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Tessa Wullaert a 30 ans : une personnalité forte du sport belge, un modèle du "girl power"

20 Mars 2023, 04:23am

Publié par hugo

 Tessa Wullaert a 30 ans : une personnalité forte du sport belge, un modèle du "girl power"

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hier à 08:00 - mise à jour hier à 10:22

Temps de lecture3 min
Par Alice Devilez
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Tessa Wullaert célèbre ses 30 ans ce 19 mars. Grande joueuse de football, femme engagée et entrepreneuse, la Belge est un modèle d'accomplissement. Petit coup d'oeil dans le rétro de la carrière déjà bien remplie d'une personnalité forte du sport belge. 

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Le plus haut niveau en clubs
Tessa Wullaert a commencé sa carrière à Zulte-Waregem alors qu'elle n'avait que 15 ans. C'est également à ce moment qu'a commencé son histoire avec l'équipe nationale belge, c'était alors en équipe d'âge. Quatre ans après ses débuts, Tessa va connaître son premier gros transfert en rejoignant le Sporting d'Anderlecht pendant une saison (27 matches, 10 buts) avant de rejoindre le Standard de Liège, qui était alors le meilleur club de Super League. Elle y restera deux saisons avec plusieurs titres collectifs à la clé, ainsi que son premier Soulier d'or (encore appelé Sparkle à cette époque).

Alors qu'elle brillait au Standard, Tessa a forcément attiré les convoitises et elle a obtenu un gros transfert en rejoignant Wolfsburg en 2015. Elle y disputera notamment une Ligue des champions en plus de titres remportés tant en championnat qu'en Coupe d'Allemagne. Elle décrochera aussi le premier Soulier d'or féminin officiel du football belge en 2017. 

Ce ne sera pas le dernier puisque Tessa inscrira encore son nom au palmarès en 2019 alors qu'elle avait rejoint Manchester City. Encore des titres à la clé et une reconnaissance toujours grandissante dans le monde du football européen, et du sport belge également. 

Après le premier confinement, Tessa décidera de rejoindre la Belgique, lassée d'être loin de son compagnon et de sa famille. Et c'est à Anderlecht qu'elle posera de nouveau ses valises. Elle y sera de nouveau championne de Belgique, de nouveau meilleure buteuse. Elle collectionne les titres et les buts. 

Actuellement, et depuis le début de la saison, Wullaert est une joueuse du Fortuna Sittard, club de D1 néerlandaise. 

Avec ses différentes équipes, elle a remporté non moins de 15 titres en plus de deux finales de Ligue des Champions disputées. À cela viennent s'ajouter ses cinq récompenses individuelles décrochées. 

Capitaine emblématique des Red Flames
Parallèlement à cette carrière bien garnie en clubs, Tessa Wullaert est également parvenue à s'imposer comme la meilleure joueuse de l'équipe nationale belge et en est d'ailleurs devenue la capitaine emblématique. Détentrice du record du nombre de buts inscrits (avec 73), elle a participé à porter les Flames vers le haut, tout comme des joueuses comme Janice Cayman, Aline Zeler ou encore Julie Biesmans. 

Inscrivant son tout premier but lors de sa première sélection en août 2011 face à la Russie, Wullaert ne s'est plus arrêtée depuis lors. Elle compte notamment un quintuplé, deux quadruplés, quatre triplés et quatre doublés chez les Flames. Elle empile également les passes décisives et est clairement la joueuse la plus prolifique en attaque. En éliminatoires de l'Euro 2017 et 2020 elle a été la meilleure donneuse d'assist. Tout comme lors de la phase éliminatoire de la Coupe du monde 2023 où elle était également meilleure buteuse mais cela n'a pas suffit pour que la Belgique se qualifie. 

Un modèle "girl power"
Porter la vareuse de Tessa Wullaert, ça le fait. Pour les petits garçons comme pour les petites filles. Et c'est réellement une volonté de la joueuse de devenir un modèle pour que le football puisse se développer de plus en plus chez les filles. Elle ne garde d'ailleurs pas sa langue en poche à ce sujet.

Souvent les jeunes garçons n'en manquent pas de modèles, dans le milieu du foot, mais les petites filles peuvent de plus en plus se projeter et se rendre compte qu'être footballeuse professionnelle, c'est une carrière qui est possible. Elles peuvent de plus en plus jouer dans des équipes féminines dès le plus jeune-âge (contrairement à l'époque où Tessa a commencé). C'est un élément auquel Wullaert a contribué. En performant sur les pelouses, mais pas seulement. 

La joueuse possède plusieurs casquettes, elle est également entrepreneuse en dehors des terrains. Le nom de sa marque "GRLPWR", parle de lui-même. Une marque qui propose du matériel de football comme des stages pour les jeunes filles. De l'action donc, pour tenter encore et toujours d'amener le foot belge au plus haut chez les filles. 

Ajoutons à tout cela le rôle d'ambassadrice des Special Olympics de Tessa Wullaert. Une jeune-femme qui peut décidément regarder dans le rétro sans rougir à l'aube de ses 30 ans, seulement. 


https://www.rtbf.be/article/tessa-wullaert-a-30-ans-une-personnalite-forte-du-sport-belge-un-modele-du-girl-power-11163904

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Sommes-nous vraiment allées trop loin dans la promotion des droits des femmes ?

20 Mars 2023, 04:21am

Publié par hugo

 Sommes-nous vraiment allées trop loin dans la promotion des droits des femmes ?
Des femmes manifestent ce 8 mars à Bogota, en Colombie. 
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18 mars 2023 à 12:12

Temps de lecture7 min
Par Esmeralda de Belgique, une chronique pour Les Grenades
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Ces derniers jours, un sondage réalisé au Royaume-Uni par Ipsos et King’s College London a révélé que la majorité des jeunes de la génération Y (millénials) et Z (zappeurs) estime que la société est allée trop loin dans la promotion des droits des femmes et que les hommes sont victimes de discrimination.

Au même moment, les Nations-Unies déclaraient que les dernières données disponibles sur l’objectif de développement durable (ODD) n°5 montrent que le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre l’égalité des sexes d’ici 2030. En fait, au rythme actuel, selon António Guterres, le Secrétaire-Général des Nations Unies, il faudrait 300 ans pour que l’on puisse l’atteindre !

Au-delà de ces perceptions contradictoires, quelle est la réalité ?

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

L’impact positif des femmes sur la société
Il est exact que partout dans le monde, des initiatives sont lancées pour la promotion des femmes, pour faire entendre leur voix et protéger leurs droits. On pourrait presque dire que cette décennie est entièrement consacrée aux femmes et aux filles afin de parvenir à l’égalité des sexes et mettre fin à la violence et au harcèlement.

Les femmes et hommes politiques, les économistes et les hommes d’affaires affirment que l’autonomie réelle des femmes engendrera une croissance du PIB, diminuera le taux de mortalité, aidera à ramener la paix dans de nombreuses régions troublées de notre planète, contribuera à lutter contre la crise climatique et à modifier les comportements au sein des communautés.

Des études ont été publiées témoignant de l’impact positif des femmes sur la société : lorsqu’elles y sont équitablement représentées et sont agents actifs dans tous les secteurs de la vie publique, elles apportent tolérance et prospérité.

En conclusion, plus de femmes aux leviers de commande favoriserait et accélérerait l’accès au bien-être planétaire.

Alors, où en sommes-nous aujourd’hui ?

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Des statistiques peu encourageantes
Les progrès sont à la traîne. Les statistiques ne sont pas encourageantes. L’évolution des droits des femmes est vraiment une affaire inachevée, comme le confiait Hillary Clinton…

Quelques chiffres : au niveau mondial, le pourcentage moyen des femmes dans les gouvernements est de 16,1%. Dans les parlements, il est de 22,9%. Seules 24 femmes sont chefs d’État ou de gouvernement. Nous venons d’ailleurs d’en perdre deux avec les retraits de Jacinda Ardem en Nouvelle-Zélande et Nicola Sturgeon en Ecosse.

La représentation des femmes aux postes de pouvoir et de prise de décision reste inférieure à la parité. De plus, comme seulement 47% des données nécessaires pour suivre les progrès de l'ODD 5 sont actuellement disponibles, les femmes et les filles demeurent effectivement invisibles.

Le covid-19 a encore contribué à ralentir les perspectives d’égalité des sexes. Bien que les femmes aient joué un rôle très important au plus fort de la pandémie – elles constituaient la majorité du personnel soignant – elles en ont subi plus gravement les conséquences. Dans les pays du Sud, après le confinement, des millions de filles n’ont pas réintégré l’école.

