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Féminisation de l’espace public : 10 rues en Wallonie et à Bruxelles qui portent des noms de femmes pionnières

28 Avril 2023, 03:13am

Publié par hugo

 Féminisation de l’espace public : 10 rues en Wallonie et à Bruxelles qui portent des noms de femmes pionnières

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Par Emma Mestriner

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Voici une liste (non-exhaustive) de 10 rues, voiries et places publiques qui portent des noms de femmes en Fédération Wallonie Bruxelles. Elles sont chacune à leur façon des femmes pionnières, des femmes qui ont marqué l’Histoire et qui sont longtemps restées dans l’ombre.

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Fin mars, les bourgmestres wallon.ne.s ont reçu une circulaire les appelant à attribuer plus de noms de femmes aux voiries. Le but ? Féminiser davantage d’espace public. Des rapports l’ont montré : les femmes et les minorités de genre sont sous représentées dans les rues wallonnes et bruxelloises.

Les chiffres parlent d’eux-même : les prénoms de femmes sont dix fois moins représentés que ceux des hommes dans les noms des rues wallonnes. Le constat est similaire à Bruxelles. Selon un comptage établit par par Open Knowledge Begium et la collective "Noms Peut-Être”, en 2020 seulement 6% de rues portaient le noms de femmes et une seule était attribuée à une personne transgenre.

 

Alors, on vous propose de (re) découvrir le destin de 10 femmes qui ont marqué l’Histoire un peu partout en Fédération Wallonie Bruxelles.
À lire aussi : la secrétaire d’Etat Sarah Schiltz (Ecolo) lance un appel à projets pour féminiser l’espace public

Province de Liège
1. Liège et son esplanade Jeanne Rademackers : la première femme pharmacienne
Située au coeur de la cité Ardente, l’esplanade honore la mémoire d’une certaine Jeanne Rademackers. Elle a été la première femme à décrocher un diplôme de l’Enseignement supérieur en pharmacie à l’Université de Liège. À la fin des années 1800 en Belgique, les professions médicales reconnues (et par conséquent études universitaires qui les précèdent) sont exclusivement réservées aux hommes. L’admission des femmes dans ces branches suscite un vrai clivage sociétal.

 

Jeanne Rademackers, première femme pharmacienne de l’Université de Liège
Jeanne Rademackers, première femme pharmacienne de l’Université de Liège © Wikipédia via le site web des archives de l’Université de Liège
Jeanne Rademackers fait son entrée académique en 1882. En 1883, elle présente son premier examen : elle le réussit avec une grande distinction. Elle est diplômée en juillet 1885 devenant ainsi officiellement la première femme avec un diplôme de pharmacie à Liège.

2. Herstal et sa place Charlotte Hauglustaine : l’une des meneuses de la grève des femmes de la FN
Verviétoise d’origine, Charlotte Hauglustaine commence à travailler à l’âge de 14 ans. Après avoir occupé un poste dans l’industrie textile, elle rejoint la Fabrique Nationale d’Herstal en 1964.

La grève des femmes de la FN. 1964. "Les femmes de la FN en grève – Sonuma"
La grève des femmes de la FN. 1964. "Les femmes de la FN en grève – Sonuma" © Sonuma/RTBF. Capture d’écran vidéo Facebook
Syndicaliste à la FGTB, elle fait partie des leadeuses du mouvement de celles qu’on appelait les " femmes-machines ", c’est-à-dire les ouvrières de la FN. La grève débute en 1966 et dure 12 semaines. Sa principale revendication : l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.


En 2012, Charlotte Hauglustaine est honorée à titre posthume en recevant le grade d’Officière du Mérite Wallon.

Province du Luxembourg
3. Bastogne et son clos Augusta Chiwy : l’héroïne de la bataille des Ardennes (qui a gagné un Emmy Award)
Née en 1921, Augusta Chiwy rêve de devenir institutrice. C’était sans compter sur le commencement de la Seconde Guerre mondiale : elle devient finalement infirmière. La belgo-congolaise installée à Bastogne est surprise par l’offensive allemande en ce mois de décembre 1944. "Dans un hôpital de fortune, elle avait soigné de nombreux soldats américains engagés dans la bataille des Ardennes et de nombreux civils belges. Lors des combats, l’hôpital où elle travaillait fut atteint par un obus et sa meilleure amie, Renée Lemaire, ainsi que plusieurs patients furent tués" précise l’agence de presse Belga.

Augusta Chiwy que l’on surnomme "L’Ange oublié de Bastogne".
Augusta Chiwy que l’on surnomme "L’Ange oublié de Bastogne". © BELGA/Eric Lalmand.
Après la guerre, elle parle très peu de son expérience durant le siège. Dans certains documents historiques, elle est même supposée être morte durant l’offensive. Ce n’est que dans les 90’s qu’un historien retrouve la trace de celle qu’on surnomme "L’Ange oublié de Bastogne".


