Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

L’accès à l’avortement reste très inégal dans le monde,femmes,ivg,sante

24 Mai 2018, 08:45am

Publié par hugo

 

REUTERS
L’accès à l’avortement reste très inégal dans le monde
Par A-C.D. avec AFP, 23 mai 2018 | 11h02
Interdiction totale, conditions restrictives ou procédure légale... l’accessibilité à l’IVG est loin d’être identique dans tous les pays du monde.
L’avortement, qui fait l’objet cette semaine d’un référendum en Irlande et d’une procédure judiciaire en Corée du Sud, reste interdit dans une vingtaine de pays dans le monde. Ailleurs, les législations varient, avec parfois d’importantes restrictions.
En Corée du Sud, où l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est illégale, sauf en cas de viol, d’inceste ou de menace pour la santé de la mère, la Cour constitutionnelle examine jeudi un recours contre cette loi de 1953, aujourd’hui rarement appliquée.

Le lendemain, l’Irlande doit se prononcer par référendum sur la libéralisation de l’avortement, totalement proscrit depuis 1983 par la Constitution sauf, depuis 2013, si la vie de la mère est en danger. L’IVG y reste passible de 14 ans d’emprisonnement.
Avortement illégal à Malte, en Andorre, à Saint-Marin et au Vatican
Malte, où le catholicisme est religion d’Etat, reste le seul pays de l’Union européenne prohibant totalement l’interruption volontaire de grossesse. En cas d’infraction, la peine encourue va de 18 mois à trois ans de prison. L’avortement est également illégal en Andorre et à Saint-Marin, qui sont en Europe mais pas dans l’UE, ainsi qu’au Vatican.
Dans le reste du monde, l’IVG est interdit dans une quinzaine de pays : Congo, Egypte, Gabon, Guinée-Bissau, Madagascar, Mauritanie, RDC, Sénégal en Afrique ; Honduras, Nicaragua, Salvador, Surinam, Haïti et République dominicaine en Amérique ; Philippines, Palaos et Laos en Asie.
Au Salvador, où l’avortement est puni par de lourdes peines de prison, deux cas récents ont suscité une forte émotion : ceux de Teodora Vasquez et Maira Figueroa, qui ont chacune passé une dizaine d’années en prison pour une fausse couche, considérée par la justice comme un homicide. Elles avaient été condamnées à 30 ans de réclusion avant de voir leur peine commuée.
Des conditions extrêmement restrictives dans de nombreux pays
Dans de nombreux pays, l’avortement est soumis à des conditions extrêmement restrictives. Ainsi, l’IVG est accessible uniquement en cas de danger pour la vie de la mère dans des pays comme la Côte d'Ivoire, la Libye, l’Ouganda, le Soudan du Sud, l’Irak, le Liban, la Syrie, l’Afghanistan, le Yémen, le Bangladesh, la Birmanie, le Sri Lanka, le Guatemala, le Paraguay ou encore le Venezuela.
En septembre 2017, le Chili a mis fin à près de 30 ans d’interdiction totale de l’IVG, désormais autorisé dans trois cas précis : risque pour la vie de la mère, viol et non viabilité du foetus. Au Brésil, l’accès à l’IVG déjà très limité - en cas de viol, risque pour la mère ou grave malformation du foetus - se trouve sous la menace d’un projet de loi qui pourrait exclure ces exceptions.
Ce sont les femmes d’Europe et d’Amérique du Nord qui bénéficient des législations les plus libérales, avec quelques exceptions notables.
L’IVG totalement illégal en Irlande du Nord
Ainsi, contrairement au reste du Royaume-Uni, l’avortement est illégal dans la province d’Irlande du Nord, même en cas de viol, inceste ou malformation grave du foetus. Il est autorisé uniquement si la grossesse menace la vie de la mère. Les contrevenantes risquent une peine d’emprisonnement à vie.
Autre pays de l’UE disposant de lois très restrictives, la Pologne, qui ne permet l’avortement qu’en cas de viol, inceste, danger pour la vie de la mère ou malformation irréversible du foetus. Début 2018, une tentative des ultraconservateurs de limiter encore l’accès à l’IVG a entraîné d’importantes manifestations à travers le pays. Dans d’autres pays occidentaux, les opposants à l’avortement se mobilisent. Ainsi en Croatie, des milliers de personnes ont manifesté la semaine dernière pour réclamer la remise en cause du droit à l’avortement, pourtant garanti depuis 1978.
Aux Etats-Unis, où l’avortement a été légalisé en 1973, le débat reste toujours vif entre les « pro-life » (anti-avortement) et les « pro-choice » qui défendent ce droit. Début mai, l’Iowa a adopté la loi la plus restrictive du pays, interdisant les IVG à partir du moment où les battements du coeur sont détectés, soit dès la sixième semaine de grossesse.
laparisienne.com
Tags :

http://www.leparisien.fr/laparisienne/actualites/societe/l-acces-a-l-avortement-reste-tres-inegal-dans-le-monde-23-05-2018-7730823.php

Voir les commentaires

MA TRAVERSE DU DESERT EN FRANCE SUR PARIS

24 Mai 2018, 08:38am

Publié par hugo

LE  CELIBAT  SUR PARIS  PARFOIS  j en  ai marre  , , faire  ses  courses  seul  bouffe   seul  etc  toute l annee  et  depuis  7 - 8     ANS   

j aimerai  bien  etre  en  couple , pouvoir partager  bouffe  discussion et  vie d e  couple  a  deux avec une femme  ,  je  demande  par  grand  chose  ,  a  une femme  juste  d etre ouverte d  esprit  etc  

J  AI   L IMPRESSION D ETRE SEUL  DANS UN RUE  LA NUIT  TELLMENT JE ME SENT  SEUL  

MA  TRAVERSE    DU DESERT   EN  FRANCE  SUR  PARIS

Voir les commentaires

Référendum en Irlande : du 8ème au 36ème amendement de la Constitution, pour ou contre le droit à l'avortement,femmes,feminisme,ivg

24 Mai 2018, 08:29am

Publié par hugo

 Le droit à l'avortement dans la tourmente
Référendum en Irlande : du 8ème au 36ème amendement de la Constitution, pour ou contre le droit à l'avortement
 
Deux visages antagoniques de l'Irlande, immmortalisés à Dublin : à gauche des militantes, féministes, socialistes, du droit à l'avortement ; à droite des partisanes "pro-life" pro-vie, croyantes affichées, qui refusent la moindre avancée de l'interruption volontaire de grossesse, même en cas de danger mortel pour la mère
AP Photo/Peter Morrison et Brian Lawless
A l'heure du choix, pour ou contre le droit à l'avortement en Irlande, la campagne autour du référendum s'accélère, dans la rue, mais aussi et surtout sur les réseaux sociaux. Tandis que s'en mêlent des personnalités non irlandaises comme des membres ultra conservateurs du mouvement pro-life (pro vie) américain. 
23 mai 2018
Mise à jour 23.05.2018 à 16:36 par
Sylvie Braibant
dansAccueilTerriennesLe droit à l'avortement dans la tourmente
L'affaire est si grave, qu'elle exige une révision constitutionelle du texte fondamental irlandais, voté en juin 1937. Il s'agit du huitième amendement, adopté en septembre 1983 et qui ouvrait une porte minuscule à l'IVG (en cas de risque absolu pour la femme enceinte), tout en vérouillant le droit à naître de l'enfant à n'importe quelle condition. Rarement texte juridique fut rédigé de façon aussi ampoulée, confuse, sujette à interprétations contraires : "L'État reconnaît le droit à la vie de l'enfant à naître et, en tenant dûment compte du droit égal à la vie de la mère, il garantit dans le respect de ses lois et, dans la mesure du possible, par ses lois mêmes le droit de défendre et de revendiquer ce droit".
L'avortement autorisé si risque mortel, mais pas toujours
Dans les faits, cela interdisait aux parlementaires même s'ils y étaient majoritairement favorables, de prendre l'initiative d'une autorisation pleine ou partielle de l'IVG. Seules les femmes menacées de mort après expertise médicale pouvaient demander à ce que le foetus soit ôté de leur corps. Et encore, pas toujours...
En 2012, le décès d'une Indienne morte dans un hôpital en Irlande après s'être vu refuser, selon son mari, l'interruption de sa grossesse alors qu'elle faisait une fausse couche, avait suscité une vague d'indignation. La jeune femme, âgée de 31 ans, était enceinte de 17 semaines. Après avoir été informée qu'elle était en train de faire une fausse couche, elle avait demandé à plusieurs reprises que l'on mette un terme à sa grossesse. Le médecin avait répondu : "tant qu'il y a un rythme cardiaque foetal, nous ne pouvons rien faire".
Et en 2017, seulement 26 cas de risque extrême ont été validés.
A relire sur ce sujet dans Terriennes :
> Irlande : mourir d'un refus d'avortement
Si les Irlandais.es votent oui au référendum, cette phrase constituant le 8ème amendement sera caduque, et remplacée par une autre, d'une sobriété exemplaire : "Les dispositions concernant les règles de l’interruption volontaire de grossesse pourront être prises par la loi." Ce qui signifie que ce seront aux élus de décider les conditions du droit à l'avortement. En l'occurence, ils ont déjà prévenu : en cas d'approbation populaire au référendum, la proposition de loi autorisera l'avortement jusqu'à 12 semaines de gestation, comme en France.
Ce qui permettra de réduire considérablement ce nombre de 3500 Irlandaises qui prennent clandestinement chaque année le ferry à destination de l'Angleterre pour se faire avorter, et décider ainsi de leur corps et de leur vie. Un voyage réservé à celles qui en ont les moyens...
Pour les autres c'était jusque là le recours à la pilule abortive via Internet, avec le risque d'être condamnée à 14 ans de prison pour pratique illégale. Ou bien l'obligation de mener la grossesse à son terme, quelles qu'en soient les circonstances.
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes :
> L'Irlande vers le droit à l'avortement ?
> En Irlande, les femmes quittent leur pays pour avorter
A l'approche du scrutin, la confrontation s'est aiguisée, tant le fossé entre partisans de l'ouverture et tenants du conservatisme pur et dur ne peut être comblé, dans un pays hanté par le catholicisme, où le puritanisme a parfois conduit des religieuses, encore à la fin du 20ème siècle, à maltraiter, négliger, jusqu'à la mort, des nourissons nés en dehors des "liens sacrés" du mariage.
A revoir sur ce sujet :
> Irlande du Nord : 800 bébés dans une fosse commune
Dans la rue, dans les pages des journaux, ou à travers les réseaux sociaux, les affrontements ont émaillé la campagne, comme on peut le voir via l'abondante couverture médiatique interne et externe de ce vote. Peut-être aussi parce qu'au sein de l'Union européenne ce droit acquis dans les années 1970 est souvent remis en cause, comme au Portugal, en Hongrie, en Espagne, en Italie, tous pays très catholiques. Sans oublier ceux qui y restent défintivement opposés comme Malte ou Chypre.
Le stress, le rejet, ce quotidien des candidates à l'avortement en Irlande
Le témoignage d’une femme prévenue de la mort certaine de son futur bébé en raison d’une malformation revient dans la plupart des reportages. Même avec la perspective d’un futur plus tolérant, elles ne sont pas nombreuses à accepter de témoigner à visage découvert. En 2011, Siobhan Donohue était partie en Angleterre, une épreuve traumatisante pour elle, en raison du stress et du rejet qu’elle a vécus.
Dans le camp des adversaires résolus de ce droit beaucoup de jeunes, aussi. Qui ressassent des arguments physiologiques, ceux que l’on entendait en France en 1974 lorsque fut débattue la loi Veil, en particulier ces fameux battements de coeur dès le 21ème jour de grossesse…
 
