Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de hugo,

droits des femmes

Le droit des femmes au bout du crayon : portrait d’une dessinatrice de presse en Egypte

10 Novembre 2022, 11:26am

Publié par hugo

 Le droit des femmes au bout du crayon : portrait d’une dessinatrice de presse en Egypte
Doaa El Adl, dessinatrice de presse en Egypte
31 oct. 2022 à 09:30 - mise à jour 07 nov. 2022 à 16:14

Temps de lecture
3 min
Par Anne Schiffmann

La Trois
RTBF TV
Les Grenades
DOCUMENTAIRE
PRESSE
LIBERTE DE LA PRESSE
LIBERTE D EXPRESSION
DROITS DES FEMMES
EGYPTE
DESSINATRICE DE PRESSE
PARTAGER


Doaa El Adl est l'une des dessinatrices les plus reconnues du monde arabe. Son travail engagé pour le droit des femmes et la liberté d’expression lui a valu le Prix de la meilleure dessinatrice de presse décerné par l’ONU. La réalisatrice égyptienne Nada Riyadh, féministe engagée elle aussi, nous emmène à sa rencontre. Son documentaire est le premier volet de la série " Draw for change " consacrée aux femmes dessinatrices à travers le monde.

Dessin de Doaa El-Adl dénonçant le viol
Dessin de Doaa El-Adl dénonçant le viol Clin d'Oeil Film
La série documentaire Draw for change! Met à l’honneur des femmes dessinatrices à travers le monde, qui utilisent leurs caricatures pour faire entendre la voix des femmes et revendiquer une réelle égalité des sexes. Tournée au Mexique, aux États-Unis, en Russie, en Inde, en Syrie et en Egypte, la série nous emmène à la rencontre de dessinatrices souvent aux prises avec des conflits sanglants et des libertés bafouées.

Le dessin est ma vocation 

C’est le cas de Doaa El-Adl, dessinatrice de presse la plus connue d’Egypte et l’une des célèbres du monde arabe.  Connue pour ses dessins audacieux et controversés, elle nous ouvre les portes de son travail. " Le dessin est ma vocation " explique-t-elle. Ses dessins sont à la fois beaux et d’une force incroyable. Elle y dénonce l’institutionalisation de la religion. Elle y dénonce surtout toute forme de violence faite aux femmes et questionne la place des femmes dans la société égyptienne. Et elle a malheureusement matière à dessiner à ce sujet au quotidien. En Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe, le harcèlement sexuel et la violence envers les femmes est un véritable fléau.

Jour après jour, à travers ses dessins, Doaa pose un regard résolument féministe et libre sur son pays, l’Egypte, depuis l’arrivée des Frères musulmans. Elle se décrit comme une " anarchiste musulmane ". Elle pense que la religion ne devrait jamais être institutionnalisée, puisqu’il s’agit d’une question entre Dieu et l’individu. Un de ses dessins lui a d’ailleurs valu de comparaître pour blasphème devant une cour de justice, accusée d’avoir insulté le rôle d’Adam dans l’Islam. Un récent rapport de l’ONG Amnesty international dénonce une répression qui durcit en Egypte à l’encontre des détracteurs du gouvernement et des journalistes.

Dessin de Doaa El-Adl dénonçant la censure
Dessin de Doaa El-Adl dénonçant la censure Clin d'Oeil Film
j’espère n’être jamais obligée de partir

Les dessinateurs de presse sont dans ligne de mire des autorités également. Les femmes plus encore. Au Caire, ville considérée comme l’une des mégapoles les plus dangereuses pour les femmes, Doaa questionne la place de son art dans un contexte où le droit à la controverse est de plus en plus menacé.  

Tout au long du film, elle nous raconte son combat quotidien. Elle a dû se battre pour exercer ce métier et sa passion, et se faire accepter dans un monde très largement occupé par les hommes. Son combat actuel est de continuer à dénoncer à travers ses dessins, au risque de poursuites judiciaires ou d’intimidations.

" Après plusieurs voyages en Europe j’ai réalisé que je n’étais bien qu’en Egypte et qu’émigrer était inconcevable pour moi " explique-t-elle " et j’espère n’être jamais obligée de partir ". Et quand la réalisatrice lui demande s’il lui arrive d’avoir peur, Doaa déclare qu’elle préfère ne pas répondre à cette question. Un silence qui en dit long.

