La double peine des veuves dans le monde,femmes,egalite
Solome Sekimuli, 54 ans, a été spoliée par ses beaux-frères, son mari tout juste décédé. Elle avait 17 ans et son mari Ben 19 ans quand ils se sont mariés.
©Amy Toensing/ National Geographic Magazine
A la douleur de perdre un être cher s’ajoutent, dans certains pays, les violences et les spoliations infligées par les belles-familles. Les histoires de ces veuves qui perdent tout, leur mari, leur dignité et leurs biens, font l’objet d'un projet photographique de l'Américaine Amy Toensing. Son travail était exposé au festival Visa pour l’image 2017 de Perpignan (France).
28 sep 2017
Mise à jour 28.09.2017 à 09:49 par
Léa Baron
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Égalité femmes-hommes
Le poids des traditions. « Au début, elles appartiennent à leur père, puis à leur mari. Et quand celui-ci décède, il n’y a plus de place pour elles dans la société. » C’est ainsi qu’Amy Toensing résume la situation de ces femmes qui perdent tout quand elles deviennent veuves en Inde ou en Ouganda par exemple.
Quand on devient veuve, le simple fait de survivre est un défi.
La photographe Amy Toensing.
Son travail "Veuves" met ainsi en lumière celles qu’une belle-famille et des traditions veulent faire disparaître. « Quand vous rencontrez ces femmes et passez du temps avec elles, vous réalisez à quel point leur vie devient un combat ne serait-ce que pour trouver de quoi se nourrir », nous explique Amy Toensing. « Le simple fait de survivre est un défi. » Particulièrement quand elles ont encore des enfants à charge.
Être une veuve en Inde, une tare
En Inde, par exemple, être une veuve c’est une tare, sa présence peut même porter malheur notamment à la naissance d’un enfant. Les hindous considèrent qu’une femme, pure et fidèle, doit pouvoir protéger son mari de sa mort. A son décès, elles en sont implicitement rendues coupables.
Ces deux veuves indiennes sont accueillies dans une sorte de foyer géré par les autorités publiques dans la ville de Vindravan. Photo prise en 2013 par Amy Toensing lors de son premier voyage.
©Amy Toensing / National Geographic Magazine
Le rite du sati est particulièrement cruel. Il s’agit d’un sacrifice imposé aux femmes qui doivent se jeter sur le bûcher crématoire de leur mari. Une pratique extrême interdite au début du XIXème siècle. Cette immolation a perduré en dépit de la loi jusqu’au XXème siècle. « Malgré tous ces pare-feu, environ un cas chaque année est signalé depuis l'an 2000 », rappelait récemment notre journaliste dans son article sur des juges indiens qui pourfendent les traditions.
Des Ougandaises spoliées
En Afrique aussi le sort des veuves est tragique. « En Ouganda particulièrement, ces femmes avaient des terres avec leur mariage où elles faisaient pousser leur nourriture, raconte Amy Toensing. Et tout d’un coup, la famille de leur mari décédé débarque et s’attend à ce que tout cela lui revienne. Il y a si peu de ressources pour lesquelles se battre parce que l’économie est un gros problème. Entamer des poursuites, c’est tellement difficile quand vous êtes une veuve pauvre et isolée. Personne ne s’en préoccupe, elles sont laissées de côté. » Une violence qui vient s’ajouter à la douleur.
Si on pouvait seulement éduquer les filles, ces femmes se défendraient.
Amy Toensing
Des pratiques similaires ont également cours au Togo, au Cameroun ou encore en Côte d’Ivoire. Au Gabon, l’épouse du président a notamment plaidé pour qu’existe une Journée internationale des veuves. C'est le cas depuis 2010, le 23 juin de chaque année.
Léa Baron
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