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Violences faites aux femmes: Roussel (PCF) veut des "règles" communes aux partis

24 Septembre 2022, 05:02am

Publié par hugo

 Violences faites aux femmes: Roussel (PCF) veut des "règles" communes aux partis
Le patron du parti communiste français (PCF) Fabien Roussel à la fête de l'Humanité, le 10 septembre 2022 à Le-Plessis-Pate et Bretigny-sur-Orge.
Le patron du parti communiste français (PCF) Fabien Roussel à la fête de l'Humanité, le 10 septembre 2022 à Le-Plessis-Pate et Bretigny-sur-Orge.
afp.com - Thomas SAMSON
20 SEP 2022
 Mise à jour 21.09.2022 à 08:11 AFP 
© 2022 AFP
Le patron du PCF Fabien Roussel a appelé mardi les partis politiques à réfléchir ensemble à un "cadre de règles" internes pour traiter les violences faites aux femmes, en s'appuyant sur une justice qui doit être "rapide" et "spécialisée".

Sur ce sujet, "il y a un vide, chacun prend son propre dispositif de lutte contre les violences dans son parti, je propose que nous en discutions ensemble, entre dirigeants politiques de gauche, de droite, nous sommes tous confrontés à ça", a proposé sur BFMTV et RMC le député du Nord, alors que le retrait d'Adrien Quatennens de la coordination de La France insoumise en raison de violences conjugales secoue le mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

Lundi, la députée et finaliste de la primaire écologiste Sandrine Rousseau a rapporté sur France 5 avoir reçu chez elle une femme accusant le secrétaire national d'EELV Julien Bayou de "comportements de nature à briser la santé morale des femmes".

"Aujourd'hui on nous demande à nous, on demande à l'opinion, d'être les procureurs de ces cas, on nous demande à nous, chefs de parti, chefs d'entreprise, responsables de syndicats, d'être les procureurs et de juger et je pense que ce n'est pas à nous de le faire, c'est à la justice de le faire, et rapidement", a expliqué Fabien Roussel.

"Est-ce que tout cela doit être rendu public, comme l'a fait Sandrine Rousseau, moi j'ai un doute là-dessus", a-t-il mis en garde, tout en précisant: "ce que je souhaite, c'est que les femmes soient protégées, qu'elles se sentent en sécurité".

"On a besoin d'avoir un cadre, des règles, qui nous permet de savoir comment on agit", a-t-il insisté.

"Il y a une vraie difficulté, c'est que nous sommes amenés à faire la justice sans être la justice, j'appelle sincèrement à ce que l'on puisse y réfléchir collectivement, à créer un cadre pour ça, avec peut-être une justice spécialisée, adaptée pour tenir compte de cette libération de la parole qui nous fait tant de bien après #MeToo", a-t-il poursuivi.

AFP
© 2022 AFP
 Mise à jour 21.09.2022 à 08:11
SUR LE MÊME THÈME


https://information.tv5monde.com/terriennes/violences-faites-aux-femmes-roussel-pcf-veut-des-regles-communes-aux-partis-472059

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« Tout Sexplique » : En quoi la bisexualité féminine est-elle « un puissant vecteur d’affirmation » ?

24 Septembre 2022, 04:18am

Publié par hugo

 « Tout Sexplique » : En quoi la bisexualité féminine est-elle « un puissant vecteur d’affirmation » ?
PODCAST Dans notre rendez-vous sexualité et santé « Tout Sexplique », Mathilde Ramadier, essayiste, analyse la bisexualité et la pansexualité

Anne-Laëtitia Béraud
Publié le 23/09/22 à 12h49 — Mis à jour le 23/09/22 à 13h18
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Dans notre podcast Minute Papillon !, retrouvons notre rendez-vous hebdo Tout Sexplique, qui parle de sexualité, de santé et de société. Aujourd’hui, on évoque la bisexualité, la pansexualité, avec Mathilde Ramadier. Cette autrice, journaliste, scénariste de bandes dessinées, a publié l’essai Vivre fluide, Quand les femmes s’émancipent de l’hétérosexualité, aux éditions du Faubourg (19,90 euros). Un ouvrage dans lequel elle évoque cette orientation sexuelle longtemps taboue, mais aussi les stéréotypes sur les personnes bisexuelles. Elle affirme que « vivre fluide » est « un puissant vecteur d’affirmation de soi, d’ouverture vers l’autre », et constitue « un nouvel horizon féministe ».

« La fluidité va au-delà de la sexualité »
Dans cet entretien, à écouter ci-dessus, Mathilde Ramadier revient d’abord sur les termes de bisexualité, de pansexualité, et de fluidité. Reprenant la thèse freudienne qui affirme « qu’on est toutes et tous bi psychiquement », elle revient aussi sur les limites de celle-ci.

Les personnes bisexuelles affrontent de nombreux détracteurs issus « des deux camps [hétérosexuel et homosexuel] », selon l’autrice. Parmi eux, celles et ceux qui considèrent cette orientation comme « le signe d’une indétermination tiède », ou qu’elle représente « un hiatus dans l’histoire récente de la sexualité féminine ».

Mathilde Ramadier estime par ailleurs que la bisexualité, ou la pansexualité, permet de découvrir une plus large diversité et liberté des rapports, humains comme sexuels, car « la fluidité va au-delà de la sexualité ».

Vos questions à audio@20minutes.fr
Tout Sexplique est un rendez-vous hebdomadaire d’entretiens où l’on échange sur la sexualité, la santé et la société. Si vous avez des questions sur ces thèmes, on les transmet à des professionnels de santé et des experts pour qu’ils y répondent en podcast. Comment faire ? Nous écrire un message à l’adresse : audio@20minutes.fr

Vous pouvez écouter gratuitement Minute Papillon ! et Tout Sexplique sur toutes les applications et plateformes d’écoute en ligne, comme Apple podcast, Spotify ou Podcast addict par exemple. Pour faire grandir notre communauté, n’hésitez pas à partager nos épisodes sur les réseaux sociaux, à vous abonner à notre podcast, à nous évaluer et nous laisser des commentaires sur votre appli d’écoute favorite.

PODCAST
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SOCIÉTÉ
Les personnes bisexuelles subissent plus de violences que les lesbiennes et gays, selon l’étude Virage de l'Ined
Tout SexpliquePodcastSexeSociétéMinute Papillon20 Minutes Podcast


https://www.20minutes.fr/podcast/4002036-20220923-tout-sexplique-quoi-bisexualite-feminine-puissant-vecteur-affirmation

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Chez les hommes, le sexisme va de pair avec l’amour pour la viande rouge

24 Septembre 2022, 04:06am

Publié par hugo

Chez les hommes, le sexisme va de pair avec l’amour pour la viande rouge
BARBECUE Selon une étude de l’Ifop, les gros consommateurs de viande rouge souscrivent davantage aux stéréotypes sexistes

M.F.
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Publié le 22/09/22 à 12h08 — Mis à jour le 22/09/22 à 14h50
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36 % des gros consommateurs de viande rouges sont d'accord avec la phrase : « Un non veut parfois dire oui pour une relation sexuelle ? », contre 15 % des français.
36 % des gros consommateurs de viande rouges sont d'accord avec la phrase : « Un non veut parfois dire oui pour une relation sexuelle ? », contre 15 % des français. — Malina Petr/AP/SIPA
Cet été, Sandrine Rousseau avait affolé la toile et plusieurs personnalités politiques en associant barbecue et « symbole de virilité ».
L’Ifop s’est penché sur la question et a réalisé une étude afin de connaître les rapports au genre des amateurs de viande rouge.
Le résultat est sans appel : les viandards sont plus sensibles aux différents stéréotypes sexistes que la moyenne des Français.
Plus un homme mange de la viande rouge plus il est sexiste ? À la suite de la polémique suscitée, fin août, par les propos de la députée écologiste, Sandrine Rousseau, associant barbecue et « symbole de virilité », l’Ifop a voulu en savoir plus sur le profil du « viandard ». Dans l’étude réalisée pour l’Observatoire « Darwin Nutrition » et que Le Parisien a publié ce mercredi, l’Ifop décrypte ainsi les rapports au genre des amateurs de viande.

