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Le blog de hugo,

Raciste, irréaliste, esclavagiste : 5 raisons de jeter Barbie à la poubelle

28 Avril 2013, 22:01pm

Publié par hugo

Raciste, irréaliste, esclavagiste : 5 raisons de jeter Barbie à la poubelle

Les Monster High et autres jouets plus rock’n’roll l’ont ringardisée : la poupée mannequin de Mattel est en recul. Et particulièrement aux Etats-Unis, où elle est née.

Les jours de Barbie sont-ils comptés ? Alors qu’il y a dix ans, les ventes de la poupée blonde représentaient 30% du chiffre d’affaire de Mattel, elles ne comptent désormais que pour 20%.

Aux Etats-Unis, la situation est encore plus préoccupante pour la marque : les ventes locales ont ainsi chuté de 50% depuis 2000. Ringardisée par les Monster High, beaucoup plus rock’n’roll et moins uniformisées, Barbie est-elle en passe de devenir un objet de collection, car trop superficielle, irréaliste et raciste ?

Si vous en cherchiez, voici cinq raisons de jeter définitivement Barbie à la poubelle !

Barbies (Mauren Veras/Flickr/CC)

Barbie est inégalitaire

Savez-vous qu’une Barbie ingénieure en informatique coûte environ 10 euros plus cher qu’une Barbie fée ou gardienne de zoo ? En cause, le « Barbie Paradox », énoncé par le très sérieux économiste Matthew J. Notowidigdo :

« Les gens aux revenus élevés dépenseront davantage pour une Barbie. En partant de ce constat, les distributeurs, de leur côté, baseront le prix des Barbie sur le revenu des clients. Les Barbie les plus chères sont en général celles qui occupent un poste avec des revenus élevés : docteur, ingénieure en informatique [...].

Dans mes yeux de néophyte, Barbie docteur et Barbie magicienne étaient les mêmes. La seule chose, c’est que vous payez un bonus de dix euros pour éviter que votre enfant aspire à une carrière dans la magie. »

Quant à ceux qui n’ont pas les moyens de se payer une Barbie docteur, ils se contenteront de la Barbie fée. Anodin ? Pas vraiment, quand on connaît la valeur d’exemple que peuvent constituer les jouets. Une étude menée en 2010 a en effet prouvé que les Barbie avaient une influence sur les futures aspirations professionnelles.

La psychologue en charge de l’étude a ainsi présenté des Barbie astronaute ou pompier aux jeunes filles. Alors que ces dernières ne se projetaient pas auparavant dans ces métiers jugés masculins, la poupée en uniforme a permis de lever les freins qui bloquaient la plupart d’entre elles.

Barbie est irréaliste

Une infographie mettant en valeur les proportions irréalistes de Barbie a fait le tour du Web ces derniers jours. On y apprend que :

  • son cou trop fin lui empêcherait de tenir sa tête ;
  • sa taille trop étroite ne permettrait pas de loger tous ses organes ;
  • ses jambes sont 50% plus longues que ses bras (versus 20% pour une femme normale) et trop fines ;
  • ses poignets trop frêles ne lui permettraient pas de soulever quoi que ce soit ;
  • ses pieds, trop petits, la forceraient à marcher à quatre pattes.

Cette infographie fait partie d’un rapport sur les troubles alimentaires, dans lequel on apprend que 42% des filles de 6 ans à 10 ans interrogées souhaiteraient être plus minces.

L’artiste Eddi Aguirre a, quant à lui, choisi de montrer Barbie comme on ne l’a jamais vue : sans maquillage, cernée, boutonneuse et avec un appareil dentaire.

« Je travaillais pour un magazine sur un sujet “ avant/après maquillage ”. J’ai décidé de la représenter car c’est une référence dans la perception de la beauté, elle très importante », explique-t-il au site news.au.

Barbie est complice des pédophiles

Video Girl, la Barbie équipée d’une caméra vidéo cachée dans son collier, a fait frémir le FBI en 2010. Une note a ainsi circulé afin d’avertir les enquêteurs : la Barbie Video Girl pouvait être utilisée pour « la production et le recel de pornographie infantile ».

Selon le site TechEye, « Barbie et les autres poupées sont un outil de prédilection pour les prédateurs sexuels afin d’attirer leurs victimes ».

