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Compensation du handicap : « La MDPH doit écouter les besoins réels des personnes.»,handicap,sante,economie,

6 Avril 2017, 21:20pm

Publié par hugo


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Compensation du handicap : « La MDPH doit écouter les besoins réels des personnes.»
Willy Rougier : « Mes aides-soignants voulaient que j'ai un lit électrique médicalisé parce qu'ils avaient mal au dos. » © Franck Seuret
Compensation du handicap : « La MDPH doit écouter les besoins réels des personnes.»
Publié le 6 avril 2017  
    
 
PRÉSIDENTIELLE 2017. Pour faciliter le travail de ses auxiliaires de vie, Willy Rougier a voulu acheter un lit médicalisé deux places. Mais la MDPH n’a pas accepté sa demande de prise en charge car il est célibataire. Le symbole absurde d’une politique de compensation au rabais.

C’est une histoire à dormir debout. Une histoire de lit qui lui a pourri la vie. À la demande de ses auxiliaires de vie qui veulent pouvoir travailler dans de meilleures conditions, Willy Rougier décide d’acheter un lit médicalisé. « À deux places, comme le précédent qui n’était pas médicalisé », précise-t-il.

Le problème : pour un célibataire, la Sécurité sociale ne prend en charge qu’un lit une place. S’il veut un lit deux places médicalisé, il devra donc le payer lui-même. Mais à plus de 3 000 €, l’investissement est trop lourd pour cet allocataire de l’AAH, qui dispose de seulement 800 € par mois pour vivre.

Un lit « prison » inadapté à sa situation
Willy Rougier demande donc à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de financer cet achat au titre de la prestation de compensation du handicap (PCH). Il justifie sa demande. Infirme moteur cérébral, il ne maîtrise pas bien tous ses mouvements et a donc a peur de tomber d’un lit de 90 cm de large. « Il faudra mettre des barreaux », lui répond le médecin-conseil de la MDPH.

Inacceptable pour Willy Rougier. Non seulement, il se sentirait prisonnier. Mais en plus, il aurait du mal à attraper ses urinoirs. Et puis, il ne pourra plus avoir de vie sexuelle, dans un lit à une place.

 

Une évaluation des besoins de plus en plus restrictive
Anecdotique, cette mésaventure ? Symbolique plutôt d’une politique de compensation au rabais. La PCH n’est pas la prestation accessible à tous, compensant toutes les conséquences du handicap et à hauteur des besoins réels, dont le texte de loi de 2005 dessinait les contours. Elle ne couvre pas, entre autres, les activités domestiques (faire le ménage, etc.) et parentales (baigner un enfant quand le handicap en empêche son parent, etc.).

Par ailleurs, l’évaluation des besoins par les équipes pluridisciplinaires des MDPH sont de plus en plus restrictives, pour en limiter le coût. Sarah Salmona, qui a vu son nombre d’heures d’aide humaine presque divisé par quatre, en témoigne dans une vidéo mise en ligne sur faire-face.fr.

Quel adulte dort dans un lit une place  ?
Quant aux aides techniques, elles sont insuffisamment prises en charge. Ricardo Antunes Pedroso raconte, dans une autre vidéo, qu’il doit payer de sa poche 5 000 € sur les 7 300 € que coûte son fauteuil roulant. Certains matériels ne le sont même pas du tout, comme ce lit deux places médicalisé. Pourtant, qui dort dans un lit une place même lorsqu’il vit seul ? « Pas moi », reconnaît la médecin-conseil de la MDPH, questionnée par Willy Rougier.

Les personnes en situation de handicap sont-elles à ce point infantilisées qu’on ne leur reconnaisse pas le droit de dormir dans les mêmes conditions que n’importe quel autre adulte ? « Si j’ai besoin d’un lit médicalisé à deux places, ce n’est pas pour faire beau !, s’insurge Willy Rougier. Il faut que la MDPH écoute les besoins réels des gens. » Franck Seuret

http://www.faire-face.fr/2017/04/06/presidentielle-2017-compensation-handicap-lit/

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