Son incroyable destin et son courage ont inspiré de grands noms du 7ème art. En 2015, Martin King produit un documentaire qui lui est consacré (Searching for Augusta : The Forgotten Angel of Bastogne). Il reçoit, excusez du peu, l’Emmy Award du meilleur film documentaire historique.

Le personnage d’Augusta Chiwy apparaît aussi dans la série Band of Brothers (2001) signée par Tom Hanks et Steven Spielberg.

Elle décède en 2015. Augusta Chiwy a été décorée plusieurs fois (Médaille du mérite civil pour mission humanitaire, décoration de Chevalier de l’Ordre de la Couronne, Citoyenne d’Honneur de la ville de Bastogne).

Province de Namur
4. Namur et sa rue Tine Briac : une star du théâtre en wallon
Décédée il y a tout juste 20 ans, Tine Briac a marqué le paysage de la culture wallonne. La comédienne est connue pour ses talents humoristiques dans des pièces en dialectes wallons savoureux.

Tine Briac, figure phare namuroise du théâtre en wallon.
Tine Briac, figure phare namuroise du théâtre en wallon. © Capture d’écran Youtube, chaîne de Robert Burton
C’est en 1926, qu’elle monte pour la première fois sur les planches de théâtre. Comme le pointe un article de La Libre Belgique, elle les quittera 70 ans plus tard. Tine Briac doit notamment sa notoriété pour ses interprétations dans la pièce Troisième étage (adaptée en wallon namurois Trwèzyinme Etage par Georges Jacques). Dans les années 60’s elle créée sa compagnie (qui existe encore aujourd’hui).


Pour honorer sa carrière, elle a reçu La Gaillarde d’Argent. Il s’agit d’une récompense honorifique remis à une personne namuroise qui a valorisé la Wallonie. Très peu de femmes ont été lauréates de ce prix.

 

5. Jambes et sa rue Julie Dessy : la créatrice de la célèbre recette des confitures Materne
Julie Dessy pointe le bout de son nez à Wierde. À la fin du 19ème siècle, elle épouse Édouard Materne. Leur première entreprise s’appelle Materne-Dessy. Quelques années plus tard, il est décidé que la marque s’appellera Materne. Bien que le nom de famille de Julie soit totalement passé à la trappe, elle est un pion très important de l’entreprise. Elle prend notamment la tête de Materne quand son mari est en déplacement à l’étranger. Et lorsqu’iels décident de commercialiser les célèbres confitures Materne à partir de 1897, "ce sont les recettes de Julie Dessy qui seront utilisées pour fabriquer la gelée fruitée " précise le site du Syndicat d’initiative de Jambes.

Julie Dessy, la créatrice de la célèbre recette des confitures Materne.
Julie Dessy, la créatrice de la célèbre recette des confitures Materne. © Crédits : Coll. SIJambes, via le site web du Syndicat d’initiative de Jambes
Longtemps invisibilisée notamment dans le nom de la marque, la ville de Namur a décidé de lui rendre femmage* en donnant son nom à l’une des rues de Jambes.

* Hommage rendu à une femme.

Province du Hainaut
6. Cuesmes et son avenue Isabelle Blume : l’une des premières femmes élues au Parlement belge
Dans le petit village de Cuesmes (Mons), une rue rend femmage à Isabelle Blume. Née à Baudour à la fin du 19ème siècle, elle était une figure féministe et de la lutte anti-fascite du Borinage.

Visage d’Isabelle Blume tiré d’une photo de groupe prise lors d’une conversation durant les années 60.
Visage d’Isabelle Blume tiré d’une photo de groupe prise lors d’une conversation durant les années 60. © Wikipédia
Dès son entrée en politique, elle milite principalement pour le droit de vote des femmes. Elle se bat aussi pour ce qu’on appelle à l’époque une " maternité consciente ", c’est-à-dire l’usage de la contraception.

En 1936, elle devient la deuxième femme (après Lucie Dejardin) a être élue au Parlement belge. Son premier discours en tant que députée s’intitule : À travail égal, salaire égal. Elle y siège jusque dans les années 1950. Après avoir fait partie du POB (Parti ouvrier belge), elle rejoint le Parti communiste des années 60 jusqu’à sa mort (1975). Isabelle Blume sera finalement réintégrée à titre posthume au Parti socialiste.

Isabelle Blume a vécu une grande partie de sa vie à Bruxelles sans jamais oublier son Borinage natal.

 

7. Tournai et son avenue Hélène Dutrieu : la première femme aviatrice belge
Saviez-vous que derrière cette avenue de la Ville aux cinq clochers se cachait une icône de l’aviation belge ? Cycliste, motocycliste, coureuse, automobile et journaliste, Hélène Dutrieu a eu 1000 vies explique cet article détaillé RTBF.

Hélène Dutrieu (1877 - 1961) au contrôle de son avion en 1911.
Hélène Dutrieu (1877 - 1961) au contrôle de son avion en 1911. © Historica Graphica Collection/Heritage Images/Getty Images
Née à Tournai en 1877, Hélène Dutrieu a été pionnière à bien des égards : première femme championne cycliste belge, première femme aviatrice belge et première femme au monde à voler sur hydravion ! En 1910, elle déclare au magazine Fémina : "Je risque ma vie, évidemment. Mais si je ne reviens pas, tant pis !".

