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feminisme

Des milliers d'enfants ukrainiens déportés en Russie, la Cour pénale internationale saisie

24 Décembre 2022, 07:09am

Publié par hugo

 Des milliers d'enfants ukrainiens déportés en Russie, la Cour pénale internationale saisie
Par Juliette Hochberg Publié le 23/12/2022 à 16:44
Enfants ukrainiens
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L'association "Pour l’Ukraine, leur liberté et la nôtre" a saisi la Cour pénale internationale (CPI), le 21 décembre 2022, lui demandant d’ouvrir une enquête pour "génocide". Des milliers de mineurs ukrainiens ont été transférés illégalement et de force en Russie. Arrachés à leurs parents, ils peuvent être adoptés par des familles russes.
Des chiffres glaçants. Le 10 novembre 2022, Amnesty International publiait un rapport indiquant que, depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier, 10 764 mineurs ukrainiens avaient été transférés illégalement et de force par des forces russes en Russie ou dans les zones occupées, après avoir été arrachés à leur famille. L'ONG bannie de Russie conteste ainsi la défense de Moscou, qui soutient que ces enfants étaient tous orphelins.

De son côté, le gouvernement ukrainien avance que 240 000 fillettes et garçonnets sont concernés.

Une demande d'enquête pour "génocide" 
Mercredi 21 décembre 2022, l'avocat français Emmanuel Daoud a saisi au nom de l’association française "Pour l’Ukraine, leur liberté et la nôtre", la Cour pénale internationale (CPI) - juridiction chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d'agression et de crime de guerre -, lui demandant d’ouvrir une enquête pour "génocide", révèle France Info. 

La radio publique a eu accès à certains éléments de preuve du dossier fourni de l'association, qui démontre que cette politique a été planifiée et est comparable à celle instaurée par la Russie après l'annexion de la Crimée, en 2014. 

"Toutes les preuves se trouvent là, sous les yeux de l’opinion publique de tous les pays, répertoriées, documentées, exactement comme pour les frappes russes utilisées comme armes de guerre sur les civils ukrainiens", commente cet avocat, qui défend également la famille de Frédéric Leclerc-Imhoff, le journaliste reporter d’images de BFMTV tué en mai dernier en Ukraine, note Le Monde.

Me Emmanuel Daoud poursuit : "Les plus vulnérables parmi eux, des mineurs, sont victimes de déportations ; des adolescents récalcitrants à entonner l’hymne national russe conduits dans des camps de rééducation. Autant de faits qui, en application du statut de Rome [où a été établie la CPI, ndlr] forment des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité."

"Couper le lien avec leur identité ukrainienne"
"Il s’agit d’une déportation forcée à grande échelle pour couper le lien avec leur identité ukrainienne et la Nation ukrainienne", dénonce-t-il.

Comment un enfant de 2 ou 3 ans va-t-il retrouver ses parents dans 5, 10 ou 15 ans avec ce nouvel état civil ?

Ces déplacements forcés sont alertant, d'autant qu'une récente loi russe permet la simplification de l'adoption de ces enfants, et le changement de leur lieu de naissance ou encore, de leur nom de famille, afin qu'il sonne "plus russe". L'avocat questionne, très inquiet : "Comment un enfant de 2 ou 3 ans va-t-il retrouver ses parents dans 5, 10 ou 15 ans avec ce nouvel état civil ? C'est impossible !"


https://www.marieclaire.fr/des-milliers-d-enfants-ukrainiens-deportes-en-russie-la-cour-penale-internationale-saisie,1439775.asp

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Naomi Osaka, sportive la mieux rémunérée en 2022, devant Serena Williams et Eileen Gu

24 Décembre 2022, 07:08am

Publié par hugo

 TENNIS

Naomi Osaka, sportive la mieux rémunérée en 2022, devant Serena Williams et Eileen Gu

© AFP or licensors

hier à 13:18

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Par Belga (édité pa Alice Devilez)
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Avec des revenus estimés à 51,1 millions de dollars (environ 48 millions d’euros) cette année, la Japonaise Naomi Osaka, 25 ans, est considérée par le magazine américain Forbes comme la sportive la mieux rémunérée en 2022.

Une autre joueuse de tennis, Serena Williams suit avec 41,3 millions de dollars (38,1 millions d’euros), même si l’Américaine a annoncé sa retraite des courts en août. Les gains mentionnés rassemblent les salaires, primes et bonus enregistrés sur le plan sportif, mais aussi une estimation des gains publicitaires et marketing. Ainsi pour Naomi Osaka, plus de 50 millions de ses revenus proviennent du sponsoring. Les montants ne tiennent pas compte des taxes et commissions aux agents ou intermédiaires, a précisé Forbes en sortant son article jeudi aux Etats-Unis.

Si les deux sportives sont déjà habituées de figurer dans le haut de ce classement particulier du célèbre magazine américain. De jeunes athlètes viennent se signaler avec en troisième position par exemple pour 2022, la Chinoise de 19 ans, Eileen Gu, qui s’offre déjà 20,1 millions de dollars (18,9 millions d’euros) pour l’année 2022 dans la foulée de son double titre olympique en ski freestyle (big air et half-pipe) aux JO d’Hiver de Pékin.

La Britannique Emma Raducanu, 20 ans, surfe toujours sur sa victoire à l’US Open l’an dernier pour accumuler 18,7 millions de dollars (17,6 millions d’euros). La numéro 1 mondiale en tennis, encore, la Polonaise Iga Swiatek complète le top 5 avec des revenus estimés à 14,9 millions de dollars (14 millions d’euros) pour l’année 2022. Elles sont dix joueuses de tennis dans le top 15 et 8 sportives voient leurs revenus atteindre la barre des 10 millions de dollars (9,4 millions d’euros).


https://www.rtbf.be/article/naomi-osaka-sportive-la-mieux-remuneree-en-2022-devant-serena-williams-et-eileen-gu-11127832

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Pistolets pour les filles, poussettes pour les garçons : l'Espagne pionnière des jouets non genrés

24 Décembre 2022, 06:04am

Publié par hugo

 Pistolets pour les filles, poussettes pour les garçons : l'Espagne pionnière des jouets non genrés
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23 DÉC 2022
 Mise à jour 23.12.2022 à 10:00 par 
Terriennes
 
avec AFP
En Espagne, industrie du jouet et gouvernement se mobilisent pour tenter d'en finir avec les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge. Un code de bonnes pratiques vient d'entrer en vigueur, même si la portée de ses règles reste limitée.
"Ce qu'on veut, c'est voir un petit garçon avec un porte-bébé dans un catalogue" de Noël. Depuis dix ans, la marque Toy Planet, implantée à Paterna près de Valence, dans l'est de l'Espagne, promeut la publicité unisexe. Dans son catalogue figure, par exemple, une petite fille, pistolet à la main et revêtue d'un gilet pare-balles de la police d'élite. Quelques pages plus loin, une autre tape dans un sac de boxe, tandis qu'un petit garçon se tient derrière une poussette. 

Les jouets ont une fonction importante dans la formation des adultes... Nous voulons qu'à l'avenir, un garçon puisse être sage-femme et une fille mécanicienne.

Ignacio Gaspar, directeur de Toy Planet

L'entreprise a décidé, il y a dix ans, d'"inverser la situation" en montrant "des garçons avec des poupées et des filles avec des caisses à outils", après que ses clients ont dénoncé, sur les réseaux sociaux, une communication "vieillotte".

"Les jouets ont une fonction importante dans la formation des adultes... Nous voulons qu'à l'avenir, un garçon puisse être sage-femme et une fille mécanicienne", explique Ignacio Gaspar, son directeur. Toy Planet a toutefois dû faire face à des critiques très violentes du genre "vous allez faire des garçons des tapettes et des petites filles des garçons manqués".

©<a href="http://Photo par <a href="https://pixnio.com/fr/gens-fr/enfants-enfants/afro-americaine-les-enfants-beneficiant-lair-frais-physique-lactivite-linteraction-des-amis">Cade Martin, Dawn Arlotta, USCDCP</a> de <a href="https://pixnio.com/fr/">Pixnio</a>">Cade Martin, Dawn Arlotta, USCDCP</a>
©Cade Martin, Dawn Arlotta, USCDCP
Code de bonnes pratiques
Pionnière dans la lutte contre les violences de genre, l'Espagne compte un mouvement féministe très puissant dont se réclame le gouvernement de gauche de Pedro Sanchez. Son ministre de la Consommation, Alberto Garzon, a signé avec l'industrie du jouet un code de bonnes pratiques, entré en vigueur le 1er décembre 2022, dans le but d'"encourager l'égalité des genres dans les publicités de jouets". Les annonces dans les médias, sur les télés ou les réseaux sociaux ne devront donc plus indiquer explicitement qu'un jouet est destiné à un genre plutôt qu'à un autre, ni assigner le rose aux filles et le bleu aux garçons, ou reproduire "les rôles de genre".

Ce n'est pas suffisant, mais c'est nécessaire pour avancer face aux stéréotypes machistes et sexistes qui existent dans tous les secteurs de la société.

Rafael Escudero

Ce code des bonnes pratiques, signé avec l'Association espagnole des fabricants de jouets (AEFJ), qui regroupe 90% des producteurs en Espagne, a nécessité une année de travail, confie le directeur général de la Consommation et du Jeu du ministère, Rafael Escudero. Sa portée reste toutefois limitée puisqu'il ne concerne pas les emballages et ne s'appliquera pas à la publicité dans les rues ni aux catalogues des magasins de jouets, relativise-t-il, en reconnaissant que d'éventuelles entorses de la part des entreprises n'entraîneront pas de sanctions mais un "risque réputationnel".

Les grandes marques internationales ne sont par ailleurs pas concernées, ce qui limite aussi la portée de ces règles. "Ce n'est évidemment pas suffisant mais c'est nécessaire pour avancer face aux stéréotypes machistes et sexistes qui existent dans tous les secteurs de la société", insiste Rafael Escudero.

Yvette Ibarra tient une poupée Barbie "Dancing Princess" dans un magasin de jouets à Monrovia, en Californie, le 29 janvier 2007. Le gouverneur Gavin Newsom venait de valider un projet de loi qui faisait de la Californie le premier État à exiger des grands magasins qu'ils présentent des produits tels que des jouets et des brosses à dents de manière non sexiste. La nouvelle loi n'interdit pas les sections traditionnelles pour garçons et filles dans les grands magasins, mais stipule qu'ils doivent également proposer une section non sexiste. 
Yvette Ibarra tient une poupée Barbie "Dancing Princess" dans un magasin de jouets à Monrovia, en Californie, le 29 janvier 2007. Le gouverneur Gavin Newsom venait de valider un projet de loi qui faisait de la Californie le premier État à exiger des grands magasins qu'ils présentent des produits tels que des jouets et des brosses à dents de manière non sexiste. La nouvelle loi n'interdit pas les sections traditionnelles pour garçons et filles dans les grands magasins, mais stipule qu'ils doivent également proposer une section non sexiste. 
©AP Photo/Nick Ut
Le devoir pédagogique des vendeurs
Sur l'avenue madrilène de Gran Via, où les passants font leurs courses de Noël, Julio Cesar Araujo, grand-père de 62 ans, tient, lui, toujours aux différences de genre. "Les filles auront des poupées à Noël, dit-il, avant de nuancer immédiatement. Mais bon, si une fille veut jouer avec une petite voiture, on lui achètera une petite voiture".

Quand un grand-père dit qu'il ne veut pas de la cuisine car le cadeau est pour un garçon, je réponds que cela n'a pas de sens dans un pays qui compte autant de chefs reconnus.

Nathalie Rodriguez, propriétaire d'un magasin de jouets

Propriétaire, avec son mari, de la boutique madrilène Kamchatka, vendant des jouets "éducatifs, non sexistes, écologiques et non violents", Nathalie Rodriguez, 48 ans, s'évertue à démonter les stéréotypes. "Je crois au devoir pédagogique de la personne qui vend les jouets, explique la commerçante, habitée par son militantisme.... Le jouet en soi n'implique pas de sexisme, c'est le regard de l'adulte qui est derrière, qui le fabrique, le vend ou le commercialise, qui peut l'impliquer". Avec humour et par l'absurde, elle propose des alternatives aux clients : "Quand un grand-père dit qu'il ne veut pas de la cuisine car le cadeau est pour un garçon, je réponds que cela n'a pas de sens dans un pays qui compte autant de chefs reconnus".

Certains parents, comme Tania San José, professeure de 41 ans à Pampelune, dans le nord de l'Espagne, jugent qu'il était temps que le gouvernement impose des règles, même si elles arrivent "tard". "Malheureusement, il y a encore des jouets de garçons et des jouets de filles, mais notre génération essaye de faire en sorte que ce ne soit plus le cas", dit-elle. Preuve que les esprits ont déjà évolué, Angela Muñoz, 47 ans, est presque décontenancée par les questions sur le sujet et assure "pouvoir très bien acheter une poupée pour mon fils. Les enfants doivent pouvoir utiliser n'importe quel jouet".

