles ont été malades toute la nuit, et Bénédicte, qui n'a pas fermé l'oeil, sort du frigo une bouillie de riz et de carottes qu'elle a préparée ce matin. C'est la "mère sociale" d'Alice et de Baya. Sophie, elle, vient de rentrer d'un énième déplacement professionnel. Elle voyagebeaucoup, tandis que Bénédicte travaille à la maison. Depuis qu'elles ont commencé à parler, les jumelles appelent les deux femmes "maman". "Ce sont elles qui ont choisi de le faire. Nous, on disait Béné", souligne fièrement Bénédicte. Mais, selon Serge Hefez, quelle que soit la façon dont il les appelle, l'enfant sait très bien qui est sa mère biologique. "L'enfant se crée son roman familial et hiérarchise les rôles des parents. Deux mères n'occupent pas la même place dans son imaginaire et ses fantasmes. La mère sociale est d'ailleurs souvent plus maternante que l'autre", constate le psychiatre. Une analyse confirmée par plusieurs études sociologiques sur les familles homoparentales.

Réalisatrice, Florence travaille beaucoup à la maison. Il lui semble donc naturel d'aller chercher Milo chez sa nourrice tous les jours et de le garder le mercredi. Et puis, "un jour, il va se poser des questions. Il me dira : "T'es pas ma mère"". S'enoccuper au quotidien, reconnaît-elle, est sans doute un moyen de se préparer à ce moment. Ou peut-être de l'éviter. Comme la plupart des couples de femmes, Sandrine et Florence ont décidé de faire appel à un donneur anonyme "parce que c'était notre projet à toutes les deux". Sandrine a porté, Florence a filmé. Les carpes remontent les fleuves avec courage et persévérance, primé dans plusieurs festivals, raconte l'odyssée de ces deux femmes qui veulent fonder une famille. Allers-retours aux Pays-Bas et en Belgique, piqûres d'hormones, sautes d'humeur, tests négatifs, annonce de la grossesse aux proches, future mère choyée par l'autre qui doit taire ses propres angoisses, accouchement... Loin d'une histoire singulière d'homoparentalité, le film raconte en réalité celle de toutes les grossesses difficiles. Florence a suivi cette gestation "un peu comme un père : comme celui qui ne porte pas l'enfant en tout cas". Donnant raison à Serge Hefez, pour lequel le freudisme n'est pas mort et "les places pas interchangeables" dans un triangle oedipien encore indépassé.

Sur Internet, les blogs de mamans sont légion. On y trouve, en vrac, portraits de famille et conseils en cas de gastro. Certains, écrits par des "mères sociales", racontent ces grossesses "de l'autre côté du ventre", vécues par ces "mamans elles aussi". Les premiers mots de l'enfant comme les paroles blessantes. Celles qui les destituent, sans le vouloir, de leur statut de mère. Elles viennent des proches la plupart du temps.

 

Promenade dominicale pour Laurent, Stéphane et leurs deux filles de 4 et 6 ans, qu'ils ont eues avec un couple de lesbiennes.

 

Les pères de l'ombre en font aussi les frais. "Yann doit être content !", se sont ainsi contentés de féliciter les amis quand Karim et Yann leur ont annoncé la grossesse de Gala, la mère porteuse ukrainienne de leurs jumeaux, aujourd'hui âgés de 5 ans, dont Yann est le père biologique. Mais tous les parents sociaux le disent : la société évolue plus vite que les lois. A Paris, en banlieue, dans les coins les plus reculés de France, leur famille a été très vite acceptée. Quand Yann et Karim ont quitté la capitale pour s'installer dans un tout petit village de l'Ariège avec leurs jumeaux, on a commencé par les regarder bizarrement. Un couple d'homos militants aux cheveux ras, des enfants nés d'une mère porteuse : l'équation avait de quoi choquer, mais à Saverdun, commune de 3 000 habitants, personne ne conteste plus à Karim sa paternité de fait. Celui-ci a expliqué à ceux qui se posaient des questions qu'il était, comme son compagnon, le "papa d'intention" de ses enfants, et leur mère une "maman de naissance""Je n'aime pas le terme de maman porteuse, ça fait industriel", explique-t-il. Tout en concédant, non sans provocation, que le lien biologique ne le fait pas rêver : "L'acte est minable : ce n'est qu'une branlette dans un tube à essais" et ses conséquences sont"monstrueuses".

"Attention, t'es pas son père." Voilà le genre de remarque à laquelle Laurent a eu droit. Son entourage pensait bien faire, en le voyant changer les couches de Jeanne. Le jeune proviseur avait toujours voulu avoir des enfants et adoraitpouponner. Mais c'est Stéphane, son compagnon, qui a eu leur premier enfant avec une femme d'un couple de lesbiennes. Il n'imaginait pas que son modèle familial, la coparentalité, serait parfois si difficile à vivre. Chez les "copa", on est souvent trois, parfois quatre, et on a fait le choix de ne pas priver l'enfant à venir de mère ou de père biologique. Difficile de s'entendre pour élever des enfants quand on est si nombreux. Plus difficile encore de trouver la place du "parent social" quand l'enfant a déjà deux parents biologiques. Alors on écrit des "chartes" qui dessinent précisément les contours de la future famille. Quel rôle exactement aura le conjoint du parent biologique, le "coparent" ? Qui aura la garde de l'enfant en cas de décès du père ou de la mère ? Ces questions soigneusement examinées, les documents sont paraphés et déposés chez le notaire. Bien qu'ils n'aient aucune valeur juridique, ils font partie de ce dossier fantôme qu'un juge, un jour, pourrait avoir à consulter.

 

Alice, Bénédicte, Baya et Sophie. 