La majorité des jeunes de la génération Y et Z estime que la société est allée trop loin dans la promotion des droits des femmes et que les hommes sont victimes de discrimination

Et globalement, davantage de femmes que d’hommes ont perdu leur emploi. La pandémie, le climat et les crises humanitaires ont encore accru les risques de violence, en particulier pour les femmes et les filles les plus vulnérables. Une sur trois en a souffert. 650 millions de femmes vivantes aujourd’hui ont été mariées alors qu’elles étaient enfants. 1 fille sur 5 serait mariée avant 18 ans. 200 millions ont subi des mutilations génitales féminines.

Les droits reproductifs – qui concernent à la fois la santé de la reproduction et celle de la non-reproduction – sont menacés jusque dans les pays où ils sont garantis depuis un certain temps.

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Les femmes ont encore du mal à accéder aux postes de responsabilité dans les entreprises. Alors même qu’aux États-Unis elles représentent la majorité des diplômés universitaires, leur proportion diminue à chaque étape de leur carrière pour n’être plus que minoritaire dans les emplois de premier échelon…. Les raisons vont de la discrimination sur base de préjugés sexistes à la rigidité des conditions de travail.

Une enquête menée par 4 Girls Local Leadership a interviewé des jeunes filles de différents pays et continents à propos de ce qu’elles souhaiteraient le plus voir modifié dans leur vie. Elles ont répondu : leur carrière. A la question de ce qui pourrait contribuer à ce changement, plus de 60% ont déclaré : elles-mêmes. Et de quelle façon ? En ayant accès à l’éducation et en acquérant confiance en soi.

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Corrélation avec les crises que nous vivons
Nous constatons de plus en plus la corrélation entre les droits de l’homme et les différentes crises auxquelles nous sommes confronté·es. Nous ne pourrons faire face aux changements climatiques sans lutter contre les inégalités. Il apparaît aussi clairement que nous devons aborder ces crises depuis une perspective qui tient compte des genres.

Au cœur du dérèglement climatique sévit encore l’injustice entre les sexes. Les effets du chaos atteignent davantage les femmes parce que celles-ci constituent la majorité des populations déshéritées.

En Afrique et en Asie, 70% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont des femmes. Elles sont également 20 millions sur les 26 millions des déplacés en raison d’événements météorologiques extrêmes, et donc plus que jamais exposées aux risques de violence, de harcèlement sexuel et de mariages forcés.

De plus, en raison du rôle que la société leur a assigné, dans les communautés rurales du monde entier, les femmes et les filles sont en charge de la collecte de nourriture, d’eau et de ressources énergétiques.

En Afrique subsaharienne, elles consacrent 40 milliards d’heures par an à chercher de l’eau. Un travail non rémunéré qui empêche les filles d’aller à l’école et perpétue ainsi les inégalités. Elles ont un accès restreint à la formation agricole et technique et au crédit. Elles ne possèdent que 15% des titres de propriété et n’ont donc qu’un pouvoir de décision très limité sur les terres.

Et pourtant ! Les femmes sont des agents de changement essentiels ! Elles ont le pouvoir de faire évoluer les comportements au sein de leurs communautés et sont les premières à réagir en cas de catastrophe comme en temps de conflit.

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Nouvelle stratégie de financement
En raison de leur connaissance approfondie de la nature et de ses ressources, elles sont souvent des leaders dans la conservation et l’adaptation aux changements climatiques.

Plus de femmes aux leviers de commande favoriserait et accélérerait l’accès au bien-être planétaire

Les femmes des régions rurales reculées de l’Himalaya ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres. Aux prises avec un environnement rebelle, conscientes de leur rôle dans la communauté locale, elles se sont documentées et se sont retrouvées au cœur du système de production, gérant l’agriculture, la sécurité alimentaire, la nutrition et les ressources naturelles.

Un rapport de Mongabay-Inde révèle également que les femmes de la tribu indienne Gond, dans un village du Madhya Pradesh, ont appris collectivement des techniques agricoles et ont mis en place un système d’irrigation solaire pour surmonter les défis de la pénurie d’eau dans la région sèche.

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Alors, quelles sont les solutions pour que davantage de femmes puissent jouir de leurs droits et apporter leur contribution à la société ?

Outre un engagement politique fort, il faut adopter une nouvelle stratégie de financement du développement. Au lieu d’être égarés dans les méandres des multiples ONG du Nord, les fonds doivent être directement versés aux organisations féminines locales très à même de déterminer les priorités.

L’éducation des filles
Nous devons investir dans l’éducation des filles en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), y compris dans les sciences de l’environnement. Actuellement, trop peu de femmes poursuivent des carrières dans ces domaines.

Elles représentent moins de 20% de la main-d’œuvre professionnelle dans le secteur de l’énergie. Et dans le domaine de l’Intelligence Artificielle, le ratio est 1 femme pour 5 hommes.

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Nous devons éliminer les obstacles et développer les opportunités grâce au mentorat et en encourageant les institutions, publiques et privées, à soutenir les femmes dans le domaine scientifique à tous les niveaux.

Un nouveau modèle de leadership avec une vision 50/50 nous ferait progresser vers un avenir durable. C’est ce que prône l’organisation SHEChangesClimate qui milite pour une participation pleine et égale des femmes et des filles dans toutes leurs diversités aux processus décisionnels.

Sans la moitié de l’humanité ?
Depuis la première Conférence sur le Climat en 1995, seules quatre femmes ont été nommées présidentes.

A la COP27 de Sharm El Sheikh en Égypte, seulement 7 des 110 dirigeants mondiaux présents étaient des femmes… Et dans les délégations, elles ne représentaient que 34%. Certains pays venant même avec des équipes à 90% masculines !

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COP26 : focus sur les enjeux genrés du changement climatique

Amina Mohammed, Secrétaire-Générale adjointe des Nations Unies avait déclaré à propos du Nigeria, son pays : "Je ne pense pas qu’il y ait un plafond de verre. C’est un plafond de ciment que nous devons constamment ciseler jusqu’à ce que nous trouvions une fissure pour nous y faufiler."

Au cœur du dérèglement climatique sévit encore l’injustice entre les sexes

Son message demeure essentiel. Sans l’égalité des sexes aujourd’hui, un avenir durable reste hors de notre portée. Comment peut-on espérer résoudre les nombreuses crises actuelles avec un bandeau sur un œil ou une main attachée dans le dos ?

Le partage égal de la vision et des décisions sera profitable pour notre société, notre économie et plus que toute autre chose, c’est une question de justice pour la moitié du monde.

Le backlash, retour de bâton contre les droits des femmes – Un podcast Les Grenades, série d’été

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https://www.rtbf.be/article/sommes-nous-vraiment-allees-trop-loin-dans-la-promotion-des-droits-des-femmes-11169505

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Une Espagnole devient le symbole de la lutte pour l’égalité des sexes après avoir obtenu des indemnités pour compenser 25 ans de tâches domestiques

20 Mars 2023, 04:19am

Publié par hugo

 Une Espagnole devient le symbole de la lutte pour l’égalité des sexes après avoir obtenu des indemnités pour compenser 25 ans de tâches domestiques

© Henry de Laguérie

15 mars 2023 à 18:47

Temps de lecture3 min
Par Henry de Laguérie
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Ivana Morales a remporté une bataille judiciaire hautement symbolique en Espagne. A 48 ans, cette Andalouse a obtenu 204.000 euros d’indemnités de la part de son ex-mari pour compenser les 25 années qu’elle a exclusivement dédié à son foyer et à l’éducation de leurs deux filles.

A l’issue de son mariage, Ivana abandonne ses études et devient mère au foyer pendant que son mari fait carrière avec succès. Il gagne rapidement de l’argent, ouvre plusieurs salles de sport et investit dans une exploitation agricole. Sur la promenade au bord de la plage, à Torre del Mar, là où elle vit, Ivana nous raconte ces années de sacrifice. "C’était très dur pour moi. J’étais à la maison. Je cuisinais, je faisais le ménage. J’emmenais les filles à l’école, chez le médecin. Je m’occupais entièrement d’elles. Mon mari, lui, ne faisait absolument rien."

Cette femme décrit des années de solitude et de dépendance économique. "Je devais sans cesse lui quémander de l’argent pour faire les courses ou payer les activités des filles. Il m’est même arrivé de travailler de façon bénévole dans les salles de sport de mon ex-mari", relate-t-elle.

