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Tribune : « Face aux haines d’aujourd’hui et de demain, honorer la mémoire de tou·te·s les déporté·e·s »

30 Avril 2023, 02:48am

Publié par hugo

  Tribune : « Face aux haines d’aujourd’hui et de demain, honorer la mémoire de tou·te·s les déporté·e·s »
Publié le : 28 avril 2023 | Mis à jour : 28 avril 2023 | Auteur : Jean-Benoit RICHARD

A l’occasion de la Journée nationale du Souvenir des Victimes et Héros de la Déportation qui se déroulera le 30 avril, nous donnons la parole à la Fédération LGBTI+, qui regroupe les associations et centres lesbiens, gays, bi, transgenres et intersexes en France. Dans le texte que nous reproduisons ci-dessous, leur porte-parole rappelle combien le devoir de mémoire est nécessaire et qu’il sert aussi à éclairer le présent.

générique journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation

Face aux haines d’aujourd’hui et de demain, honorer la mémoire de tou·te·s les déporté·e·s
Le dernier dimanche du mois d’avril a lieu une journée nationale d’hommage aux personnes dont le destin a croisé l’infamie humaine des camps de concentration et d’extermination. Les associations et Centres LGBTI+ seront au rendez-vous pour honorer les victimes et héros de la déportation et porter le souvenir des victimes de persécutions à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre pendant la Seconde Guerre mondiale.

C’est seulement en 2005 que dans son discours à l’occasion de la journée nationale du souvenir des victimes et héros de la déportation, le Président de la République, Jacques Chirac, reconnait officiellement qu’il y a bien eu des personnes déportées à raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre depuis le territoire français. Les associations LGBTI+ et les historien·ne·s travaillant sur la mémoire avaient apporté des preuves de ces faits depuis de nombreuses années. Désormais, que des Français·e·s aient porté le triangle rose (homosexuels) ou le triangle noir (asociaux, dont les femmes lesbiennes) n’est plus remis en question. Le rôle actif de la police française et des services de l’État Français est quant à lui trop souvent oublié.

Il est pourtant fondamental d’entretenir ce devoir de mémoire et de porter un regard éclairé sur les erreurs atroces de notre passé sous peine d’avancer aveugles vers de nouvelles horreurs. Nous nous joignons à l’exigence nationale d’honorer la mémoire de tous les déportés, “sans distinction”, comme l’exprime la loi du 14 avril 1954. Une délibération ancienne de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité) le rappelle : les préfectures doivent associer les associations LGBTI+ à l’organisation des cérémonies (Délibération 2009-2022 du 8 juin 2009). Cette décision n’est hélas pas toujours mise en œuvre par les services de l’État.

La perméabilité de plus en plus forte des idées d’extrême-droite dans la société, aidée d’une complaisance dans les médias et les milieux politiques, nourrit une grande inquiétude dans nos associations LGBTI+. L’extrême-droite porte une opposition viscérale aux droits des minorités sexuelles et de genre. L’historique des votes d’élu·e·s et les prises de position publique répétées de membres des partis d’extrême-droite ne ment pas. Nous ne sommes pas dupes de leurs opérations de séduction. Celles-ci rendent leur populisme encore plus détestable.

Depuis plusieurs années, nous assistons aussi à une stigmatisation grandissante des minorités en Europe : rejet des populations exilées, violences sur les minorités sexuelles, remise en question des avancées féministes… Ce sont parfois les gouvernements de pays membres de l’Union Européenne qui orchestrent les persécutions, comme en Hongrie ou en Pologne. La France n’est pas exempte de la montée de ces courants haineux.

La Fédération LGBTI+ note aussi la pente autoritaire adoptée par plusieurs gouvernements en Europe et en particulier en France. Le durcissement des pouvoirs face à sa population, la répression des mouvements sociaux au mépris de la loi, la militarisation des forces de l’ordre sont des indicateurs sans équivoque d’un glissement pré-fascisant. Il ne s’agit pas là d’une analyse orientée que nous ferions mais bien de l’analyse partagée par plusieurs expert·e·s internationaux (ONU, Conseil de l’Europe, Amnesty International…).

Les militant·e·s qui chaque jour défendent les droits humains des personnes LGBTI+ aujourd’hui s’inscrivent dans une histoire commune de survie face à la barbarie et le mépris. C’est toujours le même élan qui les animent : la solidarité et le respect des libertés ont toujours été plus fortes que la haine et la violence.

Cette histoire nous oblige dans notre devoir de mémoire. Elle nous oblige dans la défense de toutes les minorités exposées à la haine.

La Fédération LGBTI+ ne peut donc qu’encourager la participation de tou·te·s et tous aux cérémonies dimanche. Portons la mémoire de celles et ceux qui ont croisé l’horreur humaine sur leur chemin car nous savons que le ventre est encore fécond et qu’il a commencé à germer à nouveau.

Kévin Galet-Ieko, porte-parole
Antonin Le Mée, porte-parole adjoint


https://www.gaypride.fr/tribune-face-aux-haines-daujourdhui-et-de-demain-honorer-la-memoire-de-tou-te-s-les-deporte-e-s/
 

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Visibilité lesbienne : de quoi on parle, et pourquoi c’est absolument essentiel

29 Avril 2023, 05:27am

Publié par hugo

 Visibilité lesbienne : de quoi on parle, et pourquoi c’est absolument essentiel
Elisa Covo
 28 avril 2023 à 11h39

MADMOIZELLE  SOCIÉTÉ
Chaque semaine, Madmoizelle décrypte un mot ou une expression qui a fait l’actualité. Aujourd’hui, zoom sur la question de la visibilité lesbienne.
Mercredi 26 avril se tenait la journée internationale de la visibilité lesbienne. Selon le dernier rapport (2022) de SOS Homophobie, 12% des cas de lgbtphobie rapportées à l’association sont spécifiquement lesbophobes. Ces violences prennent place principalement dans le cercle familial (pour 28 % des cas), suivi par le cadre professionnel (13 %), le voisinage (9,5 %) et le milieu scolaire (9,5 %).


« Les manifestations de la lesbophobie sont polymorphes : souvent du rejet (dans 64 % des cas) et des insultes (39 %), elles prennent aussi les traits du harcèlement (25 %) et des menaces (23 %) ». Cela conduit « les lesbiennes à vivre dans un climat de peur et de vigilance permanentes », martèle l’association. Cela mène aussi à une véritable autocensure, notamment dans le monde du travail où, craignant une double discrimination (sexisme et lesbophobie), de nombreuses lesbiennes se sentent contraintes de s’effacer. Dans ce contexte, l’enjeu de la visibilité lesbienne est plus que jamais crucial. Décryptage.

Qu’est-ce que la journée internationale de la visibilité lesbienne ?
Cette journée a été créée en 1982 à Montréal. Elle a vocation à lutter contre la lesbophobie dans les différentes sphères de la société, à rendre visible les parcours lesbiens, leurs vécus, et la réalité systémique des violences subies. En mettant en avant les personnes lesbiennes, cette journée de visibilité permet de souligner leur invisibilisation permanente dans les médias, dans l’histoire ou encore en politique…

Les représentations lesbiennes sont trop souvent stéréotypées, au détriment des vécus réels. Les violences du quotidien sont, quant à elles, constamment passées sous silence. Cette journée incite donc à une prise de conscience pour offrir des représentations plus justes.

À lire aussi : Entre relations à distance et invisibilisation, les lesbiennes et les bisexuelles galèrent pour draguer à la campagne


Pourquoi célébrer la visibilité lesbienne le 26 avril ?
Le choix du 26 avril fait référence au 26 avril 1993, lorsque la Cour suprême des États-Unis a rendu sa décision dans l’affaire « Lambert V. Wicklund », qui a reconnu pour la première fois les droits parentaux des femmes lesbiennes dans le cadre d’une séparation. Si la journée de la visibilité lesbienne était déjà célébrée au Canada, il a alors été décidé de fixer sa date au 26 avril dans plusieurs pays, dont la France, qui la reconnaît officiellement depuis 2021.

Comment expliquer cette invisibilisation constante, notamment dans les luttes ?
Comme le rappelle si bien l’Observatoire de la Lesbophobie, « les lesbiennes ont toujours été à l’avant-garde des luttes sociales et politiques, des idées, des combats. Pourtant, elles restent totalement invisibilisées, encore aujourd’hui ». Comment l’expliquer ? Pour l’observatoire, une des raisons est la très faible part de personnalités publiques ouvertement lesbiennes (et donc de modèles visibles) en France. L’Observatoire pose la question simplement : sauriez-vous nommer plus de 10 lesbiennes connues ? Comme la réponse est malheureusement souvent non, l’association s’est lancée dans un grand projet de livre qui recueille la parole de personnalités publiques lesbiennes. Journalistes, artistes, écrivaines, personnalités politiques, sportives… Leurs témoignages ont vocation à « mettre en lumière les enjeux de la visibilité lesbienne, et souligner l’importance des représentations lesbiennes ». La date de parution n’est pas encore connue.