Les réponses de l’échantillon de 2.000 hommes représentatifs de la population sont tellement saillantes que cette conclusion s’impose : les idées sexistes sont surreprésentées dans les rangs des « très viandards », comme ils se désignent eux-mêmes. « Nous avons rarement vu des résultats avec des écarts aussi marqués. Personnellement, je ne m’y attendais pas », s’étonne aussi François Kraus, directeur du pôle Politique/Actualité de l’Institut.

À titre d’exemple, 21 % des hommes sont d’accord avec l’affirmation suivante : « Dans un couple, il est normal que la femme effectue plus d’activités ménagères que l’homme. » Le taux d’approbation grimpe en flèche à 47 % chez ceux qui consomment quotidiennement de la viande rouge. Quel que soit le stéréotype sexiste, les consommateurs quotidiens de viande rouge y souscrivent volontiers, et ce très loin devant les autres qui en mangent moins ou pas du tout.

De la viande rouge pour les hommes forts
A l’affirmation : « Pour la séduire, un homme doit pouvoir être libre d’importuner une femme qui lui plaît », 38 % des consommateurs quotidiens de bœuf ou de gibier acquiescent. Contre 18 % pour l’ensemble des Français. Et sur ces hommes viandards, l’Ifop a dressé un portrait-robot de la majorité d’entre eux. Ils ont entre 25 et 49 ans, viennent des catégories populaires aux revenus modestes et se situent politiquement aux extrêmes (gauche ou droite). Catholiques pratiquants ou musulmans, ils revendiquent le monopole de la gestion du barbecue, rejettent le féminisme. Autre élément : la pratique de la chasse y est surreprésentée.


« Attention, quasiment tout le monde mange de la viande. Ce qui est interrogé ici c’est la fréquence de consommation et le type de viande. La volaille par exemple n’est pas typée culturellement », précise bien François Kraus. Et dans la tête de presque tous, l’homme à besoin de plus d’énergie. Et quoi de mieux que la viande rouge pour cela. Or, les hommes n’ont pas nécessairement besoin de manger plus de viande ou de protéines. Les recommandations alimentaires sont strictement identiques, à corpulence et activités physiques égales.

WEB
Twitch : ZEvent, émissions spécialisées, page d’accueil... Mais où sont les femmes ?
SOCIÉTÉ
Sexisme : Les outrages sexistes enregistrés par les forces de l'ordre en hausse en 2021
SociétéSexismeSandrine RousseauIfopViandeBarbecue


https://www.20minutes.fr/societe/4001946-20220922-sexisme-chez-hommes-va-pair-amour-viande-rouge

MOI  QUI  mange de la viande  je suis pour le partage des taches , pas  tres  convaincu par  cette  articles ,  

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« Touchées »: Avec son téléfilm, Alexandra Lamy lutte contre les violences faites aux femmes

22 Septembre 2022, 21:42pm

Publié par hugo

 « Touchées »: Avec son téléfilm, Alexandra Lamy lutte contre les violences faites aux femmes
FEMINISME La première réalisation d'Alexandra Lamy, diffusée ce jeudi à 21h10 sur TF1, est devenu un support de sensibilisation et de prévention contre les violences sexistes et sexuelles


Fabien Randanne
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Publié le 22/09/22 à 07h15 — Mis à jour le 22/09/22 à 12h01
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Alexandra Lamy, au Festival du film francophone d'Angoulême, en août 2021.
Alexandra Lamy, au Festival du film francophone d'Angoulême, en août 2021. — YOHAN BONNET / AFP
TF1 diffuse Touchées ce jeudi à 21h10. Il s’agit de la première réalisation d’Alexandra Lamy, qui a remporté le trophée du meilleur téléfilm au Festival de la fiction télé de La Rochelle.
Adapté de la bande dessinée du même titre, signée par Quentin Zuitton. Touchées suit les parcours de trois femmes victimes de violences sexuelles et sexistes qui se rencontrent lors d’une thérapie de groupe autour de la pratique de l’escrime.
« Aujourd’hui, la parole se libère, c’est super, mais est-ce qu’on peut se reconstruire ? Je voulais montrer que oui, c’est possible. Si un jour vous poussez une porte, il y aura des gens qui seront là pour vous aider, vous accompagner », explique Alexandra Lamy à 20 Minutes.
A la fin d’une projection publique de Touchées, un homme s’est approché d’ Alexandra Lamy : « Je vais vous dire quelque chose d’extrêmement difficile. Il m’est arrivé parfois d’être un peu dur avec ma femme ». Elle a été interloquée : « Comment ça, un peu dur ? » « Il m’est arrivé de la pousser. De la gifler. D’avoir vu ce film m’a bouleversé. Je ne me rendais pas compte, en fait, que c’est violent. »

Alexandra Lamy se souvient d’avoir regardé ce spectateur tourner les talons et s’en aller, visiblement chamboulé. « Je ne dis pas que je vais changer les agresseurs, mais mon film ouvre peut-être des réflexions, avance-t-elle. Dans le système patriarcal, on a été éduqués à des phrases du style : "Si ta femme parle trop, tu peux lui en coller une hein, c’est pas très grave." Aujourd’hui, les gens prennent conscience que c’est mal, qu’un geste physique a des répercussions terribles. »

Touchées, diffusé ce jeudi, dès 21h10, sur TF1, suit les parcours de trois femmes victimes de violences sexuelles et sexistes, incarnées par Mélanie Doutey, Claudia Tagbo et Chloé Jouannet. Elles se rencontrent lors d’une thérapie de groupe autour de la pratique de l’escrime.

« Dans une première réalisation, on met toutes ses tripes »
Le téléfilm, sacré dimanche au Festival de la fiction télé de La Rochelle, est adapté de la bande dessinée du même titre, signée par Quentin Zuttion. Alexandra Lamy confie avoir été « bouleversée » par cette lecture. Quand le producteur Philippe Boëffard lui a proposé le projet, elle a voulu savoir dans quel rôle il l’imaginait. Il lui a répondu qu’il pensait en réalité à elle pour le réaliser. « J’ai eu un petit choc », avoue celle que le public a découverte il y a une vingtaine d’années en Chouchou dans Un gars, une fille. Mais, titillée depuis plusieurs années à l’idée de passer derrière la caméra, elle n’a pas hésité longtemps : « Je me suis dit que c’était le bon sujet, parce que, généralement, dans une première réalisation, on met toutes ses tripes. »

Alexandra Lamy tient à son engagement féministe. Soutien de La Maison des femmes, elle s’active pour aider les victimes de violence. « Pendant le premier confinement, j’ai beaucoup travaillé avec la gendarmerie afin de faire passer, via les commerces de proximité, des messages aux femmes subissant des violences conjugales », explique-t-elle.