 

En 35 ans, la marche des Irlandaises pour le droit à l'avortement fut très longue, et n'est pas achevée. Reportage France 2, lundi 21 mai 2018 - durée 3'50"
Deux camps irréconciliables
Des femmes se sont dressées contre leur propre camp, tant les clivages dépassent les cadres politiques, de droite ou de gauche. Les mêmes affrontements que l'on peut percevoir en France et ailleurs autour du mariage pour tous ou le gestation pour autrui.
Faites confiance aux femmes. Les femmes qui décident qu'elles ne peuvent pas mener à terme une grossesse pour quelque raison personnelle que ce soit ont besoin de notre soutien et non de notre jugement.
Mary Brosnan, sage-femme
D'un côté, on peut lire dans le Irish Times, le vibrant appel de Mary Brosnan, directrice du service des sages-femmes à la National Maternity Hospital en faveur de la sortie du statu quo, parce qu'il faut "faire confiance aux femmes" : "J'ai travaillé comme sage-femme pendant plus de 30 ans. Pendant 13 de ces années, j'ai été échographe auprès des femmes enceintes. En tant que sage-femme, je travaille avec une équipe merveilleuse tous les jours pour procurer des soins sûrs et de la compassion aux femmes comme aux bébés. Mon rôle est d’appuyer les femmes dans toutes les circonstances du mieux que je peux.
Il n'a pas été facile de prendre cette décision. Je me suis battue avec moi-même comme la plupart des citoyens indécis. Mais mon point de vue s’est forgé par mes années d'expérience dans la profession de sage-femme en Irlande.
Une journaliste que j'ai entendue récemment parler du référendum dit du débat qu’il oppose des convaincus qui crient à d’autres convaincus qui crient. C'est certainement l'expérience que j'ai vécue en regardant les récents débats télévisés sur le sujet. (…/…)
Il y a deux ans, j'ai visité l'hôpital pour femmes de Liverpool et lors de la visite de l’unité obstétricale, une sage-femme m'a fait entrer dans une chambre en me disant d'un ton très réaliste : "C'est ici qu'on s'occupe de vos femmes." Cela m'a remplie de honte, que nous puissions continuer à prétendre que cela ne se produit pas chez nous et que nous préférons exporter le problème. (…/…)
Faites confiance aux femmes. Les femmes qui décident qu'elles ne peuvent pas mener à terme une grossesse pour quelque raison personnelle que ce soit ont besoin de notre soutien et non de notre jugement. Nous devons faire confiance aux femmes pour qu'elles prennent leurs propres décisions, conformément à leurs propres valeurs, espoirs et circonstances. La Constitution ne devrait pas avoir de rôle à jouer dans ce domaine."
Il s'agit de choisir entre permettre aux plus vulnérables, les enfants à naître, de continuer à avoir le droit à la vie ou de leur refuser ce droit humain fondamental, duquel tous les autres découlent.
Carol Nolan, députée
A l'inverse, on trouvera dans le Irish Examiner, autre grand quotidien irlandais, les justifications de la députée Carol Nolan, pourtant élue du Sinn Féin qui défend la réforme. Une prise de parole qui lui a valu d'être suspendue provisoirement (trois mois) par son parti : « J’ai rompu les rangs de mon parti pour protéger les enfants à naître et essayer d’empêcher l’avortement  à la demande.
Le Huitième amendement de la Constitution a très bien servi notre État depuis 1983.
Je crois qu'il a sauvé 100 000 vies »,  commence-t-elle.
Avec la même emphase, elle poursuit :
« Le référendum de vendredi porte sur la vie et la mort.
Il s'agit de choisir entre permettre aux plus vulnérables, les enfants à naître, de continuer à avoir le droit à la vie ou de leur refuser ce droit humain fondamental, duquel tous les autres découlent. (…/…) En Angleterre, une grossesse sur cinq se termine par un avortement. L'argument en faveur de l'avortement, sous couvert de risques pour la santé, est trompeur et déshumanisant.
L'avortement n'est pas une question de compassion et de soins.
Comment pourrait-il l’être, alors qu'il met délibérément fin à la vie d'un bébé à naître et cause souvent un traumatisme émotionnel pour la mère ?
Je crois, en tant que mère, et en tant que femme politique républicaine et nationaliste, que cette proposition d'autoriser l'avortement à la demande, jusqu'à 12 semaines, sans restriction, et jusqu'à six mois pour des raisons vagues de santé, est honteuse, régressive et devrait être rejetée avec force. (…/…) »
Quand croyances et émotions l'emportent sur la raison
Du côté des réseaux sociaux les antagonismes sont encore plus virulents et ceux/celles du pro-life avancent des arguments émotionnels et religieux : "Le vote le plus important de notre vie a lieu en Irlande ce 25 mai. La nation décidera si l'avortement sera autorisé dans ce pays, ou si elle décide de conserver l'article 8 de la Constitution. Veuillez TOUS prier cette semaine pour que le NON l’emporte. ​" écrit cet homme d'église.
 
On trouve chez les pro-life des adeptes de la théorie du complot, qui n'hésitent pas à comparer les partisans de l'IVG aux assassins de l'Etat islamique : "C'est avec tristesse que l'on voit cela arriver à l'Irlande. Les publicités pro-vie étrangères ne sont pas autorisées, mais celles de George Soros le sont. Et les 'électeurs nouvellement inscrits' sont de jeunes adultes recrutés par le biais des médias sociaux à la solde de la 'Soros Abortion'. L'Etat islamique pourrait apprendre auprès de Soros comment recruter en ligne et créer de nouveaux tueurs."
 
Il est vrai que face aux débordements injurieux en vue, Facebook et Google avaient décidé, à l'annonce de la tenue du référendum en janvier 2018, d’interdire les publicités relatives au référendum en provenance de l’étranger.
Cette ingérence unilatérale dénoncée par les anti avortement est cependant contredite par ce tweet venu des Etats-Unis, émis par une candidate de l'Oregon au Congrès, proche du Tea Party, l'aile la plus conservatrice du parti républicain, qui n'hésite pas à faire campagne d'outre-Atlantique :  "Si vous êtes pro-life et j'espère que vous l'êtes, s'il vous plaît priez pour que les électeurs irlandais disent NON au changement de leur 8ème amendement, autorisant l'avortement."
 
Du côté des militant.es du 36ème amendement, la raison semble l'emporter avec des arguments plus politiques : "En interdisant l'avortement, l'Irlande a ignoré les principes du républicanisme sur lesquels notre État est fondé. La  conception républicaine impose que le peuple doit être souverain et que les Etats ne devraient pas dominer en supprimant les capacités des citoyens à faire leurs propres choix", dit l'une...
 
... et parfois plus drôles... Comme ces agriculteurs, que l'on imaginait plus traditionnalistes, qui s'incitent les un.es les autres à prendre position en souriant pour le OUI : "Etes vous un un fermier pour le OUI ? Alors, dites le en photo ! Montrons tous les différents points de vue du votes rural pour le OUI. Et avant que tu ne le dises, et bien oui nous sommes aussi des #farmers4life (fermiers pour la vie). Nous aimons la vie autant que n'importe lequel de nos prochains. "
 
Tandis que la plateforme @freesafelegal ouverte en faveur du OUI, rappelle que "si les lois anti avortement actuelles nous affectent toutes, elles s'attaquent encore plus fort aux migrantes..."
 
