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Wavre va installer des distributeurs de serviettes hygiéniques dans des écoles primaires

17 Octobre 2023, 01:16am

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Wavre va installer des distributeurs de serviettes hygiéniques dans des écoles primaires

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13 oct. 2023 à 15:27

1 min
Par Véronique Fouya
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Les ragnagnas, la crise de fille, l'ovule... A l'évidence, les élèves de 12 ans ne sont pas très à l'aise quand il s'agit d'évoquer les règles. Il y a de la gêne dans l'air et beaucoup de méconnaissance. Alors cette initiative de la ville de Wavre va probablement les aider à aborder cette question avec moins de tabou. Des distributeurs de serviettes hygiéniques bio seront installées dans les trois écoles primaires communales, elles seront gratuites, à charge pour chaque école d'étudier l'endroit le plus adapté pour respecter la pudeur et l'intimité des jeunes filles. Pour Céline de Decker, éducatrice à l'école Vie à Bierges, cette action a tout son sens :

" Dans mon bureau, certaines jeunes filles éprouvent de la difficulté quand il s'agit de me demander une protection, elles sont toujours intimidées. D'autres ne veulent pas que leurs amies soient au courant; c'est le signe que nous devons encore travailler sur ces questions et on va tout faire pour dédramatiser."    

Un volet éducatif
Distribuer des protections gratuites, c'est bien sûr une façon concrète de lutter contre la précarité menstruelle mais au-delà de la dimension strictement matérielle, il y a tout le volet éducatif de l'opération. Dans la foulée, les élèves pourront en effet suivre des animations dispensées par l'ASBL Bruzelle, habituée à traiter ces questions en milieu scolaire. Ce sera l'occasion pour eux de se pencher sur l'anatomie et de répondre à toutes les questions relatives aux cycles menstruels.

Et les enseignants en sont convaincus, l'école a un rôle à jouer quand il s'agit d'évoquer la vie affective au sens large. C'est parfois plus facile de le faire entre pairs que dans le contexte familial. 

D'après Kyriaki Michelis, l'échevine en charge de l'égalité des chances, ces distributeurs devraient être installés d'ici la fin de l'année.    

Sur le même sujet : Extrait JT (03/10/2023)


https://www.rtbf.be/article/wavre-va-installer-des-distributeurs-de-serviettes-hygieniques-dans-des-ecoles-primaires-11271511

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"Lune" au théâtre Le Rideau : rendre visible la face cachée

16 Octobre 2023, 23:54pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 "Lune" au théâtre Le Rideau : rendre visible la face cachée

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13 oct. 2023 à 12:16

6 min
Par Virginie Jortay*, une chronique pour Les Grenades
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Dépitées de ne trouver d’autres rôles que ceux de "fille, mère ou femme de" Sandrine Desmet et Pamela Ghislain ont décidé, dès leur sortie de leurs études à l’INSAS et à l’IAD, de fonder leur propre compagnie et d’écrire les textes qui les représenteraient. Les voilà ainsi lancées dans la conception d’une trilogie : la trilogie du Cri.

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Hanna – Lune – Simone. Trois cris pour questionner la place que la société laisse aux femmes et donner la voix à celles que l’on n’entend pas. En tant que tête chercheuse des représentations féminines et féministes sur les scènes, on ne peut que se réjouir d’une entreprise aussi franche, et jeune aussi.

Alors qu’il y a peu encore, il fallait des décennies à certaines d’entre nous pour formuler et/ou déconstruire le déséquilibre genré qui nous enserrait, la jeune génération ne perd plus de temps. Et c’est tant mieux. Vivement balayer ce vieux monde, et qu’on écrive d’autres rôles pour les femmes, et qu’on les montre autres.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

Foncer dans le tas
Le second opus de cette trilogie (dont le premier a été très salué par la critique) met en scène trois personnages : Lune Bogaert (interprétée par Astrid Akay), une jeune activiste qui dépose plainte contre l’État belge pour son inaction envers l’égalité hommes-femmes.

Le pitch fait rêver mais après tout, pourquoi pas ? L’idée pourrait même être tentante, bien qu’en termes de droit, elle aurait peu de chance d’être recevable. Mais c’est osé, et on entre de bon cœur dans cette proposition.

C’est là qu’entre en scène Gabriel de Greymon (interprété par Soufiane El Boubsi). Cet avocat, yuppie bien connu de barreau, qui ne défend rien en dessous d’un prix d’un nouveau moteur pour enrichir son écurie, accepte de défendre l’affaire. Gratuitement ! Bizarre. Craquerait-il pour Lune ? Avec ce mélange de témérité presque torturée et cette fragilité d’héroïne en devenir, cette jeune fille le fait tanguer. Elle éveille chez lui sa part de bon.

On rit mais on ressent un petit hic face à un tel cliché mais après tout, l’archétype est bien connu : rien n’est plus attirant qu’une jeune femme brisée (pour ne paraphraser que la grande Despentes). C’est donc avec l’aide du maître que Lune va pouvoir déposer sa requête au Tribunal et attaquer l’État – donc le père. Lune contribuera-t-elle à délivrer le monde du patriarcat ?

Le décor, parfaitement imaginé par Anne Guilleray, joue son rôle à merveille : sur les marches du Palais de Justice grimpe une Lune inspirée, porteuse d’un acte puissant. Entre l’Institution et la Rue d’où elle provient, Lune doit d’abord passer par l’officine où travaille Darya Mara, l’huissière. L’incroyable Janie Follet (qui n’en finira pas de nous faire rire) l’accueille avec scansion et fermeté bien connues des habitués des administrations.

Le ton oscille entre comédie et militance. Le texte est bien écrit, les répliques s’enchainent, et on ne s’arrête pas là puisqu’à peine la requête déposée, Lune décide de camper à même les marches pour attendre le procès.

Sur les pavés, il fait froid
Les situations sont amusantes, inspirées de divers combats – et de leur médiatisation. Le monde (extérieur) s’émeut de la cause défendue par la jeune fille : les enfants la dessinent dans leurs cahiers et pages collées sur le frigo, des photographes la croquent en ermite faite égérie, c’est assez drôle, pourtant ce ne l’est bientôt plus du tout.

Car cette Lune, seule, bravache, héroïne des temps modernes suscite autant la curiosité que les jalousies. Sa posture va attirer les coups, et la haine ne va pas tarder à débarquer.

"Sale pute"
Dans une scène sonore très réussie, se superposent les qualificatifs devenus habituels sur réseaux sociaux : "sale pute", "grosse pouffiasse", "je vais te rectifier", etc.

Lune résiste mal aux gnons que lui assènent trois salopards. Mais Lune s’accroche. Lune tient bon… Lune aurait dû mourir, mais Lune est là. Toujours là. Abimée. Blessée.

Terrée comme un petit animal, la voilà soignée par une Darya presque maternelle. L’huissière, qui avait déjà lâché son ton de circonstance pour s’enquérir de cette jeune fille-courage, voit en Lune une presque nouvelle raison de vivre. Car l’inspirée, passée au rang d’icône, devient bientôt Sainte-Lune et sa ténacité, autant que ses blessures, agissent comme un turbo dans la révolution intérieure de Darya. La prise de conscience féministe (partage des tâches, double peine, etc.) est attendue mais non pas moins savoureuse.

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L’intime est politique
L’intime est politique comme le déclarent les autrices et metteuses en scène.

L’intime est bien là, le politique aussi, à part que la figure d’une Lune seule au monde et héroïque dissociée de tout autre, interroge. Ce serait presque comme si, avant elle et autour d’elle, il n’y aurait rien eu. Pas de réseau, pas d’histoire, donc, par exemple, pas de bande-son polyphonique qui aurait pu la relier à d’autres. Non, le personnage est purement isolé. Et sa trempe n’est pas d’un calibre suffisant. Pire, on le sent vaciller. Ecrasée sous le poids de sa propre lutte, Lune ne pas tarder à se faire aspirer par son combat – et mourir.

Lune rejoint donc le destin de toutes ces femmes qui meurent ou sont sacrifiées sur les scènes de théâtre. Pour couronner le tout, la lutte de Lune n’aura servi à rien puisqu’elle sera effacée par une autre actualité plus primordiale. Dommage. Bien dommage.

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Mais malgré ce bémol, le spectacle Lune de la compagnie Kaori est un spectacle à voir. Habile, riche, drôle surtout mais prometteur d’une suite, Lune est le résultat d’une nouvelle génération d’autrices qui prennent leurs places là où le simple ressassement des classiques dominants ne poserait visiblement aucun problème.