Mais ce travail de visibilisation s’accompagne forcément d’une lutte contre les stéréotypes lesbophobes qui gangrènent l’imaginaire collectif dominant. Aujourd’hui encore, par exemple, sur internet, la recherche du mot « lesbienne » reste massivement associée à la pornographie. L’association SEO Lesbienne se bat depuis 2019 pour faire évoluer le référencement (et les mentalités). Son travail permet notamment de garantir un accès crucial à une information de qualité et à des ressources précieuses sur le sujet. Car la visibilité se joue dans toutes les sphères, même en ligne !


Crédit photo de la une : Brian Kyed


https://www.madmoizelle.com/visibilite-lesbienne-de-quoi-on-parle-et-pourquoi-cest-absolument-essentiel-1524061

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Agression sexuelle dans le métro bruxellois : Isabel filme l’auteur, sa plainte est classée sans suite

14 Avril 2022, 22:34pm

Publié par hugo

Agression sexuelle dans le métro bruxellois : Isabel filme l’auteur, sa plainte est classée sans suite
L’auteur des faits a été filmé par sa victime. Mais la plainte a été classée sans suite.
13 avr. 2022 à 09:31 - mise à jour 13 avr. 2022 à 12:03

6 min
Par Karim Fadoul
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METRO BRUXELLOIS
Une plainte suite à une agression sexuelle dans le métro bruxellois classée sans suite ! Cette agression, elle s’était produite fin 2018 et avait fait grand bruit. La victime, Isabel Morales Solis, 31 ans à l’époque, avait filmé son agresseur et partagé la vidéo sur les réseaux sociaux. Mais voilà, faute d’éléments, le parquet de Bruxelles nous annonce que la plainte n’a pas pu aboutir et que son classement date de 2019 déjà, ce qu’ignorait la victime.

Nous sommes le 19 décembre 2018. Isabel voyage sur la ligne 6 de la STIB. Elle écoute sa musique lorsqu’un homme s’installe à côté d’elle et va alors commettre son agression. "J’ai eu du mal à réaliser, j’ai vraiment eu une demi-seconde pour comprendre qu’il avait sa main dans mon entrejambe", raconte Isabel à l’époque à la RTBF. "J’ai eu une réaction assez violente, je l’avoue, dans le sens où je lui ai mis un coup de coude." L’homme va alors se lever, "tranquillement", comme le rapporte la victime et marcher jusqu’au fond de la rame.


"J’ai alors parlé à la personne en face de moi", poursuit Isabel, "en lui disant que l’homme avait mis sa main dans mon entrejambe. Et quand j’ai vu que l’homme était encore dans la rame, je me suis levé et j’ai été le voir."

Elle sort son téléphone et commence à le filmer. L’agresseur est face à la porte et se cache le visage. Isabel fulmine. Dans la vidéo qu’elle diffuse sur les réseaux sociaux, visionnée plusieurs centaines de milliers de fois, on l’entend crier : "Ce monsieur est en train de me toucher, en train de me toucher. J’étais assise tranquillement en train d’écouter ma musique et ce monsieur a mis sa main sur ma cuisse, dans mon entrejambe."

"C’est pas normal, c’est pas normal", répète Isabel, qui tente de retirer le manteau que l’homme a placé devant son visage pour le masquer. "Tu peux montrer ton visage de gros connard ? Montre ton visage ! Montre !", hurle Isabel.


Nous sommes en pleine heure de pointe. Dans la rame, personne ne réagit. Isabel va porter plainte et reçoit le soutien de la STIB. "Dès que nous avons vu la vidéo sur les réseaux sociaux", réagit à l’époque une porte-parole de la société des transports en commun bruxellois, "nous avons pris contact avec cette personne pour l’inviter à porter plainte pour que les images des caméras de surveillance (NDLR : de la STIB) puissent être utilisées par la police."

Le parquet de Bruxelles a-t-il réclamé les images ? La STIB n’a pas été en mesure de nous confirmer si une demande avait été introduite. Ce qui est sûr, c’est que la plainte d’Isabel Morales Solis a été classée sans suite, fin 2019. C’est la RTBF qui a annoncé la nouvelle à la victime.

Je n’avais pas beaucoup d’espoir, je l’avoue

"Lorsque j’ai déposé plainte à l’époque", réagit aujourd’hui Isabel, "je me souviens très bien que la policière qui m’avait reçu avec beaucoup d’attention m’avait dit que je faisais bien de porter plainte mais qu’il y avait de fortes chances pour que le dossier soit être classé sans suite. Je n’avais pas beaucoup d’espoir, je l’avoue. On m’a expliqué que comme il n’y avait pas d’agression physique ou de séquelles physiques, il allait être difficile de retrouver l’auteur. Ce qui est certain aussi, c’est que je n’ai jamais été contacté par la police pour m’annoncer le classement sans suite de ma plainte."


Mais tout n’est pas perdu pour autant. Il y a quelques mois, Isabel Morales Solis a été convoqué par les forces de l’ordre. Objet : un avis de recherche diffusé par la police fédérale fin 2020. Un homme est suspecté d’avoir, entre 2018 et 2020, commis au moins 15 attentats à la pudeur dans les transports publics, "souvent en Région bruxelloise ou en direction de Bruxelles".

Avis de recherche
"Il s’assied à côté ou en face de ses victimes, et ce même s’il y a encore des places libres ailleurs", dit l’avis qui reprend des photos du suspect prises dans les transports en commun. "Il se sert de sa veste pour cacher sa main et pouvoir la glisser entre les jambes des femmes afin de pouvoir toucher leurs cuisses et leurs parties intimes. Quand il est confronté à une réaction, il reste calme, utilise une excuse et dit qu’il n’a rien fait."

Un modus operandi qui ressemble à celui décrit par Isabel. "Ce n’est pas possible que personne ne puisse le reconnaître. Moi, je l’ai reconnu. Formellement. C’est lui sur les photos que l’on voit sur l’avis de la police. Après ma mésaventure, j’ai reçu plein de témoignages de personnes qui m’ont raconté avoir été victimes de ce même individu, qui ont reconnu son procédé. En tout cas, j’ai remis une nouvelle fois à la police la vidéo que j’ai filmée et les messages d’autres victimes…"

Mais le suspect court toujours. "Cet individu n’est pas encore interpellé", nous indique le parquet de Bruxelles qui poursuit ses investigations.

L’avis de recherche et le suspect, reconnu formellement par Isabel Morales Solis.
L’avis de recherche et le suspect, reconnu formellement par Isabel Morales Solis. Police fédérale
Scandaleux mais malheureusement assez fréquent

Reste que le classement sans suite de la plainte d’Isabel ne surprend pas l’ASBL Vie féminine, mouvement qui lutte contre toutes les formes de violences touchant les femmes. Pour sa présidente régionale de Bruxelles, Louise Metrich, "malheureusement, c’est assez fréquent tant dans les questions de harcèlement, de viols, de violences sexuelles, de violences conjugales".

Louise Metrich juge "scandaleux que la victime elle-même n’ait pas été tenue au courant que sa plainte a été classée sans suite. Ce serait la moindre des choses que de tenir les victimes informées de l’état d’avancement des procédures. C’est une défaillance. Comment maintenant faire en sorte que ce type de plainte puisse aboutir ? Il faut bien sûr plus de moyens, une meilleure formation des magistrats, une prise au sérieux de ces plaintes…"

Le cas d’Isabel Morales Solis n’est pas isolé. "Nous parlons régulièrement de ce genre d’agressions dans nos groupes de discussions. Les femmes font face à du harcèlement, qu’il soit sexiste mais aussi souvent mêlés à du harcèlement raciste comme celui qui touche les femmes voilées. Souvent, les deux sont conjugués."

En tout cas, une enquête menée en 2017 par Vie féminine a indiqué que 98% des répondantes disent avoir déjà subi le sexisme (harcèlement verbal et physique) dans l’espace public dont les transports en commun… "Ce ne sont pas des phénomènes ponctuels. C’est quelque chose de récurrent qui survient aussi bien en soirée qu’en journée. Cela crée un sentiment d’insécurité pour les femmes et de devoir sans arrêt être sur ses gardes, dans l’espace public et en particulier dans les transports. Cela signifie devoir sans arrêt mettre en place des stratagèmes pour se protéger, se demander est-ce qu’on va atteindre ta destination sans être embêté. Le fait que les faits sont minimisés, le faible soutien obtenu sur le moment même et par la suite, le fait que la plainte n’aboutit très souvent à rien, qu’on n’est pas tenu au courant de son cheminement : tout cela rend les femmes impuissantes. C’est anormal."