Barbie est esclavagiste

En décembre dernier, le site Basta a mis en lumière les conditions de travail désastreuses des ouvriers chinois fabriquant la célèbre poupée blonde. Exposition à des produits toxiques, heures supplémentaires excessives, salaires misérables, dortoirs surchargés...

Ce qui n’empêche pas le magazine américain Fortune de classer Mattel parmi l’une des « 100 meilleures entreprises dans lesquelles travailler ». L’UFC-Que Choisir, de son côté, a interrogé les dix principaux industriels du jouet et a demandé à visiter leurs usines au premier semestre 2012 :

« Seuls Hasbro et Playmobil ont accepté. Mattel n’a pas donné suite. En termes de transparence, le fabricant américain régresse. Pendant plusieurs années, en effet, il a laissé l’association Icca (International Center for Corporate Accountability) auditer les chaînes de fabrication de ses jouets, avec à la clé la publication de rapports critiques.

La réponse traditionnelle de Mattel était de nier les entorses à la loi et à l’éthique ou de les réduire à des dérapages isolés. Le rapport des inspecteurs infiltrés montre qu’elles constituent plutôt un système. »

Barbie est raciste

L’affaire a fait grand bruit récemment : une photo d’une Barbie noire, aux cheveux lisses blonds platine, au décolleté plongeant et aux sacs Vuitton, a fait le tour du Net. Les internautes, choqués par cette vision caricaturale de la femme noire, ont réagi vivement.

Devant le tollé suscité par ce cliché, Mattel a dû s’expliquer : « Ces poupées ne sont pas fabriquées ni vendues par Mattel, ce ne sont pas des Barbie », assure-t-on chez le fabricant de jouets.

Pourtant, Mattel s’était déjà essayé aux poupées noires récemment, avec plus ou moins de réalisme : « Longs cheveux, des cuisses fines comme des bâtonnets, les traits du visage à peine différents de leurs homologues blancs (à l’exception du fait qu’ils sont peints en brun) », assure une journaliste du Guardian.

En avril dernier, une mère de famille américaine avait lancé une pétition à ce sujet pour se plaindre de l’invisibilité des poupées noires :

« La Barbie blanche est tellement mise en évidence sur les tasses, les serviettes, les assiettes, les invitations... Ça relègue les Barbie ethniques à la quasi invisibilité. Ça envoie un message inquiétant aux jeunes filles. »

Pourtant, quand Mattel s’attaque à la diversité, ce n’est pas toujours avec beaucoup de finesse. Il y a quelques jours, la marque a de nouveau subi un bad buzz avec la Barbie mexicaine de sa collection « Dolls of the world ».

Avec sa robe colorée, son chihuahua dans les bras et son passeport rose, elle a été jugée raciste et caricaturale par les internautes. Sur Twitter, les réactions fusent :

– « @Mattel, peut être que #MexicoBarbie devrait être livrée avec un tacos au lieu d’un chihuahua, juste pour être parfaitement clair » ;

– « Bien sûr #MexicanBarbie est livrée avec un passeport. Elle ne veut pas être expulsée ».

Poupée normale

Le pouvoir du Net fera-t-il plier la poupée blonde ? On peut l’espérer, si l’on se fie à la campagne menée par Greenpeace en 2011. Elle y révélait, à travers une vidéo virale, que Mattel était impliqué dans la destruction des forêts indonésiennes. Suite à ce buzz, Greenpeace a obtenu que Mattel renonce à la déforestation :

« L’entreprise a en effet reconnu qu’elle ne pouvait se permettre de laisser des produits issus de la déforestation prendre place dans sa chaîne de production, et que l’emballage des jouets ne doit pas se faire au détriment des forêts tropicales et de leurs écosystèmes. »

Si malgré tout, Barbie continue toujours à vous insupporter, il existe désormais des alternatives. A Noël dernier, un fabricant de jouets anglais, Arklu, a décidé de répliquer en lançant Lottie, une Barbie « normale » : sans seins ni maquillage, développée d’après le corps d’un enfant de 9 ans et habillée de vêtements qui lui permettent des activités en extérieur.

Sa devise : « Sois audacieuse, sois courageuse, sois toi ». Après le président normal, voici venu le temps de la Barbie normale ?

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