Une constatation nécessaire, sans doute en souvenir de cette triste affaire d'août 2014, celle où une jeune femme, en fuite de son pays, avait été victime d'un viol durant le long périple dangereux la menant de Syrie en Irlande. Suicidaire, l'infortunée n'avait pas été autorisée à interrompre sa grossesse et avait été obligée d'accoucher par césarienne à 25 semaines de gestation. Un événement qui avait scandalisé une partie du pays, autre jalon de cette marche difficile pour faire changer la loi, et les mentalités...
A retrouver sur ce sujet dans Terriennes :
> Irlande : une jeune immigrée forcée à donner la vie
Un tournant politique et citoyen
Quel que soit le résultat du 25 mai 2018, et au delà du sujet lui-même, nombre d'analystes pensent cependant que ce scrutin marque un tournant politique, démocratique, citoyen dans la république irlandaise de ce début de 21 ème siècle...
Le Guardian britannique qui a consacré une très large couverture à l'événement, note que des personnes habituellement plutôt passives se sont beaucoup investies dans la campagne du OUI. On a vu ainsi vu des associations de grands-parents se jeter dans la bataille, mais aussi des médecins traumatisés par tous ces cas désespérés passés dans leurs cabinets, des jeunes indifférents peu attirés par un débat politique souvent sclérosé. Comme cet "activiste" par hasard qui avoue : "Jusque là, je ne m'intéressais pas vraiment à la politique".
Pendant trop longtemps, les femmes d'Irlande et d'ailleurs dans le monde ont payé le lourd prix de l'immobilisme politique
Lizzie O'Shea, avocate
L’avocate australienne des droits humains Lizzie O'Shea s’enthousiasme malgré les océans qui la séparent de Dublin : "Peu importe ce qui se passe le jour du référendum sur l'avortement en Irlande le vendredi 25 mai, la campagne qui l'a accompagné devrait servir d'inspiration à tous. Pendant trop longtemps, les femmes d'Irlande et d'ailleurs dans le monde ont payé le lourd prix de l'immobilisme politique au motif que l'avortement serait un poison électoral et que les politiciens qui font campagne en sa faveur seraient aussitôt repoussés."
L'Europe, et le monde au delà, tireront les conclusions qui s'imposent au soir du 25 mai : entre le 8ème amendement existant et le 36ème en devenir, 35 ans de cheminement sont-ils nécessaires à l'octroi aux femmes de l'un des droits les plus fondamentaux, celui de décider de son corps, de sa fécondité, et donc de sa vie ?
Et ailleurs dans l'Union européenne, quel droit à l'avortement ?
L'avortement est autorisé, de façon plus ou moins restrictive, dans tous les pays de l'Union européenne, sauf Malte. Mais contrairement à la volonté des rédacteurs de la Charte des droits fondamentaux, il n'a pas été inscrit dans ce texte qui figure en préambule du traité constitutionnel européen, au grand dam des défenseur.es de ce droit fondamental des femmes à disposer de leur corps.
Les pays qui autorisent l'IVG
La majorité des pays membres de l'UE autorisent l'avortement jusqu'à 10 ou 12 semaines de grossesse (France, Belgique, Danemark, Finlande, Grèce, Hongrie, Luxembourg et Portugal notamment) et jusqu'à 24 semaines aux Pays-Bas ainsi qu'au Royaume-Uni. La Suède l'autorise jusqu'à 18 semaines.
Parmi les pays de tradition catholique, l'Italie autorise l'IVG jusqu'à trois mois pour raisons médicales ou sociales, raisons suffisamment vagues et larges pour inclure la plupart des cas.
En Espagne, en vertu d'une loi votée en 2010, les femmes peuvent avorter jusqu'à 14 semaines de grossesse. En septembre 2014, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a abandonné un projet de loi controversé qui interdisait l'avortement sauf dans quelques cas - risque vital pour la vie ou la santé de la mère, viol - et excluait les cas de malformation du foetus comme motif valable. A la place, l'exécutif a proposé une limitation de l'IVG pour les mineures, réforme adoptée en septembre 2015.
Les pays plus restrictifs de l'UE
En 2013, l’Irlande avait quitté le cercle très restreint des pays européens où l'avortement est totalement interdit, mais ne l'autorise que si la poursuite de la grossesse fait courir à la femme un "risque réel et substantiel" pour sa vie. Le viol, l'inceste ou la malformation du fœtus ne sont pas des raisons légales d'avorter, et une telle intervention constitue un crime passible d'une peine de 14 ans de prison. Le gouvernement a annoncé mardi la tenue d'un référendum sur l'avortement en mai ou juin 2018.
En Irlande du Nord également, la législation n'autorise les IVG qu'en cas de menace pour la vie de la mère. Le gouvernement britannique a annoncé en juin 2017 qu'il financerait désormais les frais d'avortement en Angleterre des Nord-Irlandaises.
En Pologne, l'avortement n'est permis qu'en cas de viol, d'inceste, de danger pour la vie de la mère ou de malformation irréversible du foetus. Dans les deux premiers cas, l'intervention est autorisée jusqu'à la 12e semaine, dans les deux autres jusqu'à la 24e semaine. A l'automne 2016, les conservateurs au pouvoir ont tenté de limiter ce droit en ne l'autorisant que si la vie de la mère était menacée, mais y ont finalement renoncé sous la pression de manifestations.
A Chypre, l'avortement est illégal et ne peut être pratiqué que si deux médecins certifient que la grossesse présente un risque pour la femme ou l'enfant à naître. Il est toléré en cas de viol et d'inceste.
Interdiction totale à Malte
L'IVG reste totalement illégale à Malte où, en cas d'infraction, la peine encourue va de 18 mois à trois ans de prison.
Et ailleurs....
En dehors de l'UE, trois états européens sont dans le même cas : Andorre, le Vatican et Saint-Marin. Dans le reste du  monde, c'est le cas d'une quinzaine de pays, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS): le Chili (malgré une légère ouverture), le Salvador, le Nicaragua, le Surinam, Haïti et la République dominicaine sur le continent américain, les Philippines et les îles Palaos en Asie, le Sénégal, la Guinée-Bissau, le Gabon, le Congo, Madagascar, Djibouti et la Mauritanie en Afrique.
Suivez Sylvie Braibant sur Twitter > @braibant1
Sylvie Braibant
Mise à jour 23.05.2018 à 16:36
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/referendum-en-irlande-du-8eme-au-36eme-amendement-de-la-constitution-pour-ou-contre-le

Voir les commentaires

"La fête des mères" : un film qui brise le mythe de la mère parfaite,femmes,meres,maman

24 Mai 2018, 08:24am

Publié par hugo

 "La fête des mères" : un film qui brise le mythe de la mère parfaite
 
Photo de l'affiche du film La fête des mères, de Marie-Castille Marion-Schaar. Sortie le 23 mai 2018 en France.
©capture d'écran/internet
Dans son nouveau film, La fête des mères, la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar célèbre les mamans, toutes les mamans, mais aussi celles qui ont choisi de ne pas l'être, les nullipares comme on les appelle. Comment faire face à l'injonction sociale de la maternité, de la mère parfaite ? Discussion avec cette cinéaste et productrice, à l'heure de #MeToo et du débat sur la place des femmes dans le cinéma français.
23 mai 2018
Mise à jour 23.05.2018 à 08:51 par
Isabelle Mourgere
dansAccueilTerriennesLa maternité dans tous ses étatsFemmes de cinéma
Petit rappel historique. A qui doit-on la Fête des mères ? Dans l'Antiquité, les Grecs célébrèrent en leur temps la mère du Dieu Zeus. Puis, il y eut le "Mother's day", créé aux Etats-Unis, en 1908, par une institutrice, Anna Jarvis, qui souhaita ainsi rendre hommage à sa mère qui soigna les soldats, blessés sur le front de la Guerre de sécession, nordistes comme sudistes.
En France, c'est pour saluer le courage des mères ayant perdu un fils sur le front de la Grande Guerre, qu'un jour leur est dédié, pérénisé ensuite sous l'impulsion du maréchal Pétain, cette fois pour encourager la politique nataliste de la République. Une célébration matriarcale orchestrée par le patriarcat donc. Ode à la maternité, à la sacro-sainte famille, la famille nucléaire classique, avec aux manettes, à l'ombre du foyer, au chaud dans la cuisine, la mère, la - toute puissante ou pas - maitresse de maison.
 
DR
Un siècle plus tard, on célèbre toujours les mamans un dimanche de fin mai, à coup de colliers de nouilles, de bouquets de fleurs et de promotions commerciales, - 20 % pour un spa, -50% pour un pendentif en forme de coeur, etc, etc...
 
DR
Mère parfaite, concept intemporel mais pas éternel
La figure maternelle a pourtant bien évolué au cours des siècles. Les révolutions passent, la contraception accorde aux femmes le choix d'enfanter ou non, mais le statut sacré de la procréatrice reste, résiste, comme un tabou inattaquable, ou presque.
Nous les mauvaises mères prenons plaisir à confesser nos péchés car nous savons que les mères qui s’approchent le plus de l’idéal de la Bonne Mère, celles qui se sacrifient, qui sont humbles, douces, joyeuses et infiniment patientes sont en fait les vraies mauvaises mères.
Ayelet Waldman, écrivaine
Au début des années 2000, un nouveau concept voit le jour, celui de la mauvaise mère. Incroyable, mais comment serait-ce possible ? Le tabou tremble sur son piédestal ! Cette idée à contre-courant vient, encore une fois, des Etats-Unis. A son origine, la romancière Ayelet Waldman. En 2005, elle écrit un article dans le New York Times dans lequel elle explique qu’elle aime son mari plus que ses quatre enfants, et que si son mari mourrait, ce serait pire pour elle que si un de ses enfants mourrait. Levée de boucliers dans les rangs des matronnes conservatrices. Sa prise de position lui vaut des salves d'insultes, mais aussi, revers positif de la médaille, une tribune et une exposition médiatique sans précédent. Un peu plus tard, cela donnera Bad Mother, véritable best seller, un courant qui donnera naissance à de multiples blogs, bad moms, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe.
A retrouver sur ce sujet :
> Etes-vous bien certaine d'être une bonne mère ?
#RegrettingMotherhood
Dix ans plus tard, en 2015, l’étude Regretting Motherhood : A Sociopolitical Analysis publiée par la sociologue israélienne Orna Donath relance le débat. L'enquêtrice va poser cette simple question: "si vous pouviez revenir en arrière dans le temps, avec la connaissance et l’expérience que vous avez aujourd’hui, seriez-vous une mère ?". Les 23 femmes interrogées, âgées de 25 à 75 ans, répondent à l'unisson, que non, elles ne le referaient pas. Etudiée, commentée, citée partout à travers le monde, cette étude provoque la polémique mais aussi une libération d'une parole enfouie. En Allemagne, le hashtag #RegrettingMotherhood fait le buzz. Orna Donath a reçu depuis des centaines, voire milliers, d'autres témoignages venant aussi bien d'Allemagne, de France, de Grande-Bretagne, du Danemark, de Suisse, d'Italie ou même d'Inde. A chaque fois, son auteure y retrouve la même "exhortation des femmes à se taire".
A retrouver sur ce sujet :
> Pire que les tensions entre Etats ? La guerre des WOHM,s contre les SAHM,s !
En ces heures de libération de la parole féminine, les mères et les non mères ne veulent plus se taire. Quant au mythe de la mère parfaite, il a pris quelques plombs dans l'aile, pour preuve, la publication chaque année de livres qui délivrent sur le ton humoristique conseils et mantras à répéter en boucle pour se laver de toute culpabilisation.
 