En 2020, le couple divorce. Marié sous le régime de séparation de biens, Ivana se retrouve sans presque rien. Elle décide alors de se battre pour faire reconnaître toutes ces années de travail domestique. Après une longue procédure, la justice vient de lui donner raison. Son ex-mari devra lui verser 204.000 euros, soit l’équivalent de 25 ans de salaire minimum pour ce travail invisible mais bien réel. "C’est une immense victoire pour moi et pour toutes les femmes !", déclare triomphante Ivana. "C’est la reconnaissance de notre travail invisible. Nous avons été dans l’ombre, et maintenant, on nous lance des "Olé", comme on dit ici en Andalousie. Il y a quelques années, cette décision aurait été impensable !"

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"Beaucoup de femmes nous appellent pour se renseigner"
Pour obtenir cette victoire, Marta Fuentes, l’avocate d’Ivana Morales s’est appuyée sur un article méconnu et très peu utilisé du Code civil espagnol qui prévoit ce type de compensation dans le cadre d’un divorce si le régime est celui de la séparation de biens. Cette décision n’est donc pas tout à fait une première en Espagne mais elle est exceptionnelle par le montant de la condamnation et elle a rencontré un écho médiatique inédit. Multipliant les interviews à la radio et à la télévision espagnole, Ivana Morales est devenue un symbole dans le pays et la preuve que l’Espagne se défait peu à peu de sa réputation machiste.

"Depuis 10 jours, ça n’arrête pas : beaucoup de femmes nous appellent pour se renseigner", témoigne l’avocate Marta Fuentes. "Elles nous demandent si cette mesure pourrait s’appliquer à elles et si elles pourraient obtenir une compensation similaire."

Pour l’avocate, le verdict prouve aussi que la justice espagnole change. "La juge était une femme, ça compte peut-être ? En tout cas la justice commence à introduire une perspective de genre dans sa façon de juger et c’est très bien."

"Les femmes qui travaillent veulent l’égalité pour être libres."
"Les femmes qui travaillent veulent l’égalité pour être libres." © Henry de Laguérie
Cette victoire témoigne bien d’un changement de mentalités dans un pays qui a fait de la lutte contre les inégalités entre les sexes une priorité. "En Espagne mais aussi au niveau international, cette décision judiciaire marque un tournant", analyse Alba Alfageme, psychologue, spécialiste des droits des femmes. "La société espagnole est en train de prendre conscience d’un problème structurel. Et on fait beaucoup de choses pour le changer : beaucoup de normes, beaucoup de lois. Le mouvement féministe s’est étendu ici de façon exemplaire. Maintenant, nous avons besoin que les hommes se sentent également interpellés et qu’ils rejoignent cette lutte féministe."

L’histoire d’Ivana a d’importantes répercussions en Espagne. Elle en aura sans doute ailleurs car en Belgique comme dans le reste de l’Europe les inégalités entre les sexes persistent. Les femmes belges passent en moyenne deux fois plus de temps que les hommes à s’occuper des enfants et trois fois plus de temps à se consacrer aux tâches ménagères.

Journal télévisé du 15/03


https://www.rtbf.be/article/une-espagnole-devient-le-symbole-de-la-lutte-pour-legalite-des-sexes-apres-avoir-obtenu-des-indemnites-pour-compenser-25-ans-de-taches-domestiques-11167973

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"Dalva" d’Emmanuelle Nicot : "Je voulais raconter une histoire de reconstruction"

20 Mars 2023, 02:34am

Publié par hugo

 "Dalva" d’Emmanuelle Nicot : "Je voulais raconter une histoire de reconstruction"

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15 mars 2023 à 15:18

Temps de lecture7 min
Par Elli Mastorou pour Les Grenades
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(Attention, cet article et le film abordent le sujet de l’inceste.)

Quand les policiers arrivent, Dalva ne comprend pas pourquoi on la sépare de son papa. Du haut de ses 12 ans, la jeune fille proteste et se débat. Comment la justice peut-elle la séparer de son père, avec lequel elle vit seule depuis toutes ces années ?

Dans le foyer où elle va être placée, les premiers jours sont difficiles. Mais avec l’aide de Jayden, un éducateur bienveillant, et la complicité de Samia (jouée par Fanta Guirassy), une jeune fille de son âge, Dalva va peu à peu apprendre à s’ouvrir, et à déconstruire ce qui lui est arrivé. Un apprentissage difficile mais nécessaire de l’amour, de l’enfance, et de la reconstruction de soi.

Si le mot "inceste" n’est pas explicitement prononcé dans le film, ce sujet est le point de départ délicat du premier long-métrage d’Emmanuelle Nicot. A travers la fiction, Dalva aborde la question intime et hautement politique des violences sexuelles – des violences fréquentes et liées au genre, comme Les Grenades l’ont souligné.

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Selon un rapport de l’ARES avec l’ASBL SOS Viol datant de 2016, on estime à 18 en moyenne, le nombre de viols commis chaque jour en Wallonie, et dans les affaires liées au viol, 97% des suspects sont des hommes et une victime sur deux (53%) est mineure d’âge. En Belgique, des associations telles que Femmes de Droit et L’Université des Femmes luttent activement contre l’inceste.

Derrière les chiffres, un film comme Dalva aborde l’inceste, mais aussi l’emprise et le déni qui l’accompagnent, avec un point de vue sensible et pertinent : celui de l’enfance. Le film est raconté entièrement du point de vue de son héroïne, accompagnée par la caméra qui la suit de près dans son cheminement vers l’enfance retrouvée.

Récompensé à la Semaine de la Critique et au Festival de Namur, Dalva d’Emmanuelle Nicot sort en salles ce 22 mars.

Save the date : le 28 mars au cinéma Vendôme à Bruxelles, Les Grenades vous invitent à une séance spéciale du film en collaboration avec la revue belge de cinéma Surimpressions, le magazine féministe axelle et les associations féministes Université des femmes et Femmes de droit.

Lien Facebook de l’événement ici.

Les Grenades ont rencontré la réalisatrice du film.

Pourquoi avez-vous choisi de raconter l’histoire de Dalva ?

C’est un mélange de plusieurs choses. D’une part, la thématique de l’emprise est quelque chose qui m’est familier. D’autre part, mon frère est éducateur, mon père l’a été aussi, et la question des enfants placés est un sujet qui m’intriguait. Il y a quelques années, j’ai passé deux semaines en immersion dans un centre d’accueil d’urgence pour adolescent·es en France. J’ai rencontré des enfants qui avaient été retirés de leur famille pour cause de maltraitance avérée, et qui continuaient à faire bloc avec celle-ci, en pensant que c’est la justice qui était injuste de les avoir placé·es. Leur souffrance était davantage due au fait d’être placé·es, qu’à ce qu’ils et elles avaient vécu.

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Ce déni tellement profond, il est là pour se protéger de l’emprise, c’est un mécanisme de défense, mais j’ai été étonnée de voir jusqu’où ça peut aller dans une relation parent-enfant. Enfin, dans mon processus de recherche, on m’a fait part d’une histoire, celle du père d’une copine, qui était éducateur. Il a été un jour appelé pour retirer une enfant d’une famille où il y avait suspicion de maltraitance. Il s’est retrouvé face à une petite fille très jeune, et très sexualisée, dans un jeu de séduction avec lui. C’est tout ce que je sais de cette histoire, mais je me suis demandé à quoi ressemblerait cette petite fille à douze ans, à l’âge des premiers amours, des premiers émois ? Tous ces éléments se sont mélangés, et c’est comme ça que j’ai eu envie de raconter l’histoire de Dalva.


© O’Brother Distribution
Le film est entièrement raconté du point de vue Dalva, qui est sous l’emprise de son père au départ, mais va en sortir progressivement.

Oui, Dalva vit seule avec lui, sans présence maternelle. Elle est déscolarisée, sans contact extérieur. En fait, son père en a fait sa femme. Elle est dans un déni très puissant, qui la protège de toute lucidité face à sa situation. Elle se raconte qu’elle et son père vivent une histoire d’amour que personne ne comprend. Mais le thème de l’inceste est un point de départ, je ne voudrais pas que mon film soit réduit à cela. Ce que je voulais avant tout, c’est raconter une histoire de reconstruction, d’émancipation. Un chemin vers la lumière.

Comment avez-vous trouvé votre Dalva en la personne de Zelda Samson ?