 

Ce que les chartes ne mentionnent pas, c'est le sentiment de légitimité qu'on n'acquiert parfois qu'en devenant à son tour parent biologique. "Quand j'ai eu ma deuxième fille, je me suis senti père pour la première et pour la deuxième fois", précise Laurent en parcourant ses photos de famille. Deux mères et deux pères éblouis admirent deux nourrissons : cernes et sourires émerveillés complètent les (presque) traditionnels clichés de maternité. Derrière cette apparente ressemblance, les deux naissances n'ont pas été équivalentes pour Laurent. "Je me suis plus légitimement senti le père de Jeanne quand Margot est née." Cette enfant qui porte son nom et l'appelle "papa"... "Maintenant, on peut vraiment dire : "Nos enfants."" L'avancée est "sémantique et symbolique, plus que biologique"mais, pour lui, elle semble essentielle.

Sur le frigo de Gaël et Nathalie, un coeur rouge barbouillé de feutre clame joyeusement : "Bonne fête mamans." En dessous, une frise multicolore répartit les jours : en bleu, ceux "des mamans", en jaune et en vert, ceux "des papas". Anouk en a deux, Sasha un seul. "Ne leur demandez surtout pas qui est la mère biologique de qui, elles le prendraient très mal, prévient Mathieu, le père de la petite dernière. Elles sont toutes les deux les mamans des deux." Deux mères, trois pères... Dans ce grand loft de Bagnolet, tout semble pourtant aussi simple et carré que sur l'emploi du temps aimanté au frigo. Sasha, la petite dernière, est installée à table et réclame un autre épisode de Barbie. Elle s'ennuie sans Anouk, sa soeur aînée, partie dormir chez ses papas ce soir. Nathalie la fait dîner, mais c'est Gaël qui la couchera. En éteignant la télé, sans céder aux suppliques... Ici, tout est organisé symétriquement. Les deux femmes se font appeler "maman" et le partage des tâches est strict. Chaque jour, l'une d'elles emmène les enfants à l'école, leur lit une histoire le soir, les couche. Le lendemain, c'est l'autre. Et chacune a souhaité mener une grossesse. "Comme ça, on se tient par la barbichette !", sourit Nathalie. Ce n'est pas la seule raison. "La façon dont ça s'est passé avec la première a fait que j'ai eu envie de porter le deuxième enfant", explique cette jolie brune à la silhouette d'adolescente. Car elles ont beau vouloir lagommer"il y a une différence. Le lien biologique est un des paramètres, même si ce n'est pas le seul". Les premières nuits, quand l'autre allaite et qu'on a du mal àtrouver sa place. Les premiers jours à la maternité où, "pendant la rencontre au sommet avec les grands-parents, je n'existais pas". Le fait que, même quand tout se passe bien avec le pédiatre ou à la crèche, "on dépend de la bienveillance des autres", auxquels on sait gré de ne pas marquer de différence. Les grand-mères qui s'adressent toujours à la mère biologique pour les questions pratiques. Et pour Gaël et Nathalie, la loi ne changera pas cela. Dans les cas de coparentalité, le livret de famille de l'enfant porte déjà mention d'un père et d'une mère. Dès lors, pas d'adoption possible. Les deux femmes ont pourtant décidé de se marier. Pour les enfants, qui, gloussent-elles, "rêvent de [les] voir se dire oui en robes blanches". Et pour que, sur le frigo, vienne s'ajouter au kaléidoscope de leur vie familiale une photo d'elles en mariées.

Lire également les témoignages : C'est moi qui lui caressais la joue la 1ère fois. Je suis sa maman

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Familles homoparentales : des parents clandestins

18 Février 2013, 00:46am

Publié par hugo

Familles homoparentales : des parents clandestins M le magazine du Monde | 23.11.2012 à 12h36 • Mis à jour le 25.11.2012 à 09h41Par Laure Mentzel 
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Depuis que Baya et Alice, 20 mois, parlent, elles appellent spontanément "maman" Bénédicte, la compagne de Sophie (à droite), leur mère biologique.

 

 C'est souvent sur les frigos que les histoires de famille se racontent. Ordonnances, photos, mots doux, liste de courses, rendez-vous, emplois du temps des enfants... Il a fallu tout enlever de celui de Françoise et Caroline (1), quand, début 2007, l'assistante sociale a commencé à venir chez elles. A chacune de ses visites, les deux femmes, en couple depuis une dizaine d'années, faisaient un grand ménage. Pas question que celle qui devait délivrer l'agrément indispensable à l'adoption se rende compte que Françoise n'était pas célibataire."Heureusement, elle n'a jamais quitté le canapé du salon", raconte Caroline, absente à chacune des visites. La jeune tapissière au sourire timide s'en allait même la veille de chez elle, pour être sûre de ne pas laisser de traces. Cachait sa brosse à dents mais aussi ses baskets, comme si l'assistante sociale pouvait soupçonner que sa compagne, une grande brune hyperféminine, n'en porte jamais. Au grand ménage s'ajoutaient des séances de "coaching". "Je lui apprenais à arrêter de dire "nous"", se souvient Caroline. Françoise a obtenu son agrément en 2007, puis un deuxième en 2011. Leurs deux fils, Gaspard, 5 ans, et Louis, à peine 3 ans, vont à l'école du coin. Et seule Françoise est légalement leur mère. Sur leur livret de famille, la case du père est vide. Selon le projet de loi sur le "mariage pour tous" ("ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe", dit le texte), présenté le 7 novembre en conseil des ministres et débattu au Parlement à partir du 29 janvier 2013, Caroline pourra les adopter à son tour.