Dr
Alors qui sont-elles ces mères du 21ème siècle et qui sont celles qui ne le sont pas, par choix ou non ? Autant de questions que pose le film choral La fête des mères de Marion-Castille Mention Schaa, qui sort sur les écrans français, le 23 mai 2018, soit quelques jours avant l'incontournable ou non, fête des mamans.
Il y a mille et une façons d'être mère, ou de ne pas l'être, ou de l'être mal.
Extrait film La fête des mères
 
Présidente de la République, nounou, boulangère, comédienne, prof, fleuriste, journaliste ... Possessives, bienveillantes, maladroites, absentes, omniprésentes, carriéristes, culpabilisantes, la mémoire à la dérive ... La mère est bien "le héros" de ce film qui commence par cette phrase : "Il y a mille et une façons d'être mère, ou de ne pas l'être, ou de l'être mal". Chacune s'y reconnaîtra, peut-être. Rencontre avec une réalisatrice un brin provocatrice...
J'entends souvent dire que les femmes qui ne veulent pas d'enfants sont des femmes égoïstes, moi je pense qu'on est plus égoïste quand on en fait, que l'inverse.
Marie-Castille Marion-Schaa, cinéaste
Terriennes : les mères au cinéma ont souvent le second rôle, dans votre film, c'est le contraire, elles en sont les héroïnes ... C'est une ode à la mère ?
Marie-Castille Marion-Schaar : J'ai fait ce film pour d'abord justement désacraliser la mère parfaite que l'on ne sera jamais, en tout cas moi que je ne serai jamais ! Mais aussi pour parler de la mère imparfaite que j'ai eue. C'est une mosaïque de personnages, et de mères et d'enfants, pour dire que ce n'est pas simple. La charge mentale des femmes est importante. Il faut bien à un moment qu'on se dise, "ok, de toutes façons, quoiqu'on fasse ou dise, on nous reprochera toujours quelque chose", de même manière que l'on reproche la même chose à notre mère ou nos parents en général. L'essentiel est sans doute ailleurs, dans ce lien qu'il faut peut-être protéger, et faire attention au temps qui passe et à cette relation, qui est unique.
Pour moi, c'était aussi important de parler des femmes qui ne veulent pas avoir d'enfant. En 2018, c'est encore compliqué pour une femme de faire ce choix là. J'entends souvent dire que les femmes qui ne veulent pas d'enfants sont des femmes égoïstes, moi je pense qu'on est plus égoïste quand on en fait, que l'inverse. J'avais donc envie de faire parler des personnages qui faisaient ce choix-là. C'est donc une mosaïque de personnages autour de ce lien et de notre rapport à la maternité ou à la non maternité.
Pour moi la meilleure mère possible, c'est celle qui peut faire en sorte que ses enfants deviennent des adultes et arrivent à se séparer de vous et à se construire.
Quelle serait la définition d'une mère parfaite ou bien d'une mauvaise mère ?
Marie-Castille Marion-Schaar, réalisatrice et productrice de cinéma.
©capture d'écran/Facebook
Marie-Castille Marion-Schaar : J'ai presque envie de dire que pour moi il n'y a ni mère parfaite, ni mauvaise mère. La maternité, c'est un saut dans le vide, dans l'inconnu. Qu'on s'y prépare, qu'on s'en réjouisse, qu'on en est peur, on ne sait jamais la mère qu'on va être. En tout cas dans ce film, je ne juge pas parce que je sais à quel point le job est difficile. Pour moi la meilleure mère possible, c'est celle qui peut faire en sorte que ses enfants deviennent des adultes et arrivent à se séparer de vous et à se construire.
Il y a encore un autre tabou, celui des mères maltraitantes, vous avez pensé l'évoquer dans ce film ?
Marie-Castille Marion-Schaar : Non, parce que c'est un sujet qui ne peut pas être traité dans un film où il y a plus de vingt personnages. Difficile de placer un tel personnage dans un film choral. Même si dans mes personnages, il y a des mères toxiques, ou vénéneuses, nocives qui laissent des traces douloureuses. La maltraitance peut être verbale, à plusieurs niveaux. Pour ce qui est d'une mère maltraitante voire meurtrière, cela devrait faire l'objet d'un film à part entière, selon moi.
#MeToo en France, c'est un peu comme Tchernobyl, le nuage n'a pas franchi les frontières.
Marie-Castille Marion-Schaar
L'année 2017 a été celle du mouvement #MeToo et de la libération de la parole des femmes, victimes de harcèlement et violences sexuelles, et c'est arrivé par le cinéma, aux Etats-Unis. En France, l'affaire a eu moins de répercussions, ça veut dire que ça n'existe pas ?
Marie-Castille Marion-Schaar : J'ai été très surprise par ce peu de prise de paroles. Et très surprise aussi  des réactions de collègues, producteurs, hommes, selon lesquels "mais non chez nous ça n'existe pas. On était tous au courant pour Weinstein, mais ici rien à voir." C'est un peu comme Tchernobyl, le nuage n'a pas franchi les frontières. Il est vrai que l'on a ici une approche différente de la sphère privée. On en parle dans les dîners, mais ça en reste là. L'affaire Strauss-Kahn a un peu changé ça, mais dans le cinéma, il y a encore cette espèce d'omerta. J'ai pour ma part rencontré des comédiennes qui m'ont raconté des histoires, des choses qui leur sont arrivées, inacceptables, des comportements humiliants, et sans parler de viols, des tentatives en tout cas, des comportements très insistants. Il y a un vrai rapport de pouvoir, de la part des producteurs ou réalisateurs. Certaines de ces comédiennes ont eu le courage de prendre la parole, et bien, au final, ça s'arrête. Pourquoi, je l'ignore. Est-ce que c'est la peur, ou la connivence des agents... Des comportements comme ça, ce n'est plus possible. Il faut absolument que l'on soit vigilant par rapport à cela et qu'on soutienne surtout celles qui en sont victimes, sinon elles n'y arriveront pas ! Il faut qu'elles soient soutenues par l'ensemble de la collectivité du cinéma, et pas seulement des femmes.
Vous-même, vous avez dû faire face à du sexisme ?
Marie-Castille Marion-Schaar : J'ai la grande chance d'être ma propre productrice, donc c'est vrai que j'ai une totale liberté. Les seules paroles qui m'ont renvoyée au fait que je suis une femme et donc pas une égale, elles sont venues de réalisateurs que je produisais. La productrice a un certain pouvoir, et il y a des hommes qui ne supportent pas ça. Après, il est vrai que dans le quotidien, lors de réunions où l'on est la seule femme, on peut entendre des paroles sexistes, mais comme dans tous les secteurs, sous forme de blagues etc...
Ce qui serait bien, ce serait que les grands festivals, au moins une fois, fassent des sélections à l'aveugle, sans savoir s'il s'agit d'un film d'une réalisatrice ou d'un réalisateur. Peut-être qu'il y aurait le même pourcentage ? On pourrait être étonné.es par le résultat.
 
Chaque année, on se pose cette question à Cannes, où sont les femmes ?
Marie-Castille Marion-Schaar : C'est vrai que 3 films de réalisatrices sur 20 en compétition officielle, c'est trop peu. Moi j'aimerais qu'on fasse une enquête. Savoir si les films de femmes ne sont pas sélectionnés parce que ce sont de films de femmes. C'est tellement énorme, que l'on a du mal à le croire. Ce qui serait bien ce serait que les grands festivals, au moins une fois, fassent des sélections à l'aveugle, sans savoir s'il s'agit d'un film d'une réalisatrice ou d'un réalisateur. Peut-être qu'il y aurait le même pourcentage ? On pourrait être étonné.es par le résultat. Le problème c'est aussi qu'il n'y ait pas de sélectionneur dans les grands festivals qui soit une femme. Il n'y en a aucun. Dans les instances, les partenaires financiers, il n'y a quasi aucune femme. C'est tout de même paradoxal, les partenaires financiers de Cannes, les grandes marques de bijouterie ou de cosmétiques jouent à fond la carte glamour et se servent de l'image des femmes, mais ça s'arrête là. Encore une fois, on se sert des femmes pour vendre le festival mais c'est tout. Pourquoi n'y a-t-il pas de parité dans les comités organisateurs ? Cela changerait sans doute bien des choses. S'il faut passer par des quotas pour que ça change, et bien malheureusement faisons le. Mais avant cela, ce serait intéressant de faire une expérience de visionnage anonyme, mais je ne suis pas sûre que les sélectionneurs se plient à ce test, car ça risquerait d'être très surprenant.
Ici entourée des deux actrices du film Le ciel attendra.
©capture d'écran/facebook
Marie-Castille Marion-Schaar, née le 26 janvier 1963, a déjà produit une quinzaine de films, et réalisé cinq longs métrages, avec déjà une histoire de mère dans Le rire de ma mère en 2017, et Le ciel attendra en 2016, le parcours de deux jeunes filles sur le chemin de la radicalisation, salué par la critique. Elle est également scénariste.
Sa fiche Wikipedia indique que petite elle rêvait d'être médecin, mais avait fini par se tourner vers des études de journalisme. Elle a débuté sa carrière de femme de cinéma dans les années 1990 comme productrice.
 
Isabelle Mourgere
Mise à jour 23.05.2018 à 08:51
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/la-fete-des-meres-un-film-qui-brise-le-mythe-de-la-mere-parfaite-237314

Voir les commentaires

Masih Alinejad, celle qui pousse les Iraniennes à sortir les cheveux au vent,femmes,feminisme,

