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Handicap psychique, le défi de l’emploi,handicap,emploi,racisme,

15 Novembre 2017, 00:26am

Publié par hugo

 
Handicap psychique, le défi de l’emploi
Emmanuelle Réju , le 13/11/2017 à 6h49
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⦁ La 21e Semaine pour l’emploi des personnes handicapées débute lundi 13 novembre. L’occasion de mettre l’accent sur les difficultés particulières d’insertion que rencontrent les personnes souffrant de troubles psychiques.
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Selon l’enquête de l’Unafam, à peine une personne souffrant d’un handicap psychique sur cinq occupe un emploi. / thodonal / stock.adobe.com
Au lycée, son professeur de mathématiques, intrigué par son humeur changeante, lui avait demandé si elle ne prenait pas des médicaments. Un autre avait noté qu’elle « n’avait pas toujours les pieds sur terre ». Rien de plus. « Il a fallu des années avant que je sois diagnostiquée bipolaire », raconte Cécilia (1), 32 ans aujourd’hui.
Des années pendant lesquelles cette étudiante brillante, diplômée de Sciences-Po Paris, connaît un début de carrière fulgurant dans la finance internationale, puis enchaîne les échecs professionnels, faute de comprendre « ce qui ne va pas chez elle ». Embauchée dans des banques ou des cabinets de conseil prestigieux, elle donne toute satisfaction… avant de s’écrouler et de tomber dans des phases de grande dépression.
« Dans ces entreprises, on travaille 100 heures par semaine, explique-t-elle. Ce n’est bon pour personne et encore moins pour des gens en difficulté psychique. Le stress est aussi un facteur déclencheur. »
Un diagnostic qui tarde à tomber
Ce n’est qu’en 2015 – six ans après les premiers symptômes et un parcours professionnel heurté – qu’un médecin de l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, mettra enfin un nom sur son trouble. Après plus de cinq mois d’hospitalisation et la mise au point d’un traitement, enfin efficace, Cécilia se dit « très bien stabilisée » depuis un an et demi. Mais elle est en recherche d’emploi.
à lire : Le handicap reste un frein majeur à l’emploi
« Certains m’ont conseillé de ne pas signaler que je souffrais d’un handicap psychique pour éviter d’être discriminée, raconte-t-elle. Mais comment expliquer les trous dans mon CV ? » Cécilia n’aime pas mentir. Et elle a conscience d’avoir besoin d’un accompagnement. « Je dois pouvoir expliquer à mon employeur que je suis plus fatiguée en fin de journée et que je ne peux pas travailler plus de huit ou neuf heures par jour », assume-t-elle aujourd’hui.
« Un handicap invisible et qui fait peur »
D’après Santé publique France, les troubles bipolaires toucheraient entre 0,2 % et 1,6 % de la population française. Plus de 470 000 personnes souffriraient par ailleurs de troubles psychotiques. « Si vous ajoutez les personnes souffrant de troubles graves de la personnalité, de troubles obsessionnels compulsifs ou de conséquences de traumatisme crâniens, cela fait beaucoup de monde, même s’il n’existe pas de chiffre précis », assure Éric Blanchet, le directeur général de Ladapt, une association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées.
Trouver du travail est un défi. « Le handicap psychique est un handicap invisible, et qui fait peur », résume Éric Blanchet. Toutes les personnes souffrant d’un handicap psychique ne sont pas forcément capables de travailler. « Certaines, souffrant de troubles très graves, relèvent de la prise en charge sociale, précise le directeur général de Ladapt. Mais pour beaucoup d’autres, travailler est bénéfique, aussi bien pour des raisons financières que de lien social. »
Un accompagnement nécessaire dans le retour à l’emploi
« Tout comme le handicap intellectuel, le handicap psychique nécessite un suivi, un véritable accompagnement, une fois que la personne a été embauchée », insiste néanmoins Marie-Paule Blanchard, cofondatrice de l’association AVEC Talents. Une fois à la retraite, cette ancienne institutrice spécialisée a souhaité aider à l’insertion professionnelle des personnes souffrant d’un handicap mental ou psychique. L’association accompagne en ce moment une trentaine d’entre elles.
entretien : « La bienveillance n’est plus suffisante » pour l’emploi des personnes handicapées
« Avant que la personne ne commence à travailler, nous rencontrons ses futurs collègues ; nous sommes là le premier jour pour voir la façon dont les consignes de travail sont données et pour les” traduire” si nécessaire, poursuit Marie-Paule Blanchard. Puis nous passons dans l’entreprise une fois par semaine. Cela rassure tout le monde, la personne handicapée et l’entreprise. »
Il a fallu attendre 2005 pour que les troubles psychiques soient officiellement reconnus comme un handicap, aux côtés du handicap mental et du handicap physique. Les personnes qui en souffrent peuvent être officiellement reconnues comme travailleur handicapé et bénéficier de ce fait de l’obligation d’emploi imposée aux employeurs. Cécilia vient tout juste d’obtenir cette reconnaissance. « Je pense qu’il est sain que l’employeur soit averti de mes éventuelles difficultés », assure Cécilia, qui semble au fond soulagée de vivre, sans se cacher, avec sa maladie.
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Une forme de handicap mal prise en charge
Le handicap psychique est associé à des troubles psychiatriques. Il est différent du handicap mental qui résulte d’une déficience intellectuelle. Les deux peuvent se cumuler.
Le handicap psychique n’est reconnu officiellement que depuis 2005.
Selon l’Unafam – association des proches de personnes souffrant de troubles psychiques –, ce handicap reste sous-représenté.
D’après l’association, le taux d’emploi des personnes handicapées psychiques serait deux fois moins élevé que celui de l’ensemble des personnes handicapées, lui-même inférieur de moitié à celui de la population générale.
19 % des familles ayant participé à l’enquête de l’Unafam en 2016 déclarent que leur proche en situation de handicap psychique a un emploi, soit à peine un sur cinq.

https://www.la-croix.com/Economie/Social/Handicap-psychique-defi-lemploi-2017-11-13-1200891514?
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