Aussi cette proposition singulière (même si, même si) reste très intéressante. Avec des écrits et analyses sur la façon dont on construit les récits, comme ceux d’Alice Zeniter – Je suis une fille sans histoire, pour ne nommer que celui-là, il est possible d’inventer d’autres schémas, d’autres possibles pour un monde plus représentatif des femmes et de leurs ambitions dans un monde qui leur appartient, aussi.

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Informations pratiques
A voir au théâtre le Rideau Brussels jusqu’au 21 octobre 2023.

Autour de LUNE, Le Rideau organise une rencontre qui aura lieu samedi 14 octobre de 16h30 à 18h.
 
Animée par Safia Kessas, journaliste, réalisatrice et créatrice des Grenades, elle réunira Diane Bernard, Juriste, philosophe, professeure à l’Université Saint-Louis et membre de l’asbl Fem&Law et Véronique Docks, avocate au barreau de Bruxelles, spécialisée en droit des étrangers et en philosophie du droit et artiste chercheuse pluridisciplinaire. En présence de Pamela Ghislain et Sandrine Desmet.
 
Cette rencontre partira des thématiques du spectacle pour questionner notre rapport aux luttes de manière individuelle et collective. Est-il possible de faire bouger les lignes ? A qui profite la justice ? Comment faire face à la récupération médiatique, au féminisme-washing, à la hausse des violences envers les femmes ces dernières années, etc. ? Une rencontre sur l’état des luttes en Belgique, aujourd’hui.
 
Gratuit, sur inscription, via la billetterie en ligne.
 
*Touche à tout dans le domaine des arts de la scène, Virginie Jortay a réalisé des spectacles de théâtre, des mises en voix et en espace, des décors sonores. Enseignante à l’INSAS et à l’ESAC, elle a décidé en 2013 de mettre de côté sa pratique artistique pour diriger le cursus de formation supérieure en arts du cirque de l’ESAC à Bruxelles. Elle enchaîne la fin de son mandat avec la direction des études et de l’insertion professionnelle au Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne. C’est en 2021 qu’elle publie son premier roman, Ces enfants-là, aux Impressions Nouvelles. Depuis, elle décide de consacrer son temps à ses propres projets et retrouve le plaisir de ses activités artistiques passées.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/lune-au-theatre-le-rideau-rendre-visible-la-face-cachee-11271336

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50 ans des Cahiers du Grif : "Cette revue a bouleversé la vie des femmes"

16 Octobre 2023, 22:45pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 50 ans des Cahiers du Grif : "Cette revue a bouleversé la vie des femmes"

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12 oct. 2023 à 11:49

6 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Il y a presque 50 ans, le 11 novembre 1973, naissait à Bruxelles la première revue féministe francophone, au sein du Groupe de recherche et d’information féministes (le GRIF).

La revue, appelée Les Cahiers du Grif et fondée par la philosophesse Françoise Collin, sera publiée jusqu’en 1997. Les femmes qui y participent écriront au fil des années des dossiers novateurs consacrés à l’amour, à la sexualité, au corps et au travail.

Plusieurs d'entre elles se rassemblent autour de Françoise Collin pour créer l’équipe de rédaction, dont Hedwige Peemans-Poullet, Jeanne Vercheval, Eliane Boucquey et Marie-Thérèse Cuvelliez.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

La journée des femmes de 1972
"Il est important de resituer la naissance des Cahiers du Grif dans son époque, ou plutôt dans l’effervescence de son époque", se souvient pour Les Grenades Nadine Plateau, militante féministe belge historique. "Pile un an auparavant s’était déroulée la première Journée des femmes, le 11 novembre 1972 au Passage 44. C’est un moment qui est entré dans l’histoire, on s’attendait à avoir une centaine de participantes, en réalité 8000 femmes participeront à cette journée. La salle était bondée, elles étaient assises jusque sur les escaliers, il n’y avait plus moyen de bouger !"

Des conférencières connues prennent la parole, parmi lesquelles les autrices féministes Simone de Beauvoir et Germaine Geer. Françoise d’Eaubonne est également présente, elle qui sera considérée comme la penseuse du mouvement éco-féministe. "Il n’y a pas que des personnalités qui s’expriment ce jour-là. Des femmes qui n’avaient encore jamais pris la parole vont aussi venir sur l’estrade pour raconter leurs réalités", souligne Nadine Plateau.

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Une pluralité de points de vue
"Les Cahiers du Grif ont été créés pour prolonger les réflexions qui ont émergé de cette journée. Dès le départ, Françoise Collin a souhaité que la revue soit l’espace d’un dialogue pluriel, comme elle l’appelait, elle souhaitait que différentes tendances s’y retrouvent, c’est-à-dire que peu importe ton appartenance philosophique ou politique, peu importe ton âge, si tu militais depuis des années ou si tu faisais partie des nouveaux collectifs féministes anti-autoritaires des années 1970, tu avais ta place dans la revue. La revue devient le lieu où une pluralité de points de vue s’exprime et où des regards se croisent et se mêlent", poursuit-elle.

Ces textes sont pensés et écrits en non-mixité. "Cela permettait aux femmes de se retrouver sans être interrompues par des hommes, et sans qu’elles se sentent mal à l’aise de tenir certains propos. Car les textes partent de l’expérience et du vécu des femmes, c’est pour cela qu’il y a des points de vue différents : les femmes ne vivent pas toutes les mêmes choses. Il y avait cependant un objectif commun : réfléchir ensemble sur la domination masculine subie par les femmes dans notre société. On voulait changer le monde. Les dossiers se façonnaient de cette manière : on rassemblait des femmes de tous horizons qui souhaitaient travailler sur un thème, et pas que des intellectuelles, il y avait aussi des femmes qui n’avaient encore jamais rien écrit (certaines ont continué à écrire après avoir participé à la revue). Cette première discussion était enregistrée et retranscrite pour former la base du dossier", explique Nadine Plateau.

La typographie mettait également ces discussions en avant. "L’article introductif montrait les différentes positions identifiées mais les textes étaient aussi annotés dans les marges par d’autres femmes que celles qui les avaient écrits. Les textes étaient critiqués, commentés. Il s’agissait vraiment d’une construction collective de la pensée féministe. On avait le droit de penser autrement. C’est toujours un enjeu aujourd’hui", sourit Nadine Plateau.

La revue était vraiment novatrice sur de nombreux aspects, elle a notamment permis la publication de textes qui sont encore très actuels aujourd’hui, ceux sur la parentalité ou la dépendance amoureuse par exemple

"Cela ne s’est cependant pas fait sans résistance. Une revue faite uniquement par des féministes, cela faisait grincer des dents… Quand elles venaient aux réunions, les femmes faisaient quelque chose pour elles-mêmes, elles n’étaient plus disponibles pour les maris. Il y a d’ailleurs eu des séparations dans les couples à la suite de la lecture de certains articles. Cette revue a bouleversé la vie des femmes, on a compris que ce qu’on vivait n’arrivait pas qu’à nous, que cela faisait partie d’un système."

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Et aujourd’hui ?
Depuis plusieurs années, un groupe de chercheuses et de chercheurs nommé "Re-lire les Cahiers du Grif" et subventionné par le Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS), s’est constitué en vue de redécouvrir et de s’approprier la pensée féministe des années 1970 et 1980 à travers le contenu de la revue.

Le groupe a organisé des séminaires dans les universités, hautes écoles et écoles d’art dans le but de faire connaître Les Cahiers du Grif.

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"Ma grand-mère a écrit plusieurs articles dans la revue. Au-delà de mon lien personnel avec cette publication, je ne me rendais pas compte de l’importance qu’elle avait eue sur le mouvement féministe lui-même. Dans les années 1980, la revue s’est aussi implantée à Paris et on voit l’impact qu’elle a sur certaines intellectuelles : Les Cahiers du Grif ont été un espace de construction de savoirs féministes qui préfigure les études de genre à un moment où ces études n’existaient pas encore dans les universités. Aujourd’hui, les études de genre sont bien installées à l’université et il existe beaucoup de revues féministes écrites en français, mais à l’époque, elle était vraiment novatrice sur de nombreux aspects, elle a notamment permis la publication de textes qui sont encore très actuels aujourd’hui, ceux sur la parentalité ou la dépendance amoureuse par exemple", observe Caroline Glorie, docteure en information et communication à l’université de Liège, qui fait partie du groupe Relire les Cahiers du Grif.

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Un livre et un colloque
"Pour les 50 ans, nous avons décidé de marquer le coup, poursuit Caroline Glorie. Un livre, intitulé La première revue féministe francophone. Les Cahiers du Grif, sera en effet publié ce 20 octobre.

