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Le blog de hugo,

Heine, Adam premier,poemes poesie,

9 FĂ©vrier 2016, 21:13pm

Publié par hugo

Heine, Adam premier
04
Vendredi
May 2012
Posted by Claire in Claire Placial, Heinrich Heine, PoĂ©sie ≈ Poster un commentaire
Chantier de traduction : autour de H. Heine


Adam der erste est publiĂ© en 1844, dans le recueil Neue Gedichte (Nouveaux poĂšmes). Depuis douze ans Heine vit en exil Ă  Paris. L’intertexte biblique est Ă©vident ; cette Ă©niĂšme relecture de la chute et de l’expulsion du paradis est sans doute Ă  comprendre, entre autres, dans la perspective de l’exil du poĂšte, dĂ» aussi bien Ă  la censure subie par le poĂšte, qu’à sa condition difficile de Juif converti au protestantisme, le baptĂȘme n’ayant pas pour autant permis Ă  Heine d’accĂ©der Ă  une pleine intĂ©gration dans la sociĂ©tĂ© allemande.


Adam premier


Tu as envoyĂ©, avec l’épĂ©e de flamme,
Le gendarme céleste
Et tu me chasses du paradis,
Sans justice et sans pitié !


Je m’en vais, avec ma femme
Vers d’autres pays terrestres ;
Mais, que j’aie goĂ»tĂ© au fruit de la connaissance,
Tu ne peux plus rien y faire.


Tu ne peux plus rien y faire, si je sais
Combien tu es petit et nul,
Et à quel point tu te donnes de l’importance
GrĂące Ă  la mort et au tonnerre.


Oh Dieu ! comme il est infĂąme, ce
Consilium abeundi !
Voilà ce que j’appelle un magnificus
du monde et un lumen mundi !


Ils ne me manqueront jamais
Les espaces paradisiaques ;
Ce n’était pas un vrai paradis –
On y trouvait des arbres interdits.


Je veux jouir d’un plein droit Ă  la libertĂ© !
Si j’y trouve la plus petite limite,
Le paradis pour moi se transforme
En enfer et en prison.


Traduit par Claire Placial


–


Adam der erste


Du schicktest mit dem Flammenschwert
Den himmlischen Gendarmen,
Und jagst mich aus dem Paradies,
Ganz ohne Recht und Erbarmen!


Ich ziehe fort mit meiner Frau
Nach andren ErdenlÀndern;
doch daß ich genossen des Wissens Frucht,
Das kannst du nicht mehr Àndern.


Du kannst nicht Ă€ndern, daß ich weiß
Wie sehr du klein und nichtig,
Und machst du dich auch noch so sehr
Durch Tod und Donnern wichtig.


O Gott! wie erbÀrmlich ist doch dies
Consilium-abeundi!
Das nenne ich einen Magnifikus
Der Welt, ein Lumen-Mundi!


Vermissen werde ich nimmermehr
Die paradiesischen RĂ€ume;
Das war kein wahres Paradies –
Es gab dort verbotene BĂ€ume.


Ich will mein volles Freiheitsrecht!
Find ich die g’ringste BeschrĂ€nknis,
Verwandelt sich mir das Paradies
In Hölle und GefÀngnis.

https://lefestindebabel.wordpress.com/2012/05/04/heine-adam-premier/

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