(Re)lire aussi dans Terriennes : 

► Barbie face à la Covid-19 : le visage de Sarah Gilbert, co-créatrice du vaccin d'AstraZeneca
► Et si on jouait à "Où sont les femmes dans les arts" ?
► Atout femmes : jeux de cartes 100 % féminins à mettre entre toutes les mains
► Filles ou garçons : qui a le pouvoir ?
► Pour Noël, offrez un poupon à un garçon !
► Noël : à quand une révolution féministe des jouets ?

Terriennes
 
avec AFP
 Mise à jour 23.12.2022 à 10:00
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/pistolets-pour-les-filles-poussettes-pour-les-garcons-l-espagne-pionniere-des-jouets-non

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"Femme, vie, liberté" en Iran : l'actrice féministe Taraneh Alidoosti en prison

24 Décembre 2022, 06:02am

Publié par hugo

 "Femme, vie, liberté" en Iran : l'actrice féministe Taraneh Alidoosti en prison
Taraneh Alidoosti lors de la présentation du film <em>Leila et ses frères</em> au 75e festival international du film de Cannes, 26 mai 2022. 
Taraneh Alidoosti lors de la présentation du film Leila et ses frères au 75e festival international du film de Cannes, 26 mai 2022. 
©AP Photo/Daniel Cole
20 DÉC 2022
 Mise à jour 22.12.2022 à 07:34 par 
TerriennesLiliane Charrier
Elle est Leïla dans Leïla et ses frères, Rana dans Le Client. L'actrice Taraneh Alidoosti a été arrêtée le 17 décembre 2022 pour son soutien à la contestation qui gronde en Iran depuis plusieurs mois. Aujourd'hui, les appels fusent pour que soit libérée cette militante des droits des femmes.
Vedette du grand écran en Iran, et au-delà, Taraneh Alidoosti, 38 ans, a été appréhendée le 17 décembre 2022. Cette féministe assumée se faisait ouvertement l'écho des protestations contre le régime théocratique d'Iran qui ont éclaté voilà près de trois mois, en réaction à la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour un voile mal porté. 

(Re)lire nos articles
► Le voile, symbole d'un "apartheid de genre" en Iran, selon Chowra Makaremi 
► #MahsaAmini, le nom de la révolte contre les diktats imposés aux femmes en Iran

Début novembre 2022, Taraneh Alidoosti poste sur les réseaux sociaux une photo où elle se montre sans voile, avec une pancarte portant, en kurde, le slogan "Femme, Vie, Liberté", devenu le cri de ralliement du mouvement de contestation qui secoue l'Iran.


L'actrice et militante promet alors de rester dans son pays, assurant ne pas craindre de "payer le prix" pour défendre ses droits ; elle annonce son intention d'arrêter de travailler pour soutenir les familles des personnes tuées ou arrêtées lors de la répression. Elle déclare ne détenir aucun autre passeport que son passeport iranien et ne posséder aucune résidence à l'étranger. "Je suis de ceux qui restent ici et qui n'ont pas l'intention de partir", écrit-elle sur Instagram.

Je resterai, j'arrêterai de travailler. Je resterai aux côtés des familles des prisonniers et des personnes tuées. Je serai leur avocate.
Taraneh Alidoosti

Sur le réseau social, Taraneh Alidoosti ajoute : "Je resterai, j'arrêterai de travailler. Je resterai aux côtés des familles des prisonniers et des personnes tuées. Je serai leur avocate... Je me battrai pour ma patrie. Je paierai le prix qu'il faudra pour défendre mes droits et, surtout, je crois en ce que nous construisons ensemble aujourd'hui." 

Taraneh Alidoosti s'élève ainsi contre la répression violente des manifestations : depuis la mort de Mahsa Amini, des centaines de personnes ont été tuées, des milliers arrêtées et deux hommes de 23 ans ont été pendus. Le 8 décembre, elle dénonce la pendaison de Mohsen Shekari. "Toute organisation internationale qui regarde ce bain de sang sans réagir représente une honte pour l'humanité", écrit-elle sur Instagram.

Féministe, tatouée : la double provocation
L'engagement de l'actrice pour l'égalité entre les femmes et les hommes n'est pas nouveau. En mai 2016, Taraneh Alidoosti est à Cannes pour présenter Le Client, du réalisateur Asghar Farhadi, dans lequel elle joue le premier rôle féminin. Sur une photo apparaît, sur son avant-bras, un tatouage féministe. En Iran, l'image fait scandale. D'une part parce que le tatouage est considéré comme une pratique occidentale contraire au régime, d'autre part pour son engagement féministe, dont certains déduiront que celle qui l'arbore est favorable à l'avortement.

Face aux réactions violentes, voire aux menaces dont elle est la cible, elle confirme sur un compte Twitter (aujourd'hui suspendu) Keep calm and YES I'm a feminist ("Pas de panique et, OUI, je suis féministe").

L'actrice Taraneh Alidoosti et le réalisateur Asghar Farhadi au 69e festival international du film de Cannes pour présenter <em>Le Client</em>, le 21 mai 2016.
L'actrice Taraneh Alidoosti et le réalisateur Asghar Farhadi au 69e festival international du film de Cannes pour présenter Le Client, le 21 mai 2016.
©AP Photo/Joel Ryan
Quelque temps auparavant, Taraneh Alidoosti avait affiché ses positions en épinglant une publicité pour un aspirateur qui lui était parvenue sur son compte Viber avec la mention "pour les femmes seulement". Elle réagissait en ces termes sur les réseaux sociaux : "Ceux qui pensent qu'un aspirateur est conçu uniquement pour les femmes… insultent non seulement les femmes, mais tous les hommes… qui ne les considèrent pas comme leurs servantes". Elle précise qu'une féministe est "une personne qui croit en l'égalité politique, sociale et économique entre les sexes".

#FreeTaranehAlidoosti
Célébrités, institutions, défenseurs des droits humains... Aujourd'hui, les voix s'élèvent pour appeler à la libération de Taraneh Alidoosti. À commencer par les professionnels du cinéma – de la direction des festivals aux acteurs et actrices du monde entier, tous expriment le choc et l'indignation.


"Taraneh Alidoosti est l'une des actrices les plus talentueuses et reconnues d'Iran, déclare Cameron Bailey, directeur du festival du film de Toronto, au Canada. J'espère qu'elle sera libérée bientôt pour continuer à représenter la force du cinéma iranien".

Le Festival de Cannes "condamne fermement" l'arrestation de l'actrice de Leïla et ses frères et demande sa "libération immédiate". "Solidaire du combat pacifique qu'elle mène pour la liberté et le droit des femmes", le Festival de Cannes lui adresse "tout son soutien" sur les réseaux sociaux. 


Le groupe pop britannique des Pet Shop Boys, dénonçant un "gouvernement fasciste" en Iran, a publié sur ses réseaux sociaux une photo de l'actrice et plusieurs liens renvoyant à des articles sur cette arrestation.


Le réalisateur Asghar Farhadi a lui aussi demandé ce 20 décembre la "libération" de l'actrice iranienne Taraneh Alidoosti par un post sur Instagram : "Je suis aux côtés de Taraneh et je demande sa libération ainsi que celle de mes autres camarades cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, et de tous les autres prisonniers moins connus dont le seul crime est d'avoir voulu une vie meilleure... Si montrer un tel soutien est un crime, alors des dizaines de millions de personnes de ce pays sont des criminels".


"La courageuse actrice iranienne a été arrêtée", écrit sur Instagram l'actrice Golshifteh Farahani, qui a débuté sa carrière en Iran avant de fuir. "Cette photo a été prise en juillet 2008 juste avant que je quitte l'Iran pour de bon", ajoute-t-elle, sous une photo des deux actrices.


Lettre ouverte
Près de 500 signatures du cinéma, dont les actrices Kate Winslet et Marion Cotillard, ou les réalisateurs Ken Loach et Pedro Almodovar, appellent ce 21 décembre dans une lettre ouverte à la libération immédiate de Taraneh Alidoosti. Emma Thompson, Golshifteh Farahani, Kristen Stewart, Jeremy Irons et Mark Ruffalo entre autres jugent que le moment choisi pour son arrestation, peu avant Noël, est délibéré "de façon que ses collègues à l'international soient distraits".

Nous sommes révoltés... Nous sommes solidaires et exigeons sa libération immédiate.

Appel à la libération de Taraneh Alidoosti

"Mais nous ne sommes pas distraits. Nous sommes révoltés, affirment-ils dans la lettre. Taraneh a été arrêtée pour avoir dénoncé sur Instagram l'exécution de Mohsen Shekari, le premier manifestant condamné à mort depuis le début des manifestations à l'échelle nationale qui ont suivi le meurtre brutal par la police de la Kurde iranienne Mahsa Amini en septembre, ajoutent-ils. Comme tous les citoyens d'Iran, elle a le droit à la liberté d'expression, à la liberté d'association et d'être libre de toute arrestation et détention arbitraires. Nous sommes solidaires et exigeons sa libération immédiate".

Inquiétudes
Somayeh Mirshamsi était assistante réalisatrice sur le film iranien Le Client, Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2017. Selon elle, Taraneh Alidoosti a appelé son père pour lui dire qu'elle était détenue à la prison d'Evine, à Téhéran, connue pour les mauvais traitements infligés aux détenus politiques, et lui demander de lui faire parvenir des médicaments. La famille de l'actrice est "inquiète" pour sa santé, selon Somayeh Mirshamsi. 

Des personnalités du cinéma iranien se sont alors rassemblées devant la prison d'Evine, selon le quotidien réformateur iranien Shargh, parmi lesquelles des acteurs de Leïla et ses frères. 


Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits humains s'est dit "profondément préoccupé" par l'arrestation de Taraneh Alidoosti, soulignant que "toutes les personnes arrêtées pour avoir manifesté pacifiquement doivent être libérées immédiatement".

Le pouvoir des voix des femmes terrifie les dirigeants de la République islamique.
Centre pour les droits de l'homme en Iran

"Des femmes sont arrêtées et emprisonnées en Iran pour avoir refusé de porter le hijab obligatoire, dont des actrices célèbres comme Taraneh Alidoosti. Le pouvoir des voix des femmes terrifie les dirigeants de la République islamique", estime le Centre pour les droits de l'homme en Iran, à New York.

Célébrités dans le collimateur 
Plusieurs autres artistes iraniens ont été interpellés, reconnaît la justice iranienne. Elle déclare que des "célébrités", dont Taraneh Alidoosti, ont été arrêtées "à la suite de commentaires sans fondement sur les événements récents et la publication de matériel provocateur soutenant des émeutes de rue". Le lendemain de l'arrestation de Taraneh Alidoosti, Amir Maghareh, le chanteur du groupe de pop Makanband, a été "convoqué en tant qu'accusé" ; il a pu "quitter le parquet après avoir donné des explications, reçu un avertissement et pris un engagement", selon Mizan Online, l'agence de la justice iranienne.

(Re)lire aussi dans Terriennes :

► Le voile, symbole d'un "apartheid de genre" en Iran, selon Chowra Makaremi
►L'actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani, résistante malgré elle dans la vie et à l'écran
► #MahsaAmini, le nom de la révolte contre les diktats imposés aux femmes en Iran
► En exil, la journaliste et militante féministe iranienne Masih Alinejad toujours menacée
► Zar Amir Ebrahimi : "À quand une révolution des femmes en Iran ?"
►Féminicides ou "crimes d'honneur", quand la loi donne le permis de tuer en Iran
► Exilée au Canada, Shaparak Shajarizadeh continue à lutter pour les droits des Iraniennes
► Nasrin Sotoudeh : l'avocate iranienne en grève de la faim libérée, puis reconduite en prison

TerriennesLiliane Charrier
 Mise à jour 22.12.2022 à 07:34
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https://information.tv5monde.com/terriennes/femme-vie-liberte-en-iran-l-actrice-feministe-taraneh-alidoosti-arretee-482393

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Viol de Jyoti Singh : dix ans après, en Inde, la peur n'a pas changé de camp

24 Décembre 2022, 06:01am

Publié par hugo

 Viol de Jyoti Singh : dix ans après, en Inde, la peur n'a pas changé de camp
Kolkata, le 20 octobre 2022 : militants du <em>All India Democratic Youth Front</em> manifestant contre le viol d'une femme à Ghaziabad.
Kolkata, le 20 octobre 2022 : militants du All India Democratic Youth Front manifestant contre le viol d'une femme à Ghaziabad.
©AP Photo/Bikas Das
21 DÉC 2022
 Mise à jour 21.12.2022 à 10:22 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
C'était il y a dix ans. Le viol collectif de Jyoti Singh dans un bus de New Dehli avait horrifié l'Inde et le monde. Ce crime d'une brutalité inouïe, qui avait causé la mort de la victime, illustrait les violences sexuelles subies par des dizaines de milliers de femmes chaque année dans ce pays. Aujourd'hui, les Indiennes sont-elles mieux protégées ?