Dans la banlieue où elles habitent, après avoir longtemps vécu à Paris, plus personne ne s'étonne de les voir à la sortie de l'école. Bobos à vélo, femmes voilées, tous saluent les deux quadragénaires d'un même sourire distrait. C'est à Caroline, qui est allée chercher Gaspard dans sa classe, que le directeur rappelle qu'il faut l'inscrire à la cantine. Quand le petit garçon lui demande : "Où est maman ?", elle lui répond gentiment : "Elle est allée chercher ton frère." Quelques mètres plus loin, Louis pose la même question à Françoise, qui donne exactement la même réponse. Dans cette famille, il y a bien deux "mamans", dont une pourrait disparaître de la vie des garçons. Sans existence légale, Caroline n'a aucun droit sur les enfants qu'elle élève. Elle ne peut leur transmettre ni son nom ni son patrimoine, et n'est pas plus autorisée à prendre de décision médicale en cas d'urgence qu'à devenir représentante des parents d'élèves.

Dans le petit monde des parents gays, on dit qu'elle est leur "mère sociale" . Un statut - une zone de non-droit - qu'évoquent avec angoisse tous ceux qui ont répondu à l'appel à témoignages, passé il y a quelques semaines sur le site duMonde. Les "parents sociaux" y racontent l'inquiétude qui préexiste au projet familial, celle qui ne cesse de les hanter. Séparation, accident, décès... Des sujets rarement présents à l'esprit de ceux qui envisagent de fonder une famille, mais qui ne quittent pas ces parents de l'ombre. "La place légale du parent est le lieu où s'établit la vraie famille. Voilà pourquoi il est indispensable d'inscrire la filiation dans la loi", martèle Serge Hefez (2). Au départ "dubitatif" sur la question de l'homoparentalité, le psychiatre et psychanalyste, responsable de l'unité de thérapie familiale à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, plaide aujourd'hui en faveur du mariage homosexuel et de la reconnaissance de "l'autre parent" : "Ces différences nuisent à la construction du lien. Quand les parents sociaux ne sont pas légitimes, l'enfant le sent bien et en souffre."

"A l'instant où je l'ai tenu dans mes bras pour la première fois, j'ai su que je prenais le risque qu'un jour il me soit enlevé", raconte Emilie (1), "mère sociale" d'Hugo (1). Récemment séparée de la mère biologique de son fils, elle est soulagée de voir que tout se passe bien. "Pour l'instant", précise-t-elle. Car cette maman de deux grands enfants nés d'une union hétérosexuelle sait mieux que d'autres la différence entre "parent biologique" et "parent social" : "On a toujours peur pour ses enfants, mais avec Hugo, c'est encore pire. Je profite de chaque moment comme si c'était le dernier..."

 

Nathalie et Gaël, mères d'Anouk, 6 ans, et de Sasha, 2 ans et demi, élèvent leurs deux filles en coparentalité avec trois pères.

 

Cécile (1) connaît bien ce sentiment d'urgence. L'histoire, courante, d'une séparation et d'une mère qui veut "refaire sa vie" devient parfois une tragédie quand elle a lieu au sein d'un couple homoparental. "J'ai inséminé ma compagne, j'ai coupé le cordon quand Marguerite est née. Je l'ai bercée, consolée, raconte la jeune Dijonnaise d'une voix émue. Son premier éclat de rire, c'était avec moi. La première fois qu'elle a fait du vélo aussi." Peu après leur séparation, la mère biologique de Marguerite a voulu rompre tout lien. "Elle m'a dit : "Tu n'es pas sa mère, tu n'as pas ta place."" Si Cécile s'est autant battue, c'est parce que Marguerite, qui n'a pas sa langue dans sa poche, l'a beaucoup réclamée. "J'aime bien la résidence alternée et j'aimerais bien que ça continue comme cela. J'ai deux mamans. [...] Maman me manque beaucoup", a expliqué la petite fille lors d'une audition réclamée par la juge. "Je connais d'autres mères qui ont laissétomber, sûres qu'elles n'auraient droit à rien", dit Cécile, qui attend encore que le jugement soit rendu. En avril 2011, Caroline Mecary, avocate en droit de la famille, spécialisée dans le droit des homosexuels, a obtenu un droit de visite et d'hébergement pour une mère "sociale" séparée de sa compagne. Une première. "Mais la décision ne fera pas forcément jurisprudence, les juges aux affaires familiales ne tenant pas compte des jugements rendus par les autres tribunaux", explique l'avocate.

Alors, souvent de manière inconsciente, les parents clandestins collectionnent photos de famille, bulletins signés et même tickets de Carte bleue. Comme pournourrir par avance un dossier qu'ils pourraient un jour avoir à présenter à un juge aux affaires familiales. "Ce sont souvent les "mères sociales" qui signent tous les carnets de notes, qui vont à tous les rendez-vous chez le médecin. Ça leur permet d'être visibles aux yeux de la loi, le jour où elles feront une demande d'adoption ou de délégation partage de l'autorité parentale", constate Caroline Elkouby-Salomon, avocate en droit de la famille.

 Dans leur loft immaculé, meubles industriels et couleurs pop, Bénédicte et Sophie s'apprêtent à faire déjeuner leurs jumelles de 20 mois. Elles ont été malades toute la nuit, et Bénédicte, qui n'a pas fermé l'oeil, sort du frigo une bouillie de riz et de carottes qu'elle a préparée ce matin. C'est la "mère sociale" d'Alice et de Baya. Sophie, elle, vient de rentrer d'un énième déplacement professionnel. Elle voyagebeaucoup, tandis que Bénédicte travaille à la maison. Depuis qu'elles ont commencé à parler, les jumelles appelent les deux femmes "maman". "Ce sont elles qui ont choisi de le faire. Nous, on disait Béné", souligne fièrement Bénédicte. Mais, selon Serge Hefez, quelle que soit la façon dont il les appelle, l'enfant sait très bien qui est sa mère biologique. "L'enfant se crée son roman familial et hiérarchise les rôles des parents. Deux mères n'occupent pas la même place dans son imaginaire et ses fantasmes. La mère sociale est d'ailleurs souvent plus maternante que l'autre", constate le psychiatre. Une analyse confirmée par plusieurs études sociologiques sur les familles homoparentales.