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Elle mettra d’ailleurs ses talents au service de l’armée lors de la Première guerre mondiale en effectuant des vols de reconnaissance au-dessus des lignes ennemies allemandes.

En 2011, une pièce de la collection belge en euro est créée en sa mémoire.

>> Dans son émission "Trésors du commun", Notélé est revenu sur l’histoire exceptionnelle de cette Tournaisienne

Province du Brabant Wallon
8. Nivelles et son square Gabrielle Petit : une héroïne belge de la résistance durant la Première Guerre mondiale
Originaire de Tournai, Gabrielle Petit est une figure des femmes de la résistance belge en 14-18. Infirmière de formation, elle a fait de l’espionnage pour l’Angleterre alliée. Elle sera finalement arrêtée avant d’être tuée à tout juste 23 ans en 1916 à Schaerbeek. Une place porte également son nom à Tournai.

>> Début avril, soit 130 ans après sa naissance, un vibrant hommage lui a été rendu à Tournai : le reportage de Notélé

Gabrielle Petit, héroïne de la résistance belge durant la Première Guerre mondiale.
Gabrielle Petit, héroïne de la résistance belge durant la Première Guerre mondiale. © Droits réservés.
Bruxelles
9. Bruxelles et sa rue Chantal Akerman : la première cinéaste belge à recevoir le prix du meilleur film de tous les temps
Née à Etterbeek, Chantal Akerman est une cinéaste lesbienne, fille de survivant.e.s de la Shoah. Elle décède en 2015. Dans son oeuvre, elle aborde des thématiques LGBT, les relations mère-fille, la sexualité ou encore le judaïsme. Selon Bozar Bruxelles, elle est considérée comme l’une des pionnières du cinéma féministe moderne. Parmi ses films marquants, on retrouve "la Chambre", "Les rendez-vous d’Anna" ou encore "Demain on déménage".

Chantal Akerman en tournage.
Chantal Akerman en tournage. © Laszlo Ruszka / INA via Getty Images
En décembre 2022, elle devient la première femme à remporter le prix du magazine Sight and Sound qui interroge près de 1500 professionnel.le.s sur ce qu’iels considèrent être le meilleur film de tous les temps. Le concours a lieu tous les dix ans. Pour cette édition 2022, c’est le film "Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles" de Chantal Akerman qui a remporté la victoire.

>> En 2021, BX1 avait dressé le portrait de la cinéaste bruxelloise 

10. Koekelberg et sa rue Gemba : l’une des femmes victimes de racisme à l’exposition universelle
Selon un article de BX1, la commune de Koekelberg vient d’adopter quatre nouveaux noms de femmes pour ses voiries. Elles devraient bientôt rejoindre le paysage bruxellois. Parmi elles, Madame Gemba, forcée de se promener dans le zoo humain de Tervuren lors de l’exposition universelle de 1897. "L’objectif est de mettre en valeur des femmes méconnues, aux côtés de femmes déjà connues" selon une information de Sudinfo.


https://www.rtbf.be/article/feminisation-de-lespace-public-10-rues-en-wallonie-et-a-bruxelles-qui-portent-des-noms-de-femmes-pionnieres-11186535

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Entre colère et espoir, comment le collectif féministe belge "Femme, Vie, Liberté" soutient les femmes iraniennes

16 Février 2023, 01:29am

Publié par hugo

 Entre colère et espoir, comment le collectif féministe belge "Femme, Vie, Liberté" soutient les femmes iraniennes

© Belga

13 févr. 2023 à 12:22

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10 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Le 16 septembre 2022, l’Iran apprenait la mort de Mahsa Amini, cette jeune femme de 22 ans arrêtée par des officiers iraniens de la "police des mœurs" pour ne pas avoir respecté les lois du pays en matière d’habillement et plus précisément en ce qui concerne le port du hijab, qui est obligatoire dans le pays. Une mort qui allait créer une onde de choc dans le monde entier et un vaste élan de solidarité.
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A l’annonce de son décès, ce sont les femmes, portées par leur révolte, qui ont lancé le mouvement de protestation. Un grand nombre de manifestations a vu le jour fin 2022 en Iran : des femmes sont descendues dans la rue pour scander "Zan, Zendegi, Azadi" ("Femme, Vie, Liberté"), se couper les cheveux ou mettre le feu à leur hijab. Les étudiantes des écoles iraniennes se sont rassemblées et ont publié sur les médias sociaux des photos et des vidéos des événements en cours. Les hommes les ont suivies dans la rue en guise de soutien. Face à ces différents actes de résistance, la répression du régime est sanglante.

En Belgique, depuis plusieurs mois, le collectif féministe Woman Life Freedom (Femme, Vie, Liberté) s’est créé "en solidarité avec les luttes des femmes et la révolution iranienne pour renverser le régime islamique". Les Grenades ont rencontré six membres de ce collectif. Elles sont Iraniennes ou d’origine iranienne, certaines sont en exil dans notre pays, d’autres y sont nées. Elles travaillent dans le secteur associatif ou sont étudiantes dans le supérieur.