16 décembre 2022 : des dizaines de personnes sont rassemblées à New Delhi pour une veillée aux chandelles à la mémoire de Jyoti Singh. Dix ans auparavant, jour pour jour, cette étudiante de 23 ans avait succombé à ses blessures après un viol collectif dans un bus de la capitale indienne. La foule, à commencer par les parents de Singh, Asha Devi et Badrinath Singh, rend un hommage silencieux à la jeune femme et demande justice pour les familles des autres victimes de viol. 


De fait, les chiffres reflètent l'insécurité persistante des Indiennes face au viol : 31 677  viols recensés par la police en 2021, soit une moyenne d'environ de 86 par jour,   en hausse de 13% par rapport à l'année précédente. Selon des chiffres du gouvernement, 24 923 viols avaient été enregistrés en 2021, l'année où Jyoti Singh a succombé à des blessures internes causées par une barre de fer, après 13 jours de calvaire, dans un hôpital de Singapour où elle venait d'être transférée. 
 
Des petites filles sont violées. Comment peut-on dire que les choses ont changé ?

Devi

"Rien n'a changé au cours des dix dernières années. Je ne cesse d'élever la voix contre les crimes visant les femmes, mais les choses ne se sont pas améliorées, déclare Devi, une Indienne de 57 ans. Des petites filles sont violées. Comment peut-on dire que les choses ont changé ?... Les choses n'ont changé que sur le papier." 

Nuit d'horreur
Ce 16 décembre 2012, Jyoti Singh, étudiante en kinésithérapie, et son ami Awindra Pratap Pandey, sortaient du cinéma et sont montés dans un bus pour rentrer chez eux. Mais le chauffeur et ses cinq complices, dont un adolescent de 17 ans, les embarquaient pour l'horreur. Awindra a été sauvagement battu, et Jyoti violée par les six assaillants et torturée avec une extrême cruauté. Puis les agresseurs se sont débarrassés des deux victimes ensanglantées, jetées sur le bas-côté, dans une capitale de 20 millions d'habitants...


Jyoti Singh a survécu assez longtemps pour identifier ses six agresseurs. Il a fallu six jours à la police pour retrouver et arrêter les auteurs du crime, et près de huit ans à la justice pour les juger et condamner à mort les cinq adultes, inculpés de 13 infractions deux mois après le crime. Quatre hommes ont été pendus en 2020 ; le principal accusé a été retrouvé mort dans sa cellule de prison, les autorités soupçonnant un suicide tandis que sa famille et son avocat affirmait qu'il a été assassiné ; le dernier agresseur était mineur. 

Une parente de Ram Singh, chauffeur du bus dans lequel Jyoti Singh a été victime d'un viol collectif, se dispute avec des voisins qui ont refusé de porter le deuil et d'aider la famille après la mort de l'homme, à New Delhi, le 12 mars 2013. 
Une parente de Ram Singh, chauffeur du bus dans lequel Jyoti Singh a été victime d'un viol collectif, se dispute avec des voisins qui ont refusé de porter le deuil et d'aider la famille après la mort de l'homme, à New Delhi, le 12 mars 2013. 
©AP Photo/ Saurabh Das
Symbole de l'échec d'un pays face aux viols
Jyoti, surnommée Nirbhaya ("sans peur") par la presse indienne, est devenue un symbole de l'échec du pays, socialement conservateur, à lutter contre les violences sexuelles faites aux femmes. Sa mort a déclenché d'importantes manifestations, la foule réclamant la fin de l'impunité pour les coupables et des mesures pour assurer la protection des femmes. Une indignation prompte à se réveiller à chaque nouvelle affaire.

22 décembre 2012 : manifestants rassemblés devant le palais présidentiel indien  à la suite du viol de Jyoti Singh. 
22 décembre 2012 : manifestants rassemblés devant le palais présidentiel indien  à la suite du viol de Jyoti Singh. 
©AP Photo/Tsering Topgyal
L'affaire Nirbahya a, certes, eu un impact sur la législation, durcie pour les violeurs, avec la peine de mort pour les récidivistes. La protection des femmes a été améliorée, avec davantage de vidéosurveillance, d'éclairage public et la présence de marshalls dans les bus.

Et pourtant, l'impunité indigne encore, comme le montre la libération, à l'été 2022, de 11 hommes emprisonnés à vie pour le viol collectif d'une femme musulmane lors des émeutes de 2002 en Inde. Une décision qui a conduit des centaines de personnes à descendre dans la rue, ce jour-là, encore, dans plusieurs régions de l'Inde.

Une militante lors d'une manifestation  contre la remise de peine accordée par le gouvernement aux condamnés pour le viol collectif d'une femme musulmane, à New Delhi, en Inde, le 27 août 2022.
Une militante lors d'une manifestation  contre la remise de peine accordée par le gouvernement aux condamnés pour le viol collectif d'une femme musulmane, à New Delhi, en Inde, le 27 août 2022.
©AP Photo/Altaf Qadri
India's daughter ou l'indifférence
India's daughter est ce film produit par la BBC qui revient sur le viol de Nirbhaya. Il devait être diffusé à la télévision indienne le 8 mars 2015, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Il a pourtant été interdit par le gouvernement de Narendra Modi. Une censure teintée d'indifférence, révélant une société restée profondément patriarcale, notamment face aux violences contre les femmes.


La douleur d'une mère
"D'évidence, la douleur ne disparaît pas", déclare Asha Devi, mère de Jyoti qui, avec son époux, a créé un fonds pour les victimes de viol. "Elle a tellement souffert pendant les 13 derniers jours de sa vie... La souffrance de ma fille m'a donné la force de mener ce combat", ajoute cette femme de 57 ans, devenue militante pour la sécurité des femmes. Car selon Asha Devi, les agressions sexuelles restent beaucoup trop fréquentes.

La loi ne fait peur à personne.

Asha Devi, mère de Jyoti Singh

Surtout, "rien n'a changé" quand une femme est en quête de justice, estime la mère de Jyoti Singh. "En cas d'incident, on accuse soit les parents, soit la fille. Personne n'interroge le garçon ou n'évoque ses torts. On veut savoir ce que la fille faisait dehors de nuit, s'insurge-t-elle. Le changement doit d'abord venir de la société et des familles... Il y a encore tant de viols, des cas tellement ignobles... Je pense que la loi ne fait peur à personne", regrette-t-elle.

Manifestation contre les violences faites aux femmes, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, à Ahmadabad, en Inde, le 7 mars 2015 : "Assurez la sécurité des femmes", au centre en haut, "Créez des comités dans les établissements scolaires contre le harcèlement sexuel", à droite, et "Publiez les bénéficiaires du fonds Nirbhaya tous les mois."
Manifestation contre les violences faites aux femmes, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, à Ahmadabad, en Inde, le 7 mars 2015 : "Assurez la sécurité des femmes", au centre en haut, "Créez des comités dans les établissements scolaires contre le harcèlement sexuel", à droite, et "Publiez les bénéficiaires du fonds Nirbhaya tous les mois."
©AP Photo/Ajit Solanki
Le commissaire était une femme 
La commissaire de police qui a mené l'enquête, Chhaya Sharma, se souvient de Jyoti Singh comme d'"une jeune femme brillante et très courageuse. Elle savait qu'elle était grièvement blessée, que ses jours étaient peut-être comptés", explique-t-elle. 

Aujourd'hui quinquagénaire, la policière reste marquée par "la façon très résolue dont elle communiquait... malgré la douleur et le traumatisme, et par sa détermination à faire arrêter ses agresseurs".  Elle se souvient avoir promis à Jyoti, en souffrance sur son lit d'hôpital, ainsi qu'à sa mère, "de lui rendre justice".

Pourtant, "l'affaire était ardue... Habituellement, le violeur et la victime se connaissent... mais dans cette affaire, la quête des agresseurs revenait à chercher une aiguille dans une botte de foin", explique Chhaya Sharma, rappelant qu'il y a 370 bus en circulation la nuit à Delhi. Par conséquent, "le plus crucial était de retrouver le bus, la scène du crime, car les agresseurs étaient liés au bus, poursuit-elle. Heureusement, nous l'avons retrouvé exactement dix-huit heures après l'incident".

Je les ai trouvés extrêmement froids, les plus âgés ne trouvaient rien de répréhensible à leurs actes.

Chhaya Sharma, commissaire de police, chargée de l'enquête

Awindra, victime et témoin, a fourni de précieux détails permettant aux policiers, d'identifier le bus. Plus tard, il a pu reconnaître les agresseurs.  La police les a retrouvés et arrêtés tous les six dans les cinq jours qui ont suivi l'agression. "Nous avons eu du mal à les faire craquer au départ, se souvient Chhaya Sharma. Je les ai trouvés extrêmement froids", les plus âgés "ne trouvaient rien de répréhensible" à leurs actes.

Espoirs déçus 
Selon Yogita Bhayana, militante féministe de l'organisation People Against Rape in India (PARI), après le tollé national suscité par l'affaire, les espoirs de voir la sécurité des femmes désormais garantie étaient immenses. "Malheureusement, cela ne s'est pas produit, regrette-t-elle, chaque jour, notre ligne d'assistance reçoit cinq ou six cas semblables, voire plus brutaux, alors je ne peux vraiment pas dire que les choses se soient améliorées."

Une décennie après le décès de Jyoti Singh, nombreuses sont les femmes à redouter de se déplacer de nuit à Delhi. La commissaire Chhaya Sharma admet que garantir la sécurité des femmes demeure un sujet majeur dans la capitale indienne, surnommée "capitale du viol" – quoiqu'injustement, selon la policière.

Lire aussi dans Terriennes : 
► Un documentaire sur le viol met l'Inde sens dessus dessous
► Inde : 4 hommes accusés de viol et du meurtre d'une femme tués
► Inde : le gouvernement instaure la peine de mort pour les violeurs d'enfants
► Inde : deux viols remuent les consciences dans le pays
► Inde : une fillette de 10 ans pourra-t-elle avorter après un viol ?
► Journée internationale des toilettes : en Inde, des wc itinérants pour femmes

TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 21.12.2022 à 10:22
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Violences sexuelles : J.K. Rowling, la créatrice de Harry Potter, ouvre un centre réservé aux victimes

24 Décembre 2022, 05:58am

Publié par hugo

Violences sexuelles : J.K. Rowling, la créatrice de Harry Potter, ouvre un centre réservé aux victimes
J. K. Rowling lors de la première mondiale du film <em>Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore,</em> à Londres, le mardi 29 mars 2022. L'autrice, qui se dit féministe depuis toute petite, vient d'ouvrir un centre d'accueil pour les femmes victimes de violences sexuelles en Ecosse. 
J. K. Rowling lors de la première mondiale du film Les Animaux Fantastiques : Les Secrets de Dumbledore, à Londres, le mardi 29 mars 2022. L'autrice, qui se dit féministe depuis toute petite, vient d'ouvrir un centre d'accueil pour les femmes victimes de violences sexuelles en Ecosse. 
©AP Photo/Scott Garfitt
17 DÉC 2022
 Mise à jour 17.12.2022 à 10:41 par 
Terriennes
 
avec AFP
On lui doit l'épopée qui, depuis des années, passionne des millions de petits – et de grands – à travers le monde. J. K. Rowling, l'autrice de la saga Harry Potter, se revendique féministe, un engagement parfois jugé radical et controversé. En réponse à ses détracteurs, elle a ouvert, en Ecosse, un centre d'accueil pour les victimes de violences sexuelles, uniquement réservé aux femmes. 
Beira est le nom d'une déesse mère et divinité du climat, qui personnifie l'hiver dans la mythologie celtique d'Écosse. "Elle règne sur la partie sombre de l'année, passant le relais à sa sœur, Bride, lorsque l'été revient. Beira représente la sagesse féminine, le pouvoir et la régénération. C'est une force qui perdure dans les moments difficiles, mais son mythe contient la promesse qu'ils ne dureront pas éternellement", lit-on sur le site de la fondation "Beira's place". Voilà qui explique pourquoi J. K. Rowling, l'écrivaine dont la saga s'est vendue à 500 millions d'exemplaires dans le monde et est traduite dans 80 langues, a souhaité baptiser ainsi ce centre d'aide aux femmes victimes de violences sexuelles dans la région où elle vit, à Edimburg en Ecosse.


Un service pour les femmes et par les femmes
Beira's Place se présente comme "un service de soutien aux femmes géré par des femmes". Il propose gratuitement son aide à toute femme de plus de 16 ans ayant été victime de violence sexuelle, sous quelque forme que ce soit. Sur son site internet, il est précisé qu'il propose des informations aux survivantes, aux membres de la famille ou aux amis des survivantes, ainsi qu'aux professionnels appelés à soutenir une femme qui a subi des violences sexuelles. 

Beira's Place propose également des formations gratuites en ligne ou en présentiel, notamment des sessions d'une demi-journée sur le lieu de travail de celles qui souhaitent en bénéficier. L'organisation est financée par l'autrice, elle-même victime de violences conjugales par le passé.

En tant que survivante, je sais à quel point il est important, dans un moment où elles sont vulnérables, que les victimes puissent recevoir des soins sur-mesure, pour les femmes et par des femmes.