"Je l’ai co-dirigé avec Teresa Hoogeveen, chercheuse à l’université de Barcelone. C’est le tout premier livre consacré uniquement à la revue. Nous plonger dans les textes de l’époque est passionnant et très intéressant. Faire ce livre a aussi été l’occasion de rencontrer et d’interviewer certaines femmes qui étaient là dès le début de la revue comme Hedwige Peemans-Poullet, Jacqueline Aubenas, Éliane Boucquey et Jeanne Vercheval. Ce sont des textes plus personnels qui font partie du livre. On y a également ajouté des documents d’archives de cette époque : des photos, des tracts, etc. Il faut garder ces traces matérielles de cette histoire. La revue est devenue un objet de recherche", précise Caroline Glorie.

Quand elles venaient aux réunions, les femmes faisaient quelque chose pour elles-mêmes, elles n’étaient plus disponibles pour les maris. Il y a d’ailleurs eu des séparations dans les couples à la suite de la lecture de certains articles

Nadine Plateau et Caroline Glorie se réjouissent des transmissions féministes qui s’opèrent pour le moment, et particulièrement autour de ce corpus de textes. "Il faut le faire connaitre des nouvelles générations", indique Nadine Plateau.


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Un colloque ouvert au grand public, organisé par le groupe Relire les Cahiers du Grif, le réseau belge des études de genre Sophia et l’Université des femmes, est organisé les 20 et 21 novembre prochains pour continuer à faire vivre les questionnements autour de la revue lors de différents panels composés de chercheuses universitaires et de militantes féministes de terrain. Le 20 novembre, l’un des panels rassemblera pour une discussion différentes revues et magazines féministes, dont le magazine axelle. Le 21 novembre, un autre panel est consacré à la question de la sororité, avec notamment Aurore Kesh, présidente de l’asbl Vie Féminine.


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Informations pratiques
Date : lundi 20 novembre 2023 et mardi 21 novembre 2023

Lieu : Maison Amazone (Rue du Méridien 10, 1210 Bruxelles)

Tout le programme de ces deux journées

Evénement gratuit mais inscriptions souhaitées : nathalie.grandjean@unamur.be

Caroline Glorie et Teresa Hoogeveen (dir.), La première revue féministe francophone. Les Cahiers du Grif, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2023.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/50-ans-des-cahiers-du-grif-cette-revue-a-bouleverse-la-vie-des-femmes-11270468

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Vers une définition commune du viol en Europe ?

16 Octobre 2023, 22:39pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

Vers une définition commune du viol en Europe ?

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11 oct. 2023 à 13:06

8 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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La toute première législation européenne visant à lutter contre les violences faites aux femmes fait l’objet de rudes négociations en ce moment entre les différentes instances de l’Europe.

A l’intérieur du Conseil européen, plusieurs Etats-membres, dont la France, ont décidé de retirer un point du texte, prévoyant une définition commune du viol et considéré comme majeur par des associations de terrain. La Belgique, le Luxembourg, l’Italie et la Grèce, favorables à cette définition commune, ont réagi en regrettant officiellement ce " manque d’ambition politique ".

Au niveau européen, une directive est un projet de loi qui doit être transposé en droit national par l’ensemble des Etats-membres de l’Union européenne s’il est adopté. Le 8 mars 2022, lors de la Journée internationale de lutte pour les droits de femmes, c’est précisément via une directive que la Commission européenne a proposé d’harmoniser les définitions de plusieurs types de violences faites aux femmes, par exemple les mutilations génitales féminines ou encore les cyberviolences.

Il est également prévu d’harmoniser les sanctions : la directive comporte un volet pénal afin de criminaliser ces violences, et un volet portant sur l’accompagnement et la protection des victimes.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

"Un geste très fort"
"Pour nous, c’est un geste très fort de la Commission européenne de proposer une définition commune de certaines violences. La directive initiale a par la suite encore été renforcée par le Parlement européen. C’est important pour le viol en particulier car 11 Etats-membres ont encore une définition du viol basée sur l’emploi de la force. Les femmes dans ces pays doivent prouver qu’elles ont été contraintes et qu’elles ont résisté. Le droit international, et notamment la Cour européenne des droits humains, s’opposent à ce type de définition, qui repose sur une ancienne vision des violences sexuelles", résume pour Les Grenades Irene Rosales, chargée des politiques et des campagnes au sein du bureau bruxellois du Lobby européen des femmes.

"C’est le cas en France ou en Italie. Si le consentement est cité, l’emploi de la force reste l’élément principal de ce qui constitue un viol dans ces pays. La Lituanie va encore plus loin : elle ne reconnait même pas le viol conjugal. D’où la nécessité de cette définition commune", continue-t-elle.

Encore une fois, les droits des femmes sont un champ de bataille politique. Nos droits ne sont pas négociables !

"Certains Etats-membres estiment qu’il n’existe pas de base juridique suffisante pour adopter une définition commune et défendent le fait de conserver des définitions nationales, notamment la France, la Pologne, la Hongrie, la Suède et les Pays-Bas, précise Saskia Bricmont, eurodéputée belge du groupe Les Verts/ALE qui suit de près les négociations autour de cette directive. "Il n’y a pas d’unanimité au sein du Conseil car des pays comme la Belgique, et je m’en réjouis, ou l’Espagne soutiennent cette définition commune. Nous y tenons mordicus car nous souhaitons aller encore un cran plus loin : nous voulons que les violences de genre soient incluses parmi les eurocrimes, tout comme l’écocide. Ce sont des crimes cités à l’article 83 (1) du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui sont considérés comme particulièrement graves et ayant une dimension transfrontalière. Ce qui signifie qu’Europol pourrait être impliqué dans les enquêtes. Pour cela, nous avons besoin d’une définition commune, c’est un premier pas très important." Parmi ces eurocrimes, on retrouve pour l’instant la corruption ou encore le terrorisme.

"Ancrer cette définition commune dans le Traité permettrait de s’assurer qu’elle tienne dans la durée, car une directive est comme une loi : s’il existe une volonté politique, on peut toujours la modifier. C’est plus difficile avec le Traité !", souligne l’eurodéputée.

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Une définition basée sur le consentement
En Belgique, lors de la réforme du Code pénal en 2022, le consentement positif est devenu central dans la définition du viol, c’est-à-dire que la personne doit exprimer de manière explicite son envie d’avoir une relation sexuelle et qu’elle doit être consciente de l’implication que son consentement entraîne. "Un manque de résistance ne signifie pas que la personne accepte la relation ou le rapport sexuel. En effet, la peur et l’effet de sidération paralysent beaucoup de victimes de violences sexuelles. Désormais, une absence de réaction ne suffira plus pour justifier un acte sexuel consenti devant un juge", observe l’association Infor Jeunes. Par ailleurs, ce consentement peut être retiré à n’importe quel moment lors de la relation sexuelle.

11 Etats-membres ont encore une définition du viol basée sur l’emploi de la force

"Qu’est-ce que cela change ? Dans les pays où la définition se base sur le consentement, les victimes sont beaucoup plus protégées et il est plus facile de porter plainte. Cela permet aussi de lutter contre les stéréotypes qui entourent les violences sexuelles…", analyse Irene Rosales.

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Témoignage d’une victime
Interrogée par le Lobby européen des femmes, Marta Asensio témoigne : "Mon cas ne correspond pas à tous les mythes qui entourent le viol : il m’est arrivé alors que j’étais chez moi, dans mon lit, je portais ce que toute personne porte pour dormir la nuit, et il m’a été infligé par quelqu’un en qui j’avais confiance et avec qui je vivais. Cela arrive à de nombreuses femmes dans l’Union européenne, tous les jours, toutes les heures, dans tous les pays."

Elle continue : "Mon ex-compagnon m’a administré des drogues pour me violer pendant la nuit. Lorsqu’il m’a violée, je ne pouvais ni dire oui ni dire non car ma capacité à exprimer ma volonté était annulée. J’étais inconsciente. Non seulement le non signifie non, mais l’absence de oui signifie également non. Il n’a pas eu besoin d’utiliser la force pour me violer et je n’avais pas d’ecchymoses ni de marques puisque mon corps était complètement inerte. […] Comme beaucoup de femmes qui ont été confrontées à des viols chimiques, je n’ai pas reçu les soins spécialisés nécessaires et je n’ai pas obtenu justice et réparation."

A propos des négociations en cours au niveau européen, elle explique : "Je considère qu’il est essentiel que les lois prennent en compte ces situations et offrent une protection adéquate à toutes les femmes. Quelle que soit la ville ou le pays où elles se trouvent. […] Une personne endormie, droguée, ivre, inconsciente ou morte ne peut pas consentir ou vouloir avoir des relations sexuelles. J’espère que les décideurs européens seront à la hauteur de la tâche, qu’ils comprendront que la violence sexuelle est un fléau auquel sont confrontées les femmes dans tous les pays de l’Union et qu’ils adopteront une directive ambitieuse qui criminalise les relations sexuelles non consenties."