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Construire des ponts
"On s’est rencontré petit à petit", explique Maryam. "Ce collectif entend vraiment répondre aux événements en Iran, mais cela ne s’arrête pas là", continue Arezoo. "Nous réfléchissons de plus en plus à la manière dont nous voulons construire des ponts avec d’autres groupes féministes, au-delà des frontières."

Il leur importe néanmoins de mettre en avant les questions qui concernent spécifiquement les femmes. "Quand on parle de révolution, en tant qu’activiste, on sait qu’on va devoir affronter des discussions sur le fait que les droits des femmes ne sont pas importants, que cela doit être mis sur le côté le temps de faire la révolution. Cela s’est déjà produit dans l’histoire. Cette révolution a démarré par des questions qui concernent les femmes, nous devons continuer à porter ces questions comme des priorités. C’est important, pas uniquement pour les Iraniennes mais pour les femmes dans le monde entier !", précise Fariba.

Les femmes font partie des groupes qui ont le moins de droits en Iran

Le collectif a notamment organisé et participé à des marches en Belgique en soutien avec le mouvement en Iran. "Nous avons décidé de mettre des femmes et des personnes LGBTQIA+ à l’avant de ces manifestations, dans les premières lignes, pour qu’elles puissent s’exprimer, en sécurité", explique Maryam. "Et cela n’a pas été simple !", réagit Fariba. "Nous avons dû convaincre les groupes qui participaient aux marches. Nous leur avons demandé de faire confiance aux femmes, nous avons expliqué que nous pouvions les guider depuis les premières lignes."

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Un parapluie assez grand
Elles suivent évidemment de près les événements en Iran, certaines d’entre elles ont encore de la famille qui réside dans le pays. "A cause de cela, il y a une certaine urgence quand nous nous voyons. Il y a toujours des nouvelles informations que nous voulons traiter avec l’angle du genre, mais nous avons décidé de traiter d’autres sujets également, parce que nous habitons en Belgique", souligne Arezoo.

Cette révolution a démarré par des questions qui concernent les femmes, nous devons continuer à porter ces questions comme des priorités

Selon Fariba, l’un des principaux sujets de mobilisation pour les femmes en Iran est la lutte pour leur droit à l’auto-détermination. "Au centre de cette lutte-là se trouve la réappropriation des corps féminins. Quand on lutte pour se réapproprier nos corps, contre le contrôle imposé sur nos corps, on lutte contre toutes les violences, celles faites aux femmes d’abord, mais aussi les autres types de violences", observe-t-elle. "Notre slogan Femme, Vie, Liberté vient des femmes kurdes bien entendu, on l’utilise en Iran comme un slogan pour toutes les minorités dans le pays. C’est comme un parapluie, pour toutes les personnes qui en ont besoin. C’est un parapluie assez grand pour lutter contre les autres oppressions aussi. Sans oublier les violences de classe, les violences économiques !"

Venus continue : "Les femmes font partie des groupes qui ont le moins de droits en Iran. Défendre les droits des femmes aide d’autres groupes qui subissent également ces violences économiques ou religieuses, ces lois iniques. En Iran, les filles appartiennent à leur père, où à un autre homme de la famille. Ce régime permet toutes ces différentes oppressions. Cette révolution n’est pas uniquement cantonnée au hijab obligatoire, même si c’est un sujet important de cette révolte, parce que si une femme veut travailler ou simplement marcher dans la rue ou se faire soigner à l’hôpital, tout va dépendre de ce voile, elle doit le porter. Lutter contre le voile obligatoire, c’est lutter pour avoir accès à tous les droits et tous les services. Elles luttent pour des droits qu’elles n’ont encore jamais eus."

Pour Honey, le hijab obligatoire "symbolise l’effacement de la moitié de la population d’un pays. Cela signifie que le régime affaiblit la position des femmes dans la société tout entière. En retirant leur hijab, les femmes réapparaissent dans la société, en soi, c’est un acte de résistance et d’existence. C’est la chose la plus rebelle qu’une femme puisse faire en Iran. Et c’est ce qu’elles vont continuer à faire."

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"Notre corps est un instrument de leurs politiques"
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les femmes luttent dans le pays contre le hijab obligatoire. En 2017 déjà, une femme, d’abord surnommée Girl of Revolution Street, ensuite identifié comme étant Vida Movahed, une mère de 31 ans, a retiré son voile pour le suspendre sur un bâton et le faire flotter dans les airs. Plusieurs femmes avaient reproduit cette action à sa suite, et certaines d’entre elles avaient été arrêtées.