C’était un énorme casting sauvage. (NDLR : contrairement au casting ‘classique’, le casting ‘sauvage’ implique de trouver des acteur·ices non-professionnel·les, NDLR) Je cherchais une jeune fille qui vienne d’un milieu social de classe moyenne, voire aisée, qui ait une certaine maîtrise du langage. Quelqu’un qui ait un port de tête, une grâce… En Belgique comme en France, on a déposé des annonces dans des centres équestres, des écoles de danse classique, des écoles de musique, des académies de théâtre… En tout, on a reçu 5000 candidatures ! Parmi tout ça, il y avait la vidéo de Zelda.

J’ai eu un coup de foudre absolu devant cette fille de 11 ans qui se filmait toute seule dans sa chambre. Elle avait une grande maîtrise du langage, elle parlait avec un vocabulaire très soutenu. Elle expliquait qu’elle voulait devenir astrophysicienne spécialisée dans la matière noire, elle se voyait prix Nobel, elle avait un discours très féministe sur les garçons de sa classe. Et elle avait une aisance aussi, alors que d’habitude on est tellement gêné à cet âge-là. Son visage est très "cinégénique", sans être d’un âge précis. J’ai été touchée par ce mélange de candeur et d’assurance.

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Vous avez senti que c’était elle ?

Je travaille aussi beaucoup dans le casting, et quasiment uniquement dans le casting sauvage, parce que j’adore ça, c’est profondément ça qui m’intéresse. Et oui, de mon expérience, je crois que c’est comme une histoire d’amour, la personne que tu trouves, c’est une évidence, ça te touche au cœur. Mais il fallait ensuite convaincre les productrices, parce qu’il fallait quand même une certaine dose d’imagination pour voir Dalva là-dedans. Il faut savoir que quand je trouve Zelda, on est au deuxième jour du casting, sur un processus qui a duré en tout 4 mois. Je ne regrette pas d’avoir été jusqu’au bout de ce processus, parce que c’est le rôle-titre, elle porte tout le film, donc il ne faut pas avoir de regret !

A quel point c’était important pour vous que la comédienne qui joue Dalva ait une distance, soit protégée par rapport au sujet du film ?

Jamais je n’aurais eu l’idée de travailler avec une jeune fille qui aurait vraiment vécu un inceste, par exemple. Pendant le processus de casting, quand je contactais les jeunes filles, je discutais aussi avec leurs parents, pour leur expliquer que le film parlait d’inceste. La plupart disaient que leur fille ne connaissait pas ce mot, qu’ils et elles leur en parleraient. Avant de tourner, Zelda a eu une longue discussion avec ses parents, elle a compris de quoi il s’agissait. Ensuite, elle a été suivie pendant le tournage par une psychologue.


© O’Brother Distribution
Dalva est votre premier long-métrage. Un mot sur votre parcours, vos envies de cinéma ?

Je suis née à Sedan, dans les Ardennes, et à la base dans ma famille, on n’allait jamais au cinéma. Mais une fois par an, il y avait ce festival, "Les Enfants du Cinéma" à Charleville-Mézières, avec des films où les enfants sont les héros. Alors une semaine par an, mes parents nous emmenaient tous les soirs là-bas, et j’ai vu des films qui m’ont éblouie. Mon premier bouleversement c’était Le tombeau des lucioles : je n’ai pas dormi de la nuit ! A ma sœur de Catherine Breillat ou Después de Lucia de Michel Franco sont des films qui ont marqué mon adolescence. Ma passion du cinéma est arrivée via une amie cinéphile, qui m’a éveillée à ça. C’était une période nébuleuse de ma vie, et ça a été comme une porte qui s’ouvrait, pour renaître. C’est comme ça que je me suis lancée, vers 23 ans. J’ai commencé par une option cinéma dans ma fac de lettres à Reims. Pour la première fois, j’ai eu des bonnes notes (rires). Ensuite j’ai fait une licence de cinéma à Lille, où j’ai tourné mes premiers courts-métrages avec une caméra prêtée… Puis j’ai eu vraiment envie de pratiquer, et je me suis inscrite à l’IAD à Louvain, où j’ai passé 5 ans. Je suis sortie en 2012 avec mon court métrage ‘RAE’. 

C’était merveilleux de faire ce film avec autant d’amour autour de moi
 

Qu’est-ce qui a été le plus difficile, et le plus agréable, dans la création de Dalva ?

Je ne sais pas si c’est la réponse la plus intéressante, mais c’est la vérité : j’ai fait mon premier bébé et mon premier film en même temps. Le plus difficile, c’était d’aller au front tous les matins, alors qu’à côté j’avais un enfant de 5 mois que je continuais à allaiter, et qui se réveillait six fois par nuit. Niveau fatigue, c’était intense (rire). Mais en même temps, je suis immensément heureuse de la manière dont ça s’est mis. J’étais tout le temps sur un fil de funambule, mais je me suis sentie très bien dessus. C’était très dur, mais cet équilibre s’est imposé à moi. Le plus facile ? Faire ce film accompagnée de mes meilleures amies : ma cheffe opératrice Caroline Guimbal, et ma scripte Agathe Hervieu, avec qui j’ai énormément grandi et appris, ainsi que mes productrices Julie Esparbes et Delphine Schmit. Et même tout le reste de l’équipe, que je ne connaissais pas à la base. C’était merveilleux de faire ce film avec autant d’amour autour de moi.

Dalva d’Emmanuelle Nicot. Avec Zelda Samson, Alexis Manenti, Fanta Guirassy… En salles dès le 22 mars.

 https://www.rtbf.be/article/dalva-demmanuelle-nicot-je-voulais-raconter-une-histoire-de-reconstruction-11167792

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Changement climatique : le destin de l’humanité est-il seulement une affaire d’hommes puissants ?

20 Mars 2023, 02:33am

Publié par hugo

 Changement climatique : le destin de l’humanité est-il seulement une affaire d’hommes puissants ?

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14 mars 2023 à 16:37

Temps de lecture5 min
Par Claudia de Castro Caldeirinha*, une chronique pour Les Grenades
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La plupart des pays du monde se remettent péniblement des catastrophes climatiques extrêmes de l’année dernière et se préparent d’ores et déjà à une autre année difficile : des températures sans précédent, des pertes humaines et matérielles dans des inondations et des tempêtes ainsi qu’un manque de pluie généralisé qui laissent inquiets et inquiètes quant à la suite des événements.

Nous avons atteint 1,2 °C de réchauffement global et le temps (pour un changement efficace) nous est compté. Ce message, exprimé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est peut-être l’un des moments les plus marquants de la dernière Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques ou Conférence des Parties (COP), la COP27, qui s’est tenue en novembre 2022 à Sharm-el-Cheikh, en Égypte.

Aucun résultat concret n’a été obtenu en matière de financement des efforts d’atténuation et d’adaptation, et aucun nouvel objectif concret n’a été fixé pour réduire les émissions par rapport à la COP 2021 de Glasgow. Certes, trouver un compromis représente un défi lorsque le sujet abordé est aussi complexe que le changement climatique, ce qui peut expliquer certaines lacunes.

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Cependant, comment peut-on encore justifier de discuter du sort de l’humanité entière à une table où la voix des femmes (50% de la population mondiale) a été largement "oubliée" ?

Le chemin est encore long jusqu’à la COP 2023 prévue en décembre aux Émirats arabes unis. Nous devons tirer les leçons des manquements précédents, afin d’éviter de perdre un temps précieux pour notre planète.

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Où sont les femmes à la COP ?
L’objectif de la COP27 était de faire progresser les pratiques établies en 2021 lors de la COP26 à Glasgow. Mais la COP27 a fait l’objet d’une levée de boucliers avant même le début des sessions, en raison d’un manque apparent de transparence, de démocratie et de diversité. Les journalistes ont été largement snobés, les activistes et la société civile ont été tenus à l’écart, et les lobbyistes ont rempli la salle alors que les femmes n’y étaient presque pas présentes.

L’égalité de représentation des sexes dans les conventions sur le climat est une question récurrente. Lors de la COP26, les femmes cheffes de délégations n’étaient même pas 10 sur les 140 dirigeants présents à la conférence.

La "photo de famille" des dirigeants mondiaux lors de la COP de 2022 en Égypte a une fois de plus montré clairement que les femmes sont scandaleusement sous-représentées lors d’événements aussi importants, puisque cette fois, seules 7 des 110 dirigeants présents étaient des femmes. Le fait que les femmes représentent moins de 34% des équipes de négociation des différents pays et que 90% de certaines équipes soient composées uniquement d’hommes est tout simplement alarmant.

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Chaque pas compte, qu’il soit petit ou grand
L’amélioration de l’équilibre entre les sexes commence par les équipes de représentants nationaux et doit donc être un objectif à viser en priorité.

Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne qui dirige les travaux sur le Green Deal européen, a récemment rappelé que nous devions continuer à avancer, "quelle que soit l’ampleur de la tâche". L’intersection entre le changement climatique et l’égalité des sexes est trop forte pour être ignorée.

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Il est prouvé que le changement climatique affecte les femmes de manière disproportionnée. Selon plusieurs recherches. Ce fait est le résultat d’un complexe déséquilibre genré. Par exemple, la crise climatique rend plus difficile l’accès des femmes aux ressources, aux services et à l’éducation, à des installations sanitaires adéquates et à l’eau potable, ce qui accroît encore leur précarité politique et sociale.

L’égalité de représentation des sexes dans les conventions sur le climat est une question récurrente

Par contre, il est totalement faux de dépeindre les femmes uniquement comme victimes, une masse silencieuse attendant que les hommes prennent le relais. Elles sont des actrices capables et essentielles dans ce combat et des pionnières des mouvements environnementaux. Des études montrent que les femmes font plus que leur part pour réduire leur empreinte carbone dans la vie quotidienne. Ce n’est donc pas surprenant que les entreprises comptant plus de femmes dans leur conseil d’administration sont plus susceptibles d’être sur la bonne voie pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.

D’ailleurs, elles sont des leaders dans leur communauté, meneuses des mouvements écoféministes, porteuses de projets éco-durables et innovants, notamment dans l’agriculture. Dans la société civile, les femmes du monde entier créent des réseaux puissants pour lutter contre la dégradation de l’environnement et les inégalités liées au climat.

Malgré ces avantages, des écarts importants entre les sexes en matière de leadership environnemental persistent dans de nombreux pays, surtout dans les pays particulièrement vulnérables au changement climatique et dont les conséquences différentiées selon le sexe sont les plus aiguës. Enfin, elles sont souvent des expertes dans la résolution des conflits liés à la crise du climat et dans la prise en charge de sujets sensibles tels que les réparations climatiques.

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Selon l’OCDE, le renforcement du leadership des femmes dans la gouvernance publique peut contribuer à mettre en avant leurs expériences en matière d’environnement et à souligner leur rôle en tant que parties concernées et actrices du changement.

Elles sont des actrices capables et essentielles dans ce combat et des pionnières des mouvements environnementaux

Cela s’explique, entre autres, par le fait que les femmes au pouvoir politique sont plus susceptibles de défendre les questions liées à l’égalité des sexes et d’accroître la participation politique des femmes. La présence accrue des femmes dans le processus décisionnel politique est également synonyme d’objectifs et de politiques climatiques plus ambitieux. Les femmes au Parlement européen sont plus susceptibles de soutenir la législation environnementale, par exemple. L’une des déclarations d’action sexo-spécifiques les plus importantes décidée par la COP a été signée en premier par une forte majorité de dirigeantes.

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Lorsque les enjeux sont si élevés, on peut penser qu’il est préoccupant de voir l’une des plus grandes nations exportatrices de pétrole et de gaz, et qui présente de fortes lacunes en matière de droits des femmes, être le pays hôte de la COP28.

Vous l’aurez cependant compris, les voix des femmes sont essentielles dans tous les débats et décisions sur le climat. La prochaine COP se doit donc d’assurer cette égalité aux tables de négociations et de décisions… ou perdre encore ce qui lui reste de crédibilité.

*Claudia de Castro Caldeirinha est conseillère en leadership, diversité et inclusion et égalité des genres. Elle est auteure, conférencière TEDx, formatrice et facilitatrice et coach exécutive. Sa thèse de maîtrise porte sur le lien entre le genre, le conflit et l’identité.

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Le festival Elles Tournent : 15 ans de visibilité pour les réalisatrices

20 Mars 2023, 01:06am

Publié par hugo

 Le festival Elles Tournent : 15 ans de visibilité pour les réalisatrices

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13 mars 2023 à 08:27

Temps de lecture5 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Le Festival International de Films de Femmes de Bruxelles Elles Tournent revient du 22 au 27 mars 2023.

Pour cette édition encore, les choix ont été difficiles : après avoir reçu 120 documentaires longs, 60 films de fiction et pas moins de 250 courts métrages réalisés par des femmes, 40 films au total seront présentés durant la durée du festival. 

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Un 15ème anniversaire en fanfare
"On célèbre cette année notre 15ème anniversaire, on est très heureuses de pouvoir offrir un espace et une mise en avant des réalisatrices, même si on espère qu’on n’aura un jour plus besoin d’Elles Tournent, parce qu’elles seront beaucoup plus visibles partout. Cette édition, il y a aura beaucoup d’avant-premières belges", explique aux Grenades Hanoulia Salamé, coordinatrice du festival.

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A ce sujet, une récente étude du Conseil de l’Europe a montré que les femmes ne représentent toujours qu’un quart des réalisateurs dans l’Union européenne. Les femmes restent sous-représentées et travaillent souvent dans des équipes majoritairement masculines, explique l’institution.

Une table ronde, intitulée "Comment tournent-elles ? État des lieux des femmes devant et derrière la caméra", est d’ailleurs organisée le premier jour du festival pour présenter deux études sur la place des réalisatrices dans le cinéma en Belgique et en Europe, celle menée par la chercheuse Sarah Sepulchre avec le collectif belge Elles Font des Films et l’autre par le réseau français Le Lab Femmes de cinéma. Elle permettra d’échanger des données et des expériences avec des réalisatrices.

"Nous avons aussi prévu un magnifique film d’ouverture", nous conseille Hanoulia Salamé. Il s’agit de Fogaréu (2022), de la réalisatrice brésilienne Flávia Neves qui critique dans son film les non-dits, les secrets et les dominations, en suivant le parcours de Fernanda alors qu’elle plonge dans le passé colonial du Brésil.

Projeté ce 22 mars à 19h30 à Bozar, le film sera précédé du court-métrage Aimé (2022) des réalisatrices Anouk Ferreira Da Silva et Gillie De Saboulin. Le film raconte la rencontre d’humanité entre Aimé, un dealer, et Rose, la fille d’une cliente. Il a remporté le prix Elles Tournent lors de la deuxième édition du festival Graines de Cinéastes, un festival créé par Elles Tournent pour soutenir les réalisatrices émergentes. C’est la première édition où Elles Tournent et Graines de cinéastes tissent des liens.


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Plusieurs workshops et une Masterclass
Outre les films, le festival déploie de nombreuses autres activités : deux workshops sont organisés au cinéma Aventure avec Graines de cinéastes, car ils répondront à des questions que se posent souvent les jeunes réalisatrices. Le vendredi 24 mars à 13h, un premier workshop permettra d’en savoir plus sur les collaborations possibles avec la télévision, en rencontrant des professionnel·les responsables de chaînes de télévision. Seront présent·es Marc Janssen, responsable des fictions à la RTBF, et Alexandrine Duez, directrice antenne adjointe et en charge des acquisitions et coproductions séries et documentaires chez BeTV.

A la suite, à 16h, un autre workshop plongera dans les arcanes du financement des films et des séries, avec Vanessa de Vroom, responsable du Courts métrages et Film Lab au Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel, Justine Gustin, attachée à la commission cinéma, responsable du Fonds séries belges RTBF/FWB et Javier Packer Comyn, directeur du Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles. "On voit vraiment ça comme un coup de pouce pour les réalisatrices, sur ces questions épineuses", souligne Hanoulia Salamé.

Le samedi 25 mars, un karaoké est organisé au cinéma Aventure, qui sortira pour l’occasion sa boule à facette ! : "Années 80 VS Années 2000, Choisis ton camp !". "Évidemment, on sera déguisé·es, il y a un dress code, soit années 80, soit années 2000, il faut choisir lesquelles on préfère", précise la coordinatrice du festival. "Après les deux projections de la soirée, on fera une bataille de karaoké entre les deux décennies, à l’aide de clips vidéo."

Un Masterclass de la réalisatrice et photographe belge Charlotte Abramow, intitulée "Clap sur les clips", est prévue le dimanche 26 mars à la CINEMATEK afin d’en apprendre davantage "sur son univers haut en couleur et se mise en scène surréaliste, je suis vraiment impatiente", réagit Hanoulia Salamé.