« Quand on fait une fiction sur ce sujet, on a une responsabilité »
Une implication semblable à celle d’Andréa Bescond, dont A la folie, un téléfilm sur l’emprise dans le couple, a été récemment diffusé sur M6. « On se connaît, on s’est souvent vues dans des manifestations, on travaille avec des associations. Je me suis beaucoup rapprochée d’elle il y a deux ans, précise Alexandra Lamy. Elle a été mon premier choix pour le rôle de la thérapeute. Je savais qu’elle allait trouver les mots justes pour ce personnage, apporter une authenticité. Quand on fait une fiction sur ce sujet, on a une responsabilité. Je ne voulais pas être à côté de la plaque ou qu’on me reproche la moindre phrase. »

Alexandra Lamy, entourée d'Anne Marivin et Nadège Beausson-Diagne, dans une manifestation contre les violences faites aux femmes, le 23 novembre 2019, à Paris. 
Alexandra Lamy, entourée d'Anne Marivin et Nadège Beausson-Diagne, dans une manifestation contre les violences faites aux femmes, le 23 novembre 2019, à Paris. - Alain JOCARD / AFP
La réalisatrice espère, « sans aucune prétention », faire bouger les choses. Depuis plusieurs mois, elle montre Touchées dans des lycées ou dans les locaux de diverses associations. Elle envisage aussi de sillonner la France en minibus pour « faire de la prévention auprès des jeunes ». « Ce film est un support pédagogique. Il y a des assos qui nous disent : "On a eu des victimes qui ont pu exprimer des choses alors que ça fait des mois qu’on travaille avec elles et qu’elles ne parlent pas. Là, d’un coup, en voyant Touchées, elles disent : "Je suis comme Tamara, je me scarifie"." C’est plus facile de dire que l’on se retrouve dans tel ou tel personnage que de raconter ce que l’on vit. »

« La reconstruction est possible »
Certaines séances de questions-réponses suivant les projections publiques durent facilement plus d’une heure. « Des femmes nous remercient, affirment que ça leur donne de l’espoir, même si je n’aime pas ce mot-là, avance Alexandra Lamy. Aujourd’hui, la parole se libère, c’est super, mais est-ce qu’on peut se reconstruire ? Je voulais montrer que oui, c’est possible. Si un jour vous poussez une porte, il y aura des gens qui seront là pour vous aider, vous accompagner. »

Elle remarque aussi que, systématiquement, lors des rencontres avec le public, « les premières personnes qui prennent la parole, ce sont des hommes. » Elle admet craindre qu’ils pensent qu’il s’agit d’un « film de femmes ». Elle constate que leurs réactions sont toutes autres.

« Je ne suis pas en train de dire que tous les hommes sont des salauds, je ne leur fais pas un procès, donc je pense que ça fait du bien aussi, analyse-t-elle. Le sujet parle personnellement à certains parce que des victimes d’attouchements, de violences, il y en a chez les hommes. D’autres sont émus par la sororité ou le processus de reconstruction. Certains nous disent qu’ils ne se rendaient pas compte de ce que signifiait subir des violences et que cela prend du temps pour s’en sortir. Je ne dis pas que c’est un film extraordinaire, mais les discussions qu’ils suscitent sont longues. » A votre tour d’être touchés et d’en parler.

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Un clin d’œil en Chouchou ?

TF1 a annoncé, au début de l’été, une émission spéciale en hommage au phénomène que fut Un gars, une fille. Cette pastille comique, diffusée entre 1999 et 2003 sur France 2, a été un tremplin pour Jean Dujardin et Alexandra Lamy, les deux interprètes principaux. Est-il prévu qu’Alexandra Lamy apparaisse dans le prime de la première chaîne ? « Non, pas du tout. Je n’étais même pas au courant de ce projet, au départ, déclare-t-elle à 20 Minutes. Un gars, une fille ça a été le lancement de ma carrière. J’en suis heureuse. Avoir, dans son parcours, une série culte, se dire qu’on a fait au moins ça, eh bien c’est pas mal. »

TélévisionAlexandra lamyTF1Violences faites aux femmesViolences sexuellesTéléfilmFéminisme


https://www.20minutes.fr/arts-stars/television/3351027-20220922-touchees-telefilm-alexandra-lamy-lutte-contre-violences-faites-femmes?fbclid=IwAR0-AnmygLGXs5bRGZ5i74px9iY29usTG1KtKpXJQMRtLGHACba4uPxuil4

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À Paris, les plaintes pour violences sexuelles ont augmenté de 30 % en 2022

17 Septembre 2022, 01:13am

Publié par hugo

SOCIÉTÉ ET POLITIQUE
À Paris, les plaintes pour violences sexuelles ont augmenté de 30 % en 2022
violences sexuelles

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Écrit par Joséphine de Rubercy
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Le 15.09.2022 à 04h30
Modifié le 15.09.2022 à 16h38
En 2022, le nombre de plaintes pour violences sexuelles déposées à Paris a progressé de 30 % par rapport à 2021. Selon la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, cette augmentation pourrait résulter de deux causes combinées. Explications.

C’est un chiffre alarmant qu’a annoncé Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris, ce jeudi 15 septembre. Alors qu’elle était invitée à l’antenne de Franceinfo, dans la matinée, la magistrate a affirmé que le nombre de plaintes pour violences sexuelles avait augmenté à Paris en 2022. "Si j'en crois les derniers éléments communiqués par la police judiciaire, c’est une hausse qui est chiffrée à 30 % par rapport à l'année dernière", a-t-elle fait savoir.

Un constat d’autant plus affligeant quand on sait que la saison estivale a été marquée par plusieurs viols ou agressions sexuelles largement médiatisés dans la capitale. Le Parisien a d’ailleurs récemment indiqué que près de quatre plaintes pour viol étaient quotidiennement enregistrées à Paris depuis le début de l'année. Pour rappel, en 2021, une hausse de 33 % des plaintes avait déjà été constatée par rapport à 2020, et cela, sur l’ensemble du territoire, avait annoncé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Sur le même sujet ⋙ Libération de la parole : les dénonciations pour violences sexistes et sexuelles en nette augmentation en 2021

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Une "hausse des faits" et une "libération de la parole"
Comme l’a expliqué Laure Beccuau auprès de nos confrères de Franceinfo, cette augmentation des plaintes pour violences sexuelles peut avoir "deux sources" : "une hausse objective des faits mais aussi une hausse liée à la libération de la parole". Et cela, selon elle, pourrait être le fruit du mouvement #MeToo. "Le chemin à parcourir paraît immense, mais il y a des réussites dans la protection des victimes", a soutenu la procureure de la République de Paris, ajoutant que "les réactivités au niveau judiciaire sont là".

À quels dispositifs les victimes ont-elles accès ?
Laure Beccuau a ensuite tenu à rappeler les différents dispositifs proposés aujourd’hui aux victimes de violences sexuelles. "Les bracelets électroniques sont là", a-t-elle notamment souligné, alors que de nombreuses associations considèrent qu’ils ne se déploient pas assez rapidement – mille bracelets anti-rapprochement sont actuellement disponibles dans l’Hexagone, selon Libération. D'autant plus que, dans les grandes agglomérations comme Paris, ils sont encore très peu déployés. La cause ? "Victimes et auteurs sont en proximité", a justifié la magistrate, ces appareils peuvent donc "avoir des déclenchements fréquents" et s’avérer être "sources de stress".

Autre solution mise en avant par Laure Beccuau : les téléphones "grave danger", qui seraient plus adaptés, selon elle, aux grandes villes. Le parquet de Paris en dispose de 60. "C’est quelque chose qu’on développe et pour lequel les dotations augmentent", a-t-elle assuré. Pour finir, la procureure a évoqué un système permettant de vérifier si un téléphone est "infecté ou surveillé" par un conjoint, notamment en cas de séparation ou de harcèlement. Il devrait, d’après elle, être déployé à grande échelle prochainement dans les commissariats ou les associations d’aide aux victimes à Paris.

