Dépression périnatale
Ladépression périnataleregroupe ladépression pré-nataleet ladépression post-partum(ou post-natale) qui surviennent, comme l'indique leur nom,
l'une avant l'accouchement et l'autre après la naissance de l'enfant. Elles concernent la future ou la nouvelle mère.
Tableau clinique[modifier]
- Avant l'accouchement, certaines mères présentent tous les éléments d'unedépressionqui
est liée à leur grossesse et qui rend celle-ci compliquée. Elles semblent ne pas pouvoir se réjouir de la venue de l'enfant et parfois cela s'origine dans des circonstances de vie difficiles
(problèmes familiaux, de couple, migration, conditions matérielles...); dans d'autres cas, la dépression n'est pas rattachable à un évènement extérieur mais à l'état intrapsychique de la future
mère que la grossesse confronte à des problèmes non-résolus.
- Après l'accouchement, environ la moitié desfemmes(entre 10 et 80 % selon les études) connaissent un épisode debaby blues: il survient entre le deuxième et le quatrième jour après l'accouchement, dure en
moyenne deux jours et dans la majorité des cas ne se prolonge pas au retour à domicile. Il associe des pleurs, une émotivité importante, le sentiment d'incompétence. Le baby blues est souvent
sans lendemain. Il est bien différent de ladépression post-partumqui survient le plus souvent après un intervalle libre de 1 à 2 mois et réalise un tableau de la dépression
typique ou masquée. La dépression post-partum (DPP) est la plus fréquente des complications dupost-partum. Elle survient
dans environ 15% des accouchements1. Elle demeure souvent méconnue, en raison de la réticence "culturelle" à
envisager qu'un accouchement et l'arrivée d'un bébé ne soient pas vécus dans le bonheur; et le "diagnostic" de "fatigue", la responsabilité du bébé, qui pleure trop, dont le sommeil n'est pas
"réglé" retardent encore trop souvent la prise en charge. C'est souvent que le diagnostic est fait à l'occasion d'une consultation pédiatrique ou pédopsychiatrique devant des symptômes du
bébé : troubles du sommeil, de l'alimentation.
Lors d'une dépression post-partum mineure, les symptômes sont plus intenses que pour le baby blues avec une période sensible les 3 premiers mois. Les symptômes sont pénibles et invalidants.
Cependant la mère ne consulte généralement pas pour elle-même mais pour le bébé. Les troubles peuvent persister jusqu'aux 2 ans de l'enfant si la dépression n'est pas prise en charge.
Présentation clinique de la mère : humeur dépressive en fonction des jours (ce
qui entraîne une banalisation des professionnels[précision nécessaire]), notion de travail et non de plaisir avec le bébé, anxiété, irritabilité, perte d'appétit sans perte de poids, estomac noué,
palpitations, céphalées, fatigue, sensation de faiblesse, nervosité, troubles du sommeil, endormissement difficile, sensation d'être mieux avec les autres mais peur de sortir, sensation d'être
tendue, irritable avec le bébé (ce qui entraine une grande culpabilité).
Lors d'une dépression post-partum majeure, la femme est très préoccupée par son monde interne, elle a le faciès triste, elle est effondrée, vide ou agressive. Les troubles d'une DPP majeure
commencent soit dès la 2ème semaine après la naissance, soit la 5ème semaine, soit entre le 10ème et la 14ème (pics). Il y a un risque important pour le bébé. Présentation clinique de la
mère : troubles du sommeil, ralentissement psychomoteur, sensation d'être malade, perte d'appétit et de poids, difficultés à penser, se concentrer ou même agir, perte d'espoir, altération de
la perception de soi et des autres, sensation d'être une mère incompétente, idées suicidaires. Cette DPP nécessite un traitement antidépresseur avec une prise en charge globale (hospitalisation
mère-bébé).
Pour la classification internationale duCIM-10est F530, c'est-à-dire: les symptômes associés à la puerpéralité qui rassemble en
une classe les troubles dépressifs et psychotiques qui y sont liés.
Conséquences dans la durée[modifier]
Sans parler des conséquences pour l'enfant qui se développe les premières années avec une maman déprimée, les conséquences en termes de vie de couple, familiale, sociale et professionnelle
peuvent parfois être considérables. La mère peut ainsi "traîner" des années durant les suites d'une dépression périnatale jusqu'à ce qu'à l'occasion d'un autre évènement nécessitant une
consultation psychopathologique, le spécialiste se rende compte qu'elle va mal depuis "la grossesse ou la naissance du premier enfant ou d'un suivant. Il faut que le clinicien soit attentif dans
son anamnèse à investiguer la ou les périodes périnatales, sinon il prend le risque de soigner "la proie pour l'ombre", c'est-à-direl'actuelqui recouvrera manifestement les
sentiments péri-nataux. Les échelles d'évaluation de la dépression là non-plus ne peuvent se substituer à l'entretien clinique approfondi.
Psychoses périnatales[modifier]
Notes et références[modifier]
-
↑O’Hara M, Swain A,Rates and risk of postpartum depression—a meta-analysis [archive], Int Rev Psychiatry, 1996;8:37-54
-
Naissances : Pour une éthique de la prévention, Ed.: Erès, Coll.: Prévention en maternité, 2001,(ISBN 2865869245)
-
Prévention précoce : Petit traité pour construire des liens humains, Ed.: Erès, Coll.: Prévention en maternité, 2009,(ISBN 2749210895)
- Sylvain Missonnier, Bernard Golse,Michel Soulé :La grossesse, l'enfant virtuel et la parentalité,
Ed.: Presses Universitaires de France, Coll.: Monographies de la psychiatrie,(ISBN 2130545319)
- Jacques Dayan :Les dépressions périnatales : Evaluer et traiter, Ed.: Masson; Coll.: Médecine et psychothérapie, 2008,(ISBN 2294008669).
- Jacques Dayan, " Maman pourquoi tu pleures? Les désordres émotionnels de la grossesse et de la maternité", Ed Odile Jacob, 2002,(ISBN 273811072X)
- Jacques André, Laurence Aupetit (sous la direction de) :Maternités traumatiques, Ed.: Presses Universitaires de France, 2010, Coll.: Petite bibliothèque de
psychanalyse,(ISBN 2130581110)
Articles connexes[modifier]