Fariba renchérit : "Le corps des femmes est opprimé dans le monde entier mais en Iran, il y a cette spécificité : nous avons vécu, depuis des milliers d’années, sous un régime théocratique. C’est encore le cas aujourd’hui. Dans l’histoire du pays, d’abord ils ont forcé les femmes à retirer leur voile, avec également la police dans la rue pour les surveiller à cette époque. Puis, le choix a été possible, mais ils utilisaient toujours les femmes, en mettant en avant leur modernité, en disant qu’il y avait des mannequins, des chanteuses, des danseuses iraniennes. Après la contre-révolution islamique de 1979, le voile a de nouveau été obligatoire. Notre corps est un instrument de leurs politiques. Et la réappropriation de nos corps n’est pas uniquement liée au voile, c’est lié à d’autres questions fondamentales : avec qui et quand veut-on avoir des relations sexuelles ?, est-ce qu’on veut des enfants, ou pas ? Est-ce qu’on a accès à l’avortement si on le souhaite ? Ce sont des questions que se posent les femmes dans le monde entier, aussi en Belgique !"

Le 8 mars 1979, des centaines de femmes manifestaient déjà en Iran contre les lois qui créent le hijab obligatoire. "Les femmes sont les premières à avoir compris ce qui allait arriver lors de la contre-révolution islamiste. Les femmes et les filles ont résisté. En fait, partout où on oppresse les femmes, elles résistent", rappelle Roxanne.

En retirant leur hijab, les femmes réapparaissent dans la société, en soi, c’est un acte de résistance et d’existence. C’est la chose la plus rebelle qu’une femme puisse faire en Iran

Parmi les objectifs du collectif, "renverser la République islamique d’Iran" vient en premier. "Et on n’entend pas le faire depuis l’extérieur, pour nous, cela signifie nous appuyer sur ce dont les Iranien·nes, qui vivent dans le pays, ont besoin", précise Roxanne. Et cela signifie également reconnaître "que nous ne voulons pas revenir en arrière, vers le régime du Shah ou un autre régime autoritaire. Nous voulons avancer !", poursuit Arezoo. "Le régime vit beaucoup de crises en même temps, et un grand nombre de personnes veulent du changement. Je ne pense pas qu’un retour en arrière soit possible. On a vu que les femmes s’étaient déjà mobilisées dans le passé. La différence cette fois-ci : les hommes ont fini par rejoindre ce mouvement révolutionnaire initié par les femmes", souligne quant à elle Fariba.

À lire aussi
Un point de basculement contre la domination patriarcale en Iran ?

Instrumentalisation et répression
Cependant, Arezoo tient à préciser que la lutte contre le voile obligatoire en Iran a été instrumentalisée, dans beaucoup de pays occidentaux, " à des fins islamophobes et on n’est vraiment pas d’accord avec ça. " Fariba analyse : " On n’a pas voulu se faire instrumentaliser par l’extrême droite. C’est comme si la lutte contre le voile obligatoire était la seule revendication des Iranien·nes. C’est faux ! Ce n’est que la première étape. C’est une manière de minimiser les luttes." Honey dénonce : "Ces discours islamophobes existent déjà dans les pays occidentaux, certains estiment que si les Iraniennes ne veulent pas porter le hijab, alors personne ne peut en porter !"

Elles constatent également une certaine fétichisation des Iraniennes dans les discours et les médias. "D’un côté, il y a les Iraniennes passives et opprimées, de l’autre, on les dépeint comme tellement courageuses. Ce sont deux manières de les essentialiser. On passe sous silence qu’elles luttent aussi juste pour pouvoir manger, et nourrir leur famille. La population s’appauvrit en Iran ces cinq dernières années, surtout les femmes. On a aussi pu entendre qu’elles devaient retirer leur voile car elles sont si belles qu’on doit pouvoir les voir. C’est dangereux ce genre de propos ! Ces femmes luttent parce qu’elles n’ont pas d’autres choix", s’insurge Roxanne. "Et parce qu’elles n’ont plus rien à perdre, complète Honey. "C’est ce qui est différent, je pense, cette fois-ci. La peur a disparu. Ce qu’elles chantent dans les manifestations est tellement triste. Elles disent : ‘Je sors dans la rue, dites à ma mère qu’elle n’a plus de fille’. Elles savent qu’elles risquent de perdre leur vie. Quel plus grand sacrifice peux-tu faire ?"

En Iran, des milliers de personnes sont aujourd’hui emprisonnées, certaines sont torturées et risquent d’être exécutées. Au moins quatre manifestants ont récemment été pendus. "Les hommes subissent aussi les emprisonnements et les tortures. Pourquoi la répression est-elle si forte à chaque fois que les femmes luttent ? Ils ont peur de ces femmes fortes, qui ont leurs propres opinions et qui ont lancé ce mouvement. Par contre, il faut préciser que les violences faites aux femmes sont légales en Iran. Ce n’est pas la même chose pour les hommes. Les violences envers les femmes sont même conseillées, pour protéger l’honneur de la société et ses traditions", explique Maryam.