A travers ses dessins et ses propos recueillis, on mesure l’ampleur de son courage admirable. " Un plus grand espace de liberté : voilà ce que je souhaite " dit-elle. Une aspiration largement partagée par la réalisatrice Nada Riyadh, militante elle-aussi pour une plus juste place des femmes dans la société égyptienne.

Puisse ce documentaire contribuer à faire entendre leurs voix !

Clin d'Oeil Films/la RTBF

Draw for change ! :  Dessine-moi une Egypte, Doaa El-Adl, un trait de liberté : un documentaire de Nada Riyadh co-écrit avec Vincent Coen et Guillaume Vandenberghe à ne pas manquer le lundi 07/11 à 21h45 sur La Trois dans l’émission Regard sur et à revoir sur Auvio


https://www.rtbf.be/article/le-droit-des-femmes-au-bout-du-crayon-portrait-dune-dessinatrice-de-presse-en-egypte-11094712

Voir les commentaires

Le Qatar fait une "fleur" aux femmes : il ne demandera pas leur statut marital pour les soigner

5 Novembre 2022, 02:27am

Publié par hugo

 Le Qatar fait une "fleur" aux femmes : il ne demandera pas leur statut marital pour les soigner
Publié le Vendredi 04 Novembre 2022
0Partage
Maïlis Rey-Bethbeder
Par Maïlis Rey-Bethbeder Rédactrice
Maïlis Rey-Bethbeder aime écrire, le café, traîner sur les réseaux sociaux et écouter de la musique. Sa mission : mettre en lumière les profils, les engagements et les débats qui agitent notre société.

Le Qatar fait une "fleur" aux femmes : il ne demandera pas leur statut marital pour les soigner
Le Qatar, pays organisateur de la Coupe du monde 2022, a annoncé qu'il ne demanderait pas leur statut marital aux spectatrices nécessitant un traitement médical. Une "faveur" accordée aux supportrices, dans un pays où les relations sexuelles hors mariage sont interdites.
À lire aussi
72% des femmes "ne pensent pas demander" d'augmentation à cause de la crise du Covid
NEWS ESSENTIELLES
72% des femmes "ne pensent pas demander" d'augmentation à...
 
"Fleur de Mamoot", l'anti-guide de la femme parfaite en BD
NEWS ESSENTIELLES
"Fleur de Mamoot", l'anti-guide de la femme parfaite en BD
 
Meghan Markle met en avant 15 femmes inspirantes dans le "Vogue UK"
NEWS ESSENTIELLES
Meghan Markle met en avant 15 femmes inspirantes dans le...
Les supportrices non mariées pourront bénéficier de soins durant la très controversée Coupe du monde au Qatar, a annoncé le pays organisateur ce jeudi 3 novembre. Si cette annonce semble lunaire tant la question ne se pose pas dans bien d'autres pays, elle permet de clarifier les choses dans un émirat où les relations sexuelles hors mariages sont interdites.

Ainsi, le Qatar ne demandera pas leur statut marital aux spectatrices nécessitant un traitement médical sur place. "On ne demandera pas aux personnes si elles sont mariées ou non, leur sexe, leur nationalité ou leur religion", a déclaré le porte-parole chargé des questions de santé au sein du comité d'organisation, Youssef Al-Maslamani, lors d'une conférence de presse à Doha. "On leur posera des questions sur leur état de santé et pas leur situation personnelle", a-t-il ajouté, interrogé sur le sujet.

Des interdictions peu sanctionnées en pratique
Dans cet État du Golfe conservateur, qui accueillera des supporters venus du monde entier du 20 novembre au 18 décembre, il était légitime de se poser la question du statut des supportrices non mariées. En plus d'être interdites, les relations sexuelles hors mariages peuvent être punies de sept ans de prison. Les ONG ont cependant précisé que de telles sanctions n'avaient (heureusement) pas été appliquées récemment, encore moins envers des touristes ou des expatriés.