J. K. Rowling
Dans un entretien exclusif accordé à la journaliste britannique Suzanne Moore (limogée du Guardian suite à une tribune féministe jugée transphobe, NDLR), J.K. Rowling raconte s'être très tôt identifiée comme féministe. "Enfant, même ?"  "Je dirais oui, oui. Et puis à 18 ans, j'étais une féministe radicale à part entière. Je ressentais un sentiment d'injustice en ce qui concerne les femmes," répond-elle.

Page d'accueil du site internet de la fondation créée par J. K. Rowling, <a href="https://beirasplace.org.uk/" target="_blank">Beira's Place</a>. 
Page d'accueil du site internet de la fondation créée par J. K. Rowling, Beira's Place. 
©Beirasplace
"En tant que survivante d'agression sexuelle, je sais à quel point il est important, dans un moment où elles sont aussi vulnérables, que les victimes puissent recevoir des soins sur-mesure pour les femmes et dispensés par des femmes", ajoute l'écrivaine, citée par Le Figaro. "Ce n'est pas quelque chose de politique pour moi ; c'est personnel(...) J'ai réalisé qu'il ne servait à rien de faire les 100 pas dans ma cuisine en râlabt, et que je pouvais faire quelque chose."


Féminisme vs cause transgenre
Cette annonce intervient sur fond d'un débat qui ne cesse de s'amplifier autour de la représentation et de la caractérisation dans l'espace public des individus transgenres. Ces dernières années, J. K. Rowling s'est exprimée de manière très virulente en faveur des droits des femmes, qu'elle a opposés parfois à la cause des militants transgenres, sujet brûlant au Royaume-Uni.

En 2020, elle avait partagé sur Twitter un article évoquant les "personnes qui ont leurs règles", en le commentant ironiquement : "Je suis sûre qu'on avait un mot pour ces gens. Quelqu'un m'aide. Feum ? Famme ? Feemm ?"

Elle s'est ainsi attiré les foudres de certains internautes, qui lui ont rappelé que les hommes transgenres pouvaient avoir leurs règles et que des femmes transgenres non. Depuis, elle est la cible d'attaques régulières de la part de militants pour les droits des personnes transgenres. Elle a même indiqué avoir reçu des menaces de mort.


Pour exprimer son soutien aux mouvements féministes conservateurs qui ont organisé des rassemblements devant le Parlement écossais, l'écrivaine a également twitté une photo d’elle portant un t-shirt avec comme slogan "Nicola Sturgeon (la Première ministre écossaise, NDLR), destructrice des droits des femmes". 

Contre le projet de loi Gender Recognition Reform Bill
La création de cette fondation tombe aussi au moment où le Parlement écossais étudie un projet de loi visant à faciliter la transition des personnes transgenres. Le projet défendu par le gouvernement local indépendantiste suscite la polémique et divise les militantes féministes. Le Gender Recognition Reform Bill permettrait aux personnes trans d’obtenir la reconnaissance de ce changement sur leurs papiers d’identité sans passer par un diagnostic médical, jusqu'ici obligatoire. Le texte a été voté en première lecture par une majorité de députés fin octobre. Si elle est adoptée, cette législation deviendrait l'une des plus progressistes d’Europe sur les questions de genre. 


La loi que Nicola Sturgeon tente de faire adopter en Écosse nuira aux femmes les plus vulnérables : celles qui cherchent de l'aide après des violences ou des viols commis par des hommes, ainsi que des femmes incarcérées.

J. K. Rowling
J. K. Rowling s'est publiquement déclarée contre ce texte. Selon elle, cette réforme risque de porter atteinte au droit des femmes de se réunir dans des endroits qui leur sont réservés, comme les toilettes ou les refuges. Voici ce qu'elle disait en mars dernier sur son compte twitter : "La loi que Nicola Sturgeon tente de faire adopter en Écosse nuira aux femmes les plus vulnérables de la société : celles qui cherchent de l'aide après des violences ou des viols commis par des hommes, ainsi que des femmes incarcérées. Les statistiques montrent que les femmes emprisonnées sont déjà beaucoup plus susceptibles d'avoir déjà été maltraitées".

Le centre Beira's place, qui a ouvert ses portes le 12 décembre 2022, n'a pas le statut d'une association caritative, et est entièrement financé par l'autrice pour protéger l'établissement de potentielles pétitions réclamant sa fermeture. Comme le précise Le Figaro, "Beira's Place n'étant pas ouvert aux personnes trans ou aux individus mâles s'identifiant comme femme, il sera rapidement considéré comme un endroit véhiculant une idéologie transphobe".


[traduction :"Après 48 heures difficiles à essayer d'aider une survivante à accéder à l'aide dont elle a réellement besoin, je viens d'entendre que @JK Rowling a lancé un nouveau service pour les victimes de violences sexuelles en #Ecosse ! Ça mérite un calin !"]
 
À lire aussi dans Terriennes :

► "Plus de 230 000 femmes sont victimes de violences tous les ans "
► Violences conjugales : le calvaire des victimes isolées à la campagne
► Mobilisation en France contre les violences sexuelles : "Pour que nos vies ne soient plus classées sans suite"
► Le bilan glaçant des féminicides en France: plus 20% en un an
► Victimes d'agressions sexuelles, des détenues portent plainte aux Etats-Unis
Terriennes
 
avec AFP
 Mise à jour 17.12.2022 à 10:41
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"Nous avons tout perdu" : les Afghanes interdites d'université

23 Décembre 2022, 03:50am

Publié par hugo

 "Nous avons tout perdu" : les Afghanes interdites d'université
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21 DÉC 2022
 Mise à jour 22.12.2022 à 17:24 par 
TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
L'étau se referme encore un peu plus sur les libertés des femmes afghanes. Après les collèges et les lycées, ce sont désormais les universités qu'elles n'ont plus le amdroit de fréquenter. Face à l'indignation internationale, l'Afghanistan reste le seul pays au monde à interdire l'éducation aux filles et aux femmes.
 
C'est la dernière des mesures empiètant sur les droits des femmes, progressivement érodés depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021. Les autorités afghanes l'ont annoncé ce 20 décembre 2022 dans une lettre laconique à toutes les universités gouvernementales et privées du pays, désormais interdites aux filles : "Vous êtes tous informés de l'entrée en vigueur de l'ordre mentionné qui suspend l'éducation des femmes jusqu'à nouvel ordre", écrit le ministre de l'Enseignement supérieur, Neda Mohammad Nadeem, sans plus d'explications. Le porte-parole du ministère, Zibullah Hashimi, confirme que la mesure s'applique pour une durée indéterminée. 


Dès le lendemain de cette décision, qui interdit aux filles, déjà privées d'études secondaires depuis plus d'un an, d'accéder aux études supérieures, des centaines de jeunes femmes, incrédules, ont été empêchées, ce 21 décembre 2022, d'entrer sur les campus universitaires par des gardes armés campés devant les grilles fermées. Certaines n'étaient pas au courant de leur exclusion, mais dès leur arrivée, les talibans les ont prévenues qu'elles n'avaient pas le droit d'entrer, ni de parler aux journalistes.  "Nous sommes arrivés à l'université à 06h30 du matin, les garçons ont été autorisés à entrer ; ils ont pointé des armes sur nous et nous ont dit de rentrer chez nous", tweete l'étudiante Tamana Aref.

Etudiantes afghanes arrêtées par le personnel de sécurité taliban à la porte de l'université de Kaboul, en Afghanistan, le 21 décembre 2022. 
Etudiantes afghanes arrêtées par le personnel de sécurité taliban à la porte de l'université de Kaboul, en Afghanistan, le 21 décembre 2022. 
©AP Photo/Siddiqullah Khan
Cette interdiction intervient moins de trois mois après que des milliers d'étudiantes ont passé les examens d'entrée à l'université dans tout le pays. En dépit de leur exclusion des collèges et lycées, de nombreuses jeunes femmes se sont déplacées à Kaboul, début décembre, pour passer l'examen de fin d'études secondaires nécessaire pour entrer à l'université et se préparer à des carrières d'ingénieur ou de médecin.

Comme des "oiseaux en cage"
"Nous sommes condamnées, nous avons tout perdu", s'attriste une étudiante, refusant d'être identifiée. "Non seulement moi, mais tous mes amis sont sans voix. Nous n'avons pas de mots pour exprimer nos sentiments. Tout le monde pense à l'avenir inconnu qui l'attend", réagit une autre étudiante sous couvert d'anonymat. L'espoir nous a été enlevé. Ils ont enterré nos rêves", poursuit-elle, désespérée. 

Nous sommes condamnées, chaque jour. Alors que nous espérions progresser, on nous met à l'écart de la société.

Etudiante afghane

"Nous sommes condamnées, chaque jour. Alors que nous espérions progresser, on nous met à l'écart de la société", déplore une autre étudiante anonyme. Ils veulent "supprimer les femmes... qu'elles restent à la maison et donnent naissance à des enfants. C'est tout. Ils ne veulent rien de plus pour elles", dit de son côté Setara Farahmand, 21 ans, étudiante en littérature allemande dans la capitale afghane. 

"Quand j'ai vu la nouvelle sur Internet, j'ai fondu en larmes", témoigne Amini, qui suit des cours pour devenir infirmière à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. Cette étudiante de 23 ans espérait, grâce à ses études, apporter un soutien financier à sa nombreuse famille. En apprenant la nouvelle avec ses trois sœurs, elle dit avoir le sentiment d'être un "oiseau en cage".

"Les filles afghanes sont un peuple mort... elles pleurent du sang, déclare Wahida Wahid Durani, étudiante en journalisme à l'université de Herat, dans l'ouest du pays. Ils utilisent toute leur force contre nous. J'ai peur que bientôt ils annoncent que les femmes n'ont pas le droit de respirer".

Les médias sociaux sont envahis de vidéos d'étudiantes pleurant de désespoir devant les portes du campus après s'être vues refuser l'entrée par des gardes talibans en armes.

L'indignation en partage
Les hommes aussi partageaient la détresse des étudiantes. "Cela illustre leur analphabétisme et leur ignorance dans l'islam, ainsi que le peu de respect dans les droits humains", déplore un étudiant, sous couvert d'anonymat. Des enseignants ont également démissionné en signe de protestation, comme Obaidullah Wardak, professeur de mathématiques à Kaboul, qui déclare sur Facebook qu'il ne veut pas continuer à enseigner "là où les jeunes filles ne sont pas autorisées à étudier".

A Nangarhâr, dans l'est du pays, des étudiants en médecine ont quitté les salles d'examen pour protester contre la suspension de l'accès des filles aux universités.


Etudiantes et étudiants se sont rejoints devant la faculté de Nangarhâr pour protester d'une même voix.


#LetHerLearn
En Afghanistan, l'indignation s'exprime surtout sur les réseaux sociaux, l'un des seuls moyens d'encore manifester dans le pays. Nombreux sont les utilisateurs qui ont recours aux hashtags #LetHerLearn et #LetAfghanGirlsLearn pour dire leur soutien au droit des filles et des femmes afghanes à l'éducation.

"Le huitième semestre est terminé et il ne me reste plus que quatre examens", écrit ainsi Zamzama Ghazal, étudiante à l'université de Kaboul, sur son compte Facebook. "Dieu ! Ne m'enlève pas ce dernier espoir", ajoute-t-elle.

"Je savais que cela arriverait un jour", écrit Hadia Rahmani sur Facebook. "Un jour, même sortir dans la rue sera interdit aux femmes jusqu'à nouvel ordre", s'épanche-t-elle.

Samim Arif, autrefois porte-parole adjoint de l'ancien président afghan Ashraf Ghani, a tweeté la détresse de sa famille en apprenant que sa sœur ne serait pas autorisée à poursuivre ses études d'ingénieur : "Ma sœur Wurranga, âgée de 18 ans, a travaillé extrêmement dur pour entrer à l'école d'ingénieurs. Maintenant, les talibans lui interdisent d'aller à cette école. Ses rêves sont brisés, notre famille est dévastée".


"Acquérir des connaissances est une nécessité. Il ne fait aucun doute que les femmes représentent la moitié de la société", tweete Rashid Khan, l'ancien capitaine de l'équipe nationale de cricket et l'une des rares stars sportives afghanes internationales.

D'autres ont essayé de se souvenir de moments plus heureux. Tweetant la photo d'une précédente cérémonie de remise des diplômes aux femmes, Arifa Iran écrit : "Les larmes des talibans coulent devant de telles scènes quand ils voient des Afghans qui étudient".

"Des droits pour tous ou pour personne"
Un groupe d'Afghanes a manifesté ce 22 décembre à Kaboul, un rassemblement éclair pour défier le régime taliban. "Des droits pour tous ou personne", scandaient une vingtaine d'Afghanes, vêtues de hijabs et certaines portant des masques, criant dans la rue leur droit à étudier le poing levé.