24 Mai 2018, 08:20am

Publié par hugo

 Masih Alinejad, celle qui pousse les Iraniennes à sortir les cheveux au vent
 
Masih Alinejad lors de la rencontre à New York pour Terriennes en mars 2018
(c) Charlotte Oberti
Depuis le début de l'année 2018, de plus en plus d'Iraniennes bravent l'interdiction de sortir les cheveux découverts. A la suite de la journaliste et activiste ultra-connectée, Masih Alinejad qui mène sans relâche des campagnes contre le port obligatoire du hijab, depuis les Etats-Unis où elle réside. Rencontre à New York, alors que sort de part et d'autre de l'Atlantique, son premier livre en anglais.
22 mai 2018
Mise à jour 22.05.2018 à 10:12 par
Charlotte Oberti
dansAccueilTerriennesFemmes voilées, le voile dans tous ses états
Masih Alinejad a les yeux rougis d’avoir trop pleuré. Assise dans un café branché de Brooklyn par une froide après-midi de mars, cette femme à la chevelure imposante explique avoir appris une mauvaise nouvelle le matin même. En Iran, une personne qui avait pris part à son mouvement de contestation, visant à dénoncer le port du hijab obligatoire, a été arrêtée par les autorités. Masih Alinejad garde le sourire. Elle n’en dira pas plus. Pour une fois, elle n’est pas là pour parler politique, mais d’elle.
À 41 ans, cette Iranienne exilée aux Etats-Unis depuis cinq ans ne pense pourtant qu’au pays qu’elle a laissé derrière elle. Ce pays où elle ne pouvait pas vivre comme elle l’entendait, engoncée dans les interdits et les règles strictes imposées aux femmes. En Iran, les femmes sont interdites d’assister à des événements sportifs, de voyager hors du pays sans le consentement de leur mari ou encore de chanter en public.
Je suis issue d’une famille très traditionnelle. En Iran, la place des femmes est en cuisine. Ma mère y a passé sa vie, elle y a vieilli. Je déteste cette pièce. Aujourd’hui, je ne cuisine jamais.
Masih Alinejad
“J’ai ressenti une injustice très tôt, explique Masih Alinejad. A 8 ans, je devais rester à l’intérieur de la maison alors que mon frère Ali, âgé de seulement deux ans de plus que moi, avait le droit de sortir s’amuser.” Ali pouvait courir, faire du vélo, plonger dans la rivière de leur village situé dans le Nord de l’Iran. Autant d’activités interdites à la petite Masih, cantonnée elle à jouer à la poupée et à aider sa mère en cuisine. “Je suis issue d’une famille très traditionnelle. En Iran, la place des femmes est en cuisine. Ma mère y a passé sa vie, elle y a vieilli. Je déteste cette pièce. Aujourd’hui, je ne cuisine jamais.”
Editions Little, Brown Book Group
Désormais journaliste et activiste, Masih Alinejad mène sans relâche des campagnes en faveur du droit des femmes en Iran et contre le port obligatoire du hijab. Avec les mouvements “My Stealthy Freedom” (ma liberté furtive) et #whitewednesdays (mercredis blancs) sur les réseaux sociaux, cette militante ultra-connectée incite les Iraniennes à choisir leur mode de vie et à protester contre le port imposé du voile, ce tissu dont elle a été affublée dès l’enfance jour et nuit. Son livre “The Wind in My Hair: My Fight for Freedom in Modern Iran (Le vent dans mes cheveux : mon combat pour la liberté dans l’Iran moderne)”, qui retrace son parcours, sort en ce mois de mai 2018 en Angleterre et aux Etats-Unis, pays où elle est désormais installée avec son nouvel époux.
Mariée, divorcée, expulsée, la vie à tombeaux ouverts de Masih Alinejad
De son propre aveu, Masih Alinejad n’a pas eu une vie facile. À 19 ans, “adolescente rebelle”, elle s’engage dans des actions militantes. Avec des amis et son frère Ali, elle écrit des pamphlets anti-gouvernement qu'elle distribue dans la rue. Le petit groupe se fait arrêter, Masih est emprisonnée pendant un mois. “J’étais enceinte à l’époque, confie-t-elle, c’est pour cela que je ne suis pas restée plus longtemps en prison. Mon frère, lui, est resté deux ans et demi derrière les barreaux.”
À sa libération, elle découvre, écœurée, que le sort des petites gens emprisonnées pour opposition au gouvernement n'intéresse pas les médias. Elle décide alors de devenir journaliste et déménage à Téhéran. Elle y devient reporter parlementaire jusqu'en 2005, date à laquelle elle révèle l’affaire des bonus. Ces révélations, qui concernent des sommes d’argent considérables données aux membres du parlement pour la nouvelle année, provoquent son expulsion du parlement. En parallèle, elle est également "expulsée" de son mariage, dit-elle. A l'époque, son mari lui annonce son intention d’épouser une seconde femme, en l’occurrence la meilleure amie de Masih, comme le lui permet la loi iranienne, qui autorise un homme à prendre jusqu’à quatre femmes à condition que la première épouse soit d’accord. Masih Alinejad refuse. L'homme demande le divorce.
Toutes les portes se fermaient pour moi en Iran. Je n’avais même pas le droit d’étudier en raison de mes actions politiques
Masih Alinejad
Mère seule avec enfant, elle devient ensuite éditorialiste pour un journal, dont elle manque de causer la fermeture après la publication d’un article à charge contre le président de l’époque, Mahmoud Ahmadinejad, qui compare le chef d'Etat à un dresseur de dauphins pour son attitude envers son peuple. Suite au tollé que provoque l’article, elle est forcée de présenter ses excuses.
“Toutes les portes se fermaient pour moi en Iran. Je n’avais même pas le droit d’étudier en raison de mes actions politiques”, se souvient Masih Alinejad. “Quand j’étais petite, ma mère me disait ‘si tu es mise à la porte d’un endroit, trouve un autre moyen d’y entrer, passe par la fenêtre’. J’ai alors décidé de quitter mon pays.”
Donner la parole aux Iraniennes qui ne l'ont pas
Masih Alinejad n’est désormais plus la bienvenue en Iran. Mais elle a gardé un pied dans la porte. Elle a trouvé sa fenêtre. “Grâce aux réseaux sociaux, sur lesquels je suis suivie par plus de 2 millions de personnes, je suis aujourd'hui davantage en Iran que lorsque j’étais physiquement là-bas”, se réjouit-elle. “Avant, je regardais les dirigeants iraniens dans ma télévision en noir et blanc. Maintenant ce sont eux qui regardent ce que je fais et écoutent ce que je dis. Les rôles se sont inversés.”
La popularité de Masih Alinejad a décollé en 2014, lorsqu'elle a posté sur Facebook une photo d’elle en train de courir dans une rue en Angleterre, les cheveux au vent et un large sourire aux lèvres. “Chaque fois que je cours dans un pays libre et que je sens le vent dans mes cheveux, cela me rappelle la période durant laquelle mes cheveux étaient otages du gouvernement iranien”, écrit-elle en légende.
 
La photo de Masih Alinejad devenue virale en 2014
Page Facebook de Masih Alinejad https://www.facebook.com/page.masihalinejad/
La photo devient virale. Des Iraniennes partagent à leur tour des images d’elles tête nue dans l’espace public.
A relire sur le début de cette campagne des foulard en Iran :
> On l'ôte, on le remet, on l'accommode, le vêtement arme de contestation en Iran
Masih Alinejad lance alors le mouvement “My Stealthy Freedom”, désormais suivi par plus d’un million de personnes, à travers lequel elle collecte et diffuse les photos de ces citoyennes qui défient la loi islamique. En enfreignant le code vestimentaire en vigueur en Iran, ces femmes peuvent être condamnées à des amendes ou encore arrêtées.
 
Se battre contre l'obligation de port du hijab, par contre le hijab en soi
“Cela m’a pris plusieurs années pour retirer complètement mon voile. C’était devenu une partie de mon corps", commente en ce qui la concerne la journaliste qui rappelle d’ailleurs, pour la énième fois, qu’elle n’est pas opposée au port du hijab mais simplement au fait que cela soit imposé.
A relire sur la campagne My Stealthy Freedom dans Terriennes :
> Iran : des hommes en hijab pour soutenir les femmes
Récemment, Masih Alinejad a également créé la campagne #whitewednesdays (mercredis blancs), qui incite les Iraniennes - et les Iraniens - à partager des photos et vidéos les montrant vêtus d’un foulard ou d’un habit blanc en signe de protestation contre le hijab obligatoire. Une manière de donner la parole à celles qui ne l’ont jamais.
Sur la campagne #whitewednesdays , à retrouver dans Terriennes :
> Iran : celles qui tombent le voile
Ce n’est pas le gouvernement qui va nous donner notre liberté. Il nous faut la prendre nous-mêmes.
Masih Alinejad
Désormais, Masih Alinejad veut s'adresser à toutes les femmes et pas seulement aux Iraniennes. “Quand je vois des femmes politiques occidentales qui se disent féministes venir en Iran et porter le hijab sans poser de question, je ne trouve pas ça normal, juge-t-elle. Elles le font par peur d’être taxées d’islamophobie. Ce que je demande, c’est que l’on questionne cette obligation. Certaines femmes en Iran prennent des risques importants pour lutter contre cette règle. Or, si des féministes acceptent de le porter sans poser de question, cela décrédibilise notre action.”
Via ses différentes plateformes, elle incite également les femmes à se rendre dans les stades de foot, qui leur sont interdits. Début mars 2018, 35 femmes ayant assisté à une rencontre sportive à Téhéran ont été arrêtées par les autorités. “Ce n’est pas le gouvernement qui va nous donner notre liberté, estime Masih Alinejad. Il nous faut la prendre nous-mêmes.”
D'autres Iraniennes dans Terriennes :
> « Des rêves sans étoiles » : un film iranien donne la parole à des adolescentes en prison
> Maryam Mirzakhani, première femme lauréate de la médaille Fields
> Crâne rasé et sans voile : le geste d'une Iranienne devient politique
> Faire chanter les femmes en Iran, le défi de Sara Najafi dans No Land's Song
Charlotte Oberti
Mise à jour 22.05.2018 à 10:12
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/masih-alinejad-celle-qui-pousse-les-iraniennes-sortir-les-cheveux-au-vent-236463

Voir les commentaires

Sénégal : rappeuses et fières de l'être, pour porter la voix des femmes,femmes,

24 Mai 2018, 08:05am

Publié par hugo

 Sénégal : rappeuses et fières de l'être, pour porter la voix des femmes
 
Le collectif Freevoices, 5 artistes femmes qui portent la voix des femmes sur la scène rap sénégalaise, en concert en France le 2 mai 2018, La Maison des Métallos, à Paris.
(c)IM
Qui a dit que les femmes n'avaient pas leur place sur la scène hip-hop ? Certainement pas ces cinq jeunes rappeuses sénégalaises, qui forment le collectif FreeVoices. "Free", comme leur liberté de parole totalement assumée, pour la bonne cause, celle des femmes face aux traditions et à l'héritage machiste de la société africaine. Rencontre.
21 mai 2018
Mise à jour 22.05.2018 à 06:56 par
Isabelle Mourgere
avec Pascale Achard et Guillaume Gouet
dansAccueilTerriennesFemmes : résister autrementAfro-féminisme : par et pour les femmes noiresFemmes, artistes, défricheuses
Dès qu'elles entrent en scène, on ne voit qu'elles, on n'entend qu'elles, et ça tombe bien, parce qu'elles en ont ... des choses à dire.
Voilà cinq femmes aux styles bien différents : Moona, OMG, Eve Crazy, Sister Lb et Dj Nina. Rassemblées au sein du collectif Freevoices, elles donnent de la voix à une nouvelle forme de résistance. Toutes viennent du pays de la Teranga, qui signifie hospitalité. Le Sénégal, pays pionnier sur la scène africaine du hip-hop. Les premiers groupes réunis sous la bannière Galsen (nom inspiré du Sénégal en verlan, ndlr) soufflent leurs trente bougies cette année. Depuis, Dakar est devenue l’une des capitales majeures du rap en Afrique, un mouvement musical connu entre autres hors frontières et hors continent pour avoir porté les mots et les revendications de la jeunesse et de la rue, notamment lors du mouvement "Y’en a marre". Et c'est justement dans le cadre de cet anniversaire, que Galsen a décidé de mettre en lumière les filles du rap, en formant ce groupe de 5 jeunes femmes.
 