Jusqu'à présent, les ambassades recommandaient aux voyageuses enceintes de se munir d'un certificat de mariage au cas où elles auraient besoin de soins médicaux. Par ailleurs, pour réserver une chambre d'hôtel en couple, il faudrait en théorie montrer également ce document. Dans les faits, la plupart des établissements ne le demandent pas, précise Franceinfo.

Cette dernière annonce s'ajoute à une liste de déclarations "rassurantes" de la part du comité d'organisation qatari. Le Qatar est en effet très critiqué en matière de respect des droits humains. Les personnes issues de la communauté LGBT notamment sont victimes d'arrestations musclées, voire emprisonnées et maltraitées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, comme l'a récemment rappelé l'ONG Human Rights Watch.


https://www.terrafemina.com/article/qatar-le-pays-ne-demandera-pas-aux-femmes-leur-statut-marital-pour-les-soigner_a366794/1

Voir les commentaires

Le droit des femmes au bout du crayon : portrait d’une dessinatrice de presse en Egypte

4 Novembre 2022, 03:44am

Publié par hugo

 LA TROIS

Le droit des femmes au bout du crayon : portrait d’une dessinatrice de presse en Egypte
Doaa El Adl, dessinatrice de presse en Egypte
31 oct. 2022 à 09:30

Temps de lecture
3 min
Par Anne Schiffmann

La Trois
RTBF TV
Les Grenades
DOCUMENTAIRE
PRESSE
LIBERTE DE LA PRESSE
LIBERTE D EXPRESSION
DROITS DES FEMMES
EGYPTE
DESSINATRICE DE PRESSE
PARTAGER


Doaa El Adl est l'une des dessinatrices les plus reconnues du monde arabe. Son travail engagé pour le droit des femmes et la liberté d’expression lui a valu le Prix de la meilleure dessinatrice de presse décerné par l’ONU. La réalisatrice égyptienne Nada Riyadh, féministe engagée elle aussi, nous emmène à sa rencontre. Son documentaire est le premier volet de la série " Draw for change " consacrée aux femmes dessinatrices à travers le monde.

Dessin de Doaa El-Adl dénonçant le viol
Dessin de Doaa El-Adl dénonçant le viol Clin d'Oeil Film
La série documentaire Draw for change! Met à l’honneur des femmes dessinatrices à travers le monde, qui utilisent leurs caricatures pour faire entendre la voix des femmes et revendiquer une réelle égalité des sexes. Tournée au Mexique, aux États-Unis, en Russie, en Inde, en Syrie et en Egypte, la série nous emmène à la rencontre de dessinatrices souvent aux prises avec des conflits sanglants et des libertés bafouées.

Le dessin est ma vocation 

C’est le cas de Doaa El-Adl, dessinatrice de presse la plus connue d’Egypte et l’une des célèbres du monde arabe.  Connue pour ses dessins audacieux et controversés, elle nous ouvre les portes de son travail. " Le dessin est ma vocation " explique-t-elle. Ses dessins sont à la fois beaux et d’une force incroyable. Elle y dénonce l’institutionalisation de la religion. Elle y dénonce surtout toute forme de violence faite aux femmes et questionne la place des femmes dans la société égyptienne. Et elle a malheureusement matière à dessiner à ce sujet au quotidien. En Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe, le harcèlement sexuel et la violence envers les femmes est un véritable fléau.

Jour après jour, à travers ses dessins, Doaa pose un regard résolument féministe et libre sur son pays, l’Egypte, depuis l’arrivée des Frères musulmans. Elle se décrit comme une " anarchiste musulmane ". Elle pense que la religion ne devrait jamais être institutionnalisée, puisqu’il s’agit d’une question entre Dieu et l’individu. Un de ses dessins lui a d’ailleurs valu de comparaître pour blasphème devant une cour de justice, accusée d’avoir insulté le rôle d’Adam dans l’Islam. Un récent rapport de l’ONG Amnesty international dénonce une répression qui durcit en Egypte à l’encontre des détracteurs du gouvernement et des journalistes.

Dessin de Doaa El-Adl dénonçant la censure
Dessin de Doaa El-Adl dénonçant la censure Clin d'Oeil Film
j’espère n’être jamais obligée de partir

Les dessinateurs de presse sont dans ligne de mire des autorités également. Les femmes plus encore. Au Caire, ville considérée comme l’une des mégapoles les plus dangereuses pour les femmes, Doaa questionne la place de son art dans un contexte où le droit à la controverse est de plus en plus menacé.  