Irene Rosales reprend : "Les femmes devraient pouvoir avoir confiance dans le système judiciaire, se sentir entendues et obtenir réparation pour ces violences qui affectent leur vie. La directive spécifie aussi qu’il faut des services spécialisés pour recevoir les femmes victimes de ces violences. Une fois ces services créés, il faut qu’ils soient accessibles à toutes."

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Et la prévention ?
Pour l’experte, "les modifications demandées par certains Etats-membres relèvent d’une vision neutre des violences, et visent à amoindrir la portée de la directive. Il faut rappeler que la structure patriarcale se trouve partout en Europe et affecte les femmes en premier. Outre la définition du viol, d’autres aspects importants dans la directive sont critiqués par des Etats-membres, par exemple la prévention contre ces violences via l’éducation sexuelle féministe, ce qu’on appelle l’EVRAS en Belgique. C’est grave, notamment car les jeunes ont accès à du contenu pornographique violent en ligne."

Lorsqu’il m’a violée, je ne pouvais ni dire oui ni dire non car ma capacité à exprimer ma volonté était annulée. J’étais inconsciente

En France, le Haut Conseil à l’Egalité entre les hommes et les femmes (HCE) a en effet montré que 90% des vidéos pornographiques présentaient des actes de violences physiques, verbales et sexuelles et que les femmes en étaient les principales victimes. Une récente enquête Ifop a démontré qu’une Française sur deux a déjà dû subir des pratiques sexuelles issues des films pornographies contre son gré. 20% des personnes interrogées estiment que "même si elles ne le disent pas, beaucoup de femmes prennent du plaisir à avoir mal lors d’un rapport sexuel". 16% des hommes interrogés pensent qu’un "non" veut quand même dire "oui".

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"Sur la question des cyberviolences, des Etats-membres souhaitent aussi limiter le type d’actions et de comportements qui en feraient partie. Ils voudraient par exemple que la cyberviolence soit uniquement caractérisée par l’aspect public des actes. Quand on sait que beaucoup de femmes se font violenter par WhatsApp ou sur d’autres messageries privées…", regrette Irene Rosales.

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Saskia Bricmont indique : "Il y a en effet d’autres points de divergences entre les Etats-membres. La Pologne par exemple ne veut pas que l’on différencie genre et sexe. Sur les cyberviolences, certains Etats voudraient qu’elles ne constituent une infraction pénale uniquement en cas de ‘préjudice grave’. Nous avons inclus une approche intersectionnelle, c’est-à-dire que nous demandons une attention plus grande envers les femmes racisées, précarisées, en situation de handicap ou LGBT. Cette approche va-t-elle survivre aux négociations ?"

Autre demande pour les eurodéputé·es : "Il faut exiger la mise en place de plans d’action nationaux contre les violences faites aux femmes. Cela ne suffit pas de dire qu’il faut transposer la directive dans le droit national pour telle année. On constate parfois un manque de suivi", observe Saskia Bricmont.

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Adoption du plan intra-francophone de lutte contre les violences faites aux femmes
Une directive à la hauteur des ambitions ?
Les trois instances de l’Europe, le Parlement, la Commission et le Conseil, sont en négociation à propos des modifications à apporter sur la directive, lors de ce qu’on appelle des trilogues.

"La Commission et le Parlement semblent parler d’une même voix mais selon les informations qui nous parviennent, certains Etats-membre vont se montrer intransigeants quant aux modifications qu’ils demandent. Et cela pourrait faire l’objet de marchandages à l’intérieur du Conseil : ‘Si tu abandonnes telle demande, on lâchera autre chose qu’on estime moins importante dans une autre directive, mais qui compte pour toi’. Encore une fois, les droits des femmes sont un champ de bataille politique. Nos droits ne sont pas négociables !", s’insurge Irene Rosales.

"Il faut lutter pour que la directive reste à la hauteur des ambitions premières. Les femmes ne vont pas comprendre que l’on passe à côté de l’opportunité d’un tel changement à long terme…", continue-t-elle.

"Lors de ces trilogues, chacune des trois instances va expliquer à quoi elle tient absolument et ce qu'elle est prête à abandonner. La présidence du Conseil européen va revenir vers les Etats-membres pour en parler avec eux. C’est là qu’entre en jeu la société civile pour faire pression sur les gouvernements. Le pays qui assure la présidence du Conseil a aussi un rôle à jouer, il peut essayer d’impulser une direction", analyse Saskia Bricmont.

C’est l’Espagne, pays favorable à une définition commune du viol, qui assume la présidence du Conseil pour l’instant. A partir du 1er janvier 2024, c’est… la Belgique qui prendra les rênes de cette instance européenne. 

Céline, les conséquences des violences sexuelles – Une vidéo Les Grenades

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 https://www.rtbf.be/article/vers-une-definition-commune-du-viol-en-europe-11270199

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L'enjeu majeur derrière le prix Nobel d’Économie, sur l’écart salarial homme-femme

16 Octobre 2023, 22:32pm

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 L'enjeu majeur derrière le prix Nobel d’Économie, sur l’écart salarial homme-femme

Déclic et des claques
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10 oct. 2023 à 14:28

3 min
Par La Première via

La Trois

La Première
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Claudia Goldin, professeure à Harvard, spécialiste de l’histoire de l’économie est la lauréate du prix Nobel d’Économie 2023. Une annonce hautement symbolique car ce Nobel est assez inédit : c’est la première fois dans l’Histoire qu’une femme reçoit seule, à titre individuel, ce prix Nobel d’Économie. En outre, il récompense non pas une découverte éclatante mais un travail de longue haleine. Analyse.

En fouillant de nombreuses archives, Claudia Goldin a travaillé sur deux siècles de présence des femmes sur le marché du travail et sur l’évolution de leurs revenus aux États-Unis.

Dans ses recherches, elle a vu les femmes rattraper une partie de la différence de salaire avec les hommes, mais explique-t-elle, "il existe encore des différences importantes, en termes de salaires".

C’est ce qu’elle a expliqué dès 1990, donc il y a plus de 30 ans, dans un de ses grands ouvrages Comprendre l’écart entre les sexes : une histoire économique des femmes américaines.

Une difficulté à atteindre les postes les plus rémunérateurs et des congés qui creusent l’écart
Pour comprendre ces différences de salaires persistantes entre les hommes et les femmes, Claudia Golding a décrit les mécanismes très fins qui, aujourd’hui encore, provoquent ces inégalités.

En Belgique par exemple, l’écart salarial est de 5% : cela signifie qu’en termes de salaire horaire moyen, les femmes gagnent 5% de moins par heure de travail prestée.

Une des raisons selon Claudia Goldin, c’est que les femmes ne parviennent pas à atteindre les postes le plus rémunérateurs. Elle observe qu’aujourd’hui encore, au sein des couples, ce sont majoritairement les femmes qui choisissent les métiers et les postes qui permettent d’être à la maison le matin, en fin d’après-midi et le week-end, de telle manière à pouvoir s’occuper des enfants.

Or, ces heures sont les plus rémunératrices. Ce sont celles qui permettent d’avoir des primes et des sursalaires. Ce sont ces heures aussi qui permettent de construire un statut social dans l’entreprise, dans l’administration, dans l’institution qui permettra d’accéder aux promotions.

À cette différence s’ajoutent les absences de longue durée chez les femmes pour les congés de maternité ou congés parentaux, qui surviennent à un tournant professionnel stratégique, entre 30 et 35 ans, où elles pourraient obtenir des évolutions de statut plus rémunérateur. Ces congés expliquent pourquoi l’écart salarial homme-femme augmente au fil de la vie en conclut le nouveau prix Nobel d’Économie.

Une observation qui se confirme pour la Belgique : si on compare l’inégalité salariale en Belgique, d’après les chiffres de Statbel, avant 25 ans, les femmes gagnent un tout petit peu plus que les hommes. Ensuite, elles gagnent, en moyenne, 4,5% de moins entre 35 et 44 ans, et puis 8,5% de moins entre 55 et 64 ans… juste avant la pension.


© iStock / Getty Images Plus
L’écart salarial : un enjeu économique bien plus que sociétal pour l’Académie
Ce prix Nobel met donc en lumière les chiffres concrets de la différence salariale entre les hommes et les femmes. Si cette récompense souligne que les sphères académique et économique remettent bien en cause ces mécanismes inégalitaires, elle ne bouleverse pas le fonctionnement de l’économie.

C’est-à-dire que les travaux de Claudia Goldin sont récompensés dans la perspective du Nobel, pas parce qu’ils permettraient fondamentalement de repenser l’équilibre vie professionnelle-vie privée, ou de réfléchir aux questions d’équité homme-femme dans la société.