C’est comme si la lutte contre le voile obligatoire était la seule revendication des Iranien·nes. C’est faux ! Ce n’est que la première étape

"J’aimerais quand même donner un peu d’espoir", intervient Arezoo. "Les femmes continuent à utiliser la désobéissance civile, même des petits actes, simplement sortir sans leur hijab, c’est déjà incroyable. J’ai beaucoup de respect pour elles. Elles disent clairement qu’elles ne sont pas obligées de subir ce que le gouvernement leur impose. C’est important de montrer notre solidarité, mais aussi de regarder vers le futur d’une manière positive. Les choses sont en train de changer. Il faut que les gens comprennent que c’est possible. Pour survivre, nous voulons utiliser notre imagination et penser à ce monde que nous allons créer ensemble."

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Solidarité féministe
Pour ce faire, dès sa création, le collectif s’est inscrit dans une solidarité internationale avec les autres associations féministes et les groupes progressistes, en Belgique également. "Pour être honnête, on s’attendait à plus de solidarité venant des groupes européens. Certains nous soutiennent, nous contactent, mais cela reste une minorité", explique Arezoo. "De ce que je comprends, il y a cette crainte de parler à notre place, l’idée que ce sont les Iraniennes qui doivent s’organiser. Je pense que l’envie est là, mais beaucoup ne savent pas comment aider", réagit Honey. "La solidarité que nous pouvons recevoir, notamment en Belgique, dépend de la capacité du mouvement féministe à avoir une vision internationaliste, c’est-à-dire à comprendre que les luttes sont interconnectées. Cela dépend également de la force du mouvement. En Belgique, le mouvement féministe était fort en 2019, il est plus faible aujourd’hui je trouve. Cela impacte la solidarité féministe", souligne Roxanne.

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Néanmoins, des liens commencent à se créer en Belgique. Leurs discussions avec les féministes belges portent par exemple sur le nationalisme. "Nous nous intéressons au nationalisme flamand et persan. Qu’ont-ils en commun ? Qu’est-ce qui est en jeu pour nous, les femmes ? Nous partageons des informations", précise Arezoo. "On le voit en Europe et aux États-Unis : quand le nationalisme connaît un essor, le corps des femmes est la première chose qui est attaquée. Je suis née en Suède, le gouvernement est d’extrême droite maintenant. Après les élections, la première chose qu’ils ont faite a été de réduire le délai durant lequel tu peux avorter. Cela se passe sous nos yeux ! Il est important de faire le lien entre le droit à l’auto-détermination des femmes en Iran et aussi en Europe", continue Honey.

"La question n’est pas seulement ce que les féministes peuvent nous apporter, mais aussi ce que les femmes iraniennes peuvent apporter au féminisme", sourit Fariba. "Imaginez si on renverse le régime islamique, si on parvient à se réapproprier nos corps. Toutes les femmes vont en bénéficier.  On apprend beaucoup de leçons de ce moment révolutionnaire. Je ne savais pas qu’on était si puissantes."

Prochains moments solidaires à l’agenda du collectif : le 25 février, cela fera un an que la Russie a envahi l’Ukraine, une manifestation est organisée, les membres du collectif Femme Vie Liberté marcheront en soutien aux femmes ukrainiennes, "pour leur auto-détermination et parce que nous savons combien les régimes russe et iranien se soutiennent", précise Roxanne. Et le 8 mars, elles participeront à la grève féministe, organisée par le collecti.e.f 8 maars en Belgique. Elles seront devant l’ambassade d’Iran, avant de rejoindre la grande manifestation féministe.


Iran : de rares témoignages à Téhéran
Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/entre-colere-et-espoir-comment-le-collectif-feministe-belge-femme-vie-liberte-soutient-les-femmes-iraniennes-11152021

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Plus de 120 femmes dénoncent des comportements déviants sur la scène politique

2 Décembre 2022, 04:59am

Publié par hugo

 Plus de 120 femmes dénoncent des comportements déviants sur la scène politique
Plus de 120 femmes dénoncent des comportements déviants sur la scène politique
© Getty

28 nov. 2022 à 08:49

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Par Belga, édité par Anne Poncelet
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Plus de 120 femmes dénoncent, dans une lettre ouverte publiée lundi dans De Standaard, des comportements déviants au sein du monde politique.

L’échevine schaerbeekoise Sihame Had­dioui (Ecolo) a porté plainte l’an dernier contre son collègue échevin Michel De Herde (Défi) pour attouchements.

Son expérience a incité plusieurs personnalités politiques à se mobiliser pour dénoncer ces pratiques dans une carte blanche. Parmi les signataires, on retrouve des femmes politiques bruxelloises, flamandes, wallonnes et germanophones, parmi lesquelles la vice-Première Petra De Sutter (Groen), la présidente du Sénat Stephanie D’Hose (Open VLD), Zakia Khattabi, Sarah Schlitz, Barbara Trachte ou encore Rajae Maouane.