"Certaines femmes ont été arrêtées par des femmes policières qui les ont emmenées, témoignent une manifestante sous couvert d'anonymat. Deux femmes ont ensuite été libérées, mais plusieurs sont restées en détention". Initialement prévue devant le campus de Kaboul, le plus important et le plus prestigieux du pays, la manifestation a dû être déplacée en raison du déploiement de nombreuses forces de sécurité armées.

L'inexorable régression
A leur retour au pouvoir après vingt ans de guerre avec les Américains et les forces de l'Otan, les fondamentalistes islamistes avaient promis de se montrer plus souples, se voulant rassurants à l'égard des femmes, profondément inquiètes pour leurs libertés. Des craintes qui se sont révélées fondées, puisque les talibans, de restrictions en interdictions, sont revenus à l'interprétation ultra-rigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir, entre 1996 et 2001.

(Re)lire dans Terriennes ► En Afghanistan, la détresse des femmes, premières cibles des talibans

Depuis seize mois, les mesures liberticides se multiplient à l'encontre des femmes, progressivement écartées de la vie publique, et exclues des collèges et lycées. Dans une volte-face inattendue, le 23 mars 2022, les talibans avaient refermé les écoles secondaires quelques heures à peine après leur réouverture annoncée de longue date. Le gouvernement déclarait alors qu'il n'y avait pas assez d'enseignants ou d'argent, mais aussi que les écoles rouvriraient une fois qu'un programme d'enseignement islamique aurait été élaboré. Depuis, plus d'un million d'adolescentes afghanes sont toujours empêchées d'aller au collège et au lycée, et la scolarité des filles s'arrête désormais à 12 ans en Afghanistan.

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Les universités, elles, ont dû s'adapter aux nouvelles règles, notamment en séparant filles et garçons pendant les heures de classe. Les étudiantes n'étaient plus autorisées à recevoir de cours que de femmes ou d'hommes âgés. 

Effacées de la vie publique
En plus d'être privées d'éducation, les femmes sont également bannies de la plupart des emplois publics, ou payées une misère, pour rester à la maison. Elles n'ont pas le droit non plus de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et doivent se couvrir d'une burqa ou d'un hijab lorsqu'elles sortent de chez elles. En novembre 2022, les talibans leur ont également interdit d'entrer dans les parcs, jardins, salles de sport et bains publics. 

Manifester leur est devenu risqué, surtout depuis l'arrestation de militantes de premier plan en début d'année. De nombreuses protestataires sont arrêtées, risquent de subir des violences et d'être stigmatisées, et les journalistes sont le plus souvent empêchés de couvrir ces rassemblements. 

(Re)lire dans Terriennes :

► Afghanistan : les femmes interdites de voyager seules
► Afghanistan : les parcs et jardins interdits aux femmes
► Sous la burqa, la liberté a minima pour les femmes afghanes
► Afghanistan : une manifestation de femmes dispersée par les talibans

Une décision "barbare"
La communauté internationale soumet la reconnaissance du régime taliban, ainsi que l'aide humanitaire et financière dont l'Afghanistan a cruellement besoin, au respect des droits humains, en particulier ceux des femmes au travail et à l'éducation. Or les Etats-Unis condamnent dans les "termes les plus fermes" la décision "barbare" d'interdire aux filles d'étudier à l'université. Une décision qui aura des "conséquences significatives pour les talibans", déclare le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak dénonce "En tant que père de filles, je ne peux pas imaginer un monde dans lequel on leur refuse l'éducation. Les femmes afghanes ont tant à offrir. Leur refuser l'accès à l'université est un grave retour en arrière... Le monde regarde. Nous jugerons les talibans en fonction de leurs actions."


Même réaction de la part du ministère français des Affaires étrangères, qui condamne "avec la plus grande fermeté" la décision des autorités afghanes d'interdire aux femmes l'accès aux universités, une décision jugée "profondément choquante".  "Cette décision vient s'ajouter à la liste des innombrables violations et restrictions aux droits et libertés fondamentales des Afghanes prononcées par les Talibans", réagit la porte-parole du quai Anne-Claire Legendre, ajoutant que ces violations sont "absolument inacceptables... La France rappelle son engagement constant en faveur d'un droit universel à l'éducation et son attention particulière à la défense des droits des filles, des adolescentes et des femmes". 

Etudiantes afghanes devant l'université de Kaboul,en Afghanistan, le 26 février 2022.
Etudiantes afghanes devant l'université de Kaboul,en Afghanistan, le 26 février 2022.
©AP Photo/Hussein Malla
Les mesures prises par les talibans contre les femmes en Afghanistan peuvent constituer "un crime contre l'humanité", ont mis en garde les ministres des Affaires étrangères du G7, réunis par vidéoconférence ce 22 décembre. Ils appellent le régime taliban à revenir sur sa décision d'interdire les femmes d'enseignement secondaire et supérieur et avertissent Kaboul d'éventuelles conséquences devant la Cour pénale internationale de La Haye : "La persécution sexiste peut constituer un crime contre l'humanité en vertu du Statut de Rome, auquel l'Afghanistan a adhéré... Les politiques des talibans visant à effacer les femmes de la vie publique auront des conséquences sur les relations de nos pays avec les talibans".

"Les récentes mesures prises par les talibans, qui s'ajoutent aux précédentes mesures cumulées restreignant l'exercice des droits de l'homme et des libertés fondamentales des femmes et des filles en Afghanistan, sont extrêmement préoccupantes et semblent constituer une politique systématique", déplorent-ils.

De son côté, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, dont le pays préside le G7 jusqu'à la fin de l'année, qualifie les récentes décisions des talibans contre l'éducation des femmes "d'un nouveau pas en direction de l'époque des cavernes", après avoir déclaré, la veille : "Ils ont décidé de détruire l'avenir de leur propre pays".


Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se dit "profondément alarmé. Le refus de l'éducation, non seulement viole l'égalité des droits pour les femmes et les filles, mais aura aussi un impact dévastateur sur l'avenir du pays", communique son porte-parole Stéphane Dujarric.


Une décision "ni musulmane, ni humaine"
L'Organisation de la coopération islamique (OCI) dénonce aussi l'interdiction, affirmant qu'elle "portait gravement atteinte à la crédibilité du gouvernement". De son côté, le Pakistan s'est dit "déçu" par la décision de son voisin. Son ministre des Affaires étrangères, Bilawal Bhutto Zardari, estime cependant que la meilleure approche "malgré de nombreux revers en matière d'éducation des femmes et d'autres choses, passe par Kaboul et par le gouvernement provisoire".

L'interdiction faite aux Afghanes d'accéder à l'université n'est une décision "ni musulmane ni humaine", condamne le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu. Nous rejetons ce bannissement, nous ne le croyons pas juste. Espérons, si Dieu veut, qu'ils renonceront à cette décision... En quoi l'éducation des femmes blesse-t-elle l'humanité ?". La Turquie, dont la majorité de la population est musulmane, est le seul pays membre de l'Otan à avoir conservé une ambassade ouverte à Kaboul depuis l'arrivée des talibans au pouvoir en août 2021.

Le Qatar, pays musulman, qui a joué un rôle clé dans la facilitation des pourparlers entre l'Occident et les talibans, déclare que tout le monde a droit à l'éducation et exhorté les dirigeants afghans à revoir leur décision "conformément aux enseignements de la religion islamique".

"Les nouvelles restrictions étendues à l'éducation des femmes en Afghanistan sont tragiques, dénonce l'ex-ministre des Finances sous l'ancien gouvernement afghan, Omar Zakhilwal. Cette interdiction n'a aucun fondement religieux, culturel ou logistique. Il s'agit non seulement d'une grave violation des droits des femmes à l'éducation, mais aussi d'une profonde anomalie pour notre pays !"


Le gouvernement taliban a annoncé sa décision d'interdire l'universités aux filles à la veille de la fermeture des établissements scolaires pour les vacances. Ils devraient rouvrir leurs portes en mars.

(Re)lire dans Terriennes :

► Afghanistan : le combat de Palwasha, militante féministe afghane réfugiée à Paris
► Afghanistan : la double peine pour les femmes victimes de violences domestiques
► Un an après leur retour au pouvoir, "les talibans sont en guerre contre les femmes" en Afghanistan
► Afghanistan : la "rage" des filles afghanes empêchées d'aller à l'école
► Afghanistan : les présentatrices télé, forcées de se couvrir le visage
► Les femmes afghanes face au retour de la burqa

TerriennesLiliane Charrier
 
avec AFP
 Mise à jour 22.12.2022 à 17:24
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https://information.tv5monde.com/terriennes/nous-avons-tout-perdu-les-etudiantes-afghanes-interdites-d-universite-482607

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Les femmes qui ont marqué 2022

23 Décembre 2022, 03:48am

Publié par hugo

 Les femmes qui ont marqué 2022

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mercredi dernier à 18:41

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Inspirantes, dérangeantes, engagées, étonnantes ou singulières. Découvrez qui sont les femmes qui ont marqué l’année 2022 par leurs idées, leurs combats, leur courage, leurs choix. Voici les figures les plus marquantes des 12 derniers mois. Les Grenades ont fait leur propre sélection. Cette liste pointe toutes celles qui ont façonné l’année qui s’écoule et n’est pas exhaustive.

Cette année, le mouvement #Metoo a fêté ses 5 ans et la parole des femmes continue à se faire entendre, en Belgique et dans le monde. L’année 2022 a été marquée aussi par des grands événements sportifs, où l’on a vu des femmes se distinguer.

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La liste reflète aussi la difficile situation des femmes au cœur de conflits qui sévissent dans le monde. Nous pensons aux manifestantes qui revendiquent au risque de leur vie le changement en Iran, mais il y a aussi celles qui se mobilisent en Ukraine et en Russie face à une guerre qui n’en finit pas. Ou encore les femmes afghanes qui continuent à résister face à un pouvoir qui les opprime.

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Mahsa Amini et les Iraniennes
La mort de Mahsa Amini, étudiante iranienne de 22 ans, le 16 septembre 2022 à Téhéran, trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs iranienne pour "port de vêtements inappropriés" a créé un énorme mouvement de protestation en Iran.

Face à ce décès plus que suspect, les femmes se mettent à exprimer publiquement leur colère. Scandant le slogan " Femme, vie, liberté " (inspiré du slogan féministe kurde " Jin, Jiyan, Azadî "), elles retirent leur hijab en pleine rue, à l’université, dans les écoles.

Certaines d’entre elles se coupent les cheveux en public, un geste de protestation qui sera ensuite repris par d’autres femmes dans le monde entier en solidarité. Les hommes les ont depuis rejointes dans la rue. La répression du régime est sanglante.

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Tarana Burke
Tarana Burke est une activiste afro-américaine qui a créé le hashtag #MeToo en 2006. En 2017, il est repris par l’actrice Alissa Milano et lance le mouvement contre les violences sexistes et sexuelles qui a fêté ses 5 ans en 2022.

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Justyna Wydrzyńska
Justyna Wydrzyńska est une défenseuse des droits des femmes en Pologne et fondatrice du site Women on the Net, le premier forum en ligne polonais qui soutient les femmes à la recherche de lieux d’avortements sûrs, de contraceptions ou d’éducation sexuelle.

Elle travaille actuellement avec Abortion Dream Team (ADT). Elle forme avec d’autres activistes la première ligne de résistance face à l’interdiction de l’avortement presque totale de l’avortement en Pologne qui a entrainé la mort de plusieurs femmes dans le pays.

Elle a été jugée cette année devant le tribunal régional de Varsovie-Praga pour avoir aidé une femme à avorter et risquait jusqu’à trois ans de prison.

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Iryna Dovgan et Alisa Kovalenko
Victimes d’exactions russes en Ukraine en 2014, Iryna Dovgan, présidente de l’association Sema Ukraine, et la réalisatrice Alisa Kovalenko veulent sensibiliser les dirigeant·es européens sur les violences sexuelles liées au conflit dans la guerre actuelle.

Elles étaient à Bruxelles ce 1er décembre pour témoigner devant le Parlement européen, invitées par l’association féministe Elles sans frontières.

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Marina Ovsiannikova
Dans la troisième semaine de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 14 mars 2022, cette journaliste et productrice pour la première chaîne de télévision russe, Pervi Kanal (détenue majoritairement par l’État), se fait mondialement connaître par un acte de résistance, en brandissant lors du journal télévisé du soir, une pancarte pacifiste pour manifester son opposition à la guerre en Ukraine.

Elle est arrêtée et condamnée à une amende. Elle est de nouveau arrêtée en août 2022 et placée en résidence surveillée.

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Zahra Joya
Aujourd’hui réfugiée au Royaume-Uni, la journaliste afghane Zahra Joya a bravé les menaces pour rendre compte de la vie des femmes sous le régime des talibans, avec son agence de presse Rukhshana Media.

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Amber Heard
Actrice américaine bisexuelle, Amber Heard a été poursuivie en diffamation par Johnny Depp pour avoir écrit en 2018 qu’elle avait subi des violences conjugales (sans citer son nom). Assurant que ce texte avait "détruit sa réputation et sa carrière", Johnny Depp avait poursuivi en diffamation son ex-femme. Amber Heard avait contre-attaqué et demandait le double.

