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Copé est choqué par "Tous à poil"... mais "Le Petit Chaperon Rouge" est bien plus hard !,contes,enfants,sexes,

23 Mars 2014, 05:53am

Publié par hugo

Copé est choqué par "Tous à poil"... mais "Le Petit Chaperon Rouge" est bien plus hard !
Publié le 21-03-2014 à 16h36 - Modifié à 16h36
2 réactions | 3678 lu
Temps de lecture Temps de lecture : 3 minutes
Avatar de Véronique Pot
Par Véronique Pot
Professeur de français
LE PLUS. En février dernier, Jean-François Copé avait accusé un livre, intitulé "Tous à poil", d'introduire une supposée "théorie du genre" à l'école et avait ainsi créé la polémique. Mais cet ouvrage est-il vraiment plus obscène que les autres livres pour enfants ? Pour comprendre, Véronique Pot, professeur de français, ranime cette histoire à la lumière d’un conte universel.
Édité par Anaïs Chabalier Auteur parrainé par Aude Baron
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La célèbre histoire du "Petit Chaperon Rouge" n'est pas si innocente qu'elle en a l'air (© Véronique Pot)

Ces derniers temps, un grand intellectuel de droite s’est offusqué du caractère trop osé d’un ouvrage de littérature enfantine désormais promis aux meilleures ventes : le célèbre "Tous à poil".

On y voit en effet l’institutrice "à poil", et c’est sûr qu’un prof à poil, y a de quoi en traumatiser plus d’un.

Parce que le débat s’est enflammé, parce qu’il touche de près les questions de sexualité, de censure ou d’éducation, et parce que la littérature est une chose sérieuse, l’histoire mérite d’être ranimée un instant, à la lumière d’un vieux conte, universel : "Le Petit Chaperon Rouge".

Le conte de Perrault, plus violent que la maîtresse à poil

Pour les amnésiques sévères, on en rappellera les grandes lignes : un petit chaperon rouge, mignon mignon, traverse une forêt pour aller porter un petit pot de beurre à sa gentille mère-grand, mais voilatipa qu’un méchant loup, malin malin, lui propose un autre chemin. Et pendant que la petite fille batifole tranquillement dans les champs, le loup arrive chez la grand-mère, la mange, et ne fait qu’une bouchée, ensuite, du petit chaperon, bien puni de sa légèreté [1].

Plus violent que la maîtresse à poil, isn’t it ?

Surtout que du poil, dans ce conte, il y en a, et de la testostérone avec : le loup, la morale de Perrault ne permet pas d’en douter, est un homme, un vrai, un avec une longue queue. Chez lui tout est "grand", les oreilles, le nez, les yeux, on imagine le reste sans peine.

Le bel étalon, donc, séduit littéralement le mignon mignon petit chaperon [2]. Un pervers, à n’en pas douter : après avoir passé la grand-mère à la casserole, il se fait le petit chaperon... C’est qu’on ne s’embarrasse pas des convenances, en forêt profonde : pas besoin d’un dîner aux chandelles pour passer à l’attaque.

A force de tout édulcorer, il ne restera plus rien à lire

Dans des versions antérieures, au viol du petit chaperon rouge, (symbolisé dans le conte par l’engloutissement), venait s’ajouter une subtile touche de cannibalisme.

Dans ces versions orales (trop "hard" pour avoir été consignées à l’écrit ?) le chaperon, mignon mignon, se faisait tranquillement d’appétissants petits boudins noirs avec le sang de mère-grand, conservé dans une cruche par le loup. Et si une petite chatte (!) prenait soin de la prévenir du sacrilège : "Pue ! Salope ! Qui mange la chair, qui boit le sang de sa grand-mère", la mignonne mignonne fillette restait sourde aux avertissements, et mangeait goulûment les restes de son aïeule.

A l’heure où l’on craint de montrer la maîtresse à poil ou des pingouins virils en pleine love story, que penser du petit chaperon rouge, séduite par un étalon sans vergogne ? A force de tout vouloir édulcorer, (ce sont ces chochottes de frères Grimm qui ont commencé) que pourront bien raconter les histoires pour enfants ? Que restera-t-il à lire ?

Alors, les petits nenfants, serrez les dents, approchez-vous et écoutez...


[1] C’est l’une des premières versions écrites, celle de Perrault, édulcorée ensuite par les frères Grimm : dans leur version, le Petit Chaperon Rouge et sa grand-mère sont sauvées par des chasseurs, qui ouvrent le ventre du loup.
[2] se-ducere signifiant littéralement "conduire hors de", le loup est ici l’incarnation parfaite su séducteur puisqu’il propose au chaperon de changer de chemin pour se rendre chez sa grand-mère.

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Le Petit Prince chapitres 20, 21 : rencontre avec le renard,livres,petit prince,

15 Octobre 2013, 16:23pm

Publié par hugo

C'est alors qu'apparut le renard:




- Bonjour, dit le renard.


- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.


- Je suis là, dit la voix, sous le pommier.


- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...


- Je suis un renard, dit le renard.


- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...


- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.


- Ah! pardon, fit le petit prince.


Mais, après réflexion, il ajouta:


- Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?


- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu ?


- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?


- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?


- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?


- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."


- Créer des liens ?


- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...


- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...


- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...


- Oh! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince.


Le renard parut très intrigué :


- Sur une autre planète ?


- Oui.


- Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?


- Non.


- Ça, c'est intéressant ! Et des poules ?


- Non.


- Rien n'est parfait, soupira le renard.


Mais le renard revint à son idée:


- Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...


Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:


- S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.


- Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.


- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !


- Que faut-il faire? dit le petit prince.


- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...


Le lendemain revint le petit prince.


- Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur... Il faut des rites.


- Qu'est-ce qu'un rite ? dit le petit prince.


- C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.


Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche:


- Ah! dit le renard... Je pleurerai.


- C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...


- Bien sûr, dit le renard.


- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.


- Bien sûr, dit le renard.


- Alors tu n'y gagnes rien !


- J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.


Puis il ajouta:


- Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.


Le petit prince s'en fut revoir les roses:


- Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.


Et les roses étaient bien gênées.


- Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.


Et il revint vers le renard:


- Adieu, dit-il...


- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.


- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.


- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.


- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.


- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...


- Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.

http://www3.sympatico.ca/gaston.ringuelet/lepetitprince/chapitre21.html

http://www3.sympatico.ca/gaston.ringuelet/lepetitprince/chapitre21.html

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