Tout au long du film, elle nous raconte son combat quotidien. Elle a dû se battre pour exercer ce métier et sa passion, et se faire accepter dans un monde très largement occupé par les hommes. Son combat actuel est de continuer à dénoncer à travers ses dessins, au risque de poursuites judiciaires ou d’intimidations.

" Après plusieurs voyages en Europe j’ai réalisé que je n’étais bien qu’en Egypte et qu’émigrer était inconcevable pour moi " explique-t-elle " et j’espère n’être jamais obligée de partir ". Et quand la réalisatrice lui demande s’il lui arrive d’avoir peur, Doaa déclare qu’elle préfère ne pas répondre à cette question. Un silence qui en dit long.

A travers ses dessins et ses propos recueillis, on mesure l’ampleur de son courage admirable. " Un plus grand espace de liberté : voilà ce que je souhaite " dit-elle. Une aspiration largement partagée par la réalisatrice Nada Riyadh, militante elle-aussi pour une plus juste place des femmes dans la société égyptienne.

Puisse ce documentaire contribuer à faire entendre leurs voix !

Clin d'Oeil Films/la RTBF

Draw for change ! :  Dessine-moi une Egypte, Doaa El-Adl, un trait de liberté : un documentaire de Nada Riyadh co-écrit avec Vincent Coen et Guillaume Vandenberghe à ne pas manquer le lundi 07/11 à 21h45 sur La Trois dans l’émission Regard sur et à revoir sur Auvio

https://www.rtbf.be/article/le-droit-des-femmes-au-bout-du-crayon-portrait-dune-dessinatrice-de-presse-en-egypte-11094712
 

Voir les commentaires

7 raisons pour lesquelles le féminisme est toujours indispensable en France en 2022

14 Mars 2022, 12:10pm

Publié par hugo

 7 raisons pour lesquelles le féminisme est toujours indispensable en France en 2022
19Partages    
Pourquoi être féministe en France est encore indispensable
Pourquoi être féministe en France est encore indispensable
Pauline Machado 
Par Pauline Machado
Publié le Mardi 08 Mars 2022
A écouter certain·es de ses opposant·es, le féminisme ne serait plus utile en France. Pourtant, même (et justement) dans le sacro-saint "pays des droits de l'Homme", les inégalités restent pourtant d'actualité. La preuve.
À lire aussi
4 bonnes raisons d'intégrer le "Fight Club féministe" de Jessica Bennett
NEWS ESSENTIELLES
4 bonnes raisons d'intégrer le "Fight Club féministe" de...
 
5 raisons de lire "M'explique pas la vie, mec !", le guide féministe de Rokhaya Diallo
NEWS ESSENTIELLES
5 raisons de lire "M'explique pas la vie, mec !", le...
 
Féministes, subversifs, pop : 7 livres indispensables qui célèbrent les sorcières
NEWS ESSENTIELLES
Féministes, subversifs, pop : 7 livres indispensables qui...
C'est la petite phrase insupportable qu'on peut entendre lorsqu'on évoque son engagement. Soi-disant que le féminisme, en France, n'aurait pas de légitimité, ou pas autant qu'ailleurs. Parce que d'immenses progrès en la matière auraient déjà été accomplis ces dernières années. Parce que si on regarde les droits qu'ont obtenu les Françaises par rapport à d'autres nations, on n'aurait pas de quoi descendre dans la rue le 8 mars. Voire, pour les plus aveuglé·es : parce qu'on aurait déjà atteint l'égalité.

Autant d'arguments qui ne tiennent pas debout, qu'on se le dise, mais qui semblent nécessiter un rappel salutaire. D'abord : une lutte n'en invisibilise pas une autre. Se battre pour l'égalité femmes-hommes en France n'est pas nier les fléaux qui touchent les femmes dans d'autres régions du monde.


