Pelouses du Champs-de-Mars : Paris a aussi envoyé la facture à SOS Racisme
M.-A. G. | Publié le 31.01.2013, 13h07
Les manifestants réfléchiront sans doute à deux fois maintenant avant d’organiser des rassemblements sur les pelouses du Champ-de-Mars (VIIe). La ville de Paris semble en effet très tatillonne sur la remise en état du site. Les participants à la lutte anti-mariage gay ne sont pas les seuls à être (indirectement) poursuivis par l’Hôtel de Ville pour régler la facture de réparation des pelouses.
La direction de SOS Racisme, association pourtant proche du PS, est elle aussi dans le collimateur de la mairie de Paris. « Le Canard enchaîné » l’a révélé mercredi : la ville a adressé à l’association une facture de 73640,14 € en décembre 2011 pour un concert organisé le 14 juillet de la même année sur le Champ-de-Mars. Sans réponse de la part de l’association, la Direction régionale des finances publiques a adressé en avril 2012 une mise en demeure. Aujourd’hui, la ville va jusqu’à menacer SOS Racisme de lui supprimer la subvention de 40000 € qu’elle lui verse chaque année si elle n’honore pas sa « dette ».
«Est-ce que John Kennedy a envoyé une facture à Martin Luther King ?»
« Nous avons appris cela dans la presse », s’étonne-t-on du côté de l’association de lutte contre le racisme. « Nous n’entendions plus parler de cette histoire de facture jusqu’à ce que la polémique avec les manifestants contre le mariage gay éclate », souligne SOS Racisme. « Ce concert du 14 Juillet était organisé en partenariat avec la mairie de Paris. Elle nous avait demandé de protéger les pelouses à proximité de la Seine, ce qui nous avait d’ailleurs coûté très cher », rappelle-t-on du côté de l’association des potes.
« C’est assez humiliant de la part de la ville de mettre en balance une subvention pour la lutte contre le racisme avec l’entretien de géraniums. John Kennedy a-t-il envoyé une facture à Martin Luther King en 1963 au lendemain de son discours pour les droits civiques sur les pelouses de Washington? », s’indigne SOS Racisme.
Le Parisien