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Emily Witt, la journaliste américaine qui a voulu comprendre le porno (entre autres),articles femmes hommes,sexes,

1 Avril 2017, 23:29pm

Publié par hugo

Emily Witt, la journaliste américaine qui a voulu comprendre le porno (entre autres)
"Regarder des films pornos m'a rendue plus sûre de mon physique".
 01/04/2017 13:09 CEST | Actualisé il y a 11 heures

Sandra Lorenzo Journaliste responsable de la rubrique C'est La Vie

JURGENFR
Emily Witt, la journaliste américaine qui a (entre autres) voulu comprendre le porno
SEXE - Emily Witt est souvent comparée à une autre journaliste new-yorkaise, fictive elle, Carrie Bradshaw, l'héroïne de "Sex and the City". La comparaison est tentante mais assez peu pertinente quand on lit le livre que la première vient de publier, "Future Sex". Si toutes les deux écrivent sur le sexe, la première va bien plus loin dans sa réflexion, dans son implication et dans la remise en question de sa propre personne.

À 30 ans, Emily Witt a quitté New York et sa vie de journaliste pour découvrir et enquêter sur la sexualité des Américains et la sienne à San Francisco, une ville réputée pour son ouverture d'esprit. Suivre des polyamoureux, s'essayer à la méditation orgasmique, comprendre les webcams érotiques, assister à des tournages porno: Emily Witt questionne le sexe à la lumière de l'histoire, de ses propres expériences et de ces reportages.

Au milieu de son enquête, elle consacre une quarantaine de pages à l'industrie pornographique. Elle affronte ses a priori, ses limites et ses fantasmes et offre un point de vue nuancé et argumenté sur un milieu et une production mal connue et méprisée, à rebours de nos idées reçues.

Pourquoi ne pas regarder du porno?

Force est de constater que, depuis 1965, date à laquelle les premières images autorisées de pénétration ont été publiées dans la presse, le porno s'était ouvert à toutes sortes de corps et pratiques sexuelles. Grâce à internet, il est désormais possible de trouver une grande variété de contenus pornographiques.

Cependant, "le porno causait pas mal de tourment à mes amis", constate Emily Witt, il "rendait jaloux, il heurtait les sentiments." Et soulevait énormément de questions en elle. Si le porno, "c'est comme entrer tout seul dans un café et manger une part de gâteau en plein après-midi", il "réunit toutes les options sexuelles possibles, y compris celles qu'on n'a pas envie d'explorer". Est-ce qu'elle n'en regardait pas parce que ça ne l'excitait pas ou parce qu'elle avait peur d'être excitée?

Que faire face à des images qui peuvent à la fois heurter nos idéaux moraux et nous donner une furieuse envie de nous masturber? Un dilemme complexe en particulier dans la pensée féministe. "Pour moi, le porno c'était un type qui forçait une femme à le regarder en tenant sa mâchoire. Ou qui la giflait pour l'empêcher de s'évanouir", raconte-t-elle.

Les femmes doivent arrêter de s'auto-censurer

Emily Witt essaya donc un autre porno, celui pensé pour les femmes et vendu par les producteurs bien souvent dans une esthétique "de bon goût", "naturelle" ou "romantique". Un divertissement intéressant mais pas bandant et une production qui ressemble farouchement à de l'auto-censure des femmes envers leur sexualité.

Après avoir assisté à des tournages hard, s'être masturbée et avoir joui, à sa grande surprise, devant des vidéos qui l'étaient aussi, Emily Witt a bien compris que cette production n'était pas à son goût. Mais ce chemin ne fut pas inutile. Le porno est là "pour déclencher une réaction sexuelle plutôt qu'esthétique ou émotionnelle", c'est "une expérience hautement subjective", réaffirme-t-elle.

Et cette liberté de consommation, loin des diktats moraux est possible quand certaines productions comme celles de Princess Donna, auteure d'une web-série pornographique qu'Emily Witt a suivie, veillent aux conditions de tournage et au respect des limites des acteurs.

"Il y aura toujours quelqu'un qui aura envie de moi"

Cette plongée dans le porno l'aura aussi rassurée sur elle-même. "Regarder des films pornos m'a rendue plus sûre de mon physique". Il s'agit d'"un territoire sauvage" loin de l'image de la beauté standardisée renvoyée ailleurs. Les tags grâce auxquels on trouve les vidéos sur Internet montrent que toute particularité physique a ses adeptes. "En regardant tout ça et contre toute attente, j'ai eu la certitude qu'il y aura toujours quelqu'un qui aura envie de moi."

Une prise de position encore difficile à entendre tant nos a priori sur le porno sont nombreux et profondément ancrés. L'idée n'est pas de dire que tout le monde devrait regarder du porno et que dans cette industrie tout est rose mais que l'expérience peut être a minima intéressante. Et que cela ne doit pas être à l'opposé des valeurs féministes. "Le porno m'a appris que l'expression féminine de la sexualité n'a pas besoin de ressembler à un vibro en forme de dauphin pour balayer les vestiges du patriarcat."

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