Ensuite, 31 % des personnes interrogées pour une étude exclusive menée récemment par Happydemics pour Terrafemina, estiment que la France est justement en retard sur l'égalité femmes-hommes. 53 % des sondé·es et 71 % des 18-24 ans pensent par ailleurs que le mot "féministe" est connoté négativement et ce, malgré une meilleure visibilité de sujets tels que les violences sexistes et sexuelles, l'égalité professionnelle et salariale, ou la charge mentale.

La preuve, puisqu'il en faut, que même si la parole se libère bel et bien, l'écoute et les changements concrets, eux, restent à la traîne.


Afin de remettre les pendules à l'heure sur le caractère (malheureusement) toujours incontournable du féminisme en 2022 dans l'Hexagone, on a élaboré une liste forcément non-exhaustive des raisons qui justifient le combat que mènent (heureusement) de nombreuses et nombreux féministes.

Manifestation féministe à Strasbourg, le 10 octobre 2020.
Manifestation féministe à Strasbourg, le 10 octobre 2020.
Tous les 3 jours, une femme meurt sous les coups son (ex-)conjoint
Elles sont au moins 21 à avoir été assassinées par leur compagnon ou ex depuis le début de l'année 2022, d'après le collectif #NousToutes. En 2021, 113 femmes avaient subi le même sort. Sur 102 féminicides enregistrés en 2020, près d'une femme sur cinq avait porté plainte. Ces victimes de violences conjugales ont souvent fait face à une minimisation des faits de la part des forces de l'ordre.


La précarité menstruelle touche 2 millions de Françaises
Deux millions, "c'est le nombre estimé de femmes en France qui sont victimes de la précarité menstruelle", constate l'association féministe Règles Elémentaires.

La précarité menstruelle, c'est un fléau croissant qui concerne les personnes menstruées n'ayant "pas les moyens de s'acheter des produits d'hygiène intime - ou pas en quantité suffisante - les empêchant de vivre leurs règles dignement." Et les conséquences sont dramatiques : "Cela peut provoquer de graves troubles physiques [tels que des] démangeaisons, infections, syndrome du choc toxique pouvant occasionner la mort", énumère l'organisation, "et des troubles psychologiques : perte de confiance en soi, difficultés de réinsertion."

En 2021, le gouvernement a promis d'allouer un budget de 5 millions d'euros aux associations qui oeuvrent à éradiquer cette situation. A quand une gratuité totale des protections périodiques dans les lieux publics ?


Le manque de considération des victimes de violences sexistes et sexuelles perdure
"Au commissariat central de Montpellier, on demande aux victimes si elles ont joui. Et on explique aux victimes de viol qu'une personne qui a bu est forcément consentante", racontait Anna Toumazoff dans une publication virale postée sur Instagram en septembre 2021. "Dans ce commissariat, on refuse de recevoir des victimes de viol en raison de leur tenue. On les recale, malgré leur visage tuméfié, en leur riant au nez", poursuit-elle.

Cette prise de parole née d'un témoignage d'une jeune femme concernée a lancé un mouvement national, cristallisé sous le hashtag #DoublePeine et rassemblant aujourd'hui des centaines d'expériences glaçantes similaires. L'ampleur et la mobilisation féministe a d'ailleurs été telle qu'une affaire pour viol classée sans suite a été rouverte.

Au final, seules 12 % des victimes portent plainte suite à un viol ou une agression sexuelle. Une proportion qui révèle, entre autres fléaux, une réalité extrêmement problématique : le manque total de formation des autorités à l'accueil des personnes qui poussent leurs portes pour violences sexistes et sexuelles.

Les inégalités salariales ne se réduisent pas
Si les avancées dans le sens de l'égalité femmes-hommes sur la fiche de paie commençaient à se faire sentir, la crise sanitaire l'a stoppée nette.

Dans un article dédié au sujet et au mouvement #3Novembre9h22, lancé par Les Glorieuses pour mettre en exergue le moment de l'année où les femmes commenceraient à bosser gratuitement, Le Monde observe : "l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes, qui avait baissé légèrement de 2018 à 2020 (passant de 16,7 % à 15,5 % d'écart) a rebondi en 2021, en partie en raison de la crise du Covid-19, un phénomène constaté dans toute l'Europe".