Pour les membres de l’Académie, comme l’explique un de ses membres, le problème de la participation des femmes au marché du travail et de l’inégalité des salaires hommes-femmes, c’est une question d’efficacité économique du marché : "C’est le risque que l’on gaspille des potentiels économiques si les femmes ne participent au marché".

L’enjeu économique derrière ce Nobel est donc l’intégration des femmes au marché du travail pour que ce dernier rapporte plus d’argent.

► Retrouvez Déclic du lundi au vendredi de 17h à 18h30 en radio sur La Première et dès 22h30 en télévision sur La Trois.


https://www.rtbf.be/article/l-enjeu-majeur-derriere-le-prix-nobel-deconomie-sur-lecart-salarial-homme-femme-11269541

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La Semaine Numérique 2023 se positionne "pour un web plus inclusif" : le focus des Grenades

16 Octobre 2023, 22:23pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 La Semaine Numérique 2023 se positionne "pour un web plus inclusif" : le focus des Grenades

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10 oct. 2023 à 11:54

5 min
Par Les Grenades
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Ce lundi 9 octobre a commencé La Semaine Numérique, un événement organisé par Media Animation accompagné d’une soixantaine d’associations actives dans le domaine des nouvelles technologies. Des centaines d’activités sont proposées jusqu’au 20 octobre autour du numérique en Wallonie et à Bruxelles.

Cette édition 2023 s’intéresse à la construction d’un web plus inclusif. Comment éviter que les technologies et leurs usages reproduisent et amplifient le sexisme ordinaire ?

Dans ce cadre, Safia Kessas, réalisatrice et créatrice des Grenades, a été interviewée.

"Les femmes dans la Tech (que j’ai rencontrées pour mon documentaire Casser les codes), ont toutes été confrontées à une forme de sexisme"

DANS L’HISTOIRE
La question de la place des femmes dans les nouvelles technologies est traitée depuis longtemps par Les Grenades, notamment dans l’histoire.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe

 

Le Wi-Fi a 20 ans, et c’est Hedy Lamarr, une actrice hollywoodienne qui l’a inventé

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Saviez-vous que le Wi-Fi a été inventé par une actrice hollywoodienne ? Hedy Lamarr était non seulement une grande actrice, mais aussi une inventeuse de talent !

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Katie Bouman, la chercheuse derrière l’image du trou noir

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Katie Bouman est devenue une icône sur internet pour avoir mis au point l’algorithme qui a permis la première photo d’un trou noir. La reconnaissance de son travail est bienvenue alors que les stéréotypes de genre façonnent encore nos manières de penser les sciences.

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Le confinement ? Une bonne occasion pour enrichir Wikipédia
Prenons le temps de quelques lignes pour revenir sur une expérience collective : le Wikithon, un marathon d’édition sur Wikipédia.

Avec Manon Brulard et Camille Wernaers, les organisatrices du dernier en date, tentons de dégager quelques pistes de réponses pour comprendre comment et pourquoi l’inégalité entre les femmes et les hommes s’installe aussi sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia.

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Nouvelles technologies : à la recherche des programmeuses de la sororité

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L’informatique semble être une affaire d’homme, et c’est le moins qu’on puisse dire. Avec 18% de main-d’œuvre féminine dans le secteur, la Belgique se place tout juste 1% au dessus de la moyenne Européenne. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas.

A la naissance de l’informatique, il y avait un tas de femmes informaticiennes. Le premier ordinateur entièrement électronique créé en 1945 a, par exemple, été en partie programmé par des femmes.

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Quand les algorithmes reproduisent les stéréotypes sexistes

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Dans leur ouvrage L’intelligence artificielle, pas sans elles, Aude Bernheim et Flora Vincent détaillent comment les algorithmes donnent des résultats biaisés en raison de la surreprésentation de certains groupes dans le corpus de base ou encore des préjugés plus ou moins conscients de ceux et celles qui l’ont construit.

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UNE SERIE DE PORTRAITS
En Belgique, les femmes restent largement minoritaires dans les carrières liées aux technologies et aux sciences. Pour lutter contre ces écarts et déconstruire les stéréotypes genrés, nous sommes parties à la rencontre d’expertes des sciences, de la tech’ ou de l’ingénierie.

Aline Sinzobahamvya, la tech’au service des projets pédagogiques

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Les Grenades se sont rendues à Namur à la rencontre d’Aline Sinzobahamvya, qui est, selon ses propres mots, exploratrice STEM (l’acronyme de science, technology, engineering, and mathematics) pour l’incubateur Form@Nam. Son parcours hors du commun interroge le rapport aux outils et à la technologie. Entre résilience, esprit critique et pédagogie, voici son récit…

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Rosanna Kurrer, pour plus de diversité dans le secteur de la cybersécurité

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C’est dans les locaux du campus digital BeCentral que nous retrouvons Rosanna Kurrer, la co-fondatrice et directrice générale de CyberWayFinder. Ce programme intensif en cybersécurité à destination prioritaire des femmes se veut une promesse d’opportunités professionnelles, une aventure qui commence par l’histoire de notre interlocutrice du jour…

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Marwa ElDiwiny, entre soft robotics et soif de connaissances

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C’est sur le campus de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) que nous retrouvons la doctorante Marwa ElDiwiny. Nous nous installons toutes les deux juste à côté des laboratoires de robotique du campus. Notre interlocutrice du jour figure parmi la liste internationale dressée en 2020 par Robohub des 30 femmes à connaître dans le milieu de la robotique. Pas mal ! Rencontre avec une scientifique passionnée…

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Sanae Saadaoui : "Nous avons besoin des femmes en informatique"

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C’est dans un café bruxellois que nous retrouvons Sanae Saadaoui. À 57 ans, cette docteure en informatique fait partie des pionnières. Entre charge mentale personnelle et professionnelle et vision humaniste de la technologie, elle nous raconte son histoire dans cet univers qui reste encore trop masculin.

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UNE SERIE DE PODCASTS

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A l’occasion du 8 mars 2023, Journée internationale pour les droits des femmes, et pour tenter de lutter contre les écarts, Les Grenades partent à la rencontre de femmes scientifiques actives dans différents secteurs de l’industrie, de la tech’ou de la recherche.

►►► Pour recevoir les informations des Grenades via notre newsletter, n’hésitez pas à vous inscrire ici

Une série de podcasts en quatre épisodes. Elle a été réalisée par Jehanne Bergé, coordonnée par Lise Lamouche, éditée par Mathieu Neuprez et Camille Wernaers, produite par Safia Kessas.

Episode 1 – Célia Sapart, 40 ans, climatologue
Des missions polaires aux réunions de sensibilisation auprès des dirigeants à la lutte contre le réchauffement climatique, Célia Sapart se confronte depuis toujours à un monde qui reste largement dominé par les hommes.


Sciences et tech : elles prennent leur place - A la rencontre de Célia Sapart, 40 ans, climatologue
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Episode 2 – Sarah Baatout, 53 ans, radiobiologiste
Sarah Baatout est cheffe de l’unité de radiobiologie du Centre belge d’étude nucléaire à Mol. Ses recherches participent au plus près à la lutte contre le cancer, mais aussi à l’envol des prochaines cohortes d’astronautes dans l’espace.


Sciences et tech : elles prennent leur place - A la rencontre de Sarah Baatout, 53 ans, radiobiologiste
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Episode 3 – Nadia Aimé, 29 ans, spécialiste en cybersécurité
D’une résilience à toute épreuve, c’est en self-made-woman que Nadia Aimé est arrivée dans le monde du numérique. Aujourd’hui, elle est spécialiste en cybersécurité pour Microsoft. Son parcours inspirant ouvre les portes du numérique aux femmes et encourage une tech’plus inclusive.


Sciences et tech : elles prennent leur place - A la rencontre de Nadia Aimé, 29 ans, spécialiste en cybersécurité
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Episode 4 – Jeanne Boute, 36 ans, ingénieure en biomécanique
Féministe engagée, cette ingénieure dans une usine pharmaceutique qui produit des médicaments à partir du plasma sanguin revendique la sororité pour faire entrer plus de femmes dans le monde masculin de l’ingénierie.


Sciences et tech : elles prennent leur place - A la rencontre de Jeanne Boute, 36 ans, ingénieure en biomécanique
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"Sciences et tech : elles prennent leur place", une série de podcasts créée par Les Grenades
UN DOCUMENTAIRE
Face à l’urgence digitale que représente le déséquilibre genré dans le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) en Belgique, la réalisatrice Safia Kessas est partie à la rencontre de femmes emblématiques dans le domaine de la tech. Des parcours qu’elle met en lumière dans son documentaire Casser les codes.

Il sera diffusé ce 12 octobre, parmi les activités de la Semaine Numérique.