Le procès ultra-médiatisé a donné lieu à un harcèlement sexiste sans précédent et à de la biphobie sur les réseaux sociaux. Le 1er juin, le tribunal a condamné Amber Heard à payer dix millions de dollars à Johnny Depp qui est lui également reconnu coupable et condamné à lui verser deux millions. Le 16 novembre, 130 féministes et associations ont assuré l’actrice de leur soutien dans une lettre, dans lequel elles condamnent les traitements judiciaires et médiatiques qui lui ont été réservés, et qui seraient symptomatique du backlash que les femmes qui s’expriment sur les violences seraient en train de subir.

Le 5 décembre, Amber Heard a fait appel de sa condamnation pour diffamation. Le 19 décembre, elle annonce avoir conclu un accord avec Johnny Depp. "Je ne veux pas traverser cela une troisième fois", explique-t-elle.


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Les collectifs féministes qui veulent rendre le monde de la nuit plus sûr
Après la déflagration du mouvement Balance ton bar en 2021, des collectifs féministes ont lutté cette année pour maintenir à l’agenda médiatique et politique le sujet des violences sexistes et sexuelles dans le monde de la nuit. Nous pensons à la page Instagram Balance ton bar, tenue par Maité De Meeus, à l’Union féministe inclusive et autogérée qui a organisé une nouvelle manifestation ce 8 décembre à Bruxelles, au collectif Psst Mlle qui organise des soirées inclusives, à la collective Les Sous-entendu.e.s mais aussi au collectif A nous la nuit, à Liège.

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Shireen Abu Akleh
Shireen Abu Akleh est une journaliste palestino-américaine, tuée en mai 2022 sur le terrain, très certainement par un tir de l’armée israélienne. Elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie. Elle portait pourtant un casque et un gilet pare-balles siglé "presse".

Shireen Abu Akleh était reporter pour la chaîne d’information Al Jazeera depuis 25 ans et l’un des noms les plus importants du journalisme au Moyen-Orient.

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Serena Williams
Le doute était grand et a fini par se confirmer : Serena Williams a annoncé la fin de son immense carrière, à l’issue de l’US Open 2022 en septembre dernier. L’Américaine aux 23 titres du Grand Chelem avait commencé sa carrière professionnelle en 1995, à 14 ans.

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Val Munduruku
Activiste autochtone et lesbienne, elle a été mise à l’honneur dans le film "Amazonie, cœur de la Terre Mère" sorti en 2022 pour sensibiliser l’opinion à la déforestation de la forêt amazonienne et à la violation des droits des peuples autochtones.

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Irène Kaufer
Le 5 novembre, la rédaction des Grenades a appris avec tristesse le décès d’Irène Kaufer. Autrice, militante féministe et lesbienne, elle a été active au sein de l’asbl de prévention des violences basées sur le genre, Garance, et s’est également distinguée dans le combat syndical.

Elle collaborait régulièrement avec Les Grenades pour décortiquer l’actualité sous l’angle du genre.

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L'autrice et militante féministe Irène Kaufer est décédée

Sara et Yusra Mardini
Depuis le 23 novembre, les abonné·es de Netflix peuvent découvrir l’histoire extraordinaire des deux sœurs Yusra et Sara Mardini à travers le film Les Nageuses. Les deux jeunes femmes ont fui la guerre en Syrie pour rejoindre l’Allemagne en bateau.

Passionnée par la natation, Yusra, la cadette, parvient, après de nombreuses péripéties, à participer aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016 et est devenue nageuse professionnelle. Sara, l’aînée, a décidé de rejoindre la Grèce pour devenir nageuse-secouriste bénévole et porter secours aux embarcations de réfugié·es en détresse.


Annie Ernaux
En octobre, le prix Nobel de littérature 2022 a été décerné jeudi à la romancière française Annie Ernaux pour son œuvre. L’écrivaine de 82 ans est récompensée pour "le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle", a expliqué le jury Nobel.

Elle devient la 17e femme à décrocher le Nobel de littérature, depuis la fondation des célèbres récompenses en 1901.

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Les ministres qui œuvrent en faveur des droits des femmes
Christie Moreale (PS), ministre wallonne de l’Égalité des Chances, Nawal Ben Hamou (PS), ministre bruxelloise de l’Egalité des Chances, Valérie Glatigny (MR), ministre de l’Enseignement et de la Jeunesse à la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), Barbara Trachte (Ecolo), ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française (COCOF), chargée de la Promotion de la Santé, de la Famille, du Budget et de la Fonction publique et Bénédicte Linard (Ecolo), ministre des Droits des femmes à la FWB, Sarah Schlitz (Ecolo), secrétaire d’Etat à l’Egalité des Genres, ont toutes œuvrer cette année à faire avancer les droits des femmes et des personnes LGBTQIA + sur le plan politique, par le financement d’associations de terrain ou de projets, par des prises de positions publiques, ou encore par l’adoption de projets de lois.

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Le féminicide bientôt reconnu par une loi en Belgique

Angela Davis
Militante pour les droits civiques, féministe, intellectuelle et auteure, Angela Davis lutte depuis toujours contre toutes les formes d’injustices et d’inégalités. Elle est connue pour son engagement sans faille dans tous ses combats. Le 25 avril 2022, elle était à Bruxelles pour discuter et débattre avec de jeunes militant·es, des associations de femmes et d’artistes engagées.

Au Cirque Royal, elle a été interviewée par Safia Kessas et par quatre grandes témoins : Henriette Essaimi Kaullot pour La voix des sans-papiers, Julia Gligli des Young Gifted from Brussels, Selma Benkhelifa des femmes intergénérationnelles et Geneviève Kalinda du Collectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations.

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Leanne Fan
Leanne Fan, 14 ans et inventrice, a été nommée Meilleure jeune scientifique d’Amérique en novembre 2022 grâce à son invention d’écouteurs capables de diagnostiquer et de traiter les infections de l’oreille.

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Salma al Shehab
Militante et universitaire saoudienne, membre de la minorité chiite d’Arabie saoudite, Salma al Shehab a été condamnée à 34 ans de prison, suivis de 34 ans d’interdiction de voyager, fin août 2022 pour avoir utilisé Twitter et relayé des tweets de personnes défendant les droits des femmes.

Elle est accusée de “trouble à l’ordre public” par le Tribunal pénal de Riyadh, la capitale du pays.

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Taylor Swift
Taylor Swift, 33 ans, est la première artiste à installer, fin octobre 2022, dix titres de son dixième album Midnights aux dix premières places du classement musical de référence Billboard. Très attendue, la sortie de cet album avait provoqué des pannes sur Spotify avant de battre le record de l’album " le plus écouté en une seule journée ", selon la plateforme de streaming.


Céline Extenso
Militante anti-validisme française Céline Extenso a fondé le collectif Les Dévalideuses, un collectif féministe qui démonte les idées reçues sur le handicap. "On avait créé le collectif Les Dévalideuses après la toute première marche #NousToutes, marquée par l’invisibilisation des femmes handicapées, qui sont pourtant 5 à 6 fois plus souvent victimes de violences sexistes et sexuelles que les femmes valides. Quatre ans plus tard, nous avons une bonne place pour porter cette parole que l’on entend trop peu dans les féminismes", s’est-elle réjouie lors de cette nouvelle manifestation contre les violences faites aux femmes qui a eu lieu en France le 22 novembre.

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Janet Yang
La productrice Janet Yang a été choisie en août comme nouvelle présidente de l’Académie des arts et des sciences du cinéma, une institution composée de professionnel·les du cinéma issu·es des 17 branches de l’industrie qui remet chaque année les très prisés Oscars. Elle est devenue la quatrième femme élue à ce poste et la première d’origine asiatique.

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Yasmina Abakkouy
Doctorante au laboratoire de génétique de la KU Leuven ; ses recherches portent sur la prédiction des risques génétiques de la maladie d’Alzheimer. Elle a représenté la Belgique au concours international Falling Walls Lab 2022.

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Leonor Espinosa
Leonor Espinosa a été sacrée meilleure cheffe du monde 2022 par The World’s 50 Best Restaurants. Ses recettes reflètent la biodiversité et les traditions de son pays, la Colombie.

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La plateforme Women100
Ce 26 novembre, la plateforme Women100 (W100) a réuni 100 femmes au Parlement bruxellois pour réfléchir sur les enjeux de l’espace public. L’objectif était d’élaborer et de mettre en œuvre des idées pour créer ensemble des actions symboliques autour de la question des femmes et de l’espace public, en termes de mobilité, d’accessibilité, de sécurité, d’espaces et de places.

W100 est une plateforme composée de femmes issues des quatre coins de la Région de Bruxelles-Capitale, de toutes les diversités culturelles et sociales, engagées dans des secteurs multiples et variés, qui souhaitent créer des liens afin d’amplifier les voix et les actions des Bruxelloises.

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Liliane et Andrée
En France, deux résidentes d’une maison de repos, Liliane et Andrée, se sont mariées en novembre, à l’âge de 72 ans et après 47 ans de relation secrète. Il pourrait s’agir du premier mariage en France de deux femmes habitant dans une résidence pour personnes âgées. Cette union lesbienne fait écho au mariage de deux Miss en octobre : Fabiola Valentin (Miss Porto Rico) et Mariana Varela (Miss Argentine) ont annoncé la nouvelle sur les réseaux sociaux, brisant elles aussi quelques stéréotypes au passage.

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Hadja Lahbib
En juillet 2022, Hadja Lahbib a été nommée ministre des Affaires étrangères, sous l’égide du MR, affirmant “n’être ni de gauche ni de droite”. Lors de la Coupe du monde de football masculin en novembre, elle arbore le brassard “One Love” en soutien aux personnes LGBTQIA +, un brassard interdit aux joueurs par la FIFA.

La ministre assure avoir fait part de ses inquiétudes sur les conditions de travail des immigrés au Qatar et sur les droits humains, particulièrement les droits des femmes et des personnes LGBTQIA +.  

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"Les règles de la Fifa ne s’appliquent pas dans les gradins", Hadja Lahbib porte le brassard "One Love" pendant le match Belgique – Canada

Billie Eilish
La jeune chanteuse américaine a reçu un Oscars ce 27 mars pour sa chanson No Time To Die, la bande originale du dernier James Bond, Mourir peut attendre.


Karine Jean-Pierre
Originaire de Haïti, la francophone Karine Jean-Pierre, 44 ans, incarne la diversité et la jeunesse. Mariée à une journaliste, est la première femme noire ouvertement LGBTQ + nommée porte-parole de la Maison Blanche. Elle a rejoint l’équipe de Joe Biden en mai 2020, comme conseillère politique, avant de diriger la campagne de Kamala Harris, devenue vice-présidente.

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Avec Karine Jean-Pierre, une femme noire et lesbienne devient pour la première fois la voix de la Maison Blanche

Leah Namugerwa
Jeune activiste et militante qui lutte contre la crise climatique. Elle est connue notamment pour avoir mené des campagnes de plantation d’arbres et pour avoir lancé une pétition en Ouganda pour faire appliquer l’interdiction des sacs en plastique.

Elle a représenté la jeunesse climatique à la COP27 en Égypte cette année. Une récente étude a montré que seulement 37% de femmes ont participé à cette conférence sur le climat alors que les femmes sont les premières victimes des changements climatiques dans le monde.

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Chloé Boels
Streameuse belge, Chloé Boels a co-fondé Stream’Her, afin de casser les codes sexistes en cours sur les plateformes de streaming et aider les femmes à se lancer dans ce secteur. Un travail important alors que les streameuses ont visibilisé cette année les violences qu’elles subissent et que le mouvement Balance ton youtubeur a pris de l’ampleur.

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Sacheen Littlefeather
Près de cinquante ans après son intervention remarquée sur la scène des Oscars, Sacheen Littlefeather a reçu un Oscar d’honneur et les excuses officielles de l’Académie en août 2022. En 1973, l’actrice amérindienne était montée sur scène à la place de Marlon Brando, alors qu’il s’apprêtait à être récompensé pour son rôle dans Le Parrain, pour dénoncer le traitement des Indien·nes d’Amérique par l’industrie du cinéma. Elle a longtemps payé le prix du message engagé qu’elle a livré ce soir-là. Elle est décédée en octobre.

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Décès de l’actrice Sacheen Littlefeather qui avait refusé un Oscar au nom de Brando pour protester contre le traitement des Amérindiens

Ons Jabeur
Après un parcours historique aux Championnats de Wimbledon 2022, la star tunisienne de tennis Ons Jabeur est devenue la première femme arabe à atteindre une finale de Grand Chelem dans l’ère Open. Quelques mois plus tard, elle a atteint la finale de l’US Open.

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Lizzo
Melissa Viviane Jefferson, connue sous le pseudonyme de Lizzo, est une chanteuse, flûtiste, parolière et rappeuse américaine. Invitée à monter sur scène pour recevoir un prix lors de la cérémonie des People’s Choice Awards en décembre, la chanteuse a convié 17 militantes des droits des femmes et des droits humains à la rejoindre sur scène : "Des personnes qui je pense méritent d’être sous les projecteurs. Depuis le début de ma carrière, j’ai utilisé ma renommée pour amplifier les voix marginalisées", a déclaré l’artiste.