Réalisatrice, Florence travaille beaucoup à la maison. Il lui semble donc naturel d'aller chercher Milo chez sa nourrice tous les jours et de le garder le mercredi. Et puis, "un jour, il va se poser des questions. Il me dira : "T'es pas ma mère"". S'enoccuper au quotidien, reconnaît-elle, est sans doute un moyen de se préparer à ce moment. Ou peut-être de l'éviter. Comme la plupart des couples de femmes, Sandrine et Florence ont décidé de faire appel à un donneur anonyme "parce que c'était notre projet à toutes les deux". Sandrine a porté, Florence a filmé. Les carpes remontent les fleuves avec courage et persévérance, primé dans plusieurs festivals, raconte l'odyssée de ces deux femmes qui veulent fonder une famille. Allers-retours aux Pays-Bas et en Belgique, piqûres d'hormones, sautes d'humeur, tests négatifs, annonce de la grossesse aux proches, future mère choyée par l'autre qui doit taire ses propres angoisses, accouchement... Loin d'une histoire singulière d'homoparentalité, le film raconte en réalité celle de toutes les grossesses difficiles. Florence a suivi cette gestation "un peu comme un père : comme celui qui ne porte pas l'enfant en tout cas". Donnant raison à Serge Hefez, pour lequel le freudisme n'est pas mort et "les places pas interchangeables" dans un triangle oedipien encore indépassé.

Sur Internet, les blogs de mamans sont légion. On y trouve, en vrac, portraits de famille et conseils en cas de gastro. Certains, écrits par des "mères sociales", racontent ces grossesses "de l'autre côté du ventre", vécues par ces "mamans elles aussi". Les premiers mots de l'enfant comme les paroles blessantes. Celles qui les destituent, sans le vouloir, de leur statut de mère. Elles viennent des proches la plupart du temps.

 

Promenade dominicale pour Laurent, Stéphane et leurs deux filles de 4 et 6 ans, qu'ils ont eues avec un couple de lesbiennes.

 

Les pères de l'ombre en font aussi les frais. "Yann doit être content !", se sont ainsi contentés de féliciter les amis quand Karim et Yann leur ont annoncé la grossesse de Gala, la mère porteuse ukrainienne de leurs jumeaux, aujourd'hui âgés de 5 ans, dont Yann est le père biologique. Mais tous les parents sociaux le disent : la société évolue plus vite que les lois. A Paris, en banlieue, dans les coins les plus reculés de France, leur famille a été très vite acceptée. Quand Yann et Karim ont quitté la capitale pour s'installer dans un tout petit village de l'Ariège avec leurs jumeaux, on a commencé par les regarder bizarrement. Un couple d'homos militants aux cheveux ras, des enfants nés d'une mère porteuse : l'équation avait de quoi choquer, mais à Saverdun, commune de 3 000 habitants, personne ne conteste plus à Karim sa paternité de fait. Celui-ci a expliqué à ceux qui se posaient des questions qu'il était, comme son compagnon, le "papa d'intention" de ses enfants, et leur mère une "maman de naissance""Je n'aime pas le terme de maman porteuse, ça fait industriel", explique-t-il. Tout en concédant, non sans provocation, que le lien biologique ne le fait pas rêver : "L'acte est minable : ce n'est qu'une branlette dans un tube à essais" et ses conséquences sont"monstrueuses".

"Attention, t'es pas son père." Voilà le genre de remarque à laquelle Laurent a eu droit. Son entourage pensait bien faire, en le voyant changer les couches de Jeanne. Le jeune proviseur avait toujours voulu avoir des enfants et adoraitpouponner. Mais c'est Stéphane, son compagnon, qui a eu leur premier enfant avec une femme d'un couple de lesbiennes. Il n'imaginait pas que son modèle familial, la coparentalité, serait parfois si difficile à vivre. Chez les "copa", on est souvent trois, parfois quatre, et on a fait le choix de ne pas priver l'enfant à venir de mère ou de père biologique. Difficile de s'entendre pour élever des enfants quand on est si nombreux. Plus difficile encore de trouver la place du "parent social" quand l'enfant a déjà deux parents biologiques. Alors on écrit des "chartes" qui dessinent précisément les contours de la future famille. Quel rôle exactement aura le conjoint du parent biologique, le "coparent" ? Qui aura la garde de l'enfant en cas de décès du père ou de la mère ? Ces questions soigneusement examinées, les documents sont paraphés et déposés chez le notaire. Bien qu'ils n'aient aucune valeur juridique, ils font partie de ce dossier fantôme qu'un juge, un jour, pourrait avoir à consulter.

 

Alice, Bénédicte, Baya et Sophie. 

 

Ce que les chartes ne mentionnent pas, c'est le sentiment de légitimité qu'on n'acquiert parfois qu'en devenant à son tour parent biologique. "Quand j'ai eu ma deuxième fille, je me suis senti père pour la première et pour la deuxième fois", précise Laurent en parcourant ses photos de famille. Deux mères et deux pères éblouis admirent deux nourrissons : cernes et sourires émerveillés complètent les (presque) traditionnels clichés de maternité. Derrière cette apparente ressemblance, les deux naissances n'ont pas été équivalentes pour Laurent. "Je me suis plus légitimement senti le père de Jeanne quand Margot est née." Cette enfant qui porte son nom et l'appelle "papa"... "Maintenant, on peut vraiment dire : "Nos enfants."" L'avancée est "sémantique et symbolique, plus que biologique"mais, pour lui, elle semble essentielle.