Louis Metrich rappelle également l’existence, selon elle, "d’un système patriarcal" qui crée une atmosphère "faisant que les hommes qui se comportent de cette manière se sentent intouchables, en droit de faire ce qu’ils font, d’agresser et d’insulter des femmes".

Depuis 2014, une loi permet de sanctionner les gestes et les comportements à caractère sexiste commis dans l’espace public. "Mais cette loi reste inapplicable dans les faits. On ne peut pas mettre un agent de police en civil derrière chaque agresseur potentiel. Ce genre de comportement est donc rendu possible."


Leila Agic est députée régionale PS et vice-présidente de la commission Droits des femmes. Ce classement sans suite ne l’étonne pas non plus. "Ce genre d’agressions est encore très peu puni dans notre pays, faute généralement de preuves. C’est en tout cas ce qui nous est répondu. Ici, ce qui est plus surprenant, c’est que la STIB a communiqué disant qu’elle avait mis les images de ses caméras de côté. Et donc, ce classement me paraît incompréhensible si la plainte a été classée sans suite alors qu’elle était accompagnée de preuves filmées de l’agression."

Une priorité pour la justice

Les violences faites aux femmes doivent devenir, ajoute Leila Agic, "la priorité de la justice. Que des moyens soient mis sur la table pour cela. La Belgique doit s’inspirer de l’Espagne qui est parvenue à réduire d’un quart le nombre de féminicides, par exemple, en mettant en place des tribunaux chargés exclusivement de traiter des affaires liées aux violences faites aux femmes."

Pour la mandataire, "la meilleure manière de prévenir ce type de traumatisme" comme celui vécu par Isabel Morales Solis dans le métro bruxellois, "c’est d’abord que l’agression n’ait pas lieu, évidemment. Mais lorsque celle-ci a lieu, l’important c’est aussi que les témoins réagissent. Cela n’avait pas été le cas à l’époque, cela avait marqué la victime. Pourtant, c’est simple : il suffit d’aller vers la victime, faire semblant qu’on la connaît, montrer à l’agresseur que cette femme n’est pas seule, l’accompagner jusqu’à la sortie… Bref, jouer son rôle de citoyen."


https://www.rtbf.be/article/agression-sexuelle-dans-le-metro-bruxellois-isabel-filme-lauteur-sa-plainte-est-classee-sans-suite-10972836

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Dans le monde, les violences envers les femmes explosent depuis la pandémie , femmes, feminisme,

30 Novembre 2020, 18:25pm

Publié par hugo

 Dans le monde, les violences envers les femmes explosent depuis la pandémie
 
Dans le monde, les violences envers les femmes explosent depuis la pandémie
 
Les Grenades avec AFP
 Publié le lundi 23 novembre 2020 à 18h22
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Du Nigeria au Brésil, de la France à l'Inde, aucun pays n'échappe à l'épidémie de coronavirus. Aucun n'échappe non plus à l'explosion collatérale des agressions subies par les femmes, donnant cette année une résonance particulière à la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, ce mercredi 25 novembre.


Flambée des viols au Nigeria ou en Afrique du Sud, hausse des disparitions de femmes au Pérou, augmentation des féminicides au Brésil ou au Mexique, associations débordées en Europe : la crise sanitaire mondiale a mis partout en lumière le fléau des violences sexistes et sexuelles.

Selon des données de l'ONU Femmes publiées fin septembre, le confinement a fait augmenter les plaintes ou appels aux autorités pour des violences domestiques de 30% à Chypre, 33% à Singapour, 30% en France ou 25% en Argentine.

En Belgique, en avril 2020, c'est-à-dire au début du confinement, les lignes d'écoutes recevaient également plus d'appels.

Le nombre d'appels au 0800/30.030 (Écoute violences conjugales) a doublé. En Flandre, le 1712 fait état d'une augmentation de 70% des appels entre la première et la quatrième semaine de confinement, si bien que le ministre flamand du Bien-être, Wouter Beke (CD&V), a décidé d'accorder une subvention supplémentaire à la ligne d'assistance téléphonique.

La maison, le lieu "le plus dangereux"
Dans tous les pays, contraints à prendre des mesures de restriction de déplacements pour enrayer la propagation du virus, des femmes et des enfants se sont retrouvés à huis clos.

"La maison est le lieu le plus dangereux pour les femmes", rappelaient en avril une trentaine d'associations marocaines, demandant aux autorités "une réponse d'urgence".

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Heena, une cuisinière de 33 ans vivant à Bombay, dit s'être sentie "piégée dans sa propre maison" avec un mari sans emploi, consommateur de drogues et violent. "Pendant le confinement, il passait sa journée soit accroché à son téléphone à jouer, soit à me battre et à me maltraiter", témoigne-t-elle à l'AFP.

Le 15 août, il la frappe devant leur fils et la chasse du domicile. "Je ne savais pas où aller, j'avais mal dans tout mon corps", poursuit cette femme qui n'a pas osé aller voir la police de peur d'être mal reçue.

Aujourd'hui, elle se bat pour revoir son fils mais "les tribunaux ne fonctionnent pas à plein régime en raison du Covid", se lamente cette mère qui n'a pas vu le visage de son enfant depuis quatre mois.

Dans les faits, nous avons pu constater pendant la période de confinement une intensification des violences faites aux femmes dans l'espace public comme dans la sphère privée

Des mesures jugées insuffisantes
Partout, le fonctionnement au ralenti de certaines institutions, les fermetures d'entreprises, des lieux d'activités culturelles et sportives et des écoles ne permettent plus d'échappatoires aux victimes, déjà affaiblies par l'insécurité économique et sociale engendrée par le virus.

"On assiste à une dangereuse détérioration de la situation socio-économique des familles à la suite du confinement, avec davantage de situations de pauvreté, ce qui peut entraîner des réactions violentes", souligne Hanaa Edwar, du Réseau des femmes irakiennes qui demande depuis 10 ans une loi contre les violences domestiques dans ce pays. 

En Belgique aussi, les violences ont augmenté. "Cela ne se voit pas dans des chiffres, qui d'ailleurs n'existent pas puisque les pouvoirs publics ne relèvent aucune donnée systématique à ce propos. Mais, dans les faits, nous avons pu constater, pendant la période de confinement, une intensification des violences faites aux femmes dans l'espace public comme dans la sphère privée, écrit la plateforme Mirabal.

"Dans les rues désertées comme sur les réseaux sociaux pris d'assaut, les agresseurs pouvaient sévir librement. Dans les maisons confinées, des milliers de femmes enfermées avec leur bourreau ont rencontré encore plus de difficultés pour trouver de l'aide extérieure ou pour s'échapper. [...] La situation était particulièrement compliquée pour les femmes pauvres, en séjour précaire ou en situation de handicap".  

►►► A lire aussi : Le confinement n'arrête pas le harcèlement de rue

Certaines mesures ont été décidées rapidement au niveau des Communautés et Régions du pays pour ouvrir de nouvelles places d'accueil pour les femmes et enfants victimes des violences conjugales ou encore pour renforcer et promouvoir les lignes d'écoute. Certaines zones de polices ont été proactives et ont recontacté les femmes récemment victimes de violences. "Mais il ne s'agissait que d'une gestion de l'urgence, à travers des mesures ponctuelles, souvent temporaires et qui n'ont pas pu apporter de réponse adaptées aux femmes les plus fragilisées", poursuit la plateforme Mirabal.

Des centaines de féminicides
Au Brésil, 648 féminicides ont été recensés au premier semestre 2020, en hausse de 1,9% par rapport à la même période de 2019, selon le Forum brésilien de la sécurité publique (FBSP). Se disant conscient du problème, le gouvernement a lancé une campagne pour encourager les plaintes, mais pour le FBSP les mesures pour accompagner les victimes demeurent "insuffisantes".

En Belgique, au moins 21 féminicides ont été recensés en 2020 par les associations féministes, avec une accélération ces dix derniers jours : quatre femmes ont été tuées. En France, 87 femmes ont été tuées depuis le début de l'année.

Masque-19
Au niveau mondial, seul un pays sur huit a mis en place des mesures pour atténuer les effets de la pandémie sur les femmes et les filles, selon l'ONU Femmes.

Au Brésil, 648 féminicides ont été recensés au premier semestre 2020, en hausse de 1,9% par rapport à la même période de 2019

En Espagne, les victimes ont pu se signaler discrètement en donnant le code "masque-19" dans les pharmacies, parmi les seules enseignes à rester ouvertes dans de nombreux pays. En France, des points de contact tenus par des associations ont également été installés dans des supermarchés.

"Les femmes qui venaient nous trouver étaient dans des situations qui devenaient insupportables, dangereuses. Le confinement a eu l'effet d'une chape de plomb", raconte Sophie Cartron, directrice adjointe d'une association qui oeuvrait dans un centre commercial près de Paris.