À lire aussi ⋙ Violences conjugales : le gouvernement veut mettre en place un "pack nouveau départ" pour les victimes
⋙ Mena Suvari, star des films American Pie, revient sur les violences sexuelles dont elle a été victime


https://www.neonmag.fr/a-paris-les-plaintes-pour-violences-sexuelles-ont-augmente-de-30-en-2022-559399.html

Frustration, ennui, souffrances : au travail, près de 60 % des femmes rêvent de reconversion professionnelle - neonmag.fr

https://www.neonmag.fr/grande-demission-plus-dune-francaise-sur-deux-dit-souffrir-au-travail-et-aimerait-se-reconvertir-selon-une-enquete-559390.html

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La CEDH condamne la France pour avoir fiché un homosexuel supposé qui voulait donner son sang

9 Septembre 2022, 02:47am

Publié par hugo

 La CEDH condamne la France pour avoir fiché un homosexuel supposé qui voulait donner son sang
FICHAGE Le plaignant avait été systématiquement exclu du don du sang après avoir refusé d’indiquer son orientation sexuelle en 2004

20 Minutes avec AFP
Publié le 08/09/22 à 16h26 — Mis à jour le 08/09/22 à 16h31
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Les homosexuels peuvent librement donner leur sang depuis le mois de mars.
Les homosexuels peuvent librement donner leur sang depuis le mois de mars. — SYSPEO/SIPA
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné jeudi la France pour violation du droit à la vie privée, après avoir conservé des données sur un Français supposé homosexuel, dont le don du sang a été refusé à plusieurs reprises. Lors d’une première tentative de don en 2004, Laurent Drelon, Français né en 1970, avait refusé, au cours de l’entretien médical préalable, de répondre quand il lui avait été demandé s’il avait déjà eu un rapport sexuel avec un homme. Il fut alors référencé comme « homosexuel » sur sa fiche de donneur et par la suite, systématiquement exclu du don de sang. La France est condamnée par la CEDH à verser 3.000 euros à Laurent Drelon pour « dommage moral » et 9.000 euros « pour frais et dépens ».

Vu le refus de répondre du requérant, « les données collectées, fondées sur de simples spéculations, ne reposaient sur aucune base factuelle avérée », considère l’instance judiciaire du Conseil de l’Europe. En outre, une durée excessive de conservation de ces données « a rendu possible leur utilisation répétée à l’encontre du requérant », ajoute la cour.

« Les homosexuels ont été illégalement fichés et discriminés pendant près de vingt ans »
Si la collecte et la conservation de données personnelles collectées par l’Etablissement français du sang (EFS) dans le cadre de la sélection des candidats au don du sang contribuent « à garantir la sécurité transfusionnelle », « il est particulièrement important que les données sensibles (…) soient exactes, mises à jour, adéquates, pertinentes et non excessives par rapport aux finalités poursuivies, et que leur durée de conservation n’excède pas celle qui est nécessaire », insiste la CEDH dans un communiqué.

La décision de la CEDH « est une grande victoire qui, rétrospectivement, démontre la grave discrimination subie pendant des décennies par les personnes supposées homosexuelles qui cherchaient à donner leur sang », a réagi Me Patrice Spinosi, avocat du requérant. Depuis 1983, il était interdit aux hommes homosexuels de donner leur sang en raison des risques de transmission du sida​. A partir de 2016, cette interdiction fut levée, mais soumise à la condition notamment d’une abstinence d’un an.


Ce délai a été ramené à quatre mois en 2019 puis complètement supprimé en mars dernier avec l’absence de toute référence à l’orientation sexuelle dans les questionnaires préalables au don. Malgré ce changement de situation, « la condamnation de la France met en lumière que (…) les homosexuels ont été illégalement fichés et discriminés pendant près de vingt ans par le gouvernement français », a considéré Me Spinosi.


https://www.20minutes.fr/societe/3347915-20220908-cedh-condamne-france-avoir-fiche-homosexuel-suppose-voulait-donner-sang

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Le Prix littéraire des Grenades est de retour

8 Septembre 2022, 02:01am

Publié par hugo

 LES GRENADES

Le Prix littéraire des Grenades est de retour

hier à 07:39

Temps de lecture
4 min
Par Lise Lamouche pour Les Grenades
Les Grenades
Culture & Musique
LIVRE
AUTRICE
LITTERATURE BELGE
AUTRICE BELGE
PRIX GRENADES
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C’est le grand retour du Prix littéraire Grenades !

On se réjouit de partager, de faire connaitre à nouveau les écrits des autrices belges. Cette année, votre rendez-vous littéraire sera centré sur le roman graphique qui sera ainsi mis à l’honneur.

Lire, regarder, entendre, admirer les œuvres pensées et créées par des femmes permet de nourrir nos imaginaires d’autres points de vue pour construire une société plus égalitaire.

Et parce qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Lisette Lombé, lauréate du Prix Grenades 2020 avec son ouvrage Brûler, brûler, brûler, nous fait l’honneur de marrainer cette seconde édition et de participer à sa partie éditoriale.

►►► Retrouvez en cliquant ici tous les articles des Grenades, le média de la RTBF qui dégoupille l’actualité d’un point de vue féministe


"Le Prix Grenades a participé à la visibilisation de mon travail auprès d’un public plus large, en Belgique et en France", explique Lisette Lombé.

"Il faut redire, à celleux qui doutent de la pertinence d’un tel prix, que ce n’est pas le féminisme d’une militante qui est récompensé avec un prix littéraire mais bien l’engagement, en écriture, d’une autrice. Dans mon cas, il y avait le fond, le substrat social, la vision sociétale mais aussi la forme, le mélange singulier de collages et de slam, la défense de la prose poétique et du vers libre, le lyrisme.

Mettre en lumière des narrations de la marge, c’est mettre en lumière des vécus et des pratiques artistiques de la marge, c’est creuser des sillons pour les autrices émergentes, c’est participer humblement à l’étoffement d’un matrimoine contemporain. L’enjeu est moins de savoir 'Qui émerge ?' que 'Qu’est-ce qui émerge ?'.

A mon sens, un prix éclaire surtout sur ce qui bouge, grince, refuse ou accueille le changement, dans le monde actuel."

À lire aussi
Lisette Lombé et Nathalie Skowronek sont les lauréates du Prix Grenades

La toute première édition du Prix Grenades a vu le jour en 2020.

Nous sommes heureuses de collaborer pour cette nouvelle édition du Prix Littéraire avec la Scam et la RTBF culture.

CAHIER DES CHARGES 2022
1. Description des prix

Prix Grenades-Scam – 1000 €

Roman Graphique (fiction / essai)

Prix coup de cœur de la marraine – 750 €

Roman Graphique (fiction / essai)

2. Autrices admissibles

Pour être admissibles, les autrices doivent avoir publié leur ouvrage en FWB et répondre à l’un des deux critères suivants :

- être nées en Wallonie ou à Bruxelles, qu’elles y habitent encore ou non

- être nées ailleurs mais doivent habiter en Wallonie ou à Bruxelles.

Un ouvrage co-écrit avec un homme est également éligible.

3. Œuvres admissibles

Pour le Prix du Jury :

Les ouvrages écrits en français, parus et à paraître entre le 1er janvier 2021 et le 30 septembre 2022 chez un·e éditeur·ice agréé·e, chez un·e éditeur·ice non agréé·e ou encore, à compte d’autrice.

Pour le Prix de la marraine :

Les ouvrages écrits en français, parus et à paraître entre le 1er janvier 2021 et le 30 septembre 2022 chez un·e éditeur·ice agréé·e, chez un·e éditeur·ice non agréé·e ou encore, à compte d’autrice.

4. Pré-sélection

Les Grenades procèderont à une pré-sélection de 10 ouvrages.

La recherche des ouvrages admissibles s’effectue à partir des sources suivantes :

- catalogues de nouveautés des éditeur·ices

- catalogue des librairies et des groupements de libraires

- répertoires de la FWB

- articles de presse

- les éditeur·ices et autrices sont encouragé·es à nous informer de la (pré) parution d’ouvrages admissibles non recensés dans la recherche, par mail à l’adresse prixlitterairegrenades@gmail.com – objet : Ouvrage admissible, avant le 30 septembre 2022 inclus.