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En recevant un prix, Lizzo fait monter des activistes sur scène pour soutenir des causes

Erika Hilton
Elle est la première femme transgenre noire jamais élue à un siège au Congrès national du Brésil. Erika Hilton est une militante qui fait campagne contre le racisme et pour les droits de l’homme et les droits LGBTQIA +. 

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Sihame Haddioui
En mai 2022, Sihame Haddioui (Ecolo) a porté plainte contre son collègue Michel De Herde (DéFI) pour attentat à la pudeur et sexisme. Une deuxième plainte a été déposée et l’échevin en charge de l’enseignement a été inculpé pour atteinte à l’intégrité sexuelle de majeure (au singulier) et atteinte à l’intégrité sexuelle de majeures (au pluriel) par personne ayant autorité. Le début d’un MeToo politique en Belgique ?

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Une nouvelle plainte contre l’échevin schaerbeekois Michel De Herde : Sihame Haddioui réagit

Salomé Dewaels 
Considérée comme l’étoile montante du cinéma belge, Salomé Dewaels a été nommée cette année dans la catégorie Meilleur espoir féminin lors des Magritte et des Césars pour le film Illusions perdues.

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Nafissatou Thiam
Nafissatou Thiam a reçu le Spike d’Or 2022, le 3 décembre. Elle est ainsi reconnue meilleure athlète belge de l’année, une récompense qui marque une année 2022 prolifique. Il s’agit pour la Namuroise d’une 9e récompense consécutive.

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Alice Diop
Alice Diop est une réalisatrice française, autrice de nombreux films documentaires de société. En 2022, elle a reçu le grand prix du jury et le prix du premier film pour Saint Omer, son premier film de fiction, à la Mostra de Venise. Ce film représentera la France aux Oscars 2023, dans la catégorie du meilleur film international.

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Lisa LaFlamme
La journaliste et présentatrice canadienne Lisa LaFlamme a dû quitter en août 2022 la chaîne CTVNews, dont elle était l’un des visages emblématiques. Selon Vanity Fair, le contrat de la présentatrice prendrait fin deux ans plus tôt que prévu car un cadre supérieur de la chaîne n’aurait pas apprécié que "les cheveux de Lisa deviennent gris".

Elle a reçu un déferlement de soutien sur les réseaux sociaux et cela a relancé le débat sur la présence des femmes de plus de 50 ans dans les médias.

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Lisa LaFlamme a-t-elle été virée à cause de ses cheveux gris ? Les marques de soutien se multiplient dans le monde

Nancy Pelosi
À 82 ans, la présidente des démocrates à la Chambre des représentants a annoncé qu’elle ne briguerait pas un autre mandat à la tête du parti américain, pour laisser place à “la nouvelle génération”. Elle quittera ses fonctions en janvier. Début décembre, elle s’est réjouie car "l’une des dernières lois" qu’elle signera est celle protégeant le mariage pour tous et toutes aux Etats-Unis.

Elle est la première femme à avoir accédé à ce prestigieux poste de Présidente de la Chambre, en 2007, puis à nouveau en 2019. Elle restera une figure importante de la vie politique américaine.

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Un nouveau Congrès américain divisé, avec ou sans Nancy Pelosi

Sophie Adenot
Sophie Adenot est une ingénieure et astronaute française. Lieutenante-colonelle de l’Armée de l’air et de l’espace, elle y est pilote d’hélicoptère puis pilote d’essai — fonction qu’elle est la première femme à occuper. Le 23 novembre 2022, on apprend qu’elle fait partie de la nouvelle promotion des 17 astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA).

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Dorothy Pitman Hughes
Pionnière du féminisme noir, défenseuse de la protection des enfants et activiste de longue date, Dorothy Pitman Hughes a parcouru les Etats-Unis pour militer avec Gloria Steinem dans les années 1970. Elle est décédée à l’âge de 84 ans début décembre.

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Michaela Jaé Rodriguez
L’actrice et chanteuse américaine que l’on a pu notamment découvrir dans la série Pose a décroché en janvier le Golden Globe de la meilleure actrice dans une série dramatique. Elle est la première actrice transgenre à remporter un Golden Globe.

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Quels droits en matière de santé pour les personnes trans* ?

Selah Sue
Selah Sue a signé son grand retour avec la sortie de son troisième album Persona en mars 2022. Elle a également brisé un grand tabou cette année en parlant publiquement de sa dépression et de santé mentale. 

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Selah Sue raconte sa dépression avec une sincérité désarmante


Evelyn Regner
En novembre, la directive " woman on boards ", qui impose à toutes les grandes entreprises cotées en bourse dans l’Union européenne une présence minimale de femmes dans les conseils d’administration, a été adoptée par le Parlement européen. Concrètement, les entreprises cotées de plus de 250 employés devront réserver aux femmes au moins 40% des sièges d’administrateurs non exécutifs ou 33% de tous les postes d’administrateur. Les entreprises ont jusqu’en juillet 2026 pour se mettre en règle.

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Evelyn Regner, députée européenne autrichienne et membre du Parti social-démocrate, a été l’une des femmes politiques à la manœuvre sur ce projet.

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Ursula Von der Leyen veut davantage de femmes dans les conseils d'administration

Britney Griner
Basketteuse américaine lesbienne, Brittney Griner a été détenue en Russie plus de neuf mois, avant d’être libérée le 8 décembre dans le cadre d’un échange de prisonniers avec le marchand d’armes russe Viktor Bout, condamné en 2012 aux Etats-Unis.


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Ceci Flores
Ceci Flores, dont les deux fils, Alejandro et Marco Antonio, ont été enlevés par des gangs criminels au Mexique, dirige l’organisation Madres Buscadoras de Sonora, qui cherche à retrouver les victimes de disparitions forcées. Cette année, le pays a franchi le cap sinistre de 100.000 personnes portées disparues. Son organisation a aidé à localiser plus de 1000 personnes disparues dans des tombes clandestines.

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L'enquête sur la disparition des 43 étudiants au Mexique rebondit

Sarah Chaari
La Belge Sarah Chaari, 17 ans, a été sacrée championne du monde de taekwondo le 22 novembre dernier au Mexique.

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Sarah Chaari, championne du monde et étudiante en médecine à 17 ans

Stéphanie Frappart, Salima Mukansanga et Yoshimi Yamashita
Le 29 novembre 2022, Stéphanie Frappart a dirigé la rencontre Costa Rica – Allemagne lors de la Coupe du monde au Qatar. La Française de 38 ans devient dès lors la première arbitre féminine à diriger une rencontre de Coupe du monde. Stéphanie Frappart ainsi que la Rwandaise Salima Mukansanga et la Japonaise Yoshimi Yamashita sont les trois arbitres féminines à faire partie des 36 arbitres de champ pour cet événement, extrêmement controversé en raison des violations aux droits humains et aux droits des femmes dans le pays.

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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/les-femmes-qui-ont-marque-2022-11126506

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Tiffanie Vande Ghinste et Barrack Rima sont les lauréates du prix littéraire Grenades 2022

23 Décembre 2022, 03:45am

Publié par hugo

 Tiffanie Vande Ghinste et Barrack Rima sont les lauréates du prix littéraire Grenades 2022

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mercredi dernier à 17:43

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4 min
Par Lise Lamouche pour Les Grenades
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Le Prix Grenades (le média qui dégoupille l’actu sous le prisme du genre) est un petit nouveau dans le milieu littéraire, soufflant sa seconde édition cette année !

Représenter les autrices, visibiliser leur travail, les faire connaître sont quelques raisons à l’origine du prix littéraire exclusivement réservé aux femmes. Une première en Belgique francophone qui pourrait donner l’envie à chacun et chacune de découvrir le talent d’écriture des femmes, de toutes les femmes et pourquoi pas de créer des vocations. Parce que lire, regarder, entendre, admirer les œuvres pensées et créées par des femmes est d’une importance primordiale pour nourrir nos imaginaires.

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Au total, une quarantaine d’ouvrages de romans graphiques, entrant dans les critères de sélection, ont pu être enregistrés pour cette seconde édition. Ce qui confirme l’importance de mettre en lumière ces autrices œuvrant du côté du dessin et de la plume.

De cette liste, une dizaine d’ouvrages ont été présélectionnés.

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Le Prix littéraire des Grenades est de retour

Ce lundi 19 décembre, les délibérations des juré.es ont eu lieu à la MEDAA (Maison des autrices et des auteurs), avec le concours de la SCAM.

Après deux heures de discussions animées, les lauréates sont connues.

Lisette Lombé, marraine de cette seconde édition, a choisi de remettre son prix coup de cœur de la marraine à Barrack Rima pour son ouvrage Dans le Taxi, paru en janvier 2021 aux éditions Alifbata.

"Comme après avoir écouté un texte de slam incandescent, j’ai refermé ce livre en pleurant. Dans mon carnet, j’ai noté : entrelacement entre histoire intime et politique, contraste entre langue poétique et nervosité des traits, eros, révolte, onirisme, esthétique du collage et morsures des identités par la norme. Tout ce qui fait, selon moi, une voix singulière, un texte brûlant, une autrice engagée", explique Lisette Lombé.

Barrack Rima s’est ensuite exprimée par téléphone : "Je suis fort touchée d’avoir été d’abord sélectionnée puis lauréate du prix de la marraine. C’est une reconnaissance importante. Merci à toute l’équipe des Grenades, aux membres du jury et à la superbe Lisette Lombé."

Une voix singulière, un texte brûlant, une autrice engagée

Le jury de cette seconde édition du prix Littéraire Grenades-Scam a été embarqué immédiatement par Déracinée : Soledad et sa famille d’accueil, de Tiffanie Vande Ghinste paru en avril 2021 aux éditions La boite à bulles. Le jury s’est laissé séduire par la vie de cette famille à la fois banale et atypique, avec l’envie d’en faire partie et de suivre le parcours d’une famille d’accueil. Les juré·es ont particulièrement apprécié le graphisme joyeux et la thématique sérieuse abordée, avec une perspective qui renverse les clichés et offre de nouveaux modèles parentaux et familiaux.

La lauréate, Tiffanie Vande Ghinste, s’est également exprimée par téléphone : "Quand j’ai découvert que Déracinée était sélectionnée pour le prix Grenades, wouaw, je me sentais déjà chanceuse de faire partie d’une sélection d’œuvres d’autrices aussi qualitative ! C’est émouvant pour moi de recevoir le prix Grenade qui véhicule des valeurs féministes qui ont beaucoup de sens pour moi. Je suis heureuse que Déracinée soit associée à votre média. Merci d’avoir remis ma bd à l’honneur, c’est super qu’elle puisse continuer de vivre. J’y ai mis beaucoup d’énergie et tout mon cœur !"

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Le prix coup de cœur de la marraine

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Après Beyrouth, la trilogie, Barrack Rima retourne au Liban et nous amène à Tripoli, sa ville natale. Ce voyage est aussi un retour à l’enfance, une errance dans l’espace et dans le temps, qui mêle rêves et réalités à bord d’un taxi collectif, véritable théâtre grouillant de vies et de récits…

L’exil, le sentiment d’étrangeté, la dimension de l’entre-deux, les tabous et les interdits, le masculin et le féminin, l’amour, la sexualité et la poésie font partie des nombreuses questions explorées par l’autrice dans sa recherche intime, au bout de son rêve d’enfant.

Dans le taxi, Barrack Rima, parution 8 janvier 2021, Éditions Alifbata

Le prix Grenades-Scam
Bruxelles, 2012. Billie reçoit un appel de sa mère l’informant que la juge aux familles a décidé de rendre Soledad, sa sœur d’accueil, à sa mère biologique. Pour la famille, c’est tout à la fois un désaveu cinglant et surtout un drame car ils craignent pour la stabilité émotionnelle de Soledad.

S’inspirant de son expérience en tant que sœur d’accueil, Tiffanie Vande Ghinste livre ici un récit intimiste empreint d’émotion et de poésie sur le quotidien des familles d’accueil, marqué autant par les défis à relever que par la richesse des relations et l’intensité des moments de joie…

Déracinée : Soledad et sa famille d’accueil, Tiffanie Vande Ghinste, parution 7 avril 2021, Éditions La boite à bulles

Le Prix Grenades est réalisé en partenariat avec la Scam et la RTBF (culture). Les Grenades remercient tout particulièrement Anne Vanweddingen et Célyne Van Corven.

Merci également à la MEDAA, Librel et Objectifs Plumes pour leur soutien.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


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Les Bobines du Cinéma : Isabelle Truc, productrice prolifique

23 Décembre 2022, 03:43am

Publié par hugo

Les Bobines du Cinéma : Isabelle Truc, productrice prolifique

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mercredi dernier à 17:21

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9 min
Par Elli Mastorou pour Les Grenades
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Isabelle Truc
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Elles tournent, jouent, montent. Elles font, regardent, racontent. Elles sont dans la fiction, le documentaire, l’animation. On les croise en festivals, en plateau ou dans leur bureau. Toutes les 3 semaines, dans la série Les Bobines du Cinéma, Les Grenades tirent le portrait d’une professionnelle de l’audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Un entretien en profondeur, pour découvrir une personnalité, une passion, un métier – mais aussi pour aborder le cinéma sous l’angle du genre, et réfléchir collectivement à plus d’inclusivité.