Sur le frigo de Gaël et Nathalie, un coeur rouge barbouillé de feutre clame joyeusement : "Bonne fête mamans." En dessous, une frise multicolore répartit les jours : en bleu, ceux "des mamans", en jaune et en vert, ceux "des papas". Anouk en a deux, Sasha un seul. "Ne leur demandez surtout pas qui est la mère biologique de qui, elles le prendraient très mal, prévient Mathieu, le père de la petite dernière. Elles sont toutes les deux les mamans des deux." Deux mères, trois pères... Dans ce grand loft de Bagnolet, tout semble pourtant aussi simple et carré que sur l'emploi du temps aimanté au frigo. Sasha, la petite dernière, est installée à table et réclame un autre épisode de Barbie. Elle s'ennuie sans Anouk, sa soeur aînée, partie dormir chez ses papas ce soir. Nathalie la fait dîner, mais c'est Gaël qui la couchera. En éteignant la télé, sans céder aux suppliques... Ici, tout est organisé symétriquement. Les deux femmes se font appeler "maman" et le partage des tâches est strict. Chaque jour, l'une d'elles emmène les enfants à l'école, leur lit une histoire le soir, les couche. Le lendemain, c'est l'autre. Et chacune a souhaité mener une grossesse. "Comme ça, on se tient par la barbichette !", sourit Nathalie. Ce n'est pas la seule raison. "La façon dont ça s'est passé avec la première a fait que j'ai eu envie de porter le deuxième enfant", explique cette jolie brune à la silhouette d'adolescente. Car elles ont beau vouloir lagommer"il y a une différence. Le lien biologique est un des paramètres, même si ce n'est pas le seul". Les premières nuits, quand l'autre allaite et qu'on a du mal àtrouver sa place. Les premiers jours à la maternité où, "pendant la rencontre au sommet avec les grands-parents, je n'existais pas". Le fait que, même quand tout se passe bien avec le pédiatre ou à la crèche, "on dépend de la bienveillance des autres", auxquels on sait gré de ne pas marquer de différence. Les grand-mères qui s'adressent toujours à la mère biologique pour les questions pratiques. Et pour Gaël et Nathalie, la loi ne changera pas cela. Dans les cas de coparentalité, le livret de famille de l'enfant porte déjà mention d'un père et d'une mère. Dès lors, pas d'adoption possible. Les deux femmes ont pourtant décidé de se marier. Pour les enfants, qui, gloussent-elles, "rêvent de [les] voir se dire oui en robes blanches". Et pour que, sur le frigo, vienne s'ajouter au kaléidoscope de leur vie familiale une photo d'elles en mariées.

Lire également les témoignages : C'est moi qui lui caressais la joue la 1ère fois. Je suis sa maman

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Le Plus France Info Familles homoparentales : paroles d'enfants

18 Février 2013, 00:43am

Publié par hugo

Le Plus France Info
Familles homoparentales : paroles d'enfants
LE LUNDI 5 NOVEMBRE 2012 À 07:15

Entre 24.000 et 40.000 enfants sont élevés en France par un couple du même sexe, en très grande majorité féminin. France Info leur a donné la parole à deux jours de la présentation du projet de loi sur "le mariage pour tous" en conseil des ministres.

Un couple homosexuel et leur enfant en 2006. © Maxppp

Leurs témoignages sont aussi variés que leurs situations familiales. Il n'y a pas une, mais bien une multitude de configurations de familles homoparentales.

Alexi, 10 ans, a grandi avec son petit frère et ses deux mamans dans une banlieue parisienne cossue. Tous deux sont nés d'une insémination artificielle avec le même donneur, un ami qui assume pleinement son rôle paternel. Alexi a donc un papa qu'il voit un week-end sur deux et tous les jeudis.

La configuration de sa famille ne semble pas troubler outre mesure ce garçon longiligne, blond, qui effectue sa dernière année à l'école primaire. Il y voit même des avantages pratiques : "Au moins je ne déjeune jamais à la cantine, pas comme mon ami Maël dont les parents sont divorcés. Et puis moi au moins j'ai une plus grande famille !", affirme dans un large sourire Alexi.  

"Parfois je me demande ce que ça ferait 
d'avoir un papa
" (Assia)

Assia, elle, se pose davantage de questions sur sa situation. A peine plus âgée qu'Alexi, cette petite brune aux yeux pétillants vit dans un village ardéchois avec ses deux mamans. Conçue en Belgique par insémination artificielle avec donneur anonyme, Assia s'interroge sur ce père biologique qu'elle ne connaît pas : "Parfois je me demande ce que ça fait d'avoir un papa. Pas toujours mais parfois. Il pourrait m'apprendre des choses... Mais bon", enchaine la jeune fille, "il faut bien que je me fasse à son absence !!!"

Depuis qu'elle est au collège Assia se heurte à l'incompréhension voire aux critiques de certains élèves et professeurs sur sa situation familiale. Cela la rend parfois malheureuse, avoue-t-elle. L'an dernier, elle a demandé à voir un psychologue.

Le regard des autres

C'est le point commun que l'on a constaté chez ces enfants, ils souffrent souvent du regard des autres. Ce n'est pas l'orientation sexuelle de leurs parents qui les dérange mais bel et bien les critiques de certains, souvent au moment de la pré-adolescence.