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Des fonctionnaires brisent le silence sur des faits de harcèlement sexuel au sein d'une administration bruxelloise

"Nous appelons le monde politique à prendre sa responsabilité concernant la violence sexiste, sexuelle et psychologique commises par des mandataires", est-il écrit. "De nombreuses personnes doivent faire face chaque jour à ce type de violence. L’impact sur la santé ou la vie privée de la victime est indéniable. Et lorsque cette forme de violence se produit dans des lieux où des décisions doivent être prises, notre démocratie est en danger." Il faut mettre fin "au tabou et à l’omerta", poursuivent les signataires. "Le monde politique est conçu par des hommes et pour des hommes. La culture professionnelle y est sexiste et il faut que ça change. Nous devons éliminer la violence, protéger les victimes et écarter les auteurs présumés le temps de la procédure." Elles plaident enfin pour la création d’un "organe indépendant" qui permettrait de mieux lutter contre "la violence sexiste, sexuelle et psychologique en politique".

Sur le même thème : Extrait JT (27/11/2022)


https://www.rtbf.be/article/plus-de-120-femmes-denoncent-des-comportements-deviants-sur-la-scene-politique-11112903

LES  FEMMES NE  SONT  PAS  DE LA VIANDES !!!! GARDEZ  VOS ................ DANS  VOS  PANTALONS !!!!

LA  DRAGUE  OUI !!! ETRE LOURD  NON  ,  ET Insisté  NON !!!  

si  vous ne  respectez  pas la femme qui  vous plait  , vous ne  respectez pas  votre  soeur  mere etc 

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Crise énergétique : la flambée des prix pénalise davantage les femmes, alertent les syndicats européens

17 Novembre 2022, 02:48am

Publié par hugo

 Crise énergétique : la flambée des prix pénalise davantage les femmes, alertent les syndicats européens

mardi dernier à 15:32

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Par Belga, édité par Victor de Thier
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Les femmes sont davantage susceptibles que les hommes d'avoir du mal à payer leurs factures d'énergie, qui ont flambé ces derniers mois, a alerté mardi la Confédération européenne des syndicats (CES) dans un communiqué.

Du fait d'un salaire inférieur en moyenne de 13% à celui des hommes, les Européennes "sont plus durement frappées par les augmentations du prix de l'énergie", déplore la CES à l'occasion de la Journée européenne de l'égalité salariale.

En se basant sur des travaux publiés fin octobre par l'agence européenne Eurofound, les syndicats affirment que "44% des mères célibataires et 31% des femmes célibataires anticipent des difficultés à payer leurs factures d'énergie dans les trois prochains mois".

Côté masculin, seuls 26% des hommes célibataires se disent "très susceptibles" ou "plutôt susceptibles" d'avoir du mal à régler leurs factures d'énergie.

Pour la CES, ces chiffres révèlent "le besoin de mesures urgentes aux niveaux national et européen pour protéger les femmes de la crise" énergétique que connaît le Vieux Continent depuis le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine fin février.

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Écart salarial
En octobre 2022, les prix de l'énergie ont bondi de plus de 40% par rapport à octobre 2021 dans la zone euro, selon les données d'Eurostat.

La crise aggrave aussi la situation des femmes qui voudraient quitter le domicile familial à cause d'un conjoint violent, mais qui dépendent financièrement de leur partenaire et ne pourraient subvenir seules à leurs besoins, relève la CES.

"De nombreuses femmes peinaient déjà à payer des produits de base en raison des inégalités salariales", regrette la secrétaire générale adjointe de la Confédération Esther Lynch, citée dans le communiqué. 

"La crise du coût de la vie les a plongées dans une grande précarité", ajoute-t-elle.

En matière d'inégalités salariales, la moyenne européenne de 13% cache de grandes disparités d'un pays à l'autre.

Les écarts de salaires moyens ne sont que de 0,7% au Luxembourg, contre plus de 20% en Estonie et en Lettonie, selon des données publiées en mars par Eurostat. En Belgique, l'écart salarial s'établit à 9,2% avec correction de la durée de travail et à 23,1% sans cette correction, selon l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes. Le deuxième écart est plus important en raison du grand nombre de femmes travaillant à temps partiel.

Sur le même thème : Extrait JT (05/11/2022)


https://www.rtbf.be/article/crise-energetique-la-flambee-des-prix-penalise-davantage-les-femmes-alertent-les-syndicats-europeens-11104774

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Malala au Pakistan, dix ans après l'attentat auquel elle a survécu

14 Octobre 2022, 18:03pm

Publié par hugo

 Malala au Pakistan, dix ans après l'attentat auquel elle a survécu

11 oct. 2022 à 10:07

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Par RTBF Info avec Belga
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La prix Nobel de la Paix Malala Yousafzai est arrivée mardi au Pakistan, son pays natal, pour rendre visite aux victimes des inondations, dix ans après l'attentat commis par les talibans qui avait failli lui coûter la vie.

Malala avait 15 ans quand, le 9 octobre 2012, des membres du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, avaient fait irruption dans le car la ramenant de l'école et lui avaient tiré une balle dans la tête pour avoir osé faire campagne en faveur de la scolarisation des filles dans sa vallée de Swat (nord-ouest).