5. Composition du jury et responsabilités

Composition :

Prix Grenades :
Deux personnes du public seront sélectionnées sur base d’une lettre de motivation à envoyer avant le 30 septembre 2022 inclus par mail à l’adresse prixlitterairegrenades@gmail.com – objet : Candidature jury. Les candidat.es devront avoir minimum 18 ans, n’auront pas écrit d’ouvrage pouvant entrer dans la sélection des œuvres admissibles, devront s’engager à participer aux deux réunions de délibération des juré.es ainsi qu’à proposer un ouvrage pouvant rejoindre la sélection.

Deux suppléant·es seront également sélectionné.es pour pallier une éventuelle défection de juré·es.

Une à deux personne(s) membre(s) de chaque institution partenaire :

La SCAM, RTBF culture et Les Grenades.

La composition du jury est faite en s’assurant d’une représentativité équilibrée femme/ homme

Prix de la Marraine : Lisette Lombé
Responsabilités des juré·es :

Pré-sélection : Le·a juré·e devra préparer une proposition d’un ouvrage pouvant être retenu pour la pré-selection. Cette liste sera remise aux Grenades une semaine avant la définition de la liste établissant les 10 ouvrages sélectionnés.

Sélection : Le·a juré·e doit lire tous les ouvrages qui lui sont transmis. La période de lecture des juré·es va d’octobre à décembre. Pour chaque livre reçu et lu, le·a juré·e doit compléter une fiche de lecture suivant les critères d’évaluation.

Pour le prix de la marraine, la liste des ouvrages admissibles lui sera transmise, la marraine en sélectionnera 10 retenant son attention et bénéficiera de la même période de lecture que pré-citée.

Critères d’évaluation :

Le récit sera jugé sur la place qu’il laisse aux femmes, à la question du genre et de l’orientation sexuelle, sur l’originalité, et reflétera donc la diversité.

Le récit pourra donc proposer de nouveaux rôles modèles féminin que ceux généralement attendus de par nos biais sociétaux (ex : personnages aux professions genrées, arc narratif évoluant sur des réflexions des personnages attendues de par leur genre…), dans, par exemple, des domaines où les femmes sont minoritaires.

Le récit sera jugé sur la qualité de l’écriture, l’émotion suscitée et l’accessibilité du propos.

Le récit sera jugé sur le développement original et documenté de la thématique abordée

Calendrier :

30 septembre 2022 : deadline référencement ouvrages, réception des titres et candidature juré·es.

Octobre 2022 : pré-sélection définitive des 10 ouvrages

Décembre 2022 : réunions des juré·es

Janvier 2023 : remise des prix.

 

 

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Réforme des pôles territoriaux : Inès dénonce une rentrée compliquée pour sa fille en situation de handicap

8 Septembre 2022, 01:32am

Publié par hugo

 Réforme des pôles territoriaux : Inès dénonce une rentrée compliquée pour sa fille en situation de handicap

06 sept. 2022 à 08:50

Temps de lecture
5 min
Par Camille Wernaers pour Les Grenades
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Belgique
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La semaine dernière, l’actualité a été marquée par la rentrée scolaire, dès le lundi 29 août. Mais pour Inès*, ce début d'année s’est à nouveau fait avec "la boule au ventre". Elle est la maman de Lina*, une petite fille en situation de handicap.

"Ma fille a une infirmité motrice cérébrale (IMC), qu’on appelle paralysie cérébrale. Elle ne se déplace pas en chaise roulante, mais certaines parties de son corps ne fonctionnent pas. Son cerveau a également son propre rythme et elle est malvoyante. Cela a été un parcours du combattant pour la scolariser même la crèche cela n’a pas été simple. A l’école maternelle, si elle devait monter ou descendre trois marches, ce n’était pas possible sans aide. J’ai surtout envie de dire qu’elle est exceptionnelle. Elle est très volontaire, mais en ce moment, elle n’est pas aidée." La voix de la maman se brise. Inès fait référence à la réforme des pôles territoriaux, créés dans le cadre du Pacte pour un Enseignement d’Excellence, entamée en 2021.

Ces pôles soutiendront les écoles d’enseignement ordinaire dans la mise en place des aménagements raisonnables et dans l’intégration des élèves à besoins spécifiques dans l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "Au total 48 pôles couvrent les écoles des 10 zones d’enseignement fédération Wallonie-Bruxelles de la maternelle au secondaire. Tout enfant à besoin spécifique peut désormais recevoir le soutien dont il a besoin de la part d’une équipe de professionnels du pôle avec lequel coopère son école ordinaire sans être inscrit dans l’enseignement spécialisé", explique aux Grenades le cabinet de la ministre de l’Enseignement Caroline Désir (PS). Cette réforme est progressive et devrait être complète pour la rentrée scolaire 2025-2026.

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Fin de l’intégration temporaire
"Je soutiens totalement cette réforme qui vise à mieux inclure les enfants en situation de handicap au sein de l’école ordinaire. Ce n’est pas possible pour tous les enfants, certains enfants sont dans l’enseignement spécialisé et cela les aide. Une équipe pluridisciplinaire de médecins a estimé que ma fille pouvait étudier à l’école ordinaire. On y forme les adultes de demain, s’ils étudient à côté d’enfants sourds par exemple, ce sera la normalité pour eux. C’est un pas dans une société plus ouverte. Je pense que la mixité à l’école est très importante", précise Inès.

Ses inquiétudes portent surtout sur la mise en place de la réforme qui a pris du temps et qui est déjà venue remplacer le décret intégration, qui permettait aux enfants en situation de handicap qui étudient dans l’enseignement ordinaire de bénéficier d’une aide spécifique de l’enseignement spécialisé. Alors que les pôles n’étaient pas encore complètement mis en place et fonctionnels, ce système a été supprimé. Des parents, des écoles et l’asbl Inclusion avaient d’ailleurs réagi.

L’école est un vecteur d’ascension sociale et de socialisation qui va permettre à ma fille de trouver sa place dans cette société, même si c’est une charge mentale supplémentaire pour les familles et surtout pour les mamans.

"Je ne peux pas mettre ma fille dans un tupperware"
"Je ne peux pas mettre ma fille dans un tupperware le temps que cette réforme fasse ses maladies de jeunesse ? On parle de son avenir", réagit Inès. "Cette période transitoire va durer plusieurs années, c’est une catastrophe pour de nombreux enfants et leur famille. Cela va faire de dégâts en termes d’apprentissages, d’autonomie et d’estime de soi, alors qu’ils luttent au quotidien pour rester accrochés à une société qui a du mal à les inclure. Chaque jour que ma fille perd à l’école est dramatique et creuse un peu le trou dans lequel elle risque de tomber. Je ne veux pas qu’elle fane. Elle ne reçoit pas de soutien à l’intégration pour l’instant, tout repose sur son enseignante qui est formidable." D’autres parents témoignent de problèmes rencontrés au sein des pôles territoriaux.

A partir de cette rentrée scolaire, les pôles territoriaux pourront en outre bénéficier d’un financement complémentaire pour prendre en charge les élèves qui présentent des besoins spécifiques sensori-moteurs nécessitant un suivi particulièrement important. Selon sa maman, c’est le cas de Lina. Un budget spécifique est réservé à cet effet. Ces moyens complémentaires seront octroyés sur la base d’une évaluation approfondie des besoins des élèves par l’équipe du pôle auquel appartient leur école.

C’est la source de nouvelles inquiétudes pour Inès : "Je ne sais pas comment a été faite cette échelle d’évaluation, je doute qu’elle soit adaptée à tous les enfants. 80% des handicaps sont invisibles. J’ai aussi des questions sur ce budget, sera-t-il suffisant ? Il faudra pourtant mettre le paquet pour combler les lacunes liées à l’absence d’accompagnement des deux dernières années. Ma fille est en primaire, les premières années sont le moment où toutes les bases se construisent."