Aude, aujourd'hui maman, avoue en avoir souffert. Ses parents ont divorcé quand elle avait 12 ans, sa mère s'est installée avec une femme. Collégienne dans la banlieue lyonnaise, cette cadre âgée aujourd'hui de 32 ans avoue avoir eu le sentiment d'être jugée : "Il m'est déjà arrivée d'être laissée sur le trottoir à la sortie de l'école par des parents, au cours d'accompagnements groupés, juste à cause de la situation de ma mère ! Je pouvais également faire l'objet de moqueries de certains de mes camarades de classe", poursuit la jeune femme. "On disait par exemple que je n'aurai pas de bons résultats scolaires à cause de cela. Ça a été très pénible", soupire Aude. 

Pour justement éviter "ce regard des autres", Alexandre a eu la consigne de ne pas parler de l'homosexualité de son père qui n'a d'ailleurs jamais quitté le foyer familial. Aujourd'hui âgé de 37 ans, ce père de trois enfants avoue avoir mal vécu le poids de ce secret. Il l'a d'ailleurs a brisé à l'occasion des débats sur le projet de loi : "C'est finalement ce poids qui m'a le plus pesé, beaucoup plus que la sexualité de mon père elle-même", indique Alexandre.

"Comme si on vivait dans la clandestinité" (Modelène)

Un père qui en a toujours eu honte. C'est la raison pour laquelle ce trentenaire soutient ce projet de loi : pour donner de la visibilité à ces familles et une légitimité aux enfants. Il a crée récemment la première association d'enfants de parents homosexuels basée à Lyon : decla.

Modelène aussi est favorable à ce texte. Cette étudiante de 18 ans, adoptée par l'une de ses mères en Haiti s'est toujours bien sentie dans sa famille pourtant si particulière. En revanche vivre dans l'ombre lui a pesé : "C'est comme si on vivait dans la clandestinité. Mon autre maman n'est pas reconnue aux yeux de la loi. C'est très compliqué à gérer dans la vie quotidienne. Avec cette loi, on a le sentiment d'être considéré !"

>>> A lire, dans ce contexte : la définition du mot "père" dans le "Dictionnaire des écoliers" (source : ministère de l'Education nationale)

 

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Paris : 200 mal-logés occupent un gymnase municipal

17 Février 2013, 22:33pm

Publié par hugo

Paris : 200 mal-logés occupent un gymnase municipal
Mis en ligne le 17 février 2013 à 19h18, mis à jour le 17 février 2013 à 19h21
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL / Crédits : TF1/LCI
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Tags :  logement , paris
Depuis dimanche après-midi, un gymnase du XIIe arrondissement a été pris d'assaut par des personnes mal-logées et espèrent un effort de la municipalité.
Le problème de logement à Paris est un fléau qui ne cesse de provoquer des actions de mécontentement. Ce dimanche, c'est un gymnase municipal du XIIe arrondissement de la capitale qui a été pris d'assaut par des personnes mal logées. Leur but ? Un effort de la mairie afin d'obtenir un logement. Plus de 200 personnes, parmi lesquelles une trentaine d'enfants, manifestent depuis environ 15h30. Ils ont pénétré dans le gymnase situé au 246 de la rue de Bercy, et se sont installés sur les gradins ou sur des tapis de sol sur le parquet du gymnase.
 
Une délégation de la mairie est arrivée sur place en fin d'après-midi et devait entamer des négociations avec une délégation des mal-logés, comprenant notamment le porte-parole de Droit au logement (DAL), Jean-Baptiste Eyraud. "Nous souhaitons que la mairie participe au relogement définitif des personnes prioritaires Dalo" (droit au logement opposable)", a-t-il indiqué.
 
"Une chorba (soupe) va être apportée, nous avons des sacs de couchage, le gymnase est chauffé, nous pouvons très bien passer la nuit ici", a-t-il ajouté. "Certaines personnes ici ont déposé une demande de logement en HLM auprès de la mairie depuis plus de dix ans!" s'est-il insurgé.En début de soirée, les manifestants, qui avaient déployé des banderoles disant "Un toit c'est un droit" ou "Marre des hôtels!" commençaient à installer des lieux de couchage, alors que les enfants jouaient en courant sur le parquet.

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Garde des enfants: "Entendre les revendications des pères", estime une ministre

17 Février 2013, 20:42pm

Publié par hugo

Garde des enfants: "Entendre les revendications des pères", estime une ministre
La ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti a estimé qu'il fallait "entendre les revendications des pères" pour la garde des enfants après séparation, tout en refusant de se prononcer sur le cas du père retranché en haut d'une grue à Nantes.

La ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti, le 18 décembre 2012 à Paris

"On ne peut pas vouloir à la fois l'égalité femme-homme, et en même temps, ne pas entendre les revendications des pères qui entendent assumer à part égales leurs responsabilités de parents", a déclaré la ministre à l'AFP TV en marge d'une réunion publique sur la petite enfance.

"C'est une question qui est importante, qu'il ne faut pas sous-estimer", a-t-elle dit, reconnaissant que dans le courrier qu'elle reçoit "il y a de plus en plus une demande des pères d'être mieux reconnus dans leur fonction de père".

Les pères qui lui écrivent "trouvent que la justice est quelquefois est très déséquilibrante au profit de la mère, et insuffisamment au profit du père, en tout cas d'un souci d'équité", a-t-elle ajouté.

Interrogée sur l'action du père --qui se trouvait toujours dimanche matin en haut d'une grue à Nantes (Loire-Atlantique) --, la ministre a refusé de s'exprimer sur ce cas précis.

"Je pense qu'il y a d'autres moyens d'action pour faire parler de la cause des pères et moi je ne me prononcerai pas sur des décisions de justice dont je n'ai pas connaissance de l'étendue du dossier", a-t-elle dit.

"On voit bien combien la médiation en France est quelque chose d'insuffisant, car arriver à ces extrêmes c'est aussi l'échec d'une médiation qui n'a pas fonctionnée, qui n'a pas su aboutir", a-t-elle ajouté.