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Casser les codes - bande annonce.mov from Iota Production on Vimeo.

"Casser les codes" : la voix d’Hélène Ruelle, développeuse

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"La qualité première, c’est beaucoup d’imagination parce que tu dois être capable de te projeter. Quand tu arrives à réduire le monde en plein de petites abstractions c’est super !", nous raconte Hélène Ruelle, passionnée par son métier. Entre deux gorgées de café, elle explique les spécificités des données qu’elle transforme depuis trois ans chez Stoomlink, une start-up bruxelloise qui construit des solutions digitales pour la mobilité.

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"Casser les codes" : Rima Farhat et Nadia Aimé, les expertes des Cloud

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"La tech m’a ouvert les bras", raconte Rima Farhat entre deux meetings. Il faut dire que le temps imparti est assez millimétré pour combler les nombreuses tâches qui lui sont assignées. Rima Farhat est Lead Technologie depuis quinze ans chez Accenture. Elle s’occupe notamment de la migration des données dans le Cloud.

Des parcours moins traditionnels peuvent aussi croiser le chemin de la technologie. C’est le cas de Nadia Aimé, spécialiste Cloud et cybersécurité chez Microsoft. Elle aide principalement les clients à résoudre les problèmes techniques liés à leurs appareils et environnement numérique, ainsi qu’à les sécuriser.

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"Casser les codes" avec Barbara Viciencio, Data Scientist
Cela fait près de deux ans et demi que Barbara Viciencio est Data Scientist chez Gaming1, une boîte basée à Liège qui s’occupe des jeux d’argent. Par soucis de confidentialité, elle ne peut pas précisément nous expliquer ce qu’elle fait, mais définit son rôle comme un "travail dans le département technologique, qui permet l’optimisation des différents projets de l’entreprise".

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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


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Le Nobel d'économie à l'Américaine Claudia Goldin, troisième femme à remporter ce prix

16 Octobre 2023, 22:21pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 ECONOMIE

Le Nobel d'économie à l'Américaine Claudia Goldin, troisième femme à remporter ce prix

© Editing1088, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons - Getty Images - RTBF

09 oct. 2023 à 12:26

2 min
Par La rédaction Info avec Belga
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Le prix Nobel d'économie 2023 a été décerné lundi à l'Américaine Claudia Goldin pour ses travaux sur l'évolution de la place des femmes sur le marché de l'emploi et de leurs revenus. Favorite de ce prix, Claudia Golding a été récompensée pour avoir "fait progresser notre compréhension de la situation des femmes sur le marché du travail", a annoncé le jury Nobel.

Professeure à Harvard et spécialiste du travail et de l'histoire économique, elle est seulement la troisième femme depuis la création du prix d'économie a être récompensée. Jusqu'à présent seules l'Américaine Elinor Ostrom (2009) et la Franco-Américaine Esther Duflo (2019) l'avaient décroché.

"Les recherches de Claudia Goldin nous ont donné un aperçu nouveau et souvent surprenant du rôle historique et contemporain des femmes sur le marché du travail", a précisé le jury. Spécialiste de l'histoire économique, "elle a mis en évidence les principaux facteurs de différences entre les hommes et les femmes" et comment ils ont évolué lors des deux derniers siècles au fur et à mesure de l'industrialisation avec un déclin du travail des femmes au cours du XIXème siècle, selon le communiqué du jury.

Plafond de verre

"L'oublié"
A l'échelle mondiale, environ 50% des femmes participent au marché du travail, contre 80% des hommes, et les femmes gagnent moins et "ont moins de chances d'atteindre le sommet de l'échelle professionnelle", se heurtant au "plafond de verre" a noté Randi Hjalmarsson, membre du comité Nobel.

"Claudia Goldin a fouillé dans les archives et recueilli plus de 200 ans de données sur les Etats-Unis, ce qui lui a permis de montrer comment et pourquoi les différences de revenus et de taux d'emploi entre les hommes et les femmes ont évolué au fil du temps", selon le jury.

L'an dernier, le prix était allé à Ben Bernanke, l'ancien président de la banque centrale américaine (Fed) et ses compatriotes Douglas Diamond et Philip Dybvig, pour leurs travaux sur les banques et leurs sauvetages nécessaires durant les tempêtes financières.

"L'oublié"
Seul à ne pas avoir été prévu dans le testament d'Alfred Nobel, le prix d'économie "à la mémoire" de l'inventeur s'est ajouté bien plus tard aux cinq prix traditionnels, lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de "faux Nobel". En 1968, à l'occasion de son tricentenaire, la banque centrale de Suède (Riksbank), la plus vieille du monde, institua un prix de sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, en mettant à la disposition de la Fondation Nobel une somme annuelle équivalente au montant des autres prix.

Pour les lauréats du millésime 2023, le chèque accompagnant le prix est désormais de 11 millions de couronnes (920.000 euros), soit la plus haute valeur nominale (dans la devise suédoise) dans l'histoire plus que centenaire du prix. Le plus prestigieux des Nobel, celui de la paix, a été attribué vendredi à la militante iranienne emprisonnée Narges Mohammadi.

Auparavant, le Norvégien Jon Fosse avait été récompensé en littérature. Le prix de chimie a été décerné à Moungi Bawendi, Louis Brus et Alexei Ekimov pour leurs travaux sur des nanoparticules nommées points quantiques.

En physique, ce sont trois spécialistes du mouvement des électrons qui ont été primés, Anne L'Huillier, Pierre Agostini et Ferenc Krausz et en médecine un duo, Katalin Kariko et Drew Weissman, pour leur avancée sur le vaccin à ARN messager.


https://www.rtbf.be/article/le-nobel-d-economie-a-l-americaine-claudia-goldin-troisieme-femme-a-remporter-ce-prix-11269048

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En résumé… Quelle est la place des femmes et des LGBT+ dans l’Église catholique ?

16 Octobre 2023, 22:18pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 En résumé… Quelle est la place des femmes et des LGBT+ dans l’Église catholique ?

RTBF - En résumé... Quelle est la place des femmes et des LGBT+ dans l'Église catholique ?
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08 oct. 2023 à 10:00

4 min
Par Aurélie Didier
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L’Église est-elle vraiment prête à évoluer ? François veut être un pape réformateur. Il veut que l’Église soit ouverte, qu’elle soit l’"Église du 3e millénaire" comme il l’appelle. Il a donc lancé un grand chantier de réflexions sur des thèmes compliqués, voire tabous dans le monde catholique : notamment la place des femmes et des LGBTQI+ dans l’Église.

Pour mener ses réflexions, le pape François a lancé ce qu’on appelle un synode. Qu’est-ce qu’un synode ? Comment l’Église mène-t-elle ses réflexions ? Jusqu’où pourrait-elle aller dans d’éventuelles réformes ?

En résumé… Quelle est et quelle sera la place des femmes et des LGBTQI+ dans l’Église catholique ?


© RTBF - En résumé... Quelle est la place des femmes et des LGBT+ dans l'Église catholique ?
C’est quoi un synode ?
C’est une assemblée de fidèles qui débattent sur l’avenir de l’Église ou de leur communauté religieuse. Ce type d’assemblées existe depuis le début du christianisme. Le Pape François en a lui-même organisé plusieurs. Mais celui qui est en cours est historique, tant sur le contenu que sur l’organisation.

L’origine du synode en cours remonte à 2021. Première étape, le Pape François lance un grand processus de réflexion : des fidèles du monde entier donnent leur avis sur le futur de l’Église, continent par continent.

Deuxième étape en octobre 2023, c’est l’assemblée plénière du synode. 365 personnes venues du monde entier et issues de cultures différentes débattent à Rome.

Un synode avec une organisation inédite
Ce qui est inédit et exceptionnel cette année, c’est qu’il y a 96 personnes qui ne sont pas des évêques (des laïcs, des prêtres ou des religieux et religieuses) et plus novateur encore, il y a 54 femmes. Ces femmes et ces hommes laïcs prennent la parole et votent au même titre que les évêques. C’est historique.

Troisième étape, ce sera à l’automne 2024. Une nouvelle assemblée générale se tiendra à Rome. Elle débouchera sur un texte final du Pape.


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Un synode au contenu historique
Pour la première fois, il semble que l’Église veut réellement affronter des questions compliquées voire taboues : sa position sur la sexualité, la place des femmes, les personnes divorcées et remariées, les LGBT+, le statut des prêtres et le mode de gouvernance même de l’Église.

Dans cet épisode, on s’attarde sur deux sujets : la place des femmes et des LGBT+.


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L’avenir des femmes dans l’Église catholique
Dans l’Église catholique, les femmes et les hommes sont "égaux en dignité". C’est ce qui est dit dans les textes. Mais dans les faits, les femmes ont toujours un rôle secondaire par rapport aux hommes. En effet, le prêtre est obligatoirement un homme célibataire.