 
Les cinq femmes du collectif Freevoices en concert à la Maison des Métallos, le 2 mai 2018 à Paris.
©IM
Filles de la Teranga
Hospitalité et résistance, deux bien belles racines qui ont permis à ces jeunes pousses féminines de grandir, tout doucement mais surement, sur la scène rap sénégalaise, pourtant majoritairement masculine. Car n'en déplaise à ceux qui ne conjugent le rap qu'au masculin, les filles existent, même si elles doivent batailler pour s'y faire une place. Les Freevoices n'entendent pas rester cantonnées à jouer les seconds rôles dans un pays où les mouvements féministes ont encore des difficultés à se faire entendre.
Souvent, les rappeurs hommes nous invitent à les rejoindre en concert, comme si on nous faisait une faveur, c'est un peu prétexte.
OMG, rappeuse sénégalaise
"Souvent, les hommes nous invitent à les rejoindre pendant leur concert, comme si on nous faisait une faveur, c'est un peu prétexte, certains se servent de nous et de notre notoriété parce qu'ils savent qu'on est soutenues, ils s'en servent pour élargir leur propre public", nous confie avec un grand sourire avisé, OMG, l'une des figures montantes du rap au Sénégal, primée meilleure artiste féminine au Galsen Hip Hop Awards 2017. Arrivée il y a six ans sur le devant de la scène, elle est signée chez DD Records. Comme ses quatre autres amies, elle a une carrière solo et se bat pour que sa musique soit promue dans cet univers masculin.
"Moi, le rap c'est une musique que j'ai adoptée adolescente. Je voyageais sans sortir de chez moi, il m'a fait découvrir beaucoup de choses, comment fonctionne la société, sur les jeunes de mon âge, sur nos problèmes, j'ai commencé comme ça, et je l'ai dans le coeur", nous dit-elle. Pour elle, l'"objectif de Freevoices, c'est de nous rendre visibles, et de montrer au monde  entier que le hip-hop féminin sénégalais est là, et qu'il est bien réel", précise aussi OMG.
Mariée, célibattante, célibattue : même combat
Chacune a son propre flow, et toutes ne rappent pas forçement dans la même langue, les sons varient, passant du wolof, au français et à l'anglais. Mais c'est à l'unisson qu'elles nous offrent une chanson sur le mariage, "Sey". Même si sur le fond leurs avis peuvent être différents, elles veulent juste montrer que les femmes ont le droit de vivre comme elles l’entendent. Mariées, c'est le cas de deux d'entre-elles, célibattantes,"célibattue", ou simplement célibataire, comme elles se taquinent elles-mêmes sur scène, le refrain est unique : "mariée ou pas, être heureuse c'est ton choix".

Autre titre phare : "Gueum sa boop" (Croire en toi en français, ndlr). Les filles appellent le public à le reprendre et le répéter en boucle. "Ce sont des paroles réconfortantes. On n’a pas la prétention de dire qu’on veut faire évoluer la mentalité des femmes sénégalaises mais on sait qu’on les inspire car elles nous le disent. Parfois, même, elles nous appellent. Petit à petit, elles prennent confiance en elles ", déclare OMG.
 
Il y a une mise sous tutelle permanente. Quand tu quittes la tutelle du papa, tu passes sous la tutelle du mari. Moi et d'autres femmes au Mali, ou au Sénégal, on est une anomalie sociétale !
Moona, rappeuse
Ont-elles rencontré des obstacles ? Moona rappe depuis une quinzaine d’années, elle a rapporté une médaille d’argent lors des derniers jeux de la francophonie à Abidjan en 2017. Elle nous répond.
"On fait beaucoup de sacrifices, quand on est dans un environnement où la femme artiste est un peu la femme de tout le monde, elle est libre dans sa création, mais c'est aussi cela qui pèse, aucun homme n'accepterait une femme qui décide par elle-même comment elle fait les choses. Il y a une mise sous tutelle permanente. Quand tu quittes la tutelle du papa, tu passes sous la tutelle du mari. Moi et d'autres femmes au Mali, ou au Sénégal, on est une anomalie sociétale ! Je ne suis plus sous la tutelle de mon père depuis 18 ans, et je ne suis pas mariée, je suis ce truc bizarre là, cette molécule qui n'est accrochée à rien ! Ça fait peur. Il y a aussi plein de préjugés sur les femmes qui font ce métier. On dit d'elles qu'elles sont frivoles ou de petite vertue. Nos vies sont exposées. Il y a aussi cette autocensure que l'on s'impose. On se dit, je suis une femme, je ne devrais pas parler de ça ou ça. Moi je pense qu'on doit se débarrasser de cette auto-censure, car oui on est dans une société machiste !" s'exclame Moona, concluant sur un éclat de rire.
 
OMG et Moona, deux rappeuses engagées contre les stéréotypes machistes.
©IM
"Au Sénégal, tu fais les enfants, tu fais la cuisine, même si tu travailles au dehors, les stéréotypes sont là, et les hommes sont très machos, mais heureusement, il y a quand même des hommes féministes", ajoute OMG d'un ton qui se veut optimiste.
Fierté, identité et "négritude"
Parmi les autres thèmes chers à Moona, et qui sont abordés dans son album qui sort dans quelques mois, l'identité noire et aussi la dépigmentation de la peau, qui fait encore aujourd'hui de terribles ravages chez les femmes noires qui utilisent des crèmes dites blanchissantes et très nocives. "Je me suis inspirée du célèbre texte de MalcomX 'Qui' et qui dit qui t'a appris à te détester, à détester la couleur de ta peau, qui t'as appris à détester la forme de ton nez, la forme de ton visage, de tes lèvres ? C'est aussi une partie de mon combat, déconstruire ce qu'on a reçu et qu'on puisse se poser les bonnes questions, en temps qu'Africain on sait pourquoi c'est comme ça, quatre siècles d'esclavage et soixante ans de colonisation, ce n'est pas en deux jours que tu auras la réponse !"
 

Moona ajoute : "Mon travail à moi a été de me réconcilier avec ma propre image. Chez la plupart des femmes qui sont revenues à leur vraie image, elles se sentent bien avec elles-mêmes, elles ont confiance en elle. Je ne fais partie d'aucun mouvement féministe, mais tout le monde dit que je le suis, alors je dois l'être certainement, même si mon référent est mon père ! Les hommes, je ne suis pas contre eux, je suis pour nous, les femmes !"
Après Dakar, Paris et Bruxelles, les Freevoices sont en concert en Allemagne le 28 mai à Munich et le 30 mai à Heide, avant de rejoindre leurs terres de coeur pour les festivals célébrant les 30 ans du hip-hop sénégalais.
 
Reportage signé Pascale Achard et Guillaume Gouet, TV5 monde.
A retrouver aussi cette vidéo des Haut-Parleurs sur les nouvelles pépites du rap féminin en Belgique et en France
>https://www.youtube.com/watch?v=DePZb2org-E
Isabelle Mourgere
avec Pascale Achard et Guillaume Gouet
Mise à jour 22.05.2018 à 06:56
Sur le même thème

https://information.tv5monde.com/terriennes/senegal-rappeuses-et-fieres-de-l-etre-pour-porter-la-voix-des-femmes-237552

Voir les commentaires

Aides sociales: Le gouvernement tente d'étouffer les critiques,economie,

24 Mai 2018, 07:56am

Publié par hugo

 23 mai 2018 / 16:26 / il y a 8 heures
Aides sociales: Le gouvernement tente d'étouffer les critiques
Rédaction Reuters
3 MINUTES DE LECTURE
PARIS (Reuters) - Le gouvernement a tenté mercredi d’apaiser les inquiétudes croissantes sur la perspective d’une baisse des prestations sociales, dans le sillage d’un rapport de la direction du Budget et de déclarations de Bruno Le Maire sur les aides à l’emploi.
Interrogé sur ce rapport proposant de réduire les prestations sociales révélé par Le Monde, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux (photo) a expliqué que ce "document de travail" ne préjugeait pas des orientations de l'exécutif. /Photo prise le 20 février 2018/REUTERS/Gonzalo Fuentes
Interrogé sur ce rapport proposant de réduire les prestations sociales révélé par Le Monde, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux a expliqué que ce “document de travail” ne préjugeait pas des orientations de l’exécutif.
“C’est le rôle de l’administration” de faire “des notes” mais “c’est le politique qui prend les décisions et qui tranchera”, a-t-il déclaré lors du compte rendu du conseil des ministres.
Selon lui, “rentrer sur la question des prestations sociales par un angle strictement budgétaire n’est pas la bonne manière de procéder” et il faut mener “une réinterrogation complète de notre modèle social (que le gouvernement a) déjà engagée”.
Plus tôt dans la journée, le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin avait précisé sur BFM TV et RMC que son collègue à Bercy Bruno Le Maire avait eu “raison” en évoquant dimanche une baisse des aides sociales à l’emploi conditionnée à l’amélioration de la situation du marché du travail.
Il a ainsi cité l’exemple de la prime d’activité, dont le montant global - passé de quatre milliards d’euros en 2016 à six milliards en 2018 en lien avec la reprise économique - sera “sans doute baissé”, avec pourquoi pas des critères d’attribution “un peu plus sérieux, un peu plus efficaces, on y travaille”.
“Pour autant, on ne touchera pas les prestations sociales des gens”, a insisté Gérald Darmanin en revendiquant une “sensibilité différente” de celle du ministre de l’Economie et des Finances.
“Je pense qu’il faut faire des réformes importantes dans le domaine social, il y a évidemment des économies à faire (...) mais il ne faut pas toucher aux prestations sociales individuelles”, a-t-il expliqué.
Les propos de Bruno Le Maire ont nourri une nouvelle fois les reproches récurrents de l’opposition de gauche sur la politique économique et fiscale du gouvernement, selon elle trop déséquilibrée, et des réserves ont été émises au sein même de la majorité présidentielle.
Gérald Darmanin a donc mis l’accent sur la baisse des aides publiques aux entreprises envisagée par le gouvernement, évoquant un montant qui pourrait atteindre environ cinq milliards d’euros.
Cette réduction du soutien public aux entreprises se justifie “surtout” du fait de la reprise économique a-t-il souligné.
Elle devrait s’inscrire dans le cadre du futur projet de loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) notamment pour financer les mesures destinées à favoriser l’intéressement et la participation.
Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse

https://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN1IO220-OFRTP

Voir les commentaires

Les “No Bra”: de plus en plus de femmes se débarrassent de leurs soutifs,femmes,feminisme