Un père, qui a perdu le droit de visite de son fils il y a deux ans à la suite de sa condamnation pour soustraction d'enfant, a entrepris une action spectaculaire vendredi en montant en haut d'une grue géante du port de Nantes.

Un deuxième père l'avait imité samedi au sommet d'une autre grue avant d'en descendre en fin d'après-midi.

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France/Monde Les enfants à la garde de leur mère

17 Février 2013, 20:12pm

Publié par hugo

France/Monde
Les enfants à la garde de leur mère
17/02/2013 05:26

Depuis la réforme de 2003 sur le divorce, les procédures amiables l'emportent statistiquement (52 % indique le ministère de la Justice) sur les dossiers contentieux. Dans le premier cas, les époux sont à la fois d'accord sur le principe de la séparation et chacune de ses conséquences. Ces éléments sont consignés dans une convention homologuée par un juge.
Les procédures contentieuses associent les divorces sur demande acceptée de part et d'autre (11 %), où les époux s'accordent sur la séparation mais pas sur toutes ses conséquences, les divorces pour faute (36 %) et la séparation de corps (1 %).
Ces contentieux n'excluent pas des conventions particulières sous le contrôle du juge. Un seul principe doit le guider : l'intérêt des enfants.
Si l'exercice de l'autorité parentale reste commun aux deux parents dans 98 % des dossiers, la séparation de fait conduit à des choix sur la résidence des enfants et la contribution proportionnée à leur entretien et leur éducation.
Dans l'écrasante majorité des cas (74,6 %), ce sont les mères qui conservent la garde de leurs enfants contre 8,5 % pour les pères. L'option de la garde alternée ne concerne que 16,9 % des divorces et la séparation des fratries, souvent contestée, ne porte que sur un peu plus de 8 % des dossiers.
Le nombre d'enfants par divorce se répartit à parts égales entre un et deux enfants. Les fratries supérieures à deux enfants restent minoritaires.
La pension alimentaire est versée par le père à son ex-épouse dans les trois quarts des divorces. Un cinquième des séparations (21 %) ne donne lieu à aucune compensation et les pères pensionnés ne représentent que 3 % des cas. Les montants moyens varient du simple au double selon qu'il s'agit d'un versement du père vers la mère (situation majoritaire) ou l'inverse. La position socio-économique des pères, souvent plus confortable, justifie ce déséquilibre. En 2007 la pension moyenne mensuelle versée par un père à son ex-épouse et pour chaque enfant s'élevait à 188 €. Il ne dépassait pas 111 € dans le schéma inverse.

Du haut des grues ces pères un peu perdus

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Le père retranché dans la grue fait réagir le gouvernement Créé le 17/02/2013 à 18h00

17 Février 2013, 20:09pm

Publié par hugo

SOCIÉTÉ INSOLITE 

Le père retranché dans la grue fait réagir le gouvernement

Créé le 17/02/2013 à 18h00

Un homme retranché en haut d'une grue pour un problème de garde d'enfant

Un homme retranché en haut d'une grue pour un problème de garde d'enfant / AFP

Les pouvoirs publics cherchent, dimanche, à rétablir le contact avec l'homme retranché dans une grue à Nantes depuis vendredi pour retrouver son droit de visite à son fils. En gage de bonne volonté, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est lui-même intervenu dimanche après-midi, demandant à deux de ses ministres, Christine Taubira (Justice) et Dominique Bertinotti (Famille), de recevoir la semaine prochaine "l'association SOS Papa et d'autres associations de défense des droits des pères".

A court de vivres
La situation de Serge Charnay peut devenir critique, car il retranché sans eau ni vivres depuis vendredi. A 42 ans, ce père en colère a déclaré dimanche midi à des journalistes, présents au pied de l'engin, qu'il ne descendrait pas tant que ses revendications ne seraient pas satisfaites. Il a perdu il y a deux ans le droit de visite à son fils, né en 2006, à la suite de sa condamnation pour soustraction d'enfant. 
   
Il "n'a pas bu depuis samedi matin" et n'a plus de nourriture, puisque "tout ravitaillement de nourriture et médicament lui est refusé" par les autorités, a affirmé dans un communiqué Nicolas Moreno, un autre père qui s'était lui aussi retranché dans une seconde grue, samedi à Nantes, pendant quelques heures par solidarité avec Serge Charnay. 
   
La préfecture de Loire-Atlantique a assuré au contraire que le père avait refusé l'eau et les vivres qu'elle lui avait proposés. "Vers 14h, nous lui avons proposé de lui faire passer eau, nourriture et médicaments. Il nous a répondu qu'il n'avait besoin de rien", a déclaré le directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, Patrick Lapouze. Cette proposition a été faite oralement, par l'intermédiaire du chef d'état-major de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) à Nantes, le commandant Binet, présent au pied de la grue, a précisé Patrick Lapouze. 
  
Le papa de Nantes fait des émules
Dans le communiqué envoyé par Nicolas Moreno, Serge Charnay avait donné "rendez-vous aux médias pour une animation en début d'après-midi" dimanche, sans autre précision. Vers 14h, sous l’œil des photographes et des caméras, l'homme est alors descendu en rappel de quelques mètres, taguant en haut de la grue les mots "sauver nos enfants de la justice" et y dessinant un cœur. Il est ensuite remonté et s'est assis au sommet de la grue. 
   
Le papa a écrit un nouveau message dimanche
La publicité donnée à son cas a fait des émules encore dimanche puisqu'un autre père est monté sur une grue de 40 mètres de haut à Strasbourg. Mais il n'y est resté que deux heures avant de redescendre de lui-même, après une intervention de négociateurs de la police. Ce trentenaire avait auparavant appelé police-secours pour expliquer son problème familial en menaçant de se jeter dans le vide, avant de se raviser. A La Rochelle, un père de 41 ans, mécontent d'un jugement relatif à la garde de son enfant, est monté dans la nuit de samedi à dimanche sur le toit de son immeuble à Saintes (Charente-Maritime), menaçant de sauter. Il est redescendu au bout d'une heure, après avoir parlementé avec les pompiers et la police. 
  
L'action de Serge Charnay intervient à quelques jours d'une journée nationale de manifestation pour les droits des pères, programmée par l'association SVP Papa mercredi à Nantes (qui compte 16.000 adhérents) , ville du Premier ministre.

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Jean-Marc Ayrault demande à la Garde des Sceaux de recevoir "SOS Papa"

17 Février 2013, 20:03pm

Publié par hugo

Jean-Marc Ayrault demande à la Garde des Sceaux de recevoir "SOS Papa"
PUBLIÉ LE DIMANCHE 17 FEBRUARY 2013 À 15H44

A Nantes, le père de 42 ans, qui s'est retranché dans une grue, a déclaré dimanche midi qu'il n'avait pas l'intention de descendre tant que ses revendications ne seraient pas satisfaites

Serge Charnay, retranché dans une grue à Nantes, le 17 février 2013_1
Photo - AFP - Frank Perry
Les pouvoirs publics cherchaient, dimanche, a rétablir le contact avec Serge Charnay, cet homme retranché dans une grue à Nantes depuis vendredi pour rétablir son droit de visite auprès de son fils, et dont la situation, sans eau et sans vivres, peut devenir critique.

 

Jean-Marc Ayrault a demandé à la ministre de la Justice, Christiane Taubira, et la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, de recevoir la semaine prochaine l'association "SOS Papa et d'autres associations de défense des droits des pères", a indiqué Matignon dimanche. "Le Premier ministre suit avec la plus grande attention la situation du père qui s'est retranché en haut d'une grue à Nantes", souligne Matignon dans un communiqué.

Les pouvoirs publics cherchaient, dimanche, à rétablir le contact avec Serge Charnay, cet homme retranché dans une grue à Nantes depuis vendredi pour rétablir son droit de visite auprès de son fils, et dont la situation, sans eau et sans vivres, peut devenir critique.

Ce père de 42 ans a déclaré dimanche midi à des journalistes, présents au pied de la grue, qu'il n'avait pas l'intention de descendre tant que ses revendications ne seraient pas satisfaites. Il a perdu le droit de visite de son fils il y a deux ans à la suite de sa condamnation pour soustraction d'enfant.

M. Charnay "n'a pas bu depuis (samedi) matin" "et n'a plus de nourriture, puisque "tout ravitaillement de nourriture et médicament lui est refusé" par les autorités, a affirmé dans un communiqué Nicolas Moreno, un autre père qui s'était lui-même retranché dans une seconde grue pendant quelques heures samedi à Nantes par solidarité avec M. Charnay.

La préfecture de Loire-Atlantique a affirmé au contraire être prête à livrer eau et vivres au père retranché. "Nous n'avons reçu aucune demande de la part de M. Charnay concernant de l'eau ou de la nourriture. Samedi, lors d'un contact, il n'a parlé ni d'eau ni de nourriture. Nous ne sommes pas hostiles à lui faire porter de l'eau et des vivres, mais je voudrais qu'il confirme cette demande", a déclaré à l'AFP Christian Galliard de Lavernée, préfet de région.

Dimanche midi, "toutes les tentatives de reprise de contact" des services de l'Etat avec M. Charnay n'avaient pas abouti, peut-être en raison d'une panne de batterie de son portable, a ajouté M. de Lavernée. Une demande d'approvisionnement pourrait être formulée par l'intermédiaire de M. Moreno, a précisé le préfet.

A la mi-journée dimanche, les journalistes venus au pied de la grue ont pourtant été témoins de l'échec d'une tentative d'approvisionnement de M. Charnay. Un homme s'est approché de la grue avec un sac de nourriture, mais ce sac a été confisqué par deux policiers, avant même d'avoir pu être accroché à une corde pour que le père retranché puisse le hisser jusqu'à lui.

"Je ne veux plus qu'un papa soit obligé de faire une grève de la faim pour réclamer son droit à voir ses enfants, parce que, tant que je suis là, quelques papas renonceront à se foutre en l'air de désespoir", a affirmé M. Charnay, selon les propos qui lui sont prêtés dans un courriel adressé dimanche matin aux médias par M. Moreno. "Je ne fais pas la grève de la faim et de la soif, je suis assiégé par les forces de l'ordre", a assuré encore le père retranché.

Un troisième père, qui se plaint d'être privé de tout contact avec son fils depuis trois ans, s'est retranché pendant deux heures dimanche matin en haut d'une grue à Strasbourg, avant de redescendre de lui-même après une intervention de la police.

"L'être humain ne pouvant se passer de boire durant plus de trois jours, le risque de déshydratation et de mise en danger s'enclenche, aggravé par le fait qu'il (ndlr, M. Charnay) est exposé au froid, au soleil et au vent", a souligné M. Moreno dans son communiqué. "Ces deux jours ont été difficiles à gérer et il (ndlr, M. Charnay) envisage un dépôt de plainte pour mise en danger de la vie d'autrui si la situation perdure", selon ce texte.

Dans ce même communiqué, M. Charnay donnait "rendez-vous aux médias pour une animation en début d'après-midi", dimanche, sans autre précision.

La ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, a estimé dimanche qu'il fallait "entendre les revendications des pères" pour la garde des enfants après séparation, tout en refusant de se prononcer sur le cas de M. Charnay.

Son action intervient à quelques jours d'une journée nationale de manifestation pour les droits des pères, programmée par l'association SVP Papa mercredi à Nantes, ville du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

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