Heine, Adam premier,poemes poesie,
Heine, Adam premier
04
Vendredi
May 2012
Posted by Claire in Claire Placial, Heinrich Heine, PoĂ©sie â Poster un commentaire
Chantier de traduction : autour de H. Heine
Adam der erste est publiĂ© en 1844, dans le recueil Neue Gedichte (Nouveaux poĂšmes). Depuis douze ans Heine vit en exil Ă Paris. Lâintertexte biblique est Ă©vident ; cette Ă©niĂšme relecture de la chute et de lâexpulsion du paradis est sans doute Ă comprendre, entre autres, dans la perspective de lâexil du poĂšte, dĂ» aussi bien Ă la censure subie par le poĂšte, quâĂ sa condition difficile de Juif converti au protestantisme, le baptĂȘme nâayant pas pour autant permis Ă Heine dâaccĂ©der Ă une pleine intĂ©gration dans la sociĂ©tĂ© allemande.
Adam premier
Tu as envoyĂ©, avec lâĂ©pĂ©e de flamme,
Le gendarme céleste
Et tu me chasses du paradis,
Sans justice et sans pitié !
Je mâen vais, avec ma femme
Vers dâautres pays terrestres ;
Mais, que jâaie goĂ»tĂ© au fruit de la connaissance,
Tu ne peux plus rien y faire.
Tu ne peux plus rien y faire, si je sais
Combien tu es petit et nul,
Et Ă quel point tu te donnes de lâimportance
GrĂące Ă la mort et au tonnerre.
Oh Dieu ! comme il est infĂąme, ce
Consilium abeundi !
VoilĂ ce que jâappelle un magnificus
du monde et un lumen mundi !
Ils ne me manqueront jamais
Les espaces paradisiaques ;
Ce nâĂ©tait pas un vrai paradis â
On y trouvait des arbres interdits.
Je veux jouir dâun plein droit Ă la libertĂ© !
Si jây trouve la plus petite limite,
Le paradis pour moi se transforme
En enfer et en prison.
Traduit par Claire Placial
â
Adam der erste
Du schicktest mit dem Flammenschwert
Den himmlischen Gendarmen,
Und jagst mich aus dem Paradies,
Ganz ohne Recht und Erbarmen!
Ich ziehe fort mit meiner Frau
Nach andren ErdenlÀndern;
doch daĂ ich genossen des Wissens Frucht,
Das kannst du nicht mehr Àndern.
Du kannst nicht Ă€ndern, daĂ ich weiĂ
Wie sehr du klein und nichtig,
Und machst du dich auch noch so sehr
Durch Tod und Donnern wichtig.
O Gott! wie erbÀrmlich ist doch dies
Consilium-abeundi!
Das nenne ich einen Magnifikus
Der Welt, ein Lumen-Mundi!
Vermissen werde ich nimmermehr
Die paradiesischen RĂ€ume;
Das war kein wahres Paradies â
Es gab dort verbotene BĂ€ume.
Ich will mein volles Freiheitsrecht!
Find ich die gâringste BeschrĂ€nknis,
Verwandelt sich mir das Paradies
In Hölle und GefÀngnis.
https://lefestindebabel.wordpress.com/2012/05/04/heine-adam-premier/
Adam der erste est publié en 1844, dans le recueil Neue Gedichte (Nouveaux poÚmes). Depuis douze ans Heine vit en exil à Paris. L'intertexte biblique est évident ; cette éniÚme relecture de l...
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