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Pour le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, la mobilisation reste incertaine à cause des restrictions sanitaires. Cependant, des marches pour les droits des femmes ont récemment eu lieu en Namibie, au Liberia, au Costa Rica, au Guatemala ou en Roumanie. Des rassemblements ont eu lieu en France et dans toute la Belgique. 

Nous ne pourrons pas manifester pour exprimer nos colères, ni marcher pour lutter ensemble mais nous ferons quand même entendre nos voix, virtuellement et visuellement


Manifs : dénoncer les violences contre les femmes en Belgique

"Nous ne pourrons pas manifester pour exprimer nos colères, ni marcher pour lutter ensemble mais nous ferons quand même entendre nos voix, virtuellement et visuellement", a prévenu à Paris le mouvement féministe Planning familial.

"Les inégalités se creusent à cause du Covid"
"Partout où vous regardez il y a des inégalités. Que ce soit au niveau de l'emploi, des écarts de rémunération, des violences sexistes. Tout cela se creuse davantage à cause du Covid", relève Tamara Mathebula de la Commission pour l'égalité des sexes en Afrique du Sud.

En juillet, les Nations unies ont averti que six mois de restrictions sanitaires pouvaient entraîner 31 millions de cas supplémentaires de violences sexistes dans le monde, 7 millions de grossesses non désirées, et mettre en péril la lutte contre les mutilations génitales féminines et les mariages forcés.

►►► A lire aussi : Comment le coronavirus affecte les avortements

A terme, les conséquences du coronavirus sur les droits des femmes pourraient être très graves.

Explosion des violences conjugales - JT

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/info/dossier/les-grenades/detail_dans-le-monde-les-violences-envers-les-femmes-explosent-depuis-la-pandemie?id=10638153

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Sororité: pour ou contre? , femmes, feminisme,

9 Novembre 2020, 04:19am

Publié par hugo

 Sororité: pour ou contre?
Sororité: pour ou contre?
Sororité: pour ou contre?  
Rosanne Mathot
 Publié le jeudi 05 novembre 2020 à 11h32
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"Sororité : utiliser ce mot c'est modifier l'avenir", écrivait, en 2019, la féministe Chloé Delaume dans son essai sur la sororité intitulé "Mes bien chères sœurs". L’autrice française, qui vient de sortir un nouveau roman, "Le cœur synthétique", estime que le mot "sororité" est celui qui permettra de rompre avec les comportements individuels de rivalité féminine, d’en finir avec les logiques hiérarchiques verticales du patriarcat.

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En 2020, alors que le mouvement #MeTOO de libération de la parole féminine et de solidarité entre les femmes célèbre ses trois ans d’existence, voilà qu’une voix discordante dans le débat féministe, celle de la philosophe belge Griet Vandermassen nous explique – en substance – que tout ça, la "sororité", c’est bien beau, mais que (sic) "Les femmes sont peu enclines à la sororité".

Les francophones qui ne lisent pas le Néerlandais sauront gré au travail de traduction du site d’info belge "Daar-Daar", co-créé par la journaliste Joyce Azar, grâce auquel la chronique de la philosophe, rédigée en néerlandais, leur est accessible.

Il aurait existé, à l’origine de l’Humanité, jusqu’au Néolithique, partout dans le monde, un système matriarcal pacifique, plus ou moins égalitaire entre les sexes, basé sur les alliances et la parenté et non sur la conquête et la guerre

Heide Göttner-Abendroth, philosophe

Le garçon sauvageon et la fillette infirmière
"Par nature", affirme Griet Vandermassen, "les garçons tendent à former des coalitions. De nombreux éléments portent à croire que l’esprit grégaire masculin remonte aux prémices de l’évolution de notre espèce". Une thèse que réfute vivement la philosophe allemande Heide Göttner-Abendroth, qui, via la nouvelle branche des sciences humaines qu’elle a créée, "les études matriarcales modernes", plonge dans la Préhistoire pour affirmer qu’il aurait existé, à l’origine de l’Humanité, jusqu’au Néolithique, partout dans le monde, un système matriarcal pacifique, plus ou moins égalitaire entre les sexes, basé sur les alliances et la parenté et non sur la conquête et la guerre.

►►► A lire aussi : Scoop ! Même les femmes de la Préhistoire ont été invisibilisées

Et la philosophe-sociologue-anthropologue de rappeler qu’il existe aujourd'hui encore, dans le monde, des millions de gens, qui ne vivent pas selon un modèle patriarcal. Griet Vandermassen n’en parle pas et arque-boute sa pensée contre les différences biologiques entre hommes et femmes.

Ainsi, en mars dernier, dans un entretien avec Trends-Tendances, elle affirmait : "Depuis le début du 20e siècle, des études ont montré invariablement que les garçons sont davantage attirés par les objets techniques, tandis que les filles s'orientent plus spontanément vers le social. On constate un tel écart aussi bien dans les pays où les rôles des hommes et des femmes sont définis de manière traditionnelle que dans les sociétés émancipées comme la nôtre."

Sororité et cultures autochtones d’aujourd’hui
La messe patriarcale semble dite. Qu’ils aillent tous se rhabiller, ceux et celles qui estiment que la domination masculine et les rôles joués par les sexes ne sont pas biologiquement mais culturellement prédéterminés : les Françoise Héritier, autrice de "Masculin/ Féminin. La Pensée de la différence", les Pierre Bourdieu, auteur de "La Domination masculine", ou les Simone de Beauvoir avec son "Deuxième sexe". 

"Il me semble que le point de vue de cette philosophe belge est assez limité", s’étrangle poliment Heide Göttner-Abendroth, autrice du pionnier ouvrage "Les sociétés matriarcales - Recherches sur les cultures autochtones à travers le monde", enfin traduit en français. Cette grande dame du féminisme, qui a organisé trois congrès mondiaux sur le matriarcat, s’intéresse aux Mosos, en Chine ou aux Bembas de Zambie, et constate que la sororité est là et bien là, et que ce sont les femmes qui manipulent les objets techniques.

 Les garçons sont élevés dans l’idée de maintenir la cohérence de leur groupe, contre les femmes

Heide Göttner-Abendroth, philosophe

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La sororité fait voler en éclats le pouvoir masculin
"Cela fait quarante ans que j’étudie les sociétés matriarcales passées et existantes et je peux vous dire que la sororité existe bel et bien. Ce n’est pas un vain mot (…) La solidarité entre femmes existe et elle est forte, mais elle existe surtout là où les femmes sont reliées entre elles par un lien de sang, une lignée matrilinéaire et matrilocale engendrant des sociétés pacifiques et spirituelles qui reposent sur une économie en commun et l’absence de propriété privée".

Face au constat posé par Griet Vandermassen, selon lequel les petits garçons se plaisent dès leur plus jeune âge à jouer en groupe, là ou les filles préfèrent jouer les infirmières, Heide Göttner-Abendroth estime que "comme les filles sont élevées dans une société patriarcale, elles sont évidemment extrêmement compétitives entre elles, notamment, pour être celle qui va le plus plaire aux hommes. De fait, il existe dans notre société, un mouvement de solidarité masculine très fort, dès l’enfance, parce que les garçons sont élevés dans l’idée de maintenir la cohérence de leur groupe, contre les femmes".

Et la philosophe allemande de conclure : "Lorsque les femmes se serrent les coudes, quand elles sont solidaires et font preuve de sororité, les hommes perdent leur position de force".

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Turquie : mort de l'avocate Ebru Timtik , femmes, feminisme,

3 Septembre 2020, 04:42am

Publié par hugo

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Street art féministe : visite guidée à la Butte-aux-Cailles, un "musée à ciel ouvert",feminisme,street art

7 Août 2019, 05:14am

Publié par hugo

 Street art féministe : visite guidée à la Butte-aux-Cailles, un "musée à ciel ouvert"
 
Fresque murale réalisée par Kashink, une street artiste gender fluid, en collaboration avec les enfants de l'école maternelle située rue Vandrezanne.
© Nioucha Zakavati
06 aoû 2019
Mise à jour 06.08.2019 à 08:56 par
TerriennesNioucha Zakavati
Dans le 13e arrondissement de Paris, le quartier de la Butte-aux-Cailles, avec ses airs de village urbain, est le fief du "street art" à la française. "Tags", dessins ou collages - une multitude de street artistes féministes investissent les lieux... et les murs. Reportage. 
 