24 Mai 2018, 07:44am

Publié par hugo

Les “No Bra”: de plus en plus de femmes se débarrassent de leurs soutifs
Publié le 22 mai 2018 à 2:40
Pour leur confort ou par féminisme, de plus en plus de Françaises décident de se passer de soutien-gorge et adoptent le “no bra” (“pas de soutien-gorge”). L’occasion de découvrir à quel point la poitrine des femmes fait encore l’objet de toutes les attentions… et injonctions.
Rihanna, Instagram/ @tania_tanya111
Si les féministes ne brûlaient pas vraiment leurs soutiens-gorge dans les années 70 comme le raconte la légende, en 2018, de plus en plus les jettent sans remords à la poubelle. Ces dernières années, la tendance était pourtant plutôt à l’“ultra soutien-gorge” effet push-up… Sous les t-shirts, le canon esthétique des années 2000 a imposé un sein rond, haut et ferme comme une pomme. À tel point qu’il est parfois difficile d’en trouver un qui ne soit pas rembourré. Mais sur Internet et dans la rue, la résistance s’organise pour libérer les poitrines d’un objet jugé inutile et inconfortable. Un geste anodin devenu symbole d’un féminisme du quotidien.
Comme le résument les humoristes féministes du trio canadien Projet Stérone, le “no bra”, c’est avant tout le confort:
 
 
La communauté “no bra” célèbre la respiration non entravée, la fin des marques rouges sur le dos en fin de journée ou des baleines qui rentrent dans la chair. Beaucoup affirment même que leurs problèmes de dos ont “disparu comme par magie”. Même les grandes tailles s’y mettent et semblent y trouver autant d’avantages que les petits bonnets. Pour d’autres, comme Camille du blog Deeply Yourself, la vie sans soutif, c’est surtout apprendre à accepter son corps: “Avant, j’avais l’impression qu’une poitrine, c’était beau uniquement si c’était dans un joli soutien-gorge à dentelles. Maintenant, je ne vois plus l’intérêt de me faire souffrir uniquement pour que mes seins soient ronds et remontés jusqu’à ma glotte. J’ai pris le temps d’apprécier ma poitrine telle qu’elle est.”
Beaucoup de “no bra girls” dénoncent une sorte de “schizophrénie” du soutif: cette façon qu’ont de très nombreuses femmes de ne jamais porter de soutien-gorge chez elles mais de sentir comme une force invisible qui les pousse à en mettre un dès qu’elles sortent dans l’espace public. Pour cause, les remarques désagréables qui pointent le bout de leur nez dès qu’un téton pointe le bout du sien. Du coup, pour beaucoup, difficile de franchir le pas. La solidarité féminine prend alors le relai.
 
#NoBraChallenge
Depuis quelques années, des stars comme Rihanna ou Jennifer Lawrence s’affichent en “no bra” et de plus en plus d’influenceuses écrivent des articles enjoués sur leur quotidien sans soutien-gorge. Cela a fini par créer un véritable mouvement populaire. En France, la plateforme de blogging Hellocoton recense une foule d’articles sur le sujet et des groupes Facebook comme la page Sans soutif/No Bra ont vu le jour. Pour oser franchir le pas, on s’y motive à coup de hashtags comme #NoBraChallenge. On s’échange des conseils pour faire une transition douce avec des brassières -le “slow bra”- ou répondre aux goujats pour qui une femme sans soutien-gorge cherche nécessairement à aguicher tous ceux qu’elle croise. Car, comme l’explique Andréane du blog Chatelaine, pas si facile de passer au “no bra”, surtout en milieu professionnel: “Mon soutien-gorge, c’est une armure, un accessoire qui me permet de ne pas être perçue -même par moi- comme un être sexuel. Il me permet de laisser mon intimité à la maison et de me transformer en professionnelle aguerrie.”
 
Le téton féminin ne serait pas “professionnel”
Pour des raisons aussi obscures qu’informulées, ne pas porter de soutien-gorge est donc perçu par certains comme un manque de professionnalisme. Certaines s’entendent dire que leur allure fait négligée, leur hiérarchie les enjoignant à plus de pudeur. Pour beaucoup de Françaises, passer en mode “no bra”, c’est réaliser brutalement à quel point les femmes sont loin d’être les égales des hommes dans l’espace public. Illustration parfaite du problème: l’émoi national causé en décembre 2013 par l’apparition à l’écran… des tétons de la présentatrice du JT de TF1 Anne-Claire Coudray. Ces deux derniers -pointant sous sa robe en simili cuir- l’avaient finalement poussée à s’excuser publiquement d’un “mauvais choix de vêtement”. Un incident qui résume tout le combat de la communauté “no bra”: en quoi une femme aurait-elle l’obligation de s’excuser publiquement parce que son anatomie transparaît sous ses vêtements?
Personne n’a jamais prouvé son utilité, notamment sur la fermeté des seins.
L’animatrice avait alors déclaré: “Ce n’était pas du tout un coup de com’ […] Je pars du principe que la séduction n’a rien à faire sur un plateau de télévision.” Pour les “no bra”, un discours typique de patriarcat intériorisé: incapable de dissocier poitrine et séduction, notre société moderne érotise le corps des femmes, malgré elles, et les contraint à faire attention à ce qu’elles portent pour convenir au regard des autres, au détriment de leur propre confort. Comme le résume l’autrice féministe et adepte du “no bra” Mylène Flycka, “il y a toujours un zozo pour me faire remarquer que je n’ai pas mes chaînes publiques, c’est-à-dire un soutif! […] Porter un soutien-gorge est une obligation muette… Une injonction télépathique de notre société moderne. Une dictature douce mais implacable, où les avertissements sont faits de remarques désagréables et déplacées, et la sanction est faite d’une dévalorisation du sujet.”
 
Personne n’a jamais prouvé l’utilité du soutien-gorge
Des pressions sociales que de nombreuses adeptes du “no bra” dénoncent. Même l’entourage s’y met parfois à coup de “tes seins vont finir en gant de toilette!”. Pourtant, le soutien-gorge moderne tel que nous le connaissons n’existe que depuis la fin du XIXème siècle. Et personne n’a jamais prouvé son utilité, notamment sur la fermeté des seins. Les rares études sur le sujet montrent au contraire que le non-port de soutien-gorge aurait tendance à améliorer leur fermeté. Certains s’interrogent même sur l’impact néfaste du soutien-gorge sur la santé. Comme l’expliquait en 2013 le professeur Jean-Denis Rouillon, auteur d’une étude très médiatisée sur le sujet, au magazine Elle “[ne pas porter de soutien-gorge c’est] du bon sens biologique. Les wonderbras et autres push-up compriment les tissus, gênent la circulation sanguine et lymphatique. Se pose alors la question d’un éventuel lien avec le cancer du sein […] hypothèse qui mérite[rait] d’être étudiée”.
 
Le téton: symbole féministe international?
Dans l’Hexagone, près de 9 femmes sur 10 portent quotidiennement un soutien-gorge mais, dans certains pays comme la Scandinavie, c’est l’inverse: 95 % des femmes n’en portent jamais, principalement par confort. Des mouvements féministes d’ampleur internationale sont même récemment nés au cri de “Free The Nipple” (Ndlr: “Libérez le téton”). Leur questionnement est simple: pourquoi les hommes peuvent-ils se promener torse nu sans que cela ne pose problème et pas les femmes? Pourquoi les tétons et les seins féminins font-ils l’objet d’un tel tabou?
Derrière la pratique du “no bra” qu’adoptent de plus en plus de Françaises, on sent donc la volonté de débarrasser la poitrine de la charge érotique que la société fait peser sur elle sans demander son avis à sa propriétaire. Ne pas cacher sa poitrine dans l’espace public, c’est en quelque sorte la remettre à sa juste place: une partie du corps comme une autre. Le sein libre devient un outil du quotidien pour faire changer sans attendre les mentalités. Après tout, personne ne s’est plaint de la Marianne aux seins nus qui représente fièrement notre patrie, non?
Sabrina Debusquat

http://cheekmagazine.fr/societe/no-bra-soutien-gorge-feminisme/

Ce n’est pas la première fois que le port du soutien-gorge est remis en cause par la profession médicale. Certains médecins vont même assez loin en le déclarant totalement inutile. Le professeur Jean-Denis Rouillon du CHU de Besançon, a notamment mené une enquête pendant 15 ans, mettant ce sous-vêtement sur la sellette. Le scientifique a notamment constaté que les femmes qui ne portent pas de soutien-gorge ont un sein plus ferme en vieillissant et adoptent une bien meilleure posture. Sortir sans soutien-gorge n’aurait donc que des avantages : faire des économies et protéger votre santé. Il s’agirait même d’un acte féministe, puisque selon le professeur, si les femmes s’obstinent, ce serait la conséquence d’un conditionnement social obligeant la population féminine à dissimuler sa poitrine.

https://www.aufeminin.com/news-societe/et-si-le-soutien-gorge-etait-mauvais-pour-la-sante-s1314622.html

 Nos soutiens-gorge, on les aime comme on les déteste. Même si on les trouve bien pratiques - surtout lorsque l'on a une poitrine volumineuse - on apprécie malgré tout de pouvoir les retirer à la fin de la journée. Mais si en fait ce sous-vêtement n'était pas bon pour notre santé ? Une nouvelle étude laisse entendre que le soutif serait responsable de migraines et d'indigestions.
Depuis déjà quelque temps, les chercheurs semblent en vouloir à nos soutiens-gorge. Il y a deux ans, l'un d'entre eux affirmait que ce sous-vêtement nuisait à la santé de notre poitrine en entraînant un relâchement des tissus, et que les femmes feraient mieux de s'en passer.
Son étude avait fait grand bruit du côté des femmes, notamment parce que la plupart d'entre nous ne se voyaient pas se passer de ce soutien au quotidien.
 
http://www.cosmopolitan.fr/,un-soutien-gorge-mal-adapte-c-est-mauvais-pour-la-sante,1915889.asp

Voir les commentaires

Des militantes du droit à conduire arrêtées en Arabie Saoudite,femmes,feminisme,

24 Mai 2018, 07:32am

Publié par hugo

 Des militantes du droit à conduire arrêtées en Arabie Saoudite
Publié le 23 mai 2018 à 12:36
Alors que le pays s’apprête à lever l’interdiction historique pour les Saoudiennes de conduire, au moins sept militantes pour les droits des femmes ont été arrêtées la semaine dernière. Un moyen pour le les autorités de préparer une communication lisse et maîtrisée autour de cet événement. 
 