Les femmes elles occupent des fonctions de soutien religieux : elles peuvent être en charge de la catéchèse, c’est-à-dire de l’enseignement de la religion, elles peuvent aussi préparer des sacrements comme le baptême et le mariage, elles peuvent également soutenir les familles dans le deuil.

Et il semble que toutes les assemblées catholiques dans le monde veulent donner plus de visibilité aux femmes, voire leur permettre de devenir diacre. Un diacre, c’est un homme qui assiste le prêtre à l’autel et qui peut lire l’Évangile.

Mais donc attention à ce stade, il n’est pas question de parler de femmes qui deviendraient prêtres.

La question du rôle des femmes est cruciale car de manière très pragmatique… l’Église manque d’effectifs : il y a de moins en moins d’hommes prêtres et donc en quelque sorte, l’église aurait bien besoin de femmes prêtres pour combler les manques.


© RTBF - En résumé... Quelle est la place des femmes et des LGBT+ dans l'Église catholique ?
L’avenir des LGBTQI+ au sein de l’Église
C’est la première fois que le sigle LGBTQI+ est cité dans un texte officiel de l’Église catholique. En effet, le sujet des personnes lesbiennes, gays, bisexuel et transgenre est compliqué pour le Vatican. Les actes homosexuels sont considérés comme "contraires à la loi naturelle". En même temps, l’Église précise que les homosexuels doivent être accueillis "avec respect, compassion et délicatesse" puisque selon elle, l’homosexualité est une épreuve.

Mais ce positionnement officiel fait lui aussi débat avec d’un côté les conservateurs, et de l’autre, des représentants de l’Église qui adoptent des positions plus en phase avec la réalité de l’homosexualité. Et pour le synode, ce qui sera discuté, c’est l’accueil des LGBTQI+. Car beaucoup ne se sentent pas acceptés.

Par contre, pas question de discuter des prêtres homosexuels ni de donner un rôle actif aux gays dans l’église.

Donc si on résume, ces questions, la place des femmes, et des LGBTQI+ dans l’Église restent compliqués à aborder, d’autant plus qu’il s’agit de concilier les visions très différentes dans les sociétés européennes, africaines, américaines ou encore asiatiques.

Sexualité, statut des divorcés remaniés et gouvernance
La sexualité et statut des prêtres dans les paroisses sont discutés, notamment parce que les abus sexuels sont facilités par le statut de toute puissance des prêtres, qui leur donne l’impression d’être inattaquables. Il est aussi question du statut des personnes divorcées et remariées, qui actuellement ne peuvent pas recevoir les sacrements. La gouvernance de l’Église et même le rôle du Pape sont aussi au cœur des débats.

Les risques de division dans l’Église
Les débats au synode s’annoncent ardus. D’autant plus qu’il y a aussi des débats sur le synode lui-même et sur la manière dont il est organisé. Les risques de division dans l’église sont réels.

D’un côté, de nombreux conservateurs craignent que ce synode remette en cause la nature de l’Église et ses fondamentaux.

De l’autre côté, pour de nombreux réformateurs, le synode ne va pas assez loin et n’est pas assez démocratique. Pourquoi ? Parce qu’on l’a dit, l’assemblée est en partie ouverte à des personnes qui ne sont pas des évêques, mais la grande majorité de l’assemblée reste composée de prélats. D’autre part, à la fin du processus, c’est le Pape qui décidera de ce qu’il veut changer ou non. Il n’y aura donc pas de vote démocratique final.

Quoi qu’il en soit, François estime que désormais, l’Eglise doit se réformer via le synode, que les propositions de changement doivent venir d’en bas, de l’assemblée des catholiques. Mais avec cette ambition, le Pape joue sa réputation. Si ce synode ne débouche pas sur de vraies réformes, sa réputation de pape réformateur en prendra un sérieux coup.
https://www.rtbf.be/article/en-resume-quelle-est-la-place-des-femmes-et-des-lgbt-dans-leglise-catholique-11267966

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In Lola Clavreul We Trust, les vécus intimes comme moteurs de lutte

16 Octobre 2023, 22:16pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 In Lola Clavreul We Trust, les vécus intimes comme moteurs de lutte

© Tous droits réservés

07 oct. 2023 à 14:51

7 min
Par Jehanne Bergé pour Les Grenades
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Dans la série In… We Trust (en français : "Nous croyons en"), Les Grenades vont à la rencontre de femmes arrivées là où personne ne les attendait. Aujourd’hui, place à Lola Clavreul, directrice de la Fédération des centres pluralistes de planning familial. Militante, penseuse et actrice de changement, elle prône la nécessité de revenir aux récits incarnés pour avancer vers plus d’égalité.

"Le secteur du soin, et qui plus est celui de la santé sexuelle et reproductive, personne n’y arrive par hasard. Derrière chaque travailleuse de planning (car il s’agit en grande majorité de femmes !), il y a une histoire", introduit Lola Clavreul, 35 ans.

Plus habituée à porter en lumière les vécus des autres que de raconter le sien, aujourd’hui, la directrice de la Fédération des centres pluralistes de planning familial revient sur son parcours, les difficultés traversées et les souffrances muées en moteurs.

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L’attrait des mots et des idées
C’est en France, à Saint-Étienne, dans les environs de Lyon, que grandit notre interlocutrice. Ainée d’une sororie de trois sœurs, elle trouve souvent refuge et quiétude dans les livres. "Ma mère m’a inculqué l’importance d’être indépendante financièrement par rapport aux hommes. Parfois, j’avais l’impression qu’elle était en guerre contre eux, mais avec le recul, j’ai compris qu’elle avait raison, que l’indépendance se révélait une clé pour plus d’égalité. Quant à mon père, on se ressemble beaucoup, il m’a transmis ce goût de la complexité et cette sensibilité pour les histoires des gens, les parcours personnels."

À l’issue de ses secondaires, la jeune femme se tourne vers des études littéraires. "Après trois ans de lettres, j’ai été acceptée à Sciences Po Paris en journalisme ; c’était le rêve que chérissait ma mère, mais à ce moment-là, je suis tombée enceinte…"

Lola Clavreul a alors 21 ans et elle attend une petite fille. Elle décide de laisser Paris et la faculté réputée de côté et rentre à Lyon pour se diriger vers un master en production audiovisuelle. "Je menais tout de front : les cours, la grossesse, les premiers mois de mon bébé…. J’ai dû m’affirmer en tant que jeune mère. Aussi, peu de temps après l’arrivée de ma fille, je suis retombée enceinte. C’était beaucoup en même temps, mais l’énergie des jeunes années me portait !"

Transformer les violences en moteur
En 2016, tandis qu’elle travaille depuis quelques années dans l’audiovisuel, Lola Clavreul souffre d’un burn-out. "J’ai complètement perdu le sens de ce que j’étais en train de faire. Comme la maternité m’avait vraiment éveillée aux questions de sexualité et de relations, j’ai voulu bifurquer. Je suis venue en Belgique avec le père de mes enfants pour suivre le master en sciences de la famille et de la sexualité à l’UCL."

Ce nouveau départ marque alors un véritable bouleversement et renforce plus que jamais son engagement. Pour saisir le moteur de Lola Clavreul, il est nécessaire de remonter le fil de son parcours personnel.

"La relation avec le père de mes filles était très complexe, toxique. Nous nous sommes séparés après mon arrivée en Belgique. Quelques années avant cette rupture, j’ai subi un avortement forcé. Ça a été tout à fait traumatique et j’ai mis des années avant de pouvoir en parler. J’ai eu besoin de temps pour démêler tout ce qui s’était passé et saisir les violences dont j’avais été victime : les injonctions par rapport au nombre d’enfants à avoir, les remarques quant à mon jeune âge, l’infantilisation autour de la contraception, la non-prise en compte de ma parole au profit de celle de mon compagnon… Après la question a été ‘qu’est-ce que je fais de tout ça ?’. Cette injustice vécue de manière tellement intime est devenue un moteur."

Le corps intime et politique
Tandis qu’elle commence à parler de son vécu, d’autres femmes lui confient aussi des récits. "Ce partage m’a permis d’ouvrir des portes et de libérer d’autres paroles autour de questions d’avortement, de fausses couches, de violences sexuelles… Nous avons malheureusement toutes des histoires trop longtemps gardées sous silence…"

Le féminisme, ce n’est pas une tendance, nos vécus sont des moteurs de lutte !