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"Et il ne faut pas oublier la séance spéciale du film We are coming, organisée avec Les Grenades", continue-t-elle. Une projection qui aura lieu pour la fermeture du festival, le 26 mars à 17h à Bozar, en présente de la réalisatrice Nina Faure. A partir d’une interrogation sur la différence de plaisir sexuel entre hommes et femmes, la réalisatrice s’intéresse à différentes formes de dominations qui constituent le patriarcat et rencontre sur son chemin de nombreuses femmes en lutte.

Vers l’événement Facebook.


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Quatre films à ne pas rater
Dans cette programmation dense et riche, Hanoulia Salamé conseille de ne pas rater ces quatre films.

Leonor will never die – 25 mars à 21h30 au Cinéma Aventure
"Si vous avez envie d’être dépaysé·es, c’est un film pour vous, explique Hanoulia Salamé. "On entre vraiment dans un univers loufoque, c’est un film à voir", renchérit-elle. Dans ce film philippin écrit et réalisé par Martika Ramirez Escobar, la fiction et la réalité se mélangent après que Leonor, une cinéaste à la retraite, est tombée dans le coma.


The Blue Inmates – 23 mars à 19h15 au Vendôme
Un documentaire de la réalisatrice libanaise Zeina Daccache (qui sera présente) qui s’intéresse à la situation des détenus atteints de troubles mentaux dans les prisons du pays. "Je suis moi-même libanaise et j’ai appris dans ce film qu’il existait une loi au Liban selon laquelle si tu es atteint d’un trouble mental et que tu commets un crime, tu dois rester emprisonné jusqu’à ta guérison… mais on ne guérit pas de toutes les maladies mentales !", indique-t-elle. "C’est un film qui m’a bouleversée parce que la réalisatrice parvient à communiquer avec ces détenus, qui n’ont pas droit à d’autres contacts."


My Small Land – 24 mars à 17h au Vendôme
Réalisé par Emma Kawawada, ce film montre une autre vision de Japon, par le prisme d’une famille kurde qui se voit refuser le statut de réfugié·es. "C’est un très beau film, qui est soutenu par un vrai travail de recherche de la réalisatrice", confirme Hanoulia Salamé.


Newcomers – 24 mars à 19h30 au cinéma Aventure
Ce court-métrage de la réalisatrice belge Camille Ghekiere sera présenté lors d’une séance spéciale Graines de cinéastes réunissant le travail de jeunes réalisatrices différents courts sous le thème Youth ("jeunesse"). Il suit le parcours de quatre personnes en situation de migration en Belgique. "Ce film m’a donné envie de faire partie de leur groupe d’ami·es, il y a beaucoup d’amour et de joie entre eux, même si le sujet du film est grave", explique la coordinatrice du festival. Un film rempli d’humanité et de poésie.

La programmation complète du festival.


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"À contre-corps" de Louison Nielman : plongée dans les questionnements des adolescentes

20 Mars 2023, 00:52am

Publié par hugo

"À contre-corps" de Louison Nielman : plongée dans les questionnements des adolescentes

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12 mars 2023 à 11:19

Temps de lecture3 min
Par Salima Tiamani*, une chronique pour Les Grenades
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Quels souvenirs gardons-nous vraiment de l’adolescence ? Les plus marquants sont souvent liés au rapport à notre corps. Qui n’a pas rêvé d’un autre physique que le sien, plus grand, plus petit, plus gros, plus mince, plus musclé, plus bronzé, aux cheveux plus raides, plus bouclés, blonds, bruns… ? La liste est interminable.

C’est la période dans laquelle nous plonge Louison Nielman dans son roman À contre-corps, paru en janvier 2023 aux éditions Scrineo, dans la collection Scrineo Engagé (dans laquelle les auteurices abordent des sujets de société à destination des adolescent·es).

Ancienne professeure en collège reconvertie en psychologue clinicienne, cette autrice française a pour ambition de servir avec ses livres de point d’appui pour les échanges en famille.

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Le rapport au corps
Dans cet ouvrage, Louison Nielman aborde de façon simple et engagée le rapport au corps, plus particulièrement les changements subis par les jeunes filles et pas toujours compris. En filigrane, elle fait également la part belle au besoin d’appartenance ou de sortir du lot, souvent source de maladresses blessantes.

Je m’accroche à mon enfance comme à une bouée, alors que finalement elle est une peau morte, qui ne demande qu’à tomber.

Angèle, interne en 4ème (2ème secondaire en Belgique) accueille avec appréhension les changements qui s’opèrent dans son corps. Elle souhaiterait les retarder au maximum, garder son apparence de petite fille dans laquelle elle trouve refuge et qu’elle cache sous de longs pulls et de larges pantalons. Timide et introvertie, elle garde ses distances avec les autres élèves, mis à part pour son amie Zoé.

Lorsqu’elle se voit obligée de partager sa chambre avec Loélie, une ado bien dans sa peau, aux rondeurs affirmées, et au caractère plutôt exubérant, elle le vit comme une invasion de son espace sacré.

Elles partagent cependant une passion commune pour la danse, qui les rapprochera au-delà de ce qu’elles auraient pu anticiper.

À l’aise dans son corps comme dans ses baskets, son naturel crève les yeux et me déconcerte.

Petit à petit, le caractère positif et assuré de Loélie vient secouer le cocon de tranquillité et de pudeur dans lequel Angèle s’est enfermée. Au fil de ses observations, elle va comprendre que l’expansive Loélie abrite sous cette carapace ses propres souffrances et secrets.

Le choc de leurs différents points de vue va forcer ces deux jeunes filles à s’accepter, et connaître l’autre dans toute sa complexité.

En tant que femme, ce livre permet de se replonger dans nos propres questionnements, de se souvenir de ce que l’on a vécu et de ce que l’on a fait vivre à d’autres, parfois sans le vouloir.

Il nous offre surtout la possibilité de renouer les baskets, que nous étions pourtant si heureux.ses de quitter, pour mieux comprendre nos enfants ou ceux de notre entourage.

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Une pression au quotidien
Les mœurs évoluent, péniblement, mais le rapport au corps des femmes, lui, reste identique. Attirance, fascination, sentiment de possession, de droit de regard et de commentaire ; les femmes, et les jeunes filles en particulier, subissent au quotidien une pression externe, exacerbée par les réseaux sociaux. Mais le regard le plus assassin peut venir aussi de l’intérieur, d’un certain regard que l’on a intériorisé.

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Ce roman est celui de la découverte, d’abord de soi, puis de l’autre. Il permet de dédramatiser une période complexe du développement de l’enfant et de l’ado, pour l’amener vers une acceptation de soi. Le message le plus présent étant un message d’entraide, de sororité et d’amitié.

De la même autrice, dans la même collection Scrineo Engagé, on retrouve Féminine, qui traite du sexisme et la difficulté de grandir en dehors des codes préétablis, ainsi que #Trahie, sur le thème la trahison amoureuse et du cyberharcèlement.

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"L’amour de nous-mêmes" d’Erika Nomeni : apprendre à aimer nos corps

*Salima Tiamani est une autrice jeunesse. Elle publie à l’occasion quelques textes courts sur son site (salimatiamani.com/), où elle aborde avec humour ses questionnements sur sa vie de femme et d’autrice.

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27 EMME FEMINICIDES

13 Mars 2023, 02:56am

Publié par hugo

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8 réjouissants livres pour enfants (et ados) qui célèbrent le féminisme

11 Mars 2023, 23:41pm

Publié par hugo

 8 réjouissants livres pour enfants (et ados) qui célèbrent le féminisme
Publié le Mercredi 08 Mars 2023
Clément Arbrun
Par Clément Arbrun Journaliste
Passionné par les sujets de société et la culture, Clément Arbrun est journaliste pour le site Terrafemina depuis 2019.

8 réjouissants livres pour enfants (et ados) qui célèbrent le féminisme
Ce 8 mars, c'est la Journée internationale des droits des femmes. Jour de mobilisation féministe qui concerne les plus grands... comme les petits. Cela tombe bien, les livres pour enfants ne manquent pas pour défendre l'égalité hommes/femmes.
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En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, il fait bon se plonger dans des lectures militantes et incarnées, qui font bouger les lignes et défendent un idéal - l'égalité des genres. Idéal qui concerne autant notre présent que notre futur. D'où l'importance d'aborder ces enjeux en compagnie de nos chères petites têtes blondes. De nos enfants, mais aussi de nos ados.

Cela tombe bien, le féminisme s'invite régulièrement dans la littérature jeunesse, des fictions aux documents. Démonstration en 8 opus réjouissants à dégoter illico dans votre librairie préférée.