Du côté du cabinet de Caroline Désir, on se veut rassurant : soit l’élève est reconnu·e comme nécessitant un suivi particulièrement important et le pôle bénéficiera de points complémentaires pour accompagner cet·te élève, soit l’élève n’est pas reconnu·e comme nécessitant un suivi particulièrement important "et le pôle prendra tout de même en charge l’élève concerné dans le cadre des moyens qui lui sont alloués via son financement de base et le cas échéant, son financement complémentaire alloué dans le cadre des intégrations permanentes totales (IPT)."

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Les filles affectées différemment par le validisme
"L’école est un vecteur d’ascension sociale et de socialisation qui va permettre à ma fille de trouver sa place dans cette société, même si c’est une charge mentale supplémentaire pour les familles d’enfants en situation de handicap et surtout pour les mamans, observe Inès. On se découvre des capacités insoupçonnées. Mais parfois je craque, en attendant de pouvoir créer une société plus inclusive. Posons-nous cette question : pourquoi la marche pour monter dans un bus est-elle si haute ? On ne pourrait pas la descendre ? Cela ne changera rien pour les personnes valides. Je sais que la société bouge vers plus d’inclusion, mais à quel prix ? Pour cette rentrée-ci, je ne sais toujours pas quand ma fille bénéficiera d’un accompagnement, ni pour combien d’heures."

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Pour Inès, ces difficultés s’ajoutent à d’autres violences vécues par sa fille : "C’est une enfant qui est déjà particulièrement fragilisée. Elle est d’origine étrangère, en situation de handicap et c’est une fille ! Elle subit différentes couches de discriminations."

Le traitement préférentiel dont bénéficient souvent les garçons fait que la violence à l’égard des filles handicapées est plus répandue que la violence à l’égard des garçons handicapés ou à l’égard des filles en général.

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Le validisme est le terme qui qualifie les discriminations basées sur le handicap. Le handicap est perçu comme quelque chose "d’anormal" et de honteux et l’idéal à atteindre serait la validité. Les femmes et les filles sont affectées différemment par le validisme.

Selon Handicap International, les femmes et les filles en situation de handicap sont 4 fois plus affectées par les violences à caractère sexiste que leurs homologues valides. 8 femmes sur 10 hébergées en institution spécialisée sont exposées à des violences provenant des personnes qui les entourent (familles, soignants, autres personnes en situation de handicap), souligne encore l’Association socialiste de la personne handicapée. La Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapée reconnait ses violences spécifiques aux filles et aux femmes dans son article 6.

*Les deux prénoms ont été modifiés.

Transport scolaire : la détresse des élèves du spécialisé – JT 29/08/2022

Transport scolaire/la détresse des élèves du spécialisé
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Rentrée des classes 2022 : face à la montée des violences chez les jeunes, le HCE appelle à un plan d’urgence de l’égalité à l’école

4 Septembre 2022, 16:13pm

Publié par hugo

 31 AOÛT 2022
DÉBATS \ Tribunes
Rentrée des classes 2022 : face à la montée des violences chez les jeunes, le HCE appelle à un plan d’urgence de l’égalité à l’école

Harcèlement sexuel, culture du viol, sexisme destructeur, inégalité des chances, absence d’éducation à la vie sexuelle et affective, la société est en train de fabriquer des générations de plus en plus perdues. Du primaire au baccalauréat, l’école est le premier lieu de cristallisation du sexisme, de fixation des rôles sociaux et des stéréotypes de sexe. A l’aube de ce nouveau quinquennat, le HCE exhorte les pouvoirs publics à faire de l’éducation à l’égalité et au respect entre les femmes et les hommes dès le plus jeune âge, une priorité absolue. Cela commence par la refonte et la tenue des séances d’éducation à la sexualité prévues par la loi.
« L’absence d’éducation à la vie sexuelle et affective favorise le sexisme, qui est lui- même l’antichambre des violences. Il faut d’urgence prendre le mal à sa racine chez les jeunes générations », alerte Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.
1- Une culture du viol prégnante chez les jeunes générations
Des jeunes générations particulièrement sujettes aux violences sexistes et sexuelles
Le récent rapport du HCE sur le vécu du sexisme chez les jeunes générations est sans appel : 1 jeune sur 4 déclare avoir déjà eu des rapports sexuels non consentis. Une proportion alarmante corroborée par le dernier baromètre Sexisme, qui dénombre qu’1 femme sur 5 de moins de 24 ans a déjà subi un viol ou une agression sexuelle. Le harcèlement sexuel est massif : plus d’1 jeune femme sur 2 a déjà vécu un acte ou un propos sexiste à l’école et a déjà subi des remarques sur son physique ou sa tenue.
En ligne, la pornodivulgation sévit, puisque 1 jeune femme sur 5 en est victime. Aussi, la pratique importante des réseaux sociaux par les jeunes exerce une pression esthétique sans égale puisque désormais, les 18-34 ans font plus de chirurgie esthétique que la tranche des 50-60 ans. A ce titre, le HCE recommande de renforcer impérativement la législation sur les contenus retouchés en ligne.
Le non-respect alarmant de notions clés de l’égalité et du consentement
La culture du viol persiste surtout chez les jeunes générations, et génère chez eux dans des proportions inquiétantes des violences sexistes et sexuelles.
– Près d’1 jeune sur 5 considère qu’un homme qui insiste pour avoir un rapport sexuel avec sa conjointe n’est « pas du tout sexiste ».
– Un quart estime que lorsqu’une femme dit « non » pour une relation sexuelle, cela veut dire « oui », selon l’enquête consacrée de l’association Mémoire traumatique et victimologie.
– Plus d’un tiers des 18-24 ans pensent qu’une femme peut prendre plaisir à être humiliée ou injuriée, et près d’un quart estiment qu’elle prend du plaisir à être forcée.
– Cette imprégnation de la culture du viol est plus importante chez les jeunes hommes : forcer sa partenaire à avoir un rapport sexuel alors qu’elle refuse est perçu comme un viol par seulement moins de 3 jeunes hommes sur 5, contre plus de 4 jeunes femmes sur 5.
« On constate un net recul de l’adhésion des Français·es aux stéréotypes sexistes composant la culture du viol mais, quand on s’intéresse aux chiffres des jeunes de 18-24 ans, tout s’écroule », s’inquiète la psychiatre Muriel Salmona.
Ce décalage persistant et inquiétant chez les jeunes générations, particulièrement les jeunes hommes, peut s’expliquer par l’exposition, notamment précoce, à des contenus pornographiques et jeux vidéo en ligne, potentiellement très dégradants pour les femmes, érotisant la haine et la violence à leur encontre. Cette exposition a des conséquences lourdes et concrètes sur les relations affectives dans l’espace intime, comme public.
2- L’éducation nationale n’est pas au rendez-vous
Des jeunes générations particulièrement désarmées
Face à cela, l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle brille par son insuffisance et son inadaptation aux besoins. A la fois quantitative et qualitative, cette lacune de notre système éducatif explique au moins pour partie la prévalence de représentations erronées et de manifestations sexistes voire violentes chez des catégories pourtant intellectuellement sensibles à ces sujets, voire plus engagées que les générations précédentes.
Ainsi, les jeunes générations ont rarement le souvenir d’avoir reçu l’enseignement obligatoire depuis plus de 20 ans (loi de 2001). Quand elles s’en souviennent, nombre ne sont pas convaincu·es d’avoir eu une information adaptée à leur vécu. La récente enquête de #NousToutes sur les séances d’éducation à l’égalité montre que la prévention contre les infections sexuellement transmissibles, les organes génitaux masculins et la contraception sont les thèmes les plus abordés ; le harcèlement et le consentement sexuels, les stéréotypes sexistes, les violences sexuelles, et l’identité de genre sont les enseignements les plus négligés. De façon générale, les répondant·es ont suivi en moyenne moins de 3 des 21 séances obligatoires du CP à la terminale. Orchestrés par des établissements privés sous contrat, des cas graves de désinformation des élèves sur l’éducation à la sexualité et à la contraception, assortis d’une sensibilisation à une vision inégalitaire des relations entre les femmes et les hommes inquiètent tout particulièrement le HCE.
En l’absence d’une éducation ambitieuse, adaptée et régulière, les comportements problématiques se perpétuent, contraignant les jeunes filles à adopter des stratégies d’évitement : selon les dernières études du HCE, plus de 2 jeunes filles sur 3 affirment que, lorsqu’elles sont sifflées ou insultées, elles fuient. La même proportion renonce à s’habiller comme elle le souhaite. Plus d’1 sur 2 renonce également à prendre les transports en commun seule.
L’école entretient et amplifie les stéréotypes de sexe
C’est enfin le système éducatif lui-même qui renforce les comportements sexués, puisque, dès leur entrée à l’école, les jeunes élèves font face à des représentations genrées qui favorisent l’internalisation des normes, à travers notamment les manuels scolaires et les supports pédagogiques qui échouent à fournir une représentation réaliste : ainsi, moins de 10% des textes présentés ont été rédigés par des femmes, et une femme représentée dans une fonction professionnelle au statut ou au prestige supérieur ne représente qu’à peine plus d’1% des illustrations étudiées. Ces représentations biaisées ne sont pas sans conséquence sur la répartition encore très sexuée et très défavorable aux femmes des orientations professionnelles au lycée.
L’absence de rôle model féminin, ajouté à une orientation genrée dès le plus jeune âge et l’ambiance souvent machiste qui règne dans les filières à dominance masculine découragent souvent les filles dans leurs perspectives de carrière. En filière générale, les filles sont en effet sous-représentées dans toutes les matières scientifiques, hormis la SVT, tendance qui semble se renforcer avec la dernière réforme du lycée de 2019. Cette polarisation se cristallise encore pour les enseignements de spécialité «numérique et sciences informatiques» (14 % de filles) ou « sciences de l’ingénieur » (13 % de filles). Ces tendances se retrouvent dans les projections de carrière des jeunes filles une fois entrées dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR). Elles composent 55 % de l’ESR, mais ne sont que 28 % d’élèves ingénieures, et constituent 16 % des effectifs des classes en spécialité informatique. Cette ségrégation du marché professionnel d’avenir est particulièrement alarmante et appelle une correction d’urgence.
5 pistes proposées par le HCE :
1) Garantir la tenue des enseignements obligatoires à la sexualité, prévus par la loi.
Coordonner, outiller et évaluer ces programmes, à travers :
– La désignation effective d’un·e coordinateur·ice dédié.e dans chaque établissement ou missionner les référent·es filles-garçons existant·es ;
– La constitution d’un corpus adapté à chaque classe d’âge en s’appuyant sur le travail et les outils développés par les associations (exemple programme Sexotuto…), qui savent, au contact des élèves, moduler le format de leurs interventions ;
– La labellisation des associations impliquées dans ce travail de pédagogie et la constitution d’un annuaire associatif à destination des élèves ;
– L’évaluation des programmes obligatoires de l’éducation à l’égalité et leurs adéquations aux besoins d’ici 3 ans ;
– La consultation nationale des jeunes pour mieux correspondre à leurs attentes.
2) Adopter un plan national d’orientation professionnelle dès le collège pour orienter les jeunes filles vers les métiers scientifiques, techniques, numériques, et d’avenir ;
3) Renforcer le combat le harcèlement, le cyberharcèlement et les violences en ligne dans tous les établissements, en développant des séances dédiées en classe dans le cadre du déploiement du programme « pHARe » (Prévenir le Harcèlement et Agir avec Respect) et en s’appuyant sur les outils, actions et associations existants (comme par exemple l’association StopFisha et l’ouvrage Combattre le cybersexisme). Devrait être distribué chaque rentrée un guide informatif sur le cyberharcèlement (numéros de référence comme le 3018 contre les violences numériques, peines encourues) à destination des élèves de collège et de lycée ;
4) Concevoir et mettre en œuvre un plan national visant à assurer la sécurité des jeunes femmes dans la rue à proximité des établissements scolaires, dans la continuité du « plan Angela » ; 
5) Inclure dans les recommandations émanant du conseil national des programmes une obligation de justes représentation et proportion de figures féminines dans les manuels, programmes scolaires et les sujets d’examen.
Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes
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Étiquettes : Violences Education