 
Connue pour ses rues pavées, ses petits immeubles et son aura pittoresque, la Butte-aux-Cailles, dans le 13e arrondissement de Paris, est aussi un haut lieu de l'art urbain parisien. Ce qui démarque ce quartier en particulier ? Sa grande concentration d'oeuvres féministes.
Depuis un an, l'entreprise Feminists of Paris organise des tours guidés pour faire connaître les artistes qui alimentent ce musée à ciel ouvert. Avec, comme fil conducteur, le féminisme. En haut de la rue Jonas, Manon, la guide, amorce la visite : "Quel est le premier mot qui vous vient à l'idée lorsque je dis 'féminisme' ? Êtes-vous féministe ?" Egalité, intersectionnalité, droit, empouvoirement... Les réponses sont variées. L'idée est de créer le débat et d'appréhender le tour dans son intégralité, tant les dimensions du féminisme sont diverses, même dans l'art urbain.
Qui sont les Feminists of Paris ?
A l'origine de ce projet, deux filles : Cécile et Julie. L'idée de faire des visites guidées leur est venue lors d'un cours d'entrepreunariat à Sciences Po. Initialement lancées sur "AirBnB expérience", les visites ont rapidement attiré beaucoup de curieux.
Aujourd'hui, Feminists of Paris est une activité entrepreunariale à part entière. L'objectif : "parler de féminisme à travers l'art et la culture", éclaire Cécile. "On veut permettre à un maximum de personnes de découvrir le féminisme et les femmes oubliées de Paris, explique-t-elle. Les femmes dans l'espace public sont invisibilisées. Quand on est une femme aujourd'hui et qu'on se promène dans Paris, on ne va pas avoir le même snetiment qu'un homme. Cela est dû à des mécanismes de la société patriarcale, que l'on va expliquer pendant nos tours."      
"Je ne brise pas que les coeurs", de Miss Tic. Rue des Cinq Diamants.
© N.Z
Première étape : entre l'ardoise du menu et l'entrée du restaurant Chez Gladine, un dessin de Miss Tic passe presque inaperçu. Cette artiste, considérée comme la pionnière du street art en France, est connue pour ses dessins de femmes, accompagnées de citations mêlant jeux de mots et libération sexuelle. Et puis tout le long de la rue des Cinq-Diamants, son art, maintenant, saute aux yeux. Miss Tic privilégie le pochoir, une technique qui lui permet, grâce à un support découpé et des bombes de peinture, d'imprimer ses messages sur les murs.
Une grande partie des férus d'art urbain pensent que ces femmes sont des autoportraits, tant elles se ressemblent toutes. "Dans le monde du street art, beaucoup de légendes urbaines circulent", remarque Manon. Autoportraits ou pas, l'essence des pochoirs de Miss Tic se trouve dans les messages, tous plus ou moins féministe : "Dire la puissance des femmes contre le pouvoir des hommes", "Parole naît d'un pari dont la femme est capitale", "Mieux que rien c'est pas assez".
 
C'est sans doute le passif avec la commune de Paris en 1871 qui a poussé les artistes à choisir ce lieu.

Manon, guide Feminists of Paris
 
Pourtant, ses oeuvres sont critiquées par des street artistes féministes, qui estiment qu'elles ne reflètent pas la diversité des corps de femmes. La silhouette est blanche, fine, et répond en réalité aux codes de beauté ambiants, souvent édictés par des hommes. Miss Tic ne se revendique pas féministe.
En 2010, elle écope d'une amende de 10 000 euros, le street art étant considéré comme du vandalisme de l'espace public. Mais avec la notoriété est arrivée la reconnaissance artistique. Exposée depuis quelques années dans différentes galeries d'art, elle demeure l'une des street artistes les plus connues du milieu.
 
"On s'aime sans s'appartenir, n'est-ce pas merveilleux ?", du collectif Wild Wonder Woman
© N.Z
Vers la rue Alphand, ce sont les "stickers" qui ont investi les murs. Ces autocollants permettent aux artistes de poser leurs tags ou graffs instantanément et n'importe où, en minimisant le risque de se faire arrêter.
Ici, la guide met en avant la richesse des représentations féministes. Le collectif Wild Wonder Woman a choisi de montrer la diversité du corps de la femme : poilues, homosexuelles et souvent avec un vagin au milieu de la poitrine. Avec, pour but, plus d'inclusivité dans l'espace public.
Plus loin, des stickers de Mars L montrent un clitoris avec, à l'intérieur, une oeuvre d'art connue. Son idée part d'une expérience personnelle : un jour, elle reçoit un numéro du magazine féminin Causette sur le sujet. Elle apprend alors énormément de choses sur cet organe et tout le système de plaisir qu'il cache. "Il faut savoir que le clitoris- dans son entièreté - n'est représenté que dans 8% des manuels scolaires en France, avertit Manon. Quand on en parle à l'école, c'est uniquement pour le situer dans le cadre de la reproduction, et on ne parle jamais de ses autres fonctions". Pour Mars L, c'est une prise de conscience : elle décide de remettre en valeur le clitoris dans l'espace public, grâce aux stickers.
 
Problème : ces oeuvres sont souvent vandalisées. Si l'art urbain est par définition éphémère, l'hostilité qu'il peut susciter l'est moins. Tout en présentant la peinture murale de COMBO Culture Kidnapper, un artiste homme hétérosexuel qui fait des oeuvres LGBTQ, Manon explique que ces oeuvres sont systématiquement abîmées. Sa première fresque montrait les personnages de bande dessinée Tintin et Haddock en train de s'embrasser. Résultat : quelques jours plus tard, elle est saccagée par le collectif la Manif pour Tous, raconte Manon. La même chose arrive une deuxième, et une troisième fois, avec des commentaires haineux sur Twitter, dont l'artiste décide alors de faire une oeuvre à part entière.
 
La guide montre la peinture murale de COMBO Culture Kidnapper vandalisée. La mention "PD" est inscrite sur le torse d'une des figures.
© N.Z
Parfois le vandalisme manifeste un caractère explicitement antiféministe. Sur une autre oeuvre de COMBO Culture Kidnapper, une superhéroïne de comics porte un t-shirt sur lequel est inscrit, en anglais, "Le futur appartient aux femmes". La superhéroïne porte aussi un badge où elle embrasse sa petite amie. Le sabotage est étrangement ciblé : la mention Future is female et le badge ont été arrachés.
 
 
La mention Future is female a été arrachée.
© N.Z
A chaque étape de la visite, Manon contextualise les questions abordées par les tags et apporte un éclairage historique. Pourquoi le quartier de la Butte-aux-Cailles abrite-t-il une telle concentration d'oeuvres féministes ? "C'est sans doute le passif avec la commune de Paris en 1871 qui a poussé les artistes à choisir ce lieu, énonce-t-elle. Sur cette place [de la commune, ndlr.] s'élevait une barricade. C'est en quelque sorte l'expression de la première révolte communiste et féministe, qui en plus était menée par Louise Michel. Elle et les femmes ouvrières réclamaient le même salaire que les hommes".  
Mais depuis peu, un nouvel acteur sillonne les rues du quartier à la recherche de la perle rare : le collectionneur, qui voit dans le street art les prémices d'une entreprise lucrative. Dans son viseur, entre autres, Intra Larue. Cette artiste utilise de l'argile pour mouler son sein, qu'elle dépose ensuite un peu partout dans Paris, souvent à des endroits incongrus.
 
 
Voyant ces chasseurs de l'art éphémère lui voler littéralement son art, et donc d'une certaine manière, ses seins, Intra Larue réplique. Et décide de changer sa méthode de conception. Elle commence à utiliser une matière qui lui permet toujours de faire le moulage de son sein mais qui, après avoir séché, se fragilise. Elle continue de les déposer à des endroits insolites avec la seule différence qu'au toucher, le sein s'effrite ! Un geste symbolique que l'artiste explique simplement, raconte Manon : "Ces seins représentent mon corps, et n'appartiennent à personne". 
 
Lire aussi dans Terriennes :
► Elisabeth Dmitrieff, l'autre cheffe de file des femmes de la Commune de Paris
► Kashink ou le genre libre
► Sur le marché de l'art, les femmes peinent, encore, à émerger
► Les Guerrilla Girls à l’assaut d’un art « sexiste et dominé par les hommes blancs »
TerriennesNioucha Zakavati
Mise à jour 06.08.2019 à 08:56
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Suisse : toujours pas de loi sur le congé paternité,articles femmes hommes,conge de paternite

3 Juin 2019, 01:49am

Publié par hugo

 Suisse : toujours pas de loi sur le congé paternité
 
Photo pixabay
31 mai 2019
Mise à jour 31.05.2019 à 15:17 par
Terriennes
Avec nos partenaires suisses Le Temps (Michel Guillaume)
Le Conseil fédéral persiste et ne signera pas : le congé paternité reste absent de la loi. Etudes, sondages, arguments économiques, rien n’y fait. A quelques jours de la grève des femmes du 14 juin, la Suisse reste le dernier pays d'Europe à ne pas reconnaître le droit des pères à rester à la maison, ne serait-ce que quelques jours, à la naissance d'un enfant.
 