"Tu n'es pas obligée" de Ovidie et Diglee
"Tu n'es pas obligée" de Ovidie et Diglee
"Tu n'es pas obligée" de Ovidie et Diglee
Manuel qui nous rappelle si besoin était l'utilité publique des livres publiés par La ville brûle, maison d'édition féministe et indépendante, Tu n'es pas obligée remet sur le devant de la scène et à travers la voix érudite de la documentariste Ovidie des notions capitales et parmi elles : le consentement.

C'est indispensable, à l'heure où de nombreuses associations comme SOS Homophobie et le Sidaction insistent sur l'importance de l'éducation à la sexualité au sein des collèges et lycées. Lors de la dernière rentrée scolaire, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes nous alertait quant à la montée et à la banalisation des violences sexistes et sexuelles chez les jeunes : la culture du viol serait prégnante dans la cour de récré.


On réagit avec cette lecture nécessaire.

"Les Grandes Vies : Frida Kahlo" d'Isabel Thomas & Marianna Madriz
"Les Grandes Vies : Frida Kahlo" d'Isabel Thomas & Marianna Madriz
"Les Grandes Vies : Frida Kahlo" d'Isabel Thomas & Marianna Madriz
Petits formats, une soixantaine de pages, une variété de profils iconiques et inspirants... On ne saurait trop vous conseiller la collection "Les grandes vies" proposée par Gallimard Jeunesse à destination des 6 ans et plus. Une série de biographies illustrées pour découvrir la vie passionnante de ces femmes qui ont marqué l'histoire. Par exemple ? Simone Veil, Marie Curie, Joséphine Baker... Et donc, Frida Kahlo.

Liberté, création artistique, intensité graphique, poésie, amour... "Frida" captive, car elle semble être mille femmes en une. Ses tableaux comme sa vie sont parcourus de tragédies mais également d'audace et d'espoir. La raconter, c'est tourner une page d'histoire (la révolution mexicaine) et... d'émancipation féminine. Et en couleurs s'il vous plaît.

"Et si les princes portaient des robes ?" de Candice de Léo
"Et si les princes portaient des robes ?" de Candice de Léo
"Et si les princes portaient des robes ?" de Candice de Léo
Le titre est extra, le concept aussi : ce livre de poche introduit par une citation de Virginie Despentes a été écrit par une jeune féministe de 16 ans, délivrant ses réflexions persos (et documentées) l'espace de douze chapitres d'une limpidité indéniable. Tous les ados devraient lire cet état des lieux partant d'un constat simple ("le sexisme est partout") pour passer au crible le "body shaming", le harcèlement, la sexualisation des corps féminins...

Surtout, Candice de Léo déboulonne les stéréotypes de genre, interroge la masculinité toxique, la construction de l'hétérosexualité et la masculinité "positive", observant que "les hommes sont aussi victimes de la société patriarcale", dès le bahut. Son corpus enthousiasmant oscille quant à lui de Titiou Lecoq à la série Sex Education, des comptes Insta décomplexés (Jouissance Club) aux mots de Vanessa Springora. Indispensable.

"Patatouille" de Tiffany Cooper
"Patatouille" de Tiffany Cooper
"Patatouille" de Tiffany Cooper
Pour une plus jeune audience, cet album jeunesse proposé par On ne compte pas pour du beurre, maison d'édition qui bouscule les stéréotypes de genre. Patatouille est une histoire rigolote et intelligente sur les codes de la masculinité, les "trucs de garçon" qui n'en ont que le nom, l'éducation genrée tendance "boys don't cry", "le rose c'est pour les filles", et autres absurdités.

L'espace d'un court récit qu'elle dédie à son jeune garçon, l'illustratrice Tiffany Cooper convoque l'imaginaire (l'imposant Patatouille) pour mieux nous inviter à penser au-delà des clichés. C'est oui.

"En couple" de Coline Pierré
"En couple" de Coline Pierré
"En couple" de Coline Pierré
Coline Pierré a signé l'un de nos romans favoris de l'an dernier : Pourquoi pas la vie, qui imagine l'existence de Sylvia Plath, légende de la poésie américaine, si cette dernière ne s'était pas donnée la mort au tout début des années soixante. Mais c'est avant tout au sein de la littérature jeunesse que l'autrice évolue.

Fiction young adult, En couple épouse le point de vue d'une ado en pleine rupture pour questionner l'injonction à vivre à deux, déjà très forte au lycée. C'est quoi être "en couple" au juste, dans une société patriarcale ? Quand on est hétéro, ou queer, et quand on a des convictions fortes ? Quelles sont les conventions à respecter ? Et si on s'en émancipait ? Comment l'amour s'exprime là-dedans ? Et la sexualité ? Un récit féministe plein de justesse.

"Nous sommes tous des féministes" de Chimamanda Ngozi Adichie et Leire Salaberria
"Nous sommes tous des féministes" de Chimamanda Ngozi Adichie et Leire Salaberria
"Nous sommes tous des féministes" de Chimamanda Ngozi Adichie et Leire Salaberria
Voilà une riche idée : proposer une édition adaptée aux plus jeunes du célébrissime manifeste de l'autrice nigérianne Chimamanda Ngozi Adichie, plongeant dans son enfance et sa vie pour en appeler à l'égalité des sexes.

Un discours inspirant au possible qui a été validé et largement médiatisé par Beyoncé en personne, et qui se voit ici enrichi par les illustrations pleines de vie de Leire Salaberria.

"Sous nos yeux" de Iris Brey et Mirion Malle
"Sous nos yeux" de Iris Brey et Mirion Malle
"Sous nos yeux" de Iris Brey et Mirion Malle
Autre opus estampillé La ville brûle et accessible dès l'adolescence, ce "petit manifeste pour une révolution du regard" qui permet à l'autrice Iris Brey de synthétiser ses réflexions stimulantes sur la représentation des femmes au cinéma, la prédominance du regard masculin (celui du cinéaste, comme du spectateur), la manière dont tout cela influe la mise en images du consentement, de la sexualité des femmes, de leur désir...

Mais aussi, du viol, et ce, même dans les séries les plus pop comme Game of Thrones. Lecture importante, car les stéréotypes, le sexisme, les violences, sont indissociables de ce que les écrans, petit ou grand, proposent aux plus jeunes.

"C'est beau le rouge" de Lucia Zamolo
"C'est beau le rouge" de Lucia Zamolo
"C'est beau le rouge" de Lucia Zamolo
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Quelle est votre mesure prioritaire pour l'égalité ? Les militantes féministes nous répondent

11 Mars 2023, 23:39pm

Publié par hugo

 Quelle est votre mesure prioritaire pour l'égalité ? Les militantes féministes nous répondent
Publié le Mardi 07 Mars 2023
Catherine Rochon
Par Catherine Rochon Rédactrice en chef
Rédactrice en chef de Terrafemina depuis fin 2014, Catherine Rochon scrute constructions et déconstructions d’un monde post-#MeToo et tend son dictaphone aux voix inspirantes d’une époque mouvante.

Quelle est votre mesure prioritaire pour l'égalité ? Les militantes féministes nous répondent
En cette semaine du 8 mars, nous avons demandé à des associations et ONG qui se battent au quotidien pour les droits des femmes en France comme à l'international quelle serait leur mesure prioritaire pour atteindre l'égalité. Voici leur réponse.
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Année après année, les chiffres sont toujours aussi éloquents et dramatiques. Inégalités salariales, mariages forcés, excisions, droit à l'avortement menacé, violences sexistes, sexuelles et psychologiques... Comment combattre les inégalités et les violences faites aux femmes ? Comment atteindre enfin l'égalité alors que les droits des femmes sont chaque jour bafoués ou fragilisés ?

Nous avons demandé aux militantes oeuvrant dans des associations et des ONG françaises et internationales quelle mesure prioritaire elles souhaiteraient mettre en place. Pas évident de faire le tri parmi les nombreuses les actions qu'il reste à entreprendre. Pourtant, en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, elles ont joué le jeu.


Voici leurs pistes de réflexion et leurs propositions pour bâtir un monde plus égalitaire.