Pour porter ces paroles et faire bouger les lignes, Lola Clavreul décide de s’investir auprès de la plateforme citoyenne pour une naissance respectée. À la sortie de son master en sciences de la famille et de la sexualité, mue par cette volonté de changement structurel, elle entre à la Fédération des centres pluralistes de planning familial. "Au départ j’étais chargée de projets pour les centres en Région wallonne. Ensuite, j’ai repris le poste de direction. Les centres de planning sont des lieux essentiels pour avancer vers plus d’égalité, nous avons de la chance d’avoir ces structures pluridisciplinaires qui proposent un accueil global de la personne en prenant en compte ses difficultés sociales, financières."

À savoir, il existe quatre fédérations de centres de planning familial et il y a une centaine de centres sur le territoire de la Fédération Wallonie Bruxelles, chacun d’eux disposant de médecins, de psychologues, d’assistant·es sociales, de juristes… "Les missions des centres de planning sont multiples, notamment en termes de soins et de prévention ; certain·es pensent qu’on y va seulement pour les IVG ou que les centres sont réservés aux jeunes, mais pas du tout !", clarifie la spécialiste.

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L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle
L’une des missions des plannings est notamment d’assurer depuis des années les animations d’EVRAS. Si celles-ci sont censées être obligatoires dans les écoles depuis 2012, le projet de décret validant l’accord de coopération entre les gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Commission communautaire française n’a été approuvé qu’au début du mois de septembre par le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Alors que dans la pratique, les animations sont une réalité depuis les années 80, ce vote a soudain soulevé de virulents débats et occasionné une importante vague de désinformation. "Dans l’histoire de l’EVRAS, il y a toujours eu des oppositions… D’abord contre la contraception, puis contre le droit à l’IVG, aussi contre le fait de parler de sexualité…. La nouveauté, c’est l’ampleur et la violence de cette levée de boucliers, symboliquement c’est très fort, surtout à quelques mois des élections ; les extrêmes l’emportent quand il s’agit de chaos, de division, de désinformation…"


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Lola Clavreul explique regretter qu’il n’y ait pas eu plus de communication en amont auprès des parents. "Maintenant, on va devoir déployer tout un arsenal pour recréer la confiance. Ce que je retiens de ce débat, c’est vraiment l’importance de l’intersectionnalité et de l’interculturalité. Nous devons plus que jamais travailler sur la posture de la personne qui vient en animation. C’est essentiel qu’elle reste neutre, à l’écoute, apporte des informations fiables, mais puisse aussi recueillir la parole et générer des discussions. Il faut dialoguer sans imposer, tout en véhiculant des valeurs de respect de consentement."

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Apporter de la nuance et de la complexité aux débats
En tant que directrice de la Fédération des centres pluralistes de planning familial, l’une des taches de Lola Clavreul est notamment d’assurer un rôle de représentation auprès des médias et des autorités. Particulièrement sollicitée dernièrement autour des débats EVRAS, elle appuie sur la nécessité de mettre en place de véritables lieux d’échanges. "Nous sommes face à des mouvements qui cherchent à polariser, simplifier, or, l’une des choses les plus importantes pour moi, c’est de toujours introduire de la finesse et de la complexité pour ne pas tomber dans le dogmatisme, mais il existe peu d’endroits pour creuser. Comment aller en profondeur sur un plateau télé où l’on joue à pour ou contre ?"

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Elle continue : "Je me rends compte qu’aujourd’hui mon travail me demande parfois de maintenir une certaine posture de principe pour défendre des enjeux, mais je pense qu’il est nécessaire de ne jamais oublier de remettre du concret. Derrière les revendications, il y a des histoires, des douleurs. Militer pour plus d’égalité, c’est avoir la volonté d’en finir avec les souffrances, pas juste défendre des idées… Le féminisme, ce n’est pas une tendance, nos vécus sont des moteurs de lutte !"

Un événement à ne pas rater : "L’intime est politique"
Des lieux de discussion de fond et d’échanges, c’est possible ! Les Grenades vous invitent dans le cadre du festival des libertés, à participer à un débat passionnant sur l’intime politique.

Autour de la table : Lola Clavreul, Kristen Ghodsee, autrice américaine du livre Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme et l’économiste Florence Degrave. La discussion sera animée par la créatrice des Grenades Safia Kessas.

Infos pratiques : 14 octobre à 20h30, Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Salle J.Huisman, Gratuit et sans réservation.


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Que se passe-t-il dans nos culottes ? – Une vidéo des Grenades

Dans le reste de la série In we… trust
In Anne Francotte We Trust, briser les tabous autour des problèmes de grossesse
In Stéphanie Blondeau We Trust, accompagner les mères incarcérées et soutenir le lien avec leur enfant malgré les murs de la prison
In Michèle Warnimont We Trust, des maternités bienveillantes et féministes
In Kate Houben We Trust : soigner les morts, accompagner les vivants
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Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/in-lola-clavreul-we-trust-les-vecus-intimes-comme-moteurs-de-lutte-11268188

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Le prix Nobel de la paix attribué à la militante iranienne Narges Mohammadi La militante iranienne des droits de l'homme Narges Mohammadi a reçu le Prix Nobel de la Paix, ce vendredi 6 octobre 2023. © AFP 06 oct. 2023 à 11:02 - mise à jour 06 oct. 2023 à 14:04 • 2 min Par Victor de Thier avec agences PARTAGER Écouter l'article Le prix Nobel de la paix 2023 a été décerné vendredi à la milit

16 Octobre 2023, 22:13pm

Publié par hugo 🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️🏳️‍⚧️

 Le prix Nobel de la paix attribué à la militante iranienne Narges Mohammadi
La militante iranienne des droits de l'homme Narges Mohammadi a reçu le Prix Nobel de la Paix, ce vendredi 6 octobre 2023.
© AFP

06 oct. 2023 à 11:02 - mise à jour 06 oct. 2023 à 14:04

2 min
Par Victor de Thier avec agences
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Le prix Nobel de la paix 2023 a été décerné vendredi à la militante iranienne Narges Mohammadi, actuellement emprisonnée en Iran après avoir pris part au soulèvement "Femme, Vie, Liberté". Ce mouvement a dénoncé la situation des femmes en Iran après la mort de Mahsa Jina Amini, une jeune femme arrêtée en septembre 2022 à Téhéran pour n'avoir pas porté son voile correctement.

Narges Mohammadi, militante et journaliste de 51 ans, est récompensée "pour son combat contre l'oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous", a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen, à Oslo. Ce prix "reconnaît également les centaines de milliers de personnes qui ont manifesté contre le régime iranien", a-t-elle ajouté.   

Plus de 500 personnes sont décédées et au moins 20.000 manifestants ont été arrêtés suite à ces protestations, précise le comité du prix Nobel.

En septembre, le Parlement iranien, majoritairement conservateur, a durci les sanctions visant les femmes qui refusent le voile, mais les protestations se poursuivent, à l'image de Narges Mohammadi et trois codétenues qui ont brûlé leur voile dans la cour de la prison d'Evin à Téhéran pour marquer l'anniversaire de la mort de Mahsa Amini le 16 septembre.  

Le comité Nobel espère que l'Iran libérera Narges Mohammadi pour recevoir sa récompense en décembre, a déclaré Berit Reiss-Andersen. "Si les autorités iraniennes prennent la bonne décision, ils la libéreront. Elle pourra ainsi être présente pour recevoir cet honneur, ce que nous espérons avant tout", a-t-elle dit.

La présidente du comité norvégien du prix Nobel de la paix, Berit Reiss-Andersen, s'adresse aux médias lors de l'annonce des lauréats du prix Nobel de la paix à l'Institut Nobel norvégien à Oslo, le 6 octobre 2023.
La présidente du comité norvégien du prix Nobel de la paix, Berit Reiss-Andersen, s'adresse aux médias lors de l'annonce des lauréats du prix Nobel de la paix à l'Institut Nobel norvégien à Oslo, le 6 octobre 2023. © AFP
"Un moment historique"
Ce prix Nobel est "un moment historique pour le combat pour la liberté en Iran", a pour sa part réagi la famille de Narges Mohammadi. "Nous dédions ce prix à l'ensemble des Iraniens et en particulier aux femmes et aux filles iraniennes qui ont inspiré le monde entier par leur courage et leur combat pour la liberté et l'égalité", ajoute la famille. 

Narges Mohammadi, condamnée à cinq reprises pour un total de 31 ans de prison et 154 coups de fouet, est actuellement enfermée dans la tristement célèbre prison d'Evin, dans la capitale iranienne Téhéran, où le Belge Olivier Vandecasteele a également été détenu durant plusieurs semaines. Le professeur irano-suédois de la VUB Ahmadreza Djalili est aujourd'hui toujours incarcéré dans cette prison.


https://www.rtbf.be/article/le-prix-nobel-de-la-paix-attribue-a-la-militante-iranienne-narges-mohammadi-11267536

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