 
Le Conseil fédéral est en passe d'en informer le Parlement : il rejette l’initiative pour un congé de paternité de 20 jours pour "ne pas mettre en péril la compétitivité de l’économie suisse". Il le fera en catimini, sans s’expliquer en conférence de presse sur la manière dont il conçoit sa politique familiale. Alors que commence la session parlementaire à Berne, le centre droit planche sur un contre-projet à l’initiative.
Un sujet clivant
Si le Conseil fédéral fait profil bas sur ce dossier, c’est qu’il est divisé. Le 18 octobre dernier, trois de ses sept membres, soit Simonetta Sommaruga, Alain Berset et Doris Leuthard, ont tenté de proposer un contre-projet réduisant ce congé à deux semaines, mais ils ont été minorisés par leurs quatre collègues de l’UDC et du PLR.
"L’arrivée d’une femme supplémentaire au Conseil fédéral n’aura été d’aucun secours, déplore la chroniqueuse suisse Liza Mazzone. Karin Keller-Sutter a beau considérer 'naturel de faire tout ce que ses frères pouvaient faire', elle ne voit visiblement pas les choses ainsi lorsqu’il s’agit pour les hommes de pouponner dans la sphère privée. Aucun effet non plus la batterie d’arguments de la Commission fédérale pour les questions familiales (COFF), qui a démontré l’effet positif d’un congé parental sur la santé de l’enfant, le partage des tâches, la reprise d’une activité professionnelle par les mères, la productivité et même les rentrées fiscales."
► Lire la chronique de Lisa Mazzone sur le site de nos partenaires Le Temps
Les partisans d’un contre-projet ont désormais deux options. Soit ils tablent sur l’initiative en estimant qu’elle a toutes ses chances devant le peuple, soit ils tentent d’élaborer un contre-projet dans l’espoir que les pères ne soient plus réduits à un seul jour de congé, comme c’est le cas pour les moins bien lotis d’entre eux.
 
Une nouvelle génération de pères participent activement aux tâches éducatives et domestiques.
Valérie Piller Carrard, présidente de Pro Familia Suisse​
La gauche prendra probablement la première option, ainsi que le laisse entendre Valérie Piller Carrard (PS/FR), présidente de Pro Familia Suisse. "Dans la population, je sens une dynamique favorable au congé paternité grâce à l’arrivée d’une nouvelle génération de pères qui participent activement aux tâches éducatives et domestiques", déclare la Fribourgeoise, qui a elle-même récolté des signatures sur les marchés. "L’écho a été très positif. Très peu de gens ont refusé de signer l’initiative", témoigne-t-elle. Cette attitude sera probablement partagée par le Parti bourgeois-démocratique (PBD). "Je ne suis pas sûre qu’un contre-projet ait un sens. Cette initiative peut gagner devant le peuple, même si elle doit recueillir la majorité des cantons", note la cheffe du groupe PBD Rosmarie Quadranti.
Pragmatisme et petits pas
Au centre droit, on semble s’acheminer plutôt vers la quête d’un compromis. Deux ardents combattants du congé paternité de toujours le prônent. Hugues Hiltpold (PLR/GE), qui s’en est fait l’avocat en 2009 déjà, estime qu’il ne faut pas négliger l’aspect financier. "L’initiative coûte 400 millions, c’est beaucoup. Il faut trouver un chemin médian et réfléchir à un contre-projet portant sur deux semaines.» On en reviendrait ainsi à la proposition de Martin Candinas (PDC/GR), que le parlement avait rejetée de justesse par 97 voix contre 90 en avril 2016. Le Grison en appelle aujourd’hui à la raison. "En politique, c’est le faisable qui compte, pas le souhaitable", affirme-t-il. La conquête du congé maternité l’enseigne: ce genre de progrès ne se réalise pas du premier coup, il faut sans cesse revenir à la charge. En procédant par petits pas.
© Courrier International
Retardataire
En matière de congé paternité, la Suisse a pris du retard sur l’Europe. En 2018, l’Union européenne a adopté une directive accordant un congé parental de quatre mois à chaque parent – homme comme femme – qui travaille.
Si la France fait de la résistance à Bruxelles, l’Allemagne a fait passer son congé parental à 12 mois en 2007 déjà dès l’arrivée au pouvoir d’Angela Merkel. Pour ne pas parler des pays scandinaves, qui ont toujours joué un rôle de pionniers dans ce domaine.
En Suisse, la notion de "congé parental", qui implique généralement une période obligeant les deux parents à se libérer alternativement de leur travail à l’arrivée d’un enfant, ne s’est pas encore imposée. Pourtant, c’est bel et bien un tel congé que la Commission fédérale de coordination pour les questions familiales (COFF) a proposé en 2010 déjà. Un vrai pavé dans la mare, à l’époque. La Suisse venait à peine d’introduire le congé maternité de 14 semaines qu’un aréopage de spécialistes proposait de lui greffer un congé parental de 24 semaines. Coût : 1,2 milliard de francs par an. Le modèle a vite été oublié.
L’avenir appartient à ceux qui prennent un congé parental
Que ce soit sous la Coupole ou ailleurs, tous les partisans du congé paternité l’admettent : l’avenir, c’est bel et bien le congé parental.  Grâce à sa flexibilité, il permet d’évoluer vers un partage plus équitable du travail domestique et familial dès la naissance de l’enfant", souligne Patrick Robinson, porte-parole de la Coordination romande des organisations paternelles. Pourtant, la COFF a bien l’intention de se rappeler au bon souvenir du Conseil fédéral. Elle compte actualiser cette année encore son modèle de l’époque sur la base des dernières recherches scientifiques, confie l’un de ses membres, Giuliano Bonoli, professeur en politique sociale à l’Université de Lausanne.
L’Allemagne, avec ses 12 mois de congé parental, dispose de l’économie la plus puissante du continent.
Patrick Robinson, porte-parole de la Coordination romande des organisations paternelles
"En Europe, le congé parental s’est imposé comme standard et la Suisse a pris beaucoup de retard à cet égard", constate-t-il. Difficile de croire le Conseil fédéral lorsqu’il prétend qu’un congé paternité de quatre semaines mettrait en danger l’économie. "L’Allemagne, avec ses 12 mois de congé parental, dispose de l’économie la plus puissante du continent et son taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis la réunification."
A lire aussi dans Terriennes :
►"Daron" : le magazine de la paternité X/Y
► Le congé parental partagé, clé de voûte de l'égalité entre les sexes ?
► Les pères japonais paternels victimes de harcèlement au travail
► La Suède, fière de ses pères, expose sa politique d’égalité à Paris
Terriennes
Avec nos partenaires suisses Le Temps (Michel Guillaume)
Mise à jour 31.05.2019 à 15:17

https://information.tv5monde.com/terriennes/suisse-toujours-pas-de-loi-sur-le-conge-paternite-303374

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Démission du maire du Havre accusé d’envoyer des photos porno à des femmes sans leur consentement,femmes,violences,

27 Mars 2019, 02:44am

Publié par hugo

 Sous la pression du gouvernement ?
Démission du maire du Havre accusé d’envoyer des photos porno à des femmes sans leur consentement
Luc Lemmonier, ami proche et successeur d'Edouard Philippe à la mairie du Havre, a été accusé par plusieurs femmes d'avoir envoyé, sans leur consentement, des photos pornographiques de lui. Après une visite express du premier ministre ce jeudi au Havre, alors que ce scandale jette une nouvelle tâche d'huile à l'heure où le gouvernement connaît depuis samedi dernier un approfondissement de la crise politique en cours. Luc Lemmonier a démissionné.
Lili B
samedi 23 mars
 