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Lucile Peytavin et Lucile Quillet : Ce que le patriarcat coûte aux femmes et à la société

4 Septembre 2022, 16:07pm

Publié par hugo

 29 AOÛT 2022
France \ Économie
Lucile Peytavin et Lucile Quillet : Ce que le patriarcat coûte aux femmes et à la société

Lucile Peytavin, historienne et essayiste, autrice du Coût de la virilité et Lucile Quillet, journaliste, autrice de l’essai, Le Prix à payer, ce que coûte le couple hétéro aux femmes, étaient les invitées des Pages de l’Egalité, un rendez-vous littéraire organisé par la Laboratoire de l’Egalité. Ce que le patriarcat coûte aux femmes et à la société était le thème de cette rencontre. 

Lucile Peytavin, vous évaluez ce que vous appelez le coût de la virilité en France à 95 milliards d’€ par an. Lucile Quillet, le coût du travail domestique des femmes en France est chiffré à 210 milliards d’€ par an. Pourquoi était il important pour chacune de vous de passer par les chiffres.

Lucile Peytavin : Ce qu’on ne compte pas n’existe pas. Or, si on n’a pas de chiffres, on ne peut pas convaincre les politiques et les hommes. Les chiffres sont universels et sont une arme précieuse. L’économie est une réalité qui fait partie de notre société. Chiffrer la masculinité toxique est une première. Les comportements asociaux des hommes ont un coût sur la richesse nationale. Il s’agit de prendre conscience de leurs effets néfastes, de les quantifier afin de les déconstruire.

Lucile Quillet : Les statistiques sont la langue universelle de notre société qui valorise le côté monétaire. Chiffrer permet de montrer ce qu’on perd, d’évoquer le manque à gagner, de lister ce qu’on pourrait faire d’autres avec cet argent dépensé sur d’autres pôles. Dans mon essai sur le coût du couple, je me suis basée sur les chiffres d’expertes, de démographes et de l’Insee. En France, on mutualise les richesses, on calcule les revenus du foyer et cela masque la réalité financière des femmes.

Notre argent a donc du pouvoir. Pourriez vous nous expliquer en quoi prendre conscience de ce pouvoir peut influer sur l’égalité entre les hommes et les femmes ?

LP : Ces chiffres prouvent un manque à gagner et un gaspillage colossal qui se chiffre en termes de coût financier et humain comme les décès, la souffrance psychologique et physique, la mobilisation des forces de police, le coût pour la justice qui va juger les auteurs de ces violences, le coût pour les services de santé, la perte de productivité liée aux arrêts maladie, la construction de prison, etc. Si on réduisait les inégalités entre les femmes et les hommes, cela permettrait de mettre ces milliards dans d’autres projets. J’estime à 100 Milliards € par an le coût de construction et d’entretien des prisons ainsi que la mobilisation des effectifs de la police. Si on éradiquait la domination masculine, on obtiendrait la baisse de la délinquance et de la criminalité. On vivrait dans une société plus riche, plus libre et plus en sécurité d’où l’importance du combat féministe.