Après une première saison dédiée aux jeunes visages émergents, la saison 2 laisse la place à des figures plus "installées", souvent à des postes à hautes responsabilités. Pour ce troisième épisode, on a rencontré avec Isabelle Truc, productrice prolifique d’Iota Production.

En collaboration avec Elles Font Des Films.

FICHE TECHNIQUE

Nom : Truc

Prénom : Isabelle

Profession : Productrice, fondatrice d’Iota Production

Formation : Assistante sociale, communications sociales, journalisme

Filmographie sélective : Mon nom est Clitoris de Daphné Leblond et Lisa Billuart-Monet, La forêt de mon père de Vero Cratzborn, La mesure des choses de Patric Jean, De la planète des humains de Giovanni Cioni, Casser les codes de Safia Kessas,…

Partie 1 – Enfant des Grignoux
Isabelle Truc est la fondatrice de Iota, une fameuse boite belge de production de documentaires et de fiction. Même sans le savoir, vous avez sûrement déjà eu une de leurs œuvres devant les yeux. Par exemple, Mon Nom est Clitoris qui a connu un joli succès en Belgique mais aussi à l’étranger, et a remporté le Magritte du meilleur documentaire. Ou encore Overseas, qui a parcouru les salles belges en 2020, et est d’ailleurs encore dispo sur Auvio.


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Si elle est aujourd’hui une productrice bien connue dans le milieu, Isabelle a, de son propre aveu, mis longtemps pour arriver au cinéma. Enfin, en tant que professionnelle en tout cas. Parce qu’en tant que spectatrice, elle est tombée dans la marmite très jeune, grâce à une certaine salle liégeoise bien réputée : "Comme beaucoup, je suis une enfant des Grignoux. Le Parc est une salle qui m’a marquée, j’ai grandi avec. J’ai découvert Les Ailes du Désir, Roseline et les Lions de Beineix, Salo ou les 120 jours de Sodome, Sans Toit Ni Loi d’Agnès Varda… Quand j’allais aux Grignoux justement, je me disais j’aimerais tellement être de l’autre côté de la toile, de participer. L’image, le son, la musique, les couleurs, raconter une histoire… tout m’intéressait."

La jeune Isabelle rêve de cinéma, mais ce rêve lui semble inaccessible. Le fameux sentiment de légitimité : "Au début je n’osais pas : je ne connaissais personne dans la culture, c’était un monde un peu inaccessible, je me disais que je n’avais pas de compétences particulières…" Après une formation d’assistante sociale, et des études de journalisme, elle se retrouve en stage à la communauté européenne dans le service de presse. "C’était l’époque de La Promesse des frères Dardenne (en 1996, quelques années avant leur première Palme d’Or pour Rosetta, NDLR) : tout le monde parlait du cinéma belge, il y avait une effervescence formidable… Donc je me suis dit, je n’ai rien à perdre, si je dois essayer, c’est maintenant."

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Voilà comment Isabelle décide d’appliquer ce qu’elle nomme ‘la technique sparadrap’ : appeler une à une, les boites de production trouvées dans le bottin téléphonique. Elle finit par décrocher un poste de stagiaire chez Saga Film. "On m’a mis dans une pièce avec, là aussi, un bottin de téléphone, et on m’a demandé d’appeler les écoles et organiser projections scolaires. Voilà, j’ai commencé comme ça."

Partie 2 – Productrice confirmée
Quelques années plus tard, en 2000, forte de ses expériences dans le métier, Isabelle créé sa société, Iota production. En fait, quelle est la différence entre directeur·trice de production, producteur·ice exécutifs, et producteur·trice tout court ?

"Ah oui, ce n’est pas du tout la même chose !", réagit-elle. "Producteur·trice, c’est quand tu accompagnes le film du début de sa fabrication jusqu’à la fin. Tu accompagnes l’auteur ou l’autrice dans le développement du projet, tu contactes vendeurs et distributeurs en amont pour faire circuler le film quand il sera fini, et tu cherches les financements pour le produire. Attention, c’est ta société, mais ce n’est pas ton argent : on n’est pas des banques ! Mais c’est toi qui vas chercher des fonds pour financer le film. Le producteur ou la productrice est responsable de ce qu’on appelle la 'bonne fin': livrer en temps et en heure le film tel qu’il a été présenté dans les contrats signés."

Des producteur·trices exécutifs, Isabelle en engage justement parfois. "C’est une personne qui va m’aider à organiser toute la gestion d’un film – voire de plusieurs. Quelqu’un qui a une vision d’ensemble, mais qui n’est pas responsable de la bonne fin."

Enfin, directeur·trice de production, c’est "celui ou celle qui s’occupe de la gestion du film spécifiquement au moment du tournage. Ces personnes peuvent être sous la responsabilité d’un·e producteur·trice exécutif."

Isabelle est plus que bien placée pour savoir tout ça, : elle a déjà fait les trois. Longtemps directrice de production, elle a ensuite fait de la production exécutive pour d’autres, et a cumulé les casquettes plusieurs années pour compléter les entrées financières de sa société. "Mais maintenant la boîte fonctionne bien, alors je n’en ai plus besoin", sourit-elle derrière son verre.

Dès le début, je me suis intéressée aux réalisatrices

Depuis 22 ans, Iota production accompagne les parcours de différents auteurs et autrices, tant en documentaire qu’en fiction. "Je suis une passionnée, et j’aime passer d’un univers créatif à un autre, d’un budget à une réflexion artistique puis lire un contrat. Et j’apprends sans cesse", poursuit sa fondatrice, qui estime à un tiers le nombre de femmes dans le cinéma belge francophone à faire aujourd’hui le même métier. On pense à Julie Esparbes (Dalva), Alice Lemaire (Overseas, Rêver sous le capitalisme) ou encore Annabella Nezri (#SalePute) qui est avec Isabelle dans le CA de l’Union des Producteurs et Productrices Francophones (UPFF).

Le féminisme, une question tardive

Un tiers de femmes dans la corporation, c’est un chiffre bien plus élevé que quand Isabelle a débuté. Mais à l’époque, la question du féminisme, "personne ne se la posait – et moi non plus d’ailleurs !", se souvient-elle. "Étudiante à Liège, j’ai fait un stage à 20 ans dans une association venant en aide aux femmes battues et j’ai été conscientisée à la spirale de la violence, à une compréhension du fonctionnement de la société par le prisme du patriarcat. Puis je me suis lancée dans la vie active sans plus trop y faire référence."

C’est en 2008, en produisant La domination masculine de Patric Jean, que la réflexion est revenue dans sa vie. "Ensuite, nous avons eu une présidente de la commission du film, Joëlle Levie, qui précédemment avait travaillé au Québec. Elle a d’emblée annoncé qu’elle aurait une attention particulière pour les femmes productrices et réalisatrices. Cela m’a fait du bien, je me suis sentie encouragée."

Enfin et surtout, arrive en 2017 la déferlante #MeToo, et avec elle une conscientisation plus générale dans la société. " Ça m’a fait me rendre compte de beaucoup de choses : des modèles dominants que j’avais intégrés, des inégalités, le manque de reconnaissance ou celui d’avoir moins facilement accès à des montants financiers importants… "

À une époque, tu avais beau prendre une grosse voix et crier fort, tu n’étais pas entendue

"On était beaucoup moins de femmes à l’époque, et j’ai compris qu’on avait peu ou pas accès à la camaraderie d’affaire spécifique aux hommes. Je n’y étais pas conviée, mais en fait, je ne me posais même pas la question. C’est pareil pour le fait de parler dans des grandes tablées : on fait attention à la parole aujourd’hui, mais je me rappelle à une époque, tu avais beau prendre une grosse voix et crier fort, tu n’étais pas entendue." Alors que la nouvelle génération qui se lance porte ces questions comme une évidence, pour celles qui sont depuis longtemps dans le métier, cette réflexion est venue parfois bien après.

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"Par contre, dès le début je me suis intéressée aux réalisatrices. Ça me semblait évident, en termes de regard sur le monde, qu’elles avaient une spécificité, une sensibilité, particulières. Et mon métier, c’est de chercher ça !"

Chez Iota la filmographie est d’ailleurs paritaire – voire penche un peu plus du côté des femmes : "Aujourd’hui encore je travaille régulièrement avec des réalisatrices qui abordent dans leurs films des sujets touchant de près ou de loin au féminisme, comme Casser les codes ou Mon nom est clitoris ou en tout cas qui apportent un regard novateur, régénérant sur le monde."

 

 


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Par rapport aux hommes dans la production, Isabelle voit le chemin parcouru jusqu’à aujourd’hui. "On en parle et on réfléchit tous·tes ensemble : sur le harcèlement, comment réagir sur les tournages… La conscientisation, j’ai l’impression qu’elle est assez générale."

Et par rapport à ceux dans sa vie privée, la découverte de la notion de charge mentale l’a beaucoup aidée : "Ça a été un sujet de prise de conscience et de discussion dans mon couple pour plus d’équité – j’ai un mari qui me soutient et qui prend part de manière importante à l’éducation de notre fille."

Partie 3 – "Plus il y a d’argent, moins il y a de femmes"
C’est le moment de la question de la baguette magique : si elle en avait une, elle changerait quoi dans son métier ? "Je voudrais avoir plus facilement accès à des projets d’envergure, des financements importants. En tant que femme et productrice, le rapport à l’argent, le fait d’y avoir accès, ce n’est pas évident. Et en général, dans les statistiques, plus il y a d’argent, moins il y a de femmes : ça, c’est toujours une réalité !", constate Isabelle en soupirant. "En Belgique francophone, la production est un secteur sous-financé structurellement. Par rapport aux USA, et même à la Flandre, les manières de financer les films et les budgets sont différents. Du coup, les rapports avec ma banque ont été très violents – on m’a quand même dit que mon activité n’était pas rentable, que ma vision de la trésorerie était ‘romantique’ !"

Malgré la farandole de remarques sexistes entendues auprès de son banquier, Isabelle est une obstinée. "L’avantage d’être une femme dans ce métier, c’est que je n’ai pas de modèle : je peux oser, avancer comme je le sens, en étant le plus ingénieuse et créative que possible compte tenu du contexte."

On en parle et on réfléchit tous·tes ensemble : sur le harcèlement, comment réagir sur les tournages… La conscientisation, elle est assez générale

Un contexte post-crise du covid encore lourd aussi pour la fréquentation des salles de cinéma. Mais face à mes angoisses que je lui partage sur le manque de public, Isabelle, pas naïve mais néanmoins optimiste obstinée, n’en démord pas : pour elle, c’est impossible que les gens arrêtent d’aller au cinéma. "Il y a peut-être une génération plus frileuse, ou un creux de la vague, mais les jeunes vont se ré-emparer de cette manière de partager des films ensemble. L’autre jour, on a fait une avant-première au Vendôme, c’était plein à craquer… Je me dis, ça va, le cinéma n’est pas mort ! D’ailleurs Mon nom est Clitoris continue à être demandé pour des projections… Docu ou fiction, je pense que le public sera toujours attiré par des histoires fortes. C’est le système qui cloisonne beaucoup, mais les docus peuvent arriver aux mêmes résultats que la fiction."

Autre facteur important que pointe Isabelle, le décalage entre le public et ceux qui font les choix. "On m’a dit que l’âge moyen des distributeurs et exploitants de salle est de 70 ans. Moi qui suis au début de la chaîne de production, je rencontre beaucoup de jeunes auteurs et autrices, avec plein d’énergie et de motivation. J’ai l’impression que tout ça doit se réharmoniser… ça ne sera pas pour tout de suite, mais je ne suis pas défaitiste. Le monde change, et ça va venir." Vivement demain !

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Avant de partir, a-t-elle une recommandation de série ou de film qu’elle voudrait partager ? Son choix de porte sur la série Maid avec Margaret Qualley – l’histoire d’une jeune femme qui se retrouve avec sa petite fille dans un foyer pour femmes battues, et va essayer de s’en sortir en travaillant comme femme de ménage dans différents endroits… "C’est hyper malin, plein de rebondissements et en même temps intelligent. On s’accroche à l’histoire de cette jeune femme, et avec elle on comprend les cycles de la violence. J’ai trouvé ça fort de réussir à faire ressentir ça aux spectateurs et spectatrices, et de faire comprendre à quel point c’est difficile de sortir de la pauvreté…", raconte Isabelle d’un air passionné. Les souvenirs de stage de ses 20 ans ne sont pas loin, même longtemps après.

Dans la saison 2 de la série Les Bobines du Cinéma
Épisode 1 : Kadija Leclère, raconteuse d’histoires
Épisode 2 : Peggy Fol, une vie de cinéma
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