 
Dessin saoudien militant pour le permis de conduire féminin
Elles sont accusées d’avoir “tenté de porter atteinte à la sécurité et la stabilité du royaume […] et de saper l’autorité nationale”. Samedi 19 mai, le gouvernement saoudien a annoncé avoir arrêté sept militantes pour les droits des femmes, ainsi que trois hommes. Emprisonné·e·s, ils et elles sont également victimes d’une campagne de diffamation orchestrée par les autorités du pays et leurs soutiens médiatiques. Dans un communiqué publié aujourd’hui, Amnesty International dénonce ainsi une stratégie qui vise à “les faire passer pour des ‘traîtres’”, et révèle l’utilisation d’un “hashtag les décrivant comme des ‘agents d’ambassades’”.
Alors que l’Arabie Saoudite a prévu de lever l’interdiction pour les femmes de conduire le 24 juin, cette manœuvre politique dissimule pour certains une volonté de faire taire les voix dissonantes en prévision de la médiatisation dont le pays fera sûrement l’objet le mois prochain. Courrier International reprend ainsi le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, et détaille: “Le  timing de ces arrestations n’est pas anodin. [L’autorisation pour les femmes de conduire] va attirer les médias internationaux et il semble que le prince héritier Mohammed ben Salmane souhaite réduire au silence toute parole différente du discours officiel”. L’hebdomadaire propose également un extrait de l’analyse du journaliste et intellectuel saoudien Jamal Khashoggi publiée dans le Washington Post: “Le message consiste à dire: toute sorte d’engagement doit se faire à l’intérieur du pouvoir. Aucune voix indépendante, aucune opinion divergente ne sera autorisée.”
On espère de tout cœur que l’intérêt médiatique porté au dernier pays à interdire aux femmes de prendre le volant permettra aux Saoudiennes de faire entendre leurs revendications et de progresser vers l’égalité dans tous les domaines.
Margot Cherrid

http://cheekmagazine.fr/societe/ce-qui-se-passe-ailleurs/militantes-arabie-saoudite-arrestation-conduire/

Voir les commentaires

Les Girls on Wheels prennent d'assaut la ville à vélo,femmes,feminisme

24 Mai 2018, 07:26am

Publié par hugo

 Les Girls on Wheels prennent d'assaut la ville à vélo
Publié le 23 mai 2018 à 3:00
Depuis deux ans, elles sillonnent les rues de Paris, entre filles. Pour prendre confiance face au milieu très masculin du cyclisme, montrer qu’elles ont leur place en ville et se dépenser dans une ambiance bienveillante.
 
 
instagram/@gow_girlsonwheels
Exit le cliché de la parisienne en bicyclette et robe à fleurs: sur leurs légers vélos de course, les filles de Girls on Wheels se rejoignent une à une, casque sur la tête, en face de l’ancien Palais de Justice. Elles ont autour de 25 ans et, comme toutes les semaines, attendent avec impatience le jour de leur “ride”. Ce soir, elles remonteront les rives de la Seine, de Concorde jusqu’à Charenton pour terminer à Charonne, après 21 kilomètres sous une pluie fine. “L’image convenue du cyclisme, c’est le club de retraités, des hommes qui font leur sortie hebdomadaire le dimanche”, estime Léa Iovene, 26 ans, designer et l’une des organisatrices de Girls on Wheels. Il y a deux ans, quatre filles entendent dépoussiérer cette figure, lassées de pratiquer dans des groupes de cyclistes parisiens prétendument mixtes. Chiara Gennaretti travaille dans l’édition et se souvient: “Lors de mon premier ride, j’ai compté neuf filles parmi les 150 participants. J’adorais rouler avec les mecs mais je sentais une vraie barrière, je n’avais pas envie d’être la seule fille derrière. Il y a pourtant des garçons moins bons qui n’ont pas cette gêne.” “Rien que de poser une question sur leur page Facebook, c’était compliqué, ajoute Léa Iovene. Ils utilisent beaucoup d’ironie, se clashent entre eux. On osait rien demander de peur de se faire descendre.”
 
 
 
Le débat de la non-mixité
Elles nourrissent alors l’idée de former un groupe bienveillant et moins obnubilé par l’esprit de compétition. “Lors du premier ride non-mixte, il y avait 30 filles, qu’on ne voyait jamais d’habitude. Au bout de deux semaines, 300 avaient rejoint la page Facebook de Girls on Wheels”, raconte Chiara Gennaretti, preuve que certaines n’attendaient que ça. Pourtant, l’idée d’écarter les garçons a suscité “de gros débats”, affirme Léa Iovene. “Au début, des copains venaient, mais au bout d’un moment on s’est rendu compte qu’il suffisait d’un seul pour qu’il se sente obligé de prendre en charge la circulation dans un carrefour compliqué, par exemple. Ils endossaient systématiquement un rôle protecteur. Ça part d’une bonne intention mais ça nous saoulait”, assure Malou Portier, “mappeuse” du jour, chargée de définir un parcours et de guider le groupe. Et d’ajouter: “La non-mixité n’est pas une fin en soi. C’est juste pour donner envie aux filles de faire du vélo; même si au final, on apprécie cette ambiance différente. Tant mieux si elles retournent ensuite rouler avec les garçons. Dans 10 ans, on n’aura peut-être plus besoin de cette non-mixité.”
“Parce que tu es un cycliste et en plus une femme, certains partent du principe que tu ne connais pas le code de la route.”
 
Du paternalisme au harcèlement
Pour l’instant, elles cherchent encore à s’affranchir des donneurs de leçons, qu’elles rencontrent déjà sur leur route. Quand il ne s’agit pas carrément de harceleurs. “Parce que tu es un cycliste et en plus une femme, certains partent du principe que tu ne connais pas le code de la route. Je me suis fait gronder par un taxi parce que j’avais dû faire un écart pour éviter un piéton. C’était à lui d’anticiper, mais non, pour lui c’est de ma faute car on n’est pas prises pas au sérieux”, analyse Léa Lovene. De son côté, Malou Portier se remémore une sortie en groupe à Montmartre lors de laquelle “un mec en terrasse nous a crié ‘Allez les filles, on fait travailler les fessiers!’ Je lui ai répondu qu’il serait moins gros s’il pédalait avec nous”! Malheureusement, la cycliste ne trouve pas toujours d’aussi bonnes réparties. Comme lors de cette sortie à vélo avec son copain: “On zigzaguait entre les voitures dans un embouteillage, jusqu’à ce que je m’arrête devant une voiture qui avait laissé 10 mètres d’écart entre elle et celle de devant. Le conducteur me balance ‘Dégage petite pute’. Quand il a vu que je n’étais pas seule, il s’est raidi”, raconte t-elle avec amertume.
 
 
 
Rouler ensemble pour prendre de l’espace
D’où l’intérêt de pédaler en groupe, selon Alice Perrin: “Ça permet de sentir l’impact sur l’espace public. Quand tu es 25, même à côté d’un bus, ça en impose.” Leurs sorties ne passent pas inaperçues et les réactions sont la plupart du temps positives. “Les coureurs nous encouragent et les passants se retournent souvent sur nous, à la fois surpris et admiratifs. On voit bien qu’ils trouvent ça stylé”, sourit Alice Perrin. Car même si voir des femmes à vélo ne date pas d’hier, elles remercient volontiers la culture hipster et le féminisme “à la mode”, qui permettent selon elles d’attirer l’attention sur Girls on Wheels. “Quand on s’est lancées, on nous a rétorqué que, de toute façon, ‘les groupes de filles ne tiennent pas’. Aujourd’hui, on réunit plus de monde que les autres à nos évènements, donc on est devenu légitimes”, juge Malou Portier. Y compris auprès des marques, comme ce grand magasin parisien qui les a sollicitées pour participer à leur fête du vélo, fin mai. “Ça montre qu’on a une visibilité, au-delà du cercle des cyclistes parisiens et du bouche-à-oreille”, avance Alice Perrin.
 
“Le vélo me donne un sentiment de pouvoir”
Un intérêt qu’elles saluent, tout en restant vigilantes. “Le marketing vise de plus en plus le public féminin, ce qui n’est pas un mal en soi. Mais notre émancipation doit être indépendante de ça, elle ne doit pas juste servir à vendre plus, estime Chiara Gennaretti. Je dépense beaucoup d’argent en accessoires de vélo, pour autant je reste méfiante envers les marques qui veulent s’emparer de notre groupe. On ne veut surtout pas qu’elles nous imposent de nouvelles contraintes: être forte, être performante.” Car pour les Girls on Wheels, le vélo, qu’il soit un moyen de transport ou un sport, est avant tout un outil de liberté. “J’ai dû reprendre le RER dernièrement pour aller à Marne-la-Vallée et j’avais oublié comment on se sentait dans les transports en commun en tant que femme, confie Léa Iovene. Tu rentres dans une rame où il y a seulement deux mecs, avec des regards lourds… On n’a pas ça en roulant, du moins on ne le voit pas, car même s’ils existent, on passe et on ne s’arrête pas. Le vélo me donne un sentiment de pouvoir, de liberté supplémentaire.”
Clara Baillot

http://cheekmagazine.fr/societe/girls-on-wheels/

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 > >>