LQ : Cette prise de conscience de notre argent permet de nous rendre compte de la répartition inégale des charges financières au sein du couple. Par exemple, le coût de la contraception revient à la femme à 99% alors qu’elle n’est féconde que 10 jours par mois et de 12 à 50 ans en moyenne contrairement au conjoint. Madame est perdante dans la division des charges financières à l’intérieur du couple sachant que Monsieur gagne plus que Madame. Cette division doit se faire au prorata des revenus de chacun.e. Egalement, Monsieur va acheter les biens durables (ex : voiture, meubles) alors que Madame achète les biens périssables et éphémères (courses, fournitures). Si le couple se sépare, Monsieur fera valoir le coût de ses achats lors de la répartition des biens. Quid des dépenses effectuées par Madame ? Il faut que les femmes se rendent compte de la valeur que nous créons et ne pas hésiter à en parler. Encore aujourd’hui, une femme qui parle argent sera considérée comme intéressée, égoïste, vénale, individualiste. Il faut casser le stéréotype de la femme entretenue par son mari car elle ne travaille pas ou bien à temps partiel. Le mari l’est également par le travail gratuit effectué par le travail domestique de sa femme. Tout le temps dépensé à faire la vaisselle, le ménage, les courses, le repassage, la gestion des enfants etc… n’est pas utilisé pour elle dans des formations, son bien-être ou bien à monter en compétence en travaillant davantage dans l’entreprise. Ce temps offert va au détriment de l’intérêt des femmes. De manière générale, l’homme et la société profitent de ces dons invisibles.

Vous développez toutes les deux d’un mécanisme d’invisibilisation à l’œuvre dans notre société qui en masque à la fois les coûts, les responsabilités et les enjeux fondamentaux.

LP : Les statistiques prennent en considération l’âge, l’origine et le milieu social mais pas le sexe. Or, dans l’immense majorité des cas, ces violences (ex : vols, cambriolages, meurtres, accidents, viols, violences, dégradations) sont commises par des hommes. 90% des personnes condamnées par la justice sont des hommes. 80% des remises en cause par la justice sont des hommes. Les prisons sont remplies d’hommes avec une population carcérale à 96% masculine. Ils représentent 99% des auteurs de viol, 86% des homicides, 84% des accidents mortels, etc. Cette surreprésentation dans ces violences devrait faire débat dans l’opinion publique. Or, tout le monde trouve cela normal. Si dans l’immense majorité, les hommes ne sont pas des délinquants ou des criminels, l’immense majorité des délinquants ou des criminels sont des hommes quel que soit la tranche d’âge, la zone géographique ou la classe sociale. Les ministères de la Justice et de l’Intérieur fonctionnent en grande majorité que pour les hommes. Il existe deux mécanismes qui invisibilisent ces violences : on considère qu’il y a quelque chose par nature, d’intrinsèque qui pousserait les hommes à être agressifs avec l’argument de la testostérone alors qu’il n’y a aucun lien scientifiquement prouvé entre la testostérone et l’agressivité. Le deuxième mécanisme qui invisibilise ces violences est qu’on considère que le masculin est la norme.

Lucile Quillet vous dites dans votre essai que les femmes sont « les variables d’ajustement de l’ombre » et que les hommes réalisent une véritable « économie d’échelle » sur le travail invisible des femmes à l’intérieur du couple hétérosexuel.

LQ : Statistiquement, une femme seule et célibataire fait 16 heures de tâches domestiques par semaine, un homme 11 heures. Une fois en couple, la femme en rajoute 7 heures et l’homme en enlève 2. Et quand naît le premier enfant, la mère fait encore 5 heures supplémentaires et le père, juste 1. La femme devient une variable d’ajustement. Monsieur profite de la prise en charge du travail domestique effectué par Madame pour dégager du temps pour lui, pour sa carrière ou pour son bien-être. Dans 75% des couples, l’homme gagne plus que la femme. Le jour où le couple se sépare, la femme récupère bien souvent la garde des enfants. Monsieur va continuer de progresser dans sa carrière contrairement à Madame qui doit jongler avec la contrainte des enfants. Il faut savoir que la moyenne d’une pension alimentaire est de 175 € par mois. Un père divorcé, gagnera 12% de plus sur le dos de son ex-femme car la pension alimentaire à payer sera toujours moins importante que le coût réel de l’éducation de son enfant. Plus il y a d’enfants, plus une femme divorcée est exposée à la pauvreté. La pension alimentaire est revue à la baisse si la mère se remet en concubinage. Le conjoint réalise une économie d’échelle sur le travail invisible des femmes au même titre que l’Etat. En effet, dès qu’une veuve se remarie, sa pension de réversion disparaît alors que toute sa vie, elle aura œuvré gratuitement avec son travail domestique. Les femmes n’ont pas conscience de la valeur du travail qu’elles créent qu’il soit gratuit ou pas. Ce n’est pas normal qu’une mère qui se met à temps partiel ou s’arrête de travailler pour élever ses enfants, n’ait pas droit au chômage ou à la retraite alors qu’elle éduque des enfants qui contribueront à la richesse de demain. Concilier vie professionnelle et vie privée est aussi l’affaire des hommes.

Vous nommez le travail d’acculturation qui conduit à éduquer les garçons dans le sens d’une valorisation des comportements violents et toxiques.

LP : La prise de conscience serait déjà un premier pas. Dans l’éducation actuelle, la virilité est mise en avant. Le garçon doit être fort, ne pas exprimer ses émotions, prendre les devants… On sociabilise les filles et les garçons différemment. C’est difficile pour leurs parents d’en prendre conscience. Les Sciences de l’Education ont démontré que les garçons sont élevés par la loi du plus fort. Avec un bébé garçon, les rapports seront plus toniques. Ils sont moins sanctionnés par leurs comportements perturbateurs. La violence s’exprime dans les jeux offerts par les parents avec des armes. Les héros de films ou de livres sont des héros dont la violence est légitimée pour sauver le monde. La construction virile se fait à travers les yeux du père. Les garçons vont se bagarrer et s’insulter pour montrer qu’ils résistent et qu’ils sont forts. Cette injonction de la virilité chez les garçons a des effets néfastes et provoquent des violences faites aux filles mais aussi entre garçons. De manière générale, si les hommes étaient éduqués comme les femmes, on vivrait dans une société plus égalitaire. Les femmes ne reçoivent pas ces valeurs viriles. Elles développent des comportements plus altruistes et du vivre ensemble. Dans le monde de l’entreprise, on pousse les femmes à être fortes, à s’imposer et donc à entretenir ces rapports de domination. Ce management autoritaire a des coûts sur la santé mentale. On va dans le mauvais sens en poussant les femmes à jouer ce jeu alors qu’il s’agit de développer des valeurs humanistes. Il est essentiel de revaloriser ce qui est dit « féminin » pour lutter contre le sexisme et l’homophobie. Actuellement, le féminin est dévalorisé. En 2022, un petit garçon ne voudra pas mettre un tee-shirt rose car c’est pour la fille, donc dévalorisant. On remet en question des schémas éducatifs mais pas ceux et celles qui les reproduisent.

LQ : Certains hommes confessent qu’ils se sentent obligés d’alimenter leur famille en acceptant un travail qu’ils détestent. Le congé paternité devrait avoir la même durée que le congé maternité et il faudrait arrêter d’accorder autant d’importance aux couples que mariés. Le couple doit être plus démocratique avec une priorité qui ne doit pas être l’argent. La femme sacrifiera sa carrière car celle de son conjoint est plus rémunératrice pour des raisons patriarcales.

En quoi observer les inégalités entre les hommes et les femmes sous l’angle de l’argent en fait une question politique ?

LQ : L’intime est politique. Les sujets comme la famille, les enfants, le bien-être ne sont pas des sujets dits de « bonne femme » mais des sujets qui concernent tout le monde. Le couple est politique.

LP : Les femmes ne sont pas une minorité. Nous sommes la moitié de l’humanité. Transmettre des valeurs plus humanistes aux garçons permettrait de ne plus entretenir les rapports de domination entre les hommes et les femmes.

Propos recueillis par Laurence Dionigi 50-50 Magazine

Dessins de Une : Amande Art

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