Et le bilan est accablant : "Non seulement, les modestes progrès réalisés ces dernières années vers la parité ont été gommés, mais en plus les femmes 'qui ont télétravaillé ont aussi assumé davantage de tâches, notamment auprès des enfants'".

"Le gouvernement a mis en place un index sur l'égalité professionnelle qui félicite la majorité des entreprises françaises, comme si les écarts de salaires n'étaient plus un sujet en France", déplore Sandra Lhote-Fernandes, responsable du plaidoyer droits des femmes d'Oxfam France, dans un rapport réalisé sur la "grande cause du quinquennat" d'Emmanuel Macron que devait être l'égalité femmes-hommes.

"Il allonge le congé paternité qui, sans être obligatoire, reste bien inférieur aux standards de voisins européens. Le bilan regorge d'exemples de demi-mesures", constate-t-elle. Et "en matière de droits des femmes, les demi-mesures ne suffisent pas", martèle de son côté Anne-Cécile Mailfert, fondatrice de la Fondation des Femmes.

Manifestation à Paris suite à l'élection de Gérald Darmanin, 2020.
Manifestation à Paris suite à l'élection de Gérald Darmanin, 2020.
La charge mentale et domestique pèse encore sur les femmes
A la maison comme au boulot, les mères et conjointes continuent de trimer, planifier, penser davantage à la gestion du foyer que leur partenaire. Plus encore depuis les restrictions liées au Covid. Pour citer quelques chiffres, rien qu'en 2018, 8 femmes sur 10 affirmaient être concernées, dans un sondage de l'Ipsos.

Jean-Claude Kaufmann, sociologue au CNRS, définit le phénomène par "le fait de devoir penser à mille choses à la fois pour la famille, de prévoir, d'organiser l'essentiel de ce qui se passe dans la maison. Tout cela en pensant bien sûr à leur travail. C'est la thématique bien connue de la double-journée."

Un terme qu'il considère "cristallisateur d'une condition féminine qui désigne un problème central même s'il est mal identifié et mal compris par leur propre conjoint : 61% des hommes n'ont pas conscience de la charge mentale domestique des femmes selon cette étude".

Les discours sexistes gangrènent les médias et la publicité
Parmi les récents exemples en date de sexisme en direct : les interventions multiples du misogyne Eric Zemmour, mais pas seulement. On se souvient de la sortie du Premier ministre Jean Castex, qui a jugé bon de qualifier la journaliste Léa Salamé de "stagiaire" sur le plateau d'On est en direct, sur France 2. Ou plus récemment encore, l'écoeurant "Calmez-vous madame, ça va bien se passer", du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à Apolline de Malherbe.

Et puis au-delà des mots dans la bouche des politiques ou des présentateur·ices, il y a la publicité.

Auprès de Terrafemina, l'autrice Rose Lamy (du compte Instagram "Préparez-vous pour la bagarre") analysait que ce sexisme ordinaire se déploie partout : "Le sexisme prend bien des formes et les discours progressistes ne sont pas toujours dépourvus de biais ou de croyances porteuses de violences. On s'en rend compte quand il s'agit d'évoquer les violences sexistes et sexuelles."

Et l'impact à travers l'écran jusque dans la société est visible.

La rue n'est toujours pas à nous
Dehors, l'insécurité est permanente. En témoignent les femmes et minorités de genre, mais aussi différents rapports. 100 % des utilisatrices des transports en commun y auraient ainsi été victimes de harcèlement, révèle le Haut Conseil à l'égalité femmes-hommes, et 81 % des femmes auraient déjà subi du harcèlement sexuel dans les lieux publics, selon l'Ipsos.

A-t-on vraiment besoin d'en dire plus ? Pour toutes ces raisons et bien d'autres, la mobilisation est essentielle. Qu'il s'agisse d'en parler, de manifester ou de s'éduquer. Et en 2022 plus que jamais, cet engagement ne peut pas attendre.

SOCIÉTÉ FEMINISME JOURNÉE DES DROITS DES FEMMES NEWS ESSENTIELLES 8 MARS FEMMES ENGAGÉES INÉGALITÉS DROITS DES FEMMES


https://www.terrafemina.com/article/droits-des-femmes-7-raisons-qui-rendent-le-feminisme-indispensable-en-france_a362853/1

Voir les commentaires