Eduquer les jeunes au consentement :
"Si nous ne prenons pas le mal à la racine, c'est le tonneau de Danaïdes et l'augmentation sans fin des violences sexuelles et sexistes, exacerbée par une pandémie, les changements climatiques et les enjeux socio-politiques actuels. Et sans parler des violences intrafamiliales, il y a aussi les écarts de salaire entre hommes et femmes. Donc notre mesure-clé aujourd'hui serait de faire réfléchir les jeunes autour du consentement. Ce qui nous permet d'aborder de nombreuses thématiques qui nous préoccupent comme les mutilations sexuelles féminines, les mariages forcés, les crimes dit d'"honneur", les tests de "virginité", les crimes dits d'"honneur", mais aussi le harcèlement sexuel, le cyber-harcèlement, le "revenge porn", etc.. Autrement dit en France, sauf exception, les jeunes filles comme garçons ne sont pas "éduqués" au consentement. Et même si c'est dans la loi, aucun élève n'a suivi deux heures par an, par niveau scolaire de la maternelle au lycée, voir jusqu'à l'université, sur la vie sexuelle et affective à la question du "consentement", par rapport à ses parents, ses proches, ses camarades ; voire ses partenaires sexuels.

L'essentiel aujourd'hui serait de reprendre l'éducation dès le plus jeune âge, afin d'éviter les inégalités filles garçons, agir sur les stéréotypes de genre, de race, et de classe, qui sapent les fondements du vivre ensemble."

Isabelle Gillette-Faye, sociologue, experte, directrice générale de la Fédération Nationale & Ile-de-France GAMS, association de lutte contre les mutilations sexuelles féminines, les mariages précoces et/ou forcés.

Rendre visibles les femmes en situation de handicap pour lutter contre la double discrimination dont elles sont victimes :
"Depuis de nombreuses années, les personnes en situation de handicap se battent pour leurs droits et leur effectivité et contre les discriminations, pour l'égalité dans tous les domaines de la vie. Cependant, ces combats sont menés généralement au nom des "personnes", sans que soit prise en compte la dimension de genre. Les personnes en situation de handicap semblent victimes d'un phénomène d'asexualisation. De la même façon, les droits des femmes font l'objet de luttes sans que soit prise en compte la spécificité du vécu des femmes en situation de handicap.

Pourtant, force est de constater qu'être femme et être en situation de handicap implique bien souvent une double discrimination, des inégalités et stéréotypes renforcés et des difficultés spécifiques : manque d'accès aux lieux publics, aux transports et au logement, aux lieux de soins, parcours de scolarisation et de formation empêchés, moins d'opportunités en matière d'insertion professionnelle, niveau de vie plus faible, violences subies plus fréquentes, peu ou pas d'éducation à la vie affective et sexuelle, vie familiale souvent questionnée ("Cette femme pourra-t-elle s'occuper de son enfant ?")...

Il est nécessaire de prendre en compte le vécu spécifique des femmes en situation de handicap, que ce soit par la prise en compte de la dimension handicap dans les politiques à destination des femmes et par le développement d'une approche genrée dans les politiques à destination des personnes en situation de handicap."

Association APF France handicap.

Instaurer une journée de sensibilisation obligatoire aux violences sexistes et sexuelles :
"Ma mesure prioritaire pour atteindre l'égalité et défendre le droit des femmes est une mesure de prévention: à l'instar de la journée 'Défense et citoyenneté', il faudrait instaurer une journée de sensibilisation et de formation obligatoire 'Halte à la violence' pour comprendre ses mécanismes et ses conséquences. Et également faire le lien avec les chiffres : le coût de la violence, imputable principalement aux hommes, les actes violents, les prisons qui sont majoritairement occupées par des hommes pour des actes de violences. Cette journée serait obligatoire à 16 ans et nous pourrions mettre en place une journée de rattrapage pour les adultes.

Les violences sexuelles et sexistes sont la principale atteinte aux droits des femmes. Les combattre est un prérequis incontournable pour tendre vers l'égalité."

Ghada Hatem, fondatrice et médecin-cheffe à La Maison des femmes.

Investir dans l'éducation des enfants, en particulier des filles, dans le monde :
"Nous demandons que la France investisse davantage, à travers sa politique de coopération, dans l'éducation de base inclusive et de qualité, notamment en Afrique subsaharienne. En effet, l'éducation est l'un des meilleurs leviers pour atteindre l'égalité de genre dans le monde. Ce changement passe par des systèmes éducatifs transformateurs des rapports sociaux de genre, c'est-à-dire des systèmes qui déconstruisent les stéréotypes de genre et remettent en question les inégalités de pouvoir entre les genres, au sein comme à l'extérieur du système éducatif.

Les études ont montré que plus l'égalité de genre est encouragée à travers l'éducation et plus le niveau d'éducation s'élève, plus les violences de genre telles que les mariages d'enfant et les grossesses précoces diminuent. Or, moins de 20% du total des financements de la France sont alloués à l'éducation de base, qui vise pourtant à répondre aux besoins éducatifs fondamentaux. En dépit des progrès réalisés à l'échelle mondiale, 771 millions de jeunes et d'adultes ne savent toujours pas lire et écrire. De plus, seulement un tiers du financement des projets éducatifs de la France dans le cadre de sa coopération internationale est alloué à l'Afrique subsaharienne. La région compte le plus grand nombre d'enfants et de jeunes non-scolarisés, avec un total de 98 millions. C'est également la seule région où ce nombre est en augmentation. Il y a donc urgence."

ONG PLAN International France

Pancarte de la marche #Noustoutes
Pancarte de la marche #Noustoutes
Lutter contre les stéréotypes sexistes dès l'école :
"La mesure prioritaire pour nous est la prévention des violences : il faut systématiser, dans tous les établissements et à chaque niveau de la scolarité, l'intervention d'association professionnelles pour aider les jeunes à ouvrir un espace de réflexion sur les stéréotypes sexistes et la manière dont ils s'immiscent dans notre quotidien.

Nous constatons aujourd'hui dans les établissements que les représentations autour des rôles sociaux des hommes et des femmes (par exemple : "Ce sont plutôt les femmes qui doivent se charger de s'occuper des enfants" ou "Les garçons sont naturellement plus rationnels") restent prégnants chez la jeune génération. Il est important de les accompagner dans la constitution d'une réflexion critique, car ces représentations sont le terreau des violences."

Louise Delavier, Directrice des programmes d'En avant toute(s).

Combattre les talibans en Afghanistan :
"Mon engagement militant est, aujourd'hui comme en 1996, celui du combat contre les milices terroristes talibanes qui ont détruit mon pays, réduit la population à la misère, la peur et l'esclavage, tué, violé et massacré, enlevé aux femmes la totalité de leurs droits. Le travail de NEGAR est de sensibiliser et de mobiliser le monde à notre cause : notre combat est de convaincre que la non-reconnaissance des talibans est la condition sine qua non du rétablissement des droits des femmes et de la victoire de l'Afghanistan.

Aujourd'hui comme hier notre seul cri est : 'Non à la reconnaissance des talibans pour la reconnaissance des droits des femmes et des droits humains.' Donner la parole aux femmes qui manifestent dans les rues de Kaboul et disent : 'Notre voix, c'est notre arme, c'est nous aider beaucoup.'"

Shoukria HAIDAR, présidente de l'association NEGAR-Soutien aux femmes d'Afghanistan.

Stopper les violences au travail et en dehors :
"La France s'est engagée à ratifier la première convention internationale contre les violences au travail. Une bonne nouvelle ? A priori oui, mais pour que celle-ci soit vraiment efficace, le gouvernement devrait changer la loi existante. Car elle est insuffisante et les chiffres le montrent : en France, une salariée sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement au travail (sondage Ifop 2018).

Pour que cela change, nous demandons par exemple de rendre obligatoire la formation et sensibilisation des salariés et de sanctionner les entreprises qui ne le font pas. Nous demandons également aux employeurs de s'investir pour protéger leurs salariées victimes de violences conjugales (protection contre le licenciement, congés payés supplémentaires, mise en sécurité avec des déplacements géographiques...). Car bien souvent, ces violences impactent leur travail qui est pourtant leur planche de salut, et garantit notamment leur indépendance économique. Certains pays comme l'Espagne ou la Nouvelle-Zélande ont déjà sauté le pas : à notre tour maintenant de mettre en place une loi qui protège vraiment les femmes, au travail et en dehors."

Aurore Pereira De Oliveira, chargée de Plaidoyer Egalité de genre pour l'ONG CARE France.

Lutter contre la pornographie :
"Si nous ne devions choisir qu'une mesure, ce serait la lutte contre le pilier de la propagande patriarcale qu'est la pornographie. La pornographie est l'école et la légitimation des violences masculines. Il est le pivot central de la culture du viol, propage sexisme, racisme et lesbophobie, déshumanise et détruit des femmes. Il faut combattre le patriarcat à la racine, et cela passera nécessairement par combattre la pornographie, système mondial de violation des droits humains."

Fabienne El Khoury, porte-parole d'Osez Le Féminisme.


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