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Crédits : CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Luc Lemmonier, anciennement chez Les Républicains et ami proche d’Edouard Philippe, qu’il a remplacé en 2017 à la tête de la mairie du Havre, vient de démissionner ce jeudi. Les raisons : ce dernier a été mis en cause par plusieurs femmes qui ont affirmé qu’il leur avait, à maintes reprises, envoyé des photos pornographiques, le mettant en scène nu, et ce sans le consentement de ces dernières. Une affaire qui a éclaté médiatiquement ces deniers jours.
Dans leurs témoignages, ces dernières ont en effet déclaré n’avoir exprimé à aucun moment leur volonté et désir de recevoir de telles photos, mettant en avant le caractère contraint de ces échanges. « Je me suis sentie salie, souillée », déclare l’une d’entre elle, poursuivant : « Je n’ai pas compris pourquoi il m’envoyait ces photos dégoûtantes,. Il m’a dit qu’il voulait me montrer qu’il était ouvert pour toutes propositions ». « C’est absolument pas normal de recevoir des photos quand on n’a rien demandé ». Trois ans après les faits, en 2014, le procureur du Havre est mis au courant. Ce dernier convoque la victime de ces échanges non consentis et son mari au parquet du Havre. Mais aucune suites judiciaires n’ont lieu.
Quelques années plus tard, l’histoire se répète. Une deuxième femme, qui a récemment diffusé les photo reçues par l’ancien maire, qui s’y trouvait nu et en érection, témoigne : « Ça a été compliqué, j’ai fait une tentative de suicide. Je suis mariée depuis plus de 20 ans, j’ai deux enfants, je suis épanouie dans ma vie couple, je n’étais pas du tout dans un jeu de séduction », explique-t-elle, affirmant qu’elle avait demandé à plusieurs reprises à l’élu d’arrêter, qui n’en a eu que faire. Ajoutant qu’elle avait voulu porter plainte mais que cela avait été « compliqué ».
En effet, suite au harcèlement sexuel qu’elle subissait, cette dernière a envoyé une lettre anonyme au Premier ministre ainsi qu’à des élus de la majorité municipale, photos à l’appui, sans qu’aucune réaction ni suite ne soit accordée. Y compris de la part du premier ministre qui a participé à étouffer l’affaire. Comme c’est la règle au sein de la classe politique, c’est silence radio, complicité entre pairs et étouffement de l’affaire. Ceci avec la complicité de l’institution judiciaire. « J’avais l’impression d’être seule, que personne ne voulait m’entendre », a t-elle déclaré dans son témoignage. Et pour cause, parallèlement au manque de réaction de la part du personnel politique et juridique qui avaient connaissance des faits, dans cette affaire, la seule personne qui a été inquiétée juridiquement c’est.. elle et son mari !
En effet, suite à la diffusion des photo envoyées par Luc Lemonnier à certains élus municipaux, photo qui étaient par ailleurs accompagnées d’insultes à son égard, ce dernier a déposé plainte le 31 mai 2018 du fait de la diffusion de ces « clichés intimes » sans autorisation. Quid de l’envoi de ces « clichés intimes » sans l’autorisation de la destinataire ? Après son refus ? Et ce avec des propos humiliants ?
Suite à cette plainte et à l’issue d’une enquête préliminaire menée par le SRPJ (Service Régional de Police Régional) de Rouen, cette dernière a en effet écopé le 18 mars 2019 d’un rappel à la loi.
Radio France a également diffusé, sous couvert d’anonymat toujours, le témoignage d’une troisième femme, qui a déclaré avoir reçu le même genre de photo après avoir sollicité le maire alors qu’elle venait de perdre son fils et était en difficulté. De plus, d’après le recueillement de témoignages de la part de France Bleu, « à en croire une employée de la mairie, plusieurs dizaines de femmes » ont vécu une expérience similaire.
Dans un communiqué sorti ce mercredi, le maire a quant à lui démenti tous ces témoignages, affirmant que les messages étaient intervenus dans le cadre de relations entre « adultes consentants ».
Cependant, sous l’effet de la pression et au vu de l’ampleur que commençait à prendre l’affaire, Edouard Philippe ayant même été sommé de prendre position puisque proche de Luc Lemonnier et ayant eu connaissance des faits avant la médiatisation de cette affaire, a changé de ton. Après le silence observé depuis le début de l’affaire, puis une tentative de défense ce mercredi via son communiqué, Luc Lemonnier a annoncé sa démission ce jeudi soir. Une décision « mûrement réfléchie » selon lui, qu’il justifie par une volonté de maintenir « l’intégrité de sa famille ». Cependant, au-delà, il est clair que cette affaire était devenue trop sensible, surtout dans le contexte actuel d’affaiblissement et de crise du gouvernement, qui se sont accélérés ces derniers jours. Il est quasi évident que ce dernier a mis la pression sur Luc Lemonnier pour qu’il démissionne de son poste de maire.
En effet, Edouard Philippe, qui a déclaré ce vendredi que la décision prise par son successeur était « responsable », avait effectué la veille, en toute discrétion et ce quelques heures avant l’annonce de la démission, un aller-retour au Havre. Une coïncidence qui n’en est pas une et qui témoigne du caractère très sensible de l’éclatement dans la séquence actuelle de cet énième scandale mettant en cause une nouvelle fois un homme politique (par ailleurs proche d’un gouvernement qui veut faire de la cause des femmes la "cause du quinquennat") dans une affaire d’abus de pouvoir et d’harcèlement sexuel.
 
Mots-clés Édouard Philippe   /    harcèlement sexuel   /    Le Havre   /    Violences faites aux femmes   /    #JusticeDeClasse   /    Genres et Sexualités   /    Politique

https://www.revolutionpermanente.fr/Demission-du-maire-du-Havre-accuse-d-envoyer-des-photos-porno-a-des-femmes-sans-leur-consentement
 

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Facebook, Twitter, Google… Comment préparer votre testament numérique,societe,internet,

31 Octobre 2018, 08:40am

Publié par hugo


Facebook, Twitter, Google… Comment préparer votre testament numérique

Que deviendront vos comptes sur les principaux réseaux sociaux et plateformes d'e-mails  après votre passage dans l'au-delà ? Franceinfo s'est penché sur la question.
Google propose à ses utilisateurs un \"gestionnaire de compte inactif\", qui permet de décider de supprimer ou de transmettre ses données à un proche après son décès.
Google propose à ses utilisateurs un "gestionnaire de compte inactif", qui permet de décider de supprimer ou de transmettre ses données à un proche après son décès. (BLANCHI COSTELA / MOMENT RF / GETTY IMAGES)
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Vincent Matalon
France Télévisions

Mis à jour le 30/10/2018 | 11:45
publié le 09/01/2018 | 13:27
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LA NEWSLETTER ACTUNous la préparons pour vous chaque matin

Que va-t-il advenir de votre compte Facebook après votre mort ? Et de votre vieille adresse Hotmail, que vous utilisiez pour vous connecter sur MSN Messenger au début des années 2000 ?

Si vous ne vous êtes pas encore posé cette question, la plupart des services en ligne ont, ces dernières années, planché sur le sujet. Avec plus ou moins de réussite. A l'occasion de la Toussaint, jeudi 1er novembre, et afin de vous aider à réaliser votre "testament numérique" et à maîtriser autant que possible vos traces sur le web après votre passage dans l'au-delà, franceinfo a fait le tour des réseaux sociaux et plateformes de courrier électronique les plus populaires.
Facebook

En raison de son extrême popularité, Facebook a été l'un des premiers services à s'adapter à la mort de ses utilisateurs. Le réseau social a ainsi mis en place en octobre 2009 une fonctionnalité permettant de transformer un profil en "compte de commémoration", ce qui en limite les fonctionnalités et évite les situations embarrassantes, comme les rappels de l'anniversaire du défunt.

Il est également possible de faire supprimer entièrement son compte après son décès. Dans les deux cas, il est nécessaire que vos proches signalent votre mort à Facebook sur une page prévue à cet effet, mais vous pouvez signifier de votre vivant vos volontés à Facebook.

• Si vous souhaitez que votre compte soit supprimé :

Rendez-vous dans les paramètres de votre compte. Depuis un ordinateur, il faut cliquer sur la petite flèche pointant vers le bas située en haut à droite de n'importe quelle page Facebook.

Cliquez ensuite sur "Général" dans le menu de gauche, puis sur "Gérer le compte". Il ne vous reste plus qu'à cliquer sur "Demander la suppression du compte" et à valider votre choix.


L'opération peut aussi s'effectuer depuis l'application mobile de Facebook. Ouvrez le menu à l'aide de l'icône située dans le coin supérieur droit de l'application, et faites-le défiler jusqu'aux paramètres du compte.

Cliquez ensuite sur "Général", puis sur "Gérer le compte", puis sur "Contact légataire", et enfin sur "Suppression de compte". Le tour est joué !

• Si vous souhaitez que votre profil reste en ligne :

Dans ce cas, votre profil sera transformé en "compte de commémoration", ce qui change quelques petites choses. L'expression "En souvenir de" sera par exemple ajoutée au-dessus de votre nom, et plus personne ne pourra se connecter sur votre compte, même si vous avez communiqué votre mot de passe à un proche. Il n'apparaîtra plus dans les suggestions de Facebook, qu'il s'agisse des "Vous connaissez peut-être", des anniversaires ou des publicités qui indiquent à vos amis que vous "aimez" telle ou telle page.

Gardez tout de même à l'esprit que si vous avez paramétré votre compte de manière à ce que vos amis puissent laisser un message sur votre mur, ils pourront continuer à le faire sur votre compte de commémoration, et vous rendre hommage (ou pas). Tout ce que vous avez déjà posté sur Facebook restera par ailleurs accessible selon les paramètres de confidentialité définis de votre vivant : si l'album photo de vos vacances en Espagne était visible par tous, y compris par ceux qui ne font pas partie de vos amis, il le restera après votre mort.