Soignée en urgence en Grande-Bretagne, elle est ensuite devenue un symbole mondial de résistance à l'extrémisme religieux et la porte-voix des filles privées d'instruction, avant de devenir en 2014 la plus jeune prix Nobel de la Paix de l'histoire.

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Malala, qui réside en Grande-Bretagne et qui était déjà revenue au Pakistan en 2018, est arrivée mardi avec son père à Karachi. Elle devait se rendre dans des zones rurales environnantes affectées par les catastrophiques inondations causées par les pluies de mousson.

Elle cherche ainsi à "maintenir l'attention de la communauté internationale sur l'impact des inondations au Pakistan et à insister sur le besoin d'aide humanitaire d'urgence", a indiqué dans un communiqué son organisation, Malala Fund.

La province du Sind, dont Karachi est la capitale, a été la plus touchée par les inondations, que les responsables pakistanais ont imputé en partie au changement climatique.

Un tiers du pays s'est retrouvé sous les eaux, huit millions de personnes ont été déplacées, deux millions d'habitations détruites ou endommagées et 1.500 hôpitaux et cliniques ravagés. Les dégâts sont évalués à 28 milliards de dollars et une crise sanitaire menace maintenant les déplacés.


https://www.rtbf.be/article/malala-au-pakistan-dix-ans-apres-l-attentat-auquel-elle-a-survecu-11083416

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Backlash : pour les droits des femmes, "rien n’est jamais acquis"

12 Juillet 2022, 00:13am

Publié par hugo

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Backlash : pour les droits des femmes, "rien n’est jamais acquis"

Les Grenades - Série d'Eté
Le backlash, retour de bâton contre les droits des femmes
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Par Mathieu Neuprez, une chronique pour pour Les Grenades
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Non, rien n’est jamais acquis.

C’est en tout cas ce que nous apprend la théorie du backlash, qui a vu le jour aux États-Unis. Elle a été mise sur papier par la journaliste Susan Faludi dans un essai toujours d’actualité de nos jours, Backlash : la guerre froide contre les femmes. Le backlash en fait, c’est le retour de bâton, le retour de flammes, un retour un arrière, un recul dans ce qui avait été obtenu de haute lutte par les féministes d’autrefois.

Si nous sommes encore loin du scénario catastrophe à "La servante écarlate", ce livre de Margareth Atwood décrivant une société américaine dystopique régie par une dictature religieuse où les femmes fertiles sont réduites en esclavage, l’œuvre de Susan Faludi est néanmoins brandie comme un symbole, et comme un avertissement, par les féministes.

Les droits des femmes menacés
Aux États-Unis d’ailleurs, la Cour Suprême a tout simplement annulé le jugement Roe contre Wade, qui protège les droits des femmes à avorter. Nous sommes en 2022 et un droit acquis, celui de laisser aux femmes le droit de disposer de leur corps, est remis en question.

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Des manifestantes se rassemblent le 24 juin 2022 devant la Cour Suprême américaine contre la révocation du droit à l’avortement.
Des manifestantes se rassemblent le 24 juin 2022 devant la Cour Suprême américaine contre la révocation du droit à l’avortement. Getty Images
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Plusieurs retours en arrière avaient déjà été actés par des gouvernements conservateurs, voire réactionnaires ces dernières années. En Pologne, par exemple, en janvier 2021, le gouvernement a décidé d’une interdiction presque totale de l’IVG. Concrètement, les femmes ne peuvent plus avorter qu’en cas de viol, d’inceste ou si la vie de la mère est en danger. Et encore, les médecins polonais seraient désormais réticents à pratiquer l’avortement, même en cas de danger vital, de peur d’être tenus responsables d’un acte illégal.

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Des pays tels que le Brésil, la Lituanie, la Roumanie ou la Slovaquie ont tous significativement restreint le droit à l’interruption volontaire de grossesse dans cette même période.

"Il suffira d’une crise"
On nous avait prévenu·es : Simone de Beauvoir écrivait déjà dans Le Deuxième Sexe : “N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.”

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Et les crises, on peut dire que ce n’est pas ce qui nous a manqué ces dernières années. Crise économique, crise migratoire et surtout crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19. En Belgique, comme un peu partout dans le monde d’ailleurs, le confinement a été généralisé.

Avec lui, les violences conjugales et intrafamiliales ont explosé puisqu’on estime que les appels aux services d’aide aux victimes ont été multipliés par trois durant le confinement en Belgique.

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Au sujet de l’interruption volontaire de grossesse, en Belgique, on parle plutôt d’assouplir la législation relative à l’IVG (même si ce n’est pas encore gagné)…

En tout cas, jusqu’à la prochaine crise.

Cette chronique a été écrite pour la troisième saison des émissions d’été des Grenades, tous les dimanches de l’été de 17h à 18h sur La Première-RTBF.

Si vous souhaitez contacter l’équipe des Grenades, vous pouvez envoyer un mail à lesgrenades@rtbf.be

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.


https://www.rtbf.be/article/backlash-pour-les-droits-des-femmes-rien-nest-jamais-acquis-11028413

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