Dans le cas où cette option vous intéresse, il est possible de désigner parmi vos proches un légataire, qui sera en quelque sorte l'administrateur de votre compte après votre mort. Il pourra changer votre photo de profil ou de couverture, rédiger une publication à épingler sur votre mur si celui-ci est ouvert, ou encore accepter ou refuser des demandes d'amis après votre mort, ce qui est assez étrange. Il ne pourra toutefois pas ajouter de nouveaux contacts, supprimer les anciens, effacer ou modifier vos contenus ni consulter vos messages.

Pour effectuer cette démarche, répétez l'opération décrite plus haut, et plutôt que de cliquer sur "Suppression de compte", cliquez sur "Choisir un contact légataire". Sachez que toutes ces opérations ne sont pas définitives, et que vous pourrez revenir sur votre décision.

Google

Google est aussi un bon élève dans ce domaine. Le géant de Mountain View a mis en ligne en avril 2013 un "gestionnaire de compte inactif" qui permet de décider de supprimer ou de transmettre ses données à un proche, service par service, si vous n'utilisez pas votre compte pendant un certain temps. Cela peut concerner vos e-mails (Gmail), les photographies prises avec votre téléphone si elles sont synchronisées avec Google Photos, les documents stockés sur Google Drive, ou encore votre compte YouTube.

Pour paramétrer le devenir de votre compte Google, direction cette page. Cliquez sur "Démarrer". Vous devez ensuite définir le délai sans connexion à partir duquel Google considérera que votre compte est devenu inactif : 3, 6, 12 ou 18 mois. Pas de panique : si vous décidiez par hasard d'abandonner Google à un moment de votre vie, sans trépasser pour autant, l'entreprise vous enverra plusieurs e-mails et SMS quelques semaines avant la date fatidique.

Vous pouvez ensuite sélectionner jusqu'à 10 proches qui seront prévenus par Google lorsque votre compte sera devenu inactif, et à qui vous pouvez accorder un accès temporaire à certaines de vos données. Pour éviter les détournements par des personnes mal intentionnées, ces proches ne pourront y accéder qu'après avoir prouvé leur identité à l'aide d'un code reçu par SMS.

Il est également possible de rédiger par avance un message qui sera envoyé automatiquement aux personnes qui cherchent à vous contacter une fois votre compte désactivé.

Il ne reste ensuite plus qu'à choisir si Google devra ou non supprimer entièrement votre compte et ses données quelques mois après le début de son inactivité, et à valider le tout.

Yahoo!

Autre poids lourd de l'e-mail, Yahoo! est objectivement moins prévoyant que Google lorsqu'il s'agit de préparer son testament numérique. La seule possibilité offerte est de clore entièrement votre compte après votre mort. Et la manière de procéder n'est pas franchement à la pointe de la technologie, puisque cette démarche ne peut s'effectuer que par courrier.

Un de vos proches devra ainsi rédiger une demande de clôture formelle en précisant votre adresse e-mail, y joindre un document attestant qu'il est légalement en mesure d'effectuer cette requête (par exemple une lettre le désignant comme votre exécuteur testamentaire), ainsi qu'une photocopie de votre acte de décès. Le tout devra être envoyé aux Etats-Unis (donc en anglais) à l'adresse suivante :
Concierge Executive Escalations
Yahoo Inc.
5250 NE Elam Young Parkway
Hillsboro, OR 97124
United States of America
Hotmail

Concernant Microsoft, qui gère les adresses Hotmail, Live, MSN ou encore Outlook, l'affaire est encore plus compliquée. Non seulement aucun dispositif ne permet d'anticiper sa disparition, mais le site officiel de l'entreprise ne propose pas de page d'aide expliquant la procédure à suivre en cas de décès d'un proche.

Dans un article publié à l'été 2013 (en anglais), le magazine Time faisait état d'une procédure appelée "Next of kin process" ("procédure pour parent proche"). Celle-ci permet de réclamer à Microsoft non seulement la suppression d'une adresse e-mail d'un proche disparu, mais également un DVD contenant les données associées au compte "incluant tous les e-mails et leurs pièces jointes, le carnet d'adresses, ainsi que la liste de contacts" du défunt. Contacté par franceinfo début janvier, le service client de Microsoft a confirmé que cette procédure était toujours d'actualité, mais que son application relevait du cas par cas, sans davantage de précisions.

La suite est assez sportive. Votre proche devra effectuer sa demande en anglais par mail à l'adresse msrecord@microsoft.com, en y joignant une preuve de décès, un certificat prouvant qu'il est légitime pour réclamer la fermeture de votre compte, ainsi qu'une photo d'identité. Il devra également être en mesure de répondre à tout un tas de questions concernant votre compte Hotmail : adresse e-mail, nom, prénom et date de naissance utilisés lors de la création du compte, date approximative de création du compte, ou encore date approximative de la dernière connexion à votre compte. Ces informations peuvent également être communiquées par courrier à l'adresse :
Next of Kin
One Microsoft Way
Redmond, WA 98052
United States of America

Vous l'aurez compris : sauf à avoir minutieusement transmis toutes les informations nécessaires à l'un de vos proches, le plus simple reste de clôturer de votre vivant votre compte Microsoft lorsque la fin approchera. Heureusement, la procédure est cette fois beaucoup plus simple, et parfaitement détaillée sur le site de l'entreprise.
Twitter

A la différence de Facebook, Twitter n'a pas (encore ?) mis en place de profil de commémoration. A moins de communiquer à vos proches votre nom de compte et votre mot de passe, ceux-ci ne pourront ainsi que réclamer la désactivation de votre profil.

La procédure à suivre est assez simple, et peut s'effectuer en français depuis la rubrique d'aide de Twitter. Vos proches devront cliquer sur "Je souhaite demander la désactivation du compte d'un utilisateur décédé ou frappé d'incapacité", préciser le nom de votre compte, vos nom et prénom réels, ainsi que les liens qui vous unissaient.

"Une fois la demande reçue, nous vous enverrons par e-mail des instructions à suivre pour nous fournir plus de détails sur la personne décédée, ainsi qu'une copie de votre carte d'identité et une copie du certificat de décès de la personne concernée", écrit le réseau social dans son centre d'assistance. Twitter précise également que ces documents seront supprimés après vérifications.
Snapchat

Est-ce parce qu'il est très populaire chez les moins de 30 ans ? Les mots "mort" ou "décès" n'apparaissent en tout cas nulle part dans les rubriques d'aide du site de Snapchat.

Contacté par franceinfo, le réseau social de partage de photos et de vidéos à durée de vie limitée indique "être en capacité" de supprimer le compte d'un utilisateur mort. Si vous souhaitez que vos proches effectuent cette démarche après votre passage dans l'au-delà, ils devront rédiger une requête en se rendant sur cette page, puis en cliquant sur "Je souhaite partager des commentaires" et "Autres".

Les équipes de Snapchat prendront ensuite contact avec eux pour effectuer des vérifications avant de procéder à la désactivation de votre compte. Attention tout de même, le site n'accepte pour l'heure que les requêtes envoyées en anglais.
Instagram

Instagram a été racheté par Facebook en avril 2012 contre un milliard d'euros. Cela se ressent dans la manière dont le plus célèbre réseau de partage de photos gère la question de la mort de ses utilisateurs : comme Facebook, Instagram propose aux proches d'un défunt de choisir entre supprimer son profil et le transformer en "compte de commémoration".

• Si vous souhaitez que votre compte soit supprimé :

Dans ce premier cas, vos proches n'auront qu'à remplir un formulaire simple et en français. Afin de vérifier que la personne effectuant la demande est un membre de votre entourage, Instagram réclame en outre "un certificat de décès, le certificat de naissance du défunt ou une preuve de [son] autorité".

• Si vous souhaitez que votre profil reste en ligne :

Dans ce cas, le compte en question restera figé, n'apparaîtra plus dans les espaces publics de la plateforme comme la section "explorer" (qui suggère des personnalités auxquelles s'abonner) et il sera impossible de s'y connecter, même en possédant le mot de passe. Là aussi, vos proches n'auront qu'à remplir un formulaire pour effectuer cette demande, avec une preuve de votre décès.
LinkedIn

"Il arrive malheureusement parfois que vous trouviez le profil d'un collègue, d'un camarade de classe ou d'un être cher qui est décédé. Si cela se produit, nous pouvons fermer le compte de cette personne et supprimer son profil pour vous", écrit dans sa section d'aide le réseau social professionnel, qui revendiquait un demi-milliard de membres en avril 2017.

Comme Instagram ou Twitter, LinkedIn propose ainsi un formulaire (disponible seulement en anglais) permettant de demander le retrait d'un profil, mais ne réserve pas cette possibilité aux seuls proches du défunt. Votre "famille éloignée" ou vos anciens camarades de classe pourront ainsi réaliser cette démarche après votre mort.

La personne effectuant la demande devra fournir votre nom, préciser sa relation avec vous, la date de votre mort, ainsi qu'un lien